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619. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

La Guerre d’Alsace pendant le grand schisme d’Occident, terminée par la mort du vaillant comte Hugues, surnommé le soldat de saint Pierre, drame historique en prose, sans nom d’auteur, imprimé à Bâle en 1780, et qui paraît n’avoir eu aucun écho en France, fut la dernière tentative de Ramond dans l’ordre de la littérature proprement dite et de l’imagination. […] Cuvier, dans sa Notice historique, après s’être posé les diverses questions restées douteuses, sur les mobiles de plus d’un genre qui pouvaient alors animer Ramond, ajoute : Ce qui est certain, ce que M. 

620. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Lisant une autre fois les Mémoires historiques du grand Frédéric, il en dira : Je vous renverrai sous peu les Mémoires du grand Frédéric, que j’ai lus ; c’est assurément une œuvre remarquable, bien moins cependant que l’homme même dont elle émane. […] À ceux qui sont faits comme moi, j’indiquerai pour lecture et correctif utile, en regard de ce Tocqueville au cœur oppressé et frémissant, une notice historique sur le grand mathématicien Lagrange, qui se trouve au tome iii, page 117, des Mélanges scientifiques et littéraires de M. 

621. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Je ne cherche, en insistant, qu’à dégager le sens historique de cette individualité disparate, de cette production parasite d’un régime social évanoui. […] Cette figure intéressante du comte de Gisors, l’honneur de l’armée et « l’un des meilleurs sujets du royaume », est devenue l’objet d’une étude historique particulière sous la plume de M. 

622. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Le second moment a été sous la Restauration ; ici l’intérêt historique et politique dominait. […] Elle se trouvait ainsi de neuf ans plus âgée qu’on ne l’a supposé ; non pas qu’elle ait dissimulé son âge ; elle n’indique point, il est vrai, dans ses Mémoires, la date précise de sa naissance (les dates, sous la plume des femmes, c’est toujours peu élégant) ; mais elle mentionne successivement dans le récit de sa jeunesse certaines circonstances historiques qui pouvaient mettre sur la voie.

623. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Loret, dans La Muse historique, nous signale l’arrivée D’une troupe de gens comiques Venant des climats italiques, qui débuta, le dimanche 10 août 1653, dans la salle du Petit-Bourbon. […] Loret, dans La Muse historique, raconte ou invente, sous la date du 14 février 1654, l’anecdote suivante dont le docteur Lolli et le Pantalon Turi sont les héros : Baloardo, comédien, Lequel encor qu’Italien N’est qu’un auteur mélancolique, L’autre jour, en place publique, Vivement attaquer osa Le Pantalon Bisognoza, Qui pour repousser l’incartade, Mit soudain la main à l’espade, Et se chatouillèrent longtemps Devant quantité d’assistants ; Qui, croyant leur combat tragique N’être que fiction comique, Laissèrent leurs grands coups tirer Sans nullement les séparer.

624. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

On n’écrit pas. » III Sans doute, entre la critique de la postérité, soit des esprits assez distants pour rentoiler leurs souvenirs de lecture sur une trame historique adventice, et la critique non même du lendemain mais du matin ou de la veille, dont l’exactitude chaleureuse vaut d’abord en tant que d’intéressante information : citations heureuses presque encore inédites, découpées des « bonnes feuilles », anecdotes sur l’auteur, première impression non refroidie, adresse du libraire… sans doute entre ces deux critiques n’y a-t-il point une place nécessaire pour une tierce et intermédiaire, la nôtre, très contemporaine encore, et point toute fraîche cependant, advenant après, ai-je entendu dire, cent soixante-treize articles imprimés sur les Trophées de José-Maria de Heredia. […] Un des livres du siècle est éclos, ce m’est l’escompte d’une joie historique de m’en sentir contemporain.

625. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Mais ils sont l’expression d’une profonde vérité historique. […] Cette circonstance, que l’on ne trouve que dans Jean, est la plus forte preuve de la valeur historique du quatrième évangile.

626. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Elles peuvent être psychologiques ou historiques. […] Mais ceci nous amène aux preuves historiques.

627. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

Le tempérament de Mirabeau devait faire rêver cet autre tempérament… Le début, dans la prose de Mme Louise Colet, fut une Étude sur la jeunesse de Mirabeau ; mais le Mirabeau de cette étude, fort peu savante, n’est pas le Mirabeau historique ; c’est le Mirabeau romanesque, et ce livre n’est guère qu’un roman. L’auteur n’est pas non plus la madame Colet historique, la Vésuvienne en éruption, qu’elle fut plus tard.

628. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

Tollemand, orateur assez inconnu aujourd’hui ; et un panégyrique historique du roi, par un M. de Gallières, qui avait été négociateur ; et le fameux panégyrique de Louis XIV, par ce Pélisson, qui parut grand dans le malheur de Fouquet, qui fut ensuite adroit et heureux, qui fut longtemps célèbre par son éloquence, et que l’on cite encore, mais qu’on lit peu. […] La paix d’Utrecht fut célébrée ; on vit même paraître un éloge historique du roi en 1714, par un abbé de Bellegarde.

629. (1927) Des romantiques à nous

Ce caractère, ouvertement déclaré, eût diminué nos exigences à son égard en fait de parfaite justesse historique, philosophique et psychologique. […] Nul ami du grand critique ne se refusera le plaisir de relire, ainsi rassemblées et mises dans l’ordre historique, ces pages célèbres, éparses dans la collection des nouveaux et anciens Lundis. […] Au point de vue littéraire, il y en a plusieurs (et c’est la richesse morale de notre nation) qui ont successivement tenu la scène historique et se sont tour à tour exprimées par la voix de nos grands orateurs et de nos grands poètes. […] Au total, la synthèse historique de M.  […] Boris Godounow est une sorte de fresque historique, façonnée par Moussorgsky d’après un poème célèbre de Pouchkine, et qu’anime l’intérêt d’une sombre tragédie.

630. (1874) Premiers lundis. Tome II « Théophile Gautier. Fortunio — La Comédie de la Mort. »

La grande figure historique récente ne se prête pas à la palinodie morale comme ces êtres de fantaisie, Faust et don Juan, qui flottent, depuis des siècles, au gré de la tradition et des poètes.

631. (1875) Premiers lundis. Tome III « De l’audience accordée à M. Victor Hugo »

Mais de nos jours, dans notre France constitutionnelle, sous la Charte de Louis XVIII, et avec la solidité assise et les progrès croissants de nos institutions perfectibles, qu’y aurait-il de pareil à redouter d’un drame historique ?

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