Par malheur, dom Rivet avait pris parti dans les querelles ecclésiastiques du temps, comme un jeune religieux ardent, généreux, qui penche du côté des idées qu’il croit les plus chrétiennes et qu’il voit persécutées. […] Pour se mettre tout entier à une telle œuvre en dérobant son nom, en ne citant que ceux des personnes à qui l’on a obligation de quelque secours et communication bienveillante ; pour se résoudre à aborder sur son chemin tous les auteurs quelconques qui ont écrit, les ennuyeux, les épineux, les scolastiques, les sages, les menteurs, les frivoles, et ceux qui édifient et ceux qui scandalisent ; pour s’engager à rendre de tous un compte honnête, scrupuleux et impartial, en vue de l’exactitude et même de la charité, il fallait avoir un zèle et une candeur primitive qui n’est pas étrangère à l’âme des vrais et purs studieux, mais que la religion ici consacrait et arrosait pour ainsi dire d’une douceur et, je ne crois pas profaner ce mot, d’une bénédiction secrète. […] Mon cher Formont, croyez-moi, j’aime mieux deux ou trois conversations avec vous que la bibliothèque de Sainte-Geneviève. […] Le xiiie siècle, en France, fut « un grand siècle littéraire », dit un de nos auteurs, que je crois être M. […] Fromont, l’Âne, en est à l’instant ému, attendri, réjoui ; il ressent un vrai bonheur de croire qu’Ysengrin n’a pas été trompé : « Ah !
Pourtant, plume en main (si tant est que lui-même il tînt la plume), ou en se disant qu’il allait dicter et composer, il était quelque peu gêné dans l’expression de ses pensées, et, bien qu’il en produisît le principal, il n’en donnait et n’en fixait qu’une partie : de vive voix, dans les occasions et en présence des gens, il était, on doit le croire, bien autrement large et abondant. […] Tant que les Vénitiens croient que le roi de France n’avancera pas en Italie et qu’il ne réussira pas dans ses projets de conquête, ils protestent volontiers de leur amitié et de leurs services désintéressés pour lui ; quand ils le voient s’avancer et vaincre au-delà de leurs prévisions, ils s’effrayent, travaillent à nouer la ligue et dissimulent, non pas si bien toutefois que Commynes, le jour où ils lui apprennent la reddition du château de Naples aux Français, ne lise la consternation sur le visage des principaux dans la chambre du doge : « Et crois que quand les nouvelles vinrent à Rome de la bataille perdue à Cannes contre Annibal, les sénateurs qui étaient demeurés n’étaient pas plus ébahis ni plus épouvantés qu’ils étaient. » Patience ! à quelques pas de là, Commynes, mandé par le doge de bon matin, voit en entrant tous ces mêmes visages non plus abattus, mais fiers et radieux ; on lui signifie le traité conclu, hostile à la France, et le nom des puissances confédérées : c’est à lui, à son tour, tout avisé qu’il est, d’avoir le cœur serré et le visage défait, car il n’avait eu vent de rien de précis jusqu’à cette heure, le secret avait été rigoureusement observé ; à force de voir traîner les choses en longueur, il avait fini par les croire échouées : en descendant les degrés du palais, il trahissait aux yeux de tous son étonnement manifeste et sa perte de contenance. […] Et puis, outre cette culture du millet qu’on a rappelée spirituellement, il y a, ne l’oublions pas, à compter aussi cette autre semence invisible et légère qu’on appelle la gloire, qui n’est point aussi vaine qu’on le croirait, qui étouffe et chasse des cœurs les tièdes mollesses, les empêche à temps de se corrompre, et qui, impérissable par essence, s’entretient dans les âmes et les races généreuses à travers les siècles86.
