Le ton de la critique dut aussi paraître doux à celui dont le cœur était déjà blessé par de multiples avanies. […] En présence des arrêts rendus par les « Princes de la Critique », tels que Scudobl, on se prit à douter de la possibilité de jouer Wagner au théâtre et à suspecter la valeur intrinsèque de ses œuvres. […] A côté de l’initiation lente causée par les auditions encore rares des œuvres de Wagner, se poursuivait une propagande active autant que sincère, entreprise d’enthousiasme par des admirateurs qui joignaient à la solidité de leurs convictions, le savoir et l’objectivité nécessaires à toute critique respectable. […] C’est dans cette Revue et Gazette musicale de Paris que Wagner publia ses premiers textes, essais, critiques musicales et nouvelles. […] Scudo (1806-1864) était un critique de la Revue des deux mondes.
Il n’était pas de ceux que la critique console de l’art, qu’un travail littéraire distrait ou occupe, et qui sont capables d’étudier, même avec emportement, pour échapper à des passions qui cherchent encore leur proie et qui n’ont plus de sérieux objet. […] [NdA] Un élégant écrivain qui passe pour un de nos premiers critiques, mais qui n’a jamais été un bon critique dès qu’il s’agissait de se prononcer sur les contemporains et les vivants, M.
Il fait à chacun des généraux la part de critique, et l’une de ses observations (la quatrième) porte sur le mouvement du général Friant sur la plage d’Aboukir : il indique quelques dispositions qu’on aurait dû prendre. J’aurais désiré que cette page ne fût point omise dans la Vie militaire du général Friant ; cette vie est assez riche pour supporter quelques critiques, surtout quand elles sont de Napoléon. […] J’aime mieux essayer de les faire sentir que de repasser sèchement toutes les grandes batailles où il fut un des vigoureux artisans, Austerlitz, Auerstaedt, Eylau, Eckmuhl, Wagram, Smolensk, la Moskowa : — une intrépidité de premier ordre, cela va sans dire ; — l’affection de ses troupes qui lui permettait de tirer d’elles de merveilleux surcroîts de fatigue et des combats acharnés au sortir des marches les plus rudes : — « Cet homme me fera toujours des siennes », disait l’empereur, en apprenant une de ces marches sans exemple à la veille d’Austerlitz ; — l’habileté des manœuvres et le coup d’œil sur le terrain, le tact qui lui faisait sentir l’instant décisif, ce talent pratique qui est du tacticien et du capitaine, et qui montre l’homme né pour son art (cela se voit surtout dans sa conduite à Auerstaedt, à Eckmuhl) ; — oser prendre, au besoin, la responsabilité de ses mouvements dans les circonstances critiques, sans se tenir à la stricte exécution des ordres ; et, quand il se bornait à les exécuter, une activité sans trêve.
— Une étincelle poétique de M. de Pongerville, qui faisait maintenant appel à la critique dans la langue des dieux, au nom de Lucrèce, fit écrire à M. […] Le critique ne s’en défendait pas. […] « Nous ne pousserons pas plus loin cette critique fastidieuse et facile ; ce n’est même qu’à regret que nous l’avons entreprise.
Je vous assure que je ne mets dans ces critiques aucune espèce de pédanterie, rien de dédaigneux ni de suffisant. […] Voulez-vous le critique ? […] Après le critique, voulez-vous l’homme ?
Bouhours eut pour successeur direct, au commencement du dix-huitième siècle, l’abbé Trublet, autre bel esprit qui en avait moins de bon que Bouhours ; critique, lui aussi, conciliant pour sa commodité, mais, au fond, fidèle au mauvais Fontenelle, comme Bouhours l’était à Voiture. […] Le plus grand critique du dix-septième siècle, Fénelon, a vu dans Cicéron le vrai orné ; voilà sa raison de préférer Démosthène à Cicéron. […] De là cette fortune des phrases contournées, de la précision louche, « de ces riens pesés dans des balances de toile d’araignée20 » ; de là le scandale des réimpressions de Trublet, qui indignaient un critique profond, Grimm, pensant, quarante ans après, au mal qu’aurait pu faire à l’esprit français, qu’il aimait comme le bien du genre humain, le retour du précieux qui se relevait des railleries du dix-septième siècle et reprenait l’offensive21.
