Quiconque sait aimer comme nous porte avec soi le principe des plus grandes et des meilleures actions, le prix des sacrifices les plus pénibles, le dédommagement de tous les maux. » Enfin, dans une dernière lettre du 7 juillet, elle se livre à quelques pensées d’avenir et d’espérance. […] Il convient de laisser aux organes passionnés des réactions ces représailles et ces injustices ; mais nous, dont les origines sont d’hier, dont les sentiments ont leurs racines dans un principe d’égalité, ne nous fatiguons pas de voir en elle une belle et glorieuse figure ; ne nous ennuyons pas de l’honorer.
Mais, encore un coup, il n’y a rien là sur quoi l’on ait prise immédiate, et cela est si vrai que la société récemment fondée à l’occasion même du débat, la Société des Gens de Lettres, après avoir posé le principe général, a dé appliquer son activité vers des détails plus intérieurs. […] Je ne puis m’ôter de la pensée que le spirituel académicien n’avait accepté cette charge que pour avoir occasion, avec ce bon goût qui ne l’abandonne jamais et avec ce courage d’esprit dont il a donné tant de preuves dans toutes les circonstances décisives, de rappeler et de maintenir devant cette démocratie littéraire les vrais principes de l’indépendance et du goût.
On a depuis fort abusé de la prime, chaque grand auteur l’a exigée ; mais dans le principe, comme toutes choses, elle avait un sens. […] Scribe en a changé moins le principe que l’application et les proportions : il était difficile qu’il en advînt autrement ; même en se renouvelant, on se continue toujours.
Le critique, qui sait très-bien se prendre aux vers les plus hasardeux du classique novateur, nous semble pourtant méconnaître le principe et le droit d’une tentative qui reste légitime dans de certaines mesures, mais dont nous-même avons peut-être, hélas ! abusé. « Ce n’est plus un violon qu’a votre Apollon, me disait quelqu’un, c’est un rebec. » Charles Loyson salua la venue de Lamartine d’un applaudissement sympathique où se mêlèrent tout d’abord les conseils prudents142 : « Edera crescentem ornate poetam, s’écrie-t-il en commençant ; voici quelque chose d’assez rare à annoncer aujourd’hui : ce sont des vers d’un poëte. » Et il insiste sur cette haute qualification si souvent usurpée, puis il ajoute : « C’est là ce qui distingue proprement l’auteur de cet ouvrage : il est poëte, voilà le principe de toutes ses qualités, et une excuse qui manque rarement à ses défauts.
Ce que ne gardèrent pas moins, en général, les personnages de cette époque et de ce rang qui survécurent et dont la vieillesse honorée s’est prolongée jusqu’à nous, c’est une fidélité remarquable, sinon à tous les principes, du moins à l’esprit des doctrines et des mœurs dont s’était imbue leur jeunesse ; c’est le don de sociabilité, la pratique affable, tolérante, presque affectueuse, vraiment libérale, sans ombre de misanthropie et d’amertume, une sorte de confiance souriante et deux fois aimable après tant de déceptions, et ce trait qui, dans l’homme excellent dont nous parlons, formait plus qu’une qualité vague et était devenu le fond même du caractère et une vertu, la bienveillance. […] De telles maximes, d’ailleurs, qui n’ont pas pour principe unique l’agrandissement, avaient peu le temps de prendre racine au lendemain du grand Frédéric et au début de Napoléon.
Il y a en lui un sentiment, principe et limite ci la fois de l’individualisme, qui le légitime et le contient ; ce sentiment, tout-puissant sur lui, et qui lui sert de règle à juger toutes les actions d’autrui, c’est l’honneur féodal, le respect du pacte et du lien social, qui lient unis le vassal et le suzerain. […] Toute la morale se réduit au principe de l’honneur : tous les devoirs se ramènent aux devoirs réciproques du suzerain et du vassal.
Pareillement Voltaire n’explique pas sa politique par principes généraux ni raisonnements complets. […] Il n’a pas eu de grandes vues politiques ; il n’a pas approfondi l’origine des sociétés, la théorie des pouvoirs publics, les principes du droit et des lois.
Qu’on parcoure, en un mot, tous les genres littéraires ; tous laissent voir une pensée enchaînée aux principes dont le Concile de Trente a fait la règle des catholiques. […] La religion ainsi comprise n’est pas un principe de vie intérieure, de perfectionnement moral, d’amour pour ses semblables.
M. de Pontmartin, qui se croit des principes, est dans le rôle et dans la coterie jusqu’au cou ; il est légitimiste par état, comme d’autres sont orléanistes ; il est homme de ce beau monde qui se pique d’être moral sans pratiquer les mœurs, et de professer la religion sans aller toujours à confesse. […] Il croit avoir des principes, il n’a que des indications fugitives, des complaisances ou des répugnances de société, et il s’y abandonne tout entier.
Turgot, dont les principes étaient fort intéressés dans la question, s’est expliqué sur le livre de Galiani, et, sans en méconnaître l’agrément, il a écrit quelques mots qui marquent bien l’opposition des vues, des inspirations et des doctrines : Je n’aime pas non plus, dit-il après quelques critiques sur sa méthode sautillante et faite pour dérouter, je n’aime pas à le voir toujours si prudent, si ennemi de l’enthousiasme, si fort d’accord avec tous les Ne quid nimis et avec tous ces gens qui jouissent du présent, et qui sont fort aises qu’on laisse aller le monde comme il va, parce qu’il va fort bien pour eux, gens qui, ayant leur lit bien fait, ne veulent pas qu’on le remue. […] aimable abbé, c’est ainsi que vous étiez noblement en désaccord avec vos principes affichés, avec vos prétentions de sécheresse, et c’est ainsi qu’on vous aime !
C’est à un tel homme, et qui promettait tant, que Mme de Maintenon, par principes, et de préférence à tout autre, crut devoir donner une jeune fille qu’elle avait élevée avec autant de soin et dont tous les témoins font des descriptions enchantées : Jamais, s’écrie Saint-Simon, un visage si spirituel, si touchant, si parlant, jamais une fraîcheur pareille, jamais tant de grâces ni plus d’esprit, jamais tant de gaieté et d’amusement, jamais de créature plus séduisante. […] Sur ce principe, il fut conclu que le roi viendrait chez Mme de Montespan ; mais, pour ne pas donner à la médisance le moindre sujet de mordre, on convint que des dames respectables, et les plus graves de la Cour, seraient présentes à cette entrevue, et que le roi ne verrait Mme de Montespan qu’avec elles.
« Vous connaissez mieux que moi les principes, lui disait un jour Mirabeau en le flattant, mais je connais mieux les hommes11. » Danton fit comme Mirabeau, il mit la main sur le jeune homme et le tint jusqu’à la fin sous son ascendant. […] On se prend à s’écrier en se rejetant en arrière : Ô le style des honnêtes gens, de ceux qui ont tout respecté de ce qui est respectable, qui ont placé dans les sentiments mêmes de l’âme le principe et la mesure du goût !
En même temps qu’elle réussissait, sans trop de peine, à faire ainsi de son fils une petite-maîtresse, elle s’attachait à lui inculquer les principes et l’art du courtisan, et elle semble avoir réduit à ce point toute la morale : Écoutez, mon fils, lui disait cette petite-fille amollie du chancelier de L’Hôpital, ne soyez point glorieux, et songez que vous n’êtes qu’un bourgeois… Apprenez de moi qu’en France on ne reconnaît de noblesse que celle d’épée… Or, mon fils, pour n’être point glorieux, ne voyez jamais que des gens de qualité. […] Ainsi, par principe, il ne va chercher des amis qu’à la Cour, et nulle part ailleurs ; la méthode est nouvelle.
Dans le tableau qu’il traçait du second amour et des efforts de l’âme repentante pour se dégager et revenir à son divin principe, il y avait pourtant bien des traits d’une application directe et délicate. […] Ceux qui ont écrit le récit de sa vie pénitente se sont plu à en citer des exemples singuliers, qui nous toucheraient trop peu aujourd’hui ; mais le principe qui les lui inspirait, et le but dont elle s’approchait par ces moyens, sont à jamais dignes de respect dans tous les temps, et de quelque point de vue qu’on les envisage : « J’espère, je crois et j’aime, disait-elle ; c’est à Dieu à perfectionner ses dons. » — « Espérer et croire, ce sont deux grandes vertus ; mais qui n’a point la charité n’a rien : il est comme une plante stérile que le soleil n’éclaire point. » Cette belle âme, réalisant désormais en elle les qualités de l’amour divin, se considéra jusqu’à la fin comme l’une des dernières devant Dieu : Je ne lui demande pas, disait-elle, de ces grands dons qui ne sont faits que pour les grandes âmes qu’il a mises dans le monde pour l’éclairer, je ne pourrais pas les contenir ; mais je lui demande qu’il incline mon cœur, selon sa parole, à rechercher sa loi, à la méditer nuit et jour.
Pour s’élever au-dessus de ces circonstances en quelque sorte matérielles et physiques, deux choses sont nécessaires, et elles sont rares : du caractère et des principes. […] Angebert dans lequel cette personne à principes et à sentiments me reproche d’avoir fait tort à Moreau dans mon appréciation morale tout indulgente.
