Pour réparer tous ces contretemps, Arnault crut que le plus simple était de s’attacher définitivement à Monsieur et d’acheter près de lui une charge qui, dans le moment, était vacante. […] Il s’était empressé de quitter Corfou dès qu’il s’était cru quitte de sa mission, et quand de nouveaux ordres de Bonaparte survinrent, il n’était plus à même de les exécuter. […] Il ne faudrait point croire toutefois, d’après ces éloges, que M. […] Un jour, dans un salon, son ami le général Leclerc l’aborde en disant : « Te voilà donc, toi qui te crois un poète après Racine et Corneille ! » — « Te voilà donc, lui réplique Arnault, toi qui te crois un général après Turenne et Condé !
L’auteur ayant réfléchi sur un défaut essentiel des Rhétoriques de Collège, qui est de ramener tout à l’imitation des Anciens, & de nous remplir des préceptes d’Aristote, sans les plier à nos usages, à nos mœurs, a cru devoir les abandonner & tracer un nouveau plan. […] Les mêmes pensées m’étant revenues plus d’une fois, j’ai cru pouvoir répéter avec différens tours, quelques-unes de celles qui m’ont paru les plus importantes.” […] Entr’autres opinions singulieres que l’on trouve rêpandues dans cet écrit, on est étonné que l’auteur y soutienne celle-ci, que les Chrétiens sages & éclairés croient qu’il vaut mieux écouter un beau & bon Sermon pour mieux pratiquer les vertus, que de demander à Dieu la grace de bien pratiquer ces vertus ; & il ose traiter ceux qui pensent différemment, d’Idolâtres, de Payens, de Quakers, & de Fanatiques ignorans. […] Quelque différens que soient l’objet du comédien & celui du Prédicateur, comme ils les remplissent par les mêmes moyens, peuvent servir au vice & à la vertu, je crois pouvoir consseiller à ceux qui se destinent à la chaire la lecture du Livre de M. […] En effet, il est fâcheux d’avoir à essuyer leur apprentissage, & c’est ce qui n’arrive que trop souvent aujourdhui où tous les écoliers se croient maîtres.
Sans chercher plus loin, je crois qu’il sert à désigner, pour la masse des esprits, cette doctrine dont les partisans s’intitulent eux-mêmes « sans-patrie », et qu’il ne signifie rien autre chose. […] Le droit international, les rapports diplomatiques, les « Affaires étrangères » et, en général, les relations inter-gouvernementales n’en sont pas, comme on semble le croire, les seules manifestations. […] Je crois fermement que l’équilibre et la grandeur de la cité dérivent de ce rythme d’expansion et de concentration qui est la loi centrale de l’individu. […] Je crois que ces conceptions artificielles trouveront de plus en plus difficilement crédit et qu’une plus réelle interprétation des lois de la vie permettra de formuler une solution plus juste de ce débat sans fin. […] Alors que partout dans la nature, nous constatons de jour en jour plus de cohésion, plus de liens et d’inter-dépendance, plus d’harmonies et de correspondances, comment pourrait-on nous faire croire que dans cette partie de la nature qu’est l’humanité, il existe de place en place des « cloisons étanches », à l’abri de toute infiltration, et que chacun des groupes qui composent cette humanité se développe au moyen de ses seules forces, sans le concours plus ou moins conscient, plus ou moins actif, des éléments du dehors ?
Sans vouloir prendre ici parti dans ce débat physiologique, nous croyons que, si on n’a pas encore prouvé entièrement la transmission héréditaire des habitudes, encore moins a-t-on prouvé sa non-existence. […] Il est bien clair, d’abord, que le cerveau qui réagirait comme si une chose pouvait à la fois être ou ne pas être ne serait pas viable : le mouton qui croirait que le loup est absent tout en étant présent serait bientôt mangé. […] Un banquier qui croirait que deux et deux font cent serait bientôt ruiné ; un animal qui croirait les effets sans causes ou la différence des effets produite par les mêmes causes, et qui agirait en conséquence, serait bientôt mort. […] — Mais, dira-t-on, nous ne croyons pas seulement que notre pensée est identique à elle-même, nous croyons aussi que les objets de notre pensée sont nécessairement et universellement identiques à eux-mêmes ; comment érigeons-nous la nécessité propre de notre pensée en une nécessité universelle des choses ? […] Ici encore, nous voyons que le logique et le mécanique ne sont pas, comme l’a cru Wundt, le fond du sensible, au contraire, le sensible est le fond du logique et du mécanique.
