/ 1531
429. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Vous n’aurez plus désormais à m’interroger sur de nouveaux voyages : car la nature est immuable et les nuages blancs sont éternels. » — L’idée du Nirvana intervient quelquefois dans les poésies chinoises, comme le crâne dans les festins antiques, pour exciter l’homme à jouir de son jour ; mais alors l’ivresse qu’elle inspire n’a rien de la gaieté vive qui pétille, au souvenir de la mort, dans la coupe ciselée d’Horace ; c’est avec une résignation narcotique que les philosophes du Fleuve-Jaune endorment leur âme, en buvant l’oubli. — « Combien, — dit Litaï-Pé dans la Chanson du Chagrin, — pourra durer, pour nous, la possession de l’or et du jade ?  […] Il nous est impossible, malgré le succès, la vogue et les dix mille francs de l’Académie, d’admirer cette comédie à cravate blanche et en lunettes d’or, qui met en vers la prose de la vie, et professe l’enthousiasme de la médiocrité. […] Ce poignard de fer blanc, levé sur une tête si haute, luit faux et n’effraye pas.

430. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Le voici qui arrive, cravaté et ganté de blanc, faire sa visite officielle. […] Il fait bonne mine à cette révélation fâcheuse, plaint l’honnête femme si fatalement dévoyée, reconnaît combien elle est excusable, proteste de son inaltérable respect ; mais les gants blancs qu’il ôte machinalement de ses doigts, laissent clairement entendre, par une pantomime expressive, qu’il retire en même temps sa demande. […] Rien de touchant et même d’imposant comme cette mère en cheveux blancs se confessant à son fils.

431. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Sachez donc que mistress Clarkson, quoique plus blanche que la blanche hermine, est une femme de couleur, fille d’une esclave qu’a remarquée son maître, « née de cette remarque », et vendue par son tendre père au marché de la Nouvelle-Orléans. Les enchères de ce bazar de chair humaine l’ont séparée de sa mère, qui lui a fait jurer haine aux blancs, et jamais serment ne fut mieux tenu.

432. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

Par exemple : Les hommes qui auront toujours vécu sans reproche, porteront une écharpe blanche à soixante ans. […] Un homme de l’écharpe blanche ne peut être condamné qu’à l’exil. […] Son grand gilet blanc se fermait sur une culotte gris-tendre, et il avait souvent un œillet rouge à la boutonnière.

433. (1913) La Fontaine « III. Éducation de son esprit. Sa philosophie  Sa morale. »

Ce sont les plus forts, c’est le plus fort, et après lui ceux qui sont les plus forts, qui gouvernent et qui ont le droit pour eux, et Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. […] Il ne faut jamais déclarer son opinion et il faut, selon les gens, être noir ou blanc. […] Mais le chevreau, qui était très intelligent, s’est avisé que deux sûretés valent mieux qu’une, et il a demandé au loup patte blanche.

434. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

Les Grecs et les Troyens acharnés qui se disputent la muraille du retranchement, les uns sans réussir à la forcer tout entière, les autres sans pouvoir décidément la ressaisir, ce sont « deux hommes qui disputent entre eux sur les confins d’une pièce de terre, tenant chacun la toise à la main, et ne pouvant, dans un petit espace, tomber d’accord sur l’égale mesure. » Les deux Ajax qui, ramassés l’un contre l’autre, soutiennent tout le poids de la défense, ce sont « deux bœufs noirâtres qui, dans une jachère, tirent d’un courage égal l’épaisse charrue : la sueur à flots leur ruisselle du front à la base des cornes, et le même joug poli les rassemble, creusant à fond et poussant à bout leur sillon. » Ailleurs, à un moment où les Troyens qui fuyaient s’arrêtent, se retournent soudainement à la voix d’Hector, et où les deux armées s’entre-choquent dans la poussière : « Comme quand les vents emportent çà et là les pailles à travers les aires sacrées où vannent les vanneurs, tandis que la blonde Cérès sépare, à leur souffle empressé, le grain d’avec sa dépouille légère, on voit tout alentour les paillers blanchir : de même en ce moment les Grecs deviennent tout blancs de la poussière que soulèvent du sol les pieds des chevaux et qui monte au dôme d’airain du ciel immense. » Voilà bien le contraste plein de fraîcheur au sein de la ressemblance la plus fidèle. […] Sa Junon aux blanches épaules se sent un peu trop de la nudité moderne.

435. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

J’imagine qu’il regarde une taille penchée, une boucle de cheveux qui flotte, une main blanche qui arrange négligemment un pli de la robe ; c’en est assez pour remplir sa journée de rêveries. […] Je lui aurais représenté la faiblesse du personnage, et je lui aurais dit que son très-humble serviteur était incapable de résister à une fille de quinze ans, qui a les yeux beaux, la peau délicate et blanche, les traits du visage d’un agrément infini, une bouche et des regards !

436. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Journal de la campagne de Russie en 1812, par M. de Fezensac, lieutenant général. (1849.) » pp. 260-274

« Un cheval blanc, dit M. de Fezensac, que nous montions à poil les uns après les autres, nous fut d’un grand secours. » Ce cheval blanc que chacun monte à poil à son tour est le dernier trait du tableau, et il le faut opposer à cet autre spectacle de 500 000 hommes franchissant orgueilleusement le Niémen six mois auparavant.

437. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXVI. La sœur Emmerich »

Ces visions, qui ne sont jamais que l’entre-deux des lignes de l’Évangile, écrit par une main inspirée ; que les blancs remplis du Livre divin, ont, comme nous l’avons dit, trois parties distribuées maintenant en trois ouvrages : — la Vie de la Vierge, — la Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, — et le Récit de sa Passion. […] III En effet, quoi de plus vague et de plus incertain que le terrain sur lequel elle nous bâtit, avec cette puissance de poëte que lui envieraient les plus grands, le monde au sein duquel elle nous fait vivre, puisque je l’ai dit, ce terrain, c’est le blanc laissé par les historiens entre les lignes de l’histoire… ?

438. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note II. Sur l’hallucination progressive avec intégrité de la raison » pp. 396-399

Cette main était blanche, fuselée, potelée, d’un galbé ravissant, ayant aux articulations de petites fossettes sur les premières phalanges et sans qu’on y pût distinguer de duvet, revêtue vers le poignet d’une auréole très mince de lumière blonde frisante qui la rendait vivante comme pas une.

439. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blémont, Émile (1839-1927) »

» Puis, lorsqu’au souffle de la nuit Toutes s’en retournent chez elles, La lune aux blanches étincelles Sur les flots clairs les reconduit.

440. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bouilhet, Louis (1821-1869) »

[Revue blanche (25 avril 1899).]

441. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Courteline, Georges (1858-1929) »

[Revue blanche (1er mars 1895).]

/ 1531