La prose de Buffon, dans les premiers volumes de l’Histoire naturelle, lui offrait quelque image de ce qu’il désirait, une image plus majestueuse que vive, un peu hors de portée, et trop enchaînée à des sujets de science. […] Le matin de la vie est comme le matin du jour, plein de pureté, d’images et d’harmonies.
Il y eut jusqu’à trois personnes qui purent croire qu’Estelle était faite à leur image, qu’elles étaient à la fois la muse et le modèle qu’avait eu en vue la galanterie du peintre. […] La Motte a prétendu démontrer, par toutes sortes de bonnes raisons, que la fable des Deux Pigeons pèche contre l’unité, « qu’on ne sait trop ce qui domine dans cette image, ou des dangers du voyage, ou de l’inquiétude de l’amitié, ou du plaisir du retour après une longue absence. » Ces deux pigeons, d’ailleurs, qui ne sont d’abord que deux frères et deux amis, se trouvent être à la fin deux amants. […] Les qualités du fabuliste sont naturelles chez Florian : il a la fertilité de l’invention, et les images lui viennent sans effort.
Quand, par exemple, je songe à un ami que j’ai perdu, l’image de la personne aimée se trouve subir l’action de deux séries de représentations en sens contraire, les unes tendant à la favoriser, comme le souvenir de ses qualités et de ses bienfaits, les autres à la refouler, comme le souvenir de sa mort ; il en résulte un rapport de tension et de lutte, qui est la peine. […] Si la mort d’un ami m’afflige, ce n’est pas parce qu’il y a conflit entre l’idée de ses bienfaits, qui tend à faire subsister son image dans la conscience, et l’idée de sa mort, qui tend à la refouler ; c’est parce qu’il y a conflit de mes inclinations, désirs, habitudes et affections avec la réalité brutale qui les prive de leur objet. […] Aussi, « à parler rigoureusement, la douleur ne se rattache à aucun lieu, et la localisation ne concerne que la perception. » Ajoutons qu’à la perception se mêlent des souvenirs, des idées, des images qui, pour leur part, contribuent à diversifier les émotions.
Tous ces dieux sont faits à l’image des petits potentats locaux, ce qui donnerait à penser que ces derniers ne furent pas toujours de si odieux tyrans qu’on les a représentés. Ici, comme partout, l’anthropomorphisme se manifeste et les dieux sont faits à l’image des plus puissants des hommes dans une société où la puissance fut initialement la plus respectée des qualités. […] — Le noir respecte les vieillards en général parce qu’il y retrouve l’image de son père et de sa mère, soit dans le présent, soit dans l’avenir.
Georges Rodenbach Les Frissons de l’ombre, livre d’une inspiration touffue et multicolore, d’un lyrisme qui s’exprime en rythmes piaffants, en nobles images.
À côté des images ardentes et de la folie d’amour, on rencontre des délicatesses qui vont presque jusqu’au madrigal ou à la mièvrerie la plus raffinée.
Sainte-Beuve Jean Polonius n’est pas un précurseur de Lamartine ; il l’a suivi et peut servir très distinctement à représenter la quantité d’esprits distingués, d’âmes nobles et sensibles qui le rappellent avec pureté dans leurs accents… La langue poétique intermédiaire dans laquelle Jean Polonius se produisit, a cela d’avantageux qu’elle est noble, saine, pure, dégagée des pompons de la vieille mythologie, et encore exempte de l’attirail d’images qui a succédé ; ses inconvénients, quand le génie de l’inventeur ne la relève pas fréquemment, sont une certaine monotonie et langueur, une lumière peu variée, quelque chose d’assez pareil à ces blancs soleils du Nord, sitôt que l’été rapide a succédé.
Thomas Braun Naïve, archaïque, enluminée, cette gaucherie d’écriture nous charme lorsqu’elle interprète les chansons de gestes de telles Histoires de France, — elle ne suffit pas à nous lasser d’autres légendes ou récits comme la Huche, l’Embaumeur et les Accordailles dont les trouvailles charmantes et les images délicieuses relèvent l’intérêt ; mais elle devient insupportable dans les descriptions d’une nature sentimentale ou même philosophique.
L'idée principale de ce Discours est grande, les tableaux en sont frappans, les détails pathétiques, les preuves lumineuses, le style riche en images & en expressions.
Si les Tragédies répondent à nos Romans héroïques, les Comédies, comme celles du Tartuffe & de l'Avare, à nos Romans d'intrigue & de caractere ; les Pieces de M. de Saint-Foix sont propres à nous retracer l'idée de ces jolis Contes de Fées, qui, sous d'agréables images, représentent dans le lointain la peinture de nos mœurs.
Telle est l’image de cette histoire ; on a besoin de se la traduire. […] Chacun de nous fait la sienne à son image. […] Le colibri, l’oiseau-mouche, sont la vivante image de son génie. […] Les alliances de mots y sont étranges, les métaphores excessives, les images noient les idées. […] Ce n’est donc point dans Rome qu’il faut chercher l’image de la France.
Et quelle est la plus reluisante image d’un poète ? […] Elvire a pu être une personne réelle ; mais dans les Méditations Elvire idéalisée est une vision, une fort belle image, mais une image en l’air, comme Laure ou Béatrix. […] Il est très chaste et il éveille assez souvent des images sensuelles. […] » Voilà des images et des fioritures assez inattendues sur les lèvres d’un portier. […] On comprend que certaines images soient agréables, car l’homme est faible ; mais pourquoi font-elles rire ?
Nulle conception qui retienne, nulle évocation qui captive ; ni image séduisante ou belle, ni sensation curieuse, rare ou simplement naïve, d’une charmante naïveté.