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448. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Il a finassé avec la Muse, cette franche fille à la fière candeur et à la violence adorable ; et ce jour-là, moins vrai d’inspiration et moins vrai d’expression, car la sincérité pénètre tout comme la lumière, il est sorti des méfiances et des désespoirs, tragiquement réels, de Joseph Delorme, pour entrer dans la comédie des Consolations ! […] Poésie assise et rassise comme la Mélancolie d’Albert Durer, mais non si puissante ni si belle ; qui décrit tout curieusement et avec un détail plein de hardiesse et de crudité dans des vers contournés et d’une coquetterie bizarre, mais qui de tempérament répugne à l’élancement, à l’ouverture d’ailes, Musa pedestris, pauvre fille rêveuse, au bord d’une mare verdâtre, accroupie sur le talon de ses sabots ! […] Une fille en tout temps y lave un linge usé. […] Seulement, ce n’est pas une pareille Muse et une pareille fille qui, comme dans la fameuse pièce du Cénacle, par exemple, peut enfler ses joues creuses sur l’ophicléide de M. 

449. (1924) Critiques et romanciers

Filon cherche les honnêtes garçons et filles. […] sa fille, sérieuse et douce ! […] Il rencontre une fille et, pour l’amour de cette fille, perd son temps, sa fortune, sa dignité, tombe dans la pire abjection. […] Elle s’informe : André laissait une veuve et deux filles ; aucune de ses filles ne s’appelait Amy. […] Cette petite fille d’un faubourg n’invente pas son existence.

450. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « TABLE » pp. 340-348

. — Mort de la fille et du gendre de Victor Hugo. — Affreuse catastrophe. — Vers de Victor Hugo. — Le discours du cardinal Pacca. — Sénilité fleurie. — Notes de mon voyage à Rome     113 XXIX. — Un Catéchisme, par M. […] Arthur Ponroy. — Début des frère et sœur de mademoiselle Rachel. — L'esprit humain peu inventif. — Eve, par Léon Gozlan. — La fille d’Alexandre Soumet. — Un poëme de six mille vers     141 XXXV. — Vente des livres catholiques. — Lamennais. — Raphaël et Rébecca Félix, frère et sœur de mademoiselle Rachel. — Léon Gozlan. — Voyage de Chateaubriand à Londres. — Visite d’Eugène Sue à George Sand. — Béranger. — Quatre grandes puissances du jour. — Dupin     144 XXXVI. — Voyage du duc de Bordeaux en Angleterre. — Craintes de l’Université en face du clergé. — Montalembert. — Cousin sur Vanini. — Catholicisme et Éclectisme     147 XXXVII. — Parade et comédie légitimistes. — Chateaubriand vieux bonhomme.

451. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Satire contre le luxe, à la manière de Perse » pp. 122-126

Il était juste que des hommes, ruinés par l’exemple des pères, allassent réparer chez eux leurs fortunes, et se venger par le mépris de leurs filles. […] On laisse languir sa fille dans le célibat.

452. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Ils valent mieux que des princes, et descendent jusqu’à des filles. […] Une de ses filles avait épousé un médecin, l’autre un marchand de vins ; la seconde ne savait pas même signer son nom. […] Cette manière d’exhorter sa fille au mariage est propre à Shakspeare et au seizième siècle. […] RÉGANE (fille de Lear). […] Deux cousines, filles de princes, arrivent dans une forêt avec le bouffon de la cour, Celia déguisée en bergère, Rosalinde en jeune homme.

453. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

C’est de là qu’il a tiré sa jolie épigramme traduite d’Évenus de Paros : Fille de Pandion, ô jeune Athénienne, etc. […] Il voulait imiter l’idylle de Théocrite dans laquelle la courtisane Eunica se raille des hommages d’un pâtre ; chez André, c’eût été une contre-partie probablement ; on aurait vu une fille des champs raillant un beau de la ville, et lui disant : Allez, vous préférez Aux belles de nos champs vos belles citadines. […] On sait le joli fragment : Fille du vieux pasteur, qui, d’une main agile, Le soir remplis de lait trente vases d’argile. […] Chaque fois qu’en ces lieux un air frais du matin Vient caresser ta bouche et voler sur ton sein,  Pleure, pleure, c’est moi ; pleure, fille adorée ; C’est mon âme qui fuit sa demeure sacrée, Et sur ta bouche encore aime à se reposer. […] Je trouve ces quatre beaux vers inédits sur Bacchus : C’est le Dieu de Nisa, c’est le vainqueur du Gange, Au visage de vierge, au front ceint de vendange, Qui dompte et fait courber sous son char gémissant Du Lynx aux cent couleurs le front obéissant… J’en joindrai quelques autres sans suite, et dans le gracieux hasard de l’atelier qu’ils encombrent et qu’ils décorent : Bacchus, Hymen, ces dieux toujours adolescents… Vous, du blond Anio Naïade au pied fluide ; Vous, filles du Zéphire et de la Nuit humide, Fleurs… Syrinx parle et respire aux lèvres du berger… Et le dormir suave au bord d’une fontaine… Et la blanche brebis de laine appesantie..

454. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Concert : Chant des Filles du Rhin de la Gœtterdæmmerung. […] Elle lui donna des habits de fille et Tristan s’en vêtit et il sembla une belle damoiselle. […] Cédant aux conseils d’un saint ermite, et d’ailleurs, l’effet du philtre étant épuisé, après avoir duré pendant les trois années fatales, Tristan se retire dans la Petite-Bretagne et prend le sage parti de se marier à la fille d’Hoël, roi du pays, qui porte aussi le nom d’Iseult. […] Mais la fille du roi de la Petite-Bretagne, qui a surpris le secret des amours de son mari, veut se venger ; elle lui fait accroire que la reine de Cornouailles refusa de se rendre à ses vœux et Tristan meurt de chagrin ; Iseult, arrivée trop tard, meurt à son tour auprès de son amant. […] Écrivain et musicographe, fille de Théophile Gautier (lui-même défenseur de Wagner) et de la grande cantatrice Ernesta Grisi.

455. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Daland a une fille ; le désespéré se reprend à l’espoir. […] Mais Senta, la fille de Daland, n’aime pas la chanson qui plaît à ses compagnes. […] Les matelots norvégiens dansent et font bombance avec leurs amoureuses, filles de mœurs peu farouches. […] Mais aucun chaut ne s’élève du vaisseau hollandais, et, comme il n’y a rien de plus importun au bruit et à la joie que la tristesse et le silence, tous, matelots et filles, harcèlent d’injures et de bons mots le repos des marins damnés. […] Comme par tant d’autres, il a été trahi par la fille de Daland. — « En mer !

456. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

La société des filles et des gens de lettres, c’est dégoûtant et rarement amusant. […] Je puis passer une heure avec Mendès, fille habile après tout et qui sait grimacer un sourire. Mais je m’écarte soigneusement de Willy que Laurent Tailhade appela avec vérité « marchand en gros de pornographies achetées en détail à des écrivains faméliques » ; de Willy qui n’est plus même la fille avec qui l’on couche mais la matrone qui tire profit des charmes d’autrui. […] Pourquoi Marcel Ballot est-il le courtier littéraire du Figaro, sinon pour avoir épousé la fille et, du même coup, j’espère, la grande âme probe d’Henry Fouquier ? […] Les vieilles filles poitrinaires ont le droit de faire des vers lamartiniens que nous restons libres de ne point lire.

457. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Cornélies équivoques qui montrent leurs filles avec le faux sourire de l’entremetteuse et semblent dire, en parodiant l’auguste Romaine : « Voilà mes bijoux !  […] En revanche, quel délicieux lutin que sa fille Mathilde ! […] Mais, en se ruinant, M. de Roncourt a sacrifié sa fille Élisa, une jeune fille qui sera bientôt une vieille fille. […] Sa fille a aimé autrefois un jeune artiste qui l’a délaissée lorsque la pauvreté est venue ; a-t-elle une faiblesse à se reprocher ?

458. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Et il ne le fut pas seulement par ses fonctions officielles à l’Académie, il le fut de plus par le consentement de cette bonne fille d’Opinion publique, qui a parfois un jour de complaisance sur lequel un homme peut vivre aisément… une éternité. […] C’est la fille légitime de l’intelligence savante et réglée, et, dans une société chrétienne et française, elle a pour blason la croix, la balance et le glaive. […] La Tribune moderne est un livre posthume de Villemain, que Mlle Geneviève Villemain, sa fille, a édité. […] Cette fille d’académicien, et d’un académicien qui a passé sa longue vie à faire des éloges académiques, ne sent nullement dans cette préface son origine, et elle n’a point académisé sur son père. […] Il faut être la fille de l’auteur pour oser publier, dans une illusion de tendresse, ce livre posthume que son père avait abandonné… En littérature, ce n’est pas suffisant, les vertus domestiques !

459. (1890) Dramaturges et romanciers

Elle marche au hasard, sans but fixé d’avance, sans itinéraire, et ses découvertes sont filles de l’occasion et de l’imprévu. […] Après le saut périlleux de la tour, que peuvent signifier pour une fille sensée les commérages de Mlle Hélouin ? […] Ce qu’elle verra à tout instant à travers sa fille, ce sera l’image de l’amant refusé à regret ; le moindre de ses conseils sera inspiré par son propre désir de plaire à M. de Camors ; ce qu’elle enseignera à sa fille involontairement, ce sont les séductions, les amorces que son propre cœur aurait inventées ; ce qu’elle réprimandera chez sa fille, c’est tout ce qu’elle sentira instinctivement devoir déplaire à M. de Camors. […] Elle partagera son cœur entre sa fille et son gendre ; mais est-elle bien sûre de tenir la balance exacte ? […] Ce sont deux superbes études de pécores, que les deux personnages de Mme Paline et de sa fille Esther.

460. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Ce goût se déclare d’abord d’une manière singulière et presque bizarre par l’élan qui le porte tout droit vers le duc de Beauvilliers, le plus honnête homme de la Cour, pour lui aller demander une de ses filles en mariage, — ou l’aînée ou la cadette —, il n’en a vu aucune, peu lui importe laquelle ; peu lui importe la dot : ce qu’il veut épouser, c’est la famille ; c’est le duc et la duchesse de Beauvilliers dont il est épris. […] Il dit de Mlle de Beauvais, mariée au comte de Soissons, qu’elle était fille naturelle, et l’on a retrouvé et l’on produit le contrat de mariage des parents. […] Au défaut de bonnes fortunes dont son âge et sa figure l’excluoient, il y suppléoit par de l’argent, et l’intimité de son fils et de lui, de M. le prince de Conti et d’Albergotti, portoit presque toute sur des mœurs communes et des parties secrètes qu’ils faisoient ensemble avec des filles. […] À défaut de la fille du duc de Beauvilliers, il se maria à la fille aînée du maréchal de Lorges ; la bonté et la vérité du maréchal, de ce neveu et de cet élève favori de Turenne, l’attiraient, et l’air aimable et noble de sa fille, je ne sais quoi de majestueux, tempéré de douceur naturelle, le fixa.

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