Mirabeau veut allier les principes du gouvernement représentatif avec ceux du gouvernement monarchique régénéré ; il veut la pleine indépendance du pouvoir exécutif dans sa sphère. […] que Mirabeau le sentait lorsque, impatient de ces éternelles remises de l’« homme aux indécisions » (c’est ainsi qu’il appelle La Fayette), et de cette pudibonderie si hors de propos, irrité de voir en tout et partout les honnêtes gens de ce bord en réserve et en garde contre lui, il s’écrie : « Je leur montrerai ce qui est très vrai, qu’ils n’ont ni dans la tête, ni dans l’âme, aucun élément de sociabilité politique. » Et relevant la tête en homme qui, avec ses taches, avait son principe d’honneur aussi et le sentiment de sa dignité, il écrivait un jour (1er décembre 1789) à La Fayette, sans craindre d’aborder le point délicat et qui recelait la plaie : J’ai beaucoup de dettes, qui en masse ne font pas une somme énorme ; j’ai beaucoup de dettes, et c’est la meilleure réponse que les événements puissent faire aux confabulations des calomniateurs.
Écrire par principes et même un peu causer par principes, ce fut le double résultat de sa doctrine et de son exemple.
C’est vers le temps de ce séjour à Lausanne, que M. de Maistre publia, sans y mettre son nom, ses Considérations sur la France (1797), ouvrage étonnant où la Révolution est jugée, non seulement dans ses causes prochaines et dans ses effets immédiats, mais dans ses principes et ses sources, dans toute sa portée et dans son développement, dans ses phases même les plus éloignées, où la Restauration future est prédite et presque décrite dans ses voies et moyens. […] Il ne la met point hors de là : C’est précisément dans les hautes classes, pense-t-il, que résident les principes conservateurs et les véritables maximes d’État.
Or, dans ce discours, c’est au nom des mêmes principes de tolérance, professés dans Bélisaire en faveur des cultes dissidents, que Marmontel réclame pour la religion catholique, à son tour proscrite, la liberté des rites, des cérémonies, des solennités même, le réveil des cloches dans les campagnes et la réapparition du signe de la Croix. […] On applaudit à ces honorables sentiments et à ces justes principes ; on sourit pourtant en songeant à l’ami de Mlle Clairon, de Mlle Navarre et de tant d’autres, et à ces confidences tardives et embellies qu’il ne pourra s’empêcher bientôt d’en faire à ses enfants.
Il est très vrai, monsieur et très cher ami, que vous soutîntes un jour chez moi les principes qui viennent de vous faire commettre une grande imprudence. […] (Suit l’énoncé de quelques principes justes d’administration ; puis M.
L’imagination, ce principe et cette faculté mère des facultés humaines, semble, dans ces premières chroniques, éveiller la vérité au berceau. […] Cette histoire des Maîtresses de Louis XV, publiée dans le principe en deux volumes, je la réédite, aujourd’hui, en trois volumes indépendants l’un de l’autre et ayant pour titre : La Duchesse de Châteauroux et ses sœurs.
Maurice Le Blond de louer précisément ceux-là qu’il condamnait en principe ; de M. […] Nul n’a plus sûrement que lui ni avec plus de franchise développé, une critique précise, basée sur des principes immuables, sur une connaissance approfondie des chefs-d’œuvre éternels.
Ainsi ce sont les regles de la construction et non pas les principes de l’harmonie qui décident de l’arrangement des mots dans une phrase françoise. […] La poësie comme les autres arts n’est donc qu’un assemblage méthodique de principes arrêtez d’un consentement general, en conséquence des observations faites sur les effets de la nature.
L’art et la sexualité L’abstinence sexuelle comme principe créateur en art I Narcisses modernes — Ne t’effarouche pas, petit ! […] Ainsi les grands spéculatifs, qui ont été des in-sensuels par principe, restent, malgré leur grandeur et leur génie, des incomplets… Les Kant, les Schopenhauer, les Descartes, les Nietzsche, et même les Spinoza, manqueront toujours, malgré leur immense et juste gloire intellectuelle, d’une saveur d’humanité, de ce parfum qui émane de la terre et du cœur de l’homme.
Nous ne savions pas que chaque langue a des principes qui sont une suite nécessaire de ses premières formes et de sa constitution générale, qu’on ne peut changer sans la détruire. […] Elle dura longtemps ; elle eut sa superstition comme toutes les sectes, et ne pardonna pas toujours à ceux qui avaient des principes opposés.
Barbier, dans le principe, était sans doute beaucoup moins grande qu’elle n’avait paru et dû paraître à ceux qui ne suivent pas de très-près ces choses de poésie.
La régularité sévère, la facture savante d’une œuvre d’art n’est qu’au regard superficiel le signe d’un équilibre imperturbable de l’âme ; les plus passionnés sont quelquefois les plus austères, et la force qui règle peut avoir le même principe que la passion qui entraîne et que l’enthousiasme qui crée. »— Si M.
Mais son exemple n’en demeure pas moins fécond et mémorable ; encourageant pour les esprits supérieurs qu’un instinct invincible pousse en toute espèce d’étude à la recherche des principes et des lois, puisqu’il agrandit pour eux la carrière, en leur ouvrant l’histoire ; glorieux pour celle-ci, puisqu’il l’enrichit d’un genre nouveau, l’élève en quelque sorte au rang de science, et lui assure ainsi les veilles de ceux-là même qui autrement peut-être lui eussent refusé jusqu’à leur estime.
Selon lui, en effet, « la Constitution de l’an III eût été acceptée volontiers par la nation en général, si les thermidoriens n’avaient voulu, par un artificieux égoïsme, la mutiler et la rendre illusoire dès son principe, en y glissant le moyen de se continuer dans l’exercice de leur autorité arbitraire. » Oubliant que les hommes les plus modérés et les plus sages de l’époque redoutaient une transition trop brusque et voulaient en amortir le choc, il se déclare violemment contre les décrets de prudence, qui maintenaient les deux tiers de la Convention dans la législature suivante.
Cet héritage de la tradition n’a pas seulement enrichi les croyants et les dociles ; tous y ont participé, et pendant un long temps ceux mêmes qui se sont le plus écartés de l’unité de foi n’ont jamais renié les principes essentiels de la philosophie chrétienne.
Et qu’on ne dise pas que, si la critique avait un point de vue central, si elle jugeait en vertu d’un principe et d’une vérité absolus, elle s’épargnerait en grande partie la fatigue de ce mouvement, de ce déplacement forcé, et que, du haut de la colline où elle serait assise, pareille à un roi d’épopée ou au juge Minos, elle dénombrerait à l’aise et prononcerait avec une véritable unité ses oracles.
L’esclavage qui mettait une classe d’hommes hors des devoirs de la morale, le petit nombre des moyens qui pouvaient servir à l’instruction générale, la diversité des sectes philosophiques qui jetait dans les esprits de l’incertitude sur le juste et l’injuste, l’indifférence pour la mort, indifférence qui commence par le courage et finit par tarir les sources naturelles de la sympathie ; tels étaient les divers principes de la cruauté sauvage qui a existé parmi les Romains.
Au milieu de toutes ces témérités, Robert Estienne, suivi plus tard par son fils Henri, énonce le principe à qui l’avenir appartient : la souveraineté de l’usage.
Outre les savants, nul ne se fait faute de prendre des mots à sa fantaisie : le faux principe de Ronsard que la perfection d’une langue est en proportion du nombre de ses mots, abuse tout le monde, et par dévouement à la langue nationale, on en vient à perdre tout respect de son génie et de sa pureté.
Outre deux tragi-comédies, Clotilda et L’Oristilla, nous avons de Barbieri ce qu’il appelle un opera tragica, intitulé : Il principe Eleuriendo di Persia, et une pièce mystique : La Luce imporporata, tragedia di santa Lucia, imprimée à Rome en 1651.
Allez de l’avant avec courage ; ne supprimez rien de votre ardeur ; ce feu qui brûle en vous, c’est l’esprit même qui, répandu providentiellement au sein de l’humanité, est comme le principe de sa force motrice.
Il eût pu, à la vérité, emprunter d’autres couleurs sur la même palette, et jeter ici quelques bonnes pages bien philanthropiques, dans lesquelles — en côtoyant toutefois avec prudence un banc dangereux, caché sous les mers de la philosophie, qu’on nomme le banc du tribunal correctionnel — il eût avancé quelques-unes de ces vérités découvertes par nos sages pour la gloire de l’homme et la consolation du mourant ; savoir : que l’homme n’est qu’une brute, que l’âme n’est qu’un peu de gaz plus ou moins dense, et que Dieu n’est rien ; mais il a pensé que ces vérités incontestables étaient déjà bien triviales et bien usées, et qu’il ajouterait à peine une goutte d’eau à ce déluge de morales raisonnables, de religions athées, de maximes, de doctrines, de principes qui nous inondent pour notre bonheur, depuis trente ans, d’une si prodigieuse façon qu’on pourrait — s’il n’y avait irrévérence — leur appliquer les vers de Regnier sur une averse : Des nuages en eau tombait un tel degoust, Que les chiens altérés pouvaient boire debout.
