Nous, nous n’avons pas une sensitive à la place de cœur ; nous ne prétendons pas faire un rempart de notre corps à Thalie, et Melpomène nous impose peu ! […] Mon cousin demeurait le cœur très pris. […] Par exemple, on trouve tout à fait invraisemblable ce coup de cœur d’un tout jeune homme pour une femme de trente-quatre à trente-cinq ans. […] À propos de la phrase « J’en ferais mon cœur », un critique théâtral disait hier que c’était un propos de soubrette d’il y a cent ans. […] C’est un petit proverbe spirituel, mais dont l’esprit a un peu trop la bouche en cœur.
Je vous salue et vous embrasse de tout mon cœur. […] Je vous embrasse de tout mon cœur. […] Quelle satisfaction de régner sur le cœur des hommes ! […] Je vous salue et vous embrasse de tout mon cœur. […] Je vous salue et vous embrasse de tout mon cœur.
Cher au cœur anglais est un beau combat, bien soutenu. […] La tendresse du cœur anglais étonne par sa douce violence. […] Le cœur était aussi doux et aussi clément que la tête était vive et emportée. […] Son cœur est trop plein pour que l’amour puisse y trouver une grande place. […] Aimez-vous la danse et le chant, vous pouvez vous en donner à cœur joie.
Ou, si l’on veut, il est entré dans le laboratoire, dans une salle d’anatomie ; il s’est mis à la table de dissection, et sous une lampe à la Rembrandt, armé du scalpel, il a procédé à la préparation de son sujet, étudiant à fond et nous étalant sans pitié, dans son hypertrophie ou avec son polype, le viscère du cœur. […] Il fera dire, par exemple, à Adolphe, racontant et définissant ses rapports avec son père, ce père qui était timide même avec son fils : Je ne savais pas alors ce que c’était que la timidité, cette souffrance intérieure qui nous poursuit jusque dans l’âge le plus avancé, qui refoule sur notre cœur les impressions les plus profondes, qui glace nos paroles, qui dénature dans notre bouche tout ce que nous essayons de dire, et ne nous permet de nous exprimer que par des mots vagues ou une ironie plus ou moins amère, comme si nous voulions nous venger sur nos sentiments mêmes de la douleur que nous éprouvons à ne pouvoir les faire connaître. […] Sa tristesse et sa distraction se dissipèrent : elle ne résista plus au charme secret que répandait dans son âme la vue du bonheur que je lui devais ; et quand nous sortîmes de table, nos cœurs étaient d’intelligence comme si nous n’avions jamais été séparés. […] Et Roger que ce nous négligemment jeté a déjà mordu au cœur, et que bouleverse la seule attente, se met à décrire le conflit fiévreux de sentiments contraires, de terreurs, d’espoirs confus et d’amertumes qui lui bouillonnaient dans le cerveau : Mais ce n’était rien auprès de ce que je devais éprouver à cette table trop étroite où, sous les nappes de clarté qui s’échappaient des globes des lampes, nul convive ne pouvait dérober à personne les pensées qui plissaient son front. […] ne daignant même pas pénétrer jusqu’au cœur les sujets oiseux que j’avais imprudemment choisis, mais qu’il me condamnait maintenant à poursuivre, comme s’ils eussent été les seuls qu’il jugeât dignes de moi.
Il est impossible après cela de ne pas être persuadé que Mme Récamier était une personne distinguée par l’esprit presque autant que par le cœur. […] Tout ce que j’en ai lu autrefois (car j’ai dû cette lecture à sa gracieuse confiance), en introduisant plus avant dans le cœur des deux amies et en ouvrant des jours sur les orages qui les agitaient alors, était de nature à faire honneur à toutes deux. […] Mais il est assez, depuis Ariane et Didon jusqu’à Mlle de Lespinasse et au-delà, — bien assez de lamentables victimes d’une passion délirante et sacrée : laissons sous sa couronne pure une figure unique, la plus savante des vierges dans l’art de dompter et d’apprivoiser les cœurs. […] On m’arracherait plutôt le cœur que le souvenir de vous avoir tant et si longtemps aimée. » M. de Chateaubriand a jeté une fois à son adresse, en un jour de mauvaise humeur, le mot de médiocrité : les lettres de M. de Laval nous montrent un homme d’une politesse, d’une sociabilité parfaites, et dont le cœur n’était pas médiocre à sentir l’amitié.
