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364. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

On a beaucoup critiqué cette prédominance de l’esprit historique, et l’on a dit que l’école spiritualiste, en se consumant à découvrir ce que l’on avait pensé avant elle, oubliait un peu de penser pour son propre compte. […] Rien ne prouve mieux l’opposition de ces deux points de vue que la polémique soulevée en Allemagne entre l’école hégélienne et l’école historique sur les principes et les fondements du droit. […] Voilà, dans un cas particulier, l’opposition du relatif et de l’absolu, de l’historique et du rationnel. […] Renan ne dissimule point ses sympathies pour l’école historique, et en toutes choses il préfère le point de vue historique au point de vue rationnel : c’est précisément l’opposé de l’idéalisme hégélien. […] Les sciences de la nature et les sciences historiques.

365. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 190

Il ignoroit sans doute que l’affectation d’esprit, la recherche des ornemens préférés à l’exactitude historique, qu’un ton quelquefois romanesque, un style inégal & trop plat dans certains endroits, &c, sont des défauts exclusifs pour obtenir le titre de bon Historien ; peut-être la maturité de l’âge l’en eût-elle corrigé.

366. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 201

L’Explication historique des Fables, la Mythologie expliquée par l’Histoire, sont deux Ouvrages pleins d’érudition, de recherches, d’idées neuves, & écrits d’ailleurs avec autant d’élégance & de netteté, que ces sortes de dissertations en peuvent admettre.

367. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 265

Ses Ouvrages historiques sont remplis de recherches & d’érudition, & ses Ouvrages ascétiques respirent une piété douce qui fait aimer la Religion & porte le cœur à en pratiquer les devoirs.

368. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 326

On trouve dans le Recueil de l’Académie dont il est Membre, onze ou douze Mémoires qui completent un Traité historique de la Religion des anciens Perses.

369. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 503

On peut en juger par son Tableau historique des principaux événemens de la Monarchie Françoise, Ouvrage d’un style diffus, traînant, & surchargé de détails inutiles, qui annoncent plutôt l’homme écrivant pour remplir les fonctions de sa place d’Historiographe & faire des volumes, qu’un Ecrivain judicieux & exercé dans la Littérature.

370. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 506

L’incorrection du style empêche qu’on ne lise ses Ouvrages historiques ; & les inexactitudes dont ils fourmillent, doivent empêcher de les consulter : ils consistent dans un Nobiliaire du Dauphiné, une Histoire généalogique de la Maison de Sassenage, & une Histoire du Duc de Lesdiguieres.

371. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Cette tragédie toute romanesque fut une innovation sur la scène française, consacrée surtout jusque-là à des scènes historiques. […] Il écrivait à peine, l’histoire seule l’occupait encore ; ce fut le temps où il rédigea son premier livre historique, la vie du roi de Suède Charles XII. […] Mais, malgré toutes ces qualités très-remarquables du style historique de Voltaire, dans la Vie de Charles XII comme dans le Siècle de Louis XIV, ses deux monuments, ce style ne dépasse jamais l’agrément et ne s’élève pas au sublime, qui est la région élevée de la grande histoire. […] Cette résolution de Voltaire, d’éviter à tout prix la persécution et le martyre par des professions de foi prononcées avec le rire de la dérision sur les lèvres, donne à sa physionomie historique une expression de sarcasme, moitié défi, moitié feinte, qui ajoute le ridicule à l’incrédulité, mais qui diminue la dignité et la grandeur du philosophe. […] Il était en politique de l’école expérimentale et historique de Machiavel, de Montesquieu, du grand Frédéric.

372. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

De la pastorale arcadienne, il fait un roman historique, mérovingien ; il narre presque aussi bien qu’un historien les intrigues de la cour de Gondebaud et la cueillette du gui chez les anciens Gaulois. C’est un premier pas vers le roman vrai, quoique l’Astrée elle-même soit plus fausse par l’incohérence de l’élément pastoral et de l’élément historique : mais dans ce mélange je reconnais l’effet du même instinct qui va soumettre toute la littérature au vraisemblable et créer le réalisme classique. […] Pour Scudéry, l’épopée est un roman historique, en vers, ayant d’un bout à l’autre un sens allégorique, qui donne la moralité de l’œuvre. […] Mais pour les faits, on savait bien ce qui était réel : on ne voulait plus de bergers et de druides ; on voulait du réel, de l’historique, ou prétendu tel. […] Dans les cadres historiques, ils mirent les sentiments à la mode, les occupations à la mode, héroïsme, galanterie, conversation.

373. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Chronique wagnérienne : Lohengrin Historique du drame La première esquisse de Lohengrin paraît être du mois d’août 1845 ; l’œuvre fut terminé en 1847, et la représentation eut lieu le 28 août 1850, à Weimar, grâce à l’initiative et sous la direction de Franz Liszt, lors des fêtes organisées pour l’inauguration de la statue de Herder. […] Lors du grand essor du moyen âge, et de l’institution de la chevalerie, elle se répandit par la France entière, rayonna jusqu’en Allemagne, et se trouva concorder, si je puis dire, avec divers événements historiques, les croisades, la création des templiers. […] Enfin, il y aurait lieu, si l’espace nous le permettait, d’examiner l’hypothèse de faits historiques réels, hypothèse de plus en plus vraisemblable, d’après les recherches récentes, et suivant laquelle des templistes d’une espèce particulière, de véritables chevaliers du Gral, auraient existé en Europe. […] En terminant cet aperçu, qui sans doute a paru très long et qui pourtant est fort sommaire, on peut ajouter qu’il doit y avoir eu un événement historique, vers le septième ou le huitième siècle, en Brabant, accusation injuste portée contre une princesse, litige à propos d’un royal héritage, tranché par la venue soudaine d’un prince on d’un guerrier. […] Je signale encore, toujours à ce sujet, la « chronique merveilleuse » de Brabant : dans cette compilation de Wasseburg, intitulée « Antiquités de la Gaule Belgique », on trouve des fables mêlées d’éléments parfois historiques et qui avoisinent le mythe de Lohengrin, telle l’aventure de la reine Swan (Schwan) et de Salvius Brabon, héros « de race Troyenne ».

374. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

L’auteur des Ducs de Guise n’a reçu le coup, on ne peut pas dire de soleil, de l’influence de Guizot, que sur le titre de son ouvrage ; Mais, par ailleurs, il a échappé à la trop vaste influence de l’homme qui a rayonné, sans rayons, sur tous les historiens de son temps ; qui a, j’en conviens, ravivé en France l’enseignement et les études historiques, mais qui, pour son compte, quand il a écrit l’Histoire, l’a roidie dans un doctrinarisme insupportablement étroit et pédant, — et Forneron, du reste, n’y a pas toujours échappé. […] II On conçoit bien, quand on vient de le lire et qu’on s’est rendu compte de ses facultés, que son imagination ait été entraînée sans parti pris vers ces figures historiques d’une si puissante séduction ; car c’est la séduction, l’irrésistible séduction, qui est le caractère des Guise dans l’Histoire, et qui les y fait même plus grands qu’ils ne le furent en réalité. […] L’Histoire de Philippe II est la continuation de travaux historiques mis en lumière déjà, et qui, s’ils n’embrassent pas tout le xvie  siècle, en détachent et en étreignent de grandes parties. […] Tous les actes et tous les faits du règne de Philippe II y sont émiettés scrupuleusement ; ils n’y sont ni condensés ni résumés dans un jugement qui ferait la figure d’un siècle ou d’un homme, avec cette poussière historique si soigneusement ramassée. […] Tête de gouvernement, esprit historique, il a, dans son livre, et à plus d’une place, exprimé le plus hautain mépris pour elles.

375. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 371

Les Eloges historiques qu’on y trouve, sont de lui.

376. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 149

Il a eu l’art d’y semer des traits historiques & légers, qui donnent du ressort à la morale & n’ôtent rien à sa solidité.

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