Un convive — tout frais débarqué de son Paris — saisit au passage le mot de « jardin des plantes ». […] * * * Je suivais dernièrement le convoi d’un compositeur sexagénaire, mort en alignant des caractères d’imprimerie, sur le dernier feuilleton des Drames de Paris. […] * * * Tout le monde connaît — pour l’avoir vu sur les quais — le Tableau de Paris par Mercier, un bien bon auteur !
Les Grandes Dames de Paris, que j’ai une fois signalées en passant, sont une œuvre balzacienne de conception. […] Les Grandes Dames de Paris sont une œuvre d’un ensemble trop vaste pour les strictes proportions d’un chapitre. […] Et c’est cette ironie, toujours prête et qui passe jusqu’entre les baisers qu’on se donne dans l’œuvre de Houssaye, et on s’y en donne beaucoup, puisque c’est l’histoire des amours, faux ou vrais, du Paris du xixe siècle ; c’est cette ironie, qui se tortille à travers toutes ces roses et ces camélias comme le serpent de la sagesse et de la science de la vie, qui fait de l’auteur des Grandes Dames, en fin de compte, un moraliste.
Les Mystères de Londres furent comme un écho des fameux Mystères de Paris. […] Pour nous donc, le succès d’Eugène Sue dans ses Mystères de Paris, qui produisirent Les Mystères de Londres, paraît être la circonstance qui précipita l’esprit de M. […] L’auteur des Mystères de Londres, des Amours de Paris, du Fils du Diable, du Bossu, des Fanfarons du Roi et de tant d’autres ouvrages, est, dans l’ordre du roman, ce que les mélodramaturges sont dans l’ordre du drame, et ils ont beau tresser et tordre, dans les implications et les complications de leur œuvre, les événements, les incidents, les péripéties, les surprises ; les mélodramaturges du roman, comme ceux du drame, n’en sont pas moins obligés, dans une mesure quelconque, à la passion, sous peine de n’être plus que des joueurs d’échecs ou de casse-têtes chinois littéraires.
Droysen, traduit en français sous le titre de Précis de la science de l’histoire (Paris, 1888, in-8), est lourd, pédantesque et confus au-delà de ce que l’on peut imaginer12. […] Fustel de Coulanges a laissé, à cet égard, dans l’Université de Paris, une tradition : « Il s’efforçait, a-t-on dit14, de réduire à des formules très précises les règles de la méthode… ; il n’y avait rien de plus urgent à ses yeux que d’apprendre aux travailleurs à atteindre la vérité. » Parmi ces hommes, les uns, comme M. […] Paris, août 1897. […] Delisle [comme administrateur de la Bibliothèque nationale de Paris] avaient apporté la même ardeur et la même diligence à inventorier les richesses confiées à leurs soins. » Il importe d’indiquer, en peu de mots, les causes et de préciser les conséquences d’une situation que l’on déplore depuis qu’il y a des érudits, et qui s’améliore, mais lentement. […] Voici un livre : suffit-il, pour connaître la « provenance » des renseignements qui s’y trouvent, c’est-à-dire pour être en mesure d’en apprécier la valeur, de savoir qu’il a été composé en 1890, à Paris, par un tel ?
Qu’est-ce donc que ce Paris, ce public, ce goût qui façonne notre art contemporain ? […] A vrai dire, il a vécu à Paris comme un plongeur sous sa cloche, fermant les fentes par où l’air du dehors eût pu entrer. […] Seulement notre Grec est de Paris et a toute la culture moderne. […] Il n’y a que trois cours d’économie politique à Paris, et je ne sais pas s’il y en a d’autres en France. […] Je connais à quelques lieues de Paris une commune où, au mois de juillet dernier, l’élection s’est faite à quatre degrés.
Il se promène dans Paris tous les jours impunément. […] à Paris ? […] Son Cléveland, pareillement, dès 1732, s’était imprimé ou commencé d’imprimer à Paris. Lui-même enfin, de temps en temps, obtenait la permission de reparaître à Paris pour quelques jours. […] Paris aussi le retenait : ses habitudes autant que ses dettes, et ses relations peut-être plus encore que sa misère.
Paris, un instant ému, par la promenade du drapeau rouge et les charges policières du Père-Lachaise, qui revivifiaient les souvenirs de la Semaine sanglante, se remit à ne s’occuper que de celui qui fut « le plus illustre représentant de la conscience humaine ». […] Vacquerie en déclarant que dans l’exil, Hugo avait toujours marché derrière le drapeau rouge toutes les fois qu’on portait en terre une des victimes du coup d’État, et la presse radicale en réclamant le droit à la rue pour l’étendard de la Commune et en rappelant qu’en 1871 le proscrit de l’Empire avait ouvert sa maison de Bruxelles aux vaincus de Paris, tous semblaient à l’envie convier les révolutionnaires à s’assembler autour du cercueil de Victor Hugo, comme centre de ralliement des partis républicains. […] Il publia pour répondre aux engouements du public et pour satisfaire ses goûts, des études sur le théâtre Espagnol, une édition du Romancero, une brochure sur le Guano, sa valeur comme engrais, un guide perpétuel de Paris : Tout Paris pour 12 sous, un mémoire sur la période de Disette, qui menace la France, une Histoire de France illustrée ; il composa un vaudeville en collaboration avec Romieu ; il étudia L’Afrique au point de vue agricole, créa le Journal du Soir, inventa les publications illustrées, par livraison, etc. […] La révolution de 1789 transplanta le centre de la vie sociale de Versailles à Paris, de la cour et des salons, dans les rues, les cafés et les assemblées populaires. […] « Ajoutons que celui des testaments de Victor Hugo qui contient la clause d’un don de cinquante mille francs aux pauvres de Paris est tout entier écrit de sa main, qu’il est terminé et daté, mais non signé. » Donner 50 000 francs aux pauvres, même après sa mort, dépassait ce que pouvait l’âme généreuse et charitable de Victor Hugo.
Le jeune Mézeray fit de brillantes études à l’université de Caen, et de là il vint à Paris où, sous les auspices de son compatriote Des Yveteaux, il comptait débuter dans la poésie. […] Il revint à Paris, résolu d’y embrasser la profession toute libre d’auteur et de bel esprit. […] Le cardinal de Richelieu, « appliqué à découvrir, nous dit d’Olivet, tout ce qu’il y avait de mérites cachés dans les galetas de Paris », apprit en même temps le nom, les projets, la maladie du jeune historien, et sur-le-champ lui envoya cinq cents écus d’or (d’autres disent deux cents) dans une bourse ornée de ses armes (1640). […] Aussitôt le mariage célébré en Normandie entre Blanche et le fils de Philippe Auguste, Louis emmène sa chère moitié à Paris : Les deux époux étaient à peu près pareils en âge, de treize à quatorze ans, tous deux d’un esprit enclin à la piété, éloigné du vice, pur, ouvert et sans fiel, et en tout tellement semblables l’un à l’autre, que de ce parfait rapport et de cette mutuelle correspondance naquit entre eux deux un amour saint, qui fut désormais l’âme de l’un et de l’autre.
