Nous verrons recevoir au même temps Furetière et Segrais, choix qui devaient contenter Boileau, mais aussi Cassaigne et Le Clerc, dont il n’eût pas voulu assurément. […] Le poème ne reçoit pas tout à fait la même interprétation dans l’esprit qui l’a fait, et dans ceux qui l’admirent. […] La pensée jouit d’une liberté illimitée dans l’abstrait et dans le général, toutes les intempérances, toutes les aventures lui sont permises : dès qu’elle touche au réel, au concret, à la vie, elle reçoit forme et couleur des préjugés impérieux du siècle. Cette société reçut l’Art poétique comme le code officiel et pour ainsi dire le livre sacré du bon goût : et ce préjugé une fois reçu se tourna en lourde tyrannie, parce que dans le monde il est de mauvais ton de ne pas penser comme tout le monde. […] Le respect des opinions reçues, et la confiance en l’infaillibilité de la raison du siècle, font qu’on ne croit plus utile d’aller au-delà de l’idée que tout le monde se forme de la nature, jusqu’à la nature elle-même.
» dit-elle, et elle montra du doigt une lettre qu’elle venait de recevoir, et qui était restée entrouverte sur le banc du berceau. […] Ce qu’il écrivait de ses pensees rompues a Mme de Pontivy ne recevait que réponses rares et bonnes, mais chaque fois plus découragées. […] Je partirai, j’irai en de lointains voyages, je reviendrai dans cette vieille terre pleine de vous, où je vous ai reçue ; je ne vous reverrai jamais ! […] Cette nature sensible, à côté de l’autre nature plus passionnée mais lassée, lui rendait en ce moment tous les rayons pleins de chaleur qu’il en avait longtemps reçus, et elle le regardait avec larmes : « Eh bien ! […] Elle recevait tout avec une grâce plus clairvoyante, avec un sourire plus pénétré, qu’elle-même n’en avait témoigné autrefois dans les temps de l’aveugle ardeur.
Il traita les visions de madame Guyon comme les erreurs d’un esprit malade ; il reçut avec indulgence les explications de cette femme célèbre et ses regrets des troubles qu’elle excitait involontairement dans les âmes. […] Il reçut ce coup avec sa sérénité habituelle. « J’aime mieux, dit-il à l’abbé de Langeron qui accourut pour lui apprendre ce malheur, que le feu ait pris à ma maison plutôt qu’à la chaumière d’une pauvre famille. » Cependant Bossuet fulminait de sévères censures contre le livre de Fénelon, à qui le roi enjoignit de quitter Versailles et de se rendre à Cambrai, sans s’arrêter à Paris. […] Il s’agit de la sûreté de la foi ; Bossuet en sait plus dans cette matière que vous et moi. » Madame de Maintenon affligée, mais d’autant plus inexorable qu’elle avait été plus complice, refusa de recevoir Fénelon. […] Ces pauvres gens étaient reçus comme des enfants, dont les plus malheureux avaient droit aux premiers soins. […] Il les reçut avec cette grâce naturelle qui le faisait régner par anticipation sur les cœurs : il régnait, en effet, déjà dans ses pensées.
Je ressemble au nuage qui, au lieu de recevoir l’éclair, comme le reçoivent mes yeux, le produit et le tire de son sein, parce qu’il y a en lui un passage des forces de tension à des forces motrices. […] Or, le groupe des états de conscience corrélatifs aux mouvements vitaux ne reçoit point passivement le plaisir et la peine comme une simple sensation additionnelle, comme un chiffre de plus au total antérieur. […] En un mot, l’être qui jouit ou souffre n’est pas, dans sa totalité, indifférent à la jouissance qu’il reçoit ou à la peine qu’il reçoit ; il ne se borne pas à pâtir de telle manière, à répéter pour ainsi dire continuellement : je pâtis, donc je pâtis ; il dit : je pâtis, donc je veux continuer ou cesser de pâtir. […] Tout centre est en même temps sensoriel et moteur, puisqu’il reçoit du mouvement et en restitue. […] Au point de vue strictement physiologique, il y a un processus d’excitation centripète et de réaction centrifuge, sensation reçue et impulsion, expérience interne de passivité et expérience interne d’activité.
Il fait sentir les avantages qu’il y auroit à distinguer dans les Dictionnaires latins-françois le sens propre de chaque mot d’avec le sens figuré qu’il peut recevoir. […] Cet éloge doit recevoir beaucoup de restrictions. […] On n’a point négligé de rapporter le sens métaphysique que certains mots reçoivent quelquefois en vertu d’un usage établi ; mais on n’a pas fait mention des sens figurés que les Poëtes & les Orateurs donnent à plusieurs termes, & qui ne sont point autorisés par un usage reçu. […] Il paroît que ceux qui parlent ainsi, ont reçu eux-mêmes une fort mauvaise éducation. […] Il est vrai qu’il n’est pas encore reçu, ni établi : mais n’est-il pas vrai qu’il seroit bon à établir & à recevoir ?
La magnifique abbaye de Mœlch le reçoit, séjour des princes dans les cellules de cénobites. […] Car votre volonté et l’amour de votre gloire doivent prévaloir dans mon cœur sur tout autre sentiment, et me causer plus de consolation et de plaisir que tous les bienfaits que j’ai reçus et que je recevrai. […] La nature aime à recevoir des honneurs et des respects ; mais la grâce est fidèle à renvoyer à Dieu tout honneur et toute gloire. […] La nature est avide et reçoit plus volontiers qu’elle ne donne ; elle aime les choses en propre et pour son usage particulier : la grâce, au contraire, est charitable et communique ce qu’elle a, ne veut rien en propre, se contente de peu, et juge qu’il est plus heureux de donner que de recevoir. […] Heureuse l’âme qui entend le Seigneur lui parler intérieurement, et qui reçoit de sa bouche la parole de consolation !
Buloz reçut des mains de M. […] Perrée cinq cents francs par volume de plus que je ne recevais de M. […] Soumet faisait répéter le Gladiateur, reçu depuis deux ans. […] Buloz a reçues de la presse pendant ce mois. […] Hugo n’est pas un homme qu’on ait besoin d’imposer ; on ne le reçoit pas, on l’accueille.
Ce n’est pas une petite besogne que d’être maître de maison, surtout quand, à l’ordinaire, on reçoit cinq cents personnes ; on est obligé de passer sa vie en public et en spectacle. […] On représente et on reçoit ; on fait figure et on passe son temps en compagnie. […] Il recevait du monde pendant qu’il était encore dans son lit. […] Mais le caractère mondain a recouvert l’ancien fond militaire ; à la fin du dix-huitième siècle, leur grand talent est le savoir-vivre, et leur véritable emploi consiste à recevoir ou à être reçus. […] On gratte à la porte, c’est la duchesse d’Orléans ; elle ôte ses gants, reçoit la chemise.
« Quand j’en eus donné le reçu en bonne forme, je partis avec ma bourse bien attachée à mon bras gauche. […] Le duc, qui était alors comte de Médicis, le reçut à Poggio, villa magnifique, à quelques milles de sa capitale. […] Le duc me reçut assez froidement, et me demanda ce que j’avais fait à Rome. […] Que l’on juge du plaisir que j’eus à la recevoir ! […] Vous-même, Monseigneur, vous m’en avez témoigné un grand contentement ; j’ai reçu de vous les plus magnifiques éloges.
Thiers (page 168) la scène militaire dans laquelle Napoléon, à Witebsk, reçut le général Friant comme colonel commandant des grenadiers à pied de la Garde, et l’allocution qu’il lui adressa, je reconnus à l’instant le type que je poursuivais ; je me dis que c’était bien là le lieutenant de seconde ligne, mais hors ligne, en la personne de qui Napoléon entendait honorer et récompenser tous les autres. […] Tu en recevras ta commission demain ou aujourd’hui. […] J’ai reçu ton rapport. […] C’était chose reçue dans l’état-major du général Davout « que dès qu’un ordre de mouvement offensif parvenait au général Friant, il était aussitôt, sinon exécuté, du moins en voie d’exécution, sans observation ni réticence si la chose était praticable ; et que, dans le cas contraire, il en démontrait, sur-le-champ, le danger ou l’impossibilité, et que ses appréciations prévalaient toujours sur la combinaison projetée. » Rien n’égalait sa vigilance. […] L’empereur le reçut dans son cabinet et le fit asseoir.
Pour apprécier, en toute connaissance de cause, Racine et son système tragique, il n’est certes pas inutile d’avoir vu ce système, encore méconnaissable chez Jodelle et Garnier, recevoir grossièrement, sous la plume de Hardy, la forme qu’il ne perdra plus désormais, et n’arriver à l’auteur des Frères ennemis qu’après les élaborations de Mairet et avec la sanction du grand Corneille. […] Mais même en poussant aussi loin qu’on voudra cette exigence scrupuleuse de La Fontaine, et en estimant, d’après un précepte de rhétorique assez faux à mon gré, que chez lui la composition était d’autant moins facile que les résultats le paraissent davantage, on n’en viendra pas pour cela à comprendre par quel enchaînement d’études secrètes, et, pour ainsi dire, par quelle série d’épreuves et d’initiations, le pauvre La Fontaine prit ses grades au Parnasse et mérita, le jour précis qu’il eut quarante et un ans, de recevoir des neuf vierges le chapeau de laurier, attribut de maître en poésie, à peu près comme on reçoit un bonnet de docteur. […] C’était, il est vrai, un vieux poëte unique en son genre, et par mille endroits ne ressemblant à nul autre, ni à maître Vincent, ni à maître Clément, ni à maître François ; un vieux poëte, adorateur de Platon, fou de Machiavel, entêté de Boccace, qui chérissait Homère et l’Arioste, oubliait de dîner pour Tite-Live, goûtait Térence en profitant de Tabarin, qu’une ode de Malherbe transportait presque à l’égal de Peau d’Ane, et dont l’admiration vive et mobile, comme celle d’un enfant, embrassait toutes les beautés, s’ouvrait à toutes les impressions, en recevait indifféremment du nord ou du midi, et trouvait place même pour le prophète Baruch, quand Baruch il y avait199. […] Dans une lettre à Charles Perrault (1701), Boileau, voulant montrer qu’on n’a point envié la gloire aux poëtes modernes dans ce siècle, dit : « Avec quels battements de mains n’y a-t-on point reçu les ouvrages de Voiture, de Sarasin et de La Fontaine !
Quand l’auteur octogénaire de Tancrède et de Zaïre recevait en plein théâtre une couronne et un triomphe, qui songeait à censurer Irène ? […] Depuis un an environ que les journaux répètent de mois en mois la fastueuse annonce, chacun se demande avec défiance quels documents officiels, quels personnages instruits, Walter Scott a consultés, quelles communications particulières il a reçues. […] Sir Walter Scott a parfaitement compris que l’histoire de Napoléon ne commence pas, comme celle d’un individu obscur, le jour même de sa naissance, et qu’avant de l’introduire sur la scène du monde, il importe de décrire cette scène, destinée à le recevoir, ce XVIIIe siècle, dont il partagea les opinions, cette Révolution française dont il suspendit les effets. […] — Tome Ier, pages 53 et suivantes : « Reçus dans la société des nobles et des riches, à titre de tolérance, les gens de lettres du XVIIIe siècle n’y tenaient pas un rang beaucoup plus élevé que les musiciens ou les artistes dramatiques, parmi lesquels se sont trouvés souvent des hommes de talent et de réputation que les meilleures sociétés attirent à elles, pendant que la profession à laquelle ils appartiennent reste généralement exposée au mépris et à l’humiliation. » A quoi pensaient donc MM. […] Une autre fois, nous aborderons la Vie même de Napoléon ; mais elle ne nous fournira malheureusement pas l’occasion de rétracter notre premier jugement et de faire amende honorable aux pieds du génie qui tant de fois reçut nos hommages sincères.
C’est par les journaux, par les petits Bachaumont de la chronique, que la province a pu apprendre depuis quelques jours que la société parisienne avait transformé ses salons en salles de spectacle et que cette société, faite pour donner le ton au monde, le recevait, à cette heure, de ses comédiens. Et elle le reçoit, en effet. […] Elle le reçoit de toutes manières. […] Mais Napoléon l’a tirée, lui, quand il disait, avec cette profondeur de bon sens qui caractérisait son génie, que, « toujours et partout, la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit ». Eh bien, c’est ce renversement volontaire, accepté et à la mode, de la main qui reçoit et de la main qui donne, c’est l’anarchie, le ridicule et le danger d’une telle situation, c’est l’abaissement moral vers lequel doucement elle nous pousse, que nous voulons seulement… indiquer !
Nous avions l’honneur d’être reçus dans ce salon. […] Nous attendions la réponse du directeur du Vaudeville, lorsque nous reçûmes la lettre suivante de M. […] Nous avions reçu, avant cette réponse de M. […] Nous recevions le bulletin de la première répétition, lorsque M. […] Nous avons été simplement reçus, d’après le renseignement officiel que nous communique l’archiviste du Théâtre-Français, M.
Il me reçut au bout de quelques instants. […] Le secrétaire de la rédaction me reçut avec une grande amabilité. […] Les artistes reçoivent dans leur loge comme dans un salon ou dans un bureau. […] Derembourg vient de recevoir des gifles de Lisbonne. […] On la reçoit mal, mais elle a flairé les coulisses et elle y retourne.
La pauvre femme était morte de la peste en route, à Gibraltar ; le père et l’enfant, après mille traverses, exténués de misère et de besoin, arrivaient donc seuls ; ils furent reçus avec cordialité. […] « Vous avez reçu le long, mais indispensable errata de mon manuscrit. […] « C’est ainsi que je me serais offert aux yeux de l’observateur, non comme un écrivain, non comme un poëte, mais comme un exemple des sensations et des idées d’un homme qui n’a reçu d’autres leçons que celles du malheur.
Boisrobert la présenta de sa part aux neuf amis, qui la reçurent avec déplaisir, voyant dans l’érection légale de l’Académie la perte de la liberté et de l’intimité qui faisaient le charme de leur réunion. […] Je me trompe en accusant ici la prévention ; non : c’est simplement le besoin d’écrire qui fait adopter sans examen et sans conviction un texte de déclamations reçues et en fait exagérer l’expression, pour ne pas reproduire les mêmes idées précisément sous les mêmes paroles. […] Corneille n’était point reçu à la cour d’Anne d’Autriche ; il suivait celle du cardinal, qui était alors tout opposée.
En 1662, le roi se ligue avec la Hollande pour l’invasion des Pays-Bas ; il punit une insulte que sa diplomatie a reçue à Rome. […] Cet exemple reçut encore un accroissement de force par le concert des éloges que donnèrent au roi quatre poètes à jamais célèbres : Molière et La Fontaine, Racine et Boileau. […] La Fontaine fut reçu dans sa société, Ce fut le genre de conversation à laquelle elle se plaisait qui inspira au jeune poète ces contes auxquels on reproche une liberté plus que gaie.
