Disciple sérieux d’un des plus gracieux poëtes de notre ancienne jeunesse, d’Émile Deschamps, et, comme lui, rompu à l’art, maître achevé du rhythme, M. […] Le poëte, en effet, a vraiment à cœur de rapprocher les divers cultes qui lui sont chers, celui de son vieux maître Béranger, de son ancien catéchiste de première communiante, M. […] Des anciens poëtes, depuis longtemps célèbres, qui sont restés en vue ou qui reparaissent sur la scène, je ne dirai rien, ni de M. de Laprade, lequel, dit-on, reprend son vol vers les hauteurs et se renouvelle ; ni de M. […] Comment ne pas donner un souvenir amical et reconnaissant à un ancien et fidèle amateur, contemporain de nos jeunes années, M.
Sur les murs, des estampes et des lithographies : un portrait du poète enfant ; celui de sa mère en jupe à volants, dans l’épanouissement de la trentaine ; un Christ, peint par Germain Nouveau, d’après l’original de l’église de Saint-Géry d’Arras et, dans l’alcôve, une image ancienne, épave du luxe d’antan : une jeune fille de Greuze, pressant une tourterelle sur son sein nu ; mais ni ces enjolivures ni les fleurs en pots de la fenêtre n’arrivaient à masquer la détresse du logis. […] Verlaine n’avait conservé de sa librairie ancienne qu’un exemplaire original des Amours jaunes de Corbière, la Saison en Enfer de Rimbaud et les œuvres de Calderon. […] Il les copiait, en s’appliquant, avec une sorte de ferveur religieuse, sur son ancien cahier de chambrée où il avait collationné les refrains du régiment. […] Camille de Sainte-Croix, auquel avait échu la bonne fortune de posséder le manuscrit des Valentines, en avait commencé la publication en 1891 dans l’ancien journal La Bataille.
Il y avait aussi beaucoup d’illusions dans l’accueil que je faisais, en ces temps très anciens, aux idées socialistes de 1848. […] L’unité de croyance, c’est-à-dire le fanatisme, ne renaîtrait dans le monde qu’avec l’ignorance et la crédulité des anciens jours. […] L’effroyable dureté des procédés par lesquels les anciens États monarchiques obtenaient les sacrifices de l’individu deviendra impossible dans les États libres ; on ne se discipline pas soi-même. […] Je le dis franchement, je ne me figure pas comment on rebâtira, sans les anciens rêves, les assises d’une vie noble et heureuse.
Elle n’avait guère de monuments anciens, car jusqu’aux Asmonéens, les Juifs étaient restés étrangers à tous les arts ; Jean Hyrcan avait commencé à l’embellir, et Hérode le Grand en avait fait une des plus superbes villes de l’Orient. […] Le goût des anciens habitants de la Phénicie et de la Palestine pour les monuments monolithes taillés sur la roche vive, semblait revivre en ces singuliers tombeaux découpés dans le rocher, et où les ordres grecs sont si bizarrement appliqués à une architecture de troglodytes. […] Une pensée du moins que Jésus emporta de Jérusalem, et qui dès à présent paraît chez lui enracinée, c’est qu’il n’y a pas de pacte possible avec l’ancien culte juif. […] Il signifie seulement qu’en Jésus toutes les figures de l’Ancien Testament sont accomplies.
Ceux-là nous font passer en revue tous les modernes, & oublient les anciens comme s’ils n’avoient jamais été, ou qu’ils ne méritassent point qu’on fît d’eux quelque mention. […] La plûpart de nos anciens rimailleurs n’ont tiré de la trompette héroïque que des sons discordans. […] Le nombre en est immense, & nous en avons de recueils aussi volumineux que l’Histoire ancienne. […] NOs anciens Poëtes cultiverent ce genre de poésie ; mais aucun ne mérite d’être nommé. […] Mais ces petites taches n’empêchent point qu’il ne soit le premier parmi les modernes, & qu’il n’ait surpassé les anciens.