À cette époque, l’approvisionnement de Paris, comme celui des grandes villes, n’était pas abandonné à l’industrie commerciale, mais il se faisait moyennant des magasins préexistants et toujours entretenus avec le plus grand soin. […] Sans qu’il soit besoin de plus de détails, il suffit de savoir que le ministre de la Police générale, le duc de Rovigo, transmit de Paris, pendant la campagne de Russie et vers le moment de la bataille de la Moskova, une note dressée par l’habile préfet de police de Paris100, exposant tout un nouveau système relatif aux subsistances des grandes villes, et contenant des aperçus sur ce qu’il conviendrait de faire en France pour arriver à une bonne administration des grains. […] La note du préfet de police de Paris y est l’objet d’une discussion claire, suivie, détaillée, même élégante, le genre admis : Il y a, disait M. […] Il n’en était plus à ce moment où, son ami le noble général Drouot quittant l’armée de la Loire et prenant congé de lui pour venir se constituer prisonnier à Paris, il lui offrait de l’accompagner et de le défendre devant le conseil de guerre : ce que Drouot refusait délicatement, mais dont il garda toujours le souvenir.
Il y a loin du Panégyrique de saint Gorgon, qu’il prêchait à Metz dans les années de son séjour, au Panégyrique de saint Paul qui signala les premières années de sa prédication à Paris, et qui est déjà du plus grand de nos orateurs sacrés (1661). […] Lorsqu’il eut quitté Metz pour s’établir à Paris, Bossuet en marqua aussitôt l’effet dans son éloquence, et, à le lire dans ses productions d’alors, on éprouve comme le passage d’un climat à un autre. […] Appelé souvent à prêcher devant la Cour à dater de 1662, ayant à parler dans les églises ou dans les grandes communautés de Paris, Bossuet y acquit en un instant la langue de l’usage, tout en gardant et développant la sienne ; il dépouilla entièrement la province : celle-ci, dans un exercice et une discipline de six années, l’avait aguerri ; la Cour ne le polit qu’autant qu’il fallut. […] Dans les premières années de son séjour à Paris, il préluda dans le genre de l’oraison funèbre.
Et par exemple il représentait son héros comme laissant entrer par compassion des vivres dans Paris assiégé, tandis que c’était tout le contraire, et que Henri IV se plaignait de ses serviteurs (tels que Givry, et particulièrement M. d’O), qui en divers temps y avaient laissé entrer des vivres par connivence. […] Cela se fera petit à petit : Paris ne fut pas fait en un jour. […] Et s’il parle en des termes si hauts au Clergé, il saura bientôt parler non moins ferme à Messieurs de son parlement de Paris venant lui faire, Achille de Harlay en tête, des remontrances sur le rétablissement des jésuites. […] À une procession du 5 janvier 1595, à laquelle il assista moins d’un an après son entrée dans Paris et aussitôt après l’attentat de Jean Châtel, il se vit une merveilleuse allégresse, et on n’entendait que cris de Vive le roi !
Il ne paraît jamais avoir connu une première discipline bien sévère : il avait été élevé au collège des jésuites à Mâcon, puis à Paris ; son père, qui voulait faire de lui son successeur dans la magistrature, et qui l’obligea d’étudier les lois, le laissait en attendant se livrer aux amusements de son âge, aux muses légères, à la poésie galante et de compliment. […] Cet ouvrage n’eut pas autant de succès au Parnasse qu’il en avait eu à la Cour, et un poète de Paris s’en expliqua de cette manière… Je laisse l’épigramme, assez plate. […] Il lui semblait, comme à Martial, que pour créer des poètes, et de grands poètes, il ne s’agissait que de les encourager par des largesses ; il pense là-dessus comme Clément Marot, comme les poètes valets de chambre (avant que Molière en fût) ; il n’a pas de doctrine plus relevée, et, dans une pièce imitée de Martial même, il le dit très lestement au maréchal de Noailles, l’un de ses patrons d’autrefois : Dans ce beau siècle où Paris est au faite, Grâce à son roi, des biens, des dignités, Où sous son ombre elle élève sa tête Cent pieds de haut sur les autres cités, À concevoir vous trouvez difficile Pourquoi ce roi, plus couvert de lauriers, Plus grand qu’Auguste, a manqué de Virgile Pour consacrer ses triomphes guerriers. […] Sommeil profond, facile à provoquer ; Ni créanciers, ni, prêts à critiquer, Censeurs fâcheux ; — beauté tendre et sincère, Point inégale, et n’aspirant à plaire Qu’à moi tout seul : — Bellocq, si quelque jour Un beau miracle en ma faveur opère De ce souhait l’agréable chimère, Je t’abandonne et Paris et la Cour.
Né en 1778 dans la Haute-Marne, venu à Paris sous le Directoire, il était de cette jeunesse qui n’avait déjà plus les flammes premières, et qui, tout en faisant ses gaietés, attendait le mot d’ordre qui ne manqua pas. […] Il parle du grand cri qui s’éleva dans Paris à cette occasion : nous qui, en qualité de critique, avons l’oreille aux écoutes, nous n’avons nulle part recueilli l’écho de ce grand cri. […] Dans la première de ses Lettres sur Paris 243, M. […] Ses Lettres sur Paris eurent un grand, un rapide succès ; ce fut son dernier feu de talent et de jeunesse ; depuis ce temps, M.
Le Tiers Livre : Paris, 1546. Le Quart Livre : éd. incomplète, Lyon, 1548 ; éd. authentique, Paris, 1552. 5e livre : l’Isle sonnante, 10 chapitres, 1562 ; éd. complète, 1564 (sur l’authenticité du 5° livre, cf. […] Stryienski, Paris, 1886. […] Il publia à Paris en 1533 son Cymbalum mundi, qui faillit faire brûler l’imprimeur Morin ; il le réimprima audacieusement à Lyon à la fin de la même année.
Gréard (né en 1828), vice-recteur de l’académie de Paris. Mémoire sur l’enseignement secondaire des filles, présenté au Conseil académique de Paris (1882). […] Fustel de Coulanges (1830-1889), professeur à la Faculté des Lettres de Paris : la Cité antique, in-18, 1861, Hachette ; Recherches sur quelques problèmes d’histoire, in-8, 1885 ; Nouvelles recherches sur quelques problèmes d’histoire, in-8 ; Histoire des institutions politiques de l’ancienne France, Hachette, 5 vol. in-8 ; le t. 1 est de 1875 ; a été refaite ensuite en 3 volumes, 1888 et suiv.), etc. […] Renan, Paris, 1894, 4° éd.
On expulse les princes, mais tout Paris chante la chanson de Mac-Nab qui raille la mesure. […] En 1892, le procès de Ravachol, à Paris, montre, par les discussions de presse, que la majorité des intellectuels est sinon acquise, du moins sympathique à la doctrine anarchiste et l’effet s’en produit par l’ouverture en 1893, du Théâtre d’art social où les militants du parti se donnent rendez-vous pêle-mêle avec les écrivains nouveaux. […] Ils connaissaient pourtant les visées ambitieuses et cette violence d’appétits de Rastignac qui lui fait dire, contemplant Paris du haut d’une éminence, le poing tendu dans une sorte d’héroïque défi : « Et maintenant, à nous deux ! […] Je parle de ce genre de brasseries aujourd’hui à peu près disparues, véritables lieux de perdition, qu’on vit s’établir et pulluler, dans Paris, au lendemain de 1870, soi-disant à l’imitation des brasseries alsaciennes, mais desservies par d’étranges « Kellnerinnen » et où certains voyaient la main de l’Allemagne, préoccupée de noirs dessins et d’assurer sa domination future, en préparant la corruption et l’énervement de la jeunesse française.
