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818. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 40, si le pouvoir de la peinture sur les hommes est plus grand que le pouvoir de la poësie » pp. 393-405

Enfin quelques peintres des plus modernes se sont avisez de placer dans les compositions destinées à être vûës de loin, des parties de figures de ronde bosse qui entrent dans l’ordonnance et qui sont coloriées comme les autres figures peintes entre lesquelles ils les mettent.

819. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 14, de la danse ou de la saltation théatrale. Comment l’acteur qui faisoit les gestes pouvoit s’accorder avec l’acteur qui récitoit, de la danse des choeurs » pp. 234-247

J’entends parler de ces ballets presque sans pas de danse, mais composez de gestes, de démonstrations, en un mot d’un jeu muet, et que Lulli avoit placez dans la pompe funébre de Psyché, dans celle d’Alceste, dans le second acte de Thesée où le poëte introduit des vieillards qui dansent, dans le ballet du quatriéme acte d’Atis et dans la premiere scéne du quatriéme acte d’Isis, où Quinault fait venir sur le théatre les habitans des regions hyperborées.

820. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Premier tableau » pp. 180-195

Finette, vous oubliez que j’ai le cœur trop haut placé pour ne pas mettre l’indépendance au-dessus de tous les biens de cette terre.

821. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Première partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées religieuses » pp. 315-325

Ainsi il y a dans le genre humain un sentiment intime et profond qui l’avertit que Dieu veille sur les destinées de sa noble créature, sur les destinées de l’ordre social où il a voulu qu’elle fût placée.

822. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Edmond About » pp. 63-72

Il était donc placé dans d’excellentes conditions pour nous donner un livre étudié et mordant sur la Grèce (mordant, du moins, à la manière des poinçons).

823. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Jules Levallois » pp. 191-201

Il a oublié que les ermites, dans toutes les religions, placent toujours Dieu, un dieu personnel, — qu’il soit faux ou vrai, mythologique ou chrétien, — dans le fond de leurs ermitages.

824. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

S’imagine-t-on bien ce qu’un pareil génie, sans réminiscence, et placé bien en face de la nature avec son observation pour toute ressource, serait devenu et aurait fait ?

825. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Véron »

Sommes-nous donc placés pour porter sur l’ordre social un de ces regards à la Burke, qui plongent jusqu’au cœur des choses et font dire le mot : Où en sommes-nous ?

826. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Charles Monselet »

Et son chapeau fangeux, sur le pavé placé, Dénonçait la misère et l’orgueil terrassé.

827. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre premier. De la louange et de l’amour de la gloire. »

Il faut qu’elle soit vue de loin pour qu’elle en impose ; elle ressemble à ces divinités de nos ancêtres, qu’ils avaient soin de placer dans les forêts, ou dans des lieux obscurs ; moins on les voyait, plus elles obtenaient d’hommages.

828. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VII. D’Isocrate et de ses éloges. »

On prétend que Démosthène l’admirait ; il fut loué par Socrate ; Platon en a fait un magnifique éloge ; Cicéron l’appelle le père de l’éloquence ; Quintilien le met au rang des grands écrivains Denys d’Halicarnasse le vante comme orateur, philosophe et homme d’État ; enfin, après sa mort, on lui érigea deux statues, et sur son mausolée on éleva une colonne de quarante pieds, au haut de laquelle était placée une sirène, image et symbole de son éloquence.

829. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXV. De Paul Jove, et de ses éloges. »

On ne peut douter que d’autres qui n’avaient pas le même droit, n’aient voulu donner le même exemple ; mais il y a apparence que Paul Jove ne plaçait pas tous ceux qui s’envoyaient eux-mêmes ; dans le choix de ses grands hommes, il s’en rapportait un peu moins à eux qu’à la renommée.

830. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

Enfin, à l’appui de ce doute, on rappelle quelques strophes, quelques images vraiment d’Anacréon, citées par d’anciens auteurs, et d’un tour bien autrement poétique et hardi que le recueil d’Henri Estienne, placé par Voltaire au-dessous des madrigaux et des chansons du marquis de Saint-Aulaire, N’exagérons rien, cependant.

831. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

C’est dans le demi-jour, dans les positions moyennes, dans les âmes modiques, ainsi qu’il ose les nommer, qu’il a placé ses plus chères complaisances. […] En un mot, c’est à son centre qu’il faut se placer, non à quelqu’un des points de sa circonférence. […] Sainte-Beuve, et elle fait le premier mérite de son livre, qui, avec tout l’esprit de l’auteur, ne vaudrait rien si l’auteur s’était placé, pour l’écrire, en dehors des données chrétiennes. […] Que vous saurez mieux placer vos terreurs ! […] et, dans le point de vue social ou humanitaire où sans doute il est permis de se placer, il mérite toute notre attention.

832. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Tout ce qui tient au détail des observations des faits particuliers, et aux souvenirs de l’antiquité classique, source éternelle d’instruction et de vie, est concentré dans des notes placées à la fin de chaque volume. […] XI Après cet humble portique, on entre, pendant tout le premier volume, dans une longue analyse, très mal placée, mais très bien rédigée, de ce qu’on peut appeler son cours de contemplation de la nature universelle. […] Nous pourrions encore, avec toute vraisemblance, ajouter au cortège de notre soleil, et placer dans la sphère où s’exerce immédiatement son action centrale, d’abord un anneau de matière nébuleuse et animé d’un mouvement de rotation ; cet anneau est probablement situé entre l’orbite de Mars et celle de Vénus, du moins il est certain qu’il dépasse l’orbite de la terre : c’est lui qui produit cette apparence lumineuse, à forme pyramidale, connue sous le nom de lumière zodiacale ; en second lieu, une multitude d’astéroïdes excessivement petits, dont les orbites coupent celle de la terre ou s’en écartent fort peu : c’est par eux qu’on explique les apparitions d’étoiles filantes et les chutes d’aérolithes.

833. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

aspireras-tu à ce que tu regardes comme l’ornement de la vie pour vivre en lâche à tes propres yeux, laissant, comme le pauvre chat du proverbe, le je n’ose pas se placer sans cesse auprès du je voudrais bien ! […] Je l’ai vu gourmander les sœurs lorsqu’elles m’imposèrent le nom de roi ; il leur commanda de lui parler ; et alors, d’une bouche prophétique, elles le proclamèrent père d’une race de rois. — Elles n’ont placé sur ma tête qu’une couronne sans fruit et ne m’ont donné à saisir qu’un sceptre stérile que m’arrachera une main étrangère, sans qu’aucun fils sorti de moi me succède. […] (Les courtisans et les seigneurs se placent, et laissent un siége au milieu pour Macbeth.)

834. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Tout le monde est d’accord pour placer la rédaction des plus importants d’entre eux au IIe et au Ier siècle avant Jésus-Christ. […] Les vraies paroles de Jésus se décèlent pour ainsi dire d’elles-mêmes ; dès qu’on les touche dans ce chaos de traditions d’authenticité inégale, on les sent vibrer ; elles se traduisent comme spontanément, et viennent d’elles-mêmes se placer dans le récit, où elles gardent un relief sans pareil. […] Souvent on sent que l’auteur cherche des prétextes pour placer des discours (ch.

835. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Pour peu qu’un homme de cette sorte ne soit plus placé dans les pires conditions, telles qu’il lui faille plier ou mourir, il sera plus malheureux qu’il ne changera. […] Pour dix personnes placées devant un coucher de soleil, il y a dix manières plus ou moins complètes de l’apercevoir. […] Il répond à nouveau en particulier ici à Taine, et à sa préface à son Histoire de la littérature anglaise dans laquelle on peut lire : « plus un livre note des sentiments importants, plus il est placé haut dans la littérature ; car, c’est en représentant la façon d’être de toute une nation et de tout un siècle qu’un écrivain rallie autour de lui les sympathies de tout un siècle et de toute une nation » (Hachette, 1863, p. 

836. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

« Nous touchons », dit-il à son compagnon, « à cette sphère étincelante de clarté qui, dans ses révolutions rapides, entraîne les astres innombrables et les flots sacrés du Gange, à cette sphère à jamais sanctifiée par l’empreinte divine des pas de Wichnou… J’en juge par la seule impression du mouvement de ce char, par cette légère rosée que font jaillir au loin les roues humides, par ces coursiers à la crinière rebroussée et toute brillante de la lueur des éclairs qu’ils traversent, par ces aigles qui abandonnent de tous côtés leurs nids placés dans les fentes des rochers, et qui volent effarés tout autour de nous. » Puis, abaissant ses regards sur la terre : « Quel spectacle admirable et varié me présente, d’instant en instant, grâce à la descente précipitée du char, le séjour habité par l’homme ! […] Petit mutin, c’est donc ainsi que tu feras sans cesse le tourment de ces jeunes animaux, placés comme nous sous la protection de notre divin Gourou. […] À sa gauche se placeront les personnes de sa famille habitant son intérieur, et à sa droite les personnes distinguées par leur naissance.

837. (1914) Boulevard et coulisses

Elle est très importante, cette période qui s’étend de 1880 à 1885, par exemple, surtout au point de vue où nous voulons nous placer, qui est l’histoire d’une certaine portion brillante et essentielle de Paris, l’histoire de sa vie littéraire et mondaine, de ses théâtres, de ses journaux, de ses boulevards, de tous les lieux où l’ardeur de la lutte se cache sous le luxe, la frivolité et l’esprit. […] Par exemple, les anarchistes adorent placer l’argent à la Caisse d’épargne, et vous savez que certains conservateurs ne reculeraient devant aucun désordre pour assurer la tranquillité publique. […] Les autres, vous savez où ils placent leur cité idéale.

838. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Titon du Tillet a placé dans son Parnasse non-seulement des Poëtes médiocres, mais même des rimeurs décriés. […] Il s’en fâchera sans doute ; mais pour le consoler, nous lui permettons de nous placer dans la premiere diatribe qu’il donnera au public. […] L’Elegie fut maniée ensuite par bien des Poëtes, mais placés la plûpart dans la derniere classe du Parnasse, si l’on en excepte Madame des Houlieres.

839. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Quand les hommes forts de notre race ont paru dans la foule, quand Victor Hugo, Lamartine, Auguste Barbier, Alfred de Vigny, Balzac ont parlé, il s’est fait tout à coup un grand silence autour d’eux ; on a recueilli religieusement chacune de leurs paroles, on a battu des mains, et, d’un seul élan, on les a placés si haut que nul encore de nos jours n’a pu les atteindre. […] Sur une enclume plus large qu’un plateau de montagne, une masse énorme, rouge, flamboyante est placée et crépite encore. […] Un dernier mot : les poëtes antiques, tourmentés déjà par les regrets du passé ont placé l’âge d’or derrière nous aux premiers temps de la terre.

840. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Voyez un peu dans quelle position elle se plaçait en nommant M.  […] Dans une préface placée en tête de ce recueil, M.  […] Un chapeau colossal figurait dans le cortège, placé, dit la correspondance à laquelle j’emprunte ce renseignement, sur un petit navire d’argent : Un chapeau colossal placé sur un petit navire ! […] Si l’esprit ne suffit pas, comment avez-vous pu le placer si haut jadis ? […] Désormais elles se trouvent placées sous le patronage de l’impératrice et sous l’action de l’administration départementale.

841. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Alfred Nettement aura placé Armand Carrel parmi les gloires de la Restauration ! […] que d’esprit bien placé et qui se mêlait avec bonheur aux meilleures et aux plus sages raisons ! […] À ce propos, il se rappelle qu’en 1825 il a lu l’histoire d’un vaisseau de la Compagnie des Indes, placé entre la flamme qui dévore et l’eau qui monte. […] Cette couche de cendres et de poussière, sous laquelle Shakspeare a placé l’émotion dramatique, voyez quels fruits elle a portés ! […] Dans le nombre de ces heureux poètes qui ont osé chanter durant ces horribles époques, il faut placer au premier rang M. 

842. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Ces sentiments et ces idées forment déjà notre atmosphère morale, et il faut que les gouvernements s’y placent aussi, car, hors de là, il n’y a point d’air vital. » Suivaient les pages sur la Révolution française qu’on peut lire en partie reproduites au tome Ier des Mélanges 208. […] Dans les premières pages, l’auteur trace à la politique, à la science de la société (comme il la définit), une sorte de voie moyenne entre l’utopie et l’empirisme, entre l’idée pure et la pratique trop réelle : « Si la politique, disait-il, ne voit dans les événements que de vaines formes, dans les noms propres que de vains signes, elle ne sait qu’inventer des lois chimériques pour un monde supposé ; si elle n’aperçoit ici-bas que des accidents et des individus, elle gouverne le monde par des expédients : placée entre la République de Platon et le Prince de Machiavel, elle rêve comme Harrington ou règne comme Charles-Quint. » S’attachant à dégager le droit sous le fait et à maintenir la part de la raison à travers le hasard, il estime qu’à toutes les époques de la civilisation il est possible et il serait utile de revendiquer la vérité, mais cela lui paraît surtout vrai du temps présent : « On peut juger diversement le passé, dit-il, mais on doit du moins reconnaître que le temps présent a cet avantage que nulle idée n’a la certitude d’être inutile : la raison n’est plus sans espérance ; comme une autre, elle a ses chances de fortune. […] Ce point obtenu, placé au cœur du mouvement politique, ami personnel de tous les hommes dirigeants, il fut longtemps avant de se décider aux fonctions officielles ; même quand il appuie et quand il conseille le pouvoir, c’est encore le rôle libre qui lui va le mieux. […] L’auteur se trouvait placé dans une perplexité piquante : d’un côté, tous ses talents secrets et son culte le plus cher, la philosophie, résumés dans une œuvre étendue, attachante, et où il donnait enfin son entière mesure ; de l’autre, sa philosophie encore, mais toute nue et appliquée dans sa mâle austérité à une investigation difficile.

843. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

Cette idée me conduisit à faire sécher des tiges et des branches de 94 plantes, portant toutes des fruits mûrs, et je les plaçai ensuite sur de l’eau de mer. […] Martens en a essayé d’autres, mais en de meilleures conditions ; car il plaça ses graines dans une boîte et la boîte même dans la mer ; de sorte qu’elles furent alternativement mouillées, puis exposées à l’air comme de véritables plantes flottantes. […] Les productions tempérées, en émigrant plus près de l’équateur, durent avoir moins à souffrir, bien que placées sous des conditions nouvelles ; car il est prouvé que beaucoup de plantes tempérées, lorsqu’elles sont protégées contre les invasions de trop nombreux compétiteurs, peuvent supporter un climat beaucoup plus chaud que celui qu’elles ont accoutumé. […] Les lois générales du ciel n’offrent ainsi aucune cause possible d’une diminution ou d’une augmentation de chaleur à la surface de notre globe ; car, à la distance où notre système est placé de toute étoile, la chaleur, même des plus prochaines, figure pour une quantité absolument nulle en comparaison de la chaleur solaire.

844. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

L’Allemagne, l’Allemagne seule, pour des raisons plus nationales que littéraires, a placé Faust au-dessous du Goetz de Berlichingen. […] Il n’a de supériorité relative dans Faust que quand il est Allemand et qu’il se maintient dans la plus stricte tradition allemande, et s’il s’y était plus franchement placé, et avec une âme plus perméable que la sienne, il aurait obtenu des effets d’une beauté que le scepticisme de son esprit et de son cœur n’a pas soupçonnés. […] Comme tous les charlatans de l’art dramatique, les plus grands charlatans littéraires, qui se mettent effrontément, pour les exploiter au point de vue du succès et du bruit, à califourchon sur tous les événements contemporains, Gœthe, qui n’eut jamais une idée à lui, Gœthe, dont on ne peut pas dire : prolem sine matre creatam, car il est le bâtard de tout le monde, trouva d’une habileté et d’un succès sûr de maquignonner le scandale de l’affaire du Collier, et il le maquignonna… Il descendit l’affaire du Collier de sa hauteur historique pour la placer au niveau d’un drame aristocratico-bourgeois. […] De même encore il se balança, harpe éolienne littéraire placée au confluent de toutes les littératures, au vent de la mythologie du Nord, qui le ravit (nous dit-il) par le côté humoristique d’une poésie qui avait inventé des géants et se moquait des dieux, — l’impiété étant en lui au même degré que le polythéisme, ce jour-là, esprit ouvert à tout venant qui ressemblait à une auberge dans laquelle toute idée quelconque pouvait passer la nuit.

845. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Mais à ses côtés la Convention a placé un bras de fer qui exécutera, lui, la consigne. […] Eh bien, il se trouve que le milieu où il a été placé lui a offert de curieux sujets d’observation. […] Son idéal de l’art est toujours aussi haut placé. […] Qui jamais a été ou sera placé dans les conditions bizarres, exceptionnelles, où se trouve le héros ? […] Il la fait placer au premier rang des auditeurs avec la vieille tante qui l’accompagne.

846. (1802) Études sur Molière pp. -355

. — Molière, dans ce rôle, n’aurait-il pas oublié lui-même où il avait placé la scène ? […] Par exemple, Euclion ne redoute pas, comme Harpagon, d’être volé par ses enfants ; il ne force pas son fils à puiser dans la bourse des usuriers ; il ne l’exhorte pas à placer, au denier douze, l’argent qu’il gagne au jeu ; il n’est pas lui-même un usurier. […] La moralité. — Excellente, puisqu’elle tend à corriger un travers de tous les temps, de tous les lieux ; excellente surtout, par l’adresse qu’a Molière de placer son héros dans une classe qui, grâce à sa fortune, peut le mettre aux prises avec les charlatans de tous les états, depuis l’homme de cour jusqu’au baladin. […] Voyons, d’après cela, dans laquelle de ces deux classes nous placerons Les Fourberies de Scapin. […] Nous ne jugerons pas sa musique ; il n’en sera pas de même de deux dialogues italiens de sa composition, placés dans le premier intermède ; il y apostrophe les rochers, les montagnes, les vallées, les forêts, les étoiles ; il les presse de répondre à ses gémissements ; il reproche aux dieux de donner la mort à la beauté, elle qui donne la vie aux autres.

847. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

… Je suis comme Gustave Wasa ; j’ai attaqué Christiern, mais on a placé ma mère sur le rempart. […] Les divers points de vue auxquels se sont placés les auteurs des études qui nous occupent sont donc justes. […] Il est placé à bonne distance pour juger l’homme et son œuvre. […] C’est à ce point de vue qu’il faut se placer pour apercevoir la portée de l’œuvre de Stendhal. […] Il a eu toutes les peines du monde à faire éditer ses livres et à placer sa copie dans les journaux.

848. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Alexandre Dumas fils, était envoyé au concours, et la commission, dont chaque membre aurait aimé individuellement à n’avoir qu’à louer et à applaudir l’auteur pour la franchise de ses expositions, pour la spirituelle et frappante énergie de ses tableaux, a dû se former un avis au point de vue particulier où elle était placée, en vue de la fonction dont votre confiance, monsieur le ministre, l’avait investie.

849. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Dans tous les cas, je suis de ceux qui, placés entre une légère faute grammaticale qui disparaît dans le débit, et une faute de goût qui, au contraire, choquerait tout le monde, se laisseraient plutôt aller à la première ; et quittassions eût été une faute de goût, une parole choquante.

850. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

L’homme est placé, par toutes ses affections, dans cette triste alternative ; s’il a besoin d’être aimé pour être heureux, tout système de bonheur certain et durable est fini pour lui, et s’il sait y renoncer, c’est une grande partie de ses jouissances sacrifiées pour assurer celles qui lui resteront, c’est une réduction courageuse qui n’enrichit que dans l’avenir.

851. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre I. Bernardin de Saint-Pierre »

C’est lui qui a placé au milieu d’une pelouse, dans une île, agréable, un temple en forme de rotonde, entouré de colonnes dédié à l’amour dit genre humain, et tout enguirlandé d’inscriptions morales597.

852. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

C’est, de plus, un de ces hommes sans tache qui se placent sur l’isoloir de leur poésie pour éviter le coudoiement des foules.

853. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

Il est placé dans un milieu pareil, au sein de la famille, où il exerce une autorité dangereuse.

854. (1890) L’avenir de la science « XI »

Se borner à considérer leur influence sur la production littéraire contemporaine, c’est se placer à un point de vue plus étroit encore.

855. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Samuel Bailey »

Soyez sûr qu’ici l’investigation infatigable, la minutieuse analyse, la recherche exacte, la distinction attentive des choses qu’on peut confondre, le soin scrupuleux dans l’étude des procédés, la précision à enregistrer les résultats, sont aussi bien placés, aussi fructueux, aussi importants, aussi indispensables, aussi élevés en dignité, si vous voulez, qu’ils le sont (je le dis sans vouloir les déprécier) quand il s’agit de rechercher d’invisibles étoiles, de calculer les millions d’ondulations imperceptibles d’un rayon de soleil, de peser les atomes des éléments chimiques, d’observer les cellules des corps organiques, d’étudier l’anatomie des cousins et des mites, et même de rechercher les caractères spécifiques et les habitudes particulières de mollusques et d’animalcules273. » M. 

856. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Dans la société de l’hôtel de Rambouillet, au contraire, l’homme de lettres était dégagé de ses liens personnels ; il n’était plus l’homme ou l’esprit d’un autre homme ; il était devenu maître à son tour de choisir, de placer, de graduer ses préférences entre les grands, comme précédemment les grands l’avaient été de choisir entre les gens de lettres.

857. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racine, et Pradon. » pp. 334-348

Son corps a depuis été transféré dans l’église de saint Etienne-du-Mont, & placé à côté de la tombe de Pascal.

858. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

On retint la suivante : Cet écrivain, si fertile en libelles, Croit que sa plume est la lance d’Argail ; Au haut du Pinde, entre les neuf pucelles, Il s’est placé comme un épouvantail.

859. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Pour rendre le tableau parfait, Milton a eu l’art d’y placer l’esprit de ténèbres comme une grande ombre.

860. (1865) Du sentiment de l’admiration

Placez avec moi devant ces classiques aimés le jeune homme qui sait admirer : transporté par l’essor de l’imagination dans les régions supérieures, il habite, cet adolescent épris de Sophocle et de Corneille, il habite une cité idéale qui n’est pas encore la cité de Dieu mais qui n’est déjà plus la cité des hommes.

861. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

Elle instituait des rivalités petites et mesquines contre le fantôme imposant des anciennes provinces et leurs souvenirs, espèces de sentinelles jalouses placées autour d’autant de tombeaux !

862. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Comme tous les soi-disant penseurs politiques qui se placent en dehors d’une nationalité déterminée, Dupont-White n’a dû rien comprendre à cet État qui, chez nous, s’appelle la France, et, de fait, il n’y a rien compris.

863. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

I Dans une de nos Expositions des dernières années, on voyait, en montant le grand escalier du Louvre, au haut duquel il était placé, dans un coin, un buste qui n’avait guère que la tête et le cou, et dont la bouche ouverte était presque tout le visage.

864. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Meurice » pp. 231-241

Paul Meurice n’est pas dépourvu de talent, — et je dirai tout à l’heure le talent qu’il a, — mais entre son adoration génuflexoire pour Hugo et sa collaboration avec madame Sand, son talent est assez mal placé pour produire un grand effet et pour qu’on lui rende une justice entière.

865. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Sur le pupitre vert placé devant lui sa main tient encore la lettre perfide : « Citoyen, il suffit que je sois bien malheureuse pour avoir droit à votre bienveillance. » L’eau de la baignoire est rougie de sang, le papier est sanglant ; à terre gît un grand couteau de cuisine trempé de sang ; sur un misérable support de planches qui composait le mobilier de travail de l’infatigable journaliste, on lit : « A Marat, David. » Tous ces détails sont historiques et réels, comme un roman de Balzac ; le drame est là, vivant dans toute sa lamentable horreur, et par un tour de force étrange qui fait de cette peinture le chef-d’œuvre de David et une des grandes curiosités de l’art moderne, elle n’a rien de trivial ni d’ignoble.

866. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Nous nous plaçons au point de vue d’un esprit qui ignorerait les discussions entre philosophes.

867. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

L’homme placé en naissant sur la terre, dut être frappé du grand spectacle que déployait à ses yeux la nature.

868. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

— Oui, il pouvait se trouver parmi nous quelques royalistes d’opinion, il pouvait s’y trouver quelques hommes qui, méditant dans le silence du cabinet sur notre Constitution nouvelle, croyaient y apercevoir quelques imperfections, qui soupçonnaient qu’un pouvoir exécutif, placé dans les mains d’un seul homme, pourrait acquérir plus d’activité, plus de dignité, plus de cette force morale qui économise la force politique, et qu’une telle réforme, loin de saper la liberté, la posait sur ses vrais fondements. […] Je pensais que, si vous aviez l’idée de faire un voyage, vous viendrez ici, — premier plan de bonheur, — et que nous songerions ensuite à vous envoyer à l’une des petites universités où votre talent pour traduire l’allemand trouverait à se placer. […] J’ai donc renoncé par force à un véritable plaisir, celui de connaître une personne qui vous est aussi chère ; mais je ne sais pas pourquoi vous vous étiez placé d’avance hostilement contre mon jugement. […] J’aime mieux cette situation que ce qu’on m’offre pour en sortir. — Mais je vous le dirai de toute la hauteur de mon âme : je pense qu’en fait de dignité morale les circonstances me placent aussi haut qu’il est possible, et je m’étonne que vous, qui êtes si indulgent pour l’inconcevable conduite de Gérando, vous tourniez toutes vos foudres contre une malheureuse femme qui, résistant à tout ? […] Je supplée par les quelques mots placés entre parenthèses à des mots déchirées.

869. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Après avoir étudié à Paris, il apprit que son père s’était remarié ; il aspira à se placer seul par le mérite transcendant que ses études heureuses avaient manifesté en lui ; il avait vingt ans. […] Un traîneau découvert était destiné à son domestique, et il donna ordre d’y faire placer le jeune Français. […] En reconnaissance, nous vous reporterons chez vous sur nos épaules. » Alors il fit un signe, et quatre noirs marrons des plus robustes firent aussitôt un brancard avec des branches d’arbres et des lianes, y placèrent Paul et Virginie, les mirent sur leurs épaules ; et, Domingue marchant devant eux avec son flambeau, ils se mirent en route, aux cris de joie de toute la troupe qui les comblait de bénédictions. […] Il plaça les soldats sur le rivage, et leur ordonna de faire feu de leurs armes tous à la fois. […] Gardez-vous bien de retrancher le dialogue du vieillard ; il jette dans le poëme de la distance et du temps ; il sépare les détails de l’enfance du récit de la catastrophe, et donne de l’air et de la perspective au tableau: c’est une inspiration de l’avoir placé là !

870. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Le self-government leur était cher aussi bien qu’aux Saxons ; seulement, placés dans des conditions plus favorables, ils en faisaient une meilleure application. […] Que dites-vous de la petite scène que voici, et à quelle époque de l’histoire votre imagination la placerait-elle de préférence ? […] Il faut que cette conception apparaisse dans toute sa lumière, dans toute sa beauté et toute sa poésie, suivie comme une reine de tout son cortège d’accessoires, d’incidents secondaires, de détails curieux, entourée de tout son luxe d’images et placée sous le dais de son langage métaphorique et brillant. […] Shakespeare était trop grand connaisseur du cœur humain pour ignorer cette loi de la vie morale des jeunes gens ; aussi a-t-il placé aux côtés de Roméo deux personnages qui représentent les deux genres d’amis que nous avons décrits. […] Avant de partir pour le siège de Gibraltar, en 1727, son père l’avait placé à l’école d’Halifax, dans le Yorkshire, école dont son oncle Richard Sterne était un des gouverneurs.

871. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Elles précisent avec une netteté suffisante la position d’analyste sans doctrine où je me suis placé volontairement au cours de ces études. […] Quelques-uns ont pourtant le courage de se placer résolument au second des points de vue que nous avons exposés, quitte d’ailleurs à s’en repentir plus tard. […] Le titre même de ce livre indique le point de vue, moins défini à la fois et plus spécialement psychologique, auquel on voudrait se placer ici. […] Ces quelques faits initiaux et générateurs une fois trouvés, il reste à les rattacher à d’autres encore qui soient plus haut placés dans la hiérarchie des causes. […] L’autre portrait, placé aujourd’hui dans le même volume que l’étrange roman d’Armance, est dû à un camarade d’enfance de Beyle, son exécuteur testamentaire, le Dauphinois R.

872. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Placée ainsi à l’extrémité de cette argumentation pressante, cette brusque formule s’éclaire d’une lumière nouvelle. […] Avec un adjectif placé en son lieu, une vision peut apparaître aussi démesurée, aussi tragique et grandiose que si le poète avait employé les entassements des métaphores. […] Mais pendant que je te placerai en lieu sûr et que je te ferai fructifier, tout souffrira autour de moi, et je ne m’en soucierai pas ? […] Pour comprendre dans quel sens cette vocation se développé il faut se représenter d’abord avec exactitude le milieu social où l’écrivain se trouva placé par le hasard de la naissance, et le milieu intellectuel où il se trouva placé par le hasard de l’éducation.‌ […] Il est probable que, placé dans un autre milieu et soumis à d’autres influences, M. 

873. (1923) Paul Valéry

Si, comme c’était possible, et peut-être souhaitable, il eût fait dans la philosophie sa carrière au moins spirituelle, je l’imagine placé à mi-chemin entre Hamelin et Bergson, et oscillant d’une façon originale entre la relation du premier et le schème dynamique du second. […] Grand ouvrier du vers, c’est dans la technique poétique que Valéry a placé la clef de voûte de ses méditations sur la technique. […] L’école de Flaubert et des poètes parnassiens demandait, exigeait presque une belle et nette image visuelle, plastique, qui, placée la dernière, après des images de mouvement, arrêtât l’ensemble en un tableau fixé. […] Prunières plaçait Valéry sur le courant exact qui lui convenait et qu’il n’avait plus qu’à descendre. […] La critique est autorisée à aimer, plus que ne le fait le public, les écrivains qui l’aident dans cette tâche, qui se placent bien dans ses séries, qui lui fournissent de la belle pierre pour sa construction.

