S’il est matière, il fait partie du monde matériel, et le monde matériel, par conséquent, existe autour de lui et en dehors de lui. […] À cette condition seulement la science de l’univers devient possible ; et puisque cette science existe, puisqu’elle réussit à prévoir l’avenir, l’hypothèse qui la fonde n’est pas une hypothèse arbitraire. […] Mais la vérité est qu’elle n’est pas plus dans les centres sensoriels que dans les centres moteurs ; elle mesure la complexité de leurs rapports, et existe là où elle apparaît. […] Quand nous disons que l’image existe en dehors de nous, nous entendons par là qu’elle est extérieure à notre corps. […] Nous avions donc raison de dire que la coïncidence de la perception avec l’objet perçu existe en droit plutôt qu’en fait.
Il existe d’abord une ligne de démarcation bien nette. […] Mais le système n’en existe pas moins, et il existe d’autant plus que la science est moins avancée et moins solide. […] Rien de pareil n’existe chez les peuples voisins. […] Voilà ce qui existe, tâchez de vous en arranger. […] Il n’existe pas de meilleur instrument de propagande.
Sir John Herschel a tenté, à l’exemple de Wollaston, de déterminer le rapport qui existe entre l’intensité de lumière d’une étoile et celle du Soleil. […] Tant que l’intelligence ne remonte pas à son principe et n’essaye pas de se rendre compte des mondes, ou qu’elle ne s’incline pas avec confiance devant le mystère évidemment voilé de la création, rien n’existe en effet qu’une sombre énigme, et le mot science est une dérision de notre superbe ignorance. […] Ces adorateurs de la matière ont oublié qu’à côté et au-dessus de la matière il existe une puissance éternelle, la pensée, la pensée qu’ils reconnaissent en eux et qu’ils se refusent à reconnaître dans son divin principe, Dieu ! […] » La pensée, cet élément du monde intellectuel, n’existe pas. […] « S’il faut, dit-il dans ses Tableaux de la nature, regarder comme forêt vierge toute vaste étendue de bois sauvages où l’homme n’a jamais porté la hache, c’est là un phénomène commun à une foule de localités dans les zones tempérées et froides ; mais si le caractère distinctif d’une forêt vierge consiste à être impénétrable, ce caractère n’existe que dans les régions tropicales. » Telle est la définition du grand voyageur naturaliste, qui fait autorité dans la matière, celui qui, de tous les anciens explorateurs, Bonpland, Martius, Poppig et les Schombourg, c’est-à-dire avant MM.
Il existe dans notre langue des cours de littérature où la critique la plus judicieuse et la plus approfondie ne laisse rien à désirer dans l’appréciation des ouvrages des grands écrivains. […] Dans les lettres notre intérêt va plus loin : les contrastes ou les rapports qui existent entre l’homme et ses ouvrages forment l’étude la plus attachante du cœur humain. […] Quelle différence existe-t-il donc à cet égard entre l’enfant et l’homme fait, entre le paysan et l’homme instruit ? […] Il existe chez les hommes, à quelque siècle, à quelque pays qu’ils appartiennent, un sentiment inné du grand et du beau, que la raison développe et murit ; oui le goût existe, indépendant des temps et des lieux, et il est des signes irrécusables auxquels on doit les reconnaître.