Né à Paris le 18 mars 1842, d’une famille d’ancienne bourgeoisie mais sans fortune, il avait dû pourvoir de bonne heure à sa propre subsistance. […] Rentré à Paris, pourvu de ses diplômes nécessaires, il sollicite un emploi dans l’Université. […] Le lendemain je partis pour Paris sans que Mallarmé m’eût interrogé quant à Igitur d’Elbénone. […] On le retrouve isolé à Paris en 1873.
On a eu l’idée, dans un moment où il venait des idées de bien des sortes et qui toutes n’étaient pas aussi louables, d’établir dans les divers quartiers de Paris des lectures du soir publiques, à l’usage des classes laborieuses, de ceux qui, occupés tout le jour, n’ont qu’une heure ou deux dont ils puissent disposer après leur travail. […] On dirait à ce peuple de Paris, par exemple : « Il y a eu autrefois un peuple à qui on vous a souvent comparé, mais à qui vous ne ressemblez encore qu’à demi. […] Pour nous borner et en revenir au fait présent, les lectures publiques existent à Paris, elles ont commencé dans des circonstances, ce semble, défavorables ; elles en ont triomphé. […] Il y a un symptôme général à constater, et dont on serait coupable de ne pas tenir compte : l’esprit de la classe ouvrière à Paris s’améliore.
Il vint étudier à Paris, au collège de Navarre, et s’y lia avec les fils du duc de La Rochefoucauld (l’auteur des Maximes), gens d’esprit eux-mêmes. […] Il avait espéré être nommé résident ou chargé d’affaires de Pologne à Paris ; M. de Béthune l’appuyait auprès du roi et de la reine ; mais celle-ci protégeait un M. Letrens qui faisait les affaires de Pologne à Paris sans le titre et sans les qualités requises. […] Une autre fois, c’est le grand prieur qui reprend publiquement une maîtresse qu’il avait quittée la veille au su et vu de tout Paris, et qui s’affiche avec ridicule ; mais cela est de tous les temps.
— Mme de Genlis (Mlle Félicité Du Crest de Saint-Aubin), née le 25 janvier 1746, d’une famille noble de Bourgogne, passa ses premières années un peu à Paris, le plus souvent en province. […] À celle-ci, une enfant de dix ans, elle voudra un jour apprendre la harpe ; mais la harpe est trop lourde, et, au bout de six mois, la maîtresse s’aperçoit que l’enfant devient bossue ; ce que voyant, elle lui redresse la taille moyennant un corps baleiné et une plaque de plomb qu’on fait venir de Paris. […] Venue à Paris pour s’y fixer, vers l’âge de douze ou treize ans (1758), à la suite d’un revers de fortune, elle y débuta sur le pied d’un petit prodige et d’une rare virtuose : musette, clavecin, viole, mandoline, guitare, elle jouait de tout à merveille, mais la harpe était de préférence son instrument. […] Dans sa correspondance d’alors il parle de Mme de Genlis comme de « la femme de Paris qui a peut-être le plus d’esprit ».
Olivier Patru, né en 1604, était un enfant de Paris, un des enfants les mieux doués de cette bourgeoisie la plus aimable de l’univers : avec les qualités il en eut aussi plus d’un défaut, et tout d’abord le trop de mollesse. […] Un jour qu’il pleuvait fort, Patru se mit à couvert tout à cheval sous l’auvent de la boutique (on allait alors à cheval dans Paris comme on est allé depuis en cabriolet, comme on va maintenant en petit coupé) : mais, pour être plus commodément, Patru descendit de cheval et entra dans l’allée de la maison. […] Cette reine savante, qui ne parut pas comprendre que le plus bel et le plus haut usage qu’on peut faire de l’esprit, c’est de bien gouverner les hommes, quand la naissance vous a mis en condition et en demeure de le faire, après avoir abdiqué le pouvoir, s’en vint amuser sa curiosité à Paris, où elle fit une entrée triomphante (8 septembre 1656). […] Le poète Gombauld y vint sans savoir de quoi il s’agissait ; mais, dès qu’il eut appris qu’on attendait la princesse, il sortit ; car il avait contre elle une rancune de poète, de ce qu’ayant fait des vers où il louait le grand Gustave-Adolphe, père de Christine, elle ne lui avait pas écrit pour le complimenter : Le bonhomme que tu connais, écrit Patru, se fâche de cela tout de bon, quoiqu’il soit vrai qu’elle ait demandé de ses nouvelles plusieurs fois à ses deux voyages de Paris.
Affre, mort si glorieusement archevêque de Paris ; M. […] Arrivé à Paris à la fin de 1818, l’abbé Gerbet entra au séminaire de Saint-Sulpice ; mais sa santé, déjà délicate, ne lui permettant pas d’y faire un long séjour, il s’établit comme pensionnaire dans la maison des Missions étrangères, où il suivait la règle des séminaristes. […] Peu après, il fut nommé professeur suppléant d’Écriture sainte à la faculté de théologie de Paris, et alla demeurer en Sorbonne ; mais il n’eut point de cours à faire, et il aida bientôt comme second M. de Salinis, nommé alors aumônier du collège de Henri IV. […] Il se mourait à Paris d’une maladie de poitrine, à l’âge de vingt-quatre ans, et semblait arrivé au dernier période, lorsque sa jeune femme, à la veille d’être veuve, se décida à embrasser la communion de son époux ; et dans cette chambre, près de ce lit tout à l’heure funéraire, on célébra une nuit — à minuit, heure de la naissance du Christ — la première communion de l’une en même temps que la dernière communion de l’autre (29 juin 1836).
— Le succès de la quinzaine à Paris a été véritablement l’Antigone de Sophocle, mise en vers par MM. […] Telle est à peu près la clôture de la saison, car Paris s’en va aux champs : les provinciaux abondent pour l’Exposition, mais les naturels prennent la poste 38.
MALEBRANCHE, [Nicolas] Prêtre de l’Oratoire, de l’Académie des Sciences, né à Paris en 1638, mort dans la même ville en 1715. […] Il ne venoit presque point d’Etrangers savans à Paris, qui ne lui rendissent leurs hommages.
Théâtre, tome I, Paris, Imprimerie nationale, Librairie Ollendorff, 1912, p. 523-527. […] Le principe de la liberté littéraire, déjà compris par le monde qui lit et qui médite, n’a pas été moins complètement adopté par cette immense foule, avide des pures émotions de l’art, qui inonde chaque soir les théâtres de Paris.
Théâtre, tome II, Paris, Imprimerie nationale, Librairie Ollendorff, 1908, p. 441-444. […] Quand il voit chaque soir ce peuple si intelligent et si avancé qui a fait de Paris la cité centrale du progrès, s’entasser en foule devant un rideau que sa pensée, à lui chétif poète, va soulever le moment d’après, il sent combien il est peu de chose, lui, devant tant d’attente et de curiosité ; il sent que si son talent n’est rien, il faut que sa probité soit tout ; il s’interroge avec sévérité et recueillement sur la portée philosophique de son œuvre ; car il se sait responsable, et il ne veut pas que cette foule puisse lui demander compte un jour de ce qu’il lui aura enseigné.