Né clandestinement, nourri avec mystère dans un quartier désert de Paris, puis emmené et comme perdu dans une campagne de Normandie, ayant reçu les premiers, les seuls éléments indispensables du curé du lieu, il grandit librement, sans assujettissement aucun ni discipline, et arrivé à l’âge de sentir, il trouva à sa disposition, dans un château voisin, une bibliothèque de dix ou vingt mille volumes, composée en grande partie d’histoires, de romans. […] Il naît dans une société marâtre, désavoué par elle, repoussé de tous les côtés, et il débute par un cri de révolte à la Jean-Jacques, de ce Jean-Jacques dont il a reçu le baptême par le nom d’Émile, et qui est mort l’ami et l’hôte de ses grands parents. […] » Ceux qui sont si empressés à refuser aux hommes engagés dans la vie active et dans l’âpreté des luttes publiques la faculté de sentir et de souffrir n’ont pas lu Émile, où se rencontrent, au milieu d’une certaine exaltation de tête, tant de pensées justes, délicates ou amères nées du cœur : « A l’âge où les facultés sont usées, où une expérience stérile a détruit les plus douces illusions, l’homme, en société avec son égoïsme, peut rechercher l’isolement et s’y complaire ; mais, à vingt ans, les affections qu’il faut comprimer sont une fosse où l’on est enterré vivant. » « Cette proscription qui désole mon existence ne cessera entièrement que lorsque j’aurai des enfants que je vous devrai (il s’adresse à celle qu’il considère déjà comme sa compagne dans la vie) ; je le sens, j’ai besoin de recevoir le nom de père pour oublier que le nom de fils ne me fut jamais donné. » Émile parle de source et, quand il le pourrait, il n’a à s’inspirer d’aucun auteur ancien ; la tradition, je l’ai dit, ne le surcharge pas ; elle commence pour lui à Jean-Jacques, et guère au-delà : c’est assez dans le cas présent. […] La seconde ne lui semble pas digne de quiconque a reçu de la nature une ambition véritable : « Si vous avez ce véritable orgueil indépendant des circonstances, cet élan du mérite ; si vous avez un cœur doué de sensibilité, ne souhaitez jamais cet état intermédiaire qui place entre les grands qu’il faut être attentif à ménager et les pauvres que l’on est impuissant à secourir, entre le ton protecteur qui blesse et la prière qui afflige… » J’ai noté ce passage, parce qu’il est empreint de la marque de Jean-Jacques. […] « Que ces mots : « Je vais me battre en duel pour la cause la plus futile et la plus absurde », écrits d’une main calme et ferme par Dujarier, une heure avant qu’il reçut le coup mortel, ne s’effacent jamais de la mémoire d’aucun de nous.
Des visiteurs qui se sont présentés hier, aucun n’a été reçu par Mme Augier. Quelques-uns seulement ont été reçus par M. […] L’honorable ecclésiastique nous a reçu, pendant son dîner, avec une bienveillance et une cordialité dont nous lui sommes profondément reconnaissant. […] monsieur, je reçois votre triste lettre, mais je n’ai ni le temps ni le courage de répondre à l’appel que vous voulez bien m’adresser. […] On n’a pas découvert qu’Émile Augier fût autre chose qu’Émile Augier, c’est-à-dire un génie solide et clair, d’une probité littéraire égale à sa loyauté personnelle, un vrai Français, de style et d’âme, un maître depuis longtemps classique et qui dans sa retraite volontaire, son glorieux bonheur intime, goûta, de son vivant, la gloire incontestée et reçut le respect de la postérité.
Horace Vernet recevra donc les honneurs de la guerre. […] Horace visita Gibraltar où il fut reçu avec cordialité et avec honneur, — avec les honneurs militaires, comme partout, — par le gouverneur sir Robert Wilson, le sauveur de La Valette. […] Dans la longue maladie qui l’épuisa graduellement et l’enleva, il reçut tous les soins et toutes les consolations qu’on peut envier. […] Pendant tout le temps qu’il eut un atelier d’élèves, c’est-à-dire jusqu’à sa nomination de directeur à l’École de Rome, jamais il ne voulut recevoir de rétribution des jeunes gens qu’il y admettait. […] Il arrive, il entre dans la chambre, un peu raide et comme sur ses gardes pour l’accueil qu’il recevra.
Il y passa successivement par tous les degrés du sacerdoce, et y reçut la prêtrise en 1511. […] Cet enjouement était dans le caractère du jeune Rabelais et son humeur joviale ne lui avait guère moins fait d’amis dès ce temps-là, que sa réputation de savoir et une mémoire immense, capable de recevoir et de garder tout ce que pouvait apprendre homme vivant. […] Pantagruel et Panurge ne représentent pas seulement le caractère général de l’homme, mais celui qu’il reçoit des deux conditions sociales les plus universelles, la grandeur et la petitesse, la richesse et la pauvreté. […] Il n’y a pas moins de vie dans certains types d’hommes qui recevaient leurs formes, soit d’institutions florissantes alors, soit de professions sociales qui subsistent encore, quoique modifiées par le temps et le progrès de la société. […] Rabelais en avait reçu le dépôt de Jean de Meung et de Villon ; il le rendra à La Fontaine, qui le fera voir dans sa perfection.
… Il y a deux mois que je n’ai reçu une lettre d’elle. […] Il a voulu recevoir l’extrême-onction ce matin. Un prêtre de Saint-Augustin a été appelé, et le prêtre là, il n’a pas voulu le recevoir. […] La veille il avait reçu le premier exemplaire de notre préface. […] Nous avons été au bout de la jetée recevoir des vagues.
s’écriait-il, vous dites que je ne sais pas vivre, je suis cependant reçu dans tous les salons. […] Il me semble que je vaux bien Verrou, et ces messieurs, que vous recevez depuis si longtemps, me devraient bien une politesse. […] Aussi ne reçut-il pas de réponse. […] Le fauteuil lui tendait ses bras pour le recevoir. […] Elle reçoit ordinairement de quinze à vingt-cinq francs par mois, et elle est nourrie.
J’ai été très-bien reçu ; je croirais presque qu’ils s’ennuient. […] En revanche, j’en ai reçu une de mon pauvre père, qui est bien tendre et bien triste. Votre conseil a produit un très-bon effet, et ma lettre a été fort bien reçue. […] Quand elle recevra ceci, jamais elle ne pensera à m’écrire longuement. […] C’est ainsi qu’on parle quand on est sûr d’être reçu.
Napoléon avait déjà 170 000 hommes cantonnés en Allemagne sous ses meilleurs lieutenants ; en vingt jours le reste est organisé et en route pour recevoir ou pour porter le premier coup à la Prusse. […] Il les engagea fort à se tenir en garde contre la cavalerie prussienne, et à la recevoir en carré avec leur fermeté ordinaire. […] Le vainqueur de Rosbach recevait la visite du vainqueur d’Iéna. […] Lannes reçut avec une sorte de satisfaction convulsive les étreintes de son maître, et exprima sa douleur sans y mêler aucune parole amère. […] C’est une grande et salutaire leçon de la nécessité et de la sainteté du gouvernement donné au peuple ; c’est la réhabilitation de l’autorité par l’histoire ; l’autorité est la force exécutive de la loi morale ; mais il faut la recevoir et non la prendre cette autorité, et quand on l’a reçue, il faut l’employer au bien de ses semblables et non à la gloire étroite de son propre nom.
Ce cardinal, qui avait été élevé à Urbino par les frères des écoles pies, envoya ces enfants à Urbino pour y recevoir la même éducation que lui. […] En sortant de cette académie, je reçus une pension de cinquante écus, ainsi que mon frère. […] « Peu après, mon cœur reçut encore un coup très sensible du même genre. […] Elle n’avait pas pour habitude de recevoir quand on lui venait offrir des actions de grâces. […] Il fut placé sur l’autel, selon la coutume, et il reçut l’adoration publique des cardinaux et du peuple innombrable qui était accouru.
Lui, il était franc, sobre et non pas du tout libéral et banal d’éloges envers autrui : on a dérogé à cette réserve qui lui était habituelle et qui tenait à son goût même ; la publication présente semble s’être faite sous l’invocation d’une clémence universelle, et tous les noms du temps (y compris le nôtre) y ont reçu des éloges charmants, bien doux à l’amour-’propre, mais qu’il n’eût certes pas tous également ratifiés. […] Il y eut un temps (et cela dura des années) où il cachait son logement ; il dépaysait les curieux et les dépistait ; il ne recevait chez lui à aucun prix, et ses meilleurs amis ne savaient où il demeurait. […] L’ayant rencontré dans une maison tierce, il lui demanda la permission de les lui porter : « Non, non, lui répondit sir Charles, je ne reçois personne chez moi, et quand vous voudrez me voir, vous me trouverez tous les jours ici de deux à quatre heures ; mais, ajouta-t-il, si je ne puis vous recevoir, je vous serai utile d’une autre manière, en vous faisant connaître le terrain sur lequel vous vous trouvez. » Et sur ce, il passa en revue avec son interlocuteur tous les botanistes anglais, lui peignant le caractère de chacun avec une exactitude que celui-ci eut bientôt l’occasion de vérifier, lui indiquant les moyens d’être bien reçu de tous et de n’en choquer aucun. […] Il ne donnait jamais son adresse et ne recevait ses lettres qu’à l’Institut. […] Il avait consenti un jour à aller présider l’examen dans un pensionnat ou un couvent près de là : ces dames vinrent ensuite pour le remercier ; il ne les reçut point.
Laurent s’attacha à cet enfant, lui ouvrit sa maison, le reçut à sa table avec ses propres enfants. […] Sa fourberie reçut sa récompense. […] Il venait d’envoyer son mari à Naples, comme ambassadeur, espérant ainsi éloigner sa surveillance ; Lorenzino, feignant de presser la jeune dame de consentir aux désirs du duc, affecte enfin d’avoir reçu une réponse favorable et de la transmettre au prince. […] Côme II accourut et reçut l’empire sous le titre de chef de la république. […] On peut dire qu’il reçut l’investiture de ses vertus, et n’exerça d’autre dictature que celle de ses bienfaits ; il n’employa sa puissance qu’à maintenir la paix partout en Italie.
Nul des habitants de la terre n’a encore reçu des dieux un gage assuré de l’événement futur ; mais, sur l’avenir, les âmes ont été frappées d’aveuglement. […] Il en reçut, non l’âme poétique qui ne se donne pas, mais de belles parures de langage, quelques grains d’or pur, qu’il étendit en feuilles minces et brillantes dans le tissu de sa diction laborieuse. […] reçois-moi dans ta divine enceinte, moi pontife renommé des Muses10. » On croit entendre le serment d’alliance de la religion et de la poésie, à la veille du combat, où le poëte Eschyle allait chasser devant lui les Perses vaincus. […] moi, je serai le prophète11. » Mais cette piété active et guerrière recevait en même temps de la pureté pythagorique un caractère plus doux. […] « Douce tranquillité, dit-il alors, fille de la justice, toi qui agrandis les cités, tenant dans tes mains les clefs des conseils et des guerres, reçois pour Aristomène l’honneur de la palme pythique ; car tu sais donner le bonheur et en jouir à propos.
Cette bataille perdue, le duc de Savoie avait reçu sa leçon, et la paix était virtuellement conquise ; mais il fallut bien des façons encore et des manèges qui durèrent plus de deux ans. […] Louis XIV, malgré son amitié pour Catinat, avait fini par être un peu ennuyé de cette disposition rétive, raisonneuse, de cette résistance continuelle ; et un jour Barbezieux, écrivant au maréchal, crut devoir lui en toucher un mot (22 décembre 1694) : « Par toutes les lettres que le roi reçoit de vous, il lui paraît que vous faites beaucoup de difficultés sur l’entrée de l’armée de Sa Majesté en Italie, et elle estime par tout ce que vous lui mettez devant les yeux sur cela, que votre goût n’est point de faire une guerre offensive. […] « J’ai reçu, mon très cher frère, votre lettre du 12, par laquelle vous m’informez de tout ce qui se débite contre moi sur les affaires d’Italie. […] J’ai reçu avant-hier une lettre du roi et une autre de M. de Chamillart, par laquelle le départ de M. le maréchal de Villeroy m’est mandé. […] Coquereau, et je crois que ç’a été la première, Catinat n’ayant jamais reçu pareil hommage en son temps.
Il connut Boileau, alors vieux et chagrin, et reçut de lui des conseils et des traditions. […] Il avait reçu comme une lettre morte les traditions du règne qui finissait ; il s’y attacha obstinément ; ses antipathies littéraires et sa jalousie contre les talents rivaux l’y repoussèrent chaque jour de plus en plus ; il tint pour le dernier siècle, parce que le petit Arouet était du nouveau. […] Le bon Brossette, ce personnage excellent mais banal, un des dévots empressés de feu Despréaux, espèce de courtier littéraire, qui caressait les illustres pour recevoir des exemplaires de leur part et faire collection de leurs lettres, s’était lourdement avisé, en écrivant à Rousseau, de lui signaler, comme une découverte, dans l’Ode à la Fortune, un passage qui semblait imité de Lucrèce. […] Le comte du Luc, son patron, tombe malade ; Rousseau en est touché ; il veut le lui dire et lui souhaiter une prompte convalescence, rien de mieux ; c’était matière à des vers sentis et touchants ; mais Rousseau aime bien mieux déterrer dans Pindare une ode à Hiéron, roi de Syracuse, qui, vainqueur aux jeux Pythiques par son coursier Phérénicus, n’a pu recevoir le prix en personne pour cause de maladie. […] Boileau en est la preuve : il imite, il traduit, il arrange à chaque instant les idées et les expressions des anciens ; mais tous ces larcins divers sont artistement reçus et disposés sur un fond commun qui lui est propre : son style a une couleur, une texture ; Boileau est bon écrivain en vers.
Les opinions dont l’étenduë et la durée sont fondées sur le sentiment propre, et pour ainsi dire, sur l’expérience intérieure de ceux qui les ont adoptées dans tous les temps, ne sont pas sujettes à être détruites comme ces opinions de philosophie dont l’étenduë et la durée viennent de la facilité que les hommes ont euë à les recevoir sur la foi d’autres hommes, et qu’ils n’ont épousées que par confiance aux lumieres d’autrui. […] Les curieux reçoivent comme une verité ce que les personnes en faveur desquelles ils sont prévenus par des motifs differens leur enseignent comme la verité, sans connoître et même sans examiner le mérite et la solidité des preuves dont elles appuïent leurs dogmes philosophiques. […] C’est ainsi que le systême de physique qui s’enseignoit dans les écoles sous le titre de la physique d’Aristote, étoit devenu le systême generalement reçu. […] Ainsi comme l’opinion que ce poëme est un ouvrage excellent, ne sçauroit prendre racine ni s’étendre qu’à l’aide de la conviction intérieure et émanée de la propre expérience de ceux qui la reçoivent, on peut alleguer le temps qu’elle a duré pour une preuve qui montre que cette opinion est établie sur la verité même. […] Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que les gens de lettres ont tâché de s’acquerir, en contredisant les opinions reçûës, la réputation d’hommes qui avoient des vûës supérieures, et qui étoient nez pour donner le ton à leur siecle, et non pour le recevoir de lui.
