Il l’étendit même à toutes les vanités et à tous les plaisirs qui peuvent entrer dans l’existence d’une nation. […] Par sa conversation, la vie sociale s’était perfectionnée ; les personnes s’étaient classées ; les sympathies d’esprit, de cœur, de caractère, même de conditions sociales, s’étaient rencontrées, reconnues, agrégées ; les existences se touchaient diversement ; les distinctions les plus faiblement marquées entre les personnes, mettaient des nuances dans leurs relations réciproques.
De là l’existence de Dieu attaquée par des sophismes, & les Athées confondus par des argumens invincibles : la Religion Chrétienne combattue par des objections captieuses, & célébrée par les plus sublimes éloges. […] Mais que penser de ces Philosophes qui, aussi peu convaincus que zélés pour convaincre les autres, ne sacrifient qu’à l’orgueil de leurs prétentions & aux intérêts de leur existence, la simplicité de ceux qui les écoutent, la crédulité de ceux qui adoptent leurs principes, & la stupidité de ceux qui les réverent & les protégent ?
L’homme a pu inventer les langues dérivées, qui ne sont que les modifications d’une parole primitive et révélée ; il a pu construire et reconstruire des langues postérieures et imparfaites, avec les débris de la langue primitive et parfaite qui lui fut sans doute donnée avec l’existence par Celui qui lui avait donné la pensée, ou le verbe intérieur et extérieur ; mais avoir créé la langue avant la pensée, ou la pensée avant la langue, nous semble un effort au-dessus de tout effort humain, c’est-à-dire un miracle de la toute-puissance. La parole contenue dans la première langue a dû être révélée divinement à l’homme le jour où l’âme a pensé, c’est-à-dire le jour où elle a été créée avec la faculté d’avoir des sensations, de produire et de combiner des idées, d’avoir conscience de son existence et des choses existantes en elle et hors d’elle.
… Sans la marquise de Sévigné et sa passion incompréhensiblement folle pour sa maussade fille, qui donc se douterait seulement de l’existence de ce Grignan, qui ne fut qu’une bouture assez mal venue de sa mère, et dont la possession d’État — comme on dit en droit — vient de deux femmes, deux cents ans avant que ce bâtard de Girardin demandât que la femme fît la possession d’État de l’enfant légitime ! […] Du moins, il a fait un tableau du mariage du marquis de Grignan et du supplice de la malheureuse qu’il a épousée, et qui, pour l’avoir sauvé de la ruine, passa sa vie dans l’abandon et dans le mépris ; et ce tableau, digne d’un romancier, semble en promettre un… Quoiqu’il en puisse être, ces facultés d’imagination et d’observation dont le livre que voici a révélé l’existence dans un auteur qui avait paru moins brillamment et moins richement doué, ces facultés, qui ont donné à ce livre nouveau un genre de piquant qu’on n’était pas accoutumé de trouver en un livre d’histoire, prendront-elles assez de développement et de place dans la tête du mâle auteur du Cardinal de Bernis, pour l’entraîner un jour hors d’une voie marquée par un livre si ferme et si exclusivement historique, ou continuera-t-il de les consacrer à l’histoire ?
« Je te dirai le fin mot, à toi seul : c’est par religion que je veux absolument me marier… Il faut enfin ordonner sévèrement son inutile existence, selon les lois établies, divines ou humaines ; et, d’après ma doctrine, les humaines sont divines. […] Votre existence rajeunie À des siècles, j’eus mon instant ! […] Vous savez les difficultés que présentent et la Création, et la Providence, et l’existence d’un Être suprême doué de facultés et de sentiments humains dont on a seulement retiré la limite par une opération bien malaisée à concevoir et que, au surplus, on oublie toujours de refaire quand on songe à lui. […] Nous rencontrons ici le problème de l’existence du mal : Le sage en sa pensée a dit un jour : « Pourquoi, Si je suis fils de Dieu, le mal est-il en moi ? […] L’idée même qu’il avait de la poésie, ou plus exactement, de la place que la production de la poésie écrite peut tenir et doit accepter dans une existence normale, est d’un homme qui sentait bouillonner en lui toutes les énergies et qui prétendait vivre tout entier.
Il emporta le sentiment vif et puissant qui s’imposa à toute son existence, qui en devint comme l’infaillible régulateur : le culte de l’Honneur. […] Il y rapporte son existence entière ; il veut en faire dépendre la vie morale du siècle et la civilisation de l’avenir. […] Il y a peu d’existences plus sobres et plus tempérantes que ne l’a été celle de Béranger, sous tous les rapports où on la considère. […] On s’étonne que cette existence fidèle, inséparable de celle du poète, n’ait obtenu de lui qu’une rapide mention, deux mots au plus et en passant. […] » tant ils sont remplis d’une sève généreuse, tant leur existence est forte et calme !