874. (1883) Le roman naturaliste

et plus récemment enfin c’est dans une fonderie de métaux précieux qu’il a placé la scène du Mariage de Juliette et d’une Belle-Mère. […] Flaubert (mais non pas raison) de placer une expression plus ou moins technique : « Les convives emplissaient la salle du festin. […] Flaubert en a placé l’action. […] M. de Goncourt avait une petite histoire à placer, d’un père qui surprend son fils en train de calculer ce que lui coûteront ses frais d’enterrement : il l’a placée sous la responsabilité du coulissier Blancheron. […] M. de Goncourt avait noté sur ses tablettes un conte indécent d’au-delà les monts ; c’était, ou jamais, l’occasion de le placer dans « le monde le plus quintessencié » ; il l’a placé dans le compte rendu d’un dîner chez la sœur de la Faustin.

875. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

C’est dans les maximes de la royauté qu’il faut placer le respect de la liberté nationale ; ce n’est pas dans la loi, qui n’y peut rien. […] Il s’est placé au centre des opérations et a poussé droit devant lui. — Il a pensé ceci : le christianisme, c’est la création. […] On peut s’étonner que les hommes aimés qu’elle a placés dans ces livres soient si conventionnels. […] « Un sentiment placé dans une âme vide n’a que des explosions », disait Bonstetten. […] Des descriptions, le sentiment de la nature ; mais en voici, et on ne l’a pas assez remarqué, seulement placés où il faut.

876. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

On peut, à ce point de vue, placer les oiseaux sur le même plan que les mammifères supérieurs. […] Des castes pauvres sont placées dans la hiérarchie bien au-dessus de telle caste riche. […] Eusapia n’avait qu’une main sur la table ; la bougie placée sous la table permettait le contrôle des genoux, qui n’ont pas bougé. — 10 h. […] C’est logique, mais à quel degré de l’échelle faut-il placer le chiffre maximum de la sensibilité ? […] Quant à l’enfer, que l’on plaçait à l’intérieur de la terre, n’en parlons pas.

877. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Ils se terminent sur un épilogue en vers, vers qui sont d’ailleurs parmi les plus plats et les plus faibles que Baudelaire ait écrits, et qui placent à l’horizon du livre une dernière image de ce Paris où il a puisé sa nourriture et ses visions. […] Un esprit fait pour rendre la poésie urbaine se sentira placé dans cette forêt d’hommes à la manière d’un poète romantique dans une forêt d’arbres et devant la nature. […] Ils se sont placés ainsi à l’antipode de l’art hollandais (qui connut d’ailleurs avec Van Everdingen un exotisme norvégien de la montagne et du Nord). […] Dominique est placé entre Olivier et Augustin comme entre deux influences, entre deux choix possibles. […] Un Sainte-Beuve genevois, placé au point de contact de plusieurs littératures, de plusieurs formes nationales de pensée, il risquerait fort d’être placé aussi à la périphérie de chacune d’elles, et singulièrement de celle de la France, et serait-il alors un Sainte-Beuve ?

878. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

A l’égard du Grec, nous le prononçons à notre maniere, & nous plaçons les accens selon les regles que les Grammairiens nous en donnent, sans que ces accens nous servent de guide pour élever, ou pour abaisser le ton. […] Je n’ai pas prétendu insérer dans ces listes tous les adjectifs qui se placent les uns devant les substantifs, & les autres après : j’ai voulu seulement faire voir que cette position n’étoit pas arbitraire. Les adjectifs métaphysiques comme le, la, les, ce, cet, quelque, un, tout, chaque, tel, quel, son, sa, ses, votre, nos, leur, se placent toûjours avant les substantifs qu’ils qualifient. […] Les à lineâ bien placés contribuent à la netteté du discours. […] Les Grees auroient dû séparer les consonnes des voyelles ; après les voyelles, ils devoient placer les diphthongues, puis les consonnes, faisant suivre la consonne foible de sa forte, b, p, z, s, &c.

879. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Une tristesse sans cause précise sera en lui comme l’once d’amertume dans la livre de douceurs dont parle l’Écriture, comme la tête de mort que les ascètes plaçaient sur leur prie-Dieu et les épicuriens à la table de leurs banquets. […] » Alors il a placé en face de la folie d’héroïsme la folie d’amour, représentée par Cardenio, et ce contraste se prolonge pendant la seconde moitié de la première partie du livre. […] Le héros est un jeune homme nommé Eusebio, qui à sa naissance a été placé sous la protection de la Croix et abandonné sur une route au pied du symbole sacré. […] Trois poètes qui cherchent quel est l’idéal humain et qui le placent également dans l’amour de la vérité, cela n’indique-t-il pas que cet idéal est une réalité en puissance, un fait qui demande à venir à l’existence ? […] Il est reconnu par exemple que l’orgueil est une des passions de l’âme ; mais savez-vous dans combien de choses l’homme peut placer son orgueil ?

880. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Ceux qui avaient rencontré le général Bugeaud à Paris avant sa grande et dernière renommée ont eu quelque effort à faire avant de le placer dans leur estime à la hauteur où la reconnaissance du pays l’a justement porté. […] C’est une grande satisfaction pour les cœurs bien placés… Le fils, à qui cette lettre est adressée et à qui elle donnait une si pénétrante leçon, devait mourir avant son père. […] Et le 8 août, il définissait en ces termes sa situation telle qu’elle se peignait dans son imagination douloureuse : Jamais général en chef n’a été placé dans une position semblable.

881. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Son tour arriva ; il s’élança à la tribune, des murmures accueillirent ses premiers mots, puis des menaces ; il se troubla, et par degrés ses paroles changèrent de sens, jusqu’à ce qu’enfin, comme à l’Homme sans nom, une parole inconnue, une parole qui n’était pas la sienne, vint se placer sur ses lèvres. […] Son Orphée dut résumer les quinze siècles de l’humanité, qui, en dehors du cercle de nos traditions religieuses, sont placés en avant des temps historiques : Orphée dut être une espèce de Genèse du haut paganisme. 2° Si M. […] En écrivant cet article et pour être plus sûr de comprendre comme il le fallait un auteur éminent, mais très-particulier et assez difficile, j’avais songé avant tout à me placer au point de vue de cet auteur et à le considérer, comme on dit aujourd’hui, dans son milieu.

882. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Le poëme, à partir de ce moment, est expressément placé sous l’invocation d’Érato, la muse de l’amour. […] mieux vaut mourir cette nuit même, à l’instant, avant le crime, avant la honte. — Je continue de traduire : « Elle dit et s’en alla prendre la boîte dans laquelle étaient rangées bien des drogues, les unes salutaires, les autres destructives, et, l’ayant placée sur ses genoux, elle se lamentait. […] Plus d’une fois elle ouvrit les portes de sa chambre, guettant la lumière : enfin l’Aurore la frappa de sa clarté chérie, et déjà chacun se mettait en mouvement à travers la ville. » Ici se placent des descriptions pleines de fraîcheur, la toilette empressée de la jeune fille qui veut effacer la trace des larmes de la nuit et s’assurer toute sa beauté, les ordres qu’elle donne à ses compagnes d’atteler le char.

883. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

… Je vivais heureuse de mon sort, aimée, jeune, riche, honnête et belle ; je suis maintenant avilie, misérable, malheureuse… Mon père allait assister à quelque tournoi dans la ville de Bayonne ; parmi les chevaliers qui venaient pour y figurer, soit qu’Amour me le fît ainsi apparaître, soit que sa valeur éclatât d’elle-même en lui, le seul Zerbin me sembla digne de louange ; c’était le fils du grand roi d’Écosse, « Pour lequel, après qu’il eut donné dans la lice des preuves merveilleuses de sa chevalerie, je me sentis prise d’amour, et je ne m’aperçus que trop tard que je n’étais plus à moi-même ; et, malgré tout ce que je souffre pour lui, je ne puis m’arracher de l’esprit que je n’avais pas mal placé mon cœur, mais que je l’avais donné au plus digne et au plus beau des paladins qui soit sur la terre. » Elle raconte comment ils s’aimèrent. […] J’ajoute que cette brigade, placée dans un tout autre but, et depuis longtemps sous la direction du général Mollière, ne quitta pas la France, et que pas un soldat ne fut embarqué. […] Votre cœur comprend de reste le sentiment qui m’oblige à le faire, puisqu’il s’agit d’un ami qui n’est plus là pour se défendre, d’un homme que ses adversaires ont pu accuser d’étroitesse d’esprit, parce qu’il se tenait renfermé dans la stricte limite du devoir, mais à qui il n’a manqué qu’un vice, l’ambition, pour qu’on le plaçât parmi les grands génies.

884. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Je m’étendis sur une peau de buffle, j’appelai mon chien, plaçai mon fusil près de moi, et, fermant les yeux, je parus me livrer au sommeil le plus profond. […] Pour cela, ils choisissent les parties peu profondes des étangs, entrent doucement dans l’eau et placent, de distance en distance, un engin d’osier assez semblable à un petit baril et ouvert aux deux bouts. […] Je m’approchai tout près de la rive sans faire de bruit, mis à mon hameçon un ver de terre dont la plus grande partie était laissée libre pour qu’il pût se tortiller tout à son aise, et jetai ma ligne dans l’eau, de façon qu’en passant par-dessus le bord, l’appât vînt se placer au fond.

885. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Cette décadence peut-elle être mieux placée au IVe siècle, alors que l’œuvre de l’assimilation romaine est dans toute sa force, ou au Ve, alors que Rome impose sa civilisation aux barbares qui l’envahissent ? […] C’est le légitime résultat qui sort de toute l’histoire de l’esprit humain. « L’espérance, dit George Sand, c’est la foi de ce siècle. » À côté d’un dogmatisme théologique qui rend la science inutile et lui enlève sa dignité, il faut placer un autre dogmatisme encore plus étroit et plus absolu, celui d’un bon sens superficiel, qui n’est au fond que suffisance et nullité, et qui, ne voyant pas la difficulté des problèmes, trouve étrange qu’on en cherche la solution en dehors des routes battues. […] Il est donc certain que le système de Fichte était parfaitement vrai pour lui, au point de vue où il se plaçait.

886. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

On pouvait lire dans la Revue et Gazette Musicale, numéro du 6 avril 1873, au sujet du final du second acte de Sigurd, exécuté dans un concert : « D’après ce fragment, le poème nous paraît calqué sur celui de la Walkyrie de Richard Wagner, quoique l’épisode qui termine ce final, celui de la nacelle traînée par des cygnes, où se placent Brünnhilde, la Walkyrie, victime d’un enchantement, et son libérateur Sigurd, appartienne à Lohengrin. » Récemment, un compositeur tenant une plume de critique, trouvait, comme pour accentuer encore cette remarque, que certains passages rappelaient, même musicalement, Lohengrin. […] Elle ne peut que le placer dans une des catégories, qu’elle a formées avec les données résultant des impressions ressenties antérieurement, et déclarer qu’il s’y adapte mal. […] Shakespeare, d’inexplicable et incomparable manière, a fait ceci : les formes du drame, que les pièces du grand Caldéron, déjà, avaient données comme un art spécial, mais bien rude et grossier encore, il les a pénétrées d’une vie si profonde qu’elles nous apparaissent traduire, immédiatement, la Nature : il a placé devant nous des hommes réels, non plus des créations de l’art : et, cependant, ces hommes nous sont lointains, tellement que tout contact avec eux nous paraît impossible, impossible comme un contact avec les visions de fantômes.

887. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Là, les gens à tempérament amoureux, hommes et femmes, les femmes attifées de leur mieux dans leurs capotes grises, les hommes au bonnet de coton, posé sur la tête d’un air conquérant, prenaient leur place sur le premier rang de chaises du passage, où se promenait un infirmier, choisissant le côté, où ils ou elles pouvaient montrer un profil moins endommagé — car il y avait parmi eux beaucoup de scrofuleux, très avancés — et ainsi placés, chacun et chacune tenaient son livre de messe, de façon à faire voir le numéro de son lit, qui est inscrit dessus. […] Ils n’ont pas davantage observé que la cervelle d’un artiste occidental, dans l’ornementation de n’importe quoi, ne conçoit qu’un décor placé au milieu de la chose, un décor unique ou un décor composé de deux, trois, quatre, cinq détails se faisant toujours pendant et contrepoids, et que l’imitation par la céramique actuelle, du décor jeté de côté sur les choses, du décor non symétrique, entamait la religion de l’art grec, au moins dans l’ornementation. […] les gens raisonnables peuvent me dire : « Vous n’aviez qu’à placer les 200 000 que depuis dix ans vous avez mis en bibelots… » Mais si j’avais été raisonnable à leur image, est-ce bien sûr que j’aurais eu le talent, qui me les a fait gagner.

888. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Le poète se reconnaît à ce qu’il rend aux mots la vie et la couleur, à ce qu’il les associe de manière à en faire le développement d’un mythe ; le poète est, selon le mot de Platon, μνθλογιχόϛ ; c’est donc à bon droit qu’on a placé au premier rang, parmi les dons du grand poète, la puissance mythologique 236. […] Mieux vaut pour les amants la mort même qu’une éternité qui pourrait être une séparation, un monde placé entre eux : C’est assez d’un tombeau ; je ne veux pas d’un monde    Se dressant entre nous. […] Nous voyons là, comme dans un brusque rayon, ce qu’il y a de folie et de hideur à être privé de la sagesse ; et nous y voyons aussi que, comme le Christ nous le donne à entendre, le royaume de Dieu n’est autre que la sagesse, qu’il n’est ni un lieu ni une chose visible, mais l’attribut du sage : — Le royaume de Dieu est au dedans de vous » (page 576). — Il y a des livres, selon Joubert, dont l’effet naturel est « de paraître pire qu’ils ne sont, comme l’effet inévitable de quelques autres est de paraître meilleurs qu’eux-mêmes ;  » le livre des Blasphèmes réunit les deux effets : il ne mérite d’être placé ni si haut, ni si bas.

889. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Ses personnages seront permanents ; ils n’apparaissent qu’en ce qu’ils ont de comique, et, quelle que soit la situation dans laquelle ils sont placés, ce comique peut rester le même et efficace. […] À l’autre bout au contraire de la hiérarchie sociale, les riches, les hommes de professions libérales, la classe gouvernante, les gens de négoce, tous ceux qui, animés d’un égoïsme vivace, de quelque avidité d’argent ou de pouvoir, ou en vertu de leur situation acquise, se sont placés au sommet de la nation et pèsent de leurs poids sur la masse des misérables, les offensent de leur insolence et les oppriment de leur dureté, — paraissent à Dickens, haïssables, pervers et dignes de blâme ; leurs institutions sont condamnables ; on torture les enfants dans les écoles ; on a tort d’enfermer les criminels dans les prisons ; les tribunaux sont faits pour pressurer les plaideurs, les parlements pour pérorer d’inutiles bavardages, les ministères pour perdre l’argent et compromettre les intérêts de la nation, les hospices pour maltraiter les malheureux, les banques pour voler, les salons pour échanger de niais propos avec de ridicules cérémonies. […] Quant au petit Charles, on le plaça, à sa grande désolation, dans une fabrique qui faisait la contrefaçon d’une marque de cirage alors fameuse.

890. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Des caméléons rampaient sur les feuilles larges des cactus. » De la présence chez Flaubert de cette période statique et discrète, découlent l’emploi habituel du prétérit pour les actes et de l’imparfait pour les états ; de là encore l’apparence sculpturale de ses descriptions où les aspects semblent tous immobiles et placés à un plan égal comme les sections d’une frise. […] Procédés de démonstration : descriptions, analyse : De même que l’écriture de Flaubert se décompose finalement en une succession de phrases indépendantes douées de caractère identiques, ainsi ses descriptions, ses portraits, ses analyses d’âmes, ses scènes d’ensemble se réduisent à une énumération de faits qui ont de particulier d’être peu nombreux, significativement choisis, et placés bout à bout sans résumé qui les condense en un aspect total. […] Enfin placé devant les scènes où le mènent ses romans, Flaubert quitte tout à coup l’exacte réalité et s’abandonne à l’admiration du spectacle.

891. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Aucun ornithologiste ne voudrait placer le Messager Anglais, le Culbutant à courte face, le Romain, le Barbe, le Grosse-Gorge et le Pigeon-Paon dans le même genre, d’autant plus qu’on pourrait lui montrer dans chacune de ces races plusieurs sous-variétés de descendance pure, c’est-à-dire d’espèces, comme il les appellerait sans aucun doute. […] Trois fois l’année, chaque Mouton est placé sur une table pour être étudié comme un tableau par un connaisseur ; chaque fois il est marqué et classé ; et seulement les sujets les plus parfaits sont choisis pour la reproduction. […] Pour rassembler un grand nombre d’individus d’une espèce en une contrée, il est nécessaire qu’ils soient placés dans des conditions de vie assez favorables pour s’y reproduire librement.

892. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Mais comme cette traduction n’a pas été publiée et ne le sera pas probablement d’ici longtemps encore39, nous avons cru qu’il était bon de signaler au public, d’après ce que nous avons de traduit à cette heure, l’individualité d’Edgar Poe, de ce cerveau étrange, puissant et malade ; car c’est surtout pour les hommes comme Poe que les observateurs déconcertés ne savent plus où placer dans la tête humaine la ligne mystérieuse et subtile qui sépare si souvent l’intensité de la pensée de la maladie, et l’aberration du talent. […] Ces blocs, épars çà et là, n’étaient souvent soutenus que par les arbres placés immédiatement au-dessous, et sans lesquels ils auraient roulé dans les vallées ». […] Au lieu de se placer au-dessus d’elles, comme les penseurs originaux, il pille les idées de son temps, et ce qu’il en flibuste ne méritait guères d’être flibusté.

893. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Napoléon, bon juge et peu prodigue d’éloges, l’a mieux défini quand il a dit dans le récit du 18 Brumaire et en parlant des jours qui avaient précédé : Il (le général Bonaparte) n’admettait dans sa maison que les savants, les généraux de sa suite, et quelques amis : Regnault de Saint-Jean-d’Angély, qu’il avait employé en Italie en 1797, et que depuis il avait placé à Malte ; Volney, auteur d’un très bon Voyage en Égypte ; Roederer, dont il estimait les nobles sentiments et la probité… C’est dans le mois de ventôse an VI (vers mars 1798), deux mois avant le départ pour l’Égypte, que Roederer vit pour la première fois le général Bonaparte, auquel il devra bientôt d’acquérir tout son relief et toute sa valeur : J’ai dîné avec lui, dit-il, chez Talleyrand-Périgord. […] Elle fut composée typographiquement par le fils même de Roederer, lequel, malgré sa jeunesse, était du secret, et que Regnault de Saint-Jean-d’Angély plaça, six jours avant le 18 Brumaire, dans une imprimerie dont le chef était à sa dévotion.

894. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Dans toutes les sociétés où nous allons, la maîtresse de la maison ou sa fille, à côté de laquelle on a bien soin de placer l’un de nous, croirait manquer au savoir-vivre si elle ne commençait par nous parler de pendus et de verrous. […] « Vous êtes bien heureux d’avoir vécu dans un temps où il fût possible de se proposer un but, et surtout un but haut placé.

895. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Placés entre ces deux partis exclusifs, la position des hommes comme moi a été très-difficile et très-perplexe. […] Quant à moi, quoique je voie ces symptômes avec quelque crainte, je ne m’en exagère pas la portée ; je crois notre société solidement assise, par la raison, surtout, qu’on ne saurait, le voulût-on, la placer sur une autre base.

896. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

Voilà près d’un demi-siècle, voilà quarante-quatre années du moins que M. de Chateaubriand a inauguré notre âge par Atala, par le Génie du Christianisme, et s’est placé du premier coup à la tête de la littérature de son temps : il n’a cessé d’y demeurer depuis ; les générations se sont succédé, et, se proclamant ses filles, sont venues se ranger sous sa gloire ; presque tout ce qui s’est tenté d’un peu grand dans le champ de l’imagination et de la poésie procède de lui, je veux dire de la veine littéraire qu’il a ouverte, de la source d’inspiration qu’il a remise en honneur ; ce qu’on a, dans l’intervalle, applaudi de plus harmonieux et de plus brillant est apparu comme pour tenir ses promesses et pour vérifier ses augures ; il a eu des héritiers, des continuateurs, à leur tour illustres, il n’a pas été surpassé ; et aujourd’hui, quand beaucoup sont las, quand les meilleurs se dissipent, se ralentissent ou se taisent, c’est encore lui qui vient apporter à la curiosité, à l’intérêt de tous, un volume impatiemment attendu, et qui n’a, si l’on peut dire, qu’à le vouloir pour être la fleur de mai, la primeur de la saison. […] « Le roi de Prusse, l’impératrice de Russie, toutes les grandeurs, toutes les célébrités de la terre reçoivent à genoux, comme un brevet d’immortalité, quelques mots de l’écrivain qui vit mourir Louis XIV, tomber Louis XV et régner Louis XVI, et qui, placé entre le grand roi et le roi martyr, est à lui seul toute l’histoire de France de son temps.

897. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Mais, ayant été placé chez un curé du pays vers l’âge ordinaire de la première communion, les développements qu’il entendit éveillèrent sa contradiction sur quelques points ; l’amour-propre se mit en jeu ; les arguments philosophiques qu’il avait lus lui revenaient en mémoire. […] Mais, on le sent, la position restait toujours un peu fausse : s’il était victorieux séparément contre les légitimistes purs et les purs disciples du Contrat social, on avait droit de lui demander, à lui, où il plaçait le siège de cette loi suprême, et comme c’était à Rome, on pouvait lui demander encore par quel mode efficace il la faisait intervenir dans le temporel ; car alors elle intervenait nécessairement, le roi de France étant le fils aîné de l’Église et la confusion des deux ordres s’accroissant de jour en jour par les efforts de sa piété égarée.

898. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

On assure que le roi le voulut voir : on le plaça pour cela sur le grand escalier où Sa Majesté devait passer. […] L’ouverture du roman a vraiment de la beauté : la douceur du paysage qu’admirent les deux enfants, la ferme de Saint-Andéol, le repas de famille et l’autorité patriarcale du père de Cavalier, l’arrivée des dragons et des miquelets sous ce toit béni, les horreurs qui suivent, la mère traînée sur la claie, tout cela s’enchaîne naturellement et conduit le lecteur à l’excès d’émotion par des sentiments bien placés et par un pathétique légitime.

899. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

Au point de vue élevé où il se plaçait, et dans le regard sommaire sous lequel il embrassait et resserrait une longue suite d’événements, il arrivait à y saisir les points fixes, les nœuds essentiels, les lois, et déjà il laissait échapper de ces mots, de ces maximes, chez lui familières et fondamentales, qui exprimaient ce qu’on a pu appeler son système. […] Dans le discours qu’il adressait à Léon X sur la réforme du gouvernement de Florence, ce grand homme (Machiavel) disait : « Les hommes qui, par les lois et les institutions, ont formé les républiques et les royaumes, sont placés le plus haut, sont le plus loués après les dieux. » En étudiant d’original cette variété de personnages qui viennent comme témoigner sur eux-mêmes dans le Recueil de M.Mignet, on en rencontre un pourtant, une seule figure à joindre à celles des grands politiques intègres et dignes d’entrer, à la suite des meilleurs et des plus illustres de l’antiquité, dans cette liste moderne si peu nombreuse des Charlemagne, des saint Louis, des Washington : c’est Jean de Witt, lequel à son tour a fini par être mis en pièces et dilacéré au profit de cet autre grand politique moins scrupuleux, Guillaume d’Orange ; car ce sont ces derniers habituellement qui ont le triomphe définitif dans l’histoire.

900. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Voltaire, si plein de tact en courant quand il est désintéressé, nous indique du doigt, dans son Temple du Goût, « le doux mais faible Pavillon, faisant sa cour humblement à Mme Des Houlières, qui est placée fort au-dessus de lui. » Pour revenir à l’école même qu’elle représente, et que nous avons montrée un peu jetée de côté dans le dix septième siècle, il semble qu’elle ait eu sa revanche au dix-huitième ; je veux dire que, même sans qu’on s’en rendît compte, cette manière avant tout spirituelle, métaphysique, moraliste et à la fois pomponnée, de faire des vers prévalut et marqua désormais au front la poésie du siècle, avec quelques différences de rubans et de nœuds seulement. […]  — Quand l’heure de la comédie fut venue, elle se mit en négligé, avec une de ses amies, qui prit des billets ; elle se cacha tout de son mieux sous une grande coiffe de taffetas et au lieu d’entrer par la grande porte du théâtre comme elle avoit accoutumé de faire, elle entra par la porte des loges, et s’alla placer au fond des secondes loges, car toutes les autres étoient remplies.

901. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Je ne considérerai donc la morale et la politique que sous le point de vue des difficultés que les passions leur présentent ; les caractères qui ne sont point passionnés se placent d’eux-mêmes dans la situation qui leur convient le mieux, c’est presque toujours celle que le hasard leur a désignée, ou s’ils y apportent quelque changement, c’est seulement dans ce qui s’offre le plus facilement à leur portée. […] n’êtes-vous pas heureux qu’une nation tout entière se soit placée à l’avant-garde de l’espèce humaine pour affronter tous les préjugés, pour essayer tous les principes ?

902. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

« L’agriculture642, telle que l’exercent nos paysans, est une véritable galère ; ils périssent par milliers dès l’enfance, et, dans l’adolescence, ils cherchent à se placer partout ailleurs qu’où ils devraient être. » En 1783, dans toute la plaine du Toulousain, ils ne mangent que du maïs, de la mixture, de menus grains, très peu de blé ; pendant la moitié de l’année, ceux des montagnes vivent de châtaignes ; la pomme de terre est à peine connue, et, selon Arthur Young, sur cent paysans, quatre-vingt-dix-neuf refuseraient d’en manger. […] En 1772, à propos du vingtième qui se perçoit sur le revenu net des immeubles, l’intendant de Caen, ayant fait le relevé de ses cotes, estime que, sur cent cinquante mille, « il y en a peut-être cinquante mille dont l’objet n’excède pas cinq sous et peut-être encore autant qui n’excèdent pas vingt sous654. » Des observateurs contemporains constatent cette passion du paysan pour la propriété foncière. « Toutes les épargnes des basses classes, qui ailleurs sont placées sur des particuliers et dans les fonds publics, sont destinées en France à l’achat des terres. » — « Aussi le nombre des petites propriétés rurales va toujours croissant.

903. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

« La mort de Jean de Médicis, sur lequel Côme avait placé ses principales espérances, et la faible santé de Pierre, qui le rendait incapable de supporter le travail des affaires publiques dans une ville aussi agitée que Florence, faisaient vivement craindre à ce grand homme qu’après son trépas la splendeur de sa famille ne s’éteignît tout à fait. […] Laurent fonda Livourne et la marine toscane, et mit sous les auspices de la religion le commerce de son pays ; il plaça sur la flotte douze jeunes gens des premières familles de Florence, et séduisit les grands seigneurs ottomans par la magnificence de ses présents : l’Égypte et ses trésors s’ouvrirent ainsi devant lui ; il prit à bail toutes les mines d’Italie et s’empara ainsi, en bénéfice, de tous les immenses revenus intérieurs.

904. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Il amnistia tous ses ennemis, et rappela Soderini à Rome ; il plaça les fils et les filles de Laurent dans toutes les grandes familles royales de l’Italie et de l’Europe ; il donna son nom à son siècle, et il mérita cette gloire. […] Lorenzino, qui s’était évadé comme pour la recevoir et la conduire, plaça Scoroncocolo dans une antichambre d’où il pût venir à son aide au bruit de la lutte ; puis, étant rentré dans la chambre et croyant Alexandre endormi, il lui demanda à voix basse s’il dormait déjà, et, s’approchant du lit, il lui perça la poitrine de son épée.

905. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

je veux être peuple. » Et il a bien fait : c’est à la foule que le drame s’adresse ; c’est au point de vue de la foule que le critique doit se placer. Et il serait fort empêché de se placer au point de vue des habiles, car ils en ont plusieurs.

906. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

Virgile les a placées à la porte des enfers. […] Il y aura toujours, sur le rang où doit être placé Chateaubriand dans la glorieuse élite, une dispute entre ceux qui ne peuvent le souffrir au premier et ceux qui ne se contentent pas pour lui du second.

907. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

c’est là que Dieu a placé mon sacrifice le plus pénible. […] En vérité, mon cher, il faut qu’il m’arrive toujours des aventures uniques, et je me réjouirais de celle-ci, ne fût-ce que pour les singulières positions où elle m’a placé, lesquelles m’ont fourni l’occasion d’apprendre une foule de choses.

908. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

Mais c’est garder trop pieusement un legs de ce moyen âge chrétien qui plaça son idéal dans la vie monastique, glorifia le célibat, l’imposa aux prêtres, le conseilla comme le plus sûr moyen de gagner le paradis. […] Chacune corrige les excès de l’autre et entre elles deux se placent à certains moments des théories moins tranchantes qui essaient de concilier ce que chacune contient de juste.

909. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre II : La Psychologie. »

Mais ce pouvoir directeur, cette faculté de nous placer dans les circonstances favorables à notre perfectionnement, qu’est-elle au fond ? […] « Si des personnes en état de juger avec compétence entre deux plaisirs donnés placent l’un tellement au-dessus de l’autre, qu’elles le lui préfèrent tout en le sachant accompagné d’une plus grande somme de mécontentement, nous sommes en droit d’attribuer à la jouissance préférée une supériorité de qualité qui l’emporte sur la quantité116. » Le critérium proposé par Stuart Mill est vague et ce reproche lui a été fait même dans l’école dont nous nous occupons117.

910. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Ménélas, le racontant à Télémaque, dit que le « traître Égisthe » avait placé une sentinelle en vigie, sur un haut rocher, pour guetter le retour durci. Lorsqu’il en fut averti, « il choisit parmi le peuple vingt hommes très braves, et les plaça en embuscade, et d’un autre côté, il ordonna de préparer un repas.

911. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Pour que la science engendrât les conclusions certaines que l’opinion populaire lui attribue, il serait nécessaire que le déterminisme causal, dans lequel l’esprit humain a placé sa confiance, prît son point d’appui sur une cause première, que la nature même de l’esprit se refuse à concevoir et, qu’en fait, l’intelligence scientifique n’atteint jamais. Toutes les sciences particulières ont leur origine dans un parti pris de l’esprit humain qui décide de placer en quelque endroit de la réalité une frontière pour ta commodité de ses spéculations : on ne leur voit pas de commencement dans la nature des choses où leurs racines plongent et se perdent.

912. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Le pouvoir arbitraire n’est pas plus légitime dans le peuple que dans le prince, et au-dessus de la volonté du maître, quel qu’il soit, principe de la tyrannie, il faut placer la raison et le droit, principes de la liberté. […] Tocqueville, au contraire, se plaçait à une hauteur et dans un lointain où il n’était plus guère accessible aux passions et aux préjugés.

913. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Ces notes placées au bas de la traduction, sont peut-être en trop grand nombre ; mais en général la critique qu’elles renferment est judicieuse ; & son recueil est très-curieux par le choix & par la variété des piéces. […] Ce Drame est entremêlé de Chants, placés dans les endroits où il s’agit d’exprimer quelque grand mouvement de l’ame.

914. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Partir vers minuit, suivre dans la nuit sombre, à travers les sapins, un sentier caillouteux et couvert de verglas ; observer un silence absolu, tomber, se relever, s’égarer, retrouver enfin son chemin et, une fois arrivés, placer les sentinelles, faire coucher les hommes, reconnaître, en cas d’attaque, les tranchées de combat ; enfin songer à soi, et se jeter sur la paille, le revolver à la ceinture.., voilà ce que c’est qu’une relève.‌ […] Et voici qu’aujourd’hui, des compatriotes, des voisins, des enfants de notre formation placés dans des circonstances qui émeuvent tout l’être, sentent et raisonnent comme cet Anglais, et mon ami Hassler, plus âgé qu’eux et qui ne partage pas leur foi, regardant autour de lui, écrit : « Il ne faut pas se dissimuler que beaucoup d’hommes… sont soutenus par l’idée d’un être supérieur auquel ils se confient. » (Ma campagne au jour le jour, par le capitaine Hassler.

915. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Avec vous, toute chose aimable et douce vient aux mortels, soit la sagesse, soit la beauté, soit la gloire : et les dieux mêmes ne président pas, sans les Grâces majestueuses, aux danses et aux banquets ; mais, intendantes de tout ce qui se fait aux Cieux, sur leurs trônes qu’elles ont placés près d’Apollon à l’arc d’or, elles adorent l’éternelle gloire du père de l’Olympe. […] Ce rapprochement de Pindare avec Bossuet n’a été pour nous, on le voit, ni un paradoxe ni une prétention à des vues nouvelles, mais un cadre abrégé où se plaçaient d’eux-mêmes les principaux traits de la physionomie du poëte grec.

916. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

On dit que Diderot, ayant un jour entendu vanter la campagne, se hâta d’aller vers le gouverneur de Meudon, qu’il connaissait, et retint une chambre au château ; mais voilà tout ce qu’il en fit ; il laissait passer les étés sans y aller, et comme Delille, sachant cela, lui demanda le logement pour quelques semaines : « Mon cher abbé, lui répondit Diderot, nous avons tous notre chimère, que nous plaçons loin de nous et que nous promenons à notre horizon ; si nous y mettons la main, elle se porte ailleurs ; je ne vais pas à Meudon, mais je me dis chaque jour : J’irai demain.

917. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Oberman, édition nouvelle, 1833 »

Sautelet aussi vivait alors dans ces idées : inquiet, mélancolique et fervent, il hésitait entre l’action et la contemplation ; je lis dans une lettre de lui que j’ai sous les yeux : « On ne peut guère faire une vie double, agir et contempler ; je sens, comme je te le disais cet été, que l’homme est placé sur la terre pour l’action, et je ne puis cependant laisser l’autre.

918. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

Son christianisme actif le sauve peut-être en cela de quelques-unes des tendances de son esprit ; il croit avec ferveur au progrès social, au travail ininterrompu de l’esprit divin dans l’humanité ; il énumère sans ambiguïté les résultats ou instruments acquis et déjà victorieux, la presse, le jury, le principe électif. « Je suis tellement convaincu, » s’écrie-t-il quelque part, « du triomphe définitif des principes de 89, que je ne les considérerais pas comme compromis pour longtemps, quand, par suite de vicissitudes placées en dehors de nos prévisions, je verrais les Prussiens campés de nouveau dans la cour du Louvre, et les chevaux de l’Ukraine se désaltérer aux bassins de marbre des Tuileries. » Historiquement, et en tout ce qui concerne le mouvement, les phases et les hommes de la Restauration, les jugements de M. de Carné nous semblent approfondis et satisfaisants, du moins dans leur ensemble et eu égard à son point de vue.

919. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « EUPHORION ou DE L’INJURE DES TEMPS. » pp. 445-455

Dans cette mêlée injurieuse des temps, combien est-il de ces anciens poëtes, Panyasis que les critiques plaçaient très-haut à la suite d’Homère, Varius qu’on ne séparait pas de Virgile, Philétas que Théocrite désespérait jamais d’égaler, Euphorion avec son Gallus, combien, et des meilleurs et des plus charmants, qui ont ainsi succombé sans retour, et n’ont laissé qu’un nom que les érudits seuls remuent encore parfois aujourd’hui !

920. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

Placée à la fois entre les jacobins et les royalistes, elle tint tête aux uns et aux autres.

921. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

Chez lui, cette portion de notre histoire politique, jusqu’à présent si ténébreuse et si compliquée, s’éclaircit, se dénoue d’elle-même ; tout y devient simple et lucide ; ici encore on sent l’historien qui est toujours placé au cœur de son sujet, c’est-à-dire au cœur de la France.

922. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. De l’influence de la philosophie du xviiie  siècle sur la législation et la sociabilité du xixe . »

Lerminier a donc fait un livre chaud, semé de vérités larges et brillantes, comme sa vocation d’orateur et d’écrivain placé en face de la jeunesse le lui a conseillé.

923. (1875) Premiers lundis. Tome III « Profession de foi »

Aujourd’hui que le Globe est placé plus qu’il ne l’a jamais été depuis la révolution de Juillet sur un terrain solide et nettement dessiné ; aujourd’hui que sa nouvelle position en politique, en économie, en philosophie, en art et en religion, devient de plus en plus appréciable et notoire ; aujourd’hui enfin, pour tout dire, que le Globe est le journal reconnu et avoué de la doctrine saint-simonienne ; nous, qui ne l’avons abandonné dans aucune de ses phases, nous qui avons assisté et contribué à sa naissance il y a sept ans, coopéré à ses divers travaux depuis lors, qui avons provoqué et produit plus particulièrement ses transformations récentes ; nous qui avons suivi toujours, et, dans quelques-unes des dernières circonstances, dirigé sa marche ; qui, sciemment et dans la plénitude de notre loyauté, l’avons poussé et mis là où il est présentement, nous croyons bon, utile, honorable de nous expliquer une première et dernière fois par devant le public, sur les variations successives du journal auquel notre nom est demeuré attaché ; de rendre un compte sincère des idées et des sentiments qui nous ont amené où nous sommes ; et de montrer la raison secrète, la logique véritable de ce qui a pu sembler pur hasard et inconsistance dans les destinées d’une feuille que le pays a toujours trouvée dans des voies d’honneur et de conviction.

924. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre II. Enfance et jeunesse de Jésus. Ses premières impressions. »

Là aussi, sur cette terre où dorment le charpentier Joseph et des milliers de Nazaréens oubliés, qui n’ont pas franchi l’horizon de leur vallée, le philosophe serait mieux placé qu’en aucun lieu du monde pour contempler le cours des choses humaines, se consoler de leur contingence, se rassurer sur le but divin que le monde poursuit à travers d’innombrables défaillances et nonobstant l’universelle vanité.

925. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre V. Des trois ordres de causes qui peuvent agir sur un auteur » pp. 69-75

A côté des changements soudains ou tout au moins rapides que produit une de ces terribles perturbations accidentelles, viennent se placer les modifications lentes qu’apportent l’alimentation, le régime quotidien.

926. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Corneille, et le cardinal de Richelieu. » pp. 237-252

Piganiol de la Force remarque, d’après un autre écrivain aussi spirituel que lui, que le corps de ce ministre ambitieux est placé dans le même endroit où étoient auparavant les latrines du collège de Calvi : « Soit, dit-il, que la providence, qui gouverne tout, ait voulu humilier, après sa mort, un homme qui avoit joué un si grand rôle dans le monde ; soit qu’elle ait voulu confondre l’orgueil des hommes, en leur faisant voir où se terminent les honneurs qu’ils estiment le plus. » Corneille étoit de Rouen, fils d’un maître des eaux & forêts.

927. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 5, des études et des progrès des peintres et des poëtes » pp. 44-57

Le peintre a très-bien conservé à chacun des assistans son caractere propre ; mais sur tout l’on voit avec plaisir le genre d’étonnement des suisses du pape, qui regardent le miracle du bas du tableau où Raphaël les a placez.

928. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 8, des plagiaires. En quoi ils different de ceux qui mettent leurs études à profit » pp. 78-92

Qu’un peintre se serve donc de l’Apollon de Belveder pour representer Persée ou quelque autre heros de l’âge de Persée, pourvû qu’il anime cette statuë, et qu’il ne se contente pas de la dessiner correctement pour la placer dans un tableau telle qu’elle est dans sa niche.

929. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « II »

Ces athées placent leur foi dans leur manque de principes ; ils ne sont jamais sûrs des autres, mais ils sont toujours sûrs d’eux-mêmes.

930. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Troisième partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées politiques. » pp. 350-362

Lorsque nous avons emprunté aux anciens leurs sujets tragiques, nous n’avons pas hésité de les placer sous le jour sinistre de la fatalité.

931. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Bruyère » pp. 111-122

C’était un homme probe et cultivé, de naissance médiocre, mais de mœurs élevées, placé par la fortune de son génie en dehors de toutes les prétentions et de toutes les passions de son temps, ayant le pied, — un pied digne du talon rouge, — et l’œil, — un œil capable de tout embrasser, — dans les deux sociétés qu’on nommait alors la cour et la ville, et que sa vocation était d’observer et de reproduire.

932. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Sand »

Gozlan, et mieux que Gozlan, Balzac lui-même, en une correspondance qui l’a grandi autant que celle de Madame Sand l’a diminuée, ont fait un véritable socle éclatant de ses vieilles pantoufles, tandis que Madame Sand et ceux-là qui ont publié sa Correspondance ont fait du socle, où la Comédie-Française l’a comiquement placée, une paire de pantoufles, et son pied n’y a pas gagné !

933. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Tourgueneff »

Seulement, il est bien obligé de la prendre, cette chose, où elle se trouve, pour lui qui n’est pas un voyageur, c’est-à-dire de la prendre dans le milieu où Dieu l’a placé.

934. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

Gautier, que la faculté de l’expression, arrivée à ce degré fulgurant de supériorité, crée la poésie et la créerait encore, quel que fût le système d’idées dans lequel se plaçât le poète, — fût-ce même dans le plus abaissé de tous !

935. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Paul Bourget a placé deux poèmes que je ne comparerai, certes !

936. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

II Le Voyage en Orient 20, que nous avons placé à dessein, dans cet examen forcément rapide, en regard de la Promenade en Amérique, est un livre beaucoup moins cavalier de ton, beaucoup moins beau touriste, mais, par le sujet et par la manière simple dont il est traité, nous croyons qu’il intéressera davantage.

937. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

Pendant ce temps-là, les peuples gémissaient, les barbares pillaient, les empereurs s’égorgeaient, et ceux qui restaient quelque temps sur le trône, la plupart voluptueux et fanatiques, superstitieux et féroces, controversistes aussi ardents que lâches guerriers, placés entre les hérétiques et les barbares, donnaient des édits au lieu de combattre ; et tandis que les Huns, les Goths, les Arabes, les Vandales, les Bulgares et les Perses ravageaient tout, du Tibre au Pont-Euxin, et du Danube au Nil, les empereurs de Byzance oubliaient l’empire pour usurper les droits des évêques et proscrire ou soutenir des erreurs qui ne devaient être jugées que par les pontifes ; on sent bien que des temps d’avilissement et de malheur ne sont pas favorables ni aux panégyriques, ni à l’éloquence.

938. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre IV. De la méthode » pp. 81-92

Les preuves philosophiques que nous avons placées d’abord, confirment par la raison l’autorité des preuves philologiques, qui à leur tour prêtent aux premières l’appui de leur autorité (axiome 10.)

939. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Et je demanderai si un bon souverain qui placerait entre ses dernières volontés la défense de prononcer son panégyrique après sa mort donnerait une bien grande preuve de sa modestie ? […] César se plaça sur la ligne des plus grands orateurs : Auguste eut le discours prompt et facile qui convient à un souverain. […] Il ne se hâta point de désespérer d’un jeune prince qu’il avait placé et qu’il se promettait de ramener au rang des grands souverains. […] Sénèque se dit à lui-même : La Providence m’a placé dans ce poste ; je le garderai malgré la haine de Poppée, les intrigues des affranchis, l’importunité de ma présence pour César. […] Cassius Longinus a placé l’image de Cassius parmi celles de ses ancêtres ; il mourra.

940. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Le reste est peu placé. — Il ne faudrait pas que les étrangers se fissent trop une idée de la façon dont nous jugeons nos auteurs classiques par les statistiques, pourtant officielles, de M.  […] * * * Le point de vue le plus intéressant où l’on puisse se placer, et c’est le service le plus grand que M.  […] Elles devront être mariées à des comédiens de la même troupe et placées sous la surveillance de leurs maris, qui en seront responsables. […] Je serai placé, par un concours inouï de faits invraisemblables, dans une situation où l’héroïsme latent que je sens en moi sortira, magnifique, des abîmes de mon grand cœur. […] Je placerai le « monstre » de Schekspir.

941. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Clauzel a placé un drame d’âmes. […] Mais plaçons-le, d’abord, à son époque ; ensuite, nous l’en détacherons. […] Ses romans il les a placés dans ces trois périodes, dans la troisième aussi, où triomphe la laideur. […] Pourquoi ne plaçaient-ils pas dans la lune ou ailleurs, n’importe où, leurs personnages si peu humains, leurs anecdotes si peu réelles ? […] Les foules ne firent qu’obéir, que transporter les blocs de pierre, les tailler comme on leur disait de les tailler, les placer où on leur disait de les placer.

942. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

Celles-ci sont autant d’anneaux qui font une ou plusieurs chaînes ; chaque anneau y est suspendu au précédent et soutient le suivant ; mais les points d’appui qui portent le tout sont deux, trois, quatre propositions expresses ou tacites, placées au sommet. […] Placez des corps pesants sur une ligne droite, c’est-à-dire selon la première dimension ; ils se meuvent d’une certaine manière. Placez un autre corps pesant hors de la ligne droite, dans le plan, c’est-à-dire selon la seconde dimension ; le mouvement des corps situés sur la ligne droite se modifie. Placez enfin un dernier corps hors du plan, c’est-à-dire selon la troisième dimension ; le mouvement des corps situés sur le plan se modifie encore. […] Une démonstration analogue prouve que, dans le même cercle ou dans des cercles égaux, un arc quelconque transporté lors de sa place, coïncidera exactement avec la portion de circonférence sur laquelle on l’aura placé.

943. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Il est plus haut placé que Gunther mon frère, le très-noble homme. […] « Brunhilt et ses femmes allèrent se placer devant l’église. […] Comme il commençait de courir, voici venir le maître chasseur, qui se plaça sur son chemin. […] On dépouilla son beau corps de ses vêtements, on lava sa blessure et on le plaça sur une civière. […] Gunther insiste ; il lui paraît avantageux de placer sa sœur sur le trône d’Attila.

944. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Il voit d’abord Phasga, que des figuiers entourent ; Puis, au-delà des monts que ses regards parcourent, S’étend tout Galaad, Éphraïm, Manassé, Dont le pays fertile à sa droite est placé ; Vers le midi, Juda, grand et stérile, étale Ses sables où s’endort la mer occidentale ; Plus loin, dans un vallon que le soir a pâli, Couronné d’oliviers, se montre Nephtali ; Dans des plaines de fleurs magnifiques et calmes Jéricho s’aperçoit, c’est la ville des palmes ; Et, prolongeant ses bois, des plaines de Phégor Le lentisque touffu s’étend jusqu’à Ségor. […] Des arbres noirs et touffus entourent de tous côtés cet ancien manoir, et de loin ressemblent à ces plumes qui environnaient le chapeau du roi Henri ; un joli village s’étend au pied du mont, sur le bord de la rivière, et l’on dirait que ses maisons blanches sortent du sable doré ; il est lié au château, qui le protège par un étroit sentier qui circule dans le rocher ; une chapelle est au milieu de la colline ; les seigneurs descendaient et les villageois montaient à son autel : terrain d’égalité, placé comme une ville neutre entre la misère et la grandeur, qui se sont trop souvent fait la guerre. […] J’étais placé, pour mon malheur, près de l’échafaud, et je vis s’avancer jusqu’au pied nos malheureux amis, qui soutenaient le pauvre abbé Quillet, destiné à voir mourir son élève, qu’il avait vu naître. […] Kitty Bell sort lentement de sa chambre, s’arrête, observe Chatterton, et va se placer entre la cheminée et lui. — Il cesse tout à coup de déchirer ses papiers.

945. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

On y rencontre bien quelques petits seigneurs campagnards ; mais ils se trouvent placés au second plan ; tout l’intérêt est concentré sur les hommes qui vivent dans leur dépendance. […] Deux grands pots placés près du poêle complétaient cet ameublement qu’éclairait la lueur vacillante d’une loutchina 21 qui brûlait sur la table. […] Je me plaçai en face sur le banc. […] Il était toujours immobile sur le banc où Birouk l’avait placé en entrant.

946. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Cette précision et cette majesté qui donnaient tant de poids à ses paroles, soit dans ses réponses aux ambassadeurs des princes, soit dans les conseils, étaient tempérées, dans les entretiens avec les particuliers, par une politesse et une grâce de discours, qui trouvait toujours à placer ce qu’on aimait le plus à entendre198. […] Mais Mme de Sévigné ne se trompait pas lorsque, se ravisant sur Esther, qu’elle s’était d’abord défendue d’admirer, elle y trouvait « mille choses si justes, si bien placées, si impartantes à dire à un roi 234. » Racine ne pensait pas plus à rechercher le succès des allusions qu’à éviter, de peur que le public ou le roi n’y vissent des allusions, les vérités de son sujet et les vérités du cœur humain. […] C’est cette suite de guerres heureuses et glorieuses qui se terminaient par la paix de Nimègue, et qui plaçaient en moins de dix ans la France à la tête de l’Europe. […] Quel qu’ait été son motif, il fit plus pour la gloire de Bossuet en le laissant évêque, que s’il l’eût tenu plus près de lui, ou s’il l’eût placé dans un poste ecclésiastique où l’administration lui aurait ôté le temps d’écrire.

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