Les noms d’athée, d’impie, de faux frere, d’homme sans foi, sans mœurs, sans probité, sans principes, étoient le refrein ordinaire de ses discours & de ses écrits.
Son livre sur le Sommeil, un autre sur l’Aliéné, un troisième sur l’Ame et le Corps, témoignent d’un esprit très sagace, très philosophique, qui, sans faux positivisme, est cependant très attentif à la recherche des faits, et qui en même temps, sans déclamation spiritualiste, est très ferme sur les principes.
Toutes ces operations, il est vrai, sont bien-tôt faites ; mais il est un principe incontestable dans la méchanique, c’est que la multiplicité des ressorts affoiblit toûjours le mouvement, parce qu’un ressort ne communique jamais à un autre tout le mouvement qu’il a reçû.
Nos acteurs guidez par l’instinct, nous font sentir les principes sur lesquels les anciens avoient fondé la division de l’art du geste théatral, et l’avoient partagé en trois méthodes.
En principe, bonne ou mauvaise, on combat l’imitation, et l’on nous accuse même d’avoir « confondu l’imitation du sujet et l’imitation du langage ».
… En principe, nous n’avons pas le puritanisme de le condamner.
où souffle le vent d’un principe, une ligne où l’on sente que l’auteur a en lui ce point fixe des notions premières qui sont comme les gonds de la vie et sur lesquels elle tourne, mais sans jamais s’en détacher… Eh bien, à part cette nécessité d’être moraliste pour être vraiment supérieur dans un livre comme Les Réfractaires, y a-t-il même dans le coup de pinceau de Vallès, qui est énergique, autre chose que de la force qui fait montre de ses biceps, comme messieurs ces Hercules qu’il aime ?
Croire que la contemplation des choses naturelles, que la solitude dans les bois ou sur les rivages a cette puissance de retremper la volonté, viciée en son principe, dans l’homme, et de le rendre un être moral plus fort et plus profond qu’avant de se promener sur ce rivage et dans ces bois, s’imaginer qu’on devient vertueux par l’influence du paysage, c’est la rêverie et l’illusion de quelqu’un qui aime mieux la nature qu’il ne comprend l’humanité.
A l’École Normale, où je m’occupais de choisir les principes qui ont déterminé ma vie, une phrase de Stendhal m’a frappé : « Tant qu’on n’a pas six mille francs de rentes, ne penser qu’à cela ; quand on les a, n’y plus penser. » Il faudrait ajouter : « Se choisir un milieu social, un ordre où passer sa vie avec régularité, et, cette élection faite, n’y plus penser. » Un ordre dans lequel on puisse d’ailleurs travailler en toute indépendance.
Enfin, pour connaître l’esprit de ce temps-là, il ne sera pas inutile d’observer que Paul Jove loue avec transport ce Pic de La Mirandole, l’homme de l’Europe, et peut-être du monde, qui à son âge eût entassé dans sa tête le plus de mots et le moins d’idées ; qu’il n’ose point blâmer ouvertement ce Jérôme Savonarole, enthousiaste et fourbe, qui déclamant en chaire contre les Médicis, faisait des prophéties et des cabales, et voulait, dans Florence, jouer à la fois le rôle de Brutus et d’un homme inspiré ; qu’enfin il loue Machiavel de très bonne foi, et ne pense pas même à s’étonner de ses principes : car le machiavélisme qui n’existe plus sans doute, et qu’une politique éclairée et sage a dû bannir pour jamais, né dans ces siècles orageux, du choc de mille intérêts et de l’excès de toutes les ambitions joint à la faiblesse de chaque pouvoir, fait uniquement pour des âmes qui suppléaient à la force par la ruse, et aux talents par les crimes, était, pendant quelque temps, devenu en Europe la maladie des meilleurs esprits, à peu près comme certaines pestes qui, nées dans un climat, ont fait le tour du monde, et n’ont disparu qu’après avoir ravagé le globe.
Le principe de cette poésie, nous l’avons vu exprimé d’une façon extrême, absolue, poussée jusqu’il ses extrêmes limites, par Alfred de Musset. Mais, chez les uns ou chez les autres, ce principe est toujours le même ; ce principe, c’est celui de la poésie personnelle, à savoir que le poète doit se mettre lui-même dans son œuvre et entretenir le public de ses émotions, des événements de sa sensibilité, de ses joies et de ses douleurs. […] Leconte de Lisle pose en principe que le premier devoir du poète, c’est d’être impersonnel. […] Vous le voyez, c’est la continuation de ce principe, qui était celui de Théophile Gautier et de Leconte de Lisle, à savoir, qu’un poète doit se subordonner à l’objet. […] À vous maintenant de choisir d’après vos préférences, d’après vos goûts, d’après vos principes, d’après des principes que, j’espère, je n’ai ni choqués, ni chagrinés.
Malot ne se soit complaisamment applaudi d’avoir trouvé ce « mot de la fin » ; c’est un principe de l’esthétique nouvelle qu’il convient de laisser le lecteur sur une boutade de gaieté misanthropique. […] » Tout commentaire affaiblirait une telle déclaration de principes ; toute épithète en altérerait le beau sens ; — et c’est une de ces impressions sous lesquelles il faut laisser le lecteur. […] Reste à savoir, il est vrai, si ce naturalisme hollandais ou anglais ne serait pas comme vivifié par un principe intérieur qui ferait défaut jusqu’ici à notre naturalisme français. […] Ce principe est immédiatement déduit de la solidarité qui lie nos actions entre elles, et nos actions aux actions des autres. […] Ils ont tort, parce que des principes y sont enveloppés, et qu’en somme, de ces principes, il découle des règles ou des conseils pour la direction de l’effort, pour la discipline de l’esprit et, si, l’on veut bien me passer l’expression, pour l’aménagement du talent.
Écoutez-le : « Quoique Claude Bernard parlât peu des questions sociales, il avait l’esprit trop grand pour ne pas y appliquer ses principes généraux. […] Je ne veux faire ici aucune personnalité ; mains j’ai remarqué que les débauchés affichaient les principes moraux les plus rigides. […] Toute la critique, ajoute-t-on, depuis Aristote jusqu’à Boileau, a posé ce principe qu’une œuvre doit être basée sur le vrai. […] Ce que l’on a appelé longtemps le théâtre de genre, n’a donc pas d’autre source qu’une exagération du principe de l’action, aux dépens de la peinture des caractères et de l’analyse des sentiments. […] C’était une réponse fort dure ; mais elle est dans le sens de notre société nouvelle, elle part de ce principe égalitaire que tout producteur doit être l’artisan de sa fortune.
Troisième trait : absence de principe dirigeant, ou incertitude sur le principe dirigeant. […] Cependant la religion était un principe dirigeant positif de premier ordre, et l’antireligion était un principe dirigeant négatif assez fort encore. […] L’antireligion peut donc être un principe dirigeant. […] De nos jours et ce principe positif s’est affaibli et ce principe négatif s’est exténué aussi. […] J’accepte pleinement ces principes et je félicite M.
Religieux par principes et chrétien sincère, il se fit des scrupules de conscience, ou du moins il tint à les empêcher de naître et à se mettre en règle contre les remords et les faiblesses qui pourraient un jour lui venir à ses derniers instants. […] Certes, si un prince était capable d’entrer dans quelques-unes de ces vues à la fois courageuses, patriotiques, mais étroites, hautaines et rétrospectives, il semble que ç’ait été le duc de Bourgogne tel qu’on nous le présente, avec ce mélange de bonnes intentions, d’effort sur lui-même, d’éducation laborieuse et industrieuse, de principes et de doctrine en serre chaude. […] Cette première édition si goûtée, avait été faite d’après un singulier principe et sur un sous-entendu étrange ; c’est que Saint-Simon, parce qu’il a sa phrase à lui et qui n’est ni académique, ni celle de tout le monde, écrivait au hasard, ne savait pas écrire (comme le disaient les marquises de Créquy et du Deffand), et qu’il était nécessaire de temps en temps, dans son intérêt et dans celui du lecteur, de le corriger.
C’est le Cosmos lui-même, c’est-à-dire l’analyse anticipée et abrégée des phénomènes et des principes que M. de Humboldt va successivement et largement développer. […] En vain la pensée se plongerait dans la méditation du problème de cette première origine ; l’homme est si étroitement lié à son espèce et au temps, que l’on ne saurait concevoir un être humain venant au monde sans une famille déjà existante…… Cette question donc ne pouvant être résolue ni par la voie du raisonnement ni par celle de l’expérience, faut-il penser que l’état primitif, tel que nous le décrit une prétendue tradition, est réellement historique, ou bien que l’espèce humaine, dès son principe, couvrit la terre en forme de peuplades ? […] Que l’on suive la classification de mon maître Blumenbach en cinq races (Caucasique, Mongolique, Américaine, Éthiopique et Malaie), ou bien qu’avec Prichard on reconnaisse sept races (Iranienne, Touranienne, Américaine, des Hottentots et Bouschmans, des Nègres, des Papous et des Alfourous), il n’en est pas moins vrai qu’aucune différence radicale et typique, aucun principe de division naturel et rigoureux ne régit de tels groupes.