Il répond à l’interrogatoire avec un balancement perpétuel, les mains croisées derrière le dos, à croire qu’elles sont liées, — et comme si l’homme était déjà bouclé pour la guillotine. […] Nous n’avons fait aucune objection, mais nous croyons bien qu’à ce moment-là de la science, le vieux bon Dieu à barbe blanche, arrivera sur la terre, avec son trousseau de clefs, et dira à l’humanité, ainsi qu’on dit au Salon, à cinq heures : « Messieurs, on ferme ! […] * * * — Je crois décidément que les savants sont plutôt des escamoteurs que des sorciers. […] Nous avons cru acheter ici, au prix de 90 000 francs, le silence. […] Nous arrivons à croire que nous sommes maudits, et que ce qu’on appelle la Providence nous en veut personnellement, et nous accable sous l’hostilité cruelle et impitoyable des êtres, des choses, des bêtes, de manière à nous tuer le cerveau.
” » Alors s’engage entre Virgile et Béatrice une conversation métaphysique où la scolastique tient plus de place que l’amour, et où une certaine Lucia, vierge et martyre, personnifie, à ce qu’on croit, la grâce divine, et sollicite Béatrice à voler au secours de son premier amour. […] » On croit lire l’Imitation de Jésus-Christ, qui allait paraître bientôt après, poème moral plus chrétien et plus pathétique que celui de Dante. […] On ne croirait pas à ces fantasmagories du ciel scolastique si je les traduisais ici. […] — Tu crois que ta pensée vient à moi de celui qui est le premier, comme de l’un, si on le sait, procède le cinq et le six ! […] Nous le démontrerons bientôt en traitant de l’Arioste, de Machiavel, du Tasse, de Pétrarque et des grands écrivains italiens de notre siècle, et en cela nous croirons faire une œuvre de piété filiale envers cette Italie que nous reconnaissons comme la mère du génie moderne européen.
La psychologie rétrospective, nous n’y croyons guère. […] Ceux qui crurent s’offrir des voluptés inédites sous couvert de littérature ont été trompés. […] À force de s’exclamer que l’opinion est favorablement disposée envers les femmes du monde, on se croit obligé de diminuer leurs œuvres en les plaisantant. […] Nul ne pouvait croire qu’il atteindrait au succès près du grand public. […] Reboux par sa Maison des Danses) témoignent d’une impartialité moins rare qu’on ne croirait chez nos contemporains.
Je ne crois pas que les jansénistes aient en rien contribué au perfectionnement de l’éloquence chrétienne : ils ont fait leur œuvre par la direction et par les livres. […] Bossuet crut devoir expliquer plus amplement la matière, et composer l’instruction sur les États d’oraison, dont le manuscrit fut communiqué à Fénelon. […] Il expliquait avec pénétration le mécanisme abstrait des passions, des instincts, de l’égoïsme humain, et il crut toujours aux hommes : qui voulut le jouer, le joua. […] Mais sa morale, tout austère, n’a rien qui effraie et décourage : il croit et il montre que, si Dieu a donné à l’homme ses commandements, c’est que l’homme peut les exécuter. […] Ces personnalités sont un peu effacées pour nous, et il y a lieu de croire que la malignité des contemporains ajoutait aux intentions du prédicateur.
Charles Demailly est, je crois, parmi les romans qui comptent, le premier qui ne soit pas composé. […] Le premier venu en ferait autant : il n’y a qu’à regarder et à prendre des notes Croyez-vous ? […] Je crois avoir indiqué et expliqué les principales affectations de MM. de Goncourt. […] Il y a dans leur cas plus de naturel et de franchise qu’on ne croit. […] Les incorrections, je crois, ne sont jamais nécessaires, et, quant aux autres nouveautés, il faudrait voir.
