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1012. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

Ce n’est pourtant que vers 1818 que ces diverses richesses intellectuelles, qui devaient honorer la période des quinze ans, commencèrent à se dessiner la plupart dans la personne de leurs jeunes représentants.

1013. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Celui, par exemple, qui ne peut lire que des narrations, le lecteur d’Alexandre Dumas, n’est pas pour autant un homme d’action et quelquefois même il est très paresseux, mais le plus souvent il n’est ni un observateur des autres ni un observateur de soi-même et il n’a ni vie intérieure ni vie extérieure intellectuelle.

1014. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

… en cela moins intellectuel que Vigny et plus sensible, prit, avec son insupportable doute, le parti violent que Sapho prit avec son insupportable amour.

1015. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Que de cette grisaille il sorte autre chose que des thèses de doctorat : un peu de vie intellectuelle !

1016. (1888) Portraits de maîtres

Ne l’oublions pas, c’est Chateaubriand qui le premier a fait du critique le médiateur intellectuel de toutes les nations. […] Rechercher l’initiation intellectuelle d’un homme supérieur, ressaisir son point de départ dans la carrière, c’est expliquer déjà la suite de son existence, le développement de sa pensée, l’enchaînement de son œuvre. […] L’éducation intellectuelle de Lamartine implique ses préférences littéraires. […] Dans l’ordre intellectuel l’auteur des Lundis demeure du reste un guide incontestable. […] Tout est significatif, tout est exemplaire dans la formation morale et intellectuelle d’Edgar Quinet ; négliger les premières années de son existence serait en méconnaître l’unité.

1017. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Nous l’entendrons blâmer, mais blâmer en homme qui les comprend, les inévitables excès de la réaction romantique, les diables, les sorciers, les vampires, et surtout ces pauvres petits poètes souffrants et pâles, cette poésie de lazaret, sans cœur, sans forte nourriture intellectuelle, Ces amants de la nuit, des lacs, des cascatelles, Cette engeance sans nom qui ne peut faire un pas, Sans s’inonder de vers, de pleurs et d’agendas396. […] Ce Descartes, que les femmes savantes admiraient et lisaient, avait commencé, contre l’esprit de routine et de stupide respect pour l’autorité, la guerre de l’indépendance intellectuelle. […] « Le poète, dit Hegel, doit avoir égard à la culture intellectuelle, aux mœurs et au langage de son temps.

1018. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Brunetière, que de l’avenir intellectuel de notre pays, et enfin le choix de mes complices, M.  […] Baudelaire eut de grands vices intellectuels et des perversités morales qui défigurent la plus grande partie de son œuvre. […] Taine, pour qui il professe une juste admiration, et il n’est pas sans quelque parenté intellectuelle avec M.  […] Je la contemplais avec cette satisfaction intellectuelle que donne la rencontre d’une chose pressentie. […] Car je ne veux pas croire encore qu’il soit tout à fait brouillé avec la liberté intellectuelle et l’indépendance de l’esprit humain.

1019. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Sans sortir de lui-même, il fait l’histoire intellectuelle de l’homme. […] Il lui a fallu, pour se développer, une époque d’absolue liberté intellectuelle. […] Pourtant, il y a dans ces pages si graves et si tristes des hardiesses intellectuelles auxquelles M.  […] Savons-nous dans quelles mains passera l’héritage intellectuel que nous léguons à l’avenir ! […] La démence est la perte des facultés intellectuelles.

1020. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Du moins, il a cherché à le combattre en lui par un travail intellectuel opiniâtre et dont les beaux résultats ont enrichi la littérature ; et plus tard, il est revenu au calme et à la sérénité. […] On sait quelles furent son éducation intellectuelle, et les vicissitudes de sa jeunesse. […] Mais, ajoute lord Macaulay, « il s’établit bientôt dans le cœur d’un grand nombre de ces enthousiastes une association pernicieuse et absurde entre la vigueur intellectuelle et la dépravation morale. […] Ozanam, dans une lettre du 15 mars 1832, il confessait que les besoins intellectuels sont immenses, que la science loin de les combler ne sert qu’à en faire voir toute l’étendue et conduit l’homme au désespoir, en lui montrant l’impossibilité d’arriver à la perfection. […] Cette importance donnée aux œuvres intellectuelles de notre pays mérite d’autant plus d’être remarquée que, jusqu’à présent, j’ai eu à signaler bien plutôt l’influence de l’étranger sur la France.

1021. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

C’est dans la sérénité de cet Olympe intellectuel que Montesquieu, que Buffon, se recueillant durant de longues heures, contemplaient le but suprême, y dirigeaient leurs plans majestueux, et édifiaient avec lenteur leur monument.

1022. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Qu’on veuille bien se représenter ce que doivent produire de pensée intense et active, de pensée accumulée, trois ou quatre années de séminaire philosophique intellectuel chez de jeunes esprits ardents et fermes, lisant tout, jugeant tout.

1023. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

Housset avec un accent pénétré et qui l’honore, sont certainement celles qui m’ont donné le plus de bonheur intellectuel et de jouissances parfaites.

1024. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Ces deux hommes d’ailleurs, également courageux et sans peur, marchant également tête haute et la poitrine en dehors, aimaient la liberté, mais différemment : l’un, qui n’a pas donné son dernier mot et dont on ne peut que deviner l’entière pensée tranchée avant l’heure, aimait la liberté, mais armée, glorieuse, imposante, et, pour tout dire, la liberté digne d’un consul : — il faut convenir aussi que cette forme a bien de l’éclat et de l’attrait ; — il aimait la liberté réglée par les mœurs, par les lois mêmes, la liberté organisée et peut-être restreinte ; l’autre aimait et voulait la liberté complète, cosmopolite, individuelle au suprême degré dans tous les genres, civile, religieuse, intellectuelle, industrielle, commerciale, à la manière d’un Hollandais, d’un Belge ou d’un citoyen de New-York : le plus Américain des deux n’était pas celui qui croyait l’être.

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