Il s’en faut beaucoup que notre Montesquieu, dont le nom est aujourd’hui si cher à l’Europe entière, et qui influe sur la législation, de Londres à Pétersbourg, ait reçu, de son vivant, la vingtième partie de ces honneurs. […] Au lieu des moissons et des fruits de la terre qu’on nous arrachait, reçois des fruits qui ne se flétriront pas ; ce sont ceux de la gloire : c’est elle qui sans cesse renouvelle l’empire d’Auguste, qui empêche Trajan de vieillir, qui tous les jours ressuscite Marc-Aurèle. […] On dit qu’un jour ayant reçu une députation de quatre-vingts prêtres qui venaient pour le fléchir, il les fit embarquer tous ensemble, et ordonna qu’on mît le feu au vaisseau, quand ils seraient en pleine mer. […] Dans ce moment, l’orateur se peint vieux, accablé d’infirmités et de faiblesse, courbé sous le poids des ans, mais ranimant ses forces languissantes, pour former ce prince destiné à commander un jour au monde : « Viens mon fils, dit-il, viens sur les genoux d’un faible vieillard, recevoir les leçons que la sagesse destine aux princes ; ce sont celles que reçut Antonin, Numa, Marc-Aurèle et Titus.
Dans le même temps encore fut reçue dans la société madame de Scudéry, femme de Georges, qu’il ne faut pas confondre avec Madeleine de Scudéry, sœur de ce même Georges, née en 1607, comme nous l’avons vu, et âgée de vingt-huit ans en 1635. […] Mais à peu près dans le même temps elle reçut Pierre Corneille, dont la vie poétique commença en 1625 par la comédie de Mélite dont nous avons parlé. […] C’est le sort de toutes les maisons ouvertes par des personnages distingués, de recevoir parmi les gens de mérite, des esprits subalternes, mais obséquieux.
On dit, il a été reçu en grace. […] La Poésie d’enthousiasme, comme l’épopée, l’ode, est le genre qui reçoit le plus ce style. […] Ces titres que la bassesse prodigue & que la vanité reçoit, ne sont plus guere en usage. […] Mais dans les faits les plus reçus que de raisons de douter ? […] On feroit des volumes immenses de tous les faits célebres & reçus, dont il faut douter.
Il fallut bien, malgré son dégoût, qu’il entrât chez son beau-frère Dongois, pour se former à la procédure, et qu’il se fît recevoir avocat (1656). […] Il excusait Racine de recevoir des droits d’auteur, mais il n’osa pas pour lui de la permission qu’il donnait à autrui. […] Il ne voulait pas davantage se mettre à la suite des grands, et s’en faire le « domestique » : il ne reçut de grâces que du roi, c’est-à-dire de l’État. […] Une autre fois, il recevait à souper le duc de Vivonne, car il hantait maintenant les nobles compagnies. […] Il aimait la société et recevait de nombreuses visites.
Elles seraient distribuées à toutes les académies, à tous les professeurs de l’université, aux élèves de l’école polytechnique, de droit, de médecine, et enfin à tous les jeunes gens qui reçoivent une haute instruction de la générosité de la nation. […] Dans la capitale de la Bretagne, par exemple, j’ai vu les élèves de droit recevoir du directeur du spectacle une vingtaine de places au parterre, qui leur étaient distribuées à tour de rôle par leur prévôt, chaque jour de représentation. […] Quant aux autres spectacles qui ne recevraient aucune rétribution du gouvernement, ils conserveraient la liberté de leur commerce, sauf à nos législateurs à empêcher par de bonnes lois la corruption des mœurs et les scandales publics ? […] Dès le matin il se rendit humblement chez Paësiello, implora sa bienveillance, reçut ses conseils, en profita ; et grâce à la dure vérité du maître, il en devint l’élève le plus chéri et le plus distingué. […] On assure que Versailles a fort mal reçu le drame nouveau, et que la grande actrice a porté la peine du genre de l’ouvrage.
Il entrait dans une chambre, séparée en deux par un drap, et était reçu d’un côté du drap par la mère, tandis que la fille, finissait de s’habiller de l’autre côté. […] » Il allait encore frapper à la porte d’un autre hôtel, dont la patronne refusait de le recevoir, en dépit de l’offre de 300 francs. […] Il voulait bien le recevoir, mais en le prêchant toute la nuit. […] Et cela se terminait par Verlaine, tenant d’une main son reçu, et ne le lâchant, que lorsqu’il tenait, dans l’autre main, un napoléon et deux pièces de cent sous, s’écriant : « Un sale Badinguet et deux pièces suisses ! […] Après dîner, Coppée, Porto-Riche et moi, nous causions dans le hall, de la pièce de Bornier, quand Primoli vient à nous et nous dit : « Dumas est mort… la princesse vient de recevoir une dépêche !
Je ne sais s’il fallait recevoir à l’Académie M. Favray pour sa copie de Saint-Jean de Malte ; mais reçu, il eût fallu l’en exclure pour sa Famille maltaise, pour ses Femmes maltaises de différents états, et qui se font visite.
Il succédait à Colardeau : Marmontel, chargé de le recevoir, fit naturellement l’éloge du prédécesseur. […] Sous ces influences combinées, La Harpe s’était mis à lire pour la première fois les livres saints, les Psaumes, l’Imitation de Jésus-Christ, lorsqu’il reçut la secousse intérieure décisive dont il a rendu compte en ces termes : J’étais dans ma prison, seul dans une petite chambre et profondément triste. […] D’un côté, ma vie était devant mes yeux, telle que je la voyais au flambeau de la vérité céleste, et de l’autre la mort, la mort que j’attendais tous les jours, telle qu’on la recevait alors. […] Condorcet, tout le premier, le provoque ; il reçoit sa réponse mortelle : « Ah ! […] Cette fois, c’est Chamfort qui revient à la charge avec le rire du sarcasme (car le caractère et le ton de chaque interlocuteur sont très bien observés), et il reçoit sa réponse à son tour : « Vous, monsieur de Chamfort, vous vous couperez les veines de vingt-deux coups de rasoir, et pourtant vous n’en mourrez que quelques mois après. » Ensuite, c’est le tour de Vicq d’Azyr, de M. de Nicolaï, de Bailly, de Malesherbes, de Roucher, tous présents : chaque convive curieux qui vient toucher Cazotte reçoit l’étincelle à son tour, et cette étincelle est toujours le coup de foudre qui le tue.
« Voilà ce (p. 56) que c’est que de recevoir en commençant de mauvais principes, ajouta-t-il, il faut oublier, désapprendre, ce qui est bien plus difficile, tous les enseignements que l’on a reçus. […] Le salon devait recevoir des décorations peintes que Fragonard père avait ébauchées et que l’on chargea David de terminer. […] J’en ai reçu le prix. […] Aussi, la faveur qu’Étienne avait reçue de son maître ne laissa-t-elle pas que de lui donner une certaine importance. […] car je craignais que vous ne me fissiez une querelle d’avoir consenti à recevoir Garat ce matin pendant notre séance.
La petite Félicité de Saint-Aubin254 ne voit ses parents « qu’un moment à leur réveil et aux heures des repas » ; c’est que leur journée est toujours prise ; la mère fait ou reçoit des visites ; le père est dans son cabinet de physique ou à la chasse. […] Le petit duc d’Angoulême reçoit Suffren un livre à la main, et lui dit : « Je lisais Plutarque et ses hommes illustres, vous ne pouviez arriver plus à propos257 ». Les enfants de M. de Sabran, fille et garçon, âgés de huit et neuf ans, ayant reçu des leçons des comédiens Sainval et Larive, viennent à Versailles jouer devant la reine et le roi l’Oreste de Voltaire, et le petit garçon qu’on interroge sur ses auteurs classiques « répond à une dame mère de trois charmantes demoiselles : Madame, je ne puis me souvenir ici que d’Anacréon ». […] M. le duc de Bourbon a répondu en ôtant son chapeau : — Monsieur, je suis ici pour recevoir vos ordres. — Pour exécuter les vôtres, a reparti M. le comte d’Artois, il faut que vous me permettiez d’aller jusqu’à ma voiture. » Il revient avec une épée, le combat commence ; au bout d’un temps, on les sépare, les témoins jugent que l’honneur est satisfait. « Ce n’est pas à moi d’avoir un avis, a repris M. le comte d’Artois ; c’est à M. le duc de Bourbon de dire ce qu’il veut ; je suis ici pour recevoir ses ordres. — « Monsieur », a répliqué M. le duc de Bourbon en adressant la parole à M. le comte d’Artois et en baissant la pointe de son épée, « je suis pénétré de reconnaissance de vos bontés, et je n’oublierai jamais l’honneur que vous m’avez fait. » Se peut-il un plus juste et plus fin sentiment des rangs, des positions, des circonstances, et peut-on entourer un duel de plus de grâces Il n’y a pas de situation épineuse qui ne soit sauvée par la politesse. […] C’était un talent enfoui ; elle ne se souvient pas du temps où elle l’a reçu ; je crois que c’est en naissant.
Pétrarque reçut le jour à Arezzo, petite ville de Toscane, qui servait de refuge aux exilés. […] Elle reçoit aussi de sa mère, par contrat de mariage, une couronne d’or et un lit honnête. […] Le poète reçut de Benoît XII, en récompense de cette ode, un canonicat avec un riche bénéfice ecclésiastique dans l’évêché de Lombez. […] Il y fut reçu en roi plus qu’en poète. […] Pétrarque rentra avec eux à Avignon, harangua éloquemment le pape, et reçut en récompense de sa harangue un riche bénéfice dans l’État de Pise.
« C’est là qu’elle recevait les lettres d’Alfieri, c’est de là qu’elle envoyait ses consolations à cette âme impétueuse. […] Il avait eu une entrevue le 1er décembre à Pise avec Charles-Édouard ; il avait reçu ses confidences, il n’avait pu retenir ses larmes en voyant à quelle misérable situation était réduit l’héritier de tant de rois. […] « Pendant que j’essayais de poursuivre ce quatrième chant, je ne cessais de recevoir et d’écrire de longues lettres ; ces lettres peu à peu me remplirent d’espérance, et m’enflammèrent de plus en plus du désir de revoir bientôt mon amie. […] « Au mois de mars de cette année, je reçus des lettres de ma mère, et ce furent les dernières. […] Nous vous dirons bientôt ce que c’était que Fabre, que nous avons beaucoup connu après la mort d’Alfieri, mais de qui nous n’avons jamais reçu aucune confidence irrespectueuse pour ses deux amis.
Aussitôt l’ordre reçu, le maréchal en transmet avis à l’intendant, et le prie de lui amener le plus de gentilshommes qu’il pourra. […] Croira qui voudra qu’il a tenu la main, comme il en prenait l’engagement, à ce qu’il n’y eut aucune violence : « Le 18 avril 1685, j’ai demandé à M. de Louvois des ordres en blanc pour faire loger une ou plusieurs compagnies dans les villes remplies de religionnaires, étant certain que la seule approche des troupes produira un grand nombre de conversions ; que je tiendrai si bien la main à ce que les soldats ne fassent aucune violence, que je me rendrai responsable des plaintes qu’il en pourrait recevoir. […] A ces odieux, procédés, il mêle parfois des airs d’honnête homme, des semblants de sentiment ; il joue le bon apôtre : « Le sieur d’Audrehon, ministre de Lembeye, m’étant venu voir ; me dit qu’il sentait de grands mouvements dans son cœur pour embrasser la religion catholique ; mais qu’il avait encore besoin d’un, mois pour prendre sa résolution ; sur quoi, l’ayant fait entrer dans la chapelle du château de Pau, où M. l’évêque d’Oléron recevait l’abjuration d’un ancien avocat de Pau et où il y avait beaucoup de monde, je lui demandai s’il ne sentait rien dans son cœur qui le sollicitât, à la vue de son véritable pasteur, de s’aller jeter entre ses bras. […] Foucault pourtant se permet encore, çà et là, de bien étranges choses ; il soutient la réputation terrible qu’il s’est faite, et, si quelquefois il critique en paroles, il n’est jamais homme à adoucir dans l’exécution les ordres qu’il reçoit. […] Il eut l’honneur, en juillet 1690, de recevoir et de régaler à son passage le roi Jacques détrôné et fugitif, qui avait pris sa route par Caen : il fut très-frappé de l’air indifférent, passif, de ce roi opiniâtre,« qui paraissait aussi insensible au mauvais état de ses affaires que si elles ne le regardaient point ; qui racontait ce qu’il en savait en riant et sans aucune altération. » Le roi Jacques se flattait à cette date, que « le peuple anglais était entièrement dans ses intérêts » ; et il imputait tout le mal au prince d’Orange et aux troupes étrangères que l’usurpateur avait fait passer en Angleterre.
CONRART, [Valentin] né à Paris en 1603, mort dans la même ville en 1675 ; un des premiers qui fut reçu à l’Académie Françoise. […] La Société des Hommes de Lettres avec lesquels il vivoit, & qui se faisoient un plaisir de le consulter, suppose en lui du zele pour la Littérature ; & les hommages littéraires qu’il a reçus, prouvent au moins qu’il avoit des connoissances.
Notre chronologie se trouve entièrement contraire au système de Marsham, qui veut prouver que les Égyptiens devancèrent toutes les nations dans la religion et dans la politique, de sorte que leurs rites sacrés et leurs règlements civils, transmis aux autres peuples, auraient été reçus des Hébreux avec quelques changements. […] On verra au livre III pourquoi nous nous écartons de l’opinion reçue sur ces deux points, et sur le fait même de son existence. — Nous élèverons les mêmes doutes sur celle d’Ésope que nous considérons non comme un individu, mais comme un type idéal, et dont nous plaçons l’époque entre celle d’Homère et celle des sept sages de la Grèce. […] Dira-t-on que les Romains ont reçu de Dieu un privilège particulier ? […] Ce fut de Xénophon qu’ils reçurent les premières connaissances exactes qu’ils aient eues de la Perse ; la nécessité de la guerre fit pour la Perse ce qu’avait fait pour l’Égypte l’utilité du commerce. […] Nous ne pouvons admettre ni l’une ni l’autre opinion. — Les Grecs ne se servirent point d’hiéroglyphes comme les Égyptiens, mais d’une écriture alphabétique, encore ne l’employèrent-ils que bien des siècles après. — Homère confia ses poèmes à la mémoire des Rapsodes, parce que de son temps les lettres alphabétiques n’étaient point trouvées, ainsi que le soutient Josèphe contre le sentiment d’Appion. — Si Cadmus eût porté les lettres phéniciennes en Grèce, la Béotie qui les eût reçues la première n’eût-elle pas dû se distinguer par sa civilisation entre toutes les parties de la Grèce ?
