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1429. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Je n’en étais pas sûr avant d’avoir lu ce premier volume de l’ouvrage d’Édelestand du Méril, mais comment en douter après ce livre, qui va faire autorité désormais, après ce vigoureux coup de râteau jeté sur ce que l’auteur appelle « l’époque primitive de la comédie », et qui, passant sur la Chine, les Indes et les îles de la Grèce, ne nous ramène qu’Aristophane ! […] … Ne l’ai-je pas déchargé de l’insuffisance de son histoire au nom de la nature des choses, si chétive en matière de théâtre, dans cette époque primitive qu’il parcourt en son premier volume, et qu’il ferme à Aristophane ?

1430. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Il y a de ces époques fortunées, et 1830, littérairement, fut une de celles-là. […] À cette époque-là, Planche exerçait-il un empire sur Buloz ?

1431. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Eh bien, si peu poète qu’on pût être, c’était beaucoup, à cette époque, que de n’être pas de Musset. […] C’est ce que certains critiques appelleront peut-être, dans la langue devenue officielle qu’on jargonne aujourd’hui, la seconde époque de Brizeux : mais pour nous, hélas !

1432. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Henri II, estimable à plusieurs égards, dut être célébré, et surtout dans l’époque de ses succès. […] On a représenté quelques-unes des époques de sa vie, en bronze et en marbre ; on les a fait servir d’ornement à ces boîtes, invention et amusement du luxe, que le goût et les modes françaises font valoir et distribuent dans l’Europe : le peuple même connaît et bénit sa mémoire.

1433. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Il est plein de trouble et de passion : il a quelque chose de cette fougue effrénée qu’à certaines époques le talent affecte de se donner par système. […] Par-là Coleridge, très admiré de son temps, surtout dans son pays, poëte extraordinaire plutôt que grand poëte, assorti dans sa maladie même aux imaginations effarées par la guerre et la Terreur, a p^ du dans l’estime d’une époque plus calme ; mais il est encore un témoin éclatant du passé, l’image d’une grande puissance exercée sur les âmes, l’exemple salutaire d’un retour à la justice et à la raison, inspiré par le spectacle même des abus de la force et des iniquités de la conquête.

1434. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « SAINTE-BEUVE CHRONIQUEUR » pp. -

Et puis, en certains cas, à l’égard dès œuvres retentissantes qui font époque et révolution — ou du moins beaucoup de bruit (comme chaque jour en voyait naître alors), la critique était encore tenue à de plus grandes réserves par les journaux eux-mêmes qui n’admettaient pas qu’on s’exprimât en public en toute liberté sur ces grands sujets littéraires.

1435. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

Vous voyez bien que je retrace un peu un idéal dont on s’approchait pourtant à ces époques de Bossuet, de Bourdaloue, de Nicole, de l’abbé Fleury, de Massillon.

1436. (1874) Premiers lundis. Tome I « M.A. Thiers : Histoire de la Révolution française Ve et VIe volumes — I »

Que si l'on entend par là désigner l’absence de tout pouvoir supérieur, de toute autorité souveraine, on se méprend fort ; car jamais gouvernement, quel qu’il fût, monarchie ou dictature, ne fut plus exigeant, ni plus obéi que la Convention d’alors et ses comités ; et, plus on avance dans cette sombre époque, ou, en d’autres termes, plus cette prétendue anarchie augmente, plus aussi la force du pouvoir se centralise et s’accélère dans sa marche irrésistible.

1437. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

Il a soin de nous prévenir, dans une des intéressantes notices précédemment indiquées, que jamais il n’eut, comme tant d’autres poëtes au début, d’époque rude et nécessiteuse à traverser ; ses goûts d’étude et d’imagination ne furent jamais contrariés, et il ne fit que s’épanouir dans un loisir riant au souffle qui le favorisait.

1438. (1874) Premiers lundis. Tome II « Deux préfaces »

Si, sur plusieurs de ces points secondaires, l’auteur avait réussi à fonder quelques jugements nouveaux, à préparer quelques-uns des éléments qui s’introduiront un jour dans l’histoire littéraire de notre époque, il aurait atteint l’objet de sa plus chère ambition.

1439. (1875) Premiers lundis. Tome III «  La Diana  »

La France est une belle patrie ; elle a de ces jours où tous les cœurs n’ont qu’un seul vœu, qu’un cri éclatant ; ce sont des journées héroïques, populaires, militaires, même civiles, où l’on se retrouve, où tout se confond ; dates immortelles, véritables époques dans notre histoire !

1440. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIX. De la littérature pendant le siècle de Louis XIV » pp. 379-388

De la littérature pendant le siècle de Louis XIV61 C’est par l’étude des anciens que le règne des lettres a recommencé en Europe ; mais ce n’est que longtemps après l’époque de leur renaissance que l’imitation des anciens a dirigé le goût littéraire.

1441. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre V. Résumé. »

De là un déluge de plaisanteries sur la religion ; l’un citait une tirade de la Pucelle ; l’autre rapportait certains vers philosophiques de Diderot… Et d’applaudir… La conversation devient plus sérieuse ; on se répand en admiration sur la révolution qu’avait faite Voltaire, et l’on convient que c’était là le premier titre de sa gloire. « Il a donné le ton à son siècle, et s’est fait lire dans l’antichambre comme dans le salon. » Un des convives nous raconta, en pouffant de rire, qu’un coiffeur lui avait dit, tout en le poudrant : « Voyez-vous, monsieur, quoique je ne sois qu’un misérable carabin, je n’ai pas plus de religion qu’un autre »  On conclut que la révolution ne tardera pas à se consommer, qu’il faut absolument que la superstition et le fanatisme fassent place à la philosophie, et l’on en est à calculer la probabilité de l’époque et quels seront ceux de la société qui verront le règne de la raison  Les plus vieux se plaignaient de ne pouvoir s’en flatter ; les jeunes se réjouissaient d’en avoir une espérance très vraisemblable, et l’on félicitait surtout l’Académie d’avoir préparé le grand œuvre et d’avoir été le chef-lieu, le centre, le mobile de la liberté de penser. « Un seul des convives n’avait point pris de part à toute la joie de cette conversation… C’était Cazotte, homme aimable et original, mais malheureusement infatué des rêveries des illuminés.

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