J’ai sous les yeux de jolies vignettes sorties du facile et spirituel crayon de Tony Johannot ; c’est le côté comique et gai, uniquement, qui est rendu, mais la dignité du héros, ce sentiment de respect sympathique qu’il inspire jusque dans sa folie, cette imagination hautaine qui n’était que hors de propos, qui eût trouvé sans doute son emploi héroïque en d’autres âges, et, comme on l’a très-bien nommée, « cette grandesse de son esprit et cette chevalerie de son cœur », qu’il sut conserver à travers ses plus malencontreuses aventures et qu’il rapporta intactes jusque sur son lit de mort, cela manque tout à fait dans cette suite agréable où l’on n’a l’idée que d’une triste et piteuse figure, et c’est au contraire ce que M. […] Don Quichotte n’est déchu que par la raison ; il est entier par le cœur, par la hauteur des visées et des sentiments. […] Quoi qu’il en soit de ce dernier projet qu’on lui a prêté et par où il eût renouvelé Spartacus, il fit preuve, durant cette longue captivité, des plus hautes qualités viriles qui imprimèrent une admiration reconnaissante au cœur de ses compagnons et qui inspirèrent du respect à ses maîtres. […] Si le temps me le permettait, je vous dirais à présent quelqu’une des choses que fit ce soldat ; cela suffirait pour vous intéresser et pour vous surprendre bien plus assurément que le récit de mon histoire. » C’est dommage que le compagnon n’ait pas cédé à la tentation et ne nous ait pas donné toute l’histoire ; mais, certes, ce n’était pas trop d’orgueil ni de vanité à Cervantes que de jeter ainsi sa signature et de profiler sa silhouette au cœur de son œuvre. […] Je le soupçonnerai, si l’on veut, d’avoir eu une ou deux qualités de trop pour la pratique de la vie, trop de franchise, par exemple, d’ouverture ou de hauteur de cœur, trop de confiance en soi ou dans les autres.
Aalis tôt se leva — Bonjour ait qui mon cœur a — Beau se vêtit et para, Dessous l’autnoie. — Bonjour ait qui mon cœur a, N’est avec moi. […] À la fin du xie siècle se forma l’art des troubadours70 : art subtil et savant, plus charmant que fort, plus personnel et plus passionné au début, plus large aussi et embrassant dans la variété de ses genres la diversité des objets de l’activité et des passions humaines, puis de plus en plus restreint au culte de la femme, à l’expression de l’amour, et dans l’amour de plus en plus affranchi des particularités du tempérament individuel, soustrait aux violences de la passion, aux inégalités du cœur, de plus en plus soumis à l’intelligence fine et raisonneuse, et encadrant dans des rythmes toujours divers des lieux communs toujours les mêmes. […] Aussi, à l’ordinaire, nos amants resteront bien loin des ardeurs qui échauffent chaque ligne de l’Imitation : leur dame ne sera que l’idée de la dame, leur passion ne sera que l’idée de la passion ; tout se passera dans leur tête, en constructions abstraites, non dans leurs cœurs en vivantes émotions. […] La nécessité à laquelle la poésie ne peut se soustraire d’être forme et mouvement, projette dans le désert de cette poésie où ni la nature ni la vie ne pénètrent, tout un peuple d’abstractions qui ont charge d’imiter les formes de la nature et le mouvement de la vie : Prix, Soulas, Franchise, Merci, Doux-Semblant, Orgueil viennent s’ébattre et combattre sur le terrain où jadis les Catulle et les Properce se montraient eux-mêmes, jetant les cris de leurs âmes blessées et montraient leurs Lesbia et leurs Cintia, non des idées de femmes, mais de vrais cœurs et de vrais tempéraments de femmes.
Sous ce titre de Raphaël, M. de Lamartine a détaché de ses Confidences l’événement le plus considérable de sa jeunesse, ce grand événement de cœur qu’on n’a qu’une fois, et qui, dans la sphère de la sensibilité et de la passion, domine toute une vie. […] Ces pages de Raphaël renferment, en effet, plus de jolies choses qu’il n’en faut pour séduire, à une première lecture, des esprits et des cœurs qui portent en eux la facilité de l’admiration, et qui ne cherchent qu’un prétexte pour être charmés. […] Pour moi qui, en qualité de critique, suis de ce lendemain plus que je ne veux, je me demande, après avoir lu Raphaël non pas s’il y a assez de beautés pour nous toucher çà et là et pour ravir les jeunes cœurs avides et qui dévorent tout ; mais je me demande si les esprits devenus avec l’âge plus délicats et plus difficiles, ceux qui portent en eux le sentiment de la perfection, ou qui seulement ont le besoin du naturel jusque dans l’idéal, ne sont pas arrêtés à tout moment et ne trouvent pas, à cette lecture, plus de souffrance de goût que de jouissance de cœur et d’émotion véritable. […] Qu’on relise la pièce, ou plutôt qu’on se la redise par cœur un moment, et qu’on se demande si ce simple cri, ce vague et profond appel ne rend pas mieux la sincérité du sentiment que de venir nous dire : Nous visitâmes ainsi successivement ensemble toutes les anses, toutes les vagues, tous les sables du lac, toutes les cimes, toutes les croupes, toutes les gorges, toutes les vallées secrètes, toutes les grottes, toutes les cascades encaissées dans les fissures des rochers de la Savoie.