Si vous recevez cette lettre à Paris lundi, vous pouvez encore me répondre ici mardi (jusqu’à) midi. […] Quand vous l’aurez reçue, écrivez-moi à Coppet, où je vais passer l’été dès que Corinne sera imprimée. […] « J’ai été bien touchée, mon cher Camille, du billet que j’ai reçu de vous. […] Comme vous seriez bien reçu ! […] Mme de Staël était auprès de lui dans ce voyage et avait reçu ses derniers soupirs.
Le même jour, à onze heures, je reçus l’ordre de me rendre à Schœnbrunn. […] La cour a exprimé le désir de l’entendre avant que nous ayons demandé à être reçus. […] L’électeur de Bavière est grand amateur de musique ; il reçoit bien les musiciens ambulants. […] « Dis à mademoiselle de Moelk, écrit Wolfgang à sa sœur, que je me réjouis bien de revenir à Salzbourg, rien seulement que pour recevoir en prix de ma sérénade un cadeau comme celui que j’ai reçu d’elle après un certain concert. […] « Nous avons reçu votre lettre du 12 avril.
Cette farce fut reçue du public avec des applaudissements frénétiques. […] qui des mortels voudra me recevoir ! […] La seconde tragédie de Péchantré, Jugurtha, fut moins bien reçue du public. […] Ma tragédie étant achevée, je la présentai aux comédiens qui la reçurent. […] Il s’embarqua à Bilbao pour Amsterdam, où il obtint d’être reçu comme bourgeois de la ville.
Sue reçoit un paquet de Toulon, par l’entremise du cabinet du ministre de la marine. […] L’auteur des Messéniennes avait reçu de Louis XVIII la croix de la Légion-d’Honneur. […] On m’a dit que le jour où elle recevait le plus de monde, c’était celui où ses créanciers venaient chez elle. […] Lorsqu’il reçoit, M. […] Il a reçu de Louis XVIII la croix d’honneur, et une pension qu’il n’a plus depuis 1830.
Tous furent massacrés ou pendus, excepté un seul, qui avait trouvé un asile dans un lambris et qui, après avoir échappé dans sa cachette pendant trois jours, se découvrit à la fin et reçut sa grâce comme ayant assez souffert par le spectacle dont il avait été si longtemps témoin. […] Julien avait reçu dix-neuf coups de poignard de Bandini et de Pazzi ; on lui fit des funérailles expiatoires à San-Lorenzo. […] L’amour satisfait recevait cette pluie amoureuse, comme l’oiseau brûlé par l’ardeur du soleil reçoit avec joie les gouttes de la rosée si longtemps désirée. […] Montrez-vous plus empressé à recevoir chez vous, qu’à vous rendre aux repas où vous serez invité par d’autres, mais néanmoins sans excès et sans affectation. […] Il adorait ce vague déclamateur d’illusions qui recevait ses rêves comme des révélations célestes.
Mais le maître y a été surpassé par le disciple, et ce fut Balzac qui montra le premier ce que gagne un bon naturel à recevoir une règle qui l’aide à mettre au jour ses qualités et à vaincre ses défauts. […] Il écrit à une dame huguenote, qu’il aimait, « que les huguenots n’ont fait de bon qu’elle ; mais qu’à cela près, ce sont les plus grands ennemis de la France. » Tous les deux ont une grande vanité ; mais la vanité de Balzac, quoiqu’en ait dit Descartes, allait beaucoup au-delà de l’impression forte qu’un homme de mérite reçoit de sa supériorité sur les autres. […] Comment recevoir tout cet encens et n’en être pas enivré ? […] Cette langue devait recevoir des développements infinis de la variété des sujets et des talents ; mais tout ce que le génie y ajouta de durable est conforme au type sorti des mains de cet homme de talent, le premier auquel on appliqua le vir bonus, dicendi peritus, maxime aussi vraie de l’écrivain que de l’orateur, et d’aussi étroite obligation pour l’un que pour l’autre. […] « J’ai reçu, dit-il, le discours latin que vous avez fait : je n’oserais l’appeler votre jugement sur mes écrits, parce qu’il m’est trop avantageux et que peut-être votre affection a corrompu votre intégrité. » Dans cette lettre, Balzac rappelle à Descartes L’Histoire de son esprit.
Théodore de Banville et Leconte de Lisle sont les poètes de ce paganisme, et il a reçu en pleine imagination leur influence. […] Seulement, s’il l’était vis-à-vis des autres, ce qui est toujours une question quand il s’agit de paganisme, l’auteur d’Impressions et Visions 27, nous n’hésitons pas à le dire, reste très coupable vis-à-vis de lui-même, parce qu’il a diminué un talent qu’on n’a point reçu pour qu’on le diminue en lui imposant des formes vieilles qu’il faut laisser là à tout jamais ; car le génie serait impuissant à les raviver, s’il pouvait en avoir l’idée. […] Cantel a-t-il reçu pour l’y durcir, en l’y noyant, la frissonnante jeunesse de sa pensée ? […] Comme une cire vermeille et parfumée, qui bout ici et flambe là, elle est prête à recevoir le cachet qui lui donnera son empreinte.
Les éloges commencés par le respect ou par la crainte, continuent par l’habitude, et il se fonde une grande réputation chez la postérité, qui reçoit des siècles précédents l’admiration des noms célèbres, comme elle reçoit son culte et ses lois. […] Une âme délicate et fière n’aurait rien reçu ; et alors il lui eût été permis de se rétracter. […] Il faut plaindre et le cardinal et le poète, l’un d’avoir fait, l’autre d’avoir reçu de pareils éloges.
Les publications successives de L’Astrée furent reçues du public avec la même faveur que la première. « Ces ouvrages, dit Huet, furent reçus du public avec un applaudissement infini, et principalement de ceux qui se distinguaient par la politesse et par la beauté de l’esprit. » Rien ne nous apprend comment le Ier volume du roman du marquis d’Urfé fut accueilli à l’hôtel de Rambouillet, ni si l’auteur s’introduisit dans cette société. […] Les gens de lettres doivent bien se persuader que la littérature de tous les temps reçoit des directions inévitables des mœurs régnantes dans la nation, et que c’est une des lois du mouvement en politique et en morale, d’amener à la suite d’une longue période de dissolution, une période de réserve affectée et de pruderie.
Cette jeune personne avait reçu de la nature un esprit délicat, et de son père un esprit cultivé. […] L’enfant recevait une éducation mercenaire à la campagne ; il y puisait, avec des vices prématurés, une passion vraiment helvétique de la campagne, ce sourire de Dieu dans la nature. […] Rousseau sur madame de Warens font le désespoir du cœur humain ; on se défie même de ses vertus en voyant comment elles sont changées en vices et exposées au pilori des siècles par celui qui reçut de cette femme la double vie du corps et du cœur. […] Il n’en reçoit pas moins son salaire des mains de M. de Montaigu quelque temps après son retour à Paris. […] Hume s’étonne d’avoir réchauffé ce malade ramassé sur la route pour en recevoir les coups les plus iniques à sa renommée : il s’éloigne en le plaignant et en le méprisant.
Il me fit demander ; je le reçus dans le jardin. […] Necker ; elle partit précipitamment pour Coppet, espérant recevoir encore le dernier soupir de son père. […] Le premier consul reçut cette lettre et me crut sans doute d’une rare niaiserie d’avoir pu me flatter qu’il en serait touché. […] Corinne, punie de sa beauté et de son génie, expire de tristesse sous l’excès même des dons qu’elle a reçus de la nature. […] L’empereur Alexandre la reçut à Pétersbourg comme il aurait reçu une alliée qui lui apportait pour concours l’opinion du monde libre, cette puissance qui équivaut aux armées et qui leur survit.
Racine lui demande des conseils et reçoit des preuves de sa générosité. […] Il paraît même qu’il suivit les cours de l’école d’Orléans, et qu’il revint à Paris se faire recevoir avocat. […] Il y reçut le même accueil qu’à Paris. […] Celle-ci, irritée de recevoir un tel compliment d’un tel homme, se troubla, se retira outrée, et alla le soir même instruire le Roi de l’indiscrète félicitation de Fouquet et des propositions qu’elle avait précédemment reçues de lui. […] Mais, pour les recevoir plus à l’aise, il propose à son ami d’entrer dans une maison voisine : c’était un cabaret.
Cette suite fut reçue avec les mêmes applaudissemens. […] A Montpellier même, il est aisé d’être reçu. […] La Sorbonne reçut encore des complimens de plusieurs autres endroits. […] Le pécheur qui se répent véritablement, doit être reçu à bras ouverts ». […] Un jésuite, du pape, a reçu le chapeau.
Sabatar (j’ai dit que c’était le nom du gentilhomme à qui elle appartenait) sortit dehors pour recevoir son message. […] Le lieutenant du pacha reçut le présent et l’otage, et retint Sabatar avec lui. […] Ce prince reçut l’ordre avec joie, parce que Marie est fort riche ; et il l’épousa, quoiqu’il eût déjà une autre femme. […] Le gouverneur, fils d’un des premiers seigneurs de la cour, le reçoit à sa maison de campagne. […] Le roi donna congé ensuite à quantité de gens étrangers et du pays, qui étaient venus à la cour, et reçut divers présents.
Le sang se meut donc plus lentement, et le cerveau tout entier reçoit, en conséquence, moins de nourriture. […] Liébeault et Bernheim, plus aptes à recevoir la suggestion de l’idée que les cerveaux raffinés, qui opposent une certaine résistance morale, souvent inconsciente. […] C’est que, pour atteindre un certain degré d’intensité distincte, la partie du sensorium affectée doit recevoir un « surplus de nutrition ». […] Mme Severn se réveille en sursaut, sentant qu’elle a reçu un coup violent sur la bouche. Au même moment, son mari, qui naviguait sur un lac, avait reçu sur la bouche un coup violent de la barre du gouvernail.
Il ordonne alors souvent ce qu’il juge à propos, et les troupes supposent qu’il en a reçu l’ordre. […] Mattioli se rendit lui-même en France au mois de décembre 1678 : introduit à Versailles avec les précautions les plus mystérieuses, il remit à Louis XIV en personne une lettre du duc de Mantoue, reçut la réponse du roi ; et la cession de Casal, pour laquelle M. de Pomponne, ministre des affaires étrangères, déjà bien voisin d’une disgrâce, n’intervint que pour les formalités de signature, fut arrangée directement avec Louvois, vrai ministre, fut ordonnée et réglée par lui dans le dernier détail. […] Cependant la négociation ayant été renouée avec le duc de Mantoue au sujet de cette reddition de Casal, Catinat reçut une nouvelle mission pour l’Italie. […] C’est ce que j’appelle un mauvais rôle pour Catinat : il est obligé de mentir, au moins à demi ; il fait semblant de n’avoir point reçu d’ordre récent de Louis XIV, de n’obéir dans ses exigences et dans celles de M. de Boufflers qu’à la nécessité du service du roi ; il emploie tous les moyens de persuasion, même de corruption, auprès des ministres du duc : il échoué. […] Tous les biographes disent qu’en cette même année de la conquête de la Franche-Comté (1674), Catinat présent à la bataille de Senef y fut blessé et reçut à ce sujet un billet du grand Condé, dont il cite même les termes.
Ourika rapportée du Sénégal, comme Mlle Aïssé l’avait été de Constantinople, reçoit, comme en son temps cette jeune Circassienne, une éducation accomplie ; mais, moins heureuse qu’elle, elle n’a pas la blancheur. […] Pendant que Mme de Duras écrivait dans les matinées ces gracieux romans où la qualité de l’écorce déguisait la sève amère, elle continuait de recevoir et de charmer le monde autour d’elle, malgré une santé de plus en plus altérée. […] On lui en voulait en certains cercles fanatiques pour l’éclat de son salon, pour ses opinions libérales, pour l’espèce de gens, disait-on, qu’elle voyait : ses amis recevaient quelquefois d’odieuses lettres anonymes. […] Son autre fille si désirée, Mme la comtesse de La Rochejaquelein, accourue à Nice, put l’entourer aussi des derniers témoignages et recevoir son suprême sourire. […] Mais ces différents degrés dans le pardon chrétien, ce premier degré où l’on pardonne pour être pardonné, c’est-à-dire par crainte ou par espoir, cet autre degré où l’on pardonne parce qu’on se reconnaît digne de souffrir, c’est-à-dire par humilité, celui enfin où l’on pardonne par égard au précepte de rendre le bien pour le mal, c’est-à-dire par obéissance, ces trois manières, qui ne sont pas encore le pardon tout-à-fait supérieur et désintéressé, m’ont remis en mémoire ce qu’on lit dans l’un des Pères du désert, traduit par Arnauld d’Andilly : « J’ai vu une fois, dit un saint abbé du Sinaï, trois solitaires qui avoient reçu ensemble une même injure, et dont le premier s’étoit senti piqué et troublé, mais néanmoins, parce qu’il craignoit la justice divine, s’étoit retenu dans le silence ; le second s’étoit réjoui pour soi du mauvais traitement qu’il avoit reçu, parce qu’il en espéroit être récompensé, mais s’en étoit affligé pour celui qui lui avoit fait cet outrage ; et le troisième, se représentant seulement la faute de son prochain, en étoit si fort touché, parce qu’il l’aimoit véritablement, qu’il pleuroit à chaudes larmes.
En la voyant la veille ou l’avant-veille chez Mme de Thianges, d’Antin avait reçu d’elle cent pistoles seulement pour faire sa campagne. […] Une personne de ses amis, et qui s’intéressait à lui, le voyant dans ce train d’ambition raffinée qu’il fallait soutenir par une vie de dépense et de ruine, lui dit un jour, après s’en être expliquée avec lui : « Mon ami, vous êtes un fou ; il n’y a point de place, le cœur du roi est rempli ; vous courez après une idée chimérique dont vous serez sûrement la dupe. » — J’étais trop enivré, ajoute d’Antin, pour croire de si bons conseils ; et moins je recevais de grâces, plus je redoublais de soins et d’assiduité à la Cour et à la guerre. […] Après l’avoir vue mourir, il se retira quelque temps à Bellegarde ; puis, ayant paru à la Cour, il reçut, à cette occasion, de Louis XIV, des témoignages qui le rengagèrent, à l’instant, de plus belle : « Je reçus en arrivant beaucoup d’honnêtetés du roi, elles me parurent sincères. […] C’était le premier bienfait proprement dit, qu’il eût reçu depuis vingt-cinq ans qu’il faisait sa cour. Ce qui toucha d’Antin en cette circonstance, c’était moins encore la chose que la manière ; et, repassant tous les événements si contraires qui s’étaient succédé depuis son affront en avril 1707, jusqu’à ce retour bienveillant en septembre de la même année, il écrivait naïvement dans son Journal : « Jamais le cœur humain n’a reçu tant de secousses différentes. » Ce n’est pas la vie de d’Antin que j’écris, je ne fais que profiter de l’ouverture et du jour que lui-même, par ses aveux, nous a donné sur ses pensées.
