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38. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Plus tard, quand l’espèce s’élève encore, la race et l’individu se réconcilient en une certaine mesure. […] En tout cas, le plaisir de l’individu est très souvent opposé à l’intérêt de l’espèce humaine. […] Nous venons de voir que la sélection toute mécanique et biologique se montre insuffisante, chez les espèces supérieures, pour produire l’harmonie constante du plaisir ou de la peine avec la conservation de l’espèce. […] Dans l’évolution des espèces, cette expansion de l’activité fut toujours une condition de survivance et de supériorité sur les autres espèces. […] Darwin, Origines des espèces, p. 110.

39. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Le Prince » pp. 206-220

Ils regardent l’un et l’autre vers le même côté, ils semblent écouter et ils écoutent en effet un jeune musicien qui joue à quelque distance d’une espèce de mandoline. […] Cette belle tête est un peu portée en avant ; les cheveux blonds, frisés, ramenés sur son front, y forment une espèce de bourelet ébouriffé comme les anciens l’ont fait au soleil. […] On voit à gauche, assis à terre, un esclave qui frappe avec des baguettes une espèce de tympanon. Au-dessus de lui, plus sur le fond, un autre musicien qui pince les cordes d’une espèce de mandoline. […] le caback, espèce de guinguette aux environs de Moscou . du même.

40. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIV : De la méthode (Suite) »

Si la nutrition est une cause, on pourra déduire d’elle la nature et les rapports d’un groupe d’opérations et d’organes ; on pourra aussi déduire d’elle les changements que ce groupe subit d’espèce à espèce, et dans le même individu. […] Deuxième vérification : passez d’une espèce à l’autre. […] Donc de la nutrition on peut déduire les changements que subit d’espèce à espèce tout un système de faits. […] Deuxième vérification : si le dépérissement est une cause, lorsque d’espèce à espèce une de ses conditions change, les opérations doivent changer précisément de manière à ce qu’il puisse encore s’accomplir. […] Donc de la décomposition on peut déduire d’espèce à espèce les changements d’une série de faits.

41. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Argument » pp. 287-289

Trois espèces de langues et de caractères. […] Trois espèces du jurisprudence, d’autorité, de raison. […] Trois espèces de jugements. — § I. […] Les formules antiques étaient des espèces de drames.

42. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

On l’omet, précisément parce qu’on ne songe pas à distinguer deux espèces d’ordre irréductibles l’une à l’autre. […] Mais supposons que l’ordre soit partout de même espèce, et comporte simplement des degrés, qui aillent du géométrique au vital. […] D’autre part, il est trop évident que le reste de la nature n’a pas été rapporté à l’homme : nous luttons comme les autres espèces, nous avons lutté contre les autres espèces. […] On ne peut même pas dire qu’elle soit l’aboutissement de l’évolution entière, car l’évolution s’est accomplie sur plusieurs lignes divergentes, et, si l’espèce humaine est à l’extrémité de l’une d’elles, d’autres lignes ont été suivies avec d’autres espèces au bout. […] Là est la part de la contingence dans la structure mentale de notre espèce.

43. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Cette nécessité est la liaison au sein de l’espèce et du genre. […] Les espèces sont-elles fixes ? […] Les espèces sont d’ailleurs fixes et distinctes. […] Il place dans l’inter-fécondité le signe de l’espèce. […] Quelle est la signification philosophique du débat relatif aux espèces ?

44. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Nous fait-elle réellement pénétrer dans le fond même de cette espèce humaine dont M. de Quatrefages fait un règne à part ? […] On dira que l’animal est sociable aussi bien que l’homme, et même que certaines espèces le sont essentiellement. […] Rien de pareil ne se remarque même chez cette espèce de singes qui occupent le haut de l’échelle animale, et que certains naturalistes nous donnent pour ancêtres. […] La méthode de Bacon est également bonne pour les deux espèces de réalité. […] Toute espèce de rapport entre les phénomènes se réduit à un rapport de succession ou de concomitance.

45. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — IV »

La vie se montre le support et le moyen indispensable de la connaissance, son intensité détermine strictement l’horizon de la connaissance future : on a déjà précédemment touché la même conclusion en montrant le Génie de l’Espèce serviteur et moyeu du Génie do la Connaissance. […] Parmi les réalités qui intéressent directement la vie, il n’en est pas de plus manifeste que celle qui se traduit dans le fait de la perpétuité de l’espèce et qui a pour moyen la génération. […] La morale ainsi promulguée a pour effet de procurer la fin voulue par l’utilité vitale, soit la multiplication de l’espèce, pi c’est du fait de cette utilité vitale que les vérités religieuses ou rationnelles, où cette morale s’exprime, tirent leur consistance et leur crédit. Or il convient de noter que ces vérités, tandis qu’elles atteignent en réalité ce but, la multiplication de l’espèce, s’assignant toujours un autre but, un but chimérique et qui n’est jamais accompli. […] Tout ce qui, a pour effet de rendre possible la vie sociale et d’en favoriser le développement doit être considéré comme utile à la vie même de l’espèce.

46. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

M. de Quatrefages, dans ses travaux sur l’unité de l’espèce humaine, a montré que l’on avait beaucoup exagéré la stupidité des races australiennes. […] Un tel fait n’indique-t-il pas qu’il y a entre les degrés les plus distants de l’espèce humaine un lien fraternel ? […] Peu m’importe la question d’origine ; je ne cherche pas si un seul couple a donné naissance à l’espèce tout entière. […] Voyez, à propos des variétés maladives, le livre curieux et original du docteur Moret sur les Dégénérescences de l’espèce humaine. […] Quatrefages, Unité de l’espèce humaine, p. 286).

47. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre premier. La contradiction de l’homme » pp. 1-27

Dans les autres espèces il semble que le lien social soit plus serré parfois, et, en général, beaucoup plus lâche que chez l’homme. […] Il est au moins une espèce animale, pourtant, où s’ébauchent les rudiments d’une moralité analogue à la nôtre, et c’est l’espèce canine. […] C’est qu’ici nous avons changé les conditions d’existence de l’espèce et altéré son harmonie mentale. […] Mais l’homme paraît issu d’une espèce animale où la sociabilité, sans être nulle, n’était pas très avancée. […] C’est la condition nécessaire de la survie d’une espèce.

48. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — De l’état de savant. » pp. 519-520

La propriété des biens et celle de la personne, ou la liberté civile, supposent de bonnes lois et avec le temps amènent la culture des terres, la population, les industries de toute espèce, des arts, des sciences, le beau siècle d’une nation. […] Celle des savants subsiste sous une espèce d’anarchie jusqu’à ce qu’un souverain qui en a pressenti l’utilité, la protège, la stipendie et s’en fasse législateur. […] Les maisons d’éducation publique doivent faire les progrès de la population ; la multitude de ces établissements serait une espèce de calamité. […] Je ne pense pas qu’il soit encore temps, pour la Russie, de susciter cette espèce d’émulation parmi les grands ; s’il arrivait qu’elle les gagnât, peut-être faudrait-il l’arrêter.

49. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Dans tout genre, il y a des espèces plus caractéristiques, plus génériques, que les autres [ch. […] L’extension du sens des mots, dans une science qui veut être méthodique, ne doit pas se faire au hasard ; le droit d’attacher son nom au genre tout entier n’appartient pas à la première espèce qui a reçu un nom scientifique, quand cette espèce n’est pas dans le genre ou la plus caractéristique ou la plus riche en individus, à plus forte raison quand elle est morbide et exceptionnelle ; or tel est le cas de l’hallucination. […] La parole intérieure fait partie d’un genre dont l’hallucination est également une espèce ; distinguées séparément et sous deux points de vue différents, ces deux espèces se confondent dans une partie de leur extension ; non que la parole intérieure vive soit une véritable hallucination, car le jugement d’extériorité ne s’y applique pas d’une manière absolue et sans réserve [ch. […] La première division, fondée sur les qualités spécifiques et irréductibles des images, est donc la meilleure ; c’est elle qu’il faut adopter pour distinguer les espèces de la pseudo-sensation ; les autres ne doivent servir que pour subdiviser ces espèces. […] Le son, être distinct de nous et de l’objet qui l’a produit, est une espèce de création hors de nous et étranger à toute la nature », etc., etc.

50. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Elle est certainement d’une autre espèce. […] Les animaux d’espèces différentes ne connaissent aucune solidarité entre eux, et la loi de nature est, hélas ! le plus souvent, que les espèces différentes se nourrissent les unes des autres. Pas de solidarité entre les différentes espèces, mais de la solidarité dans l’intérieur des espèces, cela est très vrai, très fréquent. […] Le dévouement à l’espèce, voilà encore une grande, la plus grande qualité des animaux, et c’est certainement celle qu’ils peuvent nous donner comme exemple.

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