Les uns sont ravis de le croire et en triomphent malignement ; les autres en sont troublés… On s’étonne de voir un homme qui a fait semblant d’être bon, ou, pour mieux dire, qui, ayant été véritablement converti dans la solitude, est retombé dans ses inclinations et dans ses habitudes, dès qu’il a été exposé au monde. […] Mme de Grammont le croyait sans doute comme lui, mais elle souffrait tout en le croyant. […] Mme de Grammont s’en plaignait quelquefois et semblait croire que de plus heureux qu’elles occupaient ses soins comme directeur. […] Fénelon, comme tous les vrais chrétiens, trouverait cette façon d’atteindre à la sagesse et au bonheur bien morne et bien insuffisante ; ce n’est point en se réfugiant et en se retranchant dans le moi qu’il croit possible de trouver la paix : car en nous, pense-t-il, et dans notre nature sont les racines de tous nos maux ; tant que nous restons renfermés dans nous-mêmes, nous offrons prise sous le souffle du dehors à toutes les impressions sensibles et douloureuses : Notre humeur nous expose à celle d’autrui ; nos passions s’entrechoquent avec celles de nos voisins ; nos désirs sont autant d’endroits par où nous donnons prise à tous les traits du reste des hommes ; notre orgueil, qui est incompatible avec l’orgueil du prochain, s’élève comme les flots de la mer irritée : tout nous combat, tout nous repousse, tout nous attaque ; nous sommes ouverts de toutes parts par la sensibilité de nos passions et par la jalousie de notre orgueil. […] Reprenez les lectures qui vous ont touchée, elles vous toucheront encore, et vous en profiterez mieux que la première fois. » Dans sa correspondance spirituelle avec Mme de Montberon, il se croit ou il se dit quelquefois sec, irrégulier ; il entre, au contraire, d’une manière fine et rapide dans les délicatesses de l’amour divin ; il en donne en termes prompts et menus la théorie, comme nous dirions, les préceptes ; il le veut simple, mais d’une simplicité à laquelle on n’arrive pas du premier coup.
On croit entendre ici cet accent, ce Chant du départ qui anime et entraîne les générations au début en toute carrière. Chacun volontiers, en se mettant en marche, croit commencer sa campagne d’Italie. […] Partout où il le crut nécessaire, il n’hésita pas à sacrifier les animaux malades pour préserver ceux qui étaient sains, et il fit de larges hécatombes. […] Oui, je crois m’en souvenir. […] Cromwell a voulu éteindre la race de ses rois, tu as voulu détruire la Faculté ; il n’a pris que le titre modeste de Protecteur, tu t’es contenté de celui de secrétaire de la Société, etc., etc. » Mais il ne faudrait pas croire que tout cela ait été dit au sérieux ; la lettre mise sous le nom d’Andry, membre de la Société royale, n’est faite que pour ridiculiser tout le monde et Andry lui-même ; celle lettre est encore de Le Roux des Tillets.
L’artiste a complètement réussi dans la première moitié de ce poème pittoresque des quatre saisons : Je crois vous avoir dit, écrivait de Rome Léopold Robert à un ami (11 mars 1828), que j’avais l’intention de faire un tableau de même dimension que la Fête de Naples : les marais Pontins m’ont donné le sujet. […] Je crois qu’il est plus facile de trouver chez les artistes des choses faites bien spirituellement et vite, que des idées profondes rendues avec science et sentiment. […] Je crois en avoir dit assez sur le genre de moralité et de talent qui s’unissaient pour faire de Léopold Robert un artiste à part entre tous ceux de notre âge. […] Un moment viendra où il sera possible, je le crois, à M. […] Ils cherchent, d’après ce qui m’a paru, une harmonie de tons : je trouve, d’après ce que j’ai vu, que quelquefois ils la trouvent… Ce peintre qui, je crois, n’était pas M.