Resté sans père & sans mère à l’âge de sept ans, il ne reçut aucune éducation jusqu’à celui de quinze. […] Quelque génie qu’il eût reçu de la nature, il ne se croyoit pas dispensé de l’étude : il ne connoissoit qu’elle. […] Ce même Harpalus imagine alors d’envoyer une coupe d’or à Démosthène, qui la reçoit.
Sa muse, d’abord reçue avec enthousiasme à la ville, fut bientôt connue à la cour. […] Mais, si le mal tant vous oppresse Qu’il ne reçoive guérison, Dessous le figuier de Tymon, Allez finir votre tristesse. […] Après sa mort, il reçut des honneurs tels qu’on n’en rend qu’aux gens de lettres qu’en Angleterre.
Ainsi les deux ouvrages qui composent ce volume sont loin d’avoir vieilli, malgré la multitude d’enseignements nouveaux que nous avons reçus depuis douze ans. […] Cette première idée sur l’abolition de la peine de mort a reçu, depuis, bien d’autres développements. […] La théorie que je m’y permets prouve qu’alors il y avait place à la théorie dans l’examen d’une institution si jeune encore, et si peu éprouvée, qui d’ailleurs a reçu, depuis, bien des modifications.
Il faut observer, dans le choix des détails qui exprimeront l’action et les caractères, que tout ce qui est réel et vrai n’est pas à recevoir. […] Pareillement, quand vous faites parler vos personnages dans une narration, ou que vous avez choisi ou reçu la forme du dialogue, il ne s’agit pas de copier aussi exactement que possible l’allure et le ton d’une conversation réelle. […] Le grand écrivain n’a pas pris dans la nature le détail expressif : il a créé l’expression par son choix volontaire, qui a exclu tous les autres détails identiques pour en recevoir un seul. […] Vous écartez les difficultés qui peuvent empêcher de la recevoir, vous réfutez les objections, et quand vous avez ainsi doublement débarrassé et aplani le terrain, vous passez aux preuves directes, positives, décisives.
Reçu par les hautes classes de son temps, comme elles recevaient, ces folles, à la veille de périr, tous ces hommes qui allaient devenir leurs bourreaux, il dut porter jusque parmi elles ces rages de déclassé vexé qu’on retrouve encore dans son livre. […] si toutes les lettres que nous avons reçues avaient été dans ce sentiment et ce style, elles auraient évidemment confirmé la justesse de nos réflexions sur ce mal indéniable de la bâtardise, et nous aurions été heureux de la voir ainsi confirmée ! […] La plupart des lettres que nous avons reçues devaient donc surtout attester, dans cette dépravation de toute intelligence, cet orgueil qui se vante quand il n’y a pas de quoi, l’orgueil à l’envers de la fierté vraie !
Il ne s’agissait plus d’établir les règles de la langue ; on les avait reçues des écrivains supérieurs : la fonction de ces académies a été de les conserver. […] Aussi, n’aurai-je plus à en parler dans la suite de cette histoire, l’Académie française ayant plus ordinairement reçu qu’imprimé depuis lors l’impulsion littéraire. […] La tâche terminée, s’il s’agissait de quelque travail de plume, il le rendait à ceux dont il croyait l’avoir reçu. […] Deux dames de la cour s’étaient communiqué les règles de direction qu’elles recevaient, l’une de Saint-Cyran, l’autre du père Sesmaisons, jésuite. […] Nicole n’exagère rien, parce que toutes les blessures faites à l’homme, dans le temps qu’il était mêlé aux querelles religieuses, ont été reçues par le chrétien, qui se défie de soi et qui pardonne.
Rien ne fatigue l’existence, comme ces intérêts divers dont la réunion a été considérée comme un bon système de félicité, en fait de malheur on n’affaiblit pas ce qu’on divise, après la raison qui dégage de toutes les passions : ce qu’il y a de moins malheureux encore, c’est de s’abandonner entièrement à une seule ; sans doute, ainsi l’on s’expose à recevoir la mort de ses propres affections. […] Peut-être, pour qu’il ne fut pas trop supérieur au nôtre, ont-ils déjà reçu tout le bonheur que nous espérons dans l’autre vie ; peut-être que pour eux il n’est pas d’immortalité. […] qu’il est beau ce sentiment qui, dans l’âge avancé, fait éprouver une passion peut-être plus profonde encore que dans la jeunesse ; une passion qui rassemble dans l’âme tout ce que le temps enlève aux sensations ; une passion qui fait de la vie un seul souvenir, et dérobant à sa fin tout ce qu’a d’horrible, l’isolement et l’abandon, vous assure de recevoir la mort, dans les mêmes bras qui soutinrent votre jeunesse, et vous entraînèrent aux liens brûlants de l’amour. […] L’amour est l’histoire de la vie des femmes, c’est une épisode dans celle des hommes ; réputation, honneur, estime, tout dépend de la conduite qu’à cet égard les femmes ont tenue, tandis que les lois de la moralité même, selon l’opinion d’un monde injuste, semblent suspendues dans les rapports des hommes avec les femmes ; ils peuvent passer pour bons, et leur avoir causé la plus affreuse douleur, que la puissance humaine puisse produire dans une autre âme ; ils peuvent passer pour vrais, et les avoir trompées : enfin, ils peuvent avoir reçu d’une femme les services, les marques de dévouement qui lieraient ensemble deux amis, deux compagnons d’armes, qui déshonoreraient l’un des deux s’il se montrait capable de les oublier ; ils peuvent les avoir reçus d’une femme, et se dégager de tout, en attribuant tout à l’amour, comme si un sentiment, un don de plus, diminuait le prix des autres.
Comme on s’étonnait à Vienne qu’à la veille du départ, et devant bientôt peut-être se rencontrer tous deux le pistolet au poing dans les batailles, il reçût publiquement du prince Eugène des marques d’estime et de cordialité, Villars dit ce mot souvent répété depuis : « Voulez-vous que je vous dise où sont les vrais ennemis du prince Eugène ? Ils sont à Vienne, et les miens sont à Versailles. » C’est ainsi que plus tard, quittant Louis XIV pour aller à l’armée, il dira : « Sire, je vais combattre les ennemis de Votre Majesté, et je la laisse au milieu des miens. » De retour en France, Villars fut bien reçu du roi, mais se plaignit de ce qu’on ne faisait rien pour lui : au bout de chaque action, il voulait son salaire. […] Là, on trouve non seulement la suite méthodique et l’analyse raisonnée des opérations de Villars, mais ses lettres au roi, aux ministres, les ordres ou les réponses qu’il reçoit, enfin tous les éléments pour former un jugement solide sur son caractère et son mérite de général. […] Villars bouillonne d’impatience : « Enfin, monseigneur, écrit-il à Chamillart du camp de Huningue, je suis hors de moi quand je songe qu’Ulm a été surpris le 8 septembre, que nous sommes au 11 octobre, et que je suis encore à recevoir les premières lettres de M. de Ricous (l’envoyé du roi à Munich), et à régler les premiers concerts avec M. l’électeur. » Cependant l’idée d’attaquer de front le camp des ennemis sur les hauteurs en face de Huningue lui souriait. […] Vraiment oui, et recevoir les grâces les plus importantes.
En se plaçant à ce point de vue, Bonstetten profitait évidemment des bonnes leçons qu’il avait reçues dans le Nord auprès de Subm et de Munter, et il appliquait à la poésie classique la théorie des sagas. […] — Je viens de recevoir votre lettre. […] Puis, quel plaisir de penser avec vous et d’en recevoir des pensées ! […] Moi, j’aurais un plaisir immodéré à écrire dans une langue neuve qui recevrait jusqu’aux moindres nuances de ma pensée et me donnerait comme une place pure l’image la plus vraie de mon âme. […] C’est là qu’il recevait l’action bienfaisante du soleil et de la lumière, qui pénétrait à flots dans tout l’appartement.
Mais ce qui nous donne à songer plus particulièrement et ce qui suggère à notre esprit mille pensées d’une morale pénétrante, c’est quand il s’agit d’un de ces hommes en partie célèbres et en partie oubliés, dans la mémoire desquels, pour ainsi dire, la lumière et l’ombre se joignent ; dont quelque production toujours debout reçoit encore un vif rayon qui semble mieux éclairer la poussière et l’obscurité de tout le reste ; c’est quand nous touchons à l’une de ces renommées recommandables et jadis brillantes, comme il s’en est vu beaucoup sur la terre, belles aujourd’hui, dans leur silence, de la beauté d’un cloître qui tombe, et à demi couchées, désertes et en ruine. […] Il conserva toute sa vie un tendre penchant pour ses premiers maîtres, et les impressions qu’il avait reçues d’eux ne le quitteront jamais. […] En général, ces personnages sont oublieux, mobiles, adonnés à leurs impressions et d’un laisser-aller qui par instants fait sourire ; l’amour leur naît subitement d’un clin d’œil comme chez des oisifs et des âmes inoccupées ; ils ont des songes merveilleux ; ils donnent ou reçoivent des coups d’épée avec une incroyable promptitude ; ils guérissent par des poudres et des huiles secrètes ; ils s’évanouissent et renaissent rapidement à chaque accès de douleur ou de joie. […] son recours en désespoir de cause au père du marquis, au noble duc, qui reçoit l’affaire comme si elle lui semblait par trop impossible, et l’effleure avec une légèreté de grand ton qui serait à nos yeux le suprême de l’impertinence ; ces traits-là, que l’âge a rendus piquants, ne coûtaient rien à l’abbé Prévost, et n’empruntaient aucune intention de malice sous sa plume indulgente. […] Ce genre de vie, auquel il est si peu propre, l’engage au milieu des situations les plus amusantes pour nous, sinon pour lui, comme dans cette scène de boudoir où la coquette essaye de le séduire, ou bien lorsque, remplissant un rôle de femme dans un rendez-vous de nuit, il reçoit, à son corps défendant, les baisers passionnés de l’amant qui n’y voit goutte.
J’ai fait ce que j’ai voulu : tout le monde me reconnaîtra en mon livre, et mon livre en moi235. » Il se confesse au même lieu d’avoir « une condition singeresse et imitative », et de recevoir l’empreinte de tout ce qu’il regarde avec attention. […] Mais, de plus, Montaigne reçoit de l’exigence de sa nature un certain nombre de postulats qui déterminent un peu plus rigoureusement sa morale, et fixent les modes légitimes de la loyale jouissance de notre être. […] Mais eux-mêmes dans la forme de leur âme auront, à leur insu, reçu l’empreinte profonde des Essais. […] Il résignea son office de conseiller en 1570, et reçut en 1571 l’ordre de Saint-Michel. […] Il le reçoit à Montaigne en 1584.
Tout reçoit l’empreinte de l’utilité. […] on peut l’éviter, quand on veille avec soin sur son amour-propre ; car le combat naît toujours d’un esprit trop orgueilleux de ses idées & qui veut les faire recevoir despotiquement. […] Au lieu de ces mots simples, entrecoupés, qui peignent les transports tumultueux, je reçois une tirade à périodes, qui me fait dire : oh ! […] Les Poètes Tragiques ne seront pas les derniers à jeter de longues clameurs, parce que, esclaves des préjugés reçus, tremblans devant le regard des périodistes, ils s’abaissent jusqu’à recevoir la forme sous laquelle ils doivent leur plaire. […] L’idée de la réalité n’est que passagère, & le tableau, par les touches vives qu’il reçoit des mots, affecte d’avantage.
Byron, tant discuté, tant attaqué et noirci de son vivant, et en réalité le plus grand des génies lyriques, reçut à Ravenne, en 1821, une de ces lettres de déclaration vraie et simple, qui le vengeait de tant d’ineptes insultes. […] J’ai reçu jadis une lettre de félicitations en vers, écrite de Drontheim en Norvège, sur le même sujet, mais qui n’était pas d’une femme mourante. […] Je vous avoue que votre secret a été mal gardé ; il a fallu batailler pour ne pas recevoir l’argent sur-le-champ. J’ai dit que je voulais le laisser dans votre bourse jusqu’à mon premier besoin, et qu’il ne viendrait jamais assez tôt pour le plaisir que j’aurais à recevoir de vous de quoi y pourvoir. […] Elle me reçut comme si elle m’avait vu la veille, et je la traitai comme si je devais revenir le lendemain.
L’enfant reçut son nom tout simplement de son parrain, M. […] Il s’est joué avec son sujet, et l’a laissé couler de sa brillante imagination revêtu des teintes poétiques qu’il y recevait en passant. […] Banquo, dépouillé de tout l’argent qu’il avait reçu, faillit perdre la vie, et ne s’échappa qu’avec peine et couvert de blessures. […] » Et lui, lui serrant la main, répondit : « Quelles bénédictions en recevez-vous, madame ? […] Bertrand touché reçut Gillette pour son épouse.
Il y avait déjà quelque temps, mais à une époque qui n’était pas très éloignée, la duchesse de Dino, étant tombée malade à la campagne, avait demandé à recevoir les sacrements. […] Il reçut la visite royale en homme que la représentation n’abandonne pas un instant. […] « J’ai reçu par M. […] Si vous vous attendez à trouver des reçus signés Talleyrand, vous êtes trop simples ; vous ne les aurez pas. Des reçus, en voulez-vous ?
Guizot y a reçu des coups de feu dans ses jupes ; c’est qu’en Languedoc, par les États provinciaux, « les évêques sont maîtres du temporel plus que partout ailleurs, et que leur sentiment est toujours de dragonner, de convertir à coups de fusil ». […] Pareillement, dans les derniers temps, il faut être noble pour être reçu maître des requêtes, et l’on décide secrètement qu’à l’avenir « tous les biens ecclésiastiques, depuis le plus modeste prieuré jusqu’aux plus riches abbayes, seront réservés à la noblesse ». — De fait, toutes les grandes places, ecclésiastiques ou laïques, sont pour eux ; toutes les sinécures, ecclésiastiques ou laïques, sont pour eux, ou pour leurs parents, alliés, protégés et serviteurs. […] De même les trois lieutenants généraux : chacun d’eux « reçoit, à tour de rôle et tous les trois ans, une gratification de 30 000 livres, pour services rendus à cette même province, lesquels sont vains et chimériques, et qu’on ne spécifie pas » ; car aucun deux ne réside, et, si on les paye, c’est pour avoir leur appui en cour. « Ainsi, M. le comte de Caraman, qui a plus de 600 000 livres de rente comme propriétaire du canal du Languedoc, reçoit 30 000 livres tous les trois ans sans cause légitime, et indépendamment des dons fréquents et abondants que la province lui fait pour les réparations de son canal. » — La province donne aussi au commandant comte de Périgord une gratification de 12 000 livres en sus de ses appointements, et à sa femme une autre gratification de 12 000 livres, lorsque pour la première fois elle honore les États de sa présence. […] Fondée sur la seigneurie féodale, la royauté est comme elle une propriété, un héritage, et ce serait infidélité, presque trahison chez un prince, en tout cas faiblesse et bassesse, que de laisser passer entre des mains de sujets quelque portion du dépôt qu’il a reçu intact de ses pères pour le transmettre intact à ses enfants. […] Il bâtit, il reçoit, il donne des fêtes, il chasse, il dépense selon sa condition De plus, étant maître de son argent, il donne à qui lui plaît, et tous ses choix sont des grâces
Je lui écrivis pour lui demander si les circonstances de sa participation aux événements du 31 mai étaient vraies, et si, dans le cas où ce bruit aurait quelque fondement, il voudrait bien consentir à me recevoir et à me donner sur la mort de ses amis les informations utiles à l’histoire. Il me répondit avec beaucoup de bonté qu’il était étonné que son nom, depuis si longtemps égaré et enseveli dans le coin de terre où il desservait une humble paroisse, fût parvenu jusqu’à moi ; que, son âge et ses infirmités l’empêchant de se déplacer lui-même, il me recevrait dans son pauvre presbytère et me dirait tout ce que sa mémoire lui rappelait de ces tragiques événements. […] C’est là, Monsieur, que j’eus l’honneur de vous connaître, d’assister à vos entretiens à la table de M. le curé Lambert, et de vous recevoir dans ma maison de Bessancourt dans l’intervalle de ces entretiens. […] « Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée. […] Souberbielle, qui demeurait presque invisible dans le quartier de la place Royale, avec une vieille servante, me recevait au chevet de son lit avec une joie mal déguisée, comme un mourant reçoit un légataire pour lui confier avant la mort ses chers souvenirs.