L’autorité absolue était leur principe, l’obéissance était leur loi ; bien commander, bien obéir, étaient pour eux la société tout entière. […] Ces principes, vrais quand on commande au nom de Dieu et quand on obéit par humilité volontaire, étaient admirables dans la famille, inapplicables dans la société politique. […] Bonaparte admettait bien le principe de la suprématie romaine, mais à condition que la suprématie impériale prévaudrait sur tout, et que la véritable église, absolue et universelle, ce serait lui et son empire.
Et pour don Juan, le grand seigneur méchant homme, athée avec conviction, par principe rationaliste, si l’on veut lui trouver des originaux vraiment ressemblants, mieux que les libertins de la Fronde, les roués de la Régence ou les nobles protecteurs de la philosophie, les Richelieu et les Choiseul nous en fournissent. […] Comme toute morale qui pose en principe la bonté de la nature et la légitimité de l’instinct, et qui veut éviter de déchaîner la brutalité des appétits, la morale de Molière aboutit à identifier la vertu ivec l’altruisme. […] De ce point de départ, et sur ces principes, la morale de Molière ne peut être que pratique.
Il les dirigeait, lui, si discrètement, et de si haut, que, ne se sentant pas asservies, elles ne se croyaient pas dirigées : il se contentait d’offrir, de sa raison à leur raison, des principes généraux de conduite. […] Car il unit à un fond d’amples ou profondes vérités, de principes universels et transcendants, une forme concrète, colorée, vivante, de fortes et nettes images, des symboles immenses et saisissants. […] Si Bossuet s’est attaqué surtout aux protestants, ce n’est pas parce qu’ils formaient le corps le plus nombreux et le plus redoutable parmi les ennemis de l’Église catholique : c’est aussi parce qu’il discernait dans les origines et dans le développement de la réforme un principe de libre examen subversif du christianisme et de toute religion fondée sur la tradition et l’autorité.
Dans leur recomposition de l’alexandrin, les romantiques, et Hugo même, n’ont pas été jusqu’au bout de leur principe. […] Il y retrouvait un autre principe directeur et consolateur, qu’il énonçait dès ses premiers essais : l’amour, ayant pour essence la pitié, pour effet le sacrifice. […] Le principe de son inspiration, c’est l’horreur de la banalité, qui le mène à toutes les excentricités : ses idées seront le contrepied des idées communes de son temps.
Les principes de l’Art de persuader, dans Pascal, sont ceux du Discours de la méthode dans Descartes, et plus particulièrement des Règles pour conduire notre esprit dans la recherche de la vérité, ouvrage posthume de ce grand homme39. […] Il dut lui paraître étrange que la lumière de la révélation eût été refusée au monde ancien, et qu’à deux âges différents du genre humain, la morale eût eu deux principes contradictoires. […] Vérités, ou plutôt principes de conservation devenus si nécessaires aux peuples chrétiens, qu’il leur serait aussi impossible de s’en passer que de liberté ou d’indépendance.
Ce qui pourrait encore nous arriver de plus malheureux, ce serait la guerre civile sur la place Favart entre deux fractions également intéressantes de la population parisienne, puisque l’une s’arme d’un principe de patriotisme pour vous attaquer et que l’autre agit dans le sentiment chevaleresque de défendre une œuvre d’art. […] La Liberté du 18 ; chronique (anonyme) : questions du patriotisme et de l’art, leur indépendance, mais la situation est telle aujourd’hui qu’il faut sacrifier les principes à ces considérations d’ordre public … La sagesse veut qu’on s’abstienne … La Justice du 18 ; feuilleton de M. […] Cela passe peut-être un peu la mesure, je ne traiterai pas la question de principe, n’ayant d’ailleurs pas qualité pour parler au nom de mes confrères.
Le principe d’où part la psychologie des idées-forces est le suivant, qui établit l’unité de composition mentale. […] Le principe universel de l’intérêt est essentiellement psychique, et, sans ce principe, la vie est incompréhensible, la lutte pour la vie est plus incompréhensible encore.
La première définition, outre qu’elle contredit le principe essentiel de la pensée et de la science, ne saurait convenir à l’idée de liberté, car elle aboutit à une pure indétermination qu’on n’a pas le droit de qualifier liberté plutôt que hasard. […] Le principe de causalité ne consiste pas, comme on se l’imagine, à dire simplement que les mêmes causes produisent les mêmes effets, mais à dire qu’un effet quelconque, fût-il unique au monde et sui generis, sans rien d’identique auparavant, sans rien d’identique après, est lié à un ensemble de raisons ou de causes qui le détermine tel qu’il est présentement. […] Jusqu’à quel point enfin est-elle concevable pour la philosophie générale, qui étudie les principes les plus élevés de la connaissance et de l’existence ?
Bornons-nous à dire que nous en acceptons le principe . nous croyons que la fausse reconnaissance implique l’existence réelle, dans la conscience, de deux images, dont l’une est la reproduction de l’autre. […] 53 De ces dernières thèses nous dirons, comme des premières, que nous en acceptons le principe : c’est bien dans un abaissement du ton général de la vie psychologique qu’il faut chercher la cause initiale de la fausse reconnaissance. […] Représentons-nous la totalité des souvenirs inconscients comme pressant contre la conscience — celle-ci ne laissant passer, en principe, que ce qui peut concourir à l’action.
» Cette bizarrerie est offerte à notre admiration ; voilà une jeune fille qui déclare en principe, en théorie, qu’elle sera trop heureuse, si elle aime sans être aimée. […] Ses principes de littérature se résument en dix lettres, dont deux majuscules : « Victor Hugo » ; Hugo, dis-je, et Victor, Victor, et puis Hugo. […] Le but d’un auteur en écrivant était de montrer son talent… Le grand principe qu’en fait d’art tout doit servir à l’ornement, mais que tout ce qui est mis exprès pour l’ornement est mauvais, ce principe, dis-je, était profondément oublié… » La tendance de M. […] c’est la loi de notre nature, c’est le plan même du monde, c’est le principe de la vie, du mouvement et du progrès dans toute la création animée. […] Lamartine distinguait les principes, qu’il trouvait vrais, beaux et bons, de l’exécution, qui lui semblait atroce, inique, infâme et dégoûtante..
J’admire et j’estime sincèrement la recherche des principes du beau, et je fais le plus grand cas de celle-ci ; mais, en fait d’art, comme devant la nature, je me sens de l’école de Hugo et de Michelet plus que de celle de M. […] 3º Le moyen le plus efficace de préserver les vivants de la contagion de la mort par les exhalaisons des cadavres, par l’assimilation de l’air, des eaux et des plantes aux principes putrides de ces dissolutions. […] Il y a une puissance de sorcellerie, une pensée de mauvais principe, un enivrement du mal, un égarement de la pensée, qui fait frissonner, rire et pleurer tout à la fois. […] Tout était juste alors pour la défense du grand principe ; mais, après la première chaleur du combat, il est impossible que le lyrique n’ait pas jeté un regard profond sur cette croyance catholique dont il s’était fait l’apôtre. […] Que le rocher s’affaisse et perde sa forme première, il n’en répandra pas moins autour de lui les principes fécondants placés dans son sein.
Il appuyait chaque vertu sur un ordre de principes et de preuves. […] Sa morale, tout anglaise, se traîne toujours terre à terre, parmi les lieux communs, sans découvrir des principes, sans serrer des déductions. […] Il ne pousse à bout aucun principe ; il les accepte tous, tels qu’on les trouve dans le domaine public, d’après leur bonté visible, ne tirant que leurs premières conséquences, évitant la puissante pression logique qui gâte tout, parce qu’elle exprime trop. […] Elles ne sont plus élues dans les clubs quand on nomme les belles dont on boit la santé ; elles sont obligées par leurs principes de se coller une mouche sur le côté du front où cela va le plus mal ; elles se condamnent à perdre les toilettes du jour de naissance ; il ne leur sert de rien qu’il y ait une armée et tant de jeunes gens porteurs de chapeaux à plumes ; elles sont forcées de vivre à la campagne et de nourrir leurs poulets, juste dans le temps où elles auraient pu se montrer à la cour et étaler une robe de brocart, si elles voulaient se bien conduire… Un homme est choqué de voir un beau sein soulevé par une rage politique qui est déplaisante même dans un sexe plus rude et plus âpre… Et cependant nous avons souvent le chagrin de voir un corset près d’être rompu par l’effort d’une colère séditieuse, et d’entendre les passions les plus viriles exprimées par les plus douces voix… » Mais, heureusement, ce chagrin est rare ; « là où croissent un grand nombre de fleurs, la terre de loin en semble couverte ; on est obligé d’avancer et d’entrer, avant de distinguer le petit nombre de mauvaises herbes qui ont poussé dans ce bel assemblage de couleurs. » Cette galanterie est trop posée ; on est un peu choqué de voir une femme touchée de si près par des mains si réfléchies.
S’il y a chez nous une affectation, ce n’est pas celle de vertu, c’est celle de vice ; pour réussir, on aurait tort d’y parler de ses principes ; on aime mieux confesser ses faiblesses, et s’il y a des charlatans, ce sont des fanfarons d’immoralité. […] C’est le principe d’après lequel j’élève mes propres enfants, et c’est là le principe d’après lequel je veux que les enfants soient élevés. […] Homme de réalités, homme de faits et de calculs, homme qui part de ce principe que deux et deux font quatre, et rien de plus, et qui sous aucun prétexte et pour aucune raison n’accordera rien de plus !
