La Fontaine se plaît toujours à développer le caractère du renard, et il le fait sans cesse d’une manière gaie et comique.
Ce nouveau genre, introduit par le christianisme dans la littérature, se développa rapidement.
Celui en qui les leçons des philosophes auraient développé les sentiments de l’humanité et de la pitié n’aurait pas eu non plus ce style si fier et d’un effet si terrible avec lequel il décrit dans toute la variété de leurs accidents, les plus sanglants combats, avec lequel il diversifie de cent manières bizarres les tableaux de meurtre qui font la sublimité de l’Iliade.
Il s’est efforcé de les développer en lui-même par l’escrime et l’acrobatie. […] Il croit que nulle littérature n’aurait pu se développer sans la tutelle constante de la critique, et qu’en fait les théories ont le plus souvent précédé les œuvres. […] Ce qui est certain, c’est que nul n’a fait plus que lui pour développer cette idée, pour la répandre et pour la populariser. […] C’est d’entretenir chez les jeunes gens l’illusion de leur importance, et de développer chez eux cette manie cabotine qui est l’une des plaies de notre temps. […] Janvier développe ces idées en les fortifiant d’un grand nombre d’exemples empruntés aux Écritures et en les ornant, d’images que lui fournissent les spectacles de la nature.
Il ne l’a pas montré, comme je remarquais qu’on le faisait l’autre jour, se développant « du dehors au dedans » par opposition à Henri Heine qui s’est développé du « dedans au dehors ». […] Mais c’étaient là choses vraies, choses importantes, choses essentielles et qui devaient croître, et qui devaient se développer et qui devaient s’aggraver. […] Cela développe infiniment les facultés de psychologue, de moraliste, de parleur, de causeur, de romancier, d’auteur dramatique et de marcheur. […] La conscience ne se développe pas, ne se déploie pas, ne s’entraîne pas. […] Non, quand un homme vous dit qu’il cultive et qu’il développe son moi, il veut vous dire, soyez-en sûr, qu’il cultive et qu’il développe ses facultés actives.
Sganarelle, que le Cocu imaginaire nous avait montré pour la première fois, reparaît et se développe par l’École des Maris ; Sganarelle va succéder à Mascarille dans la faveur de Molière. […] Et dans la Princesse d’Élide, premier acte, première scène, ces vers qui expriment une observation si vraie sur les amours tardives, développées longtemps seulement après la première rencontre : Ah ! […] Molière et Shakspeare sont de la race primitive, deux frères, avec cette différence, je me le figure, que dans la vie commune Shakspeare, le poëte des pleurs et de l’effroi, développait volontiers une nature plus riante et plus heureuse, et que Molière, le comique réjouissant, se laissait aller à plus de mélancolie et de silence. […] Notre poëte caractérisait, sans y songer, le génie lyrique qui, du reste, n’était pas développé et isolé de son temps comme depuis. […] — Je ne faisais moi-même qu’esquisser ici ce que j’ai développé au tome III de Port-Royal.
Il réduit le rôle de la beauté ; il discipline l’individu ; il développe la science ; n’ayant pas le paganisme de l’Italie, il appuie sur la raison plus que sur l’instinct, et légitime par elle (selon les tempéraments) la religion, la morale, la politique ou l’art. […] Pour l’épopée, toutes les recettes et tous les efforts aboutissent à un fiasco. — 3º le roman par contre, méprisé par les théoriciens, délaissé par les artistes purs, se développe en dépit de tous les obstacles ; il produit non seulement, en quantité, des œuvres de valeur relative, mais aussi de celles qu’on relit aujourd’hui avec plaisir ; il est le grand succès du siècle, et je pourrais le prouver par des textes nombreux. […] Quand on dit « école » il faudrait naturellement faire bien des réserves et des distinctions, que je ne puis développer ici : Zola, ce « grand poète épique » (J. […] La féodalité et la théocratie ont fait la France en la menant jusqu’à la royauté absolue ; la royauté, supprimant la féodalité, a développé ce Tiers-État qui fit la Révolution ; qu’engendrera notre démocratie bourgeoise et parlementaire ? […] Si j’avais à développer cette esquisse en véritable histoire littéraire, le plan subirait de nombreuses modifications ; sa rigidité s’assouplirait dans la variété des cas particuliers.