Certes ils n’ont pas tort, si cette insouciance qui les dégoûte indique un manque absolu d’idéal, une pensée confinée tout entière dans la durée d’une existence terrestre, un cœur et un esprit absorbés par la seule matière. Mais il serait très injuste d’oublier qu’il y a plusieurs façons différentes d’aspirer à la vie, j’entends toujours à celle qui dure et que le terme d’une existence d’homme ne tranche pas. […] Gœthe et Victor Hugo, la sainte qui fut ma mère, se sentaient immortels : est-ce que c’est une raison pour que le gros X… soit en péril sérieux de survivre à son existence ignoble et à son corps souillé ? […] Quelle gloire, quel empire appartient à ces maîtres dont tout le monde doit, bon gré mal gré, apprendre, avec le nom et l’existence, quelque chose de ce qu’ils ont écrit ! […] Il est vrai que « l’agriculture manque de bras », et que tu pourrais employer plus utilement ton quart d’heure d’existence en maniant la charrue ou la bêche.
Charles Fuster L’auteur réunit, en un recueil solide, nourrissant, plein de sève, les poésies que lui ont inspirées son existence au milieu des paysans et son amour de la campagne, ou plutôt de la montagne.
Mais cet individualisme, on veut plutôt qu’il existe qu’on n’en prouve l’existence. […] Un équilibre s’établit grâce auquel l’existence lui devient moins précaire, et c’est un être défini qui se forme. […] Elle ne peut se contenter de l’existence spirituelle. […] Et le Minotaure dévore des existences. […] Où elle ne se réalisera plus, plus rien que l’existence matérielle des corps sans conscience.
C’est assez le sort de ces Productions fantastiques ; elles expirent sous les lauriers éphémeres qui les surchargent, & les traces de leur existence ne sont constatées que sur les Registres mortuaires des Académies.
Son existence, cependant, bien plus logique que celle de Schopenhauer, est en accord très exact avec sa philosophie. […] Il est un peu ridicule, cet homme qui poursuit tranquillement son existence, en ajoutant chaque jour une page à la litanie des délices de la mort. […] Il n’est pas de créature humaine, si résignée qu’elle soit à la monotonie d’une existence endormie, qui n’espère au fond de son âme on ne sait quel imprévu. […] Mais bonheur ou anéantissement, le nirvâna, comme le paradis, donne à l’existence humaine un but extérieur à la vie même. […] Une lettre cesse de se prononcer, on cesse de l’écrire, mais elle garde sa valeur et une existence virtuelle qui se fait sentir en certains mots dérivés.
Résumé : La loi d’unité de type et celle des conditions d’existence sont comprises dans la théorie de sélection naturelle. […] Conséquemment, on ne peut s’attendre à trouver des preuves de leur existence antérieure que parmi les débris fossiles qui se sont conservés jusqu’à nous par des moyens extrêmement imparfaits et intermittents, ainsi que nous essayerons de le démontrer dans un prochain chapitre. […] Résumé : La loi d’unité de type et celle des conditions d’existence sont contenues dans la théorie de sélection naturelle. […] Il est généralement admis que le développement de tous les êtres organisés est gouverné par deux grandes lois : l’une est l’unité de type ; l’autre, les conditions d’existence. […] Il suit de là qu’en fait la loi des conditions d’existence est la loi suprême, et qu’elle comprend, au moyen de l’hérédité des adaptations antérieures, celle d’unité de type.
Pour transformer son existence pure et simple en représentation, il suffirait de supprimer tout d’un coup ce qui la suit, ce qui la précède, et aussi ce qui la remplit, de n’en plus conserver que la croûte extérieure, la pellicule superficielle. […] Il semble que le mouvement de mon corps pour atteindre et modifier un objet reste le même, soit que j’aie été averti de son existence par l’ouïe, soit qu’il m’ait été révélé par la vue ou le toucher. […] Pour aucun sens la doctrine de l’énergie spécifique ne paraissait plus solidement établie que pour l’oreille nulle part aussi l’existence réelle de la chose perçue n’est devenue plus probable. […] Or la première est intimement liée à mon existence personnelle : que serait, en effet, une douleur détachée du sujet qui la ressent ? […] Il faut voir de plus près les choses, et bien comprendre que la nécessité de l’affection découle de l’existence de la perception elle-même.