Il y appréciait tout naturellement d’abord son auteur, le plus grand peintre d’histoire, et cet examen le conduisait à marquer la différence de la société moderne à l’ancienne, l’amoindrissement qu’il n’hésitait pas à y voir dans les caractères et dans les âmes. […] Que cette Académie, qui avait bien voulu déjà accueillir de nous un autre opuscule55, reçoive ici tous nos anciens et nos nouveaux remerciements, aujourd’hui que nous ne sommes qu’éditeur.
En donnant de nouvelles bases à la morale, l’Évangile a modifié le caractère des nations, et créé en Europe des hommes tout différents des anciens par les opinions, les gouvernements, les coutumes, les usages, les sciences et les arts. […] Ainsi, après avoir balancé les avantages et les désavantages de l’histoire ancienne et moderne, il est temps de rappeler au lecteur que si les historiens de l’antiquité sont en général supérieurs aux nôtres, cette vérité souffre toutefois de grandes exceptions.
Ces effets n’ont point été inconnus des anciens ; ils élevaient des cirques sans masses pleines, pour laisser un libre accès aux illusions de la perspective. […] À Palmyre, le dattier fend les têtes d’homme et de lion qui soutiennent les chapiteaux du temple du Soleil ; le palmier remplace par sa colonne la colonne tombée, et le pêcher que les anciens consacraient à Harpocrate, s’élève dans la demeure du silence.
Et comme je me récriais à propos de l’audace de l’assertion : “Et l’Alsace, et la Lorraine seront à jamais perdues pour vous, reprit le comte, parce que les petits États s’en vont, et que la faveur est pour les grands, parce que vous ne vous doutez pas de ce que l’Allemagne, après sa consolidation et votre amoindrissement, deviendra comme puissance maritime, et quelle préférence auront, en ce temps d’intérêt matériel, vos anciens nationaux pour un grand pays riche, qui demandera beaucoup moins d’impôts que leur ancienne patrie.” » « Un autre fait, messieurs, que je vous demande la permission de citer. […] Je passerai des journées devant un bas-relief… Mais cela est d’un âge… Plus tard, il faut la vision philosophique des choses, c’est la seconde phase… Plus tard encore, et en dernier, il faut entrer dans la vie mystérieuse des choses, ce que les anciens appelaient arcana : les mystères des avenirs des êtres et des individus. » Et il me serre la main en me disant : « Réfléchissez à ce que je vous dis ? […] Le comte Pfeffel, un petit vieillard, ratatiné, séché, nerveux, bilieux, ironique, ayant quelque chose du physique d’un diable malingre ; le nonce du pape, Tagliani, un homme trapu, pileux, noir, charbonné, ayant quelque chose du physique d’un diable trop bien portant ; de Vaublanc, ancien chambellan et ancien ami du roi Louis ; un vieil émigré français, qui ne s’est jamais abaissé à parler allemand, très aimable, très sourd, très dix-huitième siècle ; un jeune officier dans l’armée bavaroise, fils du comte Poggi. […] La chambre même, avec le chevet de chêne du lit, la tache rouge du velours d’un livre de messe, une brindille de buis dans une poterie, sauvage, me donnaient tout à coup la pensée d’être introduit dans un cubiculum de l’ancienne Gaule, dans un primitif, grandiose, redoutable intérieur roman. […] Il fait faire le portrait de sa fille par un cirier, par un délicat sculpteur, qui a retrouvé les procédés anciens de l’art.
