Quand je parle ici de la vérité, sans doute je veux parler d’abord de la vérité scientifique ; mais je veux parler aussi de la vérité morale, dont ce qu’on appelle la justice n’est qu’un des aspects.
Il y eut dans cette génération beaucoup de goût pour la justice et la vérité.
Dans l’entreprise que le roi de France, en partie par sa tyrannie, en partie par sa justice, a si admirablement menée à terme, beaucoup de pays ont échoué.
Heureux, si, dans les divers assauts qu’il a livrés à la Philosophie & au mauvais goût, il eût su se garantir des travers qu’il a combattus, & se fût contenu dans les bornes que prescrivent la justice & l’honnêteté !
Eschine devoit être perdu ; mais l’accusation n’eut aucune suite, parce que la personne chargée d’entamer le procès, accusée elle-même alors de toutes sortes de crimes, ne put être écoutée en justice.
Il n’a pas compris que son livre, qu’il croyait être une justice, une reconnaissance et à la fois tous les sentiments prosternés, n’était pas en proportion réelle avec cet homme d’ubiquité, cet homme qu’on retrouve partout et qui s’appelle Voltaire.
Et tous et chacun de ces dix mille n’étaient-ils pas l’incarnation vivante de la justice, de la conscience et de la loi ?
Renan, se contentèrent toujours d’une justice assez boiteuse dans le gouvernement de l’univers. » Et même, si l’on veut bien y regarder d’un peu près, il ne paraît pas, qu’à moins de les atteindre elles-mêmes, l’iniquité les ait jamais profondément émues. […] Douées à un haut degré du sens du relatif, elles conçoivent aisément, trop aisément peut-être, que le mal de l’un fasse le bien de l’autre ; elles ne sont pas, comme l’est Israël, plus âpre et plus pressé, « affamées de justice et de justice immédiate ». […] Mais, dans ces conditions, j’aurais aimé qu’il nous expliquât ce que c’est alors que sa « religion », et ce qu’il peut bien entendre, avec sa « force supérieure, qui continue de vouloir la justice, le vrai, le bien ». […] Renan, l’idée du progrès à l’infini de l’intelligence et de la raison, n’enfermerait-il pas aussi celle de la réalisation de la justice ? […] Gumplowicz, mieux informé, rendait plus de justice à quelques-uns de nos Français, dont les idées, en plus d’un point, sont voisines des siennes, nous n’aurions plus qu’à le féliciter d’avoir écrit son livre.
Il n’y a pas là grande matiere d’orgüeil, mais il seroit à souhaitter que chacun se fist aussi bonne justice. […] Voyons si cette opinion est équitable ou injuste ; et sous prétexte de rendre une justice éxacte à nos écrivains, n’éxagerons pas nous-mêmes nôtre défaite. […] Voilà une belle idée de la justice divine. […] Je ne prétens pas en cela me vanter d’aucune vertu solide, peut-être n’est-ce qu’un tour différent d’orguëil ; peut-être la gloire attachée à une bonne foi trop rare, est-elle plûtôt mon motif que la justice même ? […] Outre la honte, voilà la justice si propre à encourager encore, parce qu’elle fait compter sur la protection des dieux.
Alfred de Musset ont été des plus remarquées et cela avec justice car nous ne craignons pas d’affirmer, dès l’abord, que longue vie est assurée au moins à une partie de ce qu’elles contiennent. […] Nous rendons pleine justice à ce que ces œuvres ont de bon ; mais chacune nous fait un peu l’effet d’une bluette plus ou moins réussie, et ce n’est pas assez pour une nouvelle. […] Et c’est avec justice. […] Le poète se promène de nuit dans les rues de Cologne, livré aux pensées les plus sombres et invoquant sur les iniquités du temps présent, la justice de l’avenir. […] Janin parce qu’au fond de ce latin-là, il y a un sentiment très vrai d’admiration et de sympathie pour les grandes beautés attiques, je ne saurais trop le répéter, parce qu’on n’a jamais eu la justice d’en convenir.
— Première justice à l’égard des riches. — Seconde justice à l’égard des pauvres […] » Justice !… Justice !… Justice ! […] … Il ose parler du génie de la langue, — ce poncif suranné dont nous avons fait justice !
Récriminer, faire de l’opposition, et même réclamer la justice, n’est-ce pas s’emphilistiner quelque peu ? […] Placés très-haut, toute fatalité nous apparaît comme justice. […] car rien n’est vrai que la force, qui est la justice suprême. […] Il ne coûtera à personne d’avouer tout cela, excepté à ceux pour qui la justice n’est pas une volupté. […] C’est de la force même et de la certitude qu’elle donne à celui qui la possède que dérive l’esprit de justice et de charité.
Encore une fois, Sully, comme s’il avait prévu à l’avance ces dénigrements de détail et ces dégradations de l’histoire, a dit ou fait dire par la plume de ses secrétaires : « Que si quelques grands rois, capitaines, magistrats ou chefs d’armées, de républiques et de peuples, qui ont acquis une générale réputation d’avoir été excellents ès faits d’armes, de justice et de police, ont eu quelques vices et passions particulières secrètes et cachées, qui n’aient point porté de préjudice au public, et dont la publication ne peut apporter aucun avantage », il est bienséant à un historien de les taire et de ne point passer sous silence « les vertus, belles œuvres et actions manifestes » pour s’en aller scruter et découvrir « les défauts et manquements secrets ». […] On sent, au ton ferme qui règne dans ce tableau, un homme qui peut-être n’est pas très attaché à sa secte en tant que religion, mais qui est très attaché à sa cause, qui en ressent les parties morales, et qui, ainsi ancré par des raisons de justice et d’honneur, n’en démordra plus.