B. de Fouquières, sa préoccupation constante est donc contrairement à ce qu’on a pu croire dans le principe, de se dégager des Anciens, à mesure que, dans les luttes qu’il leur livre, il sent ses reins s’assouplir et ses forces s’accroître.
Ce système est immoral, mais il n’est pas servile ; il abandonne la liberté, comme tous les biens qui peuvent exiger un effort ; mais il ne fait pas du despotisme un principe, et de l’obéissance un fanatisme, comme le voulaient les adulateurs de Louis XIV.
Ce rationalisme mondain tire ses principes de la mode, des convenances, de l’opinion ; il n’admet point de vérité, de beauté hors des choses qui ont cours dans la société polie ; et, comme le mouvement général des idées, en France, à cette date, porte vers l’esprit et vers la science, vers l’exercice exclusif des facultés intellectuelles et discursives, l’idéal mondain est forcément l’exagération de cette tendance.
L’Alexandrin peut être, il est vrai, un vers excellent : délivré de ses entraves, il s’accommode fort au récit et au dialogue dramatique, mais, en principe, il ne possède aucune supériorité rythmique ou autre sur les vers de mètres différents.
Toutes ces sociétés naissantes se formaient une à une, sans éclat, sans autre prétention dans le principe, que l’indépendance, sans l’intention de former un corps.
Une figure humaine est un système trop composé pour que les suites d’une inconséquence insensible dans son principe ne jettent pas la production de l’art la plus parfaite à mille lieues de l’œuvre de la nature.
Il exposera la nature de chacune et les principes caractéristiques que l’analyse chimique y découvre.
Elle ne nous offre, quand elle n’est pas une hideuse tragédie, que le curieux et lamentable spectacle d’une nation qui se piquait d’être à la tête du monde, et que Dieu livrait aux principes du Contrat social.
Dumas tous deux par l’absence de principes, de moralité littéraire, de philosophie supérieure, l’un, le père, fut l’inspiration, — non pas la divine, non !
Mais, philosophiquement, je n’ai qu’à examiner le principe premier de Taine, qui est la sensation, quoi qu’elle devienne.
Eh bien, aujourd’hui comme alors, il continue opiniâtrement de ne voir jamais que les deux extrêmes en présence — l’élu triomphant du jour, quel qu’il soit, et l’anarchie des grandes cités, sans autre contrat entre eux que les éventualités de ce suffrage encore plus individuel qu’universel, et dont l’homme d’État des temps futurs fécondera un jour le principe !
Je m’imagine que Cléanthe, qui fut le second fondateur du portique, et qui, obligé de travailler de ses mains pour vivre, compta un roi parmi ses disciples, un jour, après leur avoir expliqué ses principes sur le système du monde et son auteur, tout à coup enflammé d’enthousiasme, se fit apporter une lyre, et chanta en leur présence cette hymne qui nous a été conservée par Stobée.
Augusta et lubrica oratio sub principe qui libertatem metuebat, adulationem oderat.
Partant de cette erreur, ils ont établi pour principe de leur fausse science que la royauté tirait son origine de la violence, ou de la fraude qui aurait bientôt éclaté en violence.
Il faut encore qu’il se développe régulièrement par des analyses et avec des divisions exactes, que sa distribution donne une image de la pure raison, que l’ordre des idées y soit inviolable, que tout esprit puisse y puiser aisément une conviction entière, que la méthode, comme les principes, soit raisonnable en tous les lieux et dans tous les temps. […] Ces gens-là n’auront pas assez d’esprit pour suivre une belle déduction ou pour entendre un principe abstrait. […] Examinons donc les avantages que pourrait avoir cette abolition du titre et du nom de chrétien, ceux-ci par exemple : On objecte que, de compte fait, il y a dans ce royaume plus de dix mille prêtres, dont les revenus, joints à ceux de milords les évêques, suffiraient pour entretenir au moins deux cents jeunes gentilshommes, gens d’esprit et de plaisir, libres penseurs, ennemis de la prêtraille, des principes étroits, de la pédanterie et des préjugés, et qui pourraient faire l’ornement de la ville et de la cour978. […] Son Art de couler bas en poésie 983 a tout l’air d’une bonne rhétorique ; les principes y sont posés, les divisions justifiées, les exemples rapportés avec une justesse et une méthode extraordinaires : c’est la parfaite raison mise au service de la déraison. […] Une secte s’était établie, posant en principe que le monde était une garde-robe d’habits ; « car qu’est-ce qu’on appelle terre, sinon un pourpoint bariolé de vert, et qu’est-ce que la mer, sinon un gilet couleur d’eau ?
Au nord »,… Circuit, le mot n’est pas de moi, le mot est de Taine ; cette méthode est proprement la méthode de la grande ceinture ; si vous voulez connaître Paris, commencez par tourner ; circulez de Chartres sur Montargis, et retour ; c’est la méthode des vibrations concentriques, en commençant par la vibration la plus circonférentielle, la plus éloignée du centre, la plus étrangère ; en admettant qu’on puisse obtenir jamais, pour commencer, cette vibration la plus circonférentielle ; car on voit bien comment des vibrations partent d’un centre, connu ; on ne voit pas comment obtenir la vibration la plus circonférentielle, ni même comment se la représenter, si le centre est par définition non connu, et si un cercle ne se conçoit point sans un centre connu ; pétition de principe ; c’est le contraire de ce qui se passe pour les ondes sonores, électriques, optiques, pour toutes les ondes qui se meuvent partant de leur point d’émission ; c’est le contraire de ce qui se passe quand on jette une pierre dans l’eau ; c’est une spirale commencée par le bout le plus éloigné du centre ; à condition qu’on tienne ce bout ; ce sont les vastes tournoiements plans de l’aigle, moins l’acuité du regard, et le coup de sonde, et, au centre, la saisie ; je découpe ici mon exemplaire, et je cite au long, pour que l’on voie, pour que l’on mesure, sur cet exemple éminent, toute la longueur du circuit : « Au nord, l’Océan bat les falaises blanchâtres ou noie les terres plates ; les coups de ce bélier monotone qui heurte obstinément la grève, l’entassement de ces eaux stériles qui assiègent l’embouchure des fleuves, la joie des vagues indomptées qui s’entre-choquent follement sur la plaine sans limites, font descendre au fond du cœur des émotions tragiques ; la mer est un hôte disproportionné et sauvage dont le voisinage laisse toujours dans l’homme un fond d’inquiétude et d’accablement. — En avançant vers l’est, vous rencontrez la grasse Flandre, antique nourrice de la vie corporelle, ses plaines immenses toutes regorgeantes d’une abondance grossière, ses prairies peuplées de troupeaux couchés qui ruminent, ses larges fleuves qui tournoient paisiblement à pleins bords sous les bateaux chargés, ses nuages noirâtres tachés de blancheurs éclatantes qui abattent incessamment leurs averses sur la verdure, son ciel changeant, plein de violents contrastes, et qui répand une beauté poétique sur sa lourde fécondité. — Au sortir de ce grand potager, le Rhin apparaît, et l’on remonte vers la France. […] Une large application des découvertes de la physiologie et du principe de sélection pourrait amener la création d’une race supérieure, ayant son droit de gouverner, non seulement dans sa science, mais dans la supériorité même de son sang, de son cerveau et de ses nerfs. […] Cette impulsion instinctive serait quelque chose de sui generis, un principe premier comme le mouvement lui-même. […] Mais il y en aura une. qui le franchira ; l’esprit triomphera. » Des milliers d’humanités ont peut-être sombré dans ce défilé : Théoctiste nous le dit pour nous effrayer ; mais Renan, bon père, nous le dit parce que c’est vrai, et aussi à seule fin de nous rassurer ; lui-même il se rassure ainsi ; la réalisation de son Dieu en vase clos l’épouvante lui-même ; et c’est pour cela qu’il met la réalisation du risque au passé, de l’indicatif, passé indéfini ; c’est acquis ; c’est entendu ; et la réalisation d’échapper au risque, la réalisation de Dieu, il met la réalisation de Dieu au futur, qui est le temps des prophéties ; si elle est mise au temps des prophéties, religieuses, si elle est une prophétie, peut-être bien qu’elle ne se réalisera pas, espérons qu’elle ne se réalisera pas ; il était payé pour savoir ce que valent les prophéties, particulièrement les prophéties religieuses, et comment elles se réalisent ; mettre cette affirmation au rang des prophéties, de sa part, c’était nous garantir qu’elle ne se confirmerait point ; un peut-être ajouté au parfait indéfini masquera cette garantie aux yeux du vulgaire grossier ; mais elle éclatera, toute évidente, le langage étant donné, pour le lecteur insidieux ; dans la préface même de ces dialogues redoutables et censément consolateurs, de ces rêves redoutablement consolateurs, le sage nous met en garde contre les épouvantements : « Bien assis sur ces principes, livrons-nous doucement à tous nos mauvais rêves. […] Or c’est un principe absolu dans nos cahiers que le commentaire n’entrave jamais le texte ; il nous est arrivé souvent de mettre des commentaires dans le même cahier que leur texte ; mais ce n’était jamais des commentaires qui entravaient le texte ; qui l’encombraient ; c’étaient au contraire, quand le texte était préalablement encombré de malentendus, des commentaires pour le désencombrer ; je me ferais un scrupule d’appeler Chad Gadya !