Il dit : Mon ordre, mon cordon bleu ; il l’étale ou il le cache par ostentation ; un Pamphile, en un mot, veut être grand ; il croit l’être, il ne l’est pas, il est d’après un grand. » Puis vient Saint-Simon, qui profite beaucoup du journal de Dangeau pour établir ses mémoires, pour en fixer bien des faits et en rajuster des souvenirs, mais qui se moque constamment et de l’œuvre et du personnage ; il achève de nous peindre Dangeau en charge, en caricature, tant il donne de relief à ses ridicules et tant il efface ses bonnes qualités : C’était le meilleur homme du monde, dit-il, mais à qui la tête avait tourné d’être seigneur ; cela l’avait chamarré de ridicules, et Mme de Montespan avait fort plaisamment, mais très véritablement dit de lui qu’on ne pouvait s’empêcher de l’aimer ni de s’en moquer. […] Ici j’arrête Saint-Simon, et je crois qu’il n’est pas juste pour un écrit dont il a beaucoup usé et profité, et dont tous profiteront. […] Dangeau avait de la littérature ; il rimait en homme du monde, faisait des impromptus au moment où on le croyait tout occupé ailleurs, et gagnait des gageures par des tours de force d’esprit : ce sont là des mérites bien minces de loin, mais qui sont comptés de près ; et lorsque l’on voit dans la notice des éditeurs tous ses talents divers, un peu à la guerre, un peu dans la diplomatie, sa manière de s’acquitter de bien des emplois avec convenance, ses assiduités surtout, ses complaisances bien placées, sa sûreté de commerce et son secret, on n’est pas étonné de sa longue faveur, et on est obligé de convenir qu’il la méritait ou la justifiait. […] Il est très vrai que ces notes, prises sur quantité de faits et de points de régularité et d’étiquette, pouvaient lui être utiles, à lui courtisan, pour être prêt à répondre à tout, pour être bien informé sur tout ; mais je crois qu’il entrait aussi dans ce projet, exécuté d’une manière si constante et si suivie, de cette pensée plus longue et plus honorable d’être utile un jour à la postérité par une multitude d’informations qui aideraient à connaître la Cour et le monarque : et en cela il ne s’est point si fort trompé. […] Ces chasses au loup perpétuelles finissent même par être si ennuyeuses que les nouveaux éditeurs de Dangeau, par une sorte de respect humain, ont cru devoir leur trouver une cause finale, et ont remarqué que c’est à ces chasses de Monseigneur sans doute qu’on doit la destruction des loups aux environs de Paris4.
Il s’offrit, un jour, pour travailler à dresser un inventaire général de tous les titres de la maison de Nevers, comptant par là faire sa cour à la princesse Marie, et aussi découvrir toutes sortes de belles choses ignorées : « Je m’appliquai à cet ouvrage quatre ou cinq mois durant avec tant d’assiduité que j’en vins à bout, ayant sans mentir dicté les extraits et marqué de ma main plus de dix-neuf mille titres rédigés en six gros volumes, avec les tables d’une invention toute nouvelle : ce que j’aurais de la peine à croire d’un autre si je n’en avais moi-même fait l’expérience et si je ne voyais encore entre mes mains les marques d’un labeur si prodigieux, pour la seule satisfaction de ma curiosité, quoiqu’il a bien pu servir à des choses plus importantes. » C’est à Nevers qu’il était allé faire ce rude et, pour lui, délicieux travail : il y avait fait venir quelques personnes de son choix pour l’aider, entre autres le prieur d’une de ses abbayes. […] Un autre jour, comme on débitait la prodigieuse nouvelle qu’un impie ayant tiré un coup de pistolet sur une enseigne de la Vierge au pont Notre-Dame, l’image s’était mise aussitôt à saigner, la princesse Marie, « dont le naturel doux avait toujours été facile à croire aux miracles », pria Marolles d’aller sur les lieux s’informer de la vérité du fait, dont quantité de personnes étaient venues lui parler, se donnant pour témoins oculaires. […] Il parle une fois très sensément contre l’astrologie judiciaire ; il paraît avoir une conception assez juste et assez saine du système du monde ; il démontre par des considérations physiques et naturelles la chimère qu’il y a à prétendre tirer des horoscopes sur la fortune des hommes ; et l’instant d’après, parlant d’un voyage en mer que fait devant Dieppe la princesse Marie et d’un vent violent qui, se levant tout d’un coup, aurait pu la mettre en danger : « Cela me fit souvenir, dit-il, d’un songe que j’avais eu la nuit précédente pour un certain débordement d’eaux que je m’étais imaginé, comme il arrive assez souvent. » Il ne croyait pas à l’astrologie, et il a l’air de croire aux songes. […] Tel qui se croyait alors bien supérieur à lui se trouve aujourd’hui de beaucoup son inférieur, au compte de la postérité.