Incapables de se faire une idée de la perfection, ils se crurent parfaits, et se mirent au ciel de leurs propres mains. […] Comment croire que la seule cause de cette différence soit une idée heureuse venue à l’esprit du cardinal de Richelieu ? […] Celui que Dieu avait choisi pour une tâche particulière, si habile qu’il y fût, ne s’y croyait néanmoins que l’instrument de tous. […] La tâche terminée, s’il s’agissait de quelque travail de plume, il le rendait à ceux dont il croyait l’avoir reçu. […] On peut croire aussi, sans faire injure à la charité de Nicole, qu’il s’est souvenu, dans certains endroits, de quelques avis conciliants donnés à son ami, et repoussés.
Ce sentiment n’est pas, comme certains philosophes l’ont cru, une simple conception abstraite de possibles jointe à l’ignorance de la réalité qui en sortira : c’est un sentiment concret de puissance. […] Comme il nous arrive d’agir indépendamment des motifs conscients et de tous les objets internes clairement aperçus par notre réflexion, nous croyons avoir réalisé notre idée de volonté indépendante. […] Le sentiment que nous croyons avoir de notre pouvoir des contraires n’est au fond que l’expérience de la possibilité du hasard dans nos résolutions mêmes. […] Devoir, honneur, patrie, humanité, liberté civile et politique, égalité, fraternité, voilà des concepts abstraits qui n’ont pas été, croyons-nous, sans avoir quelque rôle dans l’histoire. […] Au fond, il s’agit de développer en nous une puissance consciente et intelligente ; donc, plus j’ai conscience, plus la puissance croit : l’idée même de la puissance s’ajoute à la puissance réelle et l’élève à un degré supérieur.
C’est commettre une grande erreur historique et politique que de croire à l’existence de traits intellectuels stables et universels, dans les peuples, qui, de tout temps ont été composites et changeants. […] La Dame aux Camélias a passé pour une merveille de réalisme auprès du public théâtral du temps ; les ouvriers ne croient guère à la vérité de l’Assommoir, tandis qu’ils admettent facilement le maçon ou le forgeron idéal des romanciers populaires. […] En lisant la description d’un site connu de Paris par un romancier naturaliste, on pourra croire que le lecteur n’admirera ce morceau que s’il est exact, c’est-à-dire s’il reproduit ses souvenirs, les résidus de ses perceptions. […] Les hommes à vocation native présentent rarement, croyons-nous, un désaccord accusé entre leurs délassements et leurs occupations Les artistes, qui généralement s’adonnent à leur carrière par suite d’un entraînement instinctif, ne parlent que de leur art et ne cherchent de plaisirs intellectuels qu’en lui. […] Cependant serait-il téméraire de croire que quelques Naevius, quelques Ennius, quelques Caecilius, quelques Lucilius de plus de talent, eussent fait tourner la balance, alors, avant ou plus tard, en faveur de la littérature purement latine ?
quand ils virent la riche et belle flotte, qui avait si peu perdu pour attendre, surgir à toutes voiles et passer bientôt tout près d’eux, « ils en eurent si grande honte, dit Villehardouin, qu’ils n’osèrent se montrer » ; et le comte de Flandre ayant envoyé une barque pour les reconnaître, un des soldats non chevaliers, qui était parmi les transfuges, se laissa couler dedans, et cria de là à ceux qu’il abandonnait : « Je vous tiens quittes de tout ce que je laisse à bord, mais je m’en veux aller avec ceux-là qui m’ont tout l’air de devoir conquérir du pays. » Ce soldat, qui s’échappait d’avec les fugitifs pour s’en revenir avec les conquérants, fut reçu à merveille, on le peut croire ; on l’accueillit comme l’enfant prodigue87, et cet épisode anima la traversée. […] Quand ils virent ces hauts murs et ces riches tours dont elle était close, et ces riches palais et ces hautes églises dont il y avait tant que personne ne l’eût pu croire, s’il ne l’eût vu proprement à l’œil ; et quand ils virent le long et le large de la ville, qui de toutes les autres était souveraine, sachez qu’il n’y eut homme si hardi à qui la chair ne frémît par tout le corps ; et ce ne fut merveille s’ils s’en effrayèrent, car jamais si grande affaire ne fut entreprise d’aucunes gens depuis que le monde fut créé. […] Il est deux ou trois points toutefois que je crois bon de dégager et de maintenir, à travers la confusion des scènes et l’horreur naturelle qui s’attache à de tels récits. […] Ce Nicétas est déjà un Grec qui appartient à la postérité de Démodocus dans Les Martyrs, et on le croirait de l’école de Chateaubriand.