J’avais d’autres idées et d’autres espérances. » Fauriel était sincèrement attaché aux principes de la révolution, et il ne pouvait se faire à l’idée de continuer de servir, alors qu’il voyait cette cause décidément abandonnée. Mais, dans le cas présent, les principes républicains fournissaient plutôt un prétexte à ses goûts littéraires indépendants et à son amour de retraite studieuse qui l’emportait. […] Rien ; car ils ne pourraient manquer de s’apercevoir alors que plusieurs opinions, essentiellement philosophiques, sont aujourd’hui consacrées par quelques institutions sociales ; que plusieurs idées journellement attaquées comme des abstractions vides de réalité ne sont que des conséquences plus ou moins immédiates de quelques principes de philosophie devenus des principes de politique. […] Le morceau dans lequel vous montrez comment ses principes ou plutôt son système sortit du fond même de la vie qu’il avait menée, est très-habilement développé. […] C’est déjà le principe éclectique moderne dans son application historique.
Eugène Sue, chaque fois qu’il a voulu exposer ses principes, a prouvé qu’il n’avait jamais étudié les questions philosophiques au milieu desquelles il se fourvoie. […] Sue, comme d’après le témoignage du marquis de La Fare, Latréaumont n’a jamais nourri de principes républicains. […] Mais après avoir exposé ses principes, M. […] Or, comme ces principes n’ont en eux-mêmes rien de vital et d’actif, il était naturel que les œuvres de M. […] Or cette conséquence extrême du principe des réalistes est évidemment inadmissible.
En principe, tous trois sont les hommes de ce seul livre, comme Vigny était l’homme du journal d’un poète (en vers, en théâtre, en roman, en journal proprement dit). […] C’est là le principe d’un renouvellement que nous commençons seulement à apercevoir en quelque ensemble et quelque suite. […] Pour Fromentin c’est encore cela, mais c’est aussi et surtout d’arriver à un point d’intelligence où se trouve le principe qui explique à la fois dans un chef-d’œuvre ses mérites et ses faiblesses, chez un artiste ses qualités et ses défauts. […] « La vie, croyez-moi, voilà la grande antithèse et le grand remède à toutes les souffrances dont le principe est une erreur. […] On aperçoit d’ailleurs le raccord entre cette liberté suprême et le principe du romantisme allemand.
Le principe émis par l’auteur est celui-ci : « Tant que les rois sont sur le trône, ils appartiennent à l’histoire ; dépossédés, rentrés dans le rang, ils deviennent l’affaire du romancier. » Les modèles n’ont pas manqué à M. […] Une prétendue, une fausse raison d’État frappa d’impuissance l’homme de sentiment qui déplorait, dans le principe, les moyens dont on s’était servi pour lui donner le pouvoir, qui paraissait en ignorer les excès, être prêt à les désavouer. […] Homme à principes erronés, il gouverna une nation qui manquait de principes et qui mettait un idéal de prospérité romanesque à la place de la vraie civilisation ; le succès et la chance à la place du droit et de la justice. […] Il s’était formé sur les choses de ce monde, et particulièrement sur les femmes, qu’il méprisait, quelques idées assez médiocres qu’il érigeait en principes et en systèmes, simplement parce qu’elles avaient l’honneur de lui appartenir. — « J’ai pour principe… Il entre dans mes principes… J’ai pour système… Voilà mon système ! […] En principe, le livre de M.
C’est précisément contre cette fâcheuse tendance de l’érudition contemporaine qu’il faut lutter, et maintenir ce principe absolu qu’une langue n’existe comme langue que du jour où elle a été fixée dans sa forme littéraire. […] Ce n’est plus un principe interne de progrès ou de décadence qui gouverne leur évolution ; elles subissent dès lors la dépendance, et la dépendance absolue de la société qui les parle ou des écrivains qui s’en servent. […] Sans doute, il ne faut être la dupe de personne, c’est le principe d’une sage critique ; mais il faut aussi garder une mesure. […] Mais Victor Cousin n’a-t-il pas décidé « qu’il y avait du fanatique » dans Pascal, — un ennemi né de l’éclectisme, du spiritualisme d’État, et des principes de la Révolution, — si toutefois j’entends bien son langage ? […] Et si les poètes rejettent obstinément le mot propre, c’est bien moins encore par principe et par préoccupation de rester nobles que par ambition de trouver une façon singulière de redire des choses déjà dites.
Cette analyse dégage trois principes importants. — Le premier est que deux sensations successives qui, séparées, sont nulles pour la conscience, peuvent, en se rapprochant, former une sensation totale que la conscience aperçoit. — Le second est qu’une sensation indécomposable pour la conscience, et en apparence simple, est un composé de sensations successives et simultanées, elles-mêmes fort composées. — Le troisième est que deux sensations de même nature et qui diffèrent seulement par la grandeur, l’ordre et le nombre de leurs éléments, apparaissent à la conscience comme irréductibles entre elles et douées de qualités spéciales absolument différentes. — Armés de ces trois principes, nous concevons la nature et la diversité des sensations des autres sens. […] Nous concevons, d’après les trois principes posés, que les sensations élémentaires des cinq sens peuvent être elles-mêmes des totaux composés des mêmes éléments, sans autre différence que celle du nombre, de l’ordre et de la grandeur de ces éléments, et que, partant, comme les diverses sensations de l’ouïe ou de la vue, elles peuvent se réduire à un type unique.
Là, j’avais l’honneur d’avoir avec le prince des entretiens confidentiels sur la politique, qui m’ont laissé, pour ses principes et pour ses vertus, une éternelle admiration. […] Toute sa colère d’imagination contre la tyrannie des rois de Turin se changea en rage contre l’audace des peuples démocratisés par la France ; il assouvit sa haine à huis clos, par le Miso Gallo, recueil d’invectives mal rimées et d’épigrammes sans dard, contre le pays, les hommes, les principes qu’il avait exaltés jusque-là. […] Fidèle à ce principe, M. de Lamartine n’a jamais répondu aux critiques littéraires que par le silence ; mais il repousse avec raison des opinions et des sentiments que l’erreur seule peut lui imputer.
Nous traitons avec raison de barbares les hagiographes du XVIIe siècle, qui, en écrivant la Vie des Saints, admettaient certains miracles et en rejetaient d’autres comme trop excentriques (il est clair qu’avec ce principe il eût fallu tout rejeter), et nous préférons, au point de vue artistique, la Sainte Élisabeth de M. de Montalembert, par exemple, où tout est accepté sans distinction. […] Platon n’a pas de symbole, pas de propositions arrêtées, pas de principes fixes, dans le sens scolastique que nous attachons à ce mot ; c’est fausser sa pensée que de vouloir en extraire une théorie dogmatique. […] Nous n’en appelons au principe des nationalités que quand la nation opprimée est supérieure selon l’esprit à celle qui l’opprime.
Rousseau, deux cents ans plus tard, put lui emprunter des principes qui parurent tout neufs et qui l’étaient : car ils n’avaient jamais servi. […] Il s’est formé en elle deux Frances qui se dressent menaçantes en face l’une de l’autre, deux nations différant de principes, de convictions politiques, de préférences littéraires, celle-ci tournée avec regret vers l’ancien régime, favorable aux prétentions de l’Eglise, admiratrice forcenée de Bossuet, du xviie siècle, de tout ce qui prêche la soumission aux puissances d’autrefois, celle-là répudiant le vieil idéal catholique et monarchique, proclamant que le xviiie siècle est « le grand siècle » et la Révolution le point de départ d’une ère nouvelle, appelant de tous ses vœux un état social où achèvent de disparaître les privilèges et les entraves du passé. […] Leur principale utilité, c’est d’être un principe d’action.
Le seul principe qui puisse dériver de ce résumé essentiel de tout l’être, est le même que celui qui découle de la réalité brute qui meut toute matière, qui attise toute vie, et que commence à déduire de l’ensemble dont il est l’âme, la philosophie naturaliste en posant la vertu de toute expansion et la peine de toute contraction, l’identité fondamentale de la force et de la bonté. […] Herbert Spencer (Principes de psychologie) a consacré à ce phénomène mental, il est exposé que fondamentalement un sentiment diffère d’une perception, d’une connaissance, d’une idée, en ce qu’il dérive des choses une impression immédiate et continue, non la notion de leurs rapports avec le reste des êtres, non une notion classificatrice, un jugement, mais une pure sensation pendant laquelle l’objet seul apparaît dans la conscience, la flatte ou la heurte selon qu’il lui est bienfaisant ou malfaisant. […] SPENCER, Principes de psychologie, 1, p. 516).