Le poète, moins que tout autre, peut se défendre contre l’action qu’exercent sur lui l’aspect des lieux et le spectacle des événements ; car son âme en reçoit une impression plus vive et plus profonde. […] Cette définition ne nous satisfait point complètement ; et pourtant le mot goût a été emprunté à l’un de nos sens, pour indiquer que le goût au moral devait être le résultat d’un sentiment intime de notre esprit, comme il l’est, au physique, de la sensation que reçoit notre palais. […] Lorsqu’un tableau est mis tout à coup devant nos yeux, il nous est impossible d’en discerner immédiatement les défauts et les beautés ; nous en recevons une impression générale qui fait qu’au premier coup d’œil le tableau nous plaît ou nous déplaît. […] Le débit oral, ou l’élocution, est sans doute indépendant de la pantomime, et la pantomime peut également, sans l’aide du langage, servir d’interprète à la pensée ; mais ils se prêtent un mutuel secours, et l’âme ne recevrait qu’une sensation incomplète, si les sens de l’ouïe et de la vue n’étaient affectés qu’isolément. […] On se persuade généralement que l’homme parle comme il marche, et qu’il lui suffit, pour parler comme pour marcher, des leçons qu’il reçoit dans son enfance de sa mère ou de sa nourrice.
M. de Voltaire a bien pu dire dans une Epître* : L’Abbé François écrit ; le Léthé, sur ses rives, Reçoit avec plaisir ses Feuilles fugitives. […] Ecrire ainsi à ses amis, n’est-ce pas donner une étrange idée & de l’amitié qui écrit, & de l’amitié qui reçoit ?
À cela on peut répondre que c’est le changement des choses qui nous donne de l’appréhension… Combien de craintes avons-nous reçues depuis le malheureux jour du parricide de notre Henri le Grand ! […] Dès la première guerre de 1621, Rohan, ne voulant point s’enfermer dans sa ville de Saint-Jean-d’Angely, y avait laissé Soubise qui tint bon devant l’armée du roi, reçut chapeau en tête la sommation royale, et n’y répondit que par ce mot d’écrit dont on a conservé les termes : « Je suis très humble serviteur du Roi, mais l’exécution de ses commandements n’est pas en mon pouvoir. […] En revanche, Rohan se plaît fort à célébrer une action héroïque de sept soldats de Foix qui, s’enfermant dans une bicoque auprès de Carlat, arrêtèrent le maréchal et toute son armée deux jours entiers, et, après lui avoir tué plus de quarante hommes, se sauvèrent au nombre de quatre ; trois sur les sept, trois proches parents, voulurent demeurer et se sacrifier, parce que l’un était blessé et hors d’état de sortir : « Ainsi les quatre autres, dit Rohan, à la sollicitation de ceux-ci et à la faveur de la nuit, après s’être embrassés, se sauvent, et ces trois-ci se mettent à la porte, chargent leurs arquebuses, attendent patiemment la venue du jour, et reçoivent courageusement les ennemis, desquels en ayant tué plusieurs, meurent libres. » Ce sont là les seuls éclairs du récit chez Rohan, qui voudrait bien assurer aux noms de ces braves soldats une immortalité dont il n’est pas le dispensateur : il fallait de certains échos particuliers, et qui ne se retrouvent pas deux fois, pour nous renvoyer les glorieux noms qui ont illustré les Thermopyles. […] Un autre point est à toucher, assez délicat et dont il est singulier qu’on ait à se préoccupper, parlant d’un si grand homme de guerre et qui est mort des blessures reçues en combattant. […] Là il reçut encore grâce pour la seconde fois de Sa Majesté.
La maréchale de Luxembourg l’y a suivie ; elle vient de me mander tout à l’heure que j’y serai reçue ; c’est une très-grande faveur : j’y irai cette après-dînée. » « (Lundi, 5.) […] Elle ne reviendra qu’au mois de février. » C’est Mme du Deffand qui parle, et à quelque temps de là elle écrit : « J’ai reçu d’Arles une lettre de l’ldole, qui y est établie. […] Si elles reçoivent des lettres de l’étranger, elles n’oseront les décacheter ; elles les enverront au Comité de surveillance d’Auteuil, lequel, à son tour, jaloux de faire acte de zèle, les déposera dans les bureaux de la Convention : « Comité de surveillance d’Auteuil, 1793, 3 octobre. « Le Président rend compte de sa démarche au Comité de surveillance de la Convention pour y déposer trois lettres adressées à la citoyenne Boufflers et qu’elle avait renvoyées au dit Président telles qu’elles les avait reçues, pour en faire l’usage qu’il croirait convenable. […] Cette Anglaise ne reçoit aucune compagnie.
Catinat était encore à Casal en janvier 1687, et lorsque Louvois lui annonça, comme à tous les gouverneurs de place, la guérison du roi après la grande opération, il reçut de lui cette lettre d’un tour original et franc : « J’en ai, de bon cœur, célébré la joie à souper avec bonne compagnie de notre garnison. S’il m’arrivait de boire souvent comme j’ai fait ce jour-là, je recevrais bientôt une correction sur mon dérèglement. » Le roi le retira de Casal en ce temps-là pour lui donner le gouvernement de la ville et province de Luxembourg. […] Une nuit, les ennemis firent une sortie considérable à la tête d’une tranchée ; ils avaient déjà fait plier les troupes de garde et auraient causé un grand désordre, si Catinat « qui était de jour » n’eût ramené ces mêmes troupes avec tous les officiers du régiment d’Auvergne ; il y reçut un coup de mousquet qui, heureusement, ne fit que percer son chapeau et couper sa perruque. […] Camille Rousset explique fort bien sans doute les hésitations de Catinat par une erreur de plume et un malentendu de rédaction dans l’une des dépêches qu’il reçut ; mais un autre que Catinat, saisissant plus hardiment l’esprit de son rôle et s’en pénétrant plus au vif, serait allé de l’avant sans tant marchander. […] Il reçut plusieurs coups dans ses habits.
Malouet, qui avait volontiers le premier mouvement circonspect et la répulsion un peu prompte, ne dissimula point sa répugnance à recevoir chez lui l’équivoque personnage ou à l’aller visiter : rendez-vous fut pris pour le soir en maison tierce, chez les négociateurs mêmes. […] Ce dernier reçut de son confrère 10,000 livres tournois pour ses amplifications convulsives… » Mais qu’est-ce donc après cela que l’originalité de Raynal, ou même la valeur de sa personnalité ? […] Gibbon, parlant des visites qu’il recevait en sa maison de Beauséjour à Lausanne, écrivait à lord Sheffield (30 septembre 1783) : « Hier, après midi, je me couchai ou m’assis du moins, et m’établis pour recevoir des visites ; et au même instant voilà quatre nations différentes qui remplissent ma chambre. […] Il viendra chez moi celle après-dînée, et je ne le quitterai point que je ne l’aie coule à fond. » Napoléon disait : Je connais le tirant d’eau de chacun de mes généraux, et Frédéric aussi aimait à couler à fond ses philosophes. — Ici il y a une pause dans sa lettre ; le roi reçoit la visite de Raynal et ne reprend la plume qu’après : « Enfin, j’ai vu l’auteur du Stathoudéral et du Commerce de l’Europe. […] Il est mieux de passer sans transition d’un récit à l’autre ; ce sont des changements à vue, et le lecteur y reçoit presque la même impression au vif qu’un témoin et un contemporain : « Il m’écrivit de Berlin, nous dit Malouet, qu’il avait grande envie de passer du nord de l’Allemagne au midi de la France, et que probablement il viendrait à Toulon, où il arriva un mois après.
Mais, vers la fin, Mme Du Deffand, qui se levait tard et n’était jamais debout avant six heures du soir, s’aperçut que sa jeune compagne recevait en son particulier chez elle, une bonne heure auparavant, la plupart de ses habitués, et qu’elle prenait ainsi pour elle seule la primeur des conversations. […] Elle reflétait si bien les impressions des autres et recevait si visiblement l’effet de leur esprit, qu’on l’aimait pour le succès qu’on se sentait avoir près d’elle. […] Elle en souffre déjà, elle se reproche d’en souffrir ; elle vient de recevoir une lettre de M. de Mora, toute pleine de confiance en elle ; elle est prête à lui tout sacrifier, « mais il y a deux mois, ajoute-t-elle, je n’avais pas de sacrifice à lui faire ». […] » Elle compte les lettres qu’elle reçoit ; sa vie dépend du facteur : « Il y a un certain courrier qui, depuis un an, donne la fièvre à mon âme. » Pour se calmer dans l’attente, pour obtenir un sommeil qui la fuit, elle ne trouve rien de mieux que de recourir à l’opium, dont on la verra doubler les doses avec le progrès de son mal. […] Elle prend quelquefois la résolution de ne plus ouvrir les lettres qu’elle reçoit ; elle en garde une cachetée pendant six jours.
Que Ney emporte la Haie-Sainte et s’y tienne, s’y arrête pour le moment : quand Bülow aura été reçu comme il convient, qu’il aura été refoulé et retardé pour une heure ou deux, il sera temps de se reporter au plateau du Mont-Saint-Jean et d’y frapper le coup décisif. […] Ney n’y tint pas : se voyant une telle force en main, après une attaque des Anglais repoussée, il déboucha de la Haie-Sainte, se lança sur le plateau, et livra cet assaut acharné dans lequel un nouvel entrainement vint englober toute la grosse cavalerie de la garde, la réserve même, sans que celle-ci eût reçu aucun ordre pour cela. […] , avait donné vers le Mont-Saint-Jean sans en avoir reçu l’ordre. […] De Grouchy il n’était pas plus question que s’il avait disparu dans un tremblement de terre ; et cependant depuis midi la canonnade qu’il entendait, quand il n’aurait pas reçu d’ordre, l’appelait assez haut.
La forme même de notre civilisation nous impose ce contraste ; nous ne nous sommes développés qu’en nous disciplinant sous un gouvernement distinct du peuple, indépendant, qui absorbait toutes les idées et les forces, subsistait par sa propre énergie et nous donnait l’impulsion, au lieu de la recevoir de nous. […] La Fontaine est, je crois, le seul en qui l’on trouve la parfaite union de la culture et de la nature, et en qui la greffe latine ait reçu et amélioré toute la sève de l’esprit gaulois. […] Il se jette dans les jambes, reçoit des coups de pied, heurte, flaire, lève la patte, curieux, hasardeux, bruyant, gourmand, fort en gueule, aussi varié dans ses accents, aussi prompt à donner de la voix qu’un avocat au parlement. […] C’est d’eux que naquit la race des cigales, et elles ont reçu ce don des Muses, de n’avoir plus besoin de nourriture sitôt qu’elles sont nées, mais de chanter dès ce moment, sans manger ni boire, jusqu’à ce qu’elles meurent.
Comme de coutume, la principale actrice de la troupe recevait beaucoup de visites. […] Arlequin reçoit la lettre et promet de la remettre à celui à qui elle est adressée. […] Flavio la reçoit avec une profonde humilité15. […] Vittoria, vêtue richement, avec des chaînes d’or, avec des bracelets de perles, avec des diamants et des rubis aux doigts, se loue à Piombino de la cité de Parme, du duc et de toute la cour, rappelant les courtoisies infinies qu’elle reçoit chaque jour des seigneurs parmesans.
Ses goûts s’annoncèrent dès son enfance ; il parlait à peine, qu’il chantait déjà : sa vie ne fut, pour ainsi dire, qu’une longue fête ; parvenu à son dix-septième lustre, il tirait encore des sons mélodieux de sa lyre octogénaire ; enfin, les Muses avaient présidé à sa naissance, et les Muses ont reçu son dernier soupir. […] Laujon n’a donné que de justes éloges et n’a reçu que d’honorables récompenses ; enfin, Messieurs, il a en un talent bien rare, il s’est fait estimer de ceux qu’il s’était chargé de divertir. […] Peut-être est-ce une erreur de prétendre que la comédie dirige les mœurs ; elle les suit, elle en reçoit l’influence, et devient en quelque sorte l’histoire morale, des nations. […] Je n’ai tracé qu’une esquisse rapide et légère, et cependant les événements s’y succèdent, les faits s’y enchaînent, sans effort ; on y voit la comédie suivre et recevoir l’influence du temps où elle a paru, et en devenir, si je puis m’exprimer ainsi, l’histoire dialoguée.
La Démocratie en Amérique, qui a fait si aisément sa fortune et qui le coula, sans effort et sans résistance, à la tête des écrivains politiques du règne de Louis-Philippe, n’est pas un livre de conclusion, et n’annonçait guères que le logicien pût se développer jamais dans un esprit qui recevait, les deux mains ouvertes, les faits les plus contradictoires, et toujours avec le même sourire de bon accueil. […] L’Amérique et sa démocratie sont à la veille de recevoir du temps le plus rude coup que le temps puisse porter aux vaines combinaisons des hommes. […] Il a fermé volontairement les yeux à un état des choses qui a reçu son accomplissement absolu de la main d’un homme qu’il lui coûte de louer à cette heure, et il a tout attribué de l’ordre administratif à l’ancien Régime : la justice, la tutelle, et jusqu’à la garantie des fonctionnaires ! […] Il entre de « lui-même dans les grands cœurs que Dieu a préparés « pour le recevoir.
