L’histoire démontre, au contraire, que le mouvement, la guerre, les alarmes sont le vrai milieu où l’humanité se développe, que le génie ne végète puissamment que sous l’orage, et que toutes les grandes créations de la pensée sont apparues dans des situa-tions troublées. […] Cette Italie, qui devançait alors l’Europe dans les voies de la civilisation, était le théâtre de guerres barbares, telles que l’avenir, il faut l’espérer, n’en verra plus. […] La littérature romaine produisait ses œuvres les plus originales à l’époque des proscriptions et des guerres civiles. […] Les guerres de religion sont après tout les plus raisonnables, et il n’y en aura plus désormais que de telles.
Comme lui, il fit la guerre en personne ; comme lui, il combattit en soldat. […] C’était là le grand objet de toutes les nations ; et il se mêlait tantôt sourdement, tantôt avec éclat, aux malheurs de la guerre et aux fureurs politiques. […] qu’il fut beaucoup plus philosophe dans son gouvernement, et sa conduite que dans ses idées ; que son imagination fut extrême, et que cette imagination égara souvent ses lumières ; qu’ayant renoncé à croire une révélation générale et unique, il cherchait à chaque instant une foule de petites révélations de détail ; que, fixé sur la morale par ses principes, il avait, sur tout le reste, l’inquiétude d’un homme qui manque d’un point d’appui ; qu’il porta, sans y penser, dans le paganisme même, une teinte de l’austérité chrétienne où il avait été élevé ; qu’il fut chrétien par les mœurs, platonicien par les idées, superstitieux par l’imagination, païen par le culte, grand sur le trône et à la tête des armées, faible et petit dans ses temples et dans ses mystères ; qu’il eut, en un mot, le courage d’agir, de penser, de gouverner et de combattre, mais qu’il lui manqua le courage d’ignorer ; que, malgré ses défauts, car il en eut plusieurs, les païens durent l’admirer, les chrétiens durent le plaindre ; et que, dans tout pays où la religion, cette grande base de la société et de la paix publique, sera affermie ; ses talents et ses vertus se trouvant séparés de ses erreurs, les peuples et les gens de guerre feront des vœux pour avoir à leur tête un prince qui lui ressemble. […] Je n’ai fait la guerre que pour obéir à la patrie.
Les secours furent insuffisants et intempestifs ; des ordres contradictoires arrivèrent à la fois des deux petites cours rivales, et déconcertèrent les opérations commencées ; en deux conjonctures tristement mémorables, à Quiberon et à l’Ile-Dieu, de misérables scrupules de vanité empêchèrent d’adopter le genre de guerre qui convenait le mieux à la nature de la contrée et aux habitudes des paysans. […] Bien différent du commun des historiens, il expose avec autant d’intelligence que de clarté toutes les opérations de finances et de guerre. La guerre surtout lui plaît ; il excelle à la décrire.
La guerre, qui fut un moyen de civilisation et de perfectionnement pour le genre humain, ne peut plus avoir ce noble et honorable but ; et il est permis d’espérer que ce terrible engrais de sang ne sera plus nécessaire pour fertiliser les vastes champs de l’intelligence ; le courage, le dévouement, la générosité, le génie lui-même, trouveront peut-être d’autres emplois non moins admirables sans entraîner tant de calamités. […] La guerre de Spartacus n’avait aucune analogie avec les actes de rébellion chez les peuples modernes. […] La guerre civilisait ; le commerce affranchissait.
On croit communément qu’il étoit Ionien, & qu’il vivoit environ huit cent cinquante ans avant l’ère chrétienne, c’est-à-dire, trois générations après la guerre de Troie. […] On reconnut Homère à son talent de rendre la nature avec une noble simplicité ; à sa poësie vive, pleine de force, d’harmonie & d’images ; à son érudition agréable, lorsqu’il décrit l’art de la guerre, les mœurs & les coutumes des peuples différens, les loix & la religion des Grecs, le caractère & le génie de leurs chefs, la situation des villes & des pays.
J’ai trop le respect et le goût de la guerre pour croire qu’il faille et que l’on puisse faire la guerre à tort et à travers, pour me résoudre à faire une offense fratricide, une guerre impie. […] Et il y a eu sur la cité un grand malheur : la Guerre, la Commune. […] Et aussi pour la Guerre. Pour les deux Guerres conjuguées. […] Tout cet héroïsme de guerre promu en héroïsme de martyre.
En ce temps-là un navire de guerre n’est qu’un bateau de cabotage, contient tout au plus deux cents hommes et ne perd guère de vue les côtes. […] Mais plutôt parle-moi de mon glorieux fils, dis-moi s’il a été le premier à la guerre ! […] Mais le culte fournissait encore plus de matière à l’orchestrique que la politique et la guerre. […] Ils sont divisés en troupes de cent, chacune sous un jeune chef, et, des pieds, des poings, ils se battent ; c’est un apprentissage de la guerre. […] Hérodote vivait encore à l’époque de la guerre du Péloponèse ; il en parle dans son livre VIl, 137, et dans son livre, IX, 73.
Point de guerres d’esclaves sans quelque Spartacus, point de guerres de paysans sans quelque Muncer, point de guerres de classes sans un Mirabeau ; et, dans un autre ordre d’idées, quoi qu’on en puisse dire, point de mahométisme sans Mahomet, point de christianisme sans Jésus, point de bouddhisme sans Çakya-Mouni. […] La guerre est la guerre, et définie strictement comme telle, on voit facilement qu’elle n’a dans l’histoire de l’humanité ni la continuité, ni peut-être même l’importance qu’on aime parfois à lui attribuer. […] Ne craignons ni la mort ni la guerre. […] Car, j’ai tâché de le montrer, cette vue de la guerre n’est pas conforme à la vérité de l’histoire. […] alors, messieurs, c’est alors que la guerre éclaterait ; … et à Dieu ne plaise que je la provoque !
