Desmarest, une proposition formelle de Vêpres siciliennes contre les Anglais nous vint de Palerme. […] S’étant enfui à Jersey, il y attendait le vent pour regagner la flotte anglaise.
Le théâtre anglais souffre de la censure ? […] La manière anglaise a les sages lenteurs de l’évolution. […] Il eut alors l’intention, qu’il a réalisée très joliment, de réunir « le goût de chez nous à l’humour et à la moralité de nos voisins », dans une série de contes, Amours anglais : et les personnages sont des Anglais ; anglais, leurs sentiments ; et anglaises, leurs anecdotes. […] Ce n’est pas un pastiche des romans anglais : non pas ! Ce serait plutôt un mariage de l’âme anglaise et de l’esprit français.
Ainsi, nous appelons comédies de caractère les comédies de Molière, et c’est une appellation consacrée ; mais c’est aussi le roman de caractère que les Anglais admirent dans les romans de Richardson. […] Rien donc de plus naturel, dans un temps « où rien de considérable ne paraissait à Paris qui ne passât aussitôt la Manche », si les Anglais ont adopté Marianne. […] Heureux du moins si le besoin d’argent, dans cette première fougue de la liberté reconquise, plutôt encore que de la jeunesse, ne l’avait entraîné à rien de plus fâcheux qu’à composer ses longs romans, ou à traduire de l’anglais l’Histoire métallique des Pays-Bas ! […] Mais les seuls bibliographes ou faiseurs de dictionnaires connaissent aujourd’hui le titre des Mémoires d’un honnête homme ou du Monde moral, et il est même tel roman de Prévost dont ils ne peuvent dire si c’est une œuvre originale ou une traduction de l’anglais. […] On a déjà vu que le Pour et Contre, son journal, entre 1733 à 1740, n’eut pas de plus intéressant objet que cette diffusion en France de la littérature ou des mœurs anglaises, et, quand il cessa de paraître, nous avons de bons garants que ce fut cette nature d’informations que l’on en regretta le plus.
Ajoutez une pointe d’ironie, un peu de scepticisme et de désenchantement, comme chez quelques poètes anglais de notre siècle, comme dans l’Illusion de Jean Lahor.
Eugène Bazin, de Versailles, auteur d’un recueil intitulé Rayons , poète religieux, harmonieux, sincère, compatissant, qui ne maudit pas, qui joint à d’heureux échos de la poésie anglaise des accents qui sont bien à lui.
Jeudi 11 avril Une gouvernante anglaise, appartenant à la religion catholique, a quitté la maison Daudet, lorsqu’elle a appris que l’auteur de Lourdes, y était reçu. […] Ce qui avait contribué à sa mort, dit Lefèvre, c’est qu’au milieu de ces hommes en costume sombre, et ayant l’air un peu de pompiers, avec son uniforme rouge et sa culotte blanche, il avait l’air d’un général anglais. […] Il dit qu’il a été obligé de donner un coup de poing à un de ces chaleureux, qui s’était assis trop près de sa femme, pendant qu’il était entré chez un marchand de tabac, et il raconte qu’il a rencontré à Gibraltar des Anglaises qui se sont plaintes de n’avoir pu rester à Séville, à cause des attouchements cochonnes des hommes. […] Et alors cet homme, qui parle très mal le français, en sorte qu’il parle anglais, quand il s’anime, avait été de la plus grande éloquence, disant que cette prière lui revenait aux lèvres, toutes les fois qu’il avait vu un danger sur la mer, sur la terre, dans le ciel. […] » Jeudi 26 septembre L’homme d’affaires français ne veut rien risquer, tandis que l’homme d’affaires anglais, est bien plus aventureux.
Charles Chassé s’est adressé pour nous faire connaître la physionomie de Mallarmé, « professeur d’anglais ». […] Car Paul Verlaine fut aussi professeur d’anglais. […] A son retour en France, il chercha à tirer parti de ce qu’il avait appris d’anglais au cours de ses pérégrinations londoniennes. […] Jadis, ce qu’on appelait le bois avait été un parc à l’anglaise. […] Il s’agit du texte plus connu aujourd’hui sous le titre Les Mots anglais (Œuvres complètes II, Paris : Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2003, p. 937-1100).
Lerambert, homme distingué, des plus instruits, formé dès l’enfance aux meilleures études, initié à la littérature anglaise, a exprimé, dans un volume de Poésies, des sentiments personnels vrais et délicats, entremêlés d’imitations bien choisies de poètes étrangers.
Parigot démêle la part des influences anglaises et allemandes sur la formation de Dumas. […] À Byron, il n’emprunte guère qu’un masque, le satanisme : « Il a pris l’empreinte de ce curieux visage, plutôt que la mesure de cet esprit. » Goethe avait trop peu le don du théâtre pour lui fournir grand-chose et Manfred le dispensait de Werther, car le révolté anglais est autrement scénique que le révolté allemand.
À part des jugements sur la légitimité de la Révolution anglaise que toutes les croyances de mon âme m’empêchent d’accepter, même de la main respectée de Guizot, nul, je dois en convenir, ne fera mieux connaître jusque dans ses détails cette Révolution d’Angleterre, de tous les événements humains celui peut-être qui a le plus influé sur l’ensemble de sa pensée, à lui, et la direction de sa vie. […] Dieu était au fond des cœurs anglais, au plus épais de leurs péchés et de leurs crimes.
Excepté le vieux rabâchement de bigoterie, placé çà et là, comme la cassure dans un verre étoilé, et l’épithète de frénétique appliquée à saint Pie V, pas un mot qui, dans cette Histoire de Philippe II, sente son Américain ou son Anglais. […] Le descendant des fidèles husbands anglais devait se révolter contre les inventions de l’Allemand sans cœur, qui avait, comme Rousseau, épousé sa servante.
Il imitait tour à tour Homère et Chaucer, Théocrite et Spenser, les vieux poëtes anglais et les anciens poëtes arabes. Il animait tour à tour les petits événements réels de la vie anglaise et les grandes aventures fantastiques de la chevalerie éteinte. […] Ici, comme dans une Université anglaise, les fleurs montent le long des portiques, les vignes entourent les pieds des statues, les roses jonchent les allées de leurs pétales ; des touffes de laurier croissent autour des porches, les cours dressent leur architecture de marbre, bosselées de frises sculptées, parsemées d’urnes d’où pend la chevelure verte des plantes. […] C’est tout au plus si, par occasion, il s’est amusé çà et là à arranger quelque cottage vraiment anglais et moderne. […] Un Anglais qui entre dans la vie trouve sur toutes les grandes questions des réponses faites.
En Prusse comme en Russie, le parti anglais n’en restait pas moins très-puissant ; il comptait dans ses rangs tout ce qui entoure et domine les princes, la Noblesse, la Cour et les chefs de l’armée. […] Cet état de guerre, « qui contient et arrête les autres peuples, ouvrait au contraire au peuple anglais une sphère d’ambition sans limite et ne l’exposait presque à aucun péril. » Aussi il s’y était engagé avec tout le feu de la cupidité et de la passion. […] M. de Stein a fait faire des routes et planter plusieurs beaux arbres, ce qui donne à la campagne l’air d’un jardin anglais. » La jeune, et douce reine croyait que M. de Stein intriguait.