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1975. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Le fond de sa nature, c’est la logique, une logique implacable et impétueuse, qui le pousse d’une main irrésistible à travers tous les jugements humains.

1976. (1883) Le roman naturaliste

Il convenait d’insister, car — on ne saurait dire en vérité par quelle singulière illusion de jugement — tous ceux de nos critiques, à l’exception de M.  […] S’ils veulent peindre Tom Tulliver, c’est-à-dire un enfant doué de cette fermeté de résolution qui va jusqu’à la dureté, de cet esprit de justice qui va jusqu’à l’injustice, de cette austérité de jugement qui va jusqu’au pharisaïsme, ils lui donneront aussitôt la raideur de l’attitude, l’impassibilité de la physionomie, l’aphoristique brièveté du langage, jamais cette physionomie neutre et placide, « ces yeux gris bleu, ces cheveux brun clair, ces joues de crème et de rose, ces lèvres épaisses, ce nez et ces sourcils indéterminés » que lui a donnés George Eliot.

1977. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Quant à moi, après cette journée, après ces impressions, il ne me reste qu’à vous saluer pour la dernière fois, et à dire avec tristesse, mais le cœur exempt d’envie et d’amertume, en face de la mort et du jugement de Dieu : « Je te salue, vieillesse solitaire !

1978. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

C’est en effet un causeur supérieur, par la science profonde qu’il possède de toutes les questions qu’il aborde, par le jugement original qu’il porte sur elles, par l’indépendance de son esprit à l’endroit de toutes les idées reçues, de tous les clichés acceptés, etc.

1979. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

— sinon des rapports de bon voisinage, et il me serait impossible de porter sur Mistral un jugement ayant quelque compétence, parce que je ne sais pas le provençal.

1980. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Ennemi des analyses compliquées et subtiles, il assène sur l’amant d’Isabelle, d’Anna, de Tisbé, de Charlotte, de Mathurine, d’Elvire, un jugement considérable dont voici le principal chapitre : Quand on étudie bien le personnage, on reconnaît que c’est un naïf, un innocent, pour un peu je dirais un imbécile, car il faut être d’une naïveté plus qu’élémentaire, pour croire à la durée du plaisir… Quelques-uns se sont plu à voir en lui un idéaliste à la recherche de l’amour vrai, et commettant, de bonne foi, l’erreur de le chercher dans la sensation. […] Elle constatera des faits, prendra des notes, et son témoignage sera versé au dossier par le tribunal qui prononce les jugements en divorce. […] Mais enfin on énonce rarement, sur l’un quelconque des Quarante, un jugement tout à fait sincère.

1981. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Ils ont su ajouter avec grâce et ils ont su effacer avec jugement. […] A Pixérécourt s’ajouta Caignez avec le Jugement de Salomon (1802), la Pie voleuse (1815) la Forêt d’Hermanstadt (1805), les Corbeaux accusateurs (1817), la Morte vivante (1813), la Belle au Bois dormant (1822), etc., etc.

1982. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

nous en appelons au jugement des connaisseurs.

1983. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

Nous ne sommes pas ici dans le domaine judiciaire, où la description du fait et le jugement sur le fait sont deux choses distinctes, par la raison très simple qu’il y a alors au-dessus du fait, indépendante de lui, une loi édictée par un législateur.

1984. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Ces recherches sont directes ou indirectes, suivant qu’elles étudient l’attention en elle-même, dans ses variations individuelles, à l’état normal et morbide, ou suivant qu’elles l’étudient comme le moyen, l’instrument d’autres recherches sur la durée des perceptions, des associations, du jugement, du choix.

1985. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Surtout, l’idée de l’art, en mûrissant, remplit d’amour-propre l’artiste devenu maître d’un royaume où n’importe qui n’entrait pas ; il cessa d’être un artisan comme les autres et, comme l’avoue du Bellay, se défia de plus en plus « du jugement du rude populaire » lequel n’est jamais décisif, mais sait, à l’occasion, redresser les erreurs, modérer les excès de notre sens individuel.

1986. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Interdirez-vous à Montesquieu ses considérations, à Tacite ses jugements ?

1987. (1842) Discours sur l’esprit positif

Rien n’est plus sage, au fond, que ce jugement vulgaire et spontané ; car, une telle destination, lorsqu’elle est convenablement appréciée, appelle nécessairement, par le plus heureux résumé, tous les grands caractères du véritable esprit philosophique, aussi bien quant à la rationalité que quant à la positivité.

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