Usant d’abord du langage muet, ils montrèrent autant d’épis ou de brins de paille, ou bien encore firent autant de fois le geste de moissonner, qu’ils voulaient indiquer d’années… Dans la chronologie ordinaire, on peut remarquer quatre espèces d’anachronismes. 1º Temps vides de faits, qui devraient en être remplis ; tels que l’âge des dieux, dans lequel nous avons trouvé les origines de tout ce qui touche la société, et que pourtant le savant Varron place dans ce qu’il appelle le temps obscur. 2º Temps remplis de faits, et qui devaient en être vides, tels que l’âge des héros, où l’on place tous les événements de l’âge des dieux, dans la supposition que toutes les fables ont été l’invention des poètes héroïques, et surtout d’Homère. 3º Temps unis, qu’on devait diviser ; pendant la vie du seul Orphée, par exemple, les Grecs, d’abord semblables aux bêtes sauvages, atteignent toute la civilisation qu’on trouve chez eux à l’époque de la guerre de Troie. 4º Temps divisés qui devaient être unis ; ainsi on place ordinairement la fondation des colonies grecques dans la Sicile et dans l’Italie, plus de trois siècles après les courses errantes des héros qui durent en être l’occasion. […] Ainsi chez les Latins, il s’écoule plus de neuf cents ans depuis le siècle d’or du Latium, depuis l’âge de Saturne jusqu’au temps où Ancus Martius vient sur les bords de la mer s’emparer d’Ostie. — L’âge héroïque qui vient ensuite, comprend deux cents années pendant lesquelles nous voyons d’abord les courses de Minos, l’expédition des Argonautes, la guerre de Troie et les longs voyages des héros qui ont détruit cette ville.
Béranger a eu le tort de s’en servir quelquefois dans ses chansons de guerre contre le gouvernement des Bourbons. […] Il sort du sujet, il en fait partie ; sa répétition même lui donne de la force ; c’est le cri de guerre comprimé dans la poitrine du soldat, c’est le cri du peuple, c’est la clameur du chœur antique qui semble répondre aux larmes du vétéran. […] « Rappeler Charles X, vous ne le pouviez pas : c’était vous déclarer vaincus ; relever une dynastie napoléonienne, vous ne le pouviez pas : vous n’aviez pas sous la main le rejeton, et l’Europe à ce moment aurait vu dans le rétablissement d’un Napoléon une déclaration de guerre au genre humain à peine pacifié. […] quelle guerre ! […] quelle guerre !
Plus tard, la Grèce attaque, sans motif autre que son ambition, les États voisins de l’Ionie ; il en raconte les guerres presque fabuleuses ; il s’attache surtout à Crésus le roi de Lydie, dont Sardes était la capitale. […] « Dans la suite, Crésus porta la guerre chez les diverses nations qui habitent en deçà du fleuve Halys, et parvint à les subjuguer toutes, à l’exception des Ciliciens et des Lyciens. […] Je sens que les dieux m’ont fait naître pour mettre en vos mains tant de biens ; et vous les obtiendrez, car je sais que vous n’êtes inférieurs aux Mèdes ni dans la guerre, ni dans aucun genre. […] Onésilus, instruit de cette particularité, en parla à un de ses écuyers, Carien de naissance, homme très-expert dans l’art de la guerre, et d’une grande force d’âme […] Les Lacédémoniens, dans cette journée, s’acquirent une grande gloire ; et, entre autres faits remarquables, montrèrent bien toute la supériorité que leur donnait la connaissance de l’art de la guerre sur des ennemis ignorants.
Dans les guerres barbares des temps héroïques, les cités vaincues étaient ruinées, et leurs habitants, réduits à un état de servage, étaient dispersés par troupeaux dans les campagnes pour les cultiver au profit du peuple vainqueur. […] Les Romains continuèrent d’employer ce mot pour l’occupation d’une chose par la guerre ; les esclaves furent appelés mancipia, le butin et les conquêtes furent pour les Romains res mancipi, tandis qu’elles devenaient pour les vaincus res nec mancipi. […] Ce furent là les premiers duels, ou guerres privées.
La disposition de l’opinion publique en France, au commencement de cette guerre de Sept Ans si légèrement entreprise, n’était pas ce qu’elle devint un an après : la nouvelle alliance avec l’Autriche, conçue au mépris des anciennes maximes, occupait tous les esprits et flattait vivement les espérances. […] À partir de ce moment, les chances de la guerre tournent et deviennent défavorables. […] Les affaires de la guerre se trouvent encore, par les subalternes, sous l’influence des Ormes, c’est-à-dire du comte d’Argenson qui est en exil à sa terre des Ormes, et qui a quitté le ministère depuis les premiers mois de 1757. […] Le public n’a point de confiance, tout est tourné en fronde et en plaintes… Un Colbert à l’intérieur, un Louvois à la guerre, ou du moins l’âme d’un Louis XIV sur le trône ! […] La pensée de Bernis incline toujours vers la paix ; le retour de Choiseul en France et son entrée au cabinet doivent être marqués ou pour conclure cette paix, si on en trouve le moyen, ou pour soutenir plus énergiquement la guerre, si cette seule voie est ouverte.