Né le 8 février 1551, en Saintonge, d’une mère qui mourut en le mettant au monde, et d’un père énergique qui l’éleva sans mollesse et sans ménagement, il fut appliqué de bonne heure aux lettres et langues anciennes, et en même temps on l’initia à l’idée qu’il avait à venger les chefs et martyrs de sa cause, injustement immolés. […] Sayous) nous fait voir Henri III juge délicat des choses de l’esprit : Henri III savait bien dire quand on blâmait les écrits qui venaient de la cour de Navarre de n’être pas assez coulants : « Et moi, disait-il, je suis las de tant de vers qui ne disent rien en belles et beaucoup de paroles ; ils sont si coulants que le goût en est tout aussitôt écoulé : les autres me laissent la tête pleine de pensées excellentes, d’images et d’emblèmes, desquels ont prévalu les anciens. […] L’Histoire universelle de d’Aubigné, dont Henri IV est le centre et le pivot, avait été entreprise ou projetée par le conseil de ce roi, qui, ce semble, n’aurait pas été fâché d’avoir pour historiens, d’une part le calviniste d’Aubigné, et d’autre part l’ancien ligueur Jeannin : l’un, racontant plutôt les faits de guerre et de parti, l’autre, exposant les choses d’État et de conseil ; mais bientôt Henri IV, soit qu’un jésuite, le père Cotton, lui eut fait sentir les inconvénients ainsi que d’Aubigné le donne à entendre, soit qu’il se méfiât assez par lui-même de cette satirique langue de d’Aubigné, comme il l’appelait, Henri IV insista peu sur sa recommandation première et sur les encouragements qu’il avait promis ; d’Aubigné attendit à la mort de ce roi pour se remettre à l’œuvre, et il s’y remit, on le doit reconnaître, dans un esprit digne d’une aussi généreuse entreprise. […] Aussi, au milieu d’une certaine impartialité pour les personnes et malgré la réserve apparente, l’esprit général du livre est tout entier celui de la cause qu’il a embrassée ; le calvinisme français nobiliaire et militaire, celui de ces gentilshommes sans repos, tout cousus en leurs cuirasses de fer, et qui retiennent jusqu’à la fin de l’ancienne austérité, a trouvé en lui son historien. […] et 3º pourquoi rien ne lui avait réussi depuis ce changement, toutes les fois qu’il avait été employé contre ses anciens amis ?
C’est auprès d’un de ces vieillards respectables, M. de Caumartin, ancien conseiller d’État, que Voltaire, pendant un séjour à la campagne, se prit d’enthousiasme pour cette grande renommée royale ; et il se mit aussitôt à la célébrer, tout en l’accommodant à sa manière et en la traitant dans le goût des temps nouveaux : il fit La Henriade, et plus tard le chapitre de l’Essai sur les mœurs, intitulé : « De Henri IV ». […] Un historien, homme d’étude et d’esprit, très curieux de recherches, et ennemi du lieu commun, ancien royaliste d’ailleurs, M. […] Ces harangues sont vives et assez courtes, animées de certains mots saillants qu’on retient et qui sont la signature de celui qui les a prononcées, on perdrait sa peine d’y chercher l’application des règles de la rhétorique ancienne et d’y vouloir vérifier les partitions oratoires. […] Read (1854), et où se lisent des conversations de Henri IV et du ministre protestant Chamier de Montélimar, pendant un voyage de celui-ci en Cour, on voit comment Henri IV traitait d’autre part ses anciens coreligionnaires demeurés opiniâtres et ardents ; il y employait un mélange de sévérité, d’adresse et de bons propos : on y saisit bien son procédé politique en action ; mais il n’était qu’exact et véridique, lorsqu’il disait à ce ministre Chamier, dont il aurait voulu adoucir l’âpreté : « Qu’il ne demandait rien de lui que ce qui se doit d’un honnête homme ; qu’il n’était pas, comme on disait, gouverné par les jésuites, mais qu’il gouvernait et les jésuites et les ministres (calvinistes), étant le roi des uns et des autres. » Vrai roi de tous en effet, grand et admirable en ce qu’il devançait l’esprit des temps, dominant toutes ces haines qui l’entouraient, toutes ces passions de gallicans, de parlementaires, d’ultramontains, de huguenots, et au sortir d’une époque où l’on s’égorgeait et l’on s’entre-dévorait, forçant tous ses naturels sujets à subsister, bon gré mal gré, dans une paix et une garantie mutuelles ! […] Jung est de trop appliquer la méthode de Quintilien à Henri IV, de lui vouloir prendre la mesure comme à un ancien, de trop diviser et subdiviser son esprit, sa manière de penser et de dire, de séparer dans des compartiments divers ce qui n’a jamais fait qu’un, et ce qu’il vaudrait mieux accepter sous sa forme naturelle ; en un mot, de trop vouloir traiter comme un livre ce qui est un homme.