Il n’était pas permis de tout dire ; il ne se croyait pas en mesure pour critiquer directement : il avait des tours, des finesses, pour faire entendre sa pensée ; l’ironie est sa figure favorite. […] Quant aux coalitions, il paraît croire aussi qu’en France on peut sans inconvénient en user jusqu’à l’excès, tendre la corde de ce côté, ramasser tout ce qu’on trouve et marcher tous ensemble provisoirement, en se donnant pour mot d’ordre quelques idées communes. […] Ceux qui ont parcouru ces époques et qui croient les juger sans amour et sans haine ne laissent pas d’être étonnés de cet enthousiasme un peu vague, de cette admiration un peu confuse et indistincte de la part d’un esprit aussi juste : car enfin toutes ces années, déjà anciennes, ne se ressemblaient pas ; ces régimes, à les prendre dans le détail et à les vivre jour par jour, étaient fort différents entre eux, et il y a eu bien des moments. […] La cause libérale, comme elle s’intitule, avait eu à subir depuis 1848 bien des affronts, des échecs et des désagréments ; mais je ne crois pas que, dans la personne de quelques-uns de ses chefs, tels que je les connais, elle dût éprouver d’humiliation plus sensible que celle de voir un ancien secrétaire du Château, l’ancien avocat des dotations princières, le chroniqueur des voyages officiels d’où il écrivait au débotté : « Le prince a fort réussi » ; un homme de collège à la cour et un homme de cour au collège, M. Cuvillier-Fleury (car c’est bien lui), devenu comme son défenseur en titre dans la presse, parlant et tranchant au nom de tout le parti, se donnant les airs d’un vétéran de la liberté, distribuant et mesurant l’éloge à chacun d’un ton important, avec un sourire qu’il croit fin parce qu’il y mêle la leçon, et tenant décidément la balance.
Il s’imagine souvent que tous ceux qui lui parlent sont emportés, et que c’est lui qui se modère ; comme un homme qui a la jaunisse croit que tous ceux qu’il voit sont jaunes, quoique le jaune ne soit que dans ses yeux… » Je ne puis tout citer ; la fin encore est à lire, et ceci ne peut s’omettre : « Mais attendez un moment, voici une autre scène. Il a besoin de tout le monde ; il aime, on l’aime aussi ; il flatte, il s’insinue, il ensorcelle tous ceux qui ne pouvaient plus le souffrir ; il avoue son tort, il rit de ses bizarreries, il se contrefait ; et vous croiriez que c’est lui-même dans ses accès d’emportement, tant il se contrefait bien. Après cette comédie, jouée à ses propres dépens, vous croyez bien qu’au moins il ne fera plus le démoniaque. […] On croit trop, en lisant cet estimable écrivain à la Louis XVI, que le duc de Bourgogne n’était sujet qu’à des accès de colère comme en ont tant d’autres enfants : il a fallu, pour nous en faire distinguer l’accent tout féroce et en déterminer le caractère néronien, que parût au jour le moraliste de génie et le peintre incomparable. […] Les paroles sont prises d’Horace : Non sine Dis animosus infans (Enfant plein de courage, et non déshérité des Dieux). » Voilà le beau côté ; on sourit, on croit déjà reconnaître une allusion flatteuse ; l’amour-propre est prompt à deviner ce qui le chatouille et déjà disposé à s’épanouir ; mais toute médaille a son revers ; « Le revers est bien différent.
La vue de ce beau livre m’a tenté, et je me suis mis à relire, — oui, à relire d’un bout à l’autre, non pas les quatre Évangiles, je mentirais, mais le premier des Évangiles, celui qui est dit selon saint Matthieu ; et les idées qu’a fait naître en moi cette lecture sont telles, que je crois pouvoir les communiquer à mes lecteurs sans inconvénient ni scandale pour aucun. […] On a recueilli des passages de textes où est recommandée cette « charité envers le genre humain » ; et c’est pour de semblables pensées sans doute qu’Érasme penchait fort à croire l’âme de Cicéron sauvée et à la mettre avec les bienheureux dans le Ciel. […] Pureté, désintéressement ; douceur, esprit de justice, esprit de paix, et de miséricorde ; guerre, aux hypocrites et aux menteurs, aux Pharisiens de tout bord et de toute robe ; besoin de s’immoler pour tous ceux qui souffrent, de racheter et de sauver tous ceux qui croient, en la promesse ; dites : ne le voilà-t-il pas encore une fois défini ? […] Les Juifs croient que c’est un prophète, mais ses sectateurs l’adorent comme étant descendu des dieux immortels. […] Le public, nous le croyons, sera moins difficile que M.
