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890. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Saint-Simon commence même à revenir à sa conception de 1803 et à replacer les savants au premier rang. […] Il est vrai ; mais encore faut-il bien commencer. Et comment commencera-t-on ? […] Ce sont des idées vraies parce que ce sont des faits, qui, lorsque Fourier écrivait, commencent déjà à s’accomplir. […] Quand la société a-t-elle commencé ?

891. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dovalle, Charles (1807-1829) »

Dovalle a eu ce bonheur, d’autant plus remarquable, d’autant plus étrange chez lui, qui devait finir d’une telle fin et interrompre si tôt sa chanson à peine commencée !

892. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Favre, Jules (1809-1880) »

Paul Maritain La sève qui fécondait sa belle intelligence ne s’est pas ralentie un instant ; et dans les pages suprêmes qu’il traçait de sa main défaillante, lorsque les ombres sinistres du trépas commençaient à pâlir son front, on retrouve la pureté harmonieuse, la fraîcheur de sentiments et d’images, la noblesse et l’élévation de pensées qui resteront comme les traits caractéristiques de son génie.

893. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 403

Il est donc de la nature de l’esprit humain de ne garder aucune mesure, quand il a commencé à s’écarter du vrai !

894. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 266-267

Voici celui par lequel il débute : Estime qui voudra la mort épouvantable, Et la fasse l’horreur de tous les animaux ; Quant à moi, je la tiens pour le point désirable Où commencent nos biens & finissent nos maux.

895. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 186-187

La raison en est simple, il étoit déjà vieux lorsqu’il commença à donner l’essor à sa Muse.

896. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 281

Mortels, qui commencez ici-bas votre cours, Je ne vous porte point d'envie, Votre sort ne vaut pas le dernier de mes jours.

897. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Barrès est la troisième, je suis bien obligé de commencer par les deux autres. […] Je suis content que ces pages, commencées avec quelque mauvaise humeur contre M.  […] Le troisième figure le manifeste de catholiques qui commencent à devenir singulièrement exigeants à l’égard de M.  […] L’invention du poète, dirait M. de la Palisse, commence où son imitation finit. Pareillement la critique de goût, la critique créatrice commencent où l’érudition finit.

898. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Duclos commença là en petit ce qu’il fera plus tard dans la société : il fut respecté et peut-être un peu craint de ces jeunes seigneurs ; il se tint à sa place, mais se la fit. […] J’ai été très libertin par force de tempérament, et je n’ai commencé à m’occuper sérieusement des lettres que rassasié de libertinage, à peu près comme ces femmes qui donnent à Dieu ce que le diable ne veut plus. […] Le puissant commande, les gens d’esprit gouvernent, parce qu’à la longue ils forment l’opinion publique, qui tôt ou tard subjugue ou renverse toute espèce de despotisme. » Cette vérité est devenue, depuis, un lieu commun et commençait à l’être déjà.

899. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Daru approcha souvent du Premier consul, eut l’occasion d’écrire sous sa dictée, et commença à être particulièrement apprécié de lui. […] N’ayez pas peur, je n’irai pas trop vite : j’ai conçu l’idée le 15 octobre, le lendemain de la bataille d’Iéna, et je suis encore bien loin de commencer à écrire. […] au moment où je vais commencer une scène, une danseuse vient me demander un pantalon, des souliers brodés ou une jupe de crêpe, quoique nos règlements proscrivent le crêpe ; un chanteur me fait dire qu’il est enrhumé, et il faut aller le flatter ou le menacer, si je ne veux pas que Paris manque d’opéra.

900. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Quand on sut que le jour était fixé, le roi dit tout haut : « On reçoit M. de Noyon lundi à l’Académie, je m’attends à être seul ce jour-là. » M. de Noyon, qui voulut se surpasser dans sa harangue ou du moins se montrer égal à lui-même, commença par un exorde des plus singuliers et tout à fait amphigourique. […] L’abbé de Caumartin commença, et rien qu’à son accent vif et fin, la malice à l’instart fut réveillée. […] L’ayant ainsi habilement dépouillé des grandeurs mêmes dont il vient de l’envelopper et de le draper à plaisir, il va prendre le prélat, sinon comme un écrivain, du moins comme un orateur, comme un des maîtres de la parole ; et c’est ici qu’il entre dans le vif, que le persiflage s’aiguise et s’enhardit, et que l’exécution commence.

901. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Il n’y a que la peur des ovations qui merévèle que, malgré tout mon bon sens, je suis, comme beaucoup dont je me moque, atteint de cette vanité ridicule qui vous fait penser que le monde entier a les yeux sur vous. » Il obéissait, en quittant Paris, puis Passy, à des mobiles divers : l’économie d’abord, le dégoût que lui inspiraient les sottises des partis, à commencer par celui qui le revendiquait comme sien, la fatigue et l’ennui des visites ; tantôt il en avait besoin, et tantôt il les craignait. […] Quand une amie généreuse, mais imprudente, le sachant gêné, songea à une souscription nationale pour lui, en 1835, et commença même à faire courir des listes sans lui en parler, il fallut voir sa colère sincère. […] Il s’était de bonne heure intéressé à cette petite Lilie (Pauline), et quand elle eut fait sa première communion et qu’elle commença à se préparer pour ses examens d’institutrice, il entama avec elle par lettres un petit Cours de rhétorique naturelle, qui est un modèle en ce genre.

902. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

. — Louvois, mort, n’eut point les honneurs de l’oraison funèbre, comme tant d’autres (à commencer par son père, Michel Le Tellier), qui ne valaient certes pas mieux que lui par le caractère, et qui ne l’égalaient pas en génie. […] Que d’affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d’intérêts à démêler, que de guerres commencées, que d’intrigues, que de beaux coups d’échecs à faire et à conduire ! […] Il voudrait faire mentir ceux qui disent « que les Français commencent tout et n’achèvent jamais rien. » Il voudrait les désabuser de ce faux point d’honneur qui, dans les sièges, quand il est tout préoccupé, par ses inventions savantes, de ménager la vie des hommes, leur fait prodiguer la leur, sans utilité, sans aucune raison et par pure bravade ; « Mais ceci, disait-il, est un péché originel dont les Français ne se corrigeront jamais, si Dieu, qui est tout-puissant, n’en réforme toute l’espèce. » Hormis ce pur et irréprochable Vauban, tous ceux qui figurent dans cette histoire, y paraissent avec leurs qualités et leurs défauts ou avec leurs vices : Condé, avec ses réveils d’ardeur, ses lumières d’esprit, mais aussi avec des lenteurs imprévues, des indécisions de volonté (premier signe d’affaiblissement), et avec ses obséquiosités de courtisan envers le maître et même envers les ministres ; Turenne, avec son expérience, sa prudence moins accrue qu’enhardie en vieillissant, et son habileté consommée, mais avec ses sécheresses d’humeur et ses obscurités de discours ; Luxembourg, avec ses talents, ses ardeurs à la Condé, sa verve railleuse, mais avec sa corruption flagrante et son absence de tout scrupule ; Louvois, avec sa dureté et sa hauteur qui font comme partie de son génie et qui sont des instruments de sa capacité même, avec plus de modération toutefois et d’empire sur ses passions qu’on ne s’attendait à lui en trouver.

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