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648. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Plus tard, — et vous n’attendrez pas longtemps, — vous verrez dans Les Ternaires et une foule d’autres poèmes se produire la prétention philosophique, platonique, anaxagorique, pythagorique, dans la plus insupportable poésie géométrique où Dieu est appelé « Beau triangle équilatéral !  […] Je ne l’insulterai pas, moi, de ce mot dont il s’est insulté : j’aime mieux dire que c’était un poète qui n’a pas assez respecté la virginité de ses impressions premières, mais chez qui pourtant les premières impressions ont résisté aux élégances d’école auxquelles il se forma plus tard.

649. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Cent ans plus tard, ils eussent été probablement de grands hommes. […] Il est vrai qu’un an plus tard, l’éloge eût été plus honorable encore, et pour le panégyriste et pour le héros, car, en 1610, Sully n’était plus rien.

650. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Assez haï d’abord pour paraître calomnié, trop vanté plus tard en détraction de Voltaire, il est descendu à ce milieu de renommée qui n’excite plus ni enthousiasme ni démenti. […] C’est à cette école qu’il avait nourri d’abord un plus paisible enthousiasme, rêvant au pied du mont Chamouni, comme plus tard il habita les bords agrestes des lacs d’Écosse.

651. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

» Plus tard, beaucoup plus tard, j’ai refait tout seul cette promenade. […] Plus tard, beaucoup plus tard, je l’ai revue. […] Plus tard, on nous a vu l’esprit bohème : nous avons grandi parmi les démolisseurs. […] Colin de Cayeux, plus tard, fut pendu. […] Plus tard, il écrira : « Le travail est beau et noble.

652. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « Mme DESBORDES-VALMORE. (Pauvres Fleurs, poésies.) » pp. 115-123

Oui, ma fille, plus tard Vous trouverez l’amour et la vie… autre part. » Dans une autre pièce qui a pour titre : Avant toi !

653. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. L’Angleterre en 1688 et la France en 1830 »

Sous Charles II, les Parlements reprirent leur coure, mais tels qu’ils étaient sous Jacques Ier, sous Charles Ier, sujets aux mille abus féodaux et anglicans qui altéraient leur formation, et qui ne furent guère signalés qu’un siècle plus tard.

654. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

Avocat à vingt et un ans, il se maria à vingt-sept, et fut successivement député, shérif du comté de Selkirk, et plus tard, un des élèves de la cour des sessions.

655. (1874) Premiers lundis. Tome II « Deux préfaces »

Un quatrième volume suivra plus tard les trois qui se trouvent publiés aujourd’hui, et suffira, nous le croyons, à compléter l’ouvrage.

656. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « André Theuriet »

Et plus tard, sans doute, les enfants venus à Paris, et y ayant pris d’autres habitudes, peuvent sourire de cette mesquinerie campagnarde ; mais c’est à elle pourtant, c’est à leur enfance à la fois indigente et tendrement choyée qu’ils doivent leur persistante fraîcheur d’impression et cette sensibilité qui les a faits artistes ou écrivains.

657. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Bilan des dernières divulgations littéraires. » pp. 191-199

… Elle écrit : « Je n’aimerai donc plus », et, deux mois plus tard, elle était folle de Musset, chérubin alcoolique et génial.

658. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

La voix des enfants, plus tard, a un accent qui vient de là.

659. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Truffaldin, le zanni vénitien, n’eut son succès que plus tard.

660. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

On a dit que ce fut cette pièce qui inspira à Milton, voyageant quelques années plus tard en Italie, la première idée du Paradis perdu.

661. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre II : Termes abstraits »

Bain et Spencer nous montreront plus tard très clairement : c’est que le fait de conscience primitif consiste d’abord dans l’aperception d’une différence, ensuite dans l’aperception d’une ressemblance.

662. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Plus tard en 1680, des lettres patentes ordonnèrent qu’ils porteraient le nom de Bourbon.

663. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paria Korigan » pp. 341-349

Plus tard, elle voudra peut-être en être un : car rien de dépravateur pour une femme comme un succès littéraire ; mais tout à l’heure, elle n’y pense pas.

664. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Préface » pp. -

Comme tout le monde, à un certain moment, voulut imiter Ronsard et Desportes, et plus tard Corneille et Racine, tout le monde veut maintenant imiter Balzac.

665. (1903) Propos de théâtre. Première série

Plus tard, quand Néoptolème a lié commerce avec Philoctète, il retombe dans ses hésitations. […] Celles-là, c’est pour plus tard. […] Ce n’est pas là un joli pédant, le « pédant le plus joli du monde », comme dira plus tard J. […] Ces mots n’étaient pas très heureux, et la mauvaise impression qu’ils ont produite plus tard a fait tort à Racine lui-même. […] Ce style, Racine l’a attrapé du premier coup, en a usé mieux même que Molière, aussi bien que Regnard, passé maître en ce genre, en usera plus tard.

666. (1921) Esquisses critiques. Première série

La vie mondaine gagnait une complexité qui devait par un incessant crescendo la conduire à cet inoubliable éclat que nous lui avons vu, quinze ou vingt ans plus tard, à la veille de la guerre. […] Nous comprîmes plus tard que ce que pouvait se permettre un homme de la taille et de l’âge de Mirbeau nous était interdit, et qu’en tout état de cause nous devions le respect à un écrivain tel que M.  […] On rencontre d’espace en espace ces balancements harmonieux et symétriques qui plus tard deviendront si fréquents dans son œuvre qu’ils sembleront presque l’effet d’un procédé. […] Dès ses premiers ouvrages on reconnaît cependant quelques-uns des traits qui fixeront plus tard la physionomie littéraire de M.  […] Souvent même c’est par lui que furent indiquées les solutions qu’il fallait adopter et qui ne le furent cependant que bien plus tard.

667. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Elle apparaît vers 1130 dans un poème allemand qui contient une curieuse version de la guerre de Charles en Espagne, puis, quelque dix ans plus tard, dans le faux Turpin et dans le Guide des Pèlerins. […] Mais Rajna, quelques semaines plus tard, recommença l’épreuve avec un peu plus de succès. […] Quelques années plus tard, le frère de l’archevêque vint à son tour en Angleterre, et les moines qui l’accompagnaient assurèrent aussi qu’ils savaient d’une façon indubitable que ce Joseph, qui a vu le Christ prêt à mourir et qui attend son retour, vit encore à sa manière habituelle. […] Elle paraît être anonyme dans les premières éditions du livret où elle est insérée ; plus tard elle est signée d’un certain « Chrysostomus Dudulaeus, Westphalus », parfaitement inconnu. […] C’est aussi comme « argument pour notre foi », comme « témoignage contre les incrédules », que le conte de Cartaphilus et plus tard d’Ahasvérus a été surtout avidement accueilli.

668. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Dans leur enfance les vieilles femmes leur contaient Peau-d’Âne et le Chat botté, dont on a fait beaucoup plus tard des éditions pour les bibliophiles. […] Un souffle embrasé sorti des lèvres d’une femme l’échauffera six ans plus tard. […] Coppée verra cela plus tard. […] Elle s’habitua plus tard à penser dans la langue de sa nouvelle patrie. […] Elle était la deuxième enfant de Frédéric, duc et plus tard roi de Wurtemberg, et de la princesse Augusta de Brunswick.

669. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Et Gide avouera plus tard : « Quel drôle de nom a ce jeune homme, ai-je longtemps pensé. […] Il nous force à conclure que l’excuse de Bossuet c’est que plus tard il devint fénelonien. […] Et les personnages qui figureront plus tard au Bal du comte d’Orgel lui apparaissent. […] Mais nous sommes toujours devant ce même paysage de la Somme et, cette fois, c’est un peu lui qu’il raconte ; il commence dans son œuvre les dialogues qu’il reprendra plus tard, en dissertant sur l’autorité, la constitution, l’affranchissement du peuple. […] Cela lui valut d’être précipité d’un coup de pied dans la boîte à houille par un surveillant que des Chinoisdevaient plus tard empaler.

670. (1925) Portraits et souvenirs

C’est à cette souffrance que fait allusion le beau poème en prose, la Pipe, publié plus tard et tout imprégné de spleen et de brume londoniens. […] Ce ne fut que plus tard que je me rendis compte du scandale que mon exploit avait dû produire aux oreilles légitimistes d’un vieil Emigré ! […] Trois ans plus tard, Balzac, fasciné par cette invention, se fait « daguerréotyper » par Louis-Auguste Bisson. […] Un peu plus tard, il livre encore au Mercure de France une série de « Documents sur Baudelaire », dans les livraisons des 15 janvier et 1er février 1905, puis des 1er mars, 15 mars et 1er avril 1906. […] Quelques années plus tard, en 1903, cet infatigable érudit qu’était Schwob traduira un Rabelais en Angleterre de Charles Whibley (1859-1930), mais le Book of Scoundrels du même auteur, dont parle ici Régnier, n’a jamais été traduit en français.

671. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

C’est bien le même qui, dix ans plus tard, dans un admirable article sur les Mémoires de Gouvion Saint-Cyr21, après avoir montré, à la louange des grands capitaines, que penser fortement, clairement, non pas au fond de son cabinet, mais au milieu des boulets, est, à coup sûr, l’exercice le plus complet des facultés humaines, c’est lui qui ajoutera en des termes tout à fait semblables : « Ceux qui ont rêvé la paix perpétuelle ne connaissaient ni l’homme ni sa destinée ici-bas. […] Nous les verrons, au commencement de 1830, s’aborder, se saluer une première fois avec une courtoisie toute chevaleresque, en attendant que plus tard ils se rencontrent face à face, la haute rêverie prétendant à n’en plus être et aspirant à l’action. […] Plus tard, dans ses nombreux voyages en Italie, au bord du Rhin, en Allemagne, et à l’aide de comparaisons multipliées, M. […] Plus tard, après juillet 1830, et sous M.

672. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Ils étaient neuf cette fois, parmi lesquels des noms plus tard célèbres, Brayer, Guenaut, Rainssant. […] Le chapitre VII, dans lequel il commente à sa guise le conseil d’Aristote, que celui qui veut se réjouir sans tristesse n’a qu’à recourir à la philosophie, nous le montre, au milieu de cette fougue du temps, savourant ce profond plaisir du sceptique qui consiste à voir se jouer à ses pieds l’erreur humaine, et laissant du premier jour échapper ce que, vingt-cinq ans plus tard, il exprimera si énergiquement dans le Mascurat  : « Car, à te dire vrai, Saint-Ange, l’une des plus grandes satisfactions que j’aie en ce monde, est de découvrir, soit par ma lecture, ou par un peu de jugement que Dieu m’a donné, la fausseté et l’absurdité de toutes ces opinions populaires qui entraînent de temps en temps les villes et les provinces entières en des abîmes de folie et d’extravagances. » Aussi quelle pitié pour lui que la Fronde, et que toutes les frondes ! […] Ce qu’il parvint à réaliser à grand-peine vingt ans plus tard avec le cardinal Mazarin, il le concevait, jeune, auprès du président de Mesmes ; il préludait à cette création (car c’en fut une), à cette espèce d’institution et d’œuvre. […] Plus tard, on arrive à mieux connaître, à ce qu’on croit, c’est-à-dire trop souvent à moins estimer les hommes ; et si l’on est conséquent, on incline alors pour la politique sévère.

673. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

. — Je cherchai à ramener la conversation sur Napoléon, en disant : « Je crois cependant que c’est surtout quand Napoléon était jeune, et tant que sa force croissait, qu’il a joui de cette perpétuelle illumination intérieure : alors une protection divine semblait veiller sur lui, à son côté restait fidèlement la fortune ; mais plus tard, cette illumination intérieure, son bonheur, son étoile, tout paraît l’avoir délaissé. […] — Je vous remercie de ne pas m’avoir fait cette demande, dit-il ; j’aurais eu du regret à vous refuser, mais j’aurais refusé ; vous savez maintenant pourquoi. » Plus tard, je me suis rappelé bien souvent cette conversation avec Goethe, et jamais elle ne m’est revenue dans l’esprit sans que je ne m’écriasse : « Ô Solon, Solon !  […] Il dit plusieurs fois à son copiste Jean, qui était près de lui pendant la nuit : « Soyez-moi fidèle et restez chez moi, cela ne peut durer que quelques jours. » Le lendemain matin, il dit encore à sa belle-fille Ottilie : « Avril amène avec lui plus d’une belle journée ; l’exercice en plein air me rendra mes forces. » Il fit quelques pas vers son cabinet de travail, mais il fut obligé de se rasseoir aussitôt ; plus tard il voulut se lever de nouveau, il retombait dans son fauteuil. […] « De 1808 à 1810 précepteur des enfants de Schiller ; plus tard directeur du collège d’Osnabrück.

674. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Supérieur à force de bon sens dès qu’il regarde le fait, Granier de Cassagnac nous a tracé du règne de Louis-Philippe, non pas le récit (on dit qu’il doit le donner plus tard, année par année), mais un résumé qui peut très bien l’en dispenser. […] Barrot l’eût fait comme Pétion, puisqu’après avoir servi Louis XVIII comme volontaire-royal et Louis-Philippe comme conseiller, il accepta plus tard un portefeuille sous la République ; mais ce que Barrot n’aurait jamais fait comme Pétion, ni pour être maire ni pour être ministre, c’est de couvrir de sa complicité les massacres de Septembre. […] « Parce qu’il y a — dit l’auteur des Origines de la langue française — dans le français, l’espagnol et l’italien, des mots usuels qui sont aussi dans le latin, la solution explicative qu’on adopta fut d’affirmer qu’après avoir soumis les peuples de l’Italie, de la Gaule et de l’Espagne, les Romains les avaient obligés de remplacer leur langue nationale par la latine, ce qui choque violemment, — ajoute-t-il, — et à un égal degré, le bon sens, l’histoire et la philologie. » La thèse, du reste, posée ainsi, fut plus tard modifiée. […] Si, plus tard, nous l’avons vu devenir le féal de la dynastie napoléonienne, c’est qu’il connaissait ce temps révolutionnaire et maudit pendant lequel il avait vécu toujours sur la brèche.

675. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Alors, quelques années plus tard, éclata l’énorme attentat demeuré fameux. […] Il est édifiant de recueillir l’aveu d’un de leurs plus farouches persécuteurs, l’intendant du Languedoc, Basville, à qui échappera plus tard, en 1699, cet aveu : « Généralement parlant, les nouveaux convertis (c’est-à-dire les protestants contraints par la force de simuler une abjuration) sont plus à leur aise, plus laborieux et plus industrieux que les anciens catholiques de la province. » L’historien de Sismondi l’affirme : « La meilleure partie du commerce et des manufactures de France était entre les mains des protestants71 » « Ils représentaient la substance morale de la France72 » a-t-on dit. « Élément sain, calme et fort, écrit à son tour Michelet… Nos protestants… étaient les meilleurs Français de France… Ils ne demandaient rien qu’à travailler là tranquilles, y vivre et y mourir ».‌ […] Quand le futur évêque de Meaux écrivait dans un placet au roi : « Nous avons à cœur d’établir un ordre et union à Metz entre tous les sujets de Votre Majesté », cela voulait dire qu’il prétendait user de tous les moyens pour refuser le droit de vivre à une fraction de la population de Metz ; plus tard dans un prêche aux Nouvelles Converties, s’adressant aux protestantes arrachées par la force à leurs maris ou à leurs pères, puis incarcérées, il les nommera : « ces pauvres filles, qui sont venues à l’Église, … qui ont couru à nous… » ! […] Massillon dira plus tard dans l’oraison funèbre de Louis XIV, et en parlant de ce roi : « Jusqu’où ne porta-t-il pas son zèle pour l’Église, cette vertu des souverains qui n’ont reçu le glaive et la puissance que pour être les appuis des aRoyutels et les défenseurs de sa doctrine. » (NdA)‌ 77.

676. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Ces vers obtenaient en société un très grand succès, qui, plus tard, devait s’évanouir tout à fait à l’impression. […]  » En le citant, on a quelquefois supposé que c’est à Boyer, ancien évêque de Mirepoix, et qui tenait la feuille des bénéfices, que Bernis l’avait plus tard adressé ; c’est une erreur, et qui ôte au mot de son piquant et de sa vengeance.

677. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Beyle deux personnes distinctes, le critique et le romancier ; le romancier n’est venu que plus tard et à la suite du critique : celui-ci a commencé dès 1814. […] En cette année de Marengo et quinze jours auparavant, il assista à Ivrée à une représentation du Matrimonio segreto, de Cimarosa : ce fut un des grands plaisirs et une des dates de sa vie : « Combien de lieues ne ferais-je pas à pied, écrivait-il quarante ans plus tard, et à combien de jours de prison ne me soumettrais-je pas pour entendre Don Juan ou le Matrimonio segreto !

678. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Daru plus tard a dédié sa traduction des Satires d’Horace. […] Petiet, qui fut plus tard ministre de la Guerre sous le Directoire.

679. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Je dirai plus tard jusqu’à quel point mon attente a été remplie ; je veux commencer par présenter une idée du genre d’existence, du genre d’esprit et de mérite qui caractérisent le président. […] Plus tard on a voulu faire payer ces excès d’éloges en refusant tout au président.

680. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Au reste, en traitant si durement Marolles traducteur, Chapelain affectait de lui rendre justice à d’autres égards, et il employait le procédé que, plus tard, Boileau lui appliquera à lui-même : Attaquer Chapelain ! […] Je me lève le plus matin qu’il m’est possible, et me couche le plus tard que je puis ; cependant la journée me semble trop courte, et plus je m’occupe, plus le temps semble fuir comme un trait d’arbalète ou un vol d’oiseau. » N’est-ce pas ainsi que le vieux Venceslas disait de ses insomnies volontaires : Ce que j’ôte à mes nuits, je l’ajoute à mes jours.

681. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

Il l’aurait voulu avoir sur le Génie du christianisme le lendemain de la publication ; plus tard, sur les grandes œuvres poétiques qui ont fait schisme (je suppose toujours un Richelieu permanent et immortel) ; il aurait exigé, en un mot, que les doctes parlassent, n’attendissent pas l’arrêt du temps, mais le prévinssent, le réglassent en quelque sorte, et qu’ils donnassent leurs motifs ; qu’ils fendissent le flot de l’opinion et ne le suivissent pas. […] Lorsque plus tard on créa l’Institut, et, au sein de l’Institut, une classe qui correspondait assez bien à l’Académie française, il n’y eut cependant aucune liaison directe de l’une à l’autre ; ceux des anciens académiciens qui furent nommés de l’Institut, le furent à titre nouveau, et non par une sorte de reprise de possession.

682. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Quelques mois auparavant (19 décembre 1584), il avait eu l’honneur de le recevoir, de lui donner à souper et à coucher en son château de Montaigne : honneur qui se renouvellera trois ans plus tard en octobre 1587 ; il lui donnera même alors le plaisir de la chasse dans un de ses bois. […] Sur quoi, espérant que vous soyez ici demain au plus tard, je vous baise très humblement les mains, etc. » Le maréchal revint et soulagea Montaigne de son fardeau.

683. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

Plus tard, il a été élevé par une tante paternelle, qui est venue s’installer exprès au château des Trembles, bonne dame, mais qui n’a pas eu d’action ni d’influence sur son neveu. […] Entendons-nous bien : je ne veux pas dire que plus tard, après, au réveil, le remords ne se réveillera pas aussi en de certaines âmes ; mais, au moment où l’incendie intérieur est si ardent et attisé, ce remords est aisément étouffé, et il est compté pour peu, pour rien.

684. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Que sera-ce plus tard quand les haines politiques s’en mêleront et que l’on criera sans cesse à l’Autrichienne ? […] » Et j’en inférai tout bas que, s’il y avait plus tard à demander des explications bien catégoriques sur quelque point obscur et délicat de la publication, on ne les aurait peut-être pas sans difficulté.

685. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

La proposition des députés suisses fut faite dans une assemblée générale convoquée au Chiabas le 23 mars ; la séance s’ouvrit par une prière que prononça le pasteur Arnaud ; retenez ce nom, déjà porté avec tant d’honneur en France depuis plus de quarante ans par un illustre persécuté : ici, dans les vallées, cet Arnaud n’est pas seulement un théologien, c’est un homme pratique, un grand caractère en action ; né dans le Dauphiné et d’abord pasteur français, il était devenu pasteur Vaudois, et de pasteur il devint capitaine quand il le fallut, et plus tard, comme Josué, conducteur de peuple. […] On ne vint point à bout des Barbets ni de la race ; il le reconnut plus tard.

686. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Quand plus tard il voulut se détacher de l’acolyte qu’il s’était donné, et faire cause à part, il n’était plus temps : l’esprit de parti ne faisait plus entre les deux grande différence. […] J’en suis bien aise parce qu’elle me dira exactement comment elle a trouvé Mme de Dino ; j’irai plus tard.

687. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

« Tout à vous, « George S. » Cependant la fatalité avait son cours : cette nature exceptionnelle de femme et d’artiste, livrée à elle-même et sans appui, ne pouvait se retenir sur cette pente : il y eut, en ces mois avant-coureurs du printemps, des ennuis, des déchirements, des essais brisés et des reprises dont je ne fus parfaitement informé qu’un peu plus tard. […] J’ai peur de votre admiration, parce qu’on dit que c’est chez vous une disposition généreuse de l’âme ; mais la raison reprend, dit-on, ses droits un peu plus tard.

688. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Seulement, à Bouvard lui soumettant l’empirique réponse de son correspondant, Pécuchet répliquait triomphant : « Mais, imbécile, ce qui t’amuse n’est pas ce qui m’amuse, et les autres et toi-même s’en fatigueront plus tard. » Pécuchet parlait d’or. […] Plus tard, on prohiba ce publicisme du théâtre.

689. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Seulement, à Bouvard lui soumettant l’empirique réponse de son correspondant, Pécuchet répliquait triomphant : « Mais, imbécile, ce qui t’amuse n’est pas ce qui m’amuse, et les autres et toi-même s’en fatigueront plus tard. » Pécuchet paraît d’or. […] Plus tard, on prohiba ce publicisme du théâtre.

690. (1890) L’avenir de la science « XIII »

La gloire des premiers explorateurs est d’être dépassée et de donner à leurs successeurs les moyens par lesquels ceux-ci les dépasseront. « Mais cette gloire est immense, et elle doit être d’autant moins contestée par celui qui vient le second que lui-même n’aura vraisemblablement aux yeux de ceux qui plus tard s’occuperont du même sujet que le seul mérite de les avoir précédés 115. » L’oubli occupe une large place dans l’éducation scientifique de l’individu. […] Eugène Burnouf, s’excusant auprès des savants de donner quelques aperçus généraux, proteste qu’il ne le fait que pour le lecteur français et qu’il n’attache qu’une importance secondaire à un travail qui devra se faire plus tard, et qui, tel qu’il pourrait être fait aujourd’hui, serait nécessairement dépassé et rendu par la suite inutile.

691. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Bazin lui-même était de ceux qui prennent tout d’abord dans leur esprit la mesure des autres, et qui peut-être souffrent un peu de ne pouvoir donner à l’instant la leur : il en résulte que, plus tard, trop tard, quand on leur accorde ce qui leur est dû, ils n’en savent pas gré, et ne répondent au succès qu’avec un demi-sourire ; l’habitude de l’ironie est contractée. […] Plus tard, l’auteur se trouva sujet lui-même à ce ridicule qu’il craignait.

692. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Mme Du Deffand a peint cette même gracieuse personne quelques années plus tard (20 février 1767) : La petite Lauzun arriva… La petite femme est un petit oiseau qui n’a encore appris aucun des airs qu’on lui siffle ; elle fait de petits sons qui n’aboutissent à rien ; mais, comme son plumage est joli, on l’admire, on la loue sans cesse ; sa timidité plaît, son petit air effarouché intéresse. […] Ils ne parurent que trois ans plus tard, et provoquèrent encore à cette date un démenti du duc de Choiseul, qui se lit au Moniteur du 22 décembre 1821.

693. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

« Le corps d’un athlète et l’âme d’un sage » ; c’est ainsi que le définissait plus tard Voltaire aux heures de justice et d’équité. […] Plus tard, Condillac, voulant redresser Buffon et le convaincre d’inexactitude, supposa, dans son Traité des sensations, cette singulière statue qu’il animait peu à peu en lui donnant successivement un sens, puis un autre.

694. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

. — Ainsi Montesquieu, à ses débuts, s’occupait de sciences comme le fera Buffon, comme Goethe le fera plus tard ; il fournissait les fonds d’un prix d’anatomie, et semblait ne viser qu’à des succès tout sérieux, d’accord avec la gravité de son état. […] Dans les Lettres persanes, Montesquieu, jeune, s’ébat et se joue ; mais le sérieux se retrouve dans son jeu ; la plupart de ses idées s’y voient en germe, ou mieux qu’en germe et déjà développées : il est plus indiscret que plus tard, voilà tout ; et c’est en ce sens principalement qu’il est moins mûr.

695. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Bien que ce premier ministère assez obscur, séparé du second, si glorieux, par un intervalle de sept ans, n’ait duré que cinq mois (31 octobre 1616-24 avril 1617), on y découvre déjà, à y regarder de près, les traits distincts de la politique de Richelieu, l’application vigoureuse de ses principes aux mêmes maux qu’il guérira plus tard, et l’efficacité commençante des mêmes remèdes qui étaient sur le point d’opérer quand l’assassinat du maréchal d’Ancre vint tout rompre et tout remettre en suspens. […] J’aime à opposer ces paroles de Richelieu, dignes d’une grande âme, à ce qu’il offrira plus tard de cruel et d’impitoyable dans sa propre conduite, et par où il a excédé, à certains jours, les nécessités mêmes de la plus austère politique.

696. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Peut-être ce temps glorieux pour les muses de ma patrie n’est-il pas éloigné. » Trente ans plus tard, ayant reçu du grand Frédéric un écrit sur la littérature allemande, dans lequel ce monarque, un peu arriéré sur ce point, annonçait à la littérature nationale de prochains beaux jours, Grimm, en lui répondant (mars 1781), lui faisait respectueusement remarquer que cela était déjà fait et qu’il n’y avait plus lieu à prédire : « Les Allemands disent que les dons qu’il (Frédéric) leur annonce et promet leur sont déjà en grande partie arrivés. » Tout en étant devenu Français et en se déclarant depuis longtemps incompétent sur ces matières germaniques, Grimm avait évidemment suivi de l’œil la grande révolution littéraire qui s’était accomplie dans son pays à dater de 1770, et lui-même, nationalisé à Paris, à travers la différence du ton et des formes, il mérite d’être reconnu comme un des aînés et des collatéraux les plus remarquables des Lessing et des Herder. […] On était au fort des querelles entre le Parlement et la Cour : trente ans plus tard, des différends du même genre conduisaient à la Révolution de 89.

697. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Les conseils demandés à son tour au royaliste Rivarol, ne furent pas plus suivis que ceux qui furent achetés et payés au démocrate Mirabeau, redevenu plus tard royaliste, et c’est alors que Rivarol émigra. […] Il nous avait annoncé il est vrai, pour plus tard, un autre volume sur Rivarol et sur son temps, et nous l’avons eu, mais ce volume, qui est une biographie très bien faite, dans laquelle M. de Lescure a prouvé la noblesse très ancienne de Rivarol, et le titre nullement apocryphe de comte porté par lui montre l’homme et non l’écrivain.

698. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Au concile de Latran (en 1215) il en était question encore, et plus tard, soixante ans après, le schisme éclatait de nouveau. […] Barbey d’Aurevilly n’aurait eu plus tard rien historiquement à y modifier ; il y juge Innocent III avec une fermeté et une souveraineté de raison qui en font un magistral tableau d’histoire.

699. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

Mais je ne m’arrêterai pas ; j’ai hâte d’aller presque brutalement, c’est pour l’honneur de ce Robert Hertz, jusqu’à sa pensée toute nue et frémissante, « Si je tombe, écrit-il à sa femme, je n’aurai acquitté qu’une toute petite part de ma dette envers le pays… »‌ Et là-dessus, ce morceau capital :‌ Chère, je me rappelle des rêves de quand j’étais tout petit, et plus tard lycéen, là-bas, dans la chambre près de la cuisine, avenue de l’Alma. […] ‌ Trois jours plus tard, s’étant proposé pour conduire une reconnaissance, il pénètre dans le village de Bezange-la-Grande.

700. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

Il avait dix-sept ans quand parurent les Principes de Newton ; sept ans plus tard, il lut l’Optique. […] Addison, Pope, Swift, le visitaient ; plus tard, Hume lui présenta son Traité de la nature humaine.

701. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVI » pp. 100-108

Il s’est jeté dans les voies de la Congrégation et s’y est poussé en s’accrochant au pan de l’habit du duc de Montmorency, très-saint et un peu dupe ; il s’est posé en traducteur de la Bible sans savoir l’hébreu ; puis, plus tard, il est devenu l’homme de M. de Villèle, son organe, son conseiller, son flatteur.

702. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat. (suite et fin) »

On a peine, malgré tout, à croire que ce Panégyrique de saint Paul, tel que nous l’avons, soit précisément celui qu’il a prononcé dès 1657 à l’âge de trente ans, et qu’il ne l’ait pas retouché plus tard : dans ce cas il aurait été dès cet âge le grand orateur qu’il a paru depuis, et il n’aurait fait dans la suite que s’égaler, sans jamais se surpasser.

703. (1874) Premiers lundis. Tome I « [Préface] »

Par malheur, il n’en est point absolument ainsi ; ce qu’on recueille dans de gros volumes n’est pas sauvé par là même, et ce qui reste dans des feuilles éparses n’est pas tellement perdu que cela ne pèse encore après vous pour surcharger au besoin votre démarche littéraire, et, plus tard, voire mémoire (si mémoire il y a), de mille réminiscences traînantes et confuses… Il convient donc de ne répondre littérairement que de ce qu’on a admis, et, sans avoir à désavouer le reste, de le rejeter au fond.

704. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — II »

Jetée, jeune et pauvre, dans le monde, avec sa beauté et son titre de demoiselle, exposée dès l’enfance aux persécutions des dévots, qui la convertirent à grand’peine, et plus tard chez Scarron, aux galanteries des grands seigneurs qui ne la séduisirent pas, madame de Maintenon se distingua de bonne heure, et dans tous les états, par cette prudence accomplie, cet esprit de conduite, qu’alors on regardait comme la première vertu de son sexe, et qui de nos jours est resté tant à cœur à la haute société monarchique, sous le nom presque sacré de convenance.

705. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre V »

« Or, puisque c’était un équin, il fallait couper le tendon d’Achille, quitte à s’en prendre plus tard au muscle tibial antérieur, pour se débarrasser du varus. » 95 Ainsi procédèrent très judicieusement les frères de Goncourt.

706. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Prosper Mérimée. »

C’est plus tard qu’on en goûte entièrement la saveur amère, fine et profonde : car elles expriment, je crois, l’état le plus distingué où se puisse reposer soit notre esprit, soit notre conscience.

707. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XII. Ambassade de Jean prisonnier vers Jésus  Mort de Jean  Rapports de son école avec celle de Jésus. »

Plus tard, vers l’an 80, le baptisme fut en lutte avec le christianisme, surtout en Asie-Mineure.

708. (1867) Le cerveau et la pensée « Avant-propos »

Que dira plus tard la science à ce sujet ?

709. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — III »

Renan avait connu une crise de conscience, je crois qu’il faudrait la chercher un peu plus tard, quand il a terminé son essai sur l’Avenir de la Science et qu’après quelques tentatives, il se détermine à se conformer à la conduite dictée par les anciens : « Le philosophe doit sacrifier aux dieux de l’Empire. » Ce que Pascal formulait : « Il faut avoir une pensée de derrière la tête et juger du tout par là, en parlant cependant comme le peuple. » Cet aphorisme constitue le point essentiel du « renanisme » ; c’est à l’adopter que le maître put hésiter, parce qu’il avait l’amour de la vérité et qu’il dut lui en coûter de la taire à demi, comme il fit le plus souvent, dès sa trentième année.

710. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

C’était une résolution et une gageure d’être distingué, comme on aurait dit soixante ans plus tard ; d’être supérieur, comme on dirait aujourd’hui : on disait alors précieux. […] plus on considère la politique de Mme de Longueville, et plus elle se confond avec son caprice amoureux ; mais, si l’on serre de près cet amour lui-même (et plus tard elle nous l’avouera), il semble que ce n’est plus que de l’ambition travestie, un désir de briller encore. […] S’il lui plaît de venir dîner, on le mettra dans une chambre où personne ne le verra qui le conncisse, et il est mieux, ce me semble, qu’il vienne d’assez bonne heure, c’est-à-dire entre dix et onze heures au plus tard… J’ai bien envie que cela soit fait, car cette pauvre femme169 n’a pas de repos.

711. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Je lis dans une des premières lettres de Schiller, qui devint plus tard l’ami de Goethe, ce mot qui exprime son impression à l’aspect d’un seul fragment de cette œuvre : « Je désire passionnément lire ce qui n’est pas encore publié de Faust, car je vous confesse que ce que j’en ai vu est pour moi le torse d’Hercule. » Schiller n’avait lu encore, selon toute apparence, que les grandes contemplations métaphysiques de Faust et de Méphistophélès dans les montagnes ; s’il avait lu les scènes pastorales, naïves, déchirantes, de la séduction de Marguerite et de ses amours à la fenêtre devant la lune, Schiller aurait ajouté au torse d’Hercule le torse de Vénus. […] Il ne le termina que plus tard, et il ajouta alors les principaux détails pathétiques empruntés à l’émigration française des bords du Rhin ; ces scènes de déroute dont il avait été témoin pendant la retraite des Prussiens devant Dumouriez, en 1792, avaient fait sur son esprit une forte impression de pitié qu’il reproduisit dans son poème. […] L’irrésistible attrait qui attacha pour jamais le prince et le poète ressembla à un de ces coups foudroyants de sympathie dont Goethe fit plus tard une théorie physiologique et morale dans son roman des Affinités électives.

712. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Boileau, sur le point de mourir, entend lire une tragédie de Crébillon père et il s’écrie épouvanté : « Les Pradon étaient des soleils auprès de ces gens-là. » Voltaire écrira plus tard, frappé de cette stérilité soudaine : « La nature fatiguée après avoir produit tant de beaux génies sembla vouloir se reposer. » Et ce ne sont pas seulement les œuvres qui sont moins nombreuses, les grands hommes qui sont plus petits ; il y a aussi un changement profond dans l’esprit qui anime les auteurs. […] Après les jardins, c’était le verger qui avait l’honneur d’être chanté en quelques milliers de vers ; le potager avait son tour un peu plus tard, et les choux, les navets, les carottes, se présentaient au public plus ou moins poétiquement travestis. […] Il a écrit62 : « Ô peuples des siècles futurs, lorsque par une chaude journée d’été, vous serez courbés sur vos charrues dans les vertes campagnes de la patrie ; lorsque vous verrez, sous un soleil pur et sans tache, la terre, votre mère féconde, sourire dans sa robe matinale au travailleur, son enfant bien-aimé ; lorsque, essuyant sur vos fronts tranquilles le saint baptême de la sueur, vous promènerez vos regards sur votre horizon immense, où il n’y aura pas un épi plus haut que l’autre dans la moisson humaine, mais seulement des bleuets et des marguerites au milieu des blés jaunissants ; ô hommes libres, quand alors vous remercierez Dieu d’être nés pour cette récolte, pensez à nous qui n’y serons plus ; dites-vous que nous avons acheté bien cher le repos dont vous jouirez ; plaignez-nous plus que tous vos pères ; car nous avons beaucoup des maux qui les rendaient dignes de plainte, et nous avons perdu ce qui les consolait. » Mais celui qui sentait si bien que la terre doit compenser la banqueroute du ciel, celui qui comprenait que les misérables, privés, comme a dit plus tard Jaurès, de la vieille chanson qui berçait la misère humaine, doivent nécessairement réclamer leur part immédiate de soleil et de joies, ce même Musset parlait bientôt d’un autre ton.

713. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Mais il était Massillon : il a donc prononcé le sermon Sur le petit nombre des élus, et plus tard le Petit Carême. […] En 1751, au début de l’administration de Malesherbes, ils étaient au nombre de quatre-vingt-deux ; ils n’étaient pas moins de cent vingt et un, douze ans plus tard, en 1763. […] Pour Diderot, je conviens que ce n’est pas sous Malesherbes qu’il a rempli les fonctions de censeur, c’est un peu plus tard, sous M. de Sartine. […] Je crois qu’il allait un peu loin ; et, si j’ai montré que peut-être il n’avait pas complètement tort, j’essaierai de montrer plus tard qu’il n’avait pas non plus complètement raison. […] Trois ans plus tard, il donnait un Traité de la monnaie.

714. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Herckenrath ajoute à ce sentiment de déception par trop promettre et peu tenir et par écarter dédaigneusement une théorie traditionnelle pour y revenir, à très peu près, trois pages plus tard. […] On sait que plus tard l’exquise duchesse de Bourgogne fut très soupçonnée d’avoir joué à la cour de France, dans le plus profond mystère et qui ne fut démêlé qu’après sa mort, un rôle qui appartient à la diplomatie souterraine. […] La pensée dernière qui s’en dégage, c’est que « les pays latins » sont les meilleurs bouillons de culture du socialisme ; mais que, de tous les pays latins, la France est celui qui est destiné à être le plus tard profondément envahi par lui. […] Je me garderai d’avoir cette discrétion : Seigneur, s’il faut que ma langue et ma plume vous confessent tout ce que vous m’avez appris sur le sujet de cette matière première, j’avoue qu’en entendant autrefois nommer ce nom par ceux qui m’en parlaient sans y rien comprendre en n’y comprenant rien non plus qu’eux, je me l’imaginais avec un nombre infini de formes, et ainsi l’imagination que j’en avais était très fausse… Mais [plus tard] je portai mon attention vers les corps eux-mêmes et considérai de plus près cette mutabilité qui les fait cesser d’être ce qu’ils étaient et commencer d’être ce qu’ils n’étaient pas. […] Tuer, ce n’est pas seulement causer la mort d’un homme sur le coup ; c’est aussi la causer après une semaine, après une année, plus tard encore.

715. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Nos yeux se promènent de la marquise de Montespan à la duchesse de La Vallière, de madame de Noailles à M. de Villarceaux ; mais rien ne présage la tragédie qui doit éclater cinq ans plus tard. […] Plus tard, il est vrai, le souvenir des paroles échangées à Fontainebleau expliquera clairement la conduite de Louis de Rohan ; mais jusqu’au moment où le grand veneur se décide à la trahison, toute cette seconde partie demeure obscure et inutile. […] J’ignore si M. de Chateaubriand a reçu autrefois une lettre signée : George Gordon ; j’ignore s’il a négligé de répondre à celui qui plus tard devait s’appeler lord Byron. […] Plus tard, peut-être, il comprendra que la nouveauté n’est pas la garantie la plus sûre de la durée ; plus tard il mesurera la distance qui sépare l’invention de la singularité ; mais aujourd’hui le loisir et la réflexion lui manquent pour discerner la beauté, la nouveauté ; il veut appeler sur son nom l’attention publique, et le moyen le plus rapide pour atteindre ce but lui semble naturellement le meilleur moyen. […] Par un instinct de conservation qu’il oubliera plus tard, ou du moins qu’il ne voudra plus entendre, il descend des hauteurs solitaires de sa rêverie, et consent à discuter avec ses amis la valeur et la probabilité de ses opinions.