Même aujourd’hui, qu’après les tempêtes civiles, La Concorde au front d’or rit d’en haut sur nos villes, Et qu’il n’est ni couteau, ni balle à recevoir Pour le roi, pour le peuple, enfin pour un devoir ; Si du moins, en secret, des dévoûments intimes Pouvaient aux mains du sort échanger les victimes, Et si, comme autrefois, l’homme obtenait des cieux De racheter les jours des êtres précieux ! […] Si Joseph Delorme avait vécu jusqu’à la fin de juillet 1830 ; si, au lieu d’être à Paris ces jours-là, il s’était trouvé quelque part à la campagne, en rêverie, à Amiens ou à Rouen ; s’il n’avait pu accourir à temps pour recevoir, comme son ami Farcy, une balle, une seule, entre toutes celles qui sifflaient en ces jours sublimes, j’aime à me figurer quel eût été le dépit de l’honnête jeune homme et son surcroît de mauvaise humeur. […] Mais pouvons-nous subir en silence, et comme critiques littéraires, ces attaques que certains journaux ne se lassent pas de renouveler, ces inconvenantes parodies, ces citations tronquées, ces images malignement séparées du cadre où elles peuvent recevoir la lumière ?
La manière dont nous avons vu recevoir le poëme de la Pucelle, n’est rien en comparaison de celle dont fut accueilli le roman de la Rose. […] Sans parler ici de Théophile, de Tristan l’hermite, qu’on a représentés comme insensibles à ces petites disgraces, & de Pierre Boissat, qu’on dit avoir été cruellement puni dans une ville de province, pour avoir abusé du privilège des masques, n’a-t-on pas prétendu que Despréaux lui-même avoit reçu des marques du ressentiment de M. de Dangeau ? […] F., il en avoit, dit-on, de périodiques : l’abbé Lan… reçut un pareil salaire, un jour, en plein midi, pour avoir tenu des propos indécens sur la femme d’un riche libraire.
Les Gentils ont cru aussi recevoir les conseils de cette raison divine par les auspices, par les oracles, et autres signes matériels, tels qu’ils pouvaient en recevoir de dieux qu’ils croyaient corporels. Dieu étant toute raison, la raison et l’autorité sont en lui une même chose, et pour la saine théologie l’autorité divine équivaut à la raison. — Admirons la Providence, qui dans les premiers temps où les hommes encore idolâtres étaient incapables d’entendre la raison, permit qu’à son défaut ils suivissent l’autorité des auspices, et se gouvernassent par les avis divins qu’ils croyaient en recevoir.
Alors la France était effectivement sauvée, et Louis-Philippe très fort, de son désintéressement, l’aurait reçue en dépôt. […] Le lendemain un autre avait reçu sa foi. […] J’en avais été reçu assez froidement ; je n’insistai pas. […] « Recevez, monsieur, je vous prie, mes sentiments les plus empressés et mes sincères félicitations. […] Il y répondit aussitôt, et le jour même où il la recevait, par une épître qu’il griffonna au crayon sur son album.
Il avoit reçu quelques talens de la Nature. […] Il a déshonoré, autant qu’il étoit en lui, à force de passions & de vices, & les Belles-Lettres qu’il entendoit parfaitement, & le Saint-Chrême qu’il avoit malheureusement reçu ».
Alphonse et ses sœurs le reçurent en favori de la famille. […] X Les religieux franciscains de Ferrare consentirent charitablement à recevoir le malade. […] Ce charme dura peu ; à peine enfermé dans le couvent, il se persuada que l’absolution qu’il avait reçue de ses hérésies imaginaires par l’inquisition, n’était pas valable ; et il adressa une supplique aux cardinaux et au pape, à Rome, pour obtenir d’eux la ratification de sa sécurité. […] « En ce qui touche Torquato », écrivit le duc, le 22 mai 1578, à son ambassadeur à Rome, « mon intention est que vous lui disiez qu’il est libre de faire ce qui lui conviendra, et que s’il veut revenir vers nous, nous serons nous-mêmes satisfaits de le recevoir. […] Le Tasse, dépourvu de ressources, fut obligé de vendre à des juifs de Mantoue le magnifique rubis qu’il avait reçu autrefois de la duchesse d’Urbin, sœur de Léonora.
Si ce que je reçois ne suffit pas, je demanderai de nouveau une autorisation au ministre. » Je fais valoir cette considération, mais l’heure est passée ; l’autorisation avec elle. […] Mes filles auraient voulu que leur père eût pu nous voir recevoir ainsi tout au long une si cordiale hospitalité en votre nom. […] Les femmes, après avoir reçu nos remerciements, se rassemblèrent en groupes sous le four pour nous montrer le chemin de Saint-Point et nous accompagner jusqu’au sommet de la montagne de Craz qui domine Milly, et d’où l’on voit à peu près le chemin à travers les bois montueux qui mènent à la vallée de Saint-Point. […] et sur le sort probable du château où nous les recevions encore aujourd’hui. […] Nous les avions reçues en étrangères, nous les quittâmes en amies. — Voilà, dis-je en les regardant marcher sur le grand chemin, de la célébrité en cœur et en âme ; quand nous serons bientôt peut-être expulsés de notre dernière maison, souvenons-nous, pour nous consoler, que la dernière visite que nous avons reçue était la visite de ces pauvres pèlerines de Renève et que nos bénédictions pleuvent sur elles !
Recevez, etc., etc. […] Recevez, mon cher monsieur Meyer, l’assurance de mes meilleurs sentiments. […] Recevez. monsieur, l’assurance de mes sentiments distingués. […] Lamoureux avait reçu une indemnité du gouvernement, une autre note le démentit. […] Lamoureux a-t-il reçu, n’a-t-il pas reçu du gouvernement une indemnité, et quelle serait cette indemnité ?
Quand on expirait, c’était sur une phrase limée, en style d’académie ; si l’on était grand homme, on appelait ses proches et on leur disait : Dans cet embrassement dont la douceur me flatte, Venez et recevez l’âme de Mithridate. […] Il nous semblait voir les grands portraits de Versailles descendre de leurs cadres, avec l’air de génie qu’ils ont reçu du génie des peintres. […] On manie son chapeau, on secoue du doigt ses dentelles, on s’appuie contre une cheminée, on regarde par la fenêtre une pièce d’eau, on calcule ses attitudes et l’on se plie en deux pour les révérences ; on se montre et on regarde ; on donne et on reçoit force embrassades ; on débite et l’on écoute cinq ou six cents compliments par jour. […] Ce couvert se mettait en retour au bout de la table ; puis elle disait à M. de Guise de s’y mettre, et il s’y mettait. » M. de Boufflers qui à Lille avait presque sauvé la France, reçoit en récompense les grandes entrées ; éperdu de reconnaissance, il tombe à genoux et embrasse les genoux du roi. […] Il y a deux parts en nous : l’une que nous recevons du monde, l’autre que nous apportons au monde ; l’une qui est acquise, l’autre qui est innée ; l’une qui nous vient des circonstances, l’autre qui nous vient de la nature.
A l’âge de douze ans, il avoit été reçu dans les Sociétés Littéraires dont il est Membre. […] Nous aimons mieux croire que, par une prudence peu ordinaire dans ce Siecle, il préfere l’avantage solide de cultiver, dans le silence de l’étude, les heureuses dispositions qu’il a reçues de la Nature, à l’éclat subit & passager d’une réputation trop prompte.
« Voici les réflexions qu’a faites à ce sujet un homme de bien, justement célèbre, que la reconnaissance a amené de huit cents lieues au 60e degré à l’âge de soixante ans, au pied du trône de sa bienfaitrice » : « Jugez, disait-il, combien cela doit plaire à un homme dont la première éducation a été aussi dissipée, aussi violente et peut-être plus périlleuse, et qui a le front cicatrisé de plusieurs coups de fronde reçus de la main de ses camarades. […] « Ce que j’aime encore, c’est que sur un corps robuste ils ne porteront pas une tête rétrécie par le préjugé ; ils n’en avaient point lorsqu’ils sont entrés dans le Corps et ils n’y en recevront point.
Je fus reçu par Victor Hugo ; cette circonstance piquante ajouta à l’intérêt de la séance. […] Nommé en 1844 membre de l’Académie française à la place de Casimir Delavigne, il y avait été reçu le 17 février 1845 par M. […] Sainte-Beuve quand il la reçut, et dont il parla jusqu’à la fin de sa vie avec reconnaissance : c’est celle que lui écrivit M. le duc Pasquier le lendemain de la mort de sa mère. Il me dit souvent : « Je reçus fort peu de témoignages d’amitié en ce moment-là ; et celui-ci était le moins obligé de tous. » M. […] Recevez donc mes bien sincères compliments de condoléance.
Il n’allait jamais chez personne, ne voulait ni recevoir ni donner à dîner ; il ne faisait jamais de bruit, et semblait économiser tout, même le mouvement. […] Il y avait dans Saumur une grande quantité de ménages où les domestiques étaient mieux traités, mais où les maîtres n’en recevaient néanmoins aucun contentement. […] Le neveu, de son côté, avait écrit à Paris de vendre tous ses objets personnels ; il en avait reçu un peu d’argent ; il montra de plus à son oncle des bijoux. […] Si vous l’avez placé, vous en avez un reçu…. […] Eugénie reçoit une lettre de son cousin qui lui annonce sa fortune faite et son retour prochain.
La Bruyère, dans son discours de réception à l’Académie, parlant de Fénelon, qui était le dernier académicien reçu et qui, trois mois avant lui, avait fait un charmant discours, disait : … Après ce que vous avez entendu, comment osé-je parler, comment daignez-vous m’entendre ? […] Toutefois, et malgré les efforts de l’abbé Maury pour porter au rang des chefs-d’œuvre deux des sermons de Fénelon, ce dernier, en raison même de la multiplicité de ses dons, n’avait pas reçu avant tout celui de la puissance oratoire, de cette organisation manifeste, naturellement montée pour être sonore et retentissante, pour être hautement distributive à distance, et qu’il suffit ensuite de nourrir au-dedans de forte doctrine, d’étude et de saines pensées, pour que tout cela tourne en fleuve, en pluie, en tonnerre majestueux, ou en une vaste canalisation fécondante. […] Au-dehors, le monde vous rit, et la partie du monde la plus capable de nourrir l’orgueil donne au vôtre ce qui peut le flatter, par les marques de considération que vous recevez à la Cour. […] Fénelon se méfie aussi avec elle d’un autre écueil : « Vous avez plus de besoin d’être mortifiée, lui dit-il, que de recevoir des lumières. » Ces lumières de religion, il sait bien que la comtesse les a reçues dès l’enfance dans le monastère où elle a été élevée ; elle a plutôt besoin, en revenant du monde à la religion, de ne point passer d’un amour-propre à un autre, de ne point chercher à exceller ni à être merveilleuse dans un autre sens : Ce que je vous souhaite le plus est la petitesse et la simplicité d’esprit.
Je voudrais faire partager à d’autres l’impression que j’ai reçue de la lecture de ce petit volume, rempli d’une suave et haute pensée. […] Supporter et se supporter, c’est la plus sage des choses. » Après une lettre reçue de son frère, toute stagnation a cessé et sa pensée a repris son courant : Ta lettre m’a fait du bien ; c’est toi que j’entends encore ; c’est de toi que j’entends que tu dors un peu, que l’appétit va se réveillant, que ta gorge s’adoucit. […] Le talent caché, inoccupé, cette part de génie qu’elle a reçue de naissance, remue par moments en elle et s’ennuie. […] Une lettre reçue, si elle apporte de l’espoir, lui rouvre tout un monde infini de souvenirs : 24 avril. — Que tout est riant ! […] Ce n’est pas toujours de Paris que les lettres lui viennent ; elle en reçoit de son cher midi et des amies d’enfance : 19 mai. — Une lettre de Louise, pleine d’intérêt pour toi ; rien que cœur, esprit, charme d’un bout à l’autre, façon de dire qui ne se dit nulle part que dans ces rochers de Rayssac.
Ce qui est certain, c’est que lorsque Fénelon reçut entre les mains, pour l’élever, ce jeune prince âgé de sept ans, il en fut effrayé à première vue. […] La fine peinture de Fénelon elle-même en reçoit plus de lumière et acquiert tout son prix. […] Il suppose un matin qu’il reçoit à l’instant une lettre de Hollande, une lettre de Bayle ; car Fénelon n’a point d’aversion pour Bayle, comme en avaient Nicole et d’autres esprits prévenus ; il admet tout à fait qu’il puisse être en correspondance avec le calviniste tolérant, et ne se signe point d’horreur à cette idée. Il reçoit donc une lettre par laquelle le savant journaliste l’informe qu’on vient de trouver en Italie une médaille antique, dont on a fait frapper des copies exactes qui courent en Hollande et qui, selon toute apparence, se répandront bientôt dans tous les pays et toutes les cours de l’Europe ; il compte dans peu de jours en envoyer une à celui même à qui il écrit ; mais en attendant il va lui en faire une description aussi fidèle que possible. […] Virgile descendu aux Enfers et arrivant aux Champs-Élysées y est reçu par le berger Aristée en personne, qui a rang parmi les demi-dieux, et il est introduit dans le groupe des poètes.
Mais que le directeur du journal, du magazine ou de la revue s’avise de publier une nouvelle où l’on parle de la vie sans mensonge, avec la sévérité, l’ironie ou la pitié qui convient, il peut être assuré de recevoir des lettres indignées. […] On peut dire que ce petit combattant n’est armé que par degrés, afin que ses armes ne le blessent pas lui-même tout d’abord, et qu’il les reçoit une à une, comme les enfants des chevaliers d’autrefois, selon l’aventure qu’il peut courir. […] Encore faut-il que la terre où tombera cette graine ait été remuée par la vie, qu’elle soit apte à recevoir, à envelopper, à nourrir, à porter jusqu’à sa floraison cette semence de pitié, de résignation, de courage ou d’amour, poussière des âmes créatrices qui s’envole, qui se disperse à travers le monde, mais qui ne germe pas partout où elle tombe. […] À supposer même que l’esprit n’en reçoive aucune flétrissure, est-il souhaitable que les jeunes filles commencent à entrevoir la vie à travers le roman ? […] Nul ne saura jamais les lois de cette influence des choses, le secret de la dépression morale, de la tristesse ou de la joie, de l’énergie, de la grandeur et de la plénitude d’amour que nous recevons d’elle.
Parmi ceux de nos sujets qui se sont livrés à l’étude des Belles-Lettres, notre cher & bien amé Jean-Baptiste-Louis Gresset s’y est distingué par des Ouvrages qui lui ont acquis une célébrité d’autant mieux méritée, que la Religion & la décence, toujours respectés dans ses Ecrits, n’y ont jamais reçu la moindre atteinte. Sa réputation a depuis longtemps engagé l’Académie Françoise à le recevoir au nombre de ses Membres, & nous l’avons vu, avec satisfaction, nous offrir, en qualité de Directeur, les hommages de cette Académie, la premiere fois que nous avons bien voulu l’admettre à nous les présenter, à l’occasion de notre avénement à la Couronne.
