/ 1838
1790. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Préface M. Ferdinand Brunetière, que j’aime beaucoup, me fait une grande querelle1. Il me reproche de méconnaître les lois mêmes de la critique, de n’avoir pas de critérium pour juger les choses de l’esprit, de flotter, au gré de mes instincts, parmi les contradictions, de ne pas sortir de moi-même, d’être enfermé dans ma subjectivité comme dans une prison obscure. Loin de me plaindre d’être ainsi attaqué, je me réjouis de cette dispute honorable où tout me flatte : le mérite de mon adversaire, la sévérité d’une censure qui cache beaucoup d’indulgence, la grandeur des intérêts qui sont mis en cause, car il n’y va pas moins, selon M. Brunetière, que de l’avenir intellectuel de notre pays, et enfin le choix de mes complices, M. 

1791. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Je développerai ailleurs la théorie dont voici le simple énoncé : le vers est destiné à rassembler en un foyer, à force d’ellipses, d’inversions, d’alliances de mots, etc.

1792. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — Cas où l’autre ne peut se développer. — Perfection du toucher chez les aveugles. — Exemples.

1793. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Longtemps, et très curieusement et très intelligemment, il entretient de l’activité cérébrale, que la fumerie d’opium développe, et du nombre de conceptions, qu’elle amène dans un temps très court.

1794. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Que l’on songe à ces particuliers modestes qui, désireux de s’instruire et de se développer, recopiaient angéliquement les manuscrits empruntés à quelque libraire de la Cité.

1795. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

La petite sauterelle du Désert s’était développée tout à coup au grand air de là-bas ; sous ses vêtements libres, elle avait pris la splendeur de lignes des statues grecques, elle s’était épanouie en femme faite et admirable. […] Fort comme un taureau, il paraissait désirer d’accroître indéfiniment ses forces ; il jonglait le matin avec des haltères, faisait des armes, se plongeait deux fois par jour dans l’eau glacée et développait avec orgueil dans des vestons collants un torse suisse. […] Il ne suffit pas d’avoir des sources actives et fécondes, il faut un esprit ferme et subtil, ramassé, et qui se multiplie, pour porter le poids de l’invention, pour soutenir partout et développer sans flétrir cette fleur fugitive qui colore la pensée dans la pensée, et qui s’efface si rapidement quand la pensée a pris son habit pour se faire voir et palper.

1796. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Un autre Aristarque a dit de la Consolation à Helvia : « Cet ouvrage décèle le plus beau génie, et développe le plus excellent caractère ; c’est un chef-d’œuvre de sentiment, et un grand monument de la constance philosophique. […] Le beau génie et l’excellent caractère du philosophe s’y développent en entier.

1797. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Ampère ne termine pas ce règne d’Auguste sans apostropher le vieil empereur et lui dire son fait à dix-huit cents ans de distance : « Non, je ne t’applaudis pas, s’écrie-t-il avec feu et comme prenant sa revanche, pour avoir trompé le monde, qui ne demandait qu’à l’être, et pour être parvenu, avec un art que la soif de la servitude rendait facile, à fonder, en conservant le simulacre de la liberté, un despotisme dont nous verrons se développer sous tes successeurs les inévitables conséquences.

1798. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Aujourd’hui, les écrivains, en signant leurs ouvrages, ont un sens plus développé de l’individualisme, c’est-à-dire de leur indépendance.

1799. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

II 7 messidor an 11 (26 juin 1803) Rien n’est plus tragique que les mœurs des sérails de l’Orient ; les intrigues y sont terribles, et se dénouent par la mort : mais souvent ces mêmes mœurs ne sont point théâtrales ; les passions, concentrées par la dissimulation et par la crainte, n’ont pas la liberté de se développer : il ne peut y avoir aucune opposition, aucun choc de caractères : dans un sérail il n’y a qu’un maître et des esclaves ; régime qui tue l’éloquence. […] Bajazet se développe d’une manière assez imposante dans un de ses entretiens avec Acomat, et dans sa dernière réponse à la proposition atroce de Roxane ; dans tout le reste, il est ce qu’il doit être : quoiqu’il donne le titre à la pièce, c’est dans le fait un personnage secondaire ; et lorsqu’une tragédie présente deux rôles du premier rang, et d’une aussi grande force que ceux de Roxane et d’Acomat, elle est assez nourrie, assez riche ; et l’on ne peut rien exiger de plus.

1800. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

La première consistait en une espèce de conférence, où elle racontait les origines et l’histoire de la musique, en développait la théorie, en expliquait les principes. […] Il voulut d’ailleurs choisir ce couvent, où j’avais vécu, loin de lui, et un peu contre sa volonté, pour y enfermer la jeune fille déçue par l’amour, de son œuvre ; il en donna même, d’après mes indications, une description assez développée, dans le livre.

1801. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Il y a plutôt énervement que faiblesse réelle dans le roman français : l’étude de la vie, la recherche des moyens de rendre la pensée si multiple et si ondoyante ont développé chez nos écrivains, dans leur tempérament physique, et dès lors dans leur tempérament littéraire, artistique, je ne sais quelle acuité de vision, quelle impressionnabilité, quelle vibratilité qui dégénère en névrose : névrose de corps et névrose de l’intelligence, du style et des idées qu’il revêt.

1802. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Autour de l’axe de la phrase musicale, les variations se développent comme une suite d’attitudes du même être ; aussi le musicien ne nous laisse-t-il pas oublier la phrase.

/ 1838