L’aiguille change de chiffre sur le cadran des temps, mais c’est toujours le même cadran. […] Et à quelle mesure, dirons-nous aux partisans nombreux de ce sophisme, à quel degré du thermomètre moral reconnaîtrez-vous que l’immoralité change de nature, et que ce qui était crime dans le petit nombre devient moralité dans le grand nombre ? […] il faudrait pour cela que le monde fût immobile, et le monde change à tout instant.
VIII On peut changer de devoirs dans la vie, selon le temps, qui commande rudement aux vivants d’autres destinées qui sont des devoirs aussi, mais il ne faut pas répudier notre destinée initiale. […] « Selon moi, le voici. » XI Alors, usant largement de l’attention passionnée qu’ils accordaient à ma personne et à mes paroles, je leur démontrai, avec une énergique sincérité, que personne n’avait le secret de l’organisation du travail, ni d’une organisation de fond en comble, d’une organisation parfaite de la société, dite socialisme, où il n’y aurait plus ni inégalité, ni injustice, ni luxe, ni misère ; qu’une telle société ne serait plus la terre, mais le paradis ; que tout le monde s’y reposerait dans un repos si parfait et si doux que le mouvement même y cesserait à l’instant, car personne n’aurait le désir de respirer seulement un peu plus d’air que son voisin ; que ce ne serait plus la vie, mais la mort ; que l’égalité des biens était un rêve tellement absurde dans notre condition humaine que, lors même qu’on viendrait à partager à parts égales le matin, il faudrait recommencer le partage le soir, car les conditions auraient changé dans la journée par la vertu ou le vice, la maladie ou la santé, le nombre des vieillards ou des enfants survenus dans la famille, le talent ou l’ignorance, la diligence ou la paresse de chaque partageur dans la communauté, à moins qu’on n’adoptât l’égalité des salaires pour tous les salariés, laborieux ou paresseux, méritant ou ne méritant pas leur pain ; que le repos et la débauche vivraient aux dépens du travail et de la vertu, formule révoltante, quoique évangélique, de M. […] « À qui change en blasphème un serment effacé !
Me prévalant donc du privilège que je possède, en qualité de cardinal de la sainte Église romaine, de pouvoir tester sur simple feuille, profitant aussi de l’indult que Sa Sainteté le pape Pie VII m’a communiqué par bref, maintenant que je suis sain d’esprit et de corps, je fais mon dernier testament (à moins que je ne me décide à le changer en un autre postérieur, dans le courant de la vie qu’il plaira encore à Dieu de m’accorder), avec l’expresse déclaration que toutes les autres feuilles de même date ou de date postérieure au testament, écrites de ma main et signées par moi, et contenant une disposition quelconque à exécuter après ma mort, font partie intégrante de mon testament. […] L’âge des sens change avec les années, l’âge de la physionomie ne change pas ; c’est l’âge de l’âme.
Le monde passe et change en passant, à chaque petit hasard industriel qui apprend à coudre sans dé et sans main ou à faire un nœud servant de tête à un clou ou de tête à une épingle. […] C’était le torrent de l’Ardèche changé en fleuve et en larmes à la vue de l’enfant image de son père absent. […] Sa poésie alors change de ton et redevient légère et badine : qu’on en juge par la charmante pièce des Trois plaids d’union qui remplace un conte de Vallais des Trois Manoirs, et qui, s’il faut tout dire, la dépasse encore en agrément.
Il y avait de ce côté de grandes portes cochères, toujours fermées, sur lesquelles nous tracions nos figures et nos calculs avec de la craie ; les traces s’en voient peut-être encore, car ces portes appartenaient à de grands couvents, et, dans ces sortes de maisons, l’on ne change jamais rien. […] « Je l’ai vu changer bien des fois, me dit-elle. […] Plus tard, les rôles furent bien changés ; mais l’hôpital continua de recevoir toute sorte d’épaves.
Puis, sous une réflexion soudaine, le beau rêve est changé : ces âges délicieux, oui, ils sont lointains, désormais finis. […] L’amour a fleuri en eux et il a changé pour eux toute chose. […] Comment continuer et mener à bonne fin l’entreprise sans en changer complètement la tendance ?