716. (1891) Esquisses contemporaines

écrit-il plus tard. […] Le Principe de la Morale, paru longtemps plus tard, marque une étape décisive et un renversement complet de la méthode. […] Cette hypothèse, fort plausible en soi, se confirme encore lorsqu’on ouvre une sorte de journal intime qu’il écrivit plus tard sous le nom de Visites de Jésus-Christ. […] Voici le témoignage que rend beaucoup plus tard (1889) M.  […] « Hélas, écrivait-il plus tard, on ne fait pas impunément de l’exégèse.

717. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Et cela est vrai de toutes les sensations, même des sensations de la vue, du moins au premier stade de leur localisation ; en effet, nous montrerons tout à l’heure que les aveugles-nés, au moment où une opération chirurgicale leur rend la vue, situent les couleurs vers l’extrémité de leur nerf optique ; c’est plus tard, par un apprentissage ultérieur, qu’ils les reportent au-delà, jusqu’à l’endroit où sont les objets. — En troisième lieu, on voit que le jugement localisateur ne doit point situer la sensation à l’endroit exact où se trouve l’extrémité du nerf ébranlé, mais aux environs, et, en général, un peu au-delà ; car le toucher n’atteint pas à cet endroit exact. […] Plus tard, quand avec les yeux il eut connu le visage de ses parents, « on lui montra le portrait de son père en miniature sur la montre de sa mère ; on lui dit ce que c’était, et il le reconnut comme ressemblant. […] Volontiers elle se taisait, ne sachant comment se reconnaître dans ce chaos d’impressions encore dépourvues de sens pour son œil inexpérimenté. — Deux semaines plus tard, elle disait toujours : « Je vois beaucoup de choses ; si seulement je pouvais dire ce que je vois ! […] Ici, la vue et les images visuelles n’interviennent pas ; c’est plus tard, par la physiologie, que notre œil se rend compte de la langue et des autres appendices qui modifient les sons partis de notre larynx59 ; alors seulement nous pouvons imaginer visuellement la prononciation d’une gutturale ou d’une dentale. — Pareillement, l’atlas tactile et musculaire est seul ou presque seul employé pour noter les courts mouvements du tronc sur sa base, et parfois tous les mouvements de la marche : par exemple, quand dans l’obscurité nous montons un escalier inconnu, nous n’imaginons que le retour régulier des mêmes sensations tactiles et musculaires ; l’atlas visuel de l’escalier manque tout à fait, et l’atlas visuel de nos jambes et de notre corps est presque absent. — Ce sont là les restes ou les renaissances de sa domination primitive ; en ces cas-là, nous situons nos sensations à peu près à la façon des aveugles-nés ; mais ce ne sont là que des débris. […] Nous le concevons comme un au-delà ; sur ce premier trait, les autres s’appliquent. — Ma main promenée dans l’obscurité rencontre sur une table un obstacle inconnu ; à propos de cette sensation, je conçois et j’affirme au-delà de ma main un au-delà qui provoque en moi une sensation continue et étendue de résistance, et qui, pouvant, à ce que je suppose, la provoquer tout à l’heure et plus tard, en d’autres comme en moi-même, possède ainsi la propriété permanente et générale d’être résistant et étendu.

718. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

C’est curieux ce qu’a produit, plus tard, cet amalgame de tendances et de goûts différents de l’esprit. […] Il a terminé en disant qu’il avait pris des notes sur la douleur, qu’il en ferait quelque chose plus tard. […] Plus tard je suis devenu amoureux exclusif de la réalité et du d’après nature. […] Encore une ville abandonnée sur une cime rocheuse, une ville que l’on croit avoir été creusée dans la pierre, par des hommes venus après les hommes des cavernes, et dont les logis, ou plutôt les anfractuosités dans la roche, auraient été habitées plus tard, par les populations du pays, en fuite devant l’invasion des Sarrasins. […] Ribot crie qu’il est le plus heureux des hommes, qu’il est dans la lune de miel du repos, qu’il n’a jamais eu l’esprit si tranquille ; cependant il avoue qu’il ne sait pas si plus tard… Renan, revenu des bains de mer, boursouflé d’une graisse anémique, cause de son prêtre de Nemi, vantant l’avantage du dialogue, qui permet un tas d’interprétations autour des choses qui préoccupent sa pensée.

719. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Même les partisans d’une épopée primitive admettent la coexistence d’une poésie lyrique (« il va sans dire qu’on ne nie pas l’existence de chants lyriques », Lanson) ; les uns supposent des cantilènes lyrico-épiques, devenues poèmes par « juxtaposition » ; les autres supposent de « petits poèmes », agrandis plus tard par « étirement ». […] Quant à Montaigne, il mérite, plus tard, une place à part. […] Toutefois, dès 1880, une nouvelle évolution se dessine, toujours en accord avec les temps, et c’est ce qui la rend si intéressante : les préoccupations sociales et morales s’emparent de Daudet ; il va à la thèse, déjà dans L’Évangéliste, dans Sapho, dans L’Immortel, plus tard dans La Petite Paroisse (1895), dans Soutien de famille (1898) ; et en même temps, logiquement, il va au théâtre ; d’abord, en y adaptant ses romans, ce qui est une erreur mais une erreur instructive ; ainsi : Le Nabab (1880), Jack (1881), Sapho (1885), Fromont jeune (1886), Numa Roumestan (1887) ; ensuite, en voyant le drame directement, sans passer par l’étape du roman : La Lutte pour la vie (1889), L’Obstacle (1890), La Menteuse (imprimée en 1893). […] Au cours de mille années, la littérature française a par trois fois parcouru ces étapes dont nous verrons plus tard le sens profond : lyrisme, épopée, drame. […] Elle se manifeste dans la littérature, par des indications expresses, et mieux encore par des révélations inconscientes dont l’importance n’apparaît que plus tard à l’historien.

720. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Malheureusement les habitudes séculaires de la littérature française étaient prises, la transition manqua, et si le romantisme allait plus tard en bénéficier, le résultat, pendant la période révolutionnaire, fut nul. […] En 1790, le Philinte de Molière de Fabre d’Églantine présente non sans habileté ni succès, Alceste sous la figure qui appartiendra plus tard au Jacobin vertueux, Philinte sous celle d’un monarchiste ou d’un aristocrate. […] Il nous manquerait les mémoires de son cœur sans les pages, publiées plus tard, sur l’Occitanienne, sans les allusions du livre extraordinaire qu’il écrivit à soixante-quinze ans sur la Vie de Rancé. […] Il considère l’individu, ainsi que le fera plus tard Comte, comme une abstraction dangereuse de la société. […] Non les voûtes gothiques : « La Cathédrale (gothique), dira plus tard le commentaire de la pièce, n’est qu’un vaste sépulcre, tout y est tombe, tout y gémit, rien n’y chante.

721. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

» Il en vint à faire pleurer Jouffroy : « Je l’ai fait pleurer », disait-il plus tard à Sainte-Beuve avec ravissement. […] Corneille est éperonné jusqu’au sang, comme dira plus tard Sainte-Beuve de Victor Hugo. […] Pour l’histoire littéraire, ce qui importe, c’est que Louis XI, très brillamment accueilli plus tard et par dix fois, fut en 1832 un gros échec. […] Il y resta huit ans, assez heureux, pauvrement nourri, mais infiniment mieux qu’il ne le fut plus tard, vêtu des habits usés de M. Mohr, mais infiniment mieux qu’il ne le fut souvent plus tard, horriblement humilié et accumulant contre M. 

722. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Un autre, du nom d’Archambaud, fit bâtir, dans le style roman, un édifice fort joli, qui est devenu plus tard l’Hôtel de Ville. […]Plus tard, à Florence, Cimabue, le Giotto, Gaddo Gaddi, Lippi et les autres le laissèrent froid. […] Plus tard, il gagna assez d’argent avec le Paysan Perverti, notamment. […] Plus tard, Pinto, qui mêlait le grave au bouffon, lui valut d’être acclamé comme novateur. […] Plus tard, Voltaire mit la mort de Mariamne en récit, telle que nous la lisons à présent dans sa pièce.

723. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Comme il lui arriva plus tard de vendre cette maison d’Athée qui était du côté de Beauvais-sur-Cher, il lui semble voir là-dedans un rapport avec sa destinée qui a été de rompre avec les athées : un pur jeu de mots ! […] Plus tard, Saint-Martin se ressouvenait d’avoir été proposé à ces fonctions si différentes, un jour qu’il montait sa garde, au printemps de 1794, au pied de la tour du Temple où était renfermé le royal enfant.

724. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

  Il s’agissait pour Villars de joindre l’électeur de Bavière le plus promptement possible ; mais en attendant qu’il eût fait reconnaître les chemins et qu’ils fussent praticables, il résolut d’attaquer le prince de Bade dans ses lignes de Bühl et de Stollhofen, lignes en renom qui fermaient l’entrée de l’Allemagne, et qu’il emporta quelques années plus tard sans difficulté, mais après la mort du prince. […] Lorsque plus tard Villars revit le roi, il fut question de ce mauvais procédé de M. d’Usson ; mais il faut voir comme Villars parle de ses ennemis sans fiel et d’un air de magnanimité ; il n’est pas de la même humeur que Saint-Simon : Sa Majesté me parla d’un officier qui, dans le dessein de se donner les honneurs de la victoire d’Hochstett, lui avait dépêché un courrier avant le mien pour lui en annoncer la nouvelle, je le jugeai indigne de ma colère, et répondis seulement à Sa Majesté que l’on pouvait lui pardonner d’avoir manqué à son général, puisque le bonheur d’être le premier à annoncer une bonne nouvelle tourne quelquefois la tête ; mais que cette action, qui pouvait être blâmée, était cependant une des plus raisonnables qu’il eût faites.

725. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Plus tard enfin, banni de Paris, lorsque, chevauchant sans croix ni pile par tous les chemins de France et de Navarre, il promenait son exil et sa misère d’une frontière à l’autre, méditant déjà dans sa tête et dans son cœur les confessions et les plaintes douloureuses du Grand Testament, l’arbre et le buisson de la route ne lui avaient-ils donc jamais parlé et fait oublier un instant ses douleurs, comme ils devaient un jour, plus d’une fois, calmer celles de Jean-Jacques vagabond ? […] cet écolier que je me figure, qui a respiré la bonne âme de Villon et non la mauvaise, et pour qui le poète, même complètement connu plus tard, était demeuré une passion, il revit de nos jours, il est devenu maître et de la meilleure école, et c’est lui qui a été, cette fois, le commentateur, l’apologiste (là où c’était possible), l’interprète indulgent et intelligent de Villon par-devant la Faculté, et aussi devant le public.

726. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

Il ne reçut pas l’éducation classique et de collège, et il se trouvera ainsi plus tard libre et affranchi de toute tradition, garanti contre l’imitation qui naît du souvenir. […] Cette géométrie première, qu’il poussera plus tard jusqu’à la science, lui servit de tout temps à mieux saisir les disproportions et les désaccords ; il eut de bonne heure, comme on dit, le compas dans l’œil.

727. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Remarquez que Du Bellay aurait pu l’écrire encore, quatre-vingts ou cent ans plus tard, au temps des Vaugelas, des d’Ablancourt, avant les Provinciales, et quand la prose française, excellente en effet de correction et de pureté dans le travail des traductions, manquait pourtant de pensée et d’énergie pour atteindre à une œuvre originale et forte : il aurait pu employer quelques-uns des mêmes arguments pour l’aiguillonner et lui donner du cœur. […] L’histoire qu’il essaye, à cette occasion, de tracer de notre ancienne poésie française est courte et défectueuse, comme le sera celle que plus tard donnera Boileau : le Roman de la Rose est son bout du monde.

728. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

On surprend les lectures, les goûts du jeune officier, son âme candide, naturelle, mobile, ouverte à un rayon du matin, quelques rimes légères (nous en citerons plus tard), quelque pastel non moins léger, sa passion de peindre et même au besoin de disserter là-dessus : « C’est le dada de mon oncle Tobie, » se dit-il. […] Ce fut son frère encore qui prit soin de le faire imprimer à Saint-Pétersbourg (1811), en y joignant le Voyage ; mais Lépreux et Voyage ne furent guère connus en France avant 1817, ou même plus tard.

729. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

C’est ainsi que, plus tard, l’auteur contestera encore, et cette fois très-aisément, à la nationalité franke d’avoir joué aucun rôle dans l’élection de Hugues Capet, par opposition à la nationalité teutonique, Hugues Capet étant plutôt, en effet, d’origine saxonne et germanique. […] Écrit dans le ive  siècle, et, selon quelques scholiastes, cent ans plus tard, le poëme de Daphnis et Chloé reproduit sous une forme idéale sans doute, mais exacte, l’état religieux des campagnes à la dernière époque du culte des dieux.

730. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Plus tard, après léna, M. de Barante eut une mission en Allemagne ; il séjourna à Breslau. […] » — Et c’est ce même prince de Talmont qui, plus tard, lui-même, eut ce mot sublime pour toute réponse aux juges qui l’interrogeaient : « Faites votre métier, j’ai fait mon devoir. » 13.

731. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (6e partie) » pp. 129-176

. — On s’en occupera plus tard.” […] Il espère racheter plus tard ce qui ne se rachète jamais : le crime présent par les institutions futures.

732. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

Nul art ne vaut mieux que ce naturel, et c’est de pareilles sensations qu’un autre Champenois, quatre siècles plus tard, fera l’étoffe de sa poésie : Joinville a ce qui manque aux auteurs de fabliaux, pour annoncer La Fontaine. […] Joinville écrivit son histoire à la requête de Jeanne de Navarre, comtesse de Chamapgne et reine de France : comme elle mourut en 1305, le livre de Joinville fut offert, en 1309, à son fils Louis (plus tard Louis X).

733. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Tebaldo lui dit qu’après bien des discours sur la prétendue intelligence existant entre Fabio et Virginia, il lui a proposé d’accommoder l’affaire et de faire épouser à Fabio une autre fille que Virginia, qui apportera six mille écus de dot ; que le père de la mariée lui fera présent de deux mille écus, sans parler d’un opulent héritage que ce père laissera plus tard à ses enfants. […] Ce qui semble évident, c’est que Sganarelle sort, comme Scapin et comme plus tard Sbrigani, de la féconde lignée du Lombard Brighella.

734. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

José Maria de Heredia, lentement et paresseusement, cisèle les sonnets des Trophées qui ne paraîtront que plus tard. […] La plus volumineuse est celle que donna plus tard M. le comte de Montesquiou-Fezensac.

735. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Plus tard, Alfred de Vigny, dans le meilleur de ses ouvrages en prose : Servitude et grandeur militaires appela l’attention sur les périls et les tristesses de l’obéissance passive. […] Si plus tard Montesquieu (et pour cause) épargne les Parlements, Voltaire bataille contre eux pour les forcer à réhabiliter Calas et Sirven, pour leur faire honte du sombre plaisir qu’ils trouvent à conserver la torture et les supplices raffinés.

736. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

Ôtons-lui ce titre d’évêque qu’il n’eut que bien plus tard, et qui offusque la vue pour le bien juger. […] Parbleu, nous sommes bien encanaillés. » Morellet se croit encanaillé de ce qu’il a pour confrères Andrieux et Collin d’Harleville, et Andrieux, vingt-cinq ans plus tard, se croirait encanaillé d’avoir pour confrère Lamartine : « Nous l’avons échappé belle aujourd’hui, monsieur », disait-il, parlant à M. 

737. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Ils sont venus à lui ; oui, tous, un peu plus tôt, un peu plus tard, ils sont venus reconnaître en sa personne l’esprit du temps, lui rendre foi et hommage, lui donner des gages éclatants. […] Lamartine, que Béranger a longtemps regardé comme un aristocrate et un gentilhomme, et qu’il n’a commencé à louer comme poète qu’après Jocelyn (à dater de la décadence), n’est entré dans le cercle de cette amitié que bien plus tard, et jamais aussi intimement.

738. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Plus tard, en reprenant et en exposant pour son propre compte un système semblable, Condorcet retranchera toute idée divine, toute espérance d’une vie ultérieure, et aussi toute lumière de style. […] Condorcet eut à se justifier plus tard de ces éloges donnés à M. de Narbonne, et on allégua comme excuse qu’il les avait signés sans qu’ils fussent de lui (6 septembre 1792).

739. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Oui, me répète avec conviction un témoin aimable et des plus spirituels de ce moment, oui, elle était à la fois belle, simple, inspirée comme la Muse, rieuse et bonne enfant (c’est le mot unanime), et telle qu’elle a peint plus tard sa Napoline, c’est-à-dire encore elle-même,         Naïve en sa gaieté, rieuse et point méchante ; disant les vers avec élégance et un air de grandeur comme elle les faisait alors. […] Cette lettre est peut-être ce que Mme de Girardin a écrit de plus sérieux comme moraliste ; car, plus tard, dans ses feuilletons sur le monde parisien, elle s’en tiendra volontiers aux surfaces et à l’épiderme social ; elle se jouera, elle se plaira à ne voir et à ne décrire la nature humaine que depuis le Boulevard jusqu’au Bois.

740. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Si nous trouvions à redire à ce langage, ce serait plutôt à l’ironie du ton et à cet accent de dédain envers ceux mêmes qu’on défend, accent qui est trop naturel à Rivarol, que nous retrouverons plus tard à Chateaubriand, et qui fait trop beau jeu vraiment à l’amour-propre de celui qui parle. […] Ce n’est que plus tard que l’ouvrage y fut imprimé dans son entier ; il forme le premier volume des Œuvres complètes de Rivarol (1808), mais avec quelques fautes qui en gâtent le sens.

741. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Il tenait du duc d’Orléans, futur régent, du marquis de La Fare, de Chaulieu et des habitués du Temple, du grand prieur de Vendôme chez qui, plus tard, Voltaire jeune le rencontrera au passage : il lui suffisait, en tout état de cause, de rester digne de ce qu’il appelait la société des honnêtes gens, mais ce mot commençait à devenir bien vague ; et Saint-Simon, plus sévère et qui pressait de plus près les choses, disait de lui : « C’était un cadet de fort bonne maison, avec beaucoup de talents pour la guerre, et beaucoup d’esprit fort orné de lecture, bien disant, éloquent, avec du tour et de la grâce, fort gueux, fort dépensier, extrêmement débauché (je supprime encore quelques autres qualifications) et fort pillard. » Ce qui s’entrevoit très bien dans le peu qu’on sait du rôle du chevalier de Bonneval dans ces guerres d’Italie, c’est qu’il n’était pas seulement né soldat, mais général : il avait des inspirations sur le terrain, des plans de campagne sous la tente, de ces manières de voir qui tirent un homme du pair, et le prince Eugène dans les rangs opposés l’avait remarqué avec estime. […] Il noua des intrigues avec l’Espagne ; puis, craignant d’être pris et enlevé par ordre de l’empereur, et à bout de finances, ne sachant exactement où donner de la tête, il se dirigea vers la frontière de Bosnie, sans dessein bien arrêté : « Quand je quittai Venise, disait-il plus tard en conversation et de ce ton original qui était le sien, la soupe avait mangé la vaisselle ; et, si la nation juive m’eût offert le commandement de cinquante mille hommes, j’aurais été faire le siège de Jérusalem. » C’est à cette frontière de Bosnie qu’il se trouve arrêté pendant quatorze mois dans une ville où l’empereur le réclamait, en danger d’être livré, et qu’il n’échappe finalement à l’extradition qu’en prenant le turban et faisant profession de mahométisme.

742. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

» Les serviteurs les plus dévoués du régime impérial, ceux qui plus tard en ont paru les martyrs, n’étaient pas alors des derniers à céder à la force des choses. […] Il n’y a que quand il a dit : Moi sans la France, que je me suis détaché de lui. » Je rappellerai plus tard des paroles de lui sur Napoléon plus émues et plus semblables aux impressions de sa jeunesse.

743. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

En s’opposant de toutes ses forces à ce qu’on livrât la place de Bordeaux à Cromwell avec qui l’on avait ouvert des négociations, en s’opposant vers la fin à l’incroyable faiblesse du prince de Conti qu’on avait presque décidé à conduire sa belle-sœur, la princesse de Condé, en Espagne, Cosnac rendit un service et à son prince et au roi, et ici sa vue s’élève un peu ; on entrevoit quelque chose de cette moralité politique qui va mettre en première ligne la patrie ; c’est par ce côté que nous le trouverons digne plus tard de comprendre et de servir Louis XIV. […] Très jeune à la Cour, très en posture de tout dire, on l’avait accepté sur ce pied-là, et quand, plus tard, après ses disgrâces passées et son retour, il eut prouvé son habileté et son utilité réelle dans les affaires de son ordre, on ne lui demanda pas de supprimer ses vivacités naturelles et ses craqueries, qui faisaient de lui un prélat qui ne ressemblait à nul autre.

744. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Plus tard, une lettre dont nous faisions l’acquisition, chez M. Laverdet, se trouvait être le double, exactement textuel, d’une de nos copies ; plus tard encore, une lettre de Sophie, relative à la machine infernale de la rue Saint-Nicaise, que voulait bien nous communiquer M. 

745. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

Aussi la distinction objective des causes n’est jamais que relative à l’état de nos connaissances, et nul ne peut affirmer d’une manière absolue que deux ordres de causes ne se réduiront pas plus tard à un seul. […] Quelle que soit d’ailleurs la solution que la science puisse donner plus tard au problème de la vie, n’oublions pas qu’elle ne peut compromettre en rien l’existence du principe immatériel que nous appelons l’âme pensante, car, si la vie se distingue des forces brutes par des caractères différents, l’âme pensante se distingue de la matière par des caractères opposés.

746. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Quinze ans plus tard, on assiste à ce spectacle curieux, d’anciens libertaires, — nous parlerons au sens littéraire, — redevenus les gardiens de la tradition, tandis que le public commence à admettre des innovations désormais caduques. […] Plus tard à ces noms s’ajoutèrent R. 

747. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »

Ce qui restait de cet éclat réfléchi sur la première moitié de l’âge suivant ne jeta plus, après Rocroi, qu’une pâle et funèbre lueur, sous ces voûtes de l’Escurial où s’endormit plus tard une race française, également déchue de son origine et de sa conquête. […] À travers mille hommages recueillis à Grenade, à Cordoue, elle vint plus tard dans le monde agité de Madrid.

748. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Ce mot de « cruche » que certainement le poète aurait rayé plus tard, et le prosaïsme du dernier vers sentent encore leur xvie  siècle. […] C’est ce que Chapelain, quelques années plus tard, dans la préface de sa Pucelle, appellera, d’un nom barbare, mais singulièrement expressif, la réduction à l’universel. […] Précisément ce qu’il a si bien résumé plus tard dans un endroit de sa Politique. […] Nous le saurons plus tard, quand nous en aurons vu le développement et les suites. […] et déjà, comme cinquante à soixante ans plus tard, on eût pu s’écrier avec le philosophe : « Ô cruels ennemis de Jésus-Christ, ne vous lasserez-vous point de troubler la paix de son Église ?

749. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Il n’aurait point sans doute, comme le fit plus tard l’illustre auteur du Génie du Christianisme, porté ses principales couleurs sur le côté magnifique ou touchant du catholicisme, considéré surtout dans ses rapports avec la société ; il n’aurait pas cependant négligé les grandeurs et les beautés aimables de la religion.

750. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — II »

Tous ceux qui faisaient partie de ces deux tiers, « véritables comédiens ambulants qui changèrent de nom et d’habit en même temps que de rôle »,lui paraissent « indignes non-seulement de gouverner, mais encore de vivre. » Il reconnaît pourtant qu’en voyant meilleure compagnie ils se sont amendés sous quelques rapports, et que, pour tout dire, « ils ont fait à peu près comme ces malheureuses femmes, qui, ramassées dans les carrefours et dans les prisons de la capitale, sont envoyées dans les colonies Étrangères, où, quoique leur jeunesse se soit écoulée dans le désordre, elles adoptent une nouvelle vie, redeviennent honnêtes, et, grâce à de nouvelles habitudes, dans une position nouvelle, sont encore des membres tolérables de la société. » Le rapprochement n’a rien de flatteur ni de délicat ; mais l’illustre baronnet n’y regarde pas de si près ; il a même tant d’affection pour ces sortes d’images, que plus tard l’arrangement du premier consul avec ses ministres lui semblera « pareil aux mariages contractés par les colons espagnols ou les boucaniers avec les malheureuses créatures envoyées pour peupler les colonies », et qu’il trouvera les moyens en un endroit de comparer, je ne sais trop pour quelle raison, M. de Talleyrand à une vivandière.

751. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

M. de Lamartine, le seul dont nous ayons à nous occuper, par cela même qu’il range humblement sa poésie aux vérités de la tradition, qu’il voit et juge le monde et la vie suivant qu’on nous a appris dès l’enfance à les juger et à les voir, répond merveilleusement à la pensée de tous ceux qui ont gardé ces premières impressions, ou qui, les ayant rejetées plus tard, s’en souviennent encore avec un regret mêlé d’attendrissement.

752. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre III. Les traducteurs »

Au milieu de toutes ces témérités, Robert Estienne, suivi plus tard par son fils Henri, énonce le principe à qui l’avenir appartient : la souveraineté de l’usage.

753. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre II. La langue française au xvie siècle »

Mais là, comme dans la poésie, le progrès n’est pas sans compensation : littérairement, je préfère le premier style de Calvin, si laborieux, mais si plein et si nerveux, à la facilité pâteuse qu’il a plus tard acquise.

754. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Il fit jouer à l’impromptu une pièce dont plus tard il se donna la peine de développer le dialogue ( ho preso questa fatica di spiegarlo ) et qu’il fit imprimer à Turin en 1629 et à Venise en 1630.

755. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Plus tard, marchant de moins près sur les pas de ces précurseurs étrangers, il ne laisse pas de leur demander ce qu’il dédaigne ou néglige d’inventer : les nœuds de l’intrigue et les surprises du dénouement ; par exemple, ces filles enlevées dans leur jeunesse qui retrouvent leurs parents à la fin du cinquième acte de L’École des femmes, de L’Avare, des Fourberies de Scapin, viennent plus directement de la comédie italienne que de la comédie antique : celle-ci les avait léguées à celle-là, qui avait singulièrement grossi l’héritage.

756. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

Charles Maurras devaient, quinze ans plus tard, entraîner dans le régionalisme toute une jeunesse inquiète, et qui, lasse du renanisme sceptique, cherchait un appui, se cherchait elle-même ses origines, ses racines, les moyens de se développer et de grandir.

757. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 23, que la voïe de discussion n’est pas aussi bonne pour connoître le mérite des poëmes et des tableaux, que celle du sentiment » pp. 341-353

De même tous les hommes qui jugent par sentiment, se trouvent d’accord un peu plûtôt ou un peu plus tard sur l’effet et sur le mérite d’un ouvrage.

758. (1912) L’art de lire « Chapitre X. Relire »

A propos d’un Werther en musique, il y a quelques années, averti par les observations de plusieurs critiques éminents de l’insignifiance et de la puérilité du Werther de Goethe, je relus Werther, que je n’avais pas lu depuis à peu près un demi-siècle, ayant accoutumé de relire plutôt Faust et le Divan, Je fus certainement moins ému qu’à seize ans ; je ne pleurai point ; mais je fus frappé de la solidité de l’ouvrage, de l’admirable disposition des parties, de la progression lente et forte, de tout ce qu’il y a enfin de savant dans cet ouvrage d’un étudiant et qui ne se retrouve plus du tout, beaucoup plus tard, dans les Affinités électives.

759. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

Plus tard, dans ce bel âge de poésie que commencera Pindare, nous retrouverons encore l’accent lyrique se mêlant à la philosophie chez un peuple amoureux des arts.

760. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Disciple du philosophe de Francfort, dont il devait se séparer plus tard complètement, en le combattant même avec une singulière vivacité, Nietzsche est encore ici tout imbu des doctrines exposées par l’auteur du Monde comme Volonté et Représentation. […] « L’impression, écrit-il, est d’abord chez moi sans objet précis et clair ; cet objet ne se dessine que plus tard. […] Ces malheureuses circonstances excusent aussi la violence haineuse des deux brochures que, dix ans plus tard, Nietzsche publiait sous ces titres : Le cas Wagner 11 et Nietzsche contre Wagner. […] On admire en lui ce que de jeunes Français admirent en Victor Hugo, la largesse royale ; plus tard, on admire l’un et l’autre pour des raisons opposées : comme maîtres et modèles d’économie, comme des hôtes intelligents. […] Gœthe disait que tel artiste venu dix ans plus tôt serait autre que s’il était venu dix ans plus tard.

761. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

« Sa Sainteté ne cherche plus, dit un témoin, et tous ceux qui l’entourent ont la même opinion, il doit savoir la vérité. » Trois semaines plus tard, César était de retour à Rome. […] Trois ans plus tard, à la nouvelle que son fils va venir, le pape ne donne plus d’audiences, dit un clerc des cérémonies, il est fiévreux, agité ; il pleure, il rit en même temps. […] Plus tard, il se montra sensible à la chaste beauté d’Octavie. […] Il reparut plus tard, sous un titre qui convient mieux à la splendeur charmante du livre, il s’appela la Sœur du Soleil. […] — Lorsque plus tard, je pus lire le texte, je revins à cette prédiction de Tirésias et je fus assez heureux pour éclaircir tout seul la pensée mal traduite.

762. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Elles servent plus tard singulièrement à clarifier l’histoire littéraire. […] D’abord la Genèse d’un Poème déclarée plus tard par lui-même une fantaisie, puis une Conférence sur la poésie et quelques poètes anglo-américains. […] Qu’on en sourie plus tard, lorsqu’on aura oublié leurs droits à se plaindre, c’est possible ; le mot pourra rester un des meilleurs pour les définir (sauf M.  […] Hugo écrit certains chapitres des Misérables, qui ne paraîtront que plus tard, mais ses poésies et ses discours indiquent son mouvement. […] On verra plus tard ce que produira sa postérité.

763. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

C’est ce qui fait que les principes de l’expérimentation, ainsi que nous le verrons plus tard, sont incomparablement plus difficiles à appliquer à la médecine et aux phénomènes des corps vivants qu’à la physique et aux phénomènes des corps bruts. […] Ce principe est le déterminisme des phénomènes, qui est absolu aussi bien dans les phénomènes des corps vivants que dans ceux des corps bruts ainsi que nous le dirons plus tard (p. 108). […] Je n’insiste pas davantage ici sur ce principe de la méthode expérimentale, parce que plus tard j’aurai l’occasion d’y revenir en donnant des exemples particuliers qui développeront ma pensée. […] Ce serait, on le comprend, rassembler tout ce qui doit être développé plus tard dans cet ouvrage. […] Mais elles seront plus tard remplacées par d’autres qui représenteront un état plus avancé de la question, et ainsi de suite.

764. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

De 1788 à 1791, puis plus tard en 1818, il en parut successivement des extraits plus ou moins volumineux, tronqués et compilés. La marquise de Créquy, à propos d’une de ces premières compilations, écrivait à Sénac de Meilhan97 (7 février 1787) : « Les Mémoires de Saint-Simon sont entre les mains du censeur ; de six volumes on en fera à peine trois, et c’est encore assez. » Et, un peu plus tard (25 septembre 1788) : « Je vous annonce que les Mémoires de Saint-Simon paraissent, mais très mutilés si j’en juge par ce que j’ai vu en trois gros tapons verts, et il y en avait six. […] Ce succès toutefois, coupé par la Révolution de 1830, se passa dans le monde proprement dit, encore plus que dans le public ; celui-ci n’y arriva qu’un peu plus tard et graduellement.

765. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

II Plus tard, l’enfant ou l’homme, voulant donner plus de solidité et d’immortalité à l’image façonnée en argile par ses doigts, a pris un bloc de marbre ou a coulé un torrent de bronze liquide pour perpétuer sa pensée palpable, et l’ébauche est devenue un art divin, le plus monumental de tous les arts après l’architecture. […] Ce ne fut que dix ans plus tard que j’approchai enfin de ce grand artiste. […] « C’est à la forme humaine que semble empruntée cette symétrie, qui n’est pas la symétrie froide de notre architecture classique moderne ; c’est à la forme humaine sans doute, bien plutôt qu’à la nature inanimée, que les architectes grecs ont dû la pensée de ces courbes dont j’aurai plus tard à parler, et qui corrigeaient par je ne sais quoi d’organique la sécheresse de la géométrie.

766. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

On éprouve un certain déplaisir à voir un lionceau, devenu plus tard un lion, jeter gratuitement le sarcasme et le rire malséants sur les malheurs et les vieillesses des princes qui protégèrent son enfance. […] Il le dit à son fils plus tard, et lui fait promettre de sauver un jour ses sauveurs, s’il vient à les découvrir jamais. […] Plus tard l’indulgence et la bonté m’ont sauvé, comme la sévérité m’avait perdu.

767. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Il eut à appliquer l’édit de Nantes, auquel il applaudit sans l’avoir conseillé, et que plus tard peut-être il sentit être une faute. […] En méditant ses sermons, il avait amassé toute la doctrine, dont il composa plus tard ses nombreux traités. […] Lié avec Vaugelas, Balzac, D’Ablancourt, plus tard avec Boileau et La Fontaine, il faisait autorité en matière de langage et de goût.

768. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Un autre hobereau qui vécut quelque cinquante ans plus tard, trouvait ainsi que le cadet breton,                   … tout travail impossible ; Un gagne-pain quelconque, un métier de valet, Soulevait sur sa lèvre un rire inextinguible. […] La prose et les vers s’emplirent de sentiments humanitaires, le mot philanthropie, qui s’insinuait timidement dans la langue avant la révolution, vola de lèvres en lèvres ; plus tard Auguste Comte, le pédantesque et étroit philosophe bourgeois, le jugeant défraîchi, lui donna une doublure : altruisme. […] Volney avait fait retentir ses Ruines « des lugubres cris des chacals », l’auteur d’Atala lâche dans ses solitudes toute une ménagerie de monstres glapissants, hurlants, de serpents à sonnettes, de caribous, de carcajous, de petits tigres et « d’ours enivrés de raisins » ; il plonge dans les eaux du Meschacébé des « bisons à la barbe antique et majestueuse » ; il couche « sous les tamarins des crocodiles à l’odeur d’ambre », qui rugissent au coucher du soleil… (Une remarque en passant : ces crocodiles à l’odeur ambrée, — musquée serait plus exact, — ne semblent-ils pas présager cette littérature du nez que Senancour, et plus tard Baudelairea et Zola, devaient porter à une si haute perfection ?)

769. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

XV Voyons maintenant comment, quelques siècles plus tard, un autre poète, d’une époque plus raffinée, a converti en drame ce touchant et gracieux épisode. […] Mais si c’est par une crainte réelle que cette belle fille imprime aujourd’hui à ses sourcils une contraction si délicieuse, ne se ressouviendra-t-elle pas de la leçon, et ne la mettra-t-elle pas plus tard en pratique, lorsque, sans aucun motif de crainte, elle feindra cependant l’effroi pour déployer dans son regard toutes les ressources de la séduction. […] Le héros jure à Sacountala que si elle veut consentir à être son épouse, il la fera monter plus tard sur le trône avec lui, et que son fils sera roi.

770. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Quelques instants plus tard, à travers les sapins et les pins rouges, nous gagnons le pont d’Espagne. […] On lui fit une gloire plus tard de son infâme conduite et elle le sauva peut-être de l’échafaud ! […] Vivie, ce fut à cette occasion que Tallien vit Térésa Cabarrus, si connue plus tard sous les noms de Mme Tallien et de princesse de Chimay. […] Il gagna cette heureuse solitude, ce port sûr, cette forteresse inexpugnable contre les persécutions, qu’il devait chanter plus tard. […] Buet, comme Condé et Turenne après eux en ont reçu de l’Espagne, comme les Vendéens en ont accepté plus tard encore de la même Angleterre.

771. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Aussi est-ce à peine, si sous le règne de Henri IV, et plus tard, sous la Régence — puisque « le vieux pédagogue » ne mourut qu’en 1628, — quelques irréguliers se cabrèrent, dont Mathurin Regnier, par exemple, ou encore Théophile de Viau. […] Et tout ce qu’a fait ici Chapelain — et c’est déjà beaucoup, — ça été, pour flatter Richelieu, de promulguer solennellement une règle qui se trouvait, d’ailleurs, être également conforme aux besoins du temps, aux exigences de l’esprit national, et, nous le verrons plus tard, à l’essence peut-être de la tragédie même. […] Et s’il était enfin besoin d’un coup d’éclat pour convertir jusqu’aux indifférents, il semble que Zaïre, en 1732, le dût être, — Zaïre, et deux ans plus tard, en 1734, la publication tapageuse des Lettres philosophiques. […] Je me demandais seulement, en le relisant, s’il est beaucoup plus vieux, s’il a pris plus de rides que l’Allemagne que Henri Heine, vingt-cinq ou trente ans plus tard, écrivait pour le réfuter ou pour le « redresser » ; et se poser la question, c’est avoir fait la réponse. […] Enfin, plus tard encore, quand il se fut rangé du côté de l’Empire, il a eu des complaisances qu’on ne saurait sans doute avoir le rigorisme de lui reprocher, mais qu’il faut bien qu’on dise qu’il a eues.

772. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Et quelques années plus tard, dans un autre camp, après la publication des six derniers livres, c’est le même proche que reprenait, que précisait, et qu’aggravait Volney, en 1795, quand il regrettait « que l’auteur d’Émile, après avoir tant parlé de la nature, n’eût pas imité sa sagesse qui, en montrant au dehors toutes les formes qui flattent les sens, a caché dans nos entrailles, et couvert de voiles épais tout ce qui menaçait de choquer notre délicatesse » [Cf.  […] Et il faut noter, à ce propos, qu’environ trente ans plus tard, Henri Heine, dans le livre où il refera celui de Mme de Staël, ne donnera pas du romantisme une idée si différente ! […] Volney, Leçons d’histoire, 1795 ; — Recherches sur l’histoire ancienne, 1814] dans une voie nouvelle ; donnent à l’histoire littéraire une précision, comme Daunou ; — et une portée, comme Fauriel ; — qui d’une curiosité pure en font ce que l’on appellera plus tard « la science des produits de l’esprit humain » [Cf., dans les Portraits contemporains, les articles de Sainte-Beuve sur Fauriel et Daunou, t.  […] — Mais qu’il semble bien plutôt que ce soient des raisons de l’ordre « philosophique » ; — dont il n’a cherché que plus tard la justification dans l’exégèse ; — et bien plus tard encore dans l’histoire naturelle. — L’Avenir de la science, 1849 ; — et que Renan serait tout entier dans ce livre. — si la popularité n’avait plus tard dégagé de lui, — le dilettante et le « baladin », — que personne pendant longtemps n’y a pu soupçonner. […] Foucher de Careil, Hegel et Schopenhauer, 1862, Paris, et Challemel-Lacour, dans la Revue des Deux Mondes, mars 1870], — dont les doctrines, mieux connues, renouvelleront plus tard, aux environs de 1875, — la conception philosophique de l’amour, — et par suite l’idée même qu’on se fait de la vie.

773. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

qu’elle serait jolie, plus tard, à quinze ans, quand, ressemblant à sa mère, elle porterait, comme elle, dans l’été, de grands chapeaux de paille ! […] la sensualité brute ; on peut dire qu’il est tout de suite aussi voluptueux, aussi esclave de son désir, aussi rongé de besoins de luxe que le sera plus tard Emma. […] Elle voudrait plus tard ne point céder trop vite à Léon ; mais comment faire ? […] Il y entendit parler des ministres en un style qui n’était point gêné par les règles d’Aristote ; le sien, plus tard, s’en ressentit. […] « Je ramai sous le Maure », a-t-il dit plus tard, un peu par figure de rhétorique.

/ 1897