» « Apprends », répond le maître, « qu’il y a une concupiscence ou un désir mauvais, fille du principe charnel, pleine de péchés, et sans cesse agissant en nous, dont le monde est enveloppé comme la flamme est enveloppée par la fumée, le fer par la rouille ; c’est dans les sens, dans le cœur, dans l’intelligence pervertie, qu’il se plaît à travailler l’homme et à engourdir son âme. […] « Celui-là est chéri de moi, dit-il, dont le cœur, libre de toute haine, répand sa charité sur toute la nature animée ou inanimée ; qui ne craint point les hommes, et que les hommes ne craignent point ; qui ne désire rien pour lui, tout pour ses frères ; qui est le même dans la gloire ou dans l’humiliation, dans le chaud et dans le froid, dans la peine et dans le plaisir ; qui s’élève par le détachement au-dessus des vicissitudes de la courte vie d’ici-bas, pour chercher le seul Brahma (Dieu), le souverain principe de toutes choses. […] « Toutes choses animées ou inanimées sont produites par l’union des deux principes, la matière et l’esprit.
Il prétend leur opposer « la résistance forte et généreuse des gens de bien », absolument comme Pascal opposait les principes d’un christianisme sévère à la morale relâchée des casuistes et directeurs complaisants. […] En général, Gui Patin est à l’égard des femmes dans les principes du bonhomme Chrysale chez Molière : il les exclut de la science et des hauts entretiens.
Un de ses principes (car Villars a des principes, et sous son fracas il a le fond), c’est « qu’à la guerre, comme dans toute autre matière importante, il est dangereux de n’avoir qu’un objet, parce que, si on le manque, on se trouve sans vues et sans desseins, et par conséquent dans une inaction ruineuse ».
Bonstetten y part de ce principe que « la poésie chez les anciens était si peu faite pour mentir qu’elle était au contraire comme une révélation de faits trop éloignés pour être aperçus par les yeux du vulgaire » ; elle les ressaisissait en vertu d’une double vue et avec un caractère plus intime de vérité. […] L’idée me vint que, puisque après la mort il y a, dit-on, un développement de pensées, pourquoi n’y aurait-il pas aussi un développement de sentiments, de manière que les sentiments que nous avons eus iraient en se développant après la mort, et que les harmonies qui constituent les sentiments aimants prendraient un essor proportionné à l’étendue du principe mystérieux appelé âme ?
Et d’abord, sans prétendre en rien rouvrir une discussion générale, où tous les arguments de part et d’autre semblent avoir été épuisés, et qui pourtant resterait encore inépuisable, il est impossible de ne pas rappeler devant vous qu’il y a eu (et même dans la Commission dont j’ai l’honneur d’être l’organe) deux manières d’envisager la question des droits d’auteur : l’une qui la généralise et la simplifie, qui la constitue et l’élève à l’état de principe, de droit absolu, de propriété inviolable et sacrée, revendiquant hautement sa place au soleil ; et l’autre manière de voir, plus modeste, plus positive, plus pratique sans doute, qui ne s’est occupée que d’améliorer ce qui avait été fait déjà, de l’étendre aux limites qui semblent le plus raisonnables, en tenant compte des différences de matière et d’objet, en mettant la nouvelle loi en rapport avec les articles qui dans notre Code régissent le mariage, les successions, et en combinant le mieux possible les droits des auteurs et ceux du public. […] Elle réunit, cette même loi, les hommes moins enthousiastes, qui, accoutumés à la discussion des intérêts divers et si compliqués que la société met sans cesse aux prises, savent les difficultés de la pratique, aiment à voir agir en tout l’expérience, ne recourent que dans les cas extrêmes aux principes de métaphysique, toujours contestables, et qui ont reconnu bien souvent que la réalité des choses, en se développant, déjoue la plupart des espérances ou des craintes que l’imagination s’était faites à l’avance.
En supposant même que rien de tout cela n’arrive, que les ennemis se retirent, que la tranquillité intérieure se rétablisse et que le pouvoir se raffermisse, entre les faibles mains où on l’a replacé, que pouvons-nous raisonnablement attendre d’une administration effarée, incertaine, enivrée de tous les principes qui tourmentent la société depuis vingt-cinq ans ; d’un chef bon, mais aveuglé au point de méconnaître également, et les hommes et les choses, et de placer sa personne sous la protection du poignard des assassins, et l’État sous la sauvegarde des institutions auxquelles la France a été redevable, pour tout bienfait, du règne de la terreur et de celui de Napoléon ? […] Pour juger des événements, il faut aujourd’hui recourir à d’autres règles, à d’autres principes que ceux d’une politique mondaine.
Rancé, fidèle au principe d’obéissance, repartit sans murmurer de Lyon pour Rome, y reprit la négociation sans espoir, y subit jusqu’au bout toutes les lenteurs, et ne revint qu’après le procès perdu, ayant bien mérité, encore une fois, son désert. […] Cependant il est une exception à cette infirmité des choses humaines : il arrive quelquefois que dans une âme forte un amour dure assez pour se transformer en amitié passionnée, pour devenir un devoir, pour prendre les qualités de la vertu ; alors il perd sa défaillance de nature, et vit de ses principes immortels. » Que dites-vous maintenant ?
Vinet dans cette controverse : 1° une brochure intitulée Du Respect des Opinions (Bâle, 1824) ; 2° le Mémoire couronné et ici connu (1826) ; 3° Lettre à un Ami, ou Examen des Principes soutenus dans le Mémoire (Lausanne, 1827) ; 4° Observations sur l’Article sur les Sectaires inséré dans la Gazette de Lausanne du 13 mars 1829, et Nouvelles Observations sur un nouvel Article du 27 mars (Lausanne, 1829). […] Un langage qui émousse l’individualité, et toutes ces formes trop fréquentes, répudier l’utilité immédiate, abdiquer la rigueur des principes, etc., etc.
D’autres auraient pu croire qu’il suffisait, en commençant, d’exposer la situation du royaume, l’état de l’administration, le système des lois politiques, civiles et pénales, au moment où saint Louis arriva au trône ; l’Académie n’en demandait pas davantage ; mais l’esprit du jeune écrivain était plus exigeant : de bonne heure attentif à remonter aux causes, à suivre les conséquences, à ne jamais perdre de vue l’enchaînement, il se dit que l’influence et la gloire de saint Louis consistaient surtout dans l’abaissement et la subordination du régime féodal, et il rechercha dès lors quel était ce gouvernement féodal dans ses origines et ses principes, comment il s’était établi, accru, et par quels degrés, ayant atteint son plus grand développement, il approchait du terme marqué pour sa décadence. […] A chaque nœud du récit, quelques principes fortement posés reviennent frapper les temps et comme sonner les heures.
J’aimerais à le voir quelquefois, à l’entendre établir et revendiquer ici quelques-uns des principes de la société nouvelle, dût-on l’écouter en frémissant… Mais ce n’est point de cela qu’il s’agit en ce moment ; j’aimerais, dis-je, que le prince Napoléon fût présent, car ce serait à lui plus qu’à personne qu’il appartiendrait de venger le grand écrivain, le grand peintre, la femme cordiale et bienfaisante dont il est l’ami. […] L’empereur Vespasien a, en effet, énoncé ce principe : « Non oportere maledici Senatoribus, remaledici civile fasque esse.
Les mêmes contemporains qui le détournaient d’écrire le Siècle de Louis XIV, lui commandèrent de faire ce procès au passé, par les mêmes principes au nom desquels on avait mis à la raison Aristote, puis Homère. […] Le grand goût n’est pourtant que le bon sens, mais le bon sens gouverné par des principes, non celui qui dépend de l’humeur de l’homme.
Les principes y font défaut, quoique le dogmatisme n’en soit pas absent. […] Le théâtre de l’esprit encyclopédique, ce sont les salons, — je ne veux pas dire les cafés, invention du dix-huitième siècle ; — ce sont ces salons présidés par des Phrynés honoraires, où, sous prétexte de chercher les principes nouveaux, on se débarrassait des devoirs ; où, dans le plus grand relâchement des mœurs, on poursuivait la destruction des abus ; où, croyant s’éclairer, on ne faisait guère que s’entre-corrompre.
« Je le regarde, dit-elle, comme un long esclavage. » Et, fidèle à ses principes, elle sauvegarde son indépendance avec une constance que sa figura lui rend peut-être plus facile qu’elle n’aurait souhaité. […] L’antique sévérité, où il y avait à la fois de la rudesse et de la morgue, s’est quelque peu relâchée ; les parents sont devenus plus jaloux d’affection que de vénération ; en un mot, dans la famille comme dans la société, le principe d’autorité commence à perdre de sa force.
À vrai dire, dans cette hypothèse qui distingue d’une façon absolue le bien de l’agréable, il semble que la plupart des hommes souhaiteront que l’inclination vers le plaisir soit chez eux la plus forte et l’emporte sur l’autre : le sentiment du devoir risquera de devenir à leurs yeux le mauvais principe. […] Si cette confusion existe entre le bien et l’agréable, on ne conçoit pas en effet que l’homme, pourvu d’un libre arbitre et gouverné par le seul mobile de l’aspiration au bonheur, n’adopte pas dans tous les cas les principes de conduite que commande la loi morale, puisque celle-ci conduit à la pratique du bien qui procure le bonheur.