Ces infiniment petits de la perception pourraient bien jouer, dans la vie psychologique, un rôle aussi important que les organismes microscopiques dans le monde matériel ; et l’on peut être plus d’une fois surpris de la disproportion qui existe entre ces causes infinitésimales et les conséquences qu’elles engendrent. […] Habituellement nous n’y prenons pas garde, parce que notre attention tombe sur ces sensations particulières, plus ou moins intenses, de plaisir et de douleur, qui prédominent sur les objets de ce panorama sensitif. » « La quantité de lumière qui nous vient des étoiles peut être petite, mais elle existe. […] De même, la quantité de sensation qui provient des petits ganglions peut, être inappréciable, en présence des influences prépondérantes des autres centres ; mais quoique inappréciable, elle ne peut être sans action ; elle est une des parties intégrantes de la totalité248. » Nous pouvons clore ici cette discussion, en rejetant l’hypothèse courante qui veut qu’une sensation n’existe que si elle est perçue, sans quoi elle n’est qu’une pure impression. […] Les discussions sur la limite des deux sciences, qui ont rempli la première moitié du xixe siècle, cherchaient à déterminer des frontières qui n’existent pas. […] « On a essayé de montrer ici que l’esprit est l’aspect psychique de la vie ; qu’il est la somme de l’organisme sensible, tout comme la vie est la somme de l’organisme vital ; que les divers organes peuvent produire séparément des fonctions spéciales, soit vitales, soit mentales, mais qu’on ne peut pas dire qu’il existe un organe exclusif de la vie.
C’est le législateur des ordalies, le fanatique du fer chaud, le politique qui vide les différends entre les royaumes avec l’épreuve de la croix, et qui fait tomber la superstition du Moyen Âge au-dessous des superstitions païennes. » Nous n’hésitons pas à le déclarer, un si insultant jugement sur un des plus grands hommes qui aient jamais existé est un crime… qu’on expie déjà en le commettant, car il ressemble à une sottise, et M. […] Elle n’existerait pas, si nous n’étions pas nous-mêmes à ce moment des révolutions d’Italie où se sont élevés de nouveaux révolutionnaires dont cette histoire renverse les vues avec une cruelle ironie et décontenance les projets. […] Qu’un tel mot cachât une idée, — ou, meilleure fortune pour un mot, qu’il dispensât d’en avoir une ; — que ce fût là une vérité ou un sophisme, une réalité ou une chimère, la chose que ce mot exprimait existait non pas seulement de fait, mais aussi avant d’être nommée, et M. […] Dans ces temps de batailles italiennes qui fermèrent le Moyen Âge, « au milieu des perpétuelles révolutions qui emportaient une multitude d’États sans diètes, de villes sans lien, de citoyens sans lois, d’hommes sans patrie », — c’est-à-dire bien avant que sa douce Éminence le cardinal de La Casa fût son parrain horripilé, la Raison d’État existait, monstre encore en bas âge, mais très bien venant et déjà fort en Italie, ce pays des poisons et des tragiques aventures, et beaucoup d’écrivains berçaient dans leurs livres cet affreux poupon dont ils faisaient leur Dieu. […] Ferrari, à ne voir que son livre actuel, et malgré ses erreurs nombreuses, est un des hommes les plus richement doués de tous ceux-là qui, dans les sciences ou dans les lettres, aiment à porter ce nom si sec d’esprits positifs, et ne s’occupent que de l’objet de leur recherche, disant du reste, le : Cela ne me regarde pas, qu’autrefois écrivait Descartes, et cependant voilà que ce positif, qui ne voit que les faits dans le monde, et qui ne se soucie même pas de leur raison d’exister, finit en chimérique un livre où les faits seuls devaient se montrer glorifiés.
et était-il bien sûr que ce cauchemar eût existé ? […] La génération qui a actuellement son tour de passage sur la terre n’est pas forcée de l’abréger pour les générations, ses égales après tout, qui auront leur tour plus tard. — J’existe, murmure ce quelqu’un qui se nomme Tous. […] « La matière existe, la minute existe, les intérêts existent, le ventre existe ; mais il ne faut pas que le ventre soit la seule sagesse.
Il y a un lieu où la perfection existe ; il n’y en a pas deux : c’est celui-là. […] Or voici qu’à côté du miracle juif venait se placer pour moi le miracle grec, une chose qui n’a existé qu’une fois, qui ne s’était jamais vue, qui ne se reverra plus, mais dont l’effet durera éternellement, je veux dire un type de beauté éternelle, sans nulle tache locale ou nationale. […] Depuis que le monde existe, jamais on ne se ruina avec plus de fougue, plus d’imagination, plus d’entrain, plus de gaieté. […] Bréhat n’existe plus ; je l’ai revu il y a six ans, je ne l’ai pas reconnu. […] La petite marine que fournissaient ces îles et ces côtes n’existe plus.
