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338. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Saint-Simon devait donc aboutir à nier ce droit. […] C’est de la conservation du droit de propriété que dépend l’existence de la société, mais non de la conservation de la loi qui a primitivement consacré ce droit. […] de quelle manière ont ils le droit d’en user lorsqu’ils les ont acquises ? […] Toutes les discussions sur l’extension du droit électoral de 1815 à 1848 ont porté sur un malentendu. […] Cela n’est pas autre chose qu’un nouveau droit introduit dans le monde, qu’une conception nouvelle de l’humanité.

339. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Daudet, Alphonse (1840-1897) »

Théodore de Banville Une tète merveilleusement charmante, la peau d’une pâleur chaude et couleur d’ambre, les sourcils droits et soyeux, l’œil enflammé, noyé, à la fois humide et brûlant, perdu dans la rêverie, n’y voit pas, mais est délicieux à voir. […] Avec ce physique invraisemblable, Alphonse Daudet avait le droit d’être un imbécile ; au lieu de cela, il est le plus délicat et le plus sensitif de nos poètes.

340. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Voix intérieures » (1837) »

La France a le droit d’oublier, la famille a le droit de se souvenir.

341. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Law »

Cochut cite, comme une opinion qu’il épouse, les paroles de Gautier sur Law dans l’Encyclopédie du Droit : « La conception de Law, malgré les vices originaires qui rendaient le succès impossible, malgré la témérité aveugle et les fautes graves qui rendirent sa chute si soudaine et si terrible, n’en atteste pas moins chez son auteur, outre un génie puissant et inventif, la perception distincte des trois sources les plus fécondes et jusque-là les plus ignorées de la grandeur des nations : le commerce maritime, le crédit et l’esprit d’association. » On a droit de s’inscrire en faux contre un tel jugement.

342. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Alcide Dusolier »

Avec de pareilles qualités, le critique existe déjà, — mais il ne sera tout à fait venu que quand Dusolier y ajoutera ces principes sans lesquels la critique n’est jamais que les préférences de l’esprit d’un monsieur quelconque, plus ou moins bien doué… Le critique qui doit juger les autres ne peut avoir de scepticisme, car la première qualité du juge, c’est la plus inébranlable certitude qu’il est dans le droit. […] Rien n’est plus charmant de coloris doux, de nuances fines et émues… Ce n’est, je le veux bien, que des dessus déportés, faits aux trois teintes, avec du gris de lin, du bleu de ciel et du rose pâle ; mais c’est délicieux, et qui peint ainsi le dessus de porte a droit au lambris !

343. (1890) L’avenir de la science « IX »

De quel droit donc formerait-on un ensemble ayant droit de s’appeler philosophie, puisque cet ensemble, dans les seules limites qu’on puisse lui assigner, a déjà un nom particulier, qui est la psychologie 86. […] Qui osera prétendre que Geoffroy Saint-Hilaire, Cuvier, les Humboldt, Gœthe, Herder n’avaient pas droit au titre de philosophes au moins autant que Dugald-Stewart ou Condillac ?

344. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

Nous ne sommes pas de son sentiment, & nous allons établir nos raisons, ou plutôt combattre les siennes, sans craindre que ce Critique trouve mauvais que nous usions d’un droit dont il a usé lui-même à l’égard de plusieurs Ecrivains. […] Enfin Corneille, Despréaux, Racine, ont fait plus que Tibere * ; non seulement ils ont donné le droit de Bourgeoisie à des expressions ignobles dans leur temps, mais on peut dire encore qu’ils leur ont donné des Lettres de Noblesse. […] Tibere s’étant servi de quelques expressions peu conformes à la pureté du langage, voulut s’en excuser, en disant que si les mots dont il s’étoit servi n’étoient pas latins, ils pouvoient le devenir, par la raison même qu’il en avoit fait usage : Vous pouvez bien, César, lui répondit Pomponius-Marcellus, donner le droit de Bourgeoisie aux hommes, mais vous ne pouvez pas le donner aux mots.

345. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

Des sectes entières de philosophes, des écrivains, & sur-tout les poëtes comiques, des grecs encore sans culture, mais d’un sens droit, des chrétiens eux-mêmes s’en moquoient ouvertement. […] Le diable rentrera dans ses droits. » Le silence de Fontenelle ne fut point imité de ses partisans ni de ceux de Vandale. […] Du Marsais prouve qu’attribuer les oracles au malins esprits, n’est pas une vérité fondée sur la tradition ; que les prêtres, pour tromper le peuple, se servoient de statues creuses ; que ce n’est point affoiblir, mais confirmer la gloire de Jésus-Christ, que de réduire les oracles à des causes naturelles ; que les permissions particulières accordées au démons, suivant le témoignage de l’écriture, ne donnent pas droit d’en supposer d’autres ; que ce prodige n’étoit pas nécessaire à l’établissement du christianisme ; qu’admettre de faux miracles, ce seroit, s’il étoit possible, rendre suspects les véritables.

346. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Franchement, la critique, sans être sévère, n’est-elle pas en droit d’exiger quelque chose de plus ? […] II Ainsi, cette question nécessaire du droit du journalisme, qui devait dans toute histoire bien faite précéder la question de son existence, et que Μ.  […] Enfin, relevée un instant par l’abbé Aubert, et retombant de nouveau sous la plume insignifiante de Bret, la Gazette, journal privilégié, atteignit l’époque mortelle à tous les privilèges, et, en 1792, retomba sous le droit commun.

347. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXV. Le Père Ventura »

Ils auraient compris enfin que, si le chrétien manque de précision dans ses initiatives, Proudhon est dans son droit et qu’il déborde comme un flot. […] Nous pensons que si on opposait aux droits de l’homme de Rousseau la déclaration des droits de la famille française représentée par le Père, ceci nous infuserait un sang nouveau dans les veines, et que le pouvoir politique bénéficierait, à l’instant même, car le Notre Père ne s’adresse pas qu’à Dieu.

348. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

C’était le temps — on s’en souvient avec confusion — où l’Économie politique, cette grande fille niaise d’une mère madrée, la Philosophie, apportait, comme une fiancée, au monde charmé, dans un pli de ses théories, et l’abolition de la misère, et le droit au travail, et la richesse universelle, et toutes ces magnifiques inepties ouvragées si péniblement par la science, faux bijoux d’un écrin que nous avons enfin vidé ! […] Si politiquement, socialement, on ne peut juger la Justice dans cette noble et respectueuse terre de France, il n’en est point ainsi en ce qui touche aux choses purement spéculatives de la pensée, et, sur ce terrain-là, on a le droit de juger les jugements entachés d’erreur ou de faiblesse. […] En expliquant la charité chrétienne par le célibat et les monastères, Martin Doisy a trouvé dans le célibat religieux, dont il fait avec raison le principe générateur de la perfection de l’homme et de l’assistance sociale, un puissant et nouvel argument contre ce Communisme moderne qui veut remplacer la charité par le droit de tous.

349. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Malheureusement, l’Histoire n’a pas le droit de s’épargner le dégoût des faits qu’elle a pour charge de transmettre à la postérité. […] Il le rappelle dans une préface qu’il avait le droit et qu’il a eu raison de placer à la tête de son livre. […] La science a bien le droit d’être ennuyeuse, sans doute, mais n’est pas qui veut philologue. […] Nul, parmi les adversaires survivants de Granier de Cassagnac, n’aurait été de taille à se mesurer avec ce dernier champion du droit monarchique contre la Révolution, plus facilement triomphante aujourd’hui, de cela qu’il n’est plus ! […] — l’absence de rétorsion et de haine, la simplicité des fiers coups droits de son escrime, et sa poussée irrésistible.

350. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Le réel reprend toujours ses droits et sa revanche. […] D’une part, croyant très peu au libre arbitre humain, ils ont fait abstraction, en quelque sorte, du « droit de punir » et n’ont considéré que le droit, pour la société, de légitime défense. […] Berthier était le vrai bras droit de Napoléon. […] Esprit droit, ferme, solide, sans être très élevé. […] Cependant le droit de vie ou de mort sur la propriété-homme n’existe plus.

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