Aignan, & plusieurs autres Seigneurs de la Cour, allerent le voir dans sa prison, dès les premiers instans où il eut permission de recevoir des visites : tant il est vrai que les qualités de l’ame font le véritable prix des talens, qui sans elles ne font que de simples Auteurs, & souvent des hommes très-peu estimables ! […] Si sa derniere maladie ne lui laissa pas le temps de recevoir les Sacremens, la vie qu’il avoit menée, son exactitude à remplir les devoirs d’un vrai Catholique, doivent placer cet événement au rang de ceux que la prudence ne sauroit prévoir, & il n’en peut résulter aucun soupçon au préjudice de l’intégrité de sa foi.
Il voulut que son fils en sortît : « Il me faisait lire, encore tout petit, les Vies de Plutarque tout haut et m’apprenait à bien prononcer. » Ce père, qui avait été reçu avocat lui-même, voulait faire de Gui Patin un avocat. […] Tout en l’étudiant, le peu de secours qu’il recevait de sa famille l’obligea d’être quelque temps correcteur dans une imprimerie17. Enfin il triompha des difficultés, fut reçu docteur de la faculté de Paris en l’an 1624, et se maria cinq ans après à une femme qui avait, après la mort de père et mère, de solides espérances, vingt mille écus de succession : ces détails ne sont pas indifférents pour l’étude du très positif Gui Patin. […] Il remarquait malignement que les quatre docteurs, spécialement préposés pour ce service gratuit du samedi, recevaient chacun trente sous des deniers de la Faculté. […] Un des pamphlets que s’attira Gui Patin dans sa querelle avec Renaudot, en 1644, est censé écrit, ou du moins porgé à la connaissance du public par Machurat, compagnon imprimeur, lequel traite Gui Patin en ancien camarade et lui rappelle le jour où il fut reçu compagnon.
Dans le temps où Rousseau aigri accusait tout bas Mme de Luxembourg d’avoir changé à son égard, elle recevait de Voltaire, offensé de la protection qu’elle continuait d’accorder à son rival, une lettre jalouse. […] Je désire qu’elle le croie ; je m’efforcerai à en prendre l’air pour la recevoir ; je ferai de mon mieux pour lui plaire ; mais j’ai bien peur de ne pas réussir. […] Mme de Luxembourg les gagne, les séduit tous, comme elle a fait avec Rousseau, met à l’aise un chacun, et Mme de Choiseul écrit, à demi vaincue dès la première rencontre (citer est la seule manière de montrer Mme de Luxembourg à l’œuvre et en action) : « La maréchale n’est point arrivée ici avec cet air de confiance que devaient lui inspirer les pressantes sollicitations qu’elle vous avait dit avoir reçues. […] C’est du moins celle dont je reçois le plus de marques d’attention. […] Elle reçut de Mme de Luxembourg, dans sa dernière maladie, toutes les marques d’attachement sincère, et elle l’eut à son chevet peu d’heures avant sa mort.
À la veille de l’ouverture de la campagne, il reçut l’ordre, au quartier général de Ney, de se rendre en poste à Mayence et d’y attendre les ordres de l’Empereur. […] Bernadotte n’avait pas reçu son ordre ; Ney allait-il recevoir à temps le sien ? […] Celui-ci part, quoique ayant son cheval blessé par un biscaïen devant Napoléon pendant qu’il recevait l’ordre, et revient au bout de quelques minutes dire que c’étaient en effet des Russes. […] Ayant reçu l’ordre de rester à Eylau, je passai la nuit couché sur une planche et mon cheval attaché à une charrette, sellé et bridé. […] On lit dans l’Histoire du Consulat et de l’Empire, tome vii, p. 372, au récit de la bataille d’Eylau : « Napoléon se hâta de dépêcher le soir même du 7 février plusieurs officiers aux maréchaux Davout et Ney pour les ramener l’un à sa droite, l’autre à sa gauche… » — « C’est une erreur, dit M. de Fezensac, en ce qui concerne le maréchal Ney ; il ne reçut aucun avis et ne sa doutait pas de la bataille, quand je le joignis le 8, à deux heures dans la direction de Creutzburg. » 41.
Étant homme, et poète, il aimait ce qui venait de lui, et préférait ce qu’il voyait mal reçu du public. […] Si le bien qu’on aimait est connu pour faux, ou si on reçoit la notion d’un bien supérieur, l’âme déplacera son amour du moins parfait au plus parfait. […] Pierre Corneille, né le 6 juin 1606, à Rouen, était d’une famille de robe ; il étudia le droit, fut reçu avocat, et acquit une charge d’avocat général à la table de marbre du Palais (eaux et forêts, et navigation). […] L’Académie le reçut en 1617, après deux échecs. […] En 1662, il transporte son domicile de Rouen à Paris, et reçoit l’année suivante du roi une pension de deux mille livres, qui dès 1665 fut irrégulièrement payée.
Si l’on est le produit de son époque, — et cela n’est vrai que dans une certaine mesure, — l’on reçoit avec l’intelligence des virtualités de sentir et de mûrir qui ne permettent que relativement de s’identifier avec ce que, dans l’atmosphère ambiante, intellectuelle et morale, il y a de formes éparses constitutives. […] Et cela ne veut nullement dire qu’il n’ait été très loin du premier coup, puisque c’est à l’ampleur du saut qu’il doit d’avoir été remarqué, ni qu’observateur né, s’il en fut, et sachant tirer des choses tout ce qu’elles peuvent en apprendre à qui est spécialement conformé pour en condenser le sens, dans son esprit, en formules d’une généralisation savante, il n’ait révélé une intelligence extraordinairement précoce, et ouverte à un degré d’universalité, si tant est que, comme il arrive fatalement aux natures compliquées, cette intelligence est restée passive, en ce qu’elle a reçu et démêlé, sans que, par spécialisation de génie, elle ait réussi à créer par là-dessus. […] France d’avoir su mettre dans son œuvre autant de symétrie, et d’ordre que d’esthétique, après avoir observé que, si la propension au vrai qui tend à assimiler aux énergies actives les objets, les formes, les degrés et les idées, et à laquelle ceux-ci paraissent devoir d’être assujettis aux mille réfrangibilités modales de l’expression et de l’attitude, — les rend, à notre image, aptes à persuader, — comme nous aussi, au préalable, elle les condamne à ne recevoir d’éclat que de certains accidents, et même à ne parler que dans certains bonheurs d’harmonie. […] France doit de nous avoir charmés, nous est-il permis de rechercher en quelque sorte la nature du secours qu’en reçoit son intellectualisme même, c’est-à-dire cette pensée dont l’audace nous déconcerte, en lui, en proportion du petit effort qu’il semble faire pour l’habiller irréprochablement. […] France est intellectuel, avec maîtrise et avec allure, et combien son incomparable art d’écrivain en reçoit de précieux éclats, et combien il sait mettre en œuvre son talent !
Il y reçut l’impression parisienne du moment, qui était très vive, non seulement celle de la banque et de la finance, mais celle de la bourgeoisie élevée et de tout ce qui avait le sentiment pacifique et civil. […] Il sortit de Paris le 31 mars au matin, ayant reçu un choc électrique dans un autre sens que sa religion militaire. […] Arrivés très tard dans la soirée à Paris, Marmont et les autres maréchaux furent reçus par l’empereur Alexandre, et aucun ne plaida plus vivement que lui pour la régence et pour les droits du roi de Rome. […] Un aide de camp du maréchal était là pour la recevoir et l’introduire par un escalier particulier. […] De très grand matin, le maréchal, qui ne recevait aucun renseignement de la préfecture de Police, avait dû envoyer ses officiers d’état-major en bourgeois pour reconnaître l’état de la ville.
Volney, qu’on nous représente, à Angers comme à Ancenis, solitaire, taciturne, ne prenant aucune part aux amusements de son âge et ne se liant intimement avec aucun de ses camarades, s’adonna à la médecine et se tourna dès lors vers l’étude des langues orientales : sa pensée était qu’il fallait demander à l’étude directe de ces langues la rectification de quantité d’opinions reçues et accréditées à la faveur de traductions infidèles. […] Je n’ai donc point représenté les pays plus beaux qu’ils ne m’ont paru : je n’ai point peint les hommes meilleurs ou plus méchants que je ne les ai vus ; et j’ai peut-être été propre à les voir tels qu’ils sont, puisque je n’ai reçu d’eux ni bienfaits ni outrages. […] Il est plus favorable à la Syrie et se déride quelquefois en nous en parlant : c’est par la Syrie qu’il entre davantage dans l’esprit de l’Orient, et que, devenu maître de la langue, il reçoit son impression tout entière : il parle du désert et des Bédouins avec quelque chose de plus senti que d’habitude, bien que de sobre également et d’inflexible. […] l’honneur que vous avez reçu d’eux lorsqu’ils vous ont nommés députés vous fait-il oublier qu’ils sont vos frères et vos concitoyens ? […] Ce fut le lendemain seulement que Volney, qui avait parlé d’abord de sacrifier de préférence sa position de député, écrivit une lettre par laquelle il se démettait à son tour de la commission qu’il avait reçue du gouvernement.
Toutes les sociétés où Larroque, écrivain très-médiocre, étoit reçu dans Paris, sçavent comme la chose s’est passée. […] Jurieu y enseignoit la théologie & se faisoit un honneur de recevoir le philosophe chez lui. […] Mais les deux critiques furent reçues bien différemment.
Les élèves reçoivent dans l’une des leçons dont l’utilité devient de moins en moins générale ; les leçons qu’ils reçoivent dans l’autre sont d’une nature qui reste la même. […] Le premier cours se distribuera en huit classes, celuici ne se distribue qu’en trois ; mais l’enseignement reçu dans ces trois classes, toujours le même pour le fond des matières, s’étendra de plus en plus, deviendra successivement plus détaillé et plus fort ; on n’en saurait trop approfondir les objets, les élèves n’en peuvent trop écouter les préceptes.
qui en avoit lu la plus grand’part m’avoit commandé de sa propre bouche d’en faire un recueil et les faire bien et correctement imprimer113, je les baillai à un imprimeur sans autrement les revoir, ne pensant qu’il y eût chose qui dût offenser personne, et aussi que les affaires où de ce temps-là j’étois ordinairement empêché pour votre service ne me donnoient beaucoup de loisir de songer en telles rêveries, lesquelles toutefois je n’ai encore entendu avoir été ici prises en mauvaise part, ains y avoir été bien reçues des plus notables et signalés personnages de ce royaume, dont me suffira pour cette heure alléguer le témoignage de M. le chancelier Olivier, personnage tel que vous-même connoissez : car ayant reçu par les mains de M. de Morel un semblable livre que celui qu’on vous a envoyé, ne se contenta de le louer de bouche, mais encore me fit cette faveur de l’honorer par écrit en une Épître latine qu’il en écrivit audit de Morel. […] Par là, Monseigneur, vous pourrez juger si mon livre a été si mal reçu et interprété des personnages d’honneur comme de ceux qui vous l’ont envoyé avec persuasion si peu à moi avantageuse… » Du Bellay continue, en se défendant d’avoir voulu en rien toucher à l’honneur de Son Éminence, ce qui serait à lui « non une méchanceté, mais un vrai parricide et sacrilège ». […] J’avois (et peut-être non sans occasion) conçu quelque espérance de recevoir un jour quelque bien et avancement de la libéralité du feu roi, plus par la faveur de Madame que pour aucun mérite que je sentisse en moi. […] Quant à moi (et hoc mihi apud amicum liceat), encore que jusques ici j’aie enduré des indignités de la fortune autant que pauvre gentilhomme en pourroit endurer, si est-ce que pour perte de biens, d’amis et de santé et si quelque autre chose nous est plus chère en ce monde, je n’ai jamais éprouvé si grand ennui que celui que j’ai dernièrement reçu de la mort du feu roi et du prochain département de Madame, qui étoit le seul appui et colonne de toute mon espérance… » Épuisé de santé, de peines et de travail, Du Bellay mourut le jour même du 1er janvier 1560. […] Le cardinal Du Bellay, quand il se fâcha contre le poète, n’avait donc encore reçu que le volume des Regrets, et il n’avait pas vu les Poèmes latins qui, bien que portant à l’impression la date de 1558, purent bien ne paraître qu’en 1559.
Je sais une personne née dans une petite ville de province qui peut raconter avec la dernière exactitude toutes les circonstances d’une visite de l’impératrice Marie-Louise en 1811, dire sa toilette, les toilettes des dames et des jeunes filles chargées de la recevoir, entendre intérieurement le son de sa voix, revoir ses gestes, sa physionomie, les attitudes des personnes chargées de la complimenter, et bien d’autres choses. — Ce qui rend ces résurrections plus remarquables encore, c’est que souvent elles se font sans que jamais dans tout l’intervalle l’image ait reparu. […] Elles se sont effacées, et maintenant, quand, retrouvant par hasard quelque fragment de cette scène éloignée, je m’y arrête pour tâcher d’évoquer le reste, mon effort est vain. — Il en est ainsi de presque toutes les portions de notre expérience ; l’impression reçue a été solitaire ; sur mille, il y en a tout au plus une qui se soit répétée deux fois ; sur mille de celles-ci, il y en a une à peine qui se soit répétée vingt fois. Quelques-unes seulement, celle des objets permanents qui nous entourent, de vingt ou trente personnes, meubles, monuments, rues, paysages, reçoivent de la répétition constante une aptitude multipliée à renaître. […] Pareillement, un gentleman cité par Abercrombie56, ayant reçu un coup sur la tête, perdit tout d’un coup la connaissance du grec, tous ses autres souvenirs demeurant intacts. — La défaillance porte quelquefois sur une période de la vie antérieure. […] Il sentait que sa tête était blessée, mais ne soupçonnait pas comment il avait reçu la blessure.
Je l’avais reçu à Milly pendant l’été précédent. […] Janvier d’entrer seul, et quant à moi elle m’annonça que sa maîtresse ne pouvait pas me recevoir. […] C’est la seule blessure que j’aie jamais reçue dans ma vie, et par une femme à qui je venais offrir mes services. […] Genoude reçut le soir même la lettre qui le faisait noble, et le mariage n’éprouva plus d’obstacle de ce côté. […] Je le fis et je lui en donnai la nouvelle quand je reçus celle de sa mort.
Celle qui les écrivait n’ignorait pas qu’elles seraient montrées ; celle qui les recevait souffrait qu’on y jetât les yeux ; car comment résister au plaisir de laisser voir aux autres qu’on est aimée ? […] Où la plupart des esprits ne voient que les mauvais côtés, soit manque d’élévation, soit envie, il voit les bons, et son admiration n’est que la forte impression qu’il en reçoit. […] Saint-Simon reçut des impressions de décadence non moins fortes que les impressions de grandeur qu’avaient reçues les contemporains de la première moitié de ce règne. […] Les contemporains n’ont pas mieux connu les originaux de Saint-Simon, d’après le mal ou le bien qu’ils en ont reçu, que la postérité, sur ce qu’il nous en a dit. […] C’est ce qui appartient en propre à la nation pour laquelle on écrit ; l’auteur doit les rendre à la langue telles qu’il les a reçues.