Alors il arrivera, selon les circonstances, ou bien qu’elles changeront d’une manière marquée le patron de vagues stationnaires, ou qu’elles ne le modifieront que très légèrement. […] Mais ce qui prouve que l’objet a bien été en réalité choisi, c’est que si les conditions changent, il ne satisfait plus les impulsions de l’animal ; cet objet est rejeté et un autre cherché à sa place. […] Et l’habitant de Saturne répond : « Soixante-douze, mais tous les jours nous nous lamentons d’en avoir si peu. » L’Européen a si bien appris à se contenter de cinq sens, qu’il regarde comme une absurdité, d’essayer d’en changer ou d’en augmenter le nombre.
Sa physionomie est toute changée. […] Grand déchirement, grand changement dans notre vie, et qui nous semble, je ne sais pourquoi, une de ces coupures solennelles de l’existence où, comme dit Byron, les destins changent de chevaux. […] Le public… trois ou quatre hommes, pas plus, tous les trente ans, lui retournent ses catéchismes du beau, lui changent, du tout au tout, ses goûts de littérature et d’art, et font adorer à la génération qui s’élève ce que la génération précédente réputait exécrable.
Ils ont plus de véritables beautés les uns que les autres ; ils rendent les ouvrages plus ou moins estimables, quoiqu’ils n’en changent pas la nature. […] Il faudra changer la critique ; et en condamnant celles d’Homere et de Virgile, comme trop simples, proposer les deux autres, comme le modéle de la pompe qui convient à l’ode. […] J’ai pris encore en quelqu’autre endroit la liberté de changer le tour et la pensée d’Horace, pour un sens qui m’a paru plus agréable.
Le saint évêque parla sur ce sujet d’une manière si vive et si touchante, qu’il changea la haine et l’aversion qu’on avait pour Eutrope en compassion, et fit fondre en larmes tout son auditoire. […] Nous ressemblons à des voleurs qui changent et qui ornent ridiculement les habits qu’ils ont dérobés, de peur qu’on ne les reconnaisse. […] » Quoique le roi ne soit pas votre souverain, leur écrivait M. de Colbert, il veut être votre bienfaiteur ; il m’a commandé de vous envoyer la lettre de change ci jointe, comme un gage de son estime.
Vos héros, gens très singuliers, et fort peu historiques, grâce à vos changements de temps et de lieu, changent également de caractère. […] Seulement, par égard pour soi-même, il faut en changer le moins souvent que l’on peut ; car enfin je crains qu’en vous rendant aujourd’hui le coryphée d’une ardente opposition, vous ne fassiez dire de vous ce qu’un homme d’esprit disait de La Harpe lors de sa conversion. […] Vous avez changé tout cela, je vous en félicite ; pour peu que l’on vous imite, et pour peu que chaque auteur se croie assez de talent pour faire l’éducation d’un parterre, MM. les comédiens qui paraissent être de votre avis en tout, à force d’avoir des publics, finiront par n’en plus avoir du tout.
Croiront-ils que cette modiste de style pour le style a des phrases attifées comme celles-ci : « L’inexpérience et le faux zèle ont pu vouloir changer tout cela, mais le changement lui-même était un essai qui ne saurait durer longtemps. — Un souffle d’Athènes pouvait encore animer en la réglant (un souffle qui règle !) […] non, il n’y en a pas, car on ne change pas de nature avec le sujet de ses livres. […] On n’en change pas dans un dernier livre, quand on est à l’extrémité de la vie.
Rien n’eût été plus simple que de constater tout de suite que l’expression équation ne change pas quand on fait subir la transformation de Lorentz aux termes qui la composent. […] Fait pour établir des lois, c’est-à-dire pour extraire du flux changeant des choses certaines relations qui ne changent pas, notre entendement est naturellement porté à ne voir qu’elles ; elles seules existent pour lui ; il accomplit donc sa fonction, il répond à sa destination en se plaçant hors du temps qui coule et qui dure. […] Nous ne changerons rien au résultat, et nous simplifierons notre exposition, en supposant que l’espace des systèmes S et S′ est réduit à une dimension unique, à une ligne droite, et que l’observateur en S′, ayant une forme vermiculaire, habite une portion de cette ligne.