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1850. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

C’est sur la fin de ce siecle qu’un nouveau monde est découvert ; & bientôt après la politique de l’Europe & les arts prennent une forme nouvelle. […] Si vous faites l’histoire de France, vous n’êtes pas obligé de décrire le cours de la Seine & de la Loire ; mais si vous donnez au public les conquêtes des Portugais en Asie, on exige une topographie des pays découverts.

1851. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Pour découvrir et pour noter des différences du même genre, — quoique plus délicates, comme étant moins apparentes, plus profondément cachées, — entre le Légataire universel et Tartufe, entre Zaïre et le Bajazet de Racine, qu’y faudra-t-il donc, Messieurs ? […] Et, en vérité, ce pourrait l’être, si, le point faible de Tartufe une fois découvert ; le procédé ne changeait brusquement, et si, conformément à la loi du théâtre, Molière ne confiait à ses personnages le soin de conduire eux-mêmes vers le dénouement, une action dont il a jusqu’alors gardé tous les fils en sa main. […] Passons rapidement sur ce que l’on pourrait appeler les qualités extérieures et comme physiques du style : élégance et noblesse du tour, alliances de mots neuves et hardies, qui font du style de Racine une « création perpétuelle », et dont l’audace ne s’aperçoit pourtant ou ne se découvre toute qu’à la réflexion : ………………… Par combien de détours L’insensible a longtemps éludé mes discours Comme il ne respirait qu’une retraite prompte ; Phèdre en vain s’honorait des soupirs de Thésée ; Pour moi, je suis plus fière et fuis la gloire aisée D’arracher un hommage à mille autres offert Et d’entrer dans un cœur de toutes parts ouvert 69.

1852. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Lorsqu’on détruit ces centres, un point quelconque des régions motrices corticales vient suppléer le centre détruit. » Ainsi les centres moteurs découverts ne sont que les passages ordinaires, les routes frayées par lesquelles la pensée se convertit en mouvements.

1853. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Et les belles impressions japonaises, depuis tout au plus une douzaine d’années qu’on les recherche, c’est fini d’en trouver chez Bing et Hayashi, et il me semble même que malgré tous leurs efforts, ils n’en peuvent plus découvrir au Japon.

1854. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

On n’y voit pas la pensée au travail, faisant effort pour découvrir la vérité ou la démontrer, mais l’esprit détendu, se laissant aller à la contemplation de la nature, au songe intérieur, au jeu des pures représentations. […] J’avoue, pour mon compte, que toutes les idées neuves que j’ai eu le bonheur de découvrir me sont venues dans mes promenades. » J.

1855. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Un autre manuscrit d’une inestimable valeur a été découvert dans les papiers du grand Condé par M.  […] Il faut se rappeler qu’étant né en 1623, il ne vint à Paris que huit ans plus tard et qu’il était si précoce qu’à peine adolescent, il découvrait à lui seul les trente-deux propositions du premier livre d’Euclide, en dessinant des figures avec un charbon sur les carreaux de sa chambre de jeu.

1856. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

En cherchant son roman, il a découvert un pêle-mêle de papiers, curieusement documentaires, et dont il a commencé une collection !

1857. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Je m’imagine que l’athéisme de Littré, par exemple, l’athéisme scientifique, positif, absolu, de ces derniers temps, ne se découvre pas le front, comme faisait Newton quand il prononçait le nom de Dieu, devant le matérialisme lyrique de Diderot, ivre de matière et qui parlait avec tant d’inconséquence de l’Eternel… D’un autre côté, l’Encyclopédie n’eut pas non plus, pour son exécution, des ouvriers de la force de ces sublimes anonymes du moyen âge, qui ne se souciaient que de la gloire de Dieu et ne pensaient pas à la leur en élevant vers lui leurs merveilleux édifices.

1858. (1887) George Sand

Mais surtout, je ne sache rien de plus faux, de plus déclamatoire de plus dissonant que le personnage de la noble Yseult, dans la dernière partie du roman, où l’on est tout étonné de découvrir que cette jeune fille, qui semble être la raison même, avec tant de grâce et de charme, n’est rien qu’une conspiratrice exaltée, une pédante infatuée. […] Et si par un hasard miraculeux elle le découvre, les circonstances se feront-elles assez les complices de son désir pour rapprocher ces deux cœurs entre lesquels le monde met des intervalles plus infranchissables que l’Océan avec ses abîmes, que le désert avec ses immensités ?

1859. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

On sait ce qui arriva, et l’aridité sentimentale que Baudelaire, au moment où un autre eût cru tous ses vœux comblés, découvrit soudainement en lui. […] Quand Amiel relit ses derniers Cahiers à la distance de quelques mois, il ne se reconnaît plus, il se découvre comme un étranger, et il conclut que les états dont ces pages témoignent n’affectaient que son caractère empirique, non pas sa substance intime.

1860. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Il a accumulé dans ses tableaux tous les vices, tous les attentats, toutes les horreurs qui se peuvent découvrir dans les bas-fonds fangeux de la société. […] Cette tactique se montre à découvert dans le passage suivant des Mystères de Paris. […] La statistique ne découvre que certains désordres extérieurs qui, par leurs progrès, accusent le progrès caché du mal intérieur.

1861. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Je l’examine avec la sévérité la plus rigoureuse ; tout ce que je puis avoir de sagacité, je l’emploie à découvrir quelques contradictions qui me le rendent suspect. […] Tandis que les conjurés de Pison temporisent entre l’espérance et la crainte, la conjuration se découvre, et ils périssent tous.

1862. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Ce ne fut qu’en 1816 qu’on découvrit, qu’on multiplia, qu’on imprima tout à coup, avec un grand retentissement de l’opinion publique de l’autre côté du Rhin, ce merveilleux poëme, médaille retrouvée dans les décombres de l’ancienne civilisation allemande.

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