Si, sur ces entrefaites, son ami l’incomparable M. de Saumaise écrit « en faveur du roi d’Angleterre contre les Anglais qui lui ont coupé la tête », Gui Patin en parle comme ferait un pur et un fidèle : « Pour les Anglais, si vous en exceptez un petit nombre d’honnêtes gens, je leur souhaite autant de mal qu’ils en ont fait à leur roi. » Si son autre ami, et bien plus intime, Gabriel Naudé, écrit en faveur de Mazarin son volume dit Le Mascurat, il prend sur lui de ne point blâmer le livre, mais il fait aussitôt ses réserves en ajoutant : « C’est un parti duquel je ne puis être ni ne serai jamais. » La première Fronde, même après qu’elle est terminée et manquée, a tout son assentiment et son éloge : « Ceux qui décrient le parti de Paris en parlent avec passion et ignorance : c’est un mystère que peu de monde comprend. […] Il aime à vivre en garçon en sa maison de Blancmesnil à trois lieues de Paris : Quand il a besoin de mon conseil, nous dit Gui Patin, il m’envoie un coureur gris qui me porte là en cinq quarts d’heure ; et, après y avoir bien soupé et bien causé fort avant dans la nuit, nous deux seuls (car il n’a ni femme ni enfants ni n’en veut avoir, ni valets même), je dors le reste de la nuit pour en partir le lendemain de grand matin. […] La Fronde finie et épuisée, et quand lui-même à bout de colère a fait comme tout le peuple de Paris et a crié : La paix ! […] Il n’aimait rien tant que la France, Paris, son chez soi, les thèses de la Faculté aux grands jours, et le collège de Cambrai, où il réussissait si bien. […] Les originaux existent tant à Paris à la Bibliothèque impériale qu’à la Bibliothèque de la ville à Lyon.
Villars fit partir de Paris, à l’avance, un grand train conforme à son nouvel état de représentant du plus magnifique des rois : trois carrosses à huit chevaux, quatre chariots attelés de même, cinq ou six charrettes chargées de meubles, six pages, quatre gentilshommes, avec grand nombre de domestiques ; mais comme il avait su allier toute cette pompe avec un esprit d’exacte économie, il ne put s’empêcher de s’en vanter tout haut et de le raconter au roi et à tous : Il demanda à Sa Majesté (ce sont les mémoires qui parlent) ce qu’elle pensait que pouvait coûter la conduite d’un tel équipage de Paris à Vienne. […] Votre Majesté sait que l’on donnait les chevaux de cavaliers à vingt-cinq livres ; j’en fis acheter cent à Verdun, Mouzon, Châlons et autres lieux : ils ne me revenaient, rendus à Paris, qu’à trente et une ou trente-deux livres ; ils n’y furent que quatre jours, et de Paris à Ulm, vingt jours : ainsi, aucun de ces chevaux, avec la nourriture, ne revenait qu’à soixante livres. […] Il revient à Paris au commencement de janvier 1703, pour voir sa femme et un fils qui lui était né.
Bonstetten n’avait pas revu Paris depuis son rapide passage en 1770 ; il y revint dans l’été de 1805. […] La politesse des officiers de cette jeune armée, en opposition avec la grossièreté des représentants du peuple, lui avait paru le modèle de la politesse du nouveau régime. « L’absence des formes de convention semblait mettre dans tout son jour la bienveillance et la bonté de ces jeunes héros. » Il avait recueilli de la bouche des soldats quelques-unes de ces paroles patriotiques et simples qui leur sont familières dans les journées immortelles, et qui lui étaient allées au cœur ; aussi Bonstetten, revenant à Paris, jouissait des changements accomplis, mais ne s’en étonnait pas. […] À Paris, il était surtout occupé, non de la politique, mais de la société ; il faisait part à Mme de Staël de ses observations ; elles sont piquantes, et trouveraient encore leur à-propos aujourd’hui. […] Rien de joli comme un peu d’amitié ; cela vaut les caisses de toilette de Paris. […] Quand la Révolution de Juillet éclata, Bonstetten, âgé de quatre-vingt-deux ans, venait de rentrer en ville ; les nouvelles, d’abord confuses et contradictoires, qui arrivaient de, Paris par toute espèce de sources, ne trouvèrent personne qui fût plus avide de les accueillir plus empressé à les colporter, plus ému quand elles commencèrent à devenir décisives, plus triomphant quand la conclusion en fut proclamée, — personne qui fût tout cela plus que Bonstetten, à moins toutefois que ce ne fût Sismondi.
On trouverait bien des particularités aussi, bien des traits utiles ou pittoresques pour un tableau du Système de Law, et de ses effets dans Paris, sur une nation si neuve aux idées de crédit et si prompte à passer de l’engouement à la panique. […] À propos de l’Inès de ce dernier, qu’il va voir comme tout Paris et dont il est assez touché à la représentation, sans y pleurer toutefois (ce dont il a bien soin de nous avertir), il se plaît à en attribuer tout le succès aux acteurs, à la Duclos, à Dufresne, à Mlle Le Couvreur, à Baron reparaissant avec éclat après des années de retraite, et il dit hardiment de l’auteur, à qui il ne peut tout refuser : « Son style déshonore son esprit, et je suis fâché de voir le même homme penser quelquefois si bien et écrire presque toujours si mal. » Marais pousse si loin la haine du néologisme, du purisme, de la préciosité remise en honneur dans le salon de Mme de Lambert, que cela le mène à l’intolérance et à une sorte de fanatisme : le goût, comme la foi, comporte de ces excès et de ces violences, qui iraient même volontiers au-delà du simple propos. […] M. de Nocé, un des roués du Régent, ayant été exilé à la suite d’une querelle avec le cardinal Dubois (avril 1722), on comprit dans la disgrâce sa sœur, la marquise du Tort ; elle eut sa lettre de cachet ; Marais s’en réjouit : « On a aussi exilé Mme du Tort, sa sœur, qui est un bel esprit du temps, fort amie de Fontenelle, grande approbatrice du nouveau langage et des sentiments métaphysiques dans le discours ; et il n’y a pas grand mal que ce bel esprit soit hors Paris, car cela ne fait que gâter le goût. » Ah ! […] L’épigramme courut tout Paris. […] C’est à propos de rétablissement d’une Chambre ecclésiastique dont Massillon est nommé membre, que Marais dit de lui (novembre 1720) : « Ce Père Massillon, à présent évêque, a prêché pendant vingt ans à Paris avec un applaudissement extraordinaire.
Le séjour de Mme Necker à Paris, les retours de Mme de Staël à Coppet, hâtèrent et entretinrent cette initiation. […] Par sa famille, il avait pris les traditions et le ton du xviiie siècle ; avant d’être venu à Paris, il était Parisien. […] Benjamin Constant, le plus illustre nom d’écrivain qui s’y rattache, est un Français de Paris et sans réserve9. […] La thèse qu’il soutient, et qui serait fort à défendre à Paris même (qu’il importe d’étudier les classiques français pas à pas et dans un esprit scientifique), est surtout d’application rigoureuse aux lieux où il écrit. […] Les articles sur M. de La Rochefoucauld, sur le Paradis perdu de M. de Chateaubriand, sur Arthur, etc., etc. ; les principaux ont été recueillis depuis sous le titre d’Essais de Philosophie morale (Paris, 1837, in-8°).