Mais j’aimerais assez le dialogue dans les choses littéraires, si elles étaient encore établies comme autrefois, s’il y avait, entre les journaux qui ont de la place et du loisir pour la critique désintéressée, assez de rapports de bon voisinage et assez de silence dans la rue pour que l’on pût, à certains jours, causer commodément d’une fenêtre ou d’une porte à l’autre : ainsi entre l’ancien Journal de Paris du temps de Rœderer et le Publiciste de M. Suard, par exemple, — ainsi encore entre ces deux journaux et l’ancien Journal des Débats, il y avait de ces contradictions modérées, et il s’échangeait de ces remarques qui pouvaient être quelquefois utiles ou intéressantes en restant polies. […] Mais une certaine reconnaissance toutefois, liée au souvenir d’une heureuse journée, m’est toujours restée de cet accueil, de cette idée bienveillante des anciens Bertin, et tant qu’il y aura un Bertin aux Débats, tant qu’il y aura de ces rédacteurs qui sont allés aux Roches, nous ne pourrons nous étonner que la justice ou l’indulgence littéraire y triomphe de préventions politiques qui elles-mêmes ne se trahissent que par accès et qui ont leurs intermittences. […] Saint-Évremond, l’épicurien à l’âme ferme, avait appris à ce jeu où il semble n’être entré que pour mieux voir, à connaître de près le caractère des grands personnages de l’histoire et à deviner, presque en homme pratique, le génie des anciens peuples. […] Tertullien combattant l’hérétique Marcion qui suppose deux dieux, l’un bon d’où procède le Nouveau Testament, l’autre méchant et cruel de qui l’Ancien Testament est venu, s’efforce d’expliquer comme quoi c’est toujours le même Dieu, lequel était bon d’abord, mais qui, depuis que l’homme a péché, avait dû devenir plus sévère.
Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français68 (suite.) […] Je voudrais, avant de continuer, qu’on eut bien présentes ces origines de notre ancien théâtre telles qu’on les peut surprendre en remontant aussi haut que possible dans le moyen âge. […] Peu à peu tout l’Ancien et le Nouveau Testament y passèrent et y défilèrent, mis et traduits en scènes et en personnages ; et les Vies des Saints, et les Miracles de la Vierge également. […] Pour type des Mystères à leur moment de grande célébrité et de solennité, il est naturel de prendre le plus important de tous, celui qui a donné son nom aux Confrères mêmes, fondateurs de notre ancien Théâtre régulier ; le Mystère de la Passion, et on n’a rien de mieux à faire que de le lire, dans sa version la plus étendue, tel qu’il a été imprimé avec les arrangements et additions du nommé Jean Michel, — que dis-je ? […] Je ne tiens pas à prendre en défaut mes savants confrères qui ont tant à me renseigner sur ces sujets un peu ingrats, où notre légèreté se rebute aisément ; mais eux-mêmes, je le leur demande, n’ont-ils pas commencé à me faire querelle tout les premiers, en me reprochant d’anciens jugements un peu trop absolus peut-être, que je crois vrais pourtant dans le fond, et que je suis prêt d’ailleurs à modifier, à amender, autant que mon goût mieux informé pourra y consentir ?