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2203. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Il y a quelque chose de touchant à voir cet enfant de seize ans, au milieu d’une armée nécessairement licencieuse, à côté d’un père qui lui donnait de tout autres exemples, tenir ferme et rester fidèle à ses principes, tout en essayant de plaire à tous. « Ah ! […] Les coquettes médisantes, par l’exemple de Célimène, voyant qu’elles peuvent s’attirer des affaires qui les feront mépriser, doivent apprendre à ne pas déchirer sous-main leurs meilleurs amis. […] Au lieu de mettre en mouvement des personnages purement humains, je présentai des incarnations totales, des essences d’êtres, des entités, en un mot, et je dis au public : Tu vois ce Claude ; ce n’est pas seulement un mécanicien, un inventeur, un homme, c’est l’homme dans le grand sens du mot, c’est l’exemple ; c’est ce que, toi et moi, nous devons être toujours, aujourd’hui plus que jamais ; c’est le Français, c’est la France telle qu’il la faut après les épreuves qu’elle vient de traverser, épreuves mortelles si elle n’y prend garde.

2204. (1896) Études et portraits littéraires

Je relève comme exemple une phrase sur Ronsard : « Ronsard, le ressuscité de 1830, est peut-être la seule chose de 1830 qui soit encore debout comme elle s’y mit quand il ressuscita. » Je copie à la même page, à quelques lignes de distance : « Il lui avait très proprement coupé la tête. […] Descotes nous donne d’abondants détails sur son entrée, — à vingt ans, — dans la loge de la Parfaite Union, sur les illusions juvéniles et les exemples illustres qui l’y entraînèrent. […] Après une définition de la parabole en général, de sa vertu agissant par l’exemple, le fait concret, opposée à l’inertie de la doctrine abstraite, il mit en scène les deux personnages du récit évangélique.

2205. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Le plus manifeste exemple de cet égoïsme souverain et radieux, soumettant et même sacrifiant à l’art les relations privées, c’est Gœthe en son Werther :« Il faut, mes chers irrités, écrivait-il aux deux jeunes époux Kestner qu’il y avait mis tout vifs, il faut que je vous écrive de suite pour en débarrasser mon cœur : c’est fait, c’est publié, pardonnez-moi si vous pouvez. » Et bientôt après : « Si vous pouviez sentir la millième partie de ce qu’est Werther pour des milliers de cœurs, vous ne regretteriez pas la part que vous y avez prise… Au péril de ma vie je ne voudrais pas révoquer Werther… Il faut que Werther existe, il le faut… Oh !

2206. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Cette forme régnante de pensée s’impose à tous les écrivains, depuis Waller jusqu’à Johnson, depuis Hobbes et Temple jusqu’à Robertson et Hume ; il y a un art auquel ils aspirent tous ; le travail de cent cinquante années, pratique et théorie, inventions et imitations, exemples et critique, s’emploie à l’atteindre.

2207. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Le Tasse refusant d’en profiter et de séparer son sort de celui de ses compagnons de route, Sciarra étendit dans un second message sa protection sur tous ceux qui seraient de la suite du poète ; il lui rendit, à son apparition sur la route entre Itri et Fondi, tous les honneurs qu’il refusait aux rois, donnant ainsi aux rois eux-mêmes l’exemple du culte pour le génie.

2208. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Il le fit épiquement, c’est-à-dire en récits successifs et dramatiques tels que ceux dont nous allons vous donner l’exemple dans les deux citations suivantes.

2209. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Fingal, à cette vue, se lève à demi et fait un mouvement de sa lance : « Va, Ullin, mon antique barde, va trouver Gaul, rappelle à sa mémoire les combats et l’exemple de ses ancêtres : soutiens de tes chants son courage chancelant ; les chants raniment les guerriers. » Le vénérable Ullin part ; il presse ses pas appesantis ; il arrive et adresse à Gaul ces chants belliqueux : « Enfant des climats où naissent les coursiers généreux ; jeune roi des lances, toi dont le bras est ferme dans le péril, dont le courage inflexible ne cède jamais ; toi qui diriges les coups de la mort, frappe, renverse l’ennemi : que nul de leurs vaisseaux ne reparaisse jamais sur la côte d’Inistore.

2210. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

» — Une tradition merveilleuse encourageait par son exemple, aux jeux de la force, prélude des belles actions héroïques.

2211. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

La guerre, en présentant aux peuples l’ambition de la France au lieu de son exemple, et l’invasion des territoires au lieu de l’apostolat des principes, la guerre devait paraître un outrage français à l’indépendance des nations ; la guerre devait, tôt ou tard, les rallier dans l’intérêt d’une défense désespérée.

2212. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Ces grands hommes, qui pour ainsi dire, se sont formez de leurs propres mains, ne sçauroient former par leurs leçons ni par leurs exemples des éleves qui soient leurs égaux.

2213. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Ces exemples et ces noms n’empêchèrent point Granier de Cassagnac de descendre jusqu’au journalisme un talent créé pour un destin plus beau.

2214. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Pour ne citer qu’un seul exemple du sans-souci habituel de Shakespeare pour le terre à terre et la fidélité de l’Histoire, Coriolan, dans le drame de ce nom, n’est pas le Romain de Tite-Live ; mais, quel qu’il soit, c’est un homme, une colère, une vengeance, une force vivante qui emporte tout dans son tourbillon, puis qui se fond tout à coup dans d’inexprimables tendresses ; et c’est bien autrement beau que si c’était romain, cela !

2215. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Exemple, la scène incroyablement horrible et d’une bouffonnerie si déchirante, dans laquelle une pauvre femme, contrefaite et méprisée, s’attelle elle-même à une petite voiture de pâtissier pour charrier à un bal, où elle n’entrera pas, l’homme qu’elle aime sans espoir et qui n’a pas de quoi payer une voiture, par un abominable temps de pluie.

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