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1411. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

A Paris, la réaction contre le romantisme allait commencer ; — mais en province, le triomphe de ce même romantisme était dans sa plénitude. […] Dans les unes comme dans les autres, c’est par une analyse qu’on doit commencer. […] J’imagine que s’il rédigeait, comme son maître Spinoza, un traité de politique, il commencerait par eux et conclurait de même. […] Elle a commencé par faire place nette. […] Les jeunes générations commencent-elles à les chercher ?

1412. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Les sens me montrent deux boules, l’une qui commence à se mouvoir, l’autre qui se meut après elle. […] Car nous avons commencé, et nous le savons, et nous savons que ces vérités ont toujours été. […] On demande si les élèves doivent commencer par l’étude de l’idéal ou du réel. […] On commence à raffoler de la peinture espagnole. […] Ici commence le rôle de la philosophie.

1413. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Venu à Paris vers 1777, il y commença des liaisons littéraires. […] Le siège de Lyon commença. […] … Je ne veux que terminer dans une cave, au milieu des livres nécessaires, mon poème commencé. […] Ne trouvez-vous pas qu’il y ait quelque chose qui parle au cœur dans une liaison commencée par deux Français malheureux loin de la patrie ? […] Ceux-ci donc ôtèrent leur chapeau, et Changeux commença.

1414. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

La Correspondance avec Talma commence en ces années, et elle nous offre de touchantes et mâles beautés qui valent bien, à mon sens, celles des tragédies elles-mêmes. […] Je commence par vous plaindre, par mêler ma douleur avec la vôtre sur la haute perte que vous venez de faire. […] Il commençait à faire nuit quand je suis arrivé… Nous sommes revenus pied par le bois de Boulogne.

1415. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Elle écrit à Bosc : « On n’ose plus parler, dites-vous, soit ; c’est tonner qu’il faut faire. » Une lettre à Lanthenas, du 6 mars 90, commence par ce cri trois fois répété : « Guerre, guerre, guerre !  […] L’article, qui commence en ces mots : « Jette ta plume au feu, généreux Brutus, et va cultiver des laitues !  […] Durant les mois qui précédèrent le 10 août, l’activité politique de notre héroïne n’avait pas cessé, mais l’expérience avait porté fruit ; elle commençait à moins pousser au mouvement tel quel, et à enrayer un peu.

1416. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

C’est dans cette disposition qu’il commence à glaner, et chaque épi, chaque grain qu’il croit digne, il le range devant nous. […] La Motte a dit : « Dans son tableau de l’Hypocrite, La Bruyère commence toujours par effacer un trait du Tartufe, et ensuite il en recouche un tout contraire. » 148. […] ) La satyre n’étoit pas du goût de Madame la Dauphine, et j’avois commencé une réponse aux Caractères du vivant de cette princesse qu’elle avoit fort approuvée et qu’elle devoit prendre sous sa protection, parce qu’elle repoussoit la médisance.

1417. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Les meilleurs poëtes du temps, à commencer par Marot, faisaient bien souvent des vers détestables, de même que les moins bons rimeurs rencontraient quelquefois des hasards assez jolis. […] Ce manuscrit commence tout simplement par une lettre en prose que le roi prisonnier écrit à une maîtresse dont on ignore le nom : « Ayant perdu, dit-il, l’occasion de plaisante escripture et acquis l’oubliance de tout contentement, n’est demeuré riens vivant en ma mémoire, que la souvenance de vostre heureuse bonne grace, qui en moy a la seulle puissance de tenir vif le reste de mon ingrate fortune. […] On ne lui reprochera point d’ailleurs de surfaire le mérite de son œuvre ; dans cette même épître, il commence en parlant bien modestement de son escript et de cette idée qu’il a eue de Cuider coucher en finy vers et mectre Ung infiny vouloir soubz maulvais mettre.

1418. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

commence son rôle politique ; il se montra homme de tact du premier coup de plume ; il vit juste, il vit loin, il vit en grand toute chose. […] IX Ce fut le temps où il acheva ses Mémoires politiques, commencés, retouchés, polis, raturés, comme sa situation, pendant toute sa vie politique. […] Je suis royaliste, je suis jeune, je ne veux à aucun prix dater d’un coup d’État malheureux dans la politique, et commencer par une révolution où les Bourbons périront. » Je fus nommé ministre à Athènes, et je m’éloignai !