Et d’abord, personne ne doute que, vers l’an 150, le quatrième évangile n’existât et ne fût attribué à Jean. […] L’Asie-Mineure était alors le théâtre d’un étrange mouvement de philosophie syncrétique ; tous les germes du gnosticisme y existaient déjà. […] Au contraire, j’ai été fort attentif à recueillir les lambeaux conservés par les Pères de l’Église d’anciens évangiles qui existèrent autrefois parallèlement aux canoniques et qui sont maintenant perdus, comme l’Évangile selon les Hébreux, l’Évangile selon les Égyptiens, les Évangiles dits de Justin, de Marcion, de Tatien. […] J’eus devant les yeux un cinquième évangile, lacéré, mais lisible encore, et désormais, à travers les récits de Matthieu et de Marc, au lieu d’un être abstrait, qu’on dirait n’avoir jamais existé, je vis une admirable figure humaine vivre, se mouvoir. […] Non ; mais on n’en aurait pas du moins la caricature : on aurait l’esprit général de l’œuvre, une des façons dont elle a pu exister.
Mais dès lors la philosophie ne peut dire qu’elle a pour objet tout ce qui existe : l’homme, la nature et Dieu. […] La médecine, qui a existé partout et toujours, n’a pu se passer de l’étude du corps vivant. […] En résumé donc, toutes les sciences particulières qui existent aujourd’hui sont sorties d’une double source : de la philosophie et de l’art. […] Le monde extérieur existe-t-il ? […] C’est pour les discuter que la philosophie existe.
De plus, il y a dans la plastique même un élément plus objectif, un autre plus subjectif Les formes comme les masses lumineuses n’existent jamais que selon l’espace, cela n’exige pas d’être démontré, mais la ligne éveille une idée de direction : arrêtée et comme pétrifiée dans l’Attitude — effective et d’un mouvement sensible dans le Geste qui participe donc aussi de la durée. […] En effet, la nature ne nous montre que des masses lumineuses ; le trait n’existe pas en soi et suppose l’effort de l’homme qui l’abstrait du milieu ambiant, — je ne prétends pas donner cela comme une découverte ; — le trait implique un geste caché. […] Souvent même il sacrifie l’harmonie des mouvements à leur diversité ; mais, c’est ici une observation qu’on saisira mieux en étudiant sa rythmique, car le mouvement existe chez lui autant dans la forme devinée du récitant que dans les images présentées par les vers.
Je ne crois pas qu’il puisse exister de monument d’une stupidité plus atroce, plus ignominieuse pour notre espèce, que le procès de Marie-Antoinette tel qu’on le peut lire officiellement reproduit au tome XXIXme de l’Histoire parlementaire de la Révolution française. […] Vous savez que je n’existais que pour eux ; et vous, ma bonne et tendre sœur, vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse ! […] Je ne crois pas qu’on ait encore tous les éléments pour écrire avec la simplicité qui convient la vie de Marie-Antoinette ; il existe d’elle des recueils manuscrits de lettres à son frère l’empereur Joseph, à l’empereur Léopold, et la Chancellerie de Vienne doit contenir en ce genre des trésors.
Pythagore lui-même, s’il existait à présent, serait obligé de se livrer à ces périlleux examens. […] Mais ne raisonnons point d’après ce qui se passe en Asie ; les passions humaines existent partout : là elles s’épuisent sur des individus, ailleurs c’est sur les choses ; toujours les hommes périssent. […] Les peuples refusent de s’associer à ceux-là, parce que leurs opinions adoptives ne sont plus que des opinions de raisonnement ; mais les hommes sages doivent les accueillir avec quelque respect, surtout lorsque la bonne foi se laisse apercevoir ; et elle est toujours sentie dès qu’elle existe.