Au xixe siècle, les principes des philosophes ont passé dans les faits ; la Révolution est accomplie ; la nation, reconnue souveraine. […] Un grand mal, c’est que l’homme de lettres, qui, par profession, devrait être le guide de ses contemporains, est atteint lui-même de la contagion commune, l’indécision des principes, l’incertitude des convictions.
L’abbé de Pons, né en 1683, avait pour père le sieur de Pons d’Annonville, d’une noble famille de Champagne et chevalier d’honneur du présidial de Chaumont (sur Marne) ; il naquit à Marly, chez son oncle qui en était alors seigneur, et de qui le roi ne tarda pas à l’acquérir, « fit ses premières études au collège des jésuites à Chaumont, puis vint à Paris et entra au séminaire de Saint-Magloire, d’où il suivit l’école de Sorbonne : « Il était bon humaniste, nous dit-on ; il possédait les principes de la théologie ; mais surtout il était grand métaphysicien, dans le sens le plus étendu qu’on donne à présent (1738) à ce terme.
Si dans cette dernière année je vous ai vu moins souvent que je ne le désirais, c’est que mes occupations étaient grandes, mes matinées prises ; ce n’est pas que je changeasse si volontiers d’amis, d’opinions, de principes, que sais-je ?
C’était au nom des principes, au nom de la liberté de la presse, de la liberté des cultes que l’opposition des Conseils machinait la ruine de la Constitution.
A Montesquieu, l’histoire renouvelée ; à Voltaire, la propagation du déisme, du bon sens et de la tolérance ; à Diderot, le résumé encyclopédique des connaissances humaines ; à Jean-Jacques, la restauration du sentiment religieux, des droits de l’homme, tant individuel que social, et le grand principe de la souveraineté démocratique ; tels sont les titres généraux, que leur reconnaît M.
On vous demandera de prouver une vérité, de réfuter une erreur, de tirer des conséquences, de remonter à des principes.
C’est le principe de ses idées politiques, par lesquelles il se rapproche de Fénelon.
La contradiction des deux œuvres n’est qu’apparente ; si l’auteur semble changer de principe, c’est que les espèces ne sont pas les mêmes : l’amour absent dans un cas, présent dans l’autre, détermine la sévérité ou l’indulgence de l’auteur.
Conséquent à ces principes, il dédaignait tout ce qui n’était pas la religion du cœur.
Sans saisir les principes generaux, il se contente de copier ce qu’il a dessous les yeux.
Il permet non seulement au jeune homme qui veut faire du progrès dans l’éloquence d’apprendre l’art du geste ; mais il consent encore qu’il prenne durant quelque-temps des leçons d’un comedien, et qu’il étudie sous ce maître les principes de l’art de la prononciation.
Brunetière proposant à notre admiration un style qui est précisément admirable, parce qu’il a été écrit d’après les principes que M.
… Que diriez-vous de cette tête sans principes, qui n’a, pour toute idée politique, comme de Genoude, que le suffrage universel sans organisation supérieure, et qui, mêlant la démocratie et le catholicisme, comme Buchez, croyait à la République de l’avenir ?
On sait de reste ce qu’a été cette civilisation, fondée sur le principe de la pénitence, qui n’est autre chose que la sanction de la morale en Dieu, sans laquelle sanction il n’y aurait point de morale.
Pour mesurer sa force et définir ses exigences, nous avons analysé les réformes civiles et juridiques, politiques et économiques qu’elle nous semblait, principe directeur et explicatif, imposer à nos États.
Mon sort est changé, mes principes ne le sont pas.
Librum tuum quem pro Theodosio principe prudenter ornateque compositum transmisissi, lubenter legi.
Une foi religieuse, honnête et éclairée, sûre d’elle-même, est un premier principe d’idéal qu’il ne contribue pas à raffermir en ceux qui s’inspirent de lui. […] Tel est l’empire de l’argent, tels sont les principes qui s’insinuent chez ceux à qui ils ne s’imposent point. […] La maladie a été acquise par principe, et on se l’inocule chaque jour à neuf : ainsi l’ordonne le pastiche. […] Il y en a qui tantôt restent enfermés dans un cercle étroit et tantôt s’étendent par l’effet des mauvais principes ; ainsi le libertinage. […] On n’imagine pas d’honnête homme plus affranchi de ces préjugés incommodes qu’on appelle principes.
C’est un principe qui, une fois violé, met à mort toute poésie. […] À cette heure, je crois qu’il est de bonne foi, qu’il a vu les tourments qu’il décrit, qu’il sait irrévocablement la valeur des principes conclus de l’expérience. Il me semble que je ne puis mieux faire que d’exposer ces principes dans l’ordre où je les ai successivement aperçus. […] La connaissance des choses humaines y est plus complète et plus à nu, mais poursuivie et systématisée d’après les mêmes principes. […] Ce premier travail achevé, il s’agissait de juger le passé d’après les principes aujourd’hui reconnus.
J’avoue même sans aucune répugnance que ces sages pratiquent seuls la moralité vraie dans son intégrité absolue, puisque l’intérêt personnel en corrompt essentiellement le principe et qu’il me semble bien difficile de disculper la morale chrétienne de ce vice fondamental. […] L’instinct juste de l’irréductible différence qui existe entre le principe de l’activité scientifique et celui de l’activité purement littéraire fait même que les savants trop attentifs à bien écrire sont assez mal vus et se rendent suspects d’altérer artificieusement le visage austère de la vérité. […] Dieu me garde de méconnaître la supériorité morale d’une activité littéraire qui relèverait toute d’un principe absolument désintéressé et généreux ! […] J’ai parfaitement conscience du quiproquo par lequel je confonds et substitue l’une à l’autre deux immortalités différentes : celle du principe de vie qui est dans la personne, et celle du principe de vie qui est dans le livre. […] Elle écarte en principe et ce qui n’est point écrit et ce qui n’est point pensé, pour réduire strictement sa petite bibliothèque de route aux chefs-d’œuvre qui expriment le plus de substance utile ou belle sous une forme concise, mais claire, brillante et artistique.
Ce n’est donc pas au nom des principes posés par une école qu’il est possible de juger Béranger. […] Sans vouloir même insister sur l’étrange mobilité des principes d’après lesquels l’auteur juge les hommes et les choses, si toutefois il est permis d’appeler principes des idées qui se dérobent à l’analyse, au nom desquelles M. de Lamartine condamne et amnistie tour à tour toutes les causes, à ne considérer que sa méthode, je me demande par quel côté ce livre appartient à l’histoire. […] C’est plutôt une rencontre heureuse qu’une obéissance préconçue aux principes posés par ces deux écrivains illustres. […] Toutes les classes d’auditeurs et de lecteurs se réuniront pour applaudir aux principes qu’il a posés, aux conséquences qui découlent naturellement de ces principes, sans le secours d’aucun commentaire ; les prémisses une fois acceptées, un enfant se chargerait de tirer la conclusion. […] Comment croire à la jalousie de la critique, lorsque la critique proclame en toute occasion les principes posés par M.
Si, au contraire, la pensée est quelque chose de permanent et d’identique à soi-même à travers la durée, alors la théorie devient plausible ; elle revient à dire que les images sont formées en groupes par l’action incessamment répétée d’un principe relativement simple qui est la loi de la pensée, ou plutôt qui est la pensée même, car, parmi les éléments constitutifs des pensées particulières, seul il ne dérive pas de l’expérience, seul il n’est pas une image, et, si les autres éléments, si les images deviennent des pensées, c’est parce qu’il agit sur elles et les marque de son empreinte. […] Mais, de ces deux lois, la première seule paraît être constante, uniforme et universelle dans son action ; si la perfection esthétique est, elle aussi, un principe directeur de l’esprit humain, les faits semblent prouver que son énergie est variable et son application capricieuse ; une partie seulement de l’humanité révèle par ses créations cette tendance à représenter les genres par des types individuels parfaits, et ce langage de l’art n’est pas compris par tous les hommes ; même aux époques et dans les pays où il éclate avec évidence, l’instinct esthétique n’est pas satisfait par des créations identiques ; il n’est pas de type idéal sur lequel tous les hommes puissent s’accorder. […] L’expérience remémorée se dénonce et se signifie elle-même à la conscience, — et c’est là, il faut le reconnaître, le premier début et le principe originel de la signification ; — la pensée, nouvelle ou remémorée, ne peut s’exprimer elle-même, comme fait l’expérience, par une de ses parties ; elle s’exprime, elle se signale à la conscience par le langage intérieur, qui est son œuvre, mais avec lequel elle n’a rien de commun. […] Non seulement c’est fort peu de chose, mais encore rien n’y est distinct ; rarement une image particulière, bien vague, bien effacée, se détache un peu sur cette trame grise et incolore, qui est pourtant l’élément capital de notre existence intérieure, qui est notre pensée, le principe de nos actions, l’inspiration de notre vie tout entière. […] La disposition opposée, je veux dire une véhémente occupation de l’esprit d’un côté, fait échapper ce qui s’insinue par l’autre. » Leibnitz parle aussi de « perceptions qui ne sont pas assez distinguées pour qu’on s’en puisse souvenir » (Principes de la nature et de la grâce, n° 4).