1419. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Sainte-Beuve dans sa belle étude littéraire intitulée Chateaubriand : LXVI Il commence par comparer la belle image du cygne dans Chateaubriand à l’image du même oiseau qu’il trouve dans les premières Méditations poétiques. […] … » « René ne fait autre chose que tracer ici (et c’est sa gloire d’avoir été le premier à le concevoir et à le remplir) l’itinéraire poétique que tous les talents de notre âge suivront ; car tous, à commencer par Chateaubriand lui-même, qui n’exécuta que plus tard ce qu’il avait supposé dans René, ils parcourront avec des variantes d’impressions le même cercle, et recommenceront le même pèlerinage : l’Italie, la Grèce, l’Orient. […] Il me manquait quelque chose pour remplir l’abîme de mon existence : je descendais dans la vallée, je m’élevais sur la montagne, appelant de toute la force de mes désirs l’idéal objet d’une flamme future ; je l’embrassais dans les vents ; je croyais l’entendre dans les gémissements du fleuve ; tout était ce fantôme imaginaire, et les astres dans les cieux, et le principe même de vie dans l’univers. » « C’est juste l’Isolement de Lamartine, toujours avec la différence des complexions et des natures : Que le tour du soleil ou commence ou s’achève, D’un œil indifférent je le suis dans son cours ; En un ciel sombre ou pur qu’il se couche ou se lève, Qu’importe le soleil ?

1420. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Chez nous, il arrive quelquefois encore qu’un personnage, en se présentant sur la scène, commence par décliner son nom ; plus souvent, il nous explique pourquoi il entre, pourquoi il sort. […] Mais d’abord si la pièce s’ouvre par un entretien de César et d’Antoine, ou par une séance du sénat romain, c’est l’action même qui commence dès la première scène : voilà l’exposition pleinement classique, elle ne prépare l’intérêt qu’en l’établissant déjà ; elle nous plonge dans l’illusion dramatique sans nous laisser le temps de nous en défendre. […] C’est là qu’est mon pays, là l’Écosse commence ; Ces nuages errants qui traversent le ciel, Peut-être hier ont vu mon palais paternel13 : voilà, quels que soient le sujet, les formes et les autres détails de l’ouvrage, voilà du classique ; car ce sont là des élans de l’âme encore plus que des images brillantes.

1421. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

La Fronde était vaincue, et le règne de Louis XIV commençait : la forme supérieure de la vie sociale devenait la vie de cour, brillante et vide ; la noblesse, exclue du gouvernement de l’État, n’avait plus d’autre affaire que de se montrer au roi, et de faire la cour aux dames. […] Les grandes fortunes poétiques ne pouvaient guère se faire qu’au théâtre ; notre débutant commence à travailler pour les comédiens410. […] Au moment où il commence, toutes les forces sont déjà convergentes et ramassées.

1422. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

En Italie, où les circonstances le firent aller très jeune, il apprit que « pour écrire comme il faut il fallait se proposer de bons exemples, et que les bons exemples étaient renfermés dans un certain cercle d’années, hors duquel il n’y avait rien qui ne fût ou dans l’imperfection de ce qui commence ou dans la corruption de ce qui vieillit. » Il vit là de curieux exemples de superstition classique : un gentilhomme vénitien qui, à son jour de naissance, avait coutume de brûler un exemplaire de Martial en l’honneur de Catulle ; un autre délicat, qui faisait voir à son fils, dans les Métamorphoses d’Ovide, le commencement de la décadence latine. […] Ce faste de mots signifie que le père Goulu avait commencé par être avocat, mais qu’au grand profit du public il avait renoncé à cette profession pour se faire feuillant. […] Le bon effet d’ailleurs était produit, et le mauvais commençait.

1423. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Où finit l’éloquence, où commence la poésie 66 ? […] Que sont des questions comme celles-ci : Pourquoi Homère a-t-il commencé le catalogue des vaisseaux par les Béotiens ? […] Cette immense mission que la philologie a remplie dans le développement de l’esprit moderne est loin d’être accomplie ; peut-être ne fait-elle que commencer.

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