Modelon sur la vie, les malheurs et les pensées dernières d’un homme auquel il a voué un culte, et je crois pouvoir en effet appeler l’attention sur cette personnalité énergique et orageuse de Veyrat qui n’a fait que traverser autrefois notre monde parisien, qui n’y avait laissé qu’un souvenir vague, peut-être même équivoque, et qui ne s’est révélée entièrement, qui ne s’est expliquée ou justifiée au vrai dans ses conversions et ses repentirs qu’après le retour de l’exil et aux yeux de ses compatriotes. […] Il lui arriva ce qui arrive à la plupart des natures ardentes qu’on veut soumettre à une règle étroite : il n’eut rien de plus pressé, quand il se crut assez fort, que de résister et de réagir ; il s’insurgea. […] Passe encore de croire en celui-là ! […] Il faut l’écouter lui-même dans le récit noble et digne qu’il a fait de cette crise, de son agonie, du remède héroïque qu’il y apporta, et de la guérison qu’il crut y avoir trouvée. […] Lorsque j’étais parvenu dans une de ces profondes solitudes, où je croyais arriver seul, je m’y retrouvais avec toutes mes secrètes angoisses, avec mes passions à demi brisées, mes soifs ardentes de l’inconnu, mes dégoûts infinis et mes prodigieuses lassitudes.
À entendre le concert de louanges qui l’entouraient de son vivant et qui consacrèrent sa mémoire au lendemain de sa mort, quand il fut tué à vingt-six ans en chargeant l’ennemi à Crefeld, on serait tenté de le croire parfait, trop parfait. […] 71 Il avait cru devoir instituer, par son testament, le roi même pour héritier de ses grands biens et pour légataire universel : était-ce, comme on l’a prétendu, dans l’espérance d’être enterré à Saint-Denis à côté de M. de Turenne ? […] Rousset, je ne crois pas que la poésie soit de trop pour ajouter à l’idée de son héros parfait une dernière auréole et pour projeter sur cette intéressante figure je ne sais quel reflet d’une imagination attendrie. […] Il le leur promit… » Elles ne s’en tinrent pas là, et quand elles surent que le neveu de Voltaire, l’abbé Mignot, faisait transporter le corps de son oncle pour être enterré dans son abbaye de Scellières, vite les deux grandes dames, ces deux bonnes Âmes acharnées au bien, relancèrent le cadavre ; elles écrivirent à l’évêque de Troyes pour l’engager à s’opposer à l’inhumation en qualité d’évêque diocésain ; « mais heureusement pour l’honneur de l’évêque, ces lettres arrivèrent trop tard, et Voltaire fut enterré. » (Vie de Voltaire, par Condorcet.) — C’est ainsi que.Mme de Gisors, cette sainte veuve, crut devoir justifier son renom de mère de l’Église. […] Voilà quel est notre général… » À ce témoignage on peut joindre celui du marquis de Voyer, qui écrivait le lendemain de la défaite : « On ne peut que plaindre ce prince que je crois peu coupable.
Mais il est un point que j’oserai croire plus essentiel qu’aucun, et pour lequel il n’y a aucune innovation à demander ; j’en parlerai donc ; il ne s’agit pas du Dictionnaire. […] Ceux qui vous ont précédés dans la carrière y ont dirigé vos premiers pas… Vous ne sentez peut-être pas assez vous-mêmes tout le prix de ces biens que vous avez reçus ; croyez-en celui qui les regrettera jusque dans sa vieillesse, et dont l’enfance sans protection, sans guide, n’eut de leçons que celles du malheur. » — On s’étonnait un jour devant M. d’Andilly que son très-jeune frère, le docteur Arnauld, au sortir des écoles, eût pu produire en français un livre aussi bien écrit que celui de la Fréquente Communion. […] On croit trop que la société, la civilisation, sont des choses inhérentes à l’homme, impérissables, et comme éternelles. […] C’est Byron, je crois, qui a dit du style d’Hazlitt qu’il ressemblait à une éruption de petite vérole. […] Ce fut Charles Perrault, bien plus tard, qui fit faire le second pas et qui décida la publicité : « Le jour de ma réception (1671), dit-il en ses agréables Mémoires, je fis une harangue dont la Compagnie témoigna être fort satisfaite, et j’eus lieu de croire que ses louanges étoient sincères.