Nisard se préparait au rôle qu’il occupe, en terminant son ouvrage sur les poëtes latins, dont autrefois les premiers portraits avaient paru dans la Revue de Paris. […] Villemain dans la Revue de Paris. […] Nisard, à laquelle n’échappent guère ceux qui ont fait quelque temps le premier Paris 161 dans les Débats. […] Nous dirons, pour ceux qui l’ignorent, que ce qu’on appelle le premier Paris dans les journaux politiques est l’article du commencement non signé, et dans lequel, quand le journal est au pouvoir, l’écrivain anonyme parle tout naturellement au nom de la pensée d’Etat. — Ce ne serait que justice d’ajouter, pourtant, que, parmi ceux qui ont écrit ou qui écrivent le premier Paris aux Débats, une exception est à faire, depuis déjà longtemps, pour un publiciste modeste des plus consommés et des plus sensés dans sa cause : n’est-ce pas nommer M. de Sacy ?
Le jeune Prévost fit ses premières études chez les jésuites de sa ville natale, et plus tard alla doubler sa rhétorique au collège d’Harcourt, à Paris. […] On l’occupa successivement dans les diverses maisons de l’Ordre à Saint-Ouen de Rouen, où il eut une polémique à son avantage avec un jésuite appelé Le Brun ; à l’abbaye du Bec, où, tout en approfondissant la théologie, il fit connaissance d’un grand seigneur retiré de la cour qui lui donna peut-être la pensée de son premier roman ; à Saint-Germer, où il professa les humanités ; à Évreux et aux Blancs-Manteaux de Paris, où il prêcha avec une vogue merveilleuse ; enfin à Saint-Germain-des-Prés, espèce de capitale de l’Ordre, où on l’appliqua en dernier lieu au Gallia Christiana, dont un volume presque entier, dit-on, est de lui. […] J’omets toujours Manon et son Paris du temps du Système, son Paris de vice et de boue, où toutes les ordures sont entassées, quoique d’occasion seulement, remarquez-le bien, quoique jetées là sans dessein de les faire ressortir, et d’un bout à l’autre éclairées d’un même reflet sentimental. […] Ce bon doyen de Killerine, passablement ridicule à la manière d’Abraham Adams, avec ses deux bosses, ses jambes crochues et sa verrue au front, tuteur cordial et embarrassé de ses frères et de sa jolie sœur, me fait l’effet d’une poule qui, par mégarde, a couvé de petits canards ; il est sans cesse occupé d’aller de Dublin à Paris pour ramener l’un ou l’autre qui s’écarte et se lance sur le grand étang du monde.
Cependant tout Paris fut averti que le roi avait resté dans son lit jusqu’à quatre heures, qu’il était revenu en robe de chambre et au pas de Trianon, et qu’il s’était couché en arrivant. Tous les princes, tous les grands officiers arrivèrent ; j’arrivai comme les autres, mais sans beaucoup d’empressement, parce que je voulais voir, avant de partir de Paris, une personne qui me tenait plus au cœur que le roi et toute la Cour, et que par parenthèse je ne vis pas287. […] Mais la meilleure raison encore du peu d’effet que faisait sur l’esprit de la Cour et de Paris la conduite véritablement respectable de Mesdames, c’était l’objet de leur sacrifice. […] La nouvelle de la petite vérole fut se répandre à Paris, et chacun dans ce premier moment ne douta pas que le roi ne succombât à cette maladie. […] On ne voyait point dans Paris de gens inquiets courir, s’empresser, s’arrêter, pour savoir de ses nouvelles.
C’était une orgie de couleur locale ; chaque mot était un renseignement d’histoire : état des partis, état des finances, intérêts des princes, passions des bourgeois, topographie du vieux Paris, astrologie, nécromancie, jurons, bilboquets, sarbacanes, sabliers, pourpoints tailladés, les quatre sous que l’on payait au spectacle des Gelosi, toute l’histoire politique et toute la chronique de la mode pour l’année 1578 sont là. […] Hugo, s’il se rencontrait déjà dans Notre-Dame de Paris : un comique d’imagination, sans esprit, sans finesse et sans idées, robuste, vulgaire, un peu lourd, tout renfermé dans les éléments sensibles du style et du vers, dans l’image et dans la rime, quelque chose de copieux et de coloré dont on ne saurait nier la puissance. […] Et ét. litt., Paris, 1857, 2 vol. in-12), à propos du théâtre du comte J. […] Royer, Histoire du théâtre contemporain, 2 vol. in-8 ; Paris, 1878. […] Delavigne (1793-1843), né au Havre, fit des odes classiques qu’il réunit sous le nom de Alesséniennes (1818-1819). — Édition : 4 vol. in-18, 1870, Paris, Didot.
Par exemple, dans ses Mémoires, il a l’air de dire qu’il ne comptait pas en 1814 sur l’étranger ; qu’il espérait toujours en un mouvement national qui eût dispensé les Alliés d’entrer à Paris et qui eût délivré les Français par leurs propres mains. […] Dans les Mémoires, il se donne comme navré de l’entrée des Alliés à Paris : « Je les vis défiler sur les boulevards, stupéfait et anéanti au-dedans de moi, comme si l’on m’arrachait mon nom de Français, pour y substituer le numéro par lequel je devais désormais être connu dans les mines de la Sibérie… » Ce sont là de ces douleurs ressenties et racontées après coup. […] Mais il n’eut ce ministère qu’à Gand, et il était déjà mis de côté avant qu’on fût rentré dans Paris. […] À Saint-Denis, au moment de rentrer à Paris, Louis XVIII l’aurait questionné sur cette adoption de Fouché, et Chateaubriand aurait répondu : « Sire, la chose est faite, je demande à Votre Majesté la permission de me taire. » — « Non, non, dites ; vous savez comme j’ai résisté depuis Gand. » — « Sire, je ne fais qu’obéir à vos ordres ; pardonnez à ma fidélité : je crois la monarchie finie. » Sur quoi le roi aurait répondu : « Eh bien ! […] On peut même dire que, dans les derniers mois de son ministère, il était déjà à demi dans l’opposition, puisqu’il conspirait contre la loi sur la réduction des rentes, non seulement par son silence, mais en excitant l’archevêque de Paris, à la Chambre des pairs, à se prononcer contre l’adoption.
Le roi et son ministre, alors aux Pyrénées, voulurent voir la pièce qui mettait Paris en émoi. […] Paris s’indigna, et le blâme grandit en peu de temps au point d’embarrasser le roi. […] Elle fut lue dans les principaux salons de Paris. […] La satire allait aussi près du trône que possible, et cette satire était donnée non pas à la cour, mais à la ville ; Le Misanthrope fut représenté à Paris. […] « J’ai cru, je crois et je croirai que Paris est très supérieur à Athènes en fait de tragédies et de comédies.
Et c’est le cas des trois quarts de ces entreprises en faveur des pauvres et en l’honneur des belles dames et des hauts messieurs (Paris, Murcie, etc.). […] D’abord c’était depuis plusieurs années déjà l’un des jeunes poètes du groupe que je connais et que j’aime le mieux à Paris. […] Une trentaine de gamins, dont deux ou trois grands et deux jeunes français, l’un de Paris, l’autre de Quillebœuf. […] Je n’y restai seulement que trois mois, rappelé à Paris par la santé de ma mère qui me donnait de trop légitimes inquiétudes. […] À dix-huit ans il collaborait à L’Écho du Nord et vint à Paris pour y prendre des inscriptions d’étudiant en médecine : il obtint son brevet de médecin deux ans plus tard.
