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422. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre premier. Que le Christianisme a changé les rapports des passions en changeant les bases du vice et de la vertu. »

Chez les hommes de l’antiquité, l’avenir des sentiments ne passait pas le tombeau, où il venait faire naufrage.

423. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IV. Si les divinités du paganisme ont poétiquement la supériorité sur les divinités chrétiennes. »

Le Dieu qui régit les mondes, qui crée l’univers et la lumière, qui embrasse et comprend tous les temps, qui lit dans les plus secrets replis du cœur humain : ce Dieu peut-il être comparé à un dieu qui se promène sur un char, qui habite un palais d’or sur une montagne, et qui ne prévoit pas même clairement l’avenir ?

424. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre VI. Observations philologiques, qui serviront à la découverte de véritable Homère » pp. 274-277

. — Les mêmes Pisistratides ordonnèrent qu’à l’avenir ces poèmes seraient chantés par les rapsodes dans la fête des Panathénées (Cicéron, De naturâ deorum ; Élien). — 6.

425. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

* * * J’ai peur de l’avenir d’un siècle où tout le monde voudra avoir une carrière de vanité et de bruit. […] Il a ramassé toute l’Italie en trois mois : les tableaux, les paysages, la société, — cette société si impénétrable ; enfin le passé, le présent, l’avenir. […] — L’infirmité du bonheur de l’homme est faite de son sentiment du passé et de l’avenir. […] C’était la chambre d’un ami, d’un élève en médecine, d’un interne d’hôpital d’enfants, lequel s’était voué à des recherches remontant des enfants aux familles, un homme du plus grand avenir, mort à Montpellier à vingt-cinq ans. […] Et comme de choses qui lui font peur et qui lui ont laissé une impression tourmentante, il nous parle de tous les sentiments mauvais, déchaînés contre nous, et, en causant de cela, il se lève de ce vieillard moribond et qui a vu 93, comme une épouvante de l’envie de ces temps-ci et de l’avenir de haines germant dans cette tourbe des lettres, — et qui l’étonne comme une fermentation mauvaise, jusqu’ici sans exemple : « Ah !

426. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

L’Avenir de l’Intelligence, Fontemoing, 1905. — Robert de Souza : La Poésie Populaire et le Lyrisme sentimental. […] 1902, in-18. — L’Enfant à la Balustrade, Calmann-Lévy, 1903. — Le Bel Avenir, id. […] — Gil Blas (1894). — L’Avenir du Tonkin (1904). […] Maurras, L’Avenir de l’intelligence, Fontemoing, 1905. — J.  […] À consulter. — Charles Maurras. — L’Avenir de l’intelligence, Fontemoing, 1905, in-16. — J. 

427. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Rien ne s’est fait, rien ne se fera à l’avenir sans eux. […] Une ère nouvelle commence ; je suis de ceux qui ont foi dans l’avenir ! […] C’est une question que l’avenir seul peut se charger de résoudre. […] Il dit à celle-ci : l’avenir t’appartient ; mais si ton temps n’est pas encore arrivé, la légitime noblesse est encore celle de la naissance, parce qu’elle vient des œuvres de l’épée. […] Presque tout cela se trompe et manque par plus d’un endroit ; mais tout cela s’agite, tout cela s’essaye, et de ce mouvement, de cette agitation, de ces tâtonnements sortira l’avenir.

428. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Parce qu’il est, comme dit Nietzsche, « le chantre de l’âme ivre de jeunesse et d’avenir ». […] Comment pourrait-elle avoir beaucoup devant soi, avoir de l’avenir ? […] Camille Saint-Saëns. — Sur l’avenir de la musique : mots de Gœthe et de Mendelssohn. […] La question de son avenir a tourmenté vainement bien des esprits. […] Nouvelle Revue, novembre 1879. — Le Passé, le Présent et l’Avenir de la musique, lecture faite à l’Institut le 25 octobre 1884.

429. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

Élu membre de l’Assemblée constituante, il avait déserté à propos, mais avec ménagement, les opinions et les croyances ruinées, pour passer au parti de la force et de l’avenir. […] Votre force s’augmentera dans le présent de toute la foi que le pouvoir héréditaire inspirera au monde dans votre avenir. » M. de Talleyrand, pilote plus exercé aussi aux pronostics de l’opinion publique en France, croyait plus que Bonaparte lui-même à la prostration facile des hommes et des choses ; il savait combien la France politique est complaisante aux événements, et combien le lendemain d’un coup d’État ressemble peu à la veille. […] Où était pour un tel homme, courtisan et grand seigneur prévoyant par excellence, la nécessité de jeter ce sang de Bourbon entre l’avenir et lui, et de se rendre à jamais impardonnable par une dynastie dont le retour possible était plus probable alors que jamais ? […] Quand Napoléon voulait penser, et non brutaliser l’Europe, il appelait encore de temps en temps Talleyrand, le seul homme qui portât dans sa tête une tradition, un système, un avenir. […] Ce prince, d’une habileté très inférieure à celle du ministre, était l’héritier présomptif des fautes ou des malheurs de la Restauration : héritier très légitime, s’il avait su attendre et recevoir de l’avenir ce que la nature des choses lui promettait ; héritier très équivoque, si sa dynastie prématurée expulsait du trône deux générations de sa famille et un enfant innocent de ses calamités.

430. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Que celui qui a la foi en une durée future jouisse de son bonheur en silence, et qu’il ne se trace pas déjà des tableaux de cet avenir. […] Vous savez avec quelle joie j’accueille toutes les améliorations que l’avenir nous fait entrevoir. […] Mais aussi, par cette sévère modération en toutes choses, l’empire chinois s’est maintenu depuis des siècles, et par elle il se maintiendra dans l’avenir. — J’ai trouvé dans ce roman chinois un contraste bien curieux avec les chansons de Béranger, qui ont presque toujours pour fond une idée immorale et libertine, et qui par là me seraient très antipathiques, si ces sujets, traités par un aussi grand talent que Béranger, ne devenaient pas supportables, et même attrayants. […] Nous viendrons à l’avenir plus souvent ici. […] Cet article, consacré à la critique des Odes et Ballades, tout en saluant le génie qui éclate dans maint passage, indique avec une finesse prophétique quels sont les penchants dangereux contre lesquels le poète doit se mettre en garde pour l’avenir. — Dans le mois de novembre 1826, le Globe avait déjà extrait du troisième recueil des poésies de V. 

431. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

L’avenir lui appartient, après tout. […] Prométhée, le « Prévoyant », reste prophète sous ses chaînes, son rocher est un trépied fatidique d’où il surmonte l’avenir. […] Il plonge dans le passé et il domine l’avenir. […] Elle lance vers l’avenir des traits d’une direction si étrange, qu’on dirait qu’ils mettront des siècles pour arriver à leur but. […] Tous couvant des secrets terribles, déclarant leur fin prochaine aux puissances régnantes, sachant ce qui doit périr et ce qui doit naître, tourmentés de l’avenir qui s’agite en eux.

432. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Pour mieux jouir du présent, il ferme son oreille aux menaces de l’avenir. […] L’homme trompé qui pardonne a tort de pardonner, car il compromet par son indulgence l’avenir, qui trouverait une sauvegarde dans sa sévérité. […] Nous désirons que l’avenir démente nos prophéties, mais nous croyons sincèrement que nos craintes sont partagées par un grand nombre de lecteurs. […] Mais quel homme à trente-six ans désespère de l’avenir ? […] Qu’il persévère et marche avec courage dans la carrière où il est entré si heureusement ; l’avenir ne peut manquer de récompenser bientôt ses efforts.

433. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Suivons dans le passé la marche de ce développement : elle pourra éclairer pour nous l’avenir et le laisser entrevoir. […] Si l’on admet, et les faits nous y contraignent, que les sciences particulières se détachent d’elle une à une dans la suite des temps, à des intervalles trés-variables ; si l’on accorde que cette rupture se produit naturellement par l’accumulation des faits, le travail incessant de l’analyse et la nécessité de se spécialiser ; si l’on remarque enfin que la psychologie, chez quelques contemporains, est déjà presque indépendante, que la morale voudrait l’être, et que la logique n’est qu’une partie de la psychologie, on entrevoit pour un avenir plus ou moins lointain la possibilité de scissions nouvelles, et d’un nouvel appauvrissement de la philosophie, en apparence au moins. […] Universelle à l’origine, dans l’avenir elle sera universelle encore, mais d’une autre manière. […] Heine (de l’Allemagne), a dit du plus sec des métaphysiciens : « La lecture de Spinoza nous saisit comme l’aspect de la grande nature dans son calme vivant : c’est une forêt de pensées hautes comme le ciel, dont les cimes fleuries s’agitent en mouvements onduleux, tandis que leurs troncs inébranlables plongent leurs racines dans la terre éternelle : On sent dans ses écrits flotter un souffle qui vous émeut d’une manière indéfinissable : on croit respirer l’air de l’avenir. » Les métaphysiciens sont donc des poëtes qui ont pour but de reconstituer la synthèse du monde Ces grandes épopées cosmogoniques disparaîtront-elles ?

434. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

Dans les êtres vivants, pour un spectateur, tout se passe comme si l’avenir était un des facteurs du processus interne : l’être vivant agit pour causer un certain effet, qui est son bien, alors même qu’il ne connaît point ce bien et ne connaît pas sa propre action. L’être n’est plus seulement absorbé dans le présent et poussé par le passé : il fait l’avenir même sans le concevoir, par le besoin qu’il a de tel état qui n’est pas encore, par un certain nisus a fronte, non plus a tergo. C’est une perpétuelle génération de l’avenir par l’appétition, qui est tournée de ce côté alors même qu’elle l’ignore. […] Est mental tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, implique une lin sentie et voulue, fût-ce aveuglément ; est mental tout ce qui n’est pas indifférent à son propre état, mais tend à le maintenir ou à le changer, à l’accroître ou à le diminuer ; est mental tout ce qui enveloppe l’avenir pressenti dans le présent senti, avec un effort quelconque pour passer de l’un à l’autre.

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