Il était difficile de ne pas dire un mot tout d’abord de ce qu’on a sur le cœur : mais venons vite au savant et pacifique ouvrage auquel M. de Rémusat s’est consacré tout entier, sans sortir de son sujet un seul moment. […] L’âge des passions et des séductions le prenait insensiblement ; sa mère mourut, et avec, elle il perdit ce qui alors le retenait le plus : « Elle morte, dit le biographe primitif, tout aussitôt le vaisseau de son cœur, comme s’il avait perdu son ancre, se laissa aller presque entièrement au courant du siècle. » Mais Dieu qui avait sur lui des desseins, de peur qu’il ne s’abandonnât à une paix mortelle et trompeuse, lui suscita une guerre intestine pleine de troubles. […] Il excellait à toucher, à gagner les cœurs ; il avait l’attrait. […] Rempli au-dedans de la lumière pénétrante de la sagesse, il savait, dit-on, si sûrement discerner les mœurs des personnes de tout sexe et de tout âge, que, lorsqu’il en discourait ensuite, il semblait, en l’écoutant, qu’on se sentait révéler les secrets de son propre cœur. […] Et il ajoute dans une note, en développant un peu la pensée de Descartes : « Il faut avouer que tous ces raisonnements abstraits sont assez inutiles, puisque la plupart des têtes ne les comprennent pas. » Il est heureux, au point de vue religieux et moral, que la croyance en Dieu trouve des appuis plus naturels et plus sentis dans le cœur de l’homme.
Si vous n’avez ces sentiments dans le cœur, êtes-vous digne de peindre les grands hommes ? […] Mais si un peuple a des mœurs frivoles et légères ; si, au lieu de cette sensibilité profonde qui arrête l’âme et la fixe sur les objets, il n’a qu’une espèce d’inquiétude active qui se répande sur tout sans s’attacher à rien ; si, à force d’être sociable, il devient tous les jours moins sensible ; si tous les caractères originaux disparaissent pour prendre une teinte uniforme et de convention ; si le besoin de plaire, la crainte d’offenser, et cette existence d’opinion qui aujourd’hui est presque la seule, étouffe ou réprime tous les mouvements de l’âme ; si on n’ose ni aimer, ni haïr, ni admirer, ni s’indigner d’après son cœur ; si chacun par devoir est élégant, poli et glacé ; si les femmes même perdent tous les jours de leur véritable empire ; si, à cette sensibilité ardente et généreuse qu’elles ont droit d’inspirer, on substitue un sentiment vil et faible ; si les événements heureux ou malheureux ne sont qu’un objet de conversation, et jamais de sentiment ; si le vide des grands intérêts rétrécit l’âme, et l’accoutume à donner un grand prix aux petites choses, que deviendra l’éloquence chez un pareil peuple ? […] La flatterie, dans tous les siècles, l’a bannie des cours ; la mollesse de nos mœurs la bannit de nos sociétés ; l’effroi la repousse de nos cœurs quand elle y veut descendre. […] qu’elle ait un asile dans vos ouvrages ; que chacun de vous fasse le serment de ne jamais flatter, de ne jamais tromper ; avant de louer un homme, interrogez sa vie ; avant de louer la puissance, interrogez votre cœur ; si vous espérez, si vous craignez, vous serez vils. […] Non, le génie n’est pas fait pour trafiquer du mensonge avec la fortune ; il a dans son cœur je ne sais quoi qui s’indigne d’une faiblesse, et sa grandeur ne peut s’avilir sans remords.
Aussi ses Lettres de la Marquise de ***, les Egaremens du cœur & de l’esprit, sont-ils mieux écrits & plus agréables que ses autres Romans. L’Auteur y développe avec art les plus secrets ressorts des passions ; tous les mouvemens d’un cœur entraîné par la tendresse y sont peints avec naturel, intérêt, & variété.
« Né, dit-il, avec un esprit vif, élevé, entreprenant, une conception facile, une mémoire sûre, un génie subtil & délié, beaucoup de facilité à s’exprimer, un cœur faux & dissimulé, une ambition sans bornes, il se donna tout entier à l’étude, en sorte qu’il devint bon Grammairien, meilleur Rhétoricien, excellent Humaniste. Il employoit les jours & les nuits à la lecture ; il savoit par cœur Titre-Live, Ciceron, Valere-Maxime, & Séneque.
Mais qui sondera jamais le mystère d’un cœur capable de bien aimer ? […] Il l’emporte, en effet… Cette honnête fin de Gil Blas est une vérité du cœur humain. […] tant ils se présentaient avec cet air de franchise qui d’abord vous gagne le cœur ! […] J’applaudis de tout cœur au sentiment profond d’honnêteté qui l’a inspirée. […] Un cœur brisé ne s’avise pas qu’il puisse être compté pour quelque chose au regard d’eux.