Pendant son séjour à Paris, M. […] À Paris, on se comprend à demi-mot : quelquefois même avant. […] Mais les gredins ne chantaient que des chansons de Paris. […] Enfin je me suis enfui à Marseille, de là à Paris. […] Paris, Paul Ollendorff, 1891.
Philarète Chasles) a déjà relevé dans la Revue de Paris quelques-unes des infidélités de la traduction, infidélités qui tendent à parodier à la moyen âge l’expression de la simplicité et de la passion antiques. […] Eugène Sue ne se relève guère et le succès est très-compromis, ainsi que l’argent des libraires. — L'autre jour un barbier rasait un pair de France ; on parlait du Juif Errant ; le barbier, grand admirateur des Mystères de Paris, et qui l’est bien moins des derniers feuilletons, s’écria : « C'est bien mauvais, je ne reconnais pas mon Sue.
Il a vu Rome en cinq jours, il aura vu Paris en quinze, et il en parlera comme s’il y avait passé toute sa vie. […] Que demain la ville de Paris soit en flammes ou par un accident ou par une hostilité, et mille âmes fortes se décèleront : pour sauver leurs enfants, des pères mourront, des mères marcheront à travers des charbons ardents ; toute l’énergie de la bonté naturelle se dévoilera en cent manières effrayantes.
Paris, janvier 1891. […] Daudet, lui, venait « cultiver » les lettres à Paris ; terrible culture dans un terrain fait de bien durs cailloux. […] Ce n’est qu’à Paris que Daudet a perçu l’intensité de la chaleur, l’éclat aveuglant de la coloration du Midi. […] Demandez les journaux de Paris ! […] Pourtant la chère est exquise à l’hôtel Padovani, une des rares tables de Paris où il y ait encore du vin.
» Et il continue à rêver, à supposer : Par malheur, se dit-il, il n’y a pas de hautes montagnes auprès de Paris : si le ciel eût donné à ce pays un lac et une montagne passables, la littérature française serait bien autrement pittoresque. […] Le premier en date fut Armance ou quelques scènes d’un salon de Paris, publié en 1827. […] Il mourut subitement à Paris, où il était en congé, le 23 mars 1842, âgé de cinquante-neuf ans. […] Beyle, vers ce temps, revenait de Rome, de Civitavecchia, à Paris, et dans le premier moment, craignant le ridicule, il fut tout confus d’un pareil éloge si exorbitant : il ne savait où se cacher.
Il en fut pour son zèle : seulement, au lieu d’en plaisanter et de se moquer de lui-même en le racontant, comme font les gens bien appris, il ajoute, en y revenant avec un certain sérieux et avec persistance : « Mais je sus que cela avait été bien lu au roi, qui, quoique tout enfant, aima à entendre dire qu’il avait opéré ce miracle », De retour à Paris après quatre ou cinq années d’intendance, il siégea au Conseil d’État, et peu à peu s’y fit distinguer par le garde des sceaux Chauvelin et par le cardinal de Fleury. […] Vers 1725, il s’était formé à Paris, chez l’abbé Alary, de l’Académie française, une conférence politique qui se tenait tous les samedis ; et comme l’abbé demeurait à un entresol, place Vendôme, dans la maison du président Hénault, la société avait pris nom l’Entresol C’était à la fois un essai de club à l’anglaise et un berceau d’Académie des sciences morales et politiques. […] Ils n’eurent point de cesse qu’ils n’eussent attiré et fixé M. d’Argenson à Paris ; ce dernier avait pour lors trente-neuf ans. […] Parlant quelque part d’un homme d’un esprit étroit et faux qui mettait son orgueil à déplaire, et qui méprisait par principe la bonté et la douceur des gens véritablement grands : « Il n’admire du fer, dit-il, que la rouille. » Parlant du caractère des Français qu’il a si bien connus, qui sont portés à entreprendre et à se décourager, à passer de l’extrême désir et du trop d’entrainement au dégoût, il dit : « La lassitude du soir se ressent de l’ardeur du matin. » Enfin, voulant appeler et fixer l’attention sur les misères du peuple des campagnes dont on est touché quand on vit dans les provinces, et qu’on oublie trop à Paris et à Versailles, il a dit cette parole admirable et qui mériterait d’être écrite en lettres d’or : « Il nous faut des âmes fermes et des cœurs tendres pour persévérer dans une pitié dont l’objet est absent. » Si ce n’est pas un écrivain, ce n’est donc pas non plus le contraire que d’Argenson : sa parole, livrée à elle-même et allant au courant de la plume, a des hasards naturels et des richesses de sens qui valent la peine qu’on s’y arrête et qu’on les recueille.
M. le Régent dit au major qui l'accompagnait qu’il pouvait se retirer. » Ceci n’a nulle proportion, on en conviendra, avec l’ordre qu’eut le fils de réprimer la sédition dans Paris pendant les journées qui aboutirent à la prise de la Bastille ; toute idée de comparaison s’évanouit. […] » — Dans son procès en 1789, pendant sa détention à Brie-Comte-Robert, Besenval fut gardé par un détachement de gardes nationaux de Paris commandé par Bourdon (de l’Oise), un échappé de la Basoche, qui préludait là à ses exploits révolutionnaires futurs : « Sa prétention, dit Besenval, était d’abord de m’en imposer. […] Sa défense de Paris au 12 juillet, défense bien modérée et réduite, paralysé qu’il était sous les ordres du maréchal de Broglie, avait rendu Besenval très impopulaire. […] Dirigé immédiatement sur Paris, sa vie était en danger si M.
Un des amis de ce dernier et qui paraît avoir été un homme des plus distingués, bien qu’il n’ait guère laissé de souvenir, le marquis de Saint-Georges, un sage, un homme de goût, un philosophe pratique comme il y en avait alors à Paris, comme il y en a peut-être encore, qui lisait ces lettres de Vauvenargues et les prisait infiniment, y trouvait, disait-il, de l’esprit partout, mais des endroits faux, trop de métaphysique, et ajoutait : « Il parle par théorie, on le voit. » C’est possible ; mais les lettres sont vraies pour nous en ce qu’elles nous peignent celui même qui les écrit, et c’est ce caractère surtout qui nous est intéressant aujourd’hui à connaître. […] À l’égard de Paris, vous savez comme je pense ; si je pouvais m’y tenir, je n’aurais point d’autre patrie… Et il expose quelques-uns des motifs et des obstacles trop réels (sans pourtant articuler le principal de ces obstacles) qui l’empêchent de se livrer à ses goûts et d’aller se fixer à Paris pour y étudier, y cultiver les gens de mérite qu’il y rencontrerait, et y devenir lui-même peut-être un écrivain. […] Vauvenargues, qui a vu un moment à Paris M. de Saint-Georges, et qui en fait cas, récuse toutefois l’exemple et l’application que Mirabeau en voudrait faire à eux deux.
Ses amis de Paris l’en avaient menacé. […] Il n’y a que la peur des ovations qui merévèle que, malgré tout mon bon sens, je suis, comme beaucoup dont je me moque, atteint de cette vanité ridicule qui vous fait penser que le monde entier a les yeux sur vous. » Il obéissait, en quittant Paris, puis Passy, à des mobiles divers : l’économie d’abord, le dégoût que lui inspiraient les sottises des partis, à commencer par celui qui le revendiquait comme sien, la fatigue et l’ennui des visites ; tantôt il en avait besoin, et tantôt il les craignait. […] Je tiens à conserver ma foi dans l’humanité. » Puis, à d’autres jours, la sociabilité dont il avait une si forte dose l’emportait sur son rassasiement des hommes ; il sentait le besoin du monde, des vieux amis ou même des jeunes visages nouveaux, et il se rapprochait, il revenait au gîte, à ce maudit Paris qu’on aime tant. […] Un seul ami, à qui il s’ouvrit de son état moral, accourut, lui chercha, en toute hâte, une retraite qu’il trouva aux environs de Paris (à Fontenay-sous-Bois) ; et là, pendant des mois, Béranger seul, caché sous le nom de M.