Comment l’éloquence et la science politiques auraient-elles pu se développer dans de pareilles conditions ? […] Elle porte dans les pays hospitaliers où elle reçoit accueil la langue, les goûts, les idées de la mère patrie, et en même temps la haine du régime, quel qu’il soit, qui la force à se développer sur le sol étranger. […] Qui donc oserait soutenir que le principe démocratique, en vertu duquel tous les membres de la société doivent avoir des moyens égaux de se développer inégalement, s’est épanoui dans sa plénitude ? […] J’ai développé ce sujet dans quatre articles publiés par la Nouvelle Revue (15 août et 1er septembre 1884 ; 15 août et 1er septembre 1885).
Et la différence artistique est non moins marquée : En ses opéras, Wagner reste librettiste d’opéra, content avec une esquisse de poème au lieu d’un poème développé, avec une ébauche littéraire, hâtée, confuse, incorrecte, un récit de fait-divers, au lieu de la précise et complète analyse du roman ; le spectacle est celui de l’opéra, dialogues d’interlocuteurs qui ne se regardent point, brillants défilés ; enfin, musicien d’opéra, Wagner emploie, — génialement, — une forme étriquée, et, — mélancoliquement, — il renonce aux richesses symphoniques de l’étude passionnelle… Mais, en ses drames, il est poète, avec les subtilités, les grandeurs, et les affinements des purement poètes ; son drame existe, littérairement, comme un roman dialogué ; — et il est le musicien révélateur de l’essence musicale, et son orchestre a appris à exprimer, — clairement (pour la première fois), — les ineffables intimités des âmes. […] L’Association Wagnérienne a pour objet, premièrement, réunir en une œuvre commune tous les Wagnéristes ; secondement, propager et développer les idées Wagnériennes ; enfin, assurer le maintien perpétuel des Représentations-modèles de Bayreuth. […] Wagner y développe sa théorie de la religion de l’art et affirme à nouveau la suprématie de la musique. […] Les concepts au contraire se développent artificiellement ; ce sont des pièces de rapport.
Un inconvénient, en effet, d’une histoire littéraire ainsi composée, c’est que le caractère personnel des rédacteurs, leur talent doit s’effacer pour ne laisser paraître et se développer que leur savoir, leurs recherches, et les résultats qui en ressortent : tout ce qui serait une vue un peu vive, une idée neuve un peu accusée, tout ce qui aurait un cachet individuel trop marqué semblerait jurer avec la circonspection et la méthode de l’ensemble. […] … » Nos fabulistes épiques du Moyen Âge, dont quelques-uns sans doute allaient en récitant, comme les rapsodes, par les villages et les bourgs, n’ont jamais de ces mouvements touchants ou élevés ; mais ils entendent la fable en elle-même et la développent souvent avec une grâce, une invention et une fertilité de détail, avec un riant d’expression qui serait encore aujourd’hui d’un vif agrément s’ils ne tombaient pas tout aussitôt dans la prolixité.
Cet apologue heureusement développé offre la peinture et la poésie de la basse-cour au naturel, et nous montre dans un cadre bien rempli le genre de talent des prédécesseurs de La Fontaine. […] La fable n’est pas finie ; n’oublions pas qu’avec les trouvères nous sommes dans le récit épique : il ne s’agit pas de faire une fable courte, qu’on lit dans un livre, mais de réciter une action qui se développe, qui tient un auditoire en suspens et qui fait la joie du vilain.
Les deux écrits que nous annonçons ne font, chacun à sa manière, que les exposer et les développer. […] Et il développe la beauté de ces paroles dans une paraphrase ou strophe pleine d’allégresse.
Toutefois il a entrevu quelque chose, il a eu un éclair de nouveauté et de libre peinture ; sa chaleur de jeunesse l’a bien servi, et dans cette pièce, de même que dans la suivante, intitulée Le Contemplateur et adressée à l’évêque de Nantes Cospeau, il a eu en présence de la nature l’aperçu de certains genres de poésie descriptive ou méditative qui ont sommeillé durant près de deux siècles encore, pour n’éclore et ne se développer dans leur vraie et pleine saison que de nos jours. […] Le glouton en lui se développa, et dévora vite le commencement de solitaire et de contemplateur qui s’était d’abord montré27.