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312. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Quand l’Empire fut établi au complet et que l’organisation administrative s’étendit à tout, même à l’esprit public, M.  […] Sauvo dans un judicieux feuilleton du Moniteur (4 janvier), de voir cette attention soutenue, ce passage continuel des mêmes yeux sur deux imprimés différents, ces coups de crayon donnés à tous deux successivement, et surtout ces cris de joie, ces applaudissements immodérés qui se faisaient entendre lorsque certaines situations, certains passages ou même quelques vers paraissaient établir des ressemblances entre l’ancien et le nouvel ouvrage. […] Étienne eussent encore de commun, vers la fin, beaucoup de négligence, même sur leur personne, je ne saurais me décider à établir ce parallèle.

313. (1923) Paul Valéry

Cette communication s’établit par lui, mais ne se réalise pas en lui. […] Si elle était douée de pensée, elle pressentirait ton existence, qu’elle ne parviendrait jamais à établir, ni à concevoir clairement. […] Cette puissance de tracer la ligne de feu métaphorique entre deux objets est analogue à la puissance d’établir entre deux mots qui riment la ligne d’un vers, de faire coïncider une identité de son avec une identité de sens. […] Des étoiles, qui écrivent un destin, à cette larme, qui est en nous ce destin, les vers n’établissent pas un lien (un comme serait ici monstrueux) mais une communauté cosmique. […] Au milieu du recueil, le Fragment du Narcisse établit la liaison de Charmes avec l’Album de Vers Anciens.

314. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Misérables » (1862) »

Les Misérables, première partie : Fantine, texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complètes de Victor Hugo.

315. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface de « L’Homme qui rit » (1869) »

L’Homme qui rit, texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complètes de Victor Hugo.

316. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

Car un fait considérable se produit à la fin du règne de Henri IV, l’organisation de la classe aristocratique en société mondaine ; alors s’établissent les rapports, les habitudes, les formes de vie et d’esprit qui caractérisent « le monde » ; alors s’établit pour deux siècles la souveraineté sociale et littéraire de cette minorité fermée, élite sans doute, mais aussi coterie dans la nation. […] Le fond de l’esprit mondain, c’est de se séparer, avec tout ce qui le touche ou lui sert, de ce qui n’est pas le monde ; c’est d’établir, par-dessus la vulgaire distinction du vrai et du faux, du bien et du mal, un nouveau principe de distinction à l’aide duquel tout se jugera et se classera : ce principe est l’idée des convenances, qui crée un genre nouveau de beauté, la distinction ; une chose, un acte qui présentent une sorte de perfection supérieure dans la conformité aux convenances, sont distingues. […] Antonio Perez ne l’établit pas, quoi qu’on ait dit : il ne dut jamais mettre les pieds à l’hôtel de Rambouillet276. […] Comme la société est très intelligente et très avide du plaisir littéraire, on voit éclore alors une prodigieuse abondance de sonnets, de rondeaux, d’élégies, de chansons, de stances, dont la galanterie en général fait le fond, puisqu’il était établi qu’il ne pouvait y avoir d’honnête homme sans amour, ni d’honnête livre.

317. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Sa piété tendre et susceptible s’offusqua d’une foule de choses qui, jusque-là, avaient paru innocentes, par exemple d’un cabaret qui s’était établi dans les charniers de l’église et où les chantres buvaient. […] Saint-Sulpice n’a jamais trouvé sûr de faire litière à ce point des règles établies. […] C’est par les sciences historiques qu’on peut établir (et, selon moi, d’une manière péremptoire) que ce fait n’a pas été surnaturel et que, même, il n’y a jamais eu de fait surnaturel. […] Mais les témoignages qui établissent les prétendus miracles du xviiie , du xviie , du xvie  siècle, ou bien ceux du moyen âge, sont plus faibles encore, et on peut en dire autant des siècles antérieurs, car, plus on s’éloigne, plus la preuve d’un fait surnaturel devient difficile à fournir. […] Là sont exposées avec honnêteté les objections contre la proposition qu’il s’agit d’établir ; ces objections sont ensuite résolues, souvent d’une manière qui laisse toute leur force aux idées hétérodoxes qu’on prétend réduire à néant.

318. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Passons maintenant aux rapports établis par la pensée entre les sensations, rapports qu’on appelle la « forme » de la connaissance. — Dans la sensation, disent les disciples de Platon, d’Aristote et de Kant, une variété indéfinie nous est donnée, mais l’entendement seul, par un acte tout spirituel et spontané, peut introduire l’unité dans ce chaos et y établir des rapports. — Nous voilà revenus à la discussion du Théétète sur le contraste des opérations intellectuelles et sensitives. […] Ce mot de spontanéité n’a aucun sens intelligible : Kant ne peut prétendre que l’entendement crée en toute liberté les formes qu’il applique aux choses et les rapports qu’il établit entre elles ; d’autre part, il n’admet pas que l’application de l’esprit dans l’attention soit libre ; que signifie alors la spontanéité ? […] Spencer, dans certains passages de sa Psychologie, dit que la relation de différence consiste seulement en deux états ; mais, si elle ne consistait effectivement qu’en deux états successifs, — sensation de bleu et sensation de rouge, — le premier état ayant disparu quand paraît le second, aucune relation ne pourrait s’établir entre les deux. […] « Puisque l’égalité, dit Hume, est une relation, elle n’est pas, à proprement parler, inhérente aux figures elles-mêmes, mais elle dérive de la comparaison que l’esprit établit entre elles. » Habemus confitentem reum : si l’égalité n’est pas inhérente aux figures, lesquelles sont des impressions, l’égalité n’est donc ni une impression, ni la copie d’une impression, et Hume est réfuté par lui-même. — Je réponds qu’on triomphe beaucoup trop vite.

319. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 371

Outre ces Eloges, M. de Boze a composé plusieurs savantes Dissertations & une Histoire de l’Empereur Tétricus, établie sur une suite de Médailles.

320. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 540

Que penser, après cela, des prétentions de quelques-uns de nos petits Ecrivains, qui croient leur réputation solidement établie, parce qu’ils auront appris leur a b c poétique à Geneve ou ailleurs ?

321. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Les constituer à l’état de corps, c’est par définition briser l’unité et établir la lutte. […] L’univers est monarchique, voilà la grande vérité à établir. […] Dès que vous êtes noble, n’acquérez plus, pour qu’il soit bien établi que vous n’avez acquis que pour être noble. […] Les constituants ont cru établir un Etat quand ils ne faisaient que déplacer le gouvernement. […] Sur quoi s’appuie ce droit divin de l’homme que Constant établit comme la loi même de la société ?

322. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Le spiritualisme n’est qu’un mot s’il n’aboutit à un théisme nettement déclaré et solidement établi. […] Ce n’est pourtant que la suite de la proposition qui a été établie dans la première leçon : que toute clarté est dans les idées. […] La grande division des idées, telle que cinq années d’enseignement l’ont établi, est la division des idées contingentes et des idées nécessaires. […] C’est ce qu’il s’agit de bien établir, ainsi que l’ordre de ces trois époques. […] Mais son principal honneur est d’avoir établi que tous les éléments de l’humanité se développent harmonieusement et progressivement.

323. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 460

Quand on est établi Juge en Littérature, on doit au moins savoir ce qui s’est passé dans le Monde Littéraire ; s’il est permis d’ignorer les regles de la République des Lettres, on est inexcusable d’en ignorer les faits.

324. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 481

Celle du Paraguay est également curieuse & instructive : on ne peut reprocher à l’Auteur, que des détails trop longs, mais peut-être nécessaires, parce que ce dernier Ouvrage est en quelque sorte la réfutation de plusieurs griefs imputés à sa Société, au sujet des célebres missions qu’elle a établies dans ce pays.

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