Cette année même, j’ai remarqué deux de ces discours d’un genre bien différent : l’un prononcé à Paris pour la rentrée de la Cour de cassation par M. l’avocat général Charrins, et qui nous offrait un vivant portrait du très-éloquent avocat de Toulouse, défenseur heureux de tant d’accusés politiques, M. […] » Tallemant dit que ce fut Mme de Carignan « qui fit mourir ce pauvre M. de Vaugelas, à force de le tourmenter et de l’obliger à se tenir debout et découvert. » — Quand Vaugelas était à Paris, il allait tous les jours à l’hôtel de Rambouillet ; il y débitait des nouvelles « où il n’y avait aucune apparence, et il croyait quasi tout ce qu’il entendait dire. » Il était plein de candeur, surtout attentif aux formes du langage et aux mots bien plus qu’aux choses ; gentilhomme d’ailleurs de belle apparence, de bonne mine, fort dévot, civil et respectueux jusqu’à l’excès, particulièrement envers les dames ; craignant toujours d’offenser quelqu’un, circonspect dans les disputes ; — tout à son procès-verbal élégant et perpétuel. […] Coëffeteau (ce sont ses premiers et ses plus révérés oracles), d’avoir, au sortir de leurs mains, entretenu un continuel commerce de conversation et de conférence avec tout ce qu’il y a eu d’excellents hommes à Paris en ce genre », sans oublier d’y joindre la lecture de tous les bons auteurs, dans laquelle il a vieilli. […] Il suffisait trop souvent d’un mot, dans le beau temps, pour rendre un personnage ridicule à Paris, à Athènes, à Rome, chez les nations bien disantes, parleuses et railleuses.
Jasmin se rattache, je l’ai dit, à Marot, né tout près de là, à Villon, l’enfant de Paris, à Boileau du Lutrin, à Gresset, à Voltaire des Poésies légères, à Parny, à Béranger. […] Jasmin a déjà eu à subir l’espèce de tentation nouvelle qui s’attache inévitablement au succès ; on lui a conseillé de venir à Paris, tout comme à M. […] Jasmin est venu à Paris, mais il n’y est venu qu’en passant, comme un hôte et un ami ; il y a produit sa poésie en personne, avec esprit, avec gentillesse ; il l’a traduite, commentée, chantée de vive voix, et lui a conquis tous les suffrages. […] Ducuing dans la Revue de Paris, 13 et 16 juillet 1844.)
Zola vit depuis des années loin de Paris, en ermite, dans une solitude farouche. […] Et tous ces sauvages qui parlent de conquérir, d’avaler Paris ont, avec leurs façons de rouliers, des trésors inouïs de candeur. […] Le doux Hubert va à Paris, à la recherche des parents d’Angélique. […] Joignez ceci qu’Angélique vit de la vie de l’antique cathédrale, un peu comme Quasimodo dans Notre-Dame de Paris.
Né à Paris le 12 janvier 1628, dans une famille de bonne et riche bourgeoisie, sa mère lui apprit à lire ; il eut son père pour premier précepteur et répétiteur ; il fit ses études au collège dit de Beauvais, et il revenait le soir à la maison paternelle. […] Mais Perrault s’ennuie bientôt de « traîner une robe dans le Palais » ; d’avocat il devient commis de son frère aîné, receveur général des finances de Paris. […] À l’égard de celles qui se distribuaient à Paris, elles se portèrent la première année chez tous les gratifiés, par le commis du trésorier des Bâtiments, dans des bourses de soie d’or les plus propres du monde ; la seconde année, dans des bourses de cuir. […] Colbert, en condamner les portes ; il faut conserver ce jardin au roi, et ne le pas laisser ruiner par le peuple, qui, en moins de rien, l’aura gâté entièrement. » La résolution me parut bien rude et fâcheuse pour tout Paris.
Arsène Houssaye, le plus aimable de tous, rassemblait sous sa houlette dans son journal de L’Artiste, et auxquels la nouvelle Revue de Paris vient de rendre un asile. […] Il est impossible de passer auprès de ces poètes de l’ancien Artiste et de la nouvelle Revue de Paris sans remarquer et saluer au milieu d’eux M. […] Dans cette Revue de Paris, Mme Émile de Girardin insérait l’autre jour sur La Nuit des vers tout de cœur, et qui ont le mérite d’être vrais. […] [NdA] J’ai exprimé dans les pages qui précèdent mon dernier sentiment sur le poète distingué dont la veine ne s’est pas renouvelée depuis. — Brizeux, parti de Paris malade, est arrivé à Montpellier le 16 avril 1858, et y est mort le 3 mai.
Carrel, libre enfin et n’ayant rien abjuré, vint à Paris pour y tenter une carrière ; militaire, il ne pouvait plus songer à l’être ; avocat, il n’avait pas fait sa philosophie et n’était point bachelier. […] Arrivé à Paris, il fut très vivement recommandé à M. […] Mais, auparavant, j’ai à parler d’un article qu’il donna à la Revue de Paris en juin 1830, et qui, sous ce titre : « Une mort volontaire », contenait des réflexions inspirées par le suicide du jeune et malheureux Sautelet. […] Joubert qui depuis a été directeur de l’octroi de Paris, et M.
Aux sollicitations du Vaudeville, implorant près de Thiers la représentation de la pièce de Sardou, Thiers a fait répondre que la chose était impossible : le peuple américain étant, dans le moment, le seul peuple faisant gagner de l’argent à Paris : on ne devait pas le blesser. […] Mardi 27 mai J’ai eu un succès au dîner de Brébant, avec ce mot : « La France finira par des pronunciamento d’académiciens. » 2 juin Je ne puis surmonter mon dégoût, quand je lis à la quatrième page d’un journal, dans les réclames payées : Il vient de paraître la seconde édition : De la situation des ouvriers en Angleterre… « travail où M. le comte de Paris a fait œuvre de penseur et de citoyen… » Les prétendants qui se font écrivains socialistes… Pouah ! […] Au milieu de son speach, une allusion à l’église de Montmartre lui fait dire : « Moi, vous savez depuis longtemps mon idée, je voudrais un liseur par village, pour faire contrepoids au curé, je voudrais un homme qui lirait, le matin, les actes officiels, les journaux ; qui lirait, le soir, des livres. » Il s’interrompt : « Donnez-moi à boire, non pas du vin supérieur que boivent ces messieurs — il fait allusion à une bouteille de Saint-Estèphe — mais du vin ordinaire, quand il est sincère, c’est celui que je préfère, non pas du Bourgogne, par exemple : ça donne la goutte à ceux qui ne l’ont pas, ça la triple à ceux qui l’ont… Les vins des environs de Paris, on est injuste pour eux, ils étaient estimés autrefois, on les a laissé dégénérer… ce vin de Suresnes sans eau, ce n’est vraiment pas mauvais… Tenez, monsieur de Goncourt, il y a longtemps de cela, mon frère Abel, en sa qualité de lorrain et de Hugo, était très hospitalier. […] Vendredi 10 septembre Aujourd’hui, dans l’exposition japonaise de Cernuschi, je rencontre Burty, revenu de la campagne pour quelques heures à Paris.
