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595. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Des petites filles tournent enchaînées par les mains ; elles chantent ; elles sautent ; elles miment ; et, au printemps, l’odeur des acacias se mêle au jeu et tous les sens sont pris et charmés. […] M. de Régnier a parfois reçu aussi sa visite secrète et il lui est arrivé, croyant faire des vers libres, de tracer le dessin vague de la strophe de Malherbe et de Lamartine, à condition que l’on ne compte pas certains e muets : A la fontaine où l’eau goutte à goutte pleurait | Avant l’aube et que vinssent les filles de la plaine, | A l’heure où pâlissent les étoiles, | à la fontaine, | Y laver leurs pièces de toiles | et encore : De la maison où l’âtre en cendre | croûle en décombres ; | Ferme la porte | et que la paix du soir apporte | Son ombre sur ton ombre Et les soirs | apaisés ou tragiques ou calmes | Se reflétaient avec mon âme, | en ton miroir | (Poèmes.) […] Dans les foins où les fleurs qui meurent Sont douces comme un vain regret ; Sous les saules qui pleurent et effleurent L’eau qui dort comme une morte à leurs pieds ; Elles vont vers l’automne et babillent Avec des mots de poète : La vie est faite et défaite Comme un bouquet aux mains d’une fille.

596. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

C’était un grand maigre, un osseux, et presque une espèce de squelette, mais qui ne rougissait pas plus de sa maigreur qu’une vieille fille anglaise, et qui même eut l’idée d’en tirer parti. […] Pauvre homme maltraité et vexé, il se contente de grogner éternellement contre sa belle, d’un grognement monotone qui n’a jamais pu l’amener à changer de façons et à devenir bonne fille pour lui, seulement une fois ! […] Par un de ces hasards comme il y en a dans la vie, il avait été mêlé à cette famille de Montijo dans laquelle l’Empereur avait choisi si romanesquement une Impératrice, et, petite fille alors obscure, il lui avait (détail qu’il nous donne dans ses Lettres à Panizzi) quelquefois fait manger des gâteaux chez le pâtissier.

597. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Levengard, Pol = Loewengard, Pol (1877-1917) »

Esther, macérée dans les aromates, lui est plus proche qu’Hélène, fille de Léda et du cygne, et l’implacable soleil, le Baal dévorateur, plutôt qu’Apollon ou le pâle Galiléen, recevra son hommage orgueilleux, en versets d’une belle et forte langue.

598. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 178-179

Il avoit conservé à Sophonisbe, fille d’Asdrubal, & Reine de Numidie, le caractere de sa Nation, & plus particuliérement celui de sa famille.

599. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Perroneau » p. 172

Il est ressemblant, mais il a l’air ivre, ivre de vin, s’entend ; et l’on jurerait qu’il lit quelques chants de sa neuvaine à des filles.

600. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Elle est une fille de qualité. […] Eva est une Béatrice, et femme, non petite fille. […] Ces filles de la pluie, ce sont les Ouessantines et, à proprement parler, des filles. […] Savignon n’a vu que des filles, M.  […] Telle, l’aventure de Daphné, fille d’un fleuve.

601. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Dimanche 24 janvier Devant ce vieux dévalé au bas d’un lit d’amour, le cri de cette fille à sa bonne : — Maria, vite, vite, l’eau de mélisse et un sapin !  […] Et la voilà avec son doux parlage gazouillant — elle a une voix harmonieuse, peut-être un peu factice — la voilà, avec ces renversements de figure en arrière, d’une petite fille qui vous parle de bas en haut, et qui montrent, dans son plaisant minois, la limpidité du bleu de ses yeux, l’émail de ses dents, la voilà, qui me dit que cela ne lui est pas possible ; qu’à l’heure présente, elle publie six articles par semaine. […] » Jeudi 11 août Alfred Stevens est venu dîner, avec sa jolie fille, aux yeux si tristement charmants. […] Tout gamin, il s’était pris d’une passionnette pour la fille de Gautier, pour Judith Mendès, qui venait aux bains de mer de Fécamp, et comme elle peignait alors, il lui portait son chevalet, lui rendant mille petits services. […] Une jolie fille née à Séville, à la taille bien découplée, à l’air gentil et distingué.

602. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Le Barillier, Berthe-Corinne (1868-1927) »

. — Les Trois Filles de Pieter Waldorp (1897).

603. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Claudel, Paul (1868-1955) »

Tête d’or dramatise des pensées ; cela impose aux cerveaux un travail inexorable à l’heure même où les hommes ne veulent plus que cueillir, comme des petites filles, des pâquerettes dans une prairie unie ; mais il faut être impitoyable à la puérilité : c’est pourquoi nous exigeons de l’auteur de Tête d’or et de La Ville, l’œuvre inconnue de sept années de silence.

604. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 203-204

D’Aucour épousa la fille de son Libraire, pour acquitter ses dettes envers lui.

605. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

Des deux filles qu’elle perdit, l’une, l’aînée, personne d’un rare mérite, d’une sensibilité exquise jointe à une raison parfaite, était poète aussi ; dans des vers d’elle sur le jour des morts, je me souviens de celui-ci qui s’adressait aux êtres chers qui nous ont été ravis : Vous qui ne pleurez plus, vous souvient-il de nous ? La seconde fille de Mme Desbordes-Valmore, poète également si l’on peut appeler de ce nom la sensibilité elle-même, avait plutôt en elle la faculté de souffrir de sa mère, cette faculté isolée, développée encore et aiguisée à un degré effrayant ; pauvre enfant inquiet, irritable, malade sans cause visible, elle se consumait, elle se mourait lentement, et par cela seul qu’elle se croyait moins regardée et favorisée, moins aimée ; devenue l’objet d’une sollicitude continuelle et sans partage (car elle était restée seule au nid maternel), rien ne pouvait la rassurer ni apprivoiser sa crainte, et la plus tendre chanson de sa mère ne faisait que bercer son tourment sans jamais réussir à l’apaiser ni à l’endormir : Inès Je ne dis rien de toi, toi la plus enfermée.

606. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

. — Miarka, la fille à l’ourse (1883). — Macbeth, drame de Shakespeare en 9 tableaux et en prose (1884). — Sophie Monnier (1884). — Les Blasphèmes (1884). — La Mer (1885). — Monsieur Scapin, drame en 3 actes, en vers (1886). — Braves gens (1888). — Le Flibustier, drame en 3 actes, en vers (1888). — Le Cadet, roman (1890). — Truandailles (1898). — Le Mage, drame lyrique avec musique de Massenet (1891). — Par le glaive, en 5 actes et en vers (1892) […] Laissons le poète des Gueux croire et les foules avec lui à ces chemineaux vertueux qui proclament leurs devoirs paternels et se souviennent vingt ans après des filles qu’ils engrossèrent.

607. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

L’autre est mademoiselle de Gournay, qui, sans être une précieuse non plus, était du moins une fille savante, très ressemblante aux bleues d’à présent, mais plus aimable. Peut-être parce qu’il est plus loin, son bleu paraît plus doux… Fille adoptive de Michel Montaigne, qui avait fourré ses jeunes mains dans le manchon du vieux sceptique, elle les en avait retirées pénétrées de son influence, et cette influence lui était restée.

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