Et je vois très bien, je vous assure, les effets qu’ont tirés de ces modes nouvelles ou rénovées des poètes tels que Henri de Régnier, Verhaerena, Gustave Kahn, Vielé-Griffin et d’autres. » Mais, voilà, je ne puis m’empêcher de me demander si ces effets n’auraient pas pu être obtenus par les moyens coutumiers, et si ce n’est que le seul talent de ces poètes qui me fait me plaire à ce qu’ils nomment le Vers Libre — et non la valeur de ce vers en lui-même. […] Si j’écrivais des vers symbolistes à l’heure où mes pauvres quarante-quatre ans vont sonner, je me ferais à moi-même l’effet d’une coquette déjà dévastée, qui se met du fard. […] Je ne suis pas, en principe, l’ennemi déclaré de ce que vous appelez le « vers libre », le « vers décadent » ; si l’on est doué d’une extrême finesse d’oreille, d’une très grande délicatesse de touche, on en peut, à l’occasion, tirer d’excellents effets ; mais force m’est bien de reconnaître que, les trois quarts du temps, ce vers, ou soi-disant vers, n’est que de la prose rimée ou assonancée. […] C’est ainsi que nous arriverons à nous passer de la banalité de la strophe, du « couplet », dont la musique reste identiquement pareille, sinon comme mouvement expressif, du moins comme contexture, alors que l’idée suit son chemin, ce qui, logiquement, appellerait le même développement musical… » La Cavalleria rusticana a produit chez les vrais artistes un effet déplorable ; ce drame bref, ce fait divers à peine dégrossi, qui vous tient haletant, et brusquement se termine, a créé un courant regrettable ; décidément, on fait trop de petites choses.
Je ne dirai pas pour cet effet que, durant dix ans, j’ai passé la plupart du temps à Ispahan, et qu’il n’y avait guère de maison considérable où je n’eusse quelque habitude, soit parce que je parlais bien la langue, soit par le moyen de mon commerce, qui me donnait l’accès libre chez les grands, de même que je l’avais à la cour, en qualité de marchand du roi. […] On leur a donné un nom sale, qui marque l’effet que produisent communément sur ceux qui y entrent les peintures impudiques dont ils sont remplis. […] Ces paroles, portées par ces deux seigneurs au premier ministre, et ensuite au second, auquel, sous ce même prétexte, ils tinrent un semblable discours, firent tout l’effet qu’ils en osaient désirer. […] Peut-être Chardin a-t-il voulu écrire thà’at-kháunéh, ou thà’ât khauneh, mots qui ont, en effets la signification indiquée par notre voyageur.
— On rencontre des hommes si bassement attachés à la religion d’une mémoire célèbre, qu’ils vous font l’effet de laquais d’une immortalité. […] Il n’est admirable que dans la peinture des méchants, de la méchanceté… Sue, il me fait l’effet d’un enfant qui crève les yeux à un pierrot ! […] Du reste, tranquille, insoucieux, gai, il me fait l’effet d’un homme roulé au bas d’un abîme, et qui s’assied au fond, en fumant sa cigarette. […] » 24 décembre Accrochés ce soir à la taverne de Lucas par Paul Baudry, il nous emmène à son atelier qui est de l’autre côté de la rue, et nous fait voir une de ces grandes machines pour l’Opéra, où, en dépit de beaucoup de talent, il me fait l’effet de Goltzius cherchant Michel-Ange.
S’interdire les développements, les grands effets déployés d’un style toujours sûr, c’était se retrancher sans doute une portion de ses forces, mais il lui en restait encore assez.
Et : « Cela me fâche qu’on puisse dire que, même dans des pièces qui passent pour chefs-d’œuvre, certains effets dramatiques ont pour condition première l’inattention du public, sa facilité à être dupé, et presque sa sottise. »
Les effets sont ceux qu’aimait et que recherchait Voltaire (voyez Alzire, Zaïre et Tancrède).
Ces vers faisaient, dans le concert poétique de 1828, le même effet que l’oiseau moqueur fait à la complainte du rossignol dans les forêts vierges d’Amérique, ou que les castagnettes font à l’orgue dans une cathédrale vibrante des soupirs pieux d’une multitude agenouillée devant des autels.
Je crois pourtant qu’il y a là moins les effets d’un assidu travail que l’expansion naturelle de généreux dons lyriques.
Edmond Rostand nous apporta Les Romanesques, et l’on se rappelle l’effet de surprise heureuse que firent sur les spectateurs ces vers amoureux, ces vers délicieux murmurés par deux fiancés de dix-huit ans, à l’ombre d’un vieux mur, sous la joubarbe et les aristoloches.
Elle ne devient un art que lorsqu’elle prend conscience d’elle-même, qu’elle se systématise, obtient des effets voulus, et se propose un but.
Un poète qui peint des caractères fait comme le peintre de paysage : il emprunte des détails partout où il en trouve qui rient à son imagination et conviennent à ses vues ; il les rapproche, il les sépare de manière à en tirer des effets.
On voit cependant, par certains morceaux, qu’il ne tenoit qu’à l’Auteur de le rendre intéressant ; il ne falloit, pour cet effet, qu’écarter des subtilités que la Poésie rejette, que mieux choisir les épisodes, que substituer le sentiment à la doctrine.
Baltus jugea qu’il étoit de son devoir d’en prévenir les effets dangereux, en la réfutant.