Si jamais Maupertuis, disent ses adversaires, passe à la postérité, ce fera par cet ouvrage, qui est une critique très vive, & malheureusement trop juste de tous des siens. […] La critique porte sur les opinions singulières & ridicules où l’a conduit la fureur de dire des choses nouvelles, de se distinguer par sa manière d’écrire, comme il se distingua toujours par celle de s’habiller, de se présenter & de parler. […] Akakia termine sa critique, en disant à l’ennemi juré de Kœnig, « qu’il ne compromette personne dans une querelle de néant que la vanité veut rendre importante ; qu’il ne fasse point intervenir les dieux dans la guerre des rats & des grenouilles ; qu’il n’écrive point lettres sur lettres à une grande princesse, pour forcer au silence son adversaire, & pour lui lier les mains afin de l’assassiner ».
. — Critiques à la main. — Un Pirate. — Au pays de Bohême. — Les dernières Calinodies. — Les mauvaises habitudes. — Petite gazette des tribunaux. — Une rivière qui s’ennuie. […] Critiques à la main J’ai trouvé — fiacre restant — ce fragment d’étude sur Jules Janin : « M. […] Il lui faut toujours deux cents lignes pour y attabler une idée. » La critique est juste.
On a beaucoup disserté sur le but de la comédie ; des philosophes du siècle dernier l’ont regardée comme la seule école de la sagesse ; des critiques de nos jours, au contraire, la représentent comme fatale aux mœurs et à la religion. Mais les philosophes n’étaient pas tout à fait sages, les critiques ne sont pas tout à fait religieux. […] Sans doute on t’opposerait de nouveaux obstacles ; tu trouverais, comme jadis, des envieux sans pudeur et des critiques sans bonne foi ; mais ton courage serait encore digne de ton génie.
Tant qu’elle a proposé et fixé les sujets de ces pièces, si elle a eu quelque chose à se reprocher dans ses décisions, ce n’est pas d’avoir usé d’une rigueur excessive ; elle a quelquefois encouragé le germe du talent, plutôt que le talent même ; et le bas peuple des critiques, qui se plaît à déchirer lourdement les ouvrages couronnés, et qui ne remporterait pas même le prix de la satyre s’il y en avait un, doit être persuadé, sans craindre d’avoir trop bonne opinion de l’académie, qu’elle a pu donner le prix à certaines pièces, et les croire en même temps fort éloignées de la perfection. […] C’est uniquement, ce me semble, sur de pareils motifs qu’on doit prendre la peine de répondre aux critiques, et surtout à des critiques comme les miens.
Ainsi, elle traite résolûment Villemain de « critique de génie ». […] ) qu’elle ait découvert, affermi ou purifié par une critique forte. […] Les livres de Mlle Clarisse Bader prouvent une millième fois de plus ce que la Critique prouvera toujours par des exemples, quand elle voudra le prouver : c’est que le bas-bleuisme roidit et défigure.
est assurément une des plus larges, et la Critique, qui touche par hasard aux œuvres d’un soldat, doit insister sur ce point avec d’autant plus d’attention que le contraire est l’idée commune, et l’idée commune un préjugé. […] Il n’avait pas une idée allemande, il est vrai, et sur laquelle les Schlegel pussent faire un livre ou un système ; mais c’était un esprit droit, positif, sagace, tout-puissant d’habileté, de ce grand sens qui, s’élevant d’un degré de plus, serait le génie, et qui, comme la dit Bonald, doit en remplir les interrègnes… Eh bien, la Critique littéraire a toujours un peu traité les capacités militaires comme madame de Staël traitait Wellington ! […] Quand le régime parlementaire, avec une stupidité qui ne sentait pas même la honte, mettait en question l’abandon de nos établissements d’Algérie, l’Armée était l’antagonisme le plus glorieux et la meilleure critique du gouvernement qui osait ainsi disposer des acquêts de son épée ; car ses conseils d’état-major sont secrets et dans ses rangs l’incompétence se tait et obéit, contrairement au système de discussion et de publicité qui n’a jamais su que semer le bruit pour recueillir la tempête.
Combien de volumes seraient nécessaires pour examiner, avec la critique obligée pour tout historien littéraire qui aurait la conscience de ce qu’il fait, une pareille masse d’œuvres et d’écrits, et pour en dresser, au point de vue de leur valeur, la hiérarchie ! […] quoiqu’il ait des connaissances et des aptitudes littéraires, et même parfois, çà et là, un éclair de critique surprenant. […] Barot, très trempé dans la langue et la littérature anglaises, Barot, avec le don de perception critique qu’il a quelquefois, en était incapable.