Rétrogradez tant que vous voudrez, du palais de Versailles au schloss de Heidelberg, du schloss de Heidelberg à Notre-Dame de Paris, de Notre-Dame de Paris à l’Alhambra, de l’Alhambra à Sainte-Sophie, de Sainte-Sophie au Colisée, du Colisée aux Propylées, des Propylées aux Pyramides, vous pouvez reculer dans les siècles, vous ne reculez pas dans l’art. […] La locomotion, pour aller du char antique de Laïus au railway, en passant par la patache, le coche, la turgotine, la diligence et la malle-poste, a fait du chemin ; le temps n’est plus du fameux voyage de Dijon à Paris durant un mois, et nous ne pourrions plus comprendre aujourd’hui l’ébahissement de Henri IV demandant à Joseph Scaliger : Est-il vrai, monsieur l’Escale, que vous avez été de Paris à Dijon sans aller à la selle ?
Depuis quelques années, les grandes bibliothèques de Paris où sont conservées des copies manuscrites avaient été soigneusement explorées ; les recueils mêmes de ces copies portaient des traces visibles du passage des patients investigateurs, ou plutôt des investigatrices (car c’étaient des dames, m’assure-t-on, qui se livraient à ce travail) ; des tables, des renvois et concordances d’une écriture très nette et toute récente faisaient présager une pensée d’assemblage et d’édition. […] Vous dites qu’elle est la plus belle et la plus sage de Paris, et vous deviez dire du paradis, puisqu’elle est sœur des anges. […] Ayant quitté la maison de Paris en 1669, et s’étant retiré dans les dehors de la maison des Champs, lorsque les Sœurs y furent réunies, il eut la charitable idée de leur faire bâtir un cloître (car l’ancien bâtiment incomplet était devenu trop étroit), et il fut assez estimé d’elles pour leur faire accepter son bienfait.
Un étranger, arrivant à Paris, muni d’une lettre pour M. […] Sainte-Beuve la lettre suivante que nous trouvons publiée dans le numéro du Figaro d’hier, et que pour cette raison nous croyons pouvoir reproduire, quoiqu’elle n’ait été nullement destinée à la publicité : « Paris, 20 janvier 1837. […] Jeune, jolie, irréprochable, la comtesse de Boigne, rentrée en France, tenait avec distinction le salon de son père, et les étrangers qui visitaient Paris vers 1809 parlaient déjà d’elle comme d’une des personnes les plus sérieuses jusque dans son amabilité.
Émile Deschanel au lendemain d’une conférence sur Voltaire à laquelle il avait assisté : « Paris, 21 février 1867. […] » Les Viguier, qui étaient de bons bourgeois de Paris, possédaient dans le prolongement de la rue de Rivoli une maison à laquelle ils avaient fait mettre sur la rue un cadran solaire avec une devise. […] C’est une civilisation inconnue malheureusement chez nous ; il est vrai qu’ils ne sont à l’Université, que six à sept cents, et qu’ils n’ont point un Paris pour garnison. » 134.
Ce Vénitien, issu de sang espagnol, qui compte dans sa généalogie force bâtards, religieuses enlevées, poètes latins satiriques, compagnons de Christophe Colomb, secrétaires de cardinaux, et une mère comédienne ; ce jeune abbé, qui débute fraîchement comme Faublas et Chérubin, mais qui bientôt sent l’humeur croisée de Lazarille et de Pantalon bouillonner dans sa veine, qui tente tous les métiers et parle toutes les langues comme Panurge ; dont la vie ressemble à une comédie mi-partie burlesque et mi-partie amoureuse, à un carnaval de son pays qu’interrompt une atroce captivité ; qui va un jour visiter M. de Bonneval à Constantinople, et vient à Paris connaître en passant Voisenon, Fontenelle, Carlin, et être l’écolier du vieux Crébillon ; ce coureur, échappé des Plombs, mort bibliothécaire en un vieux château de Bohême, y a écrit, vers 1797, à l’âge de soixante et douze ans, ses Mémoires en français, et dans le meilleur et le plus facile, dans un français qu’on dirait naturellement contemporain de celui de Bussy. […] Nous reviendrons une autre fois sur Casanova, et nous le suivrons à Paris où il se perfectionne dans le français sous le vieux Crébillon le tragique, singulier maître de langue, de qui il apprit, j’imagine, bien moins qu’il ne prétend. […] Tout cet épisode de Paris est très-facétieux.
Rocheblave, Essai sur le comte de Caylus, Paris, in-8. 1887. […] Après le 10 août, André Chénier, qui s’indignait du cours des événements, et qui était en désaccord avec son frère Marie-Joseph, l’auteur tragique, quitta Paris. Au commencement de 1793, il se fixa à Versailles, venant de temps à autre à Paris, visitant des amis à Passy, à Luciennes, à Saint-Germain.
Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française faite à l’Université de Paris le samedi 9 janvier 1904 (Extraits) … Je voudrais aujourd’hui, Messieurs, donnant congé à Voltaire, vous dire pourquoi je ne puis espérer de remplacer Larroumet qu’en le continuant ; je voudrais, non pas par formalité ni pour satisfaire à une tradition de politesse universitaire, mais par un sentiment profond de sa valeur et de son rôle, vous entretenir de ce professeur à qui vous avez donné si longtemps, et jusqu’au bout, toutes vos sympathies. […] Le professeur d’histoire habitait Marseille, et le professeur de littérature française n’avait son domicile à Aix que parce qu’il séjournait la plupart du temps à Paris. […] Mais il y avait aussi à Aix un homme animé de l’esprit nouveau, un travailleur, un savant opiniâtre, méticuleux et méthodique, le philologue Eugène Benoist : il forma Larroumet en Provence, il le forma à Paris, où il le fit venir en 1874 ; pour achever ses études supérieures, Larroumet, de professeur qu’il était devenu dans l’enseignement spécial, se refit « pion » à Charlemagne.
. — Les Parisiennes de Paris (1866). — Les Camées parisiens (1866). — Nouvelles Odes funambulesques (1869) […] Les Exilés ; Les Princesses (1890) — Petites études ; L’Âme de Paris ; Nouveaux Souvenirs (1890). — Poésies nouvelles ; Sonnailles et clochettes (1890). — Le Sang de la coupe ; Trente-six ballades joyeuses ; Le Baiser (1890) […] Anonyme Le vénérable M. de Banville a cru devoir réunir en un volume ses hebdomadaires vaticinations de l’Écho de Paris (journal des poètes, dit-on, ce qu’on ne croirait guère, vu la copieuse quantité de mauvais vers qui s’y publient).
Le livre d’Adolphe avait paru, depuis quelques mois, à Paris, que Sismondi ne le connaissait pas encore ; il était alors en Italie, et il écrivait à son amie de Florence, la comtesse d’Albany, le 9 septembre 1816 : Il n’y a point de livre, Madame, que je désire voir comme le roman de M. de Constant ; il y a fort longtemps que j’en entends parler, même plus de deux ans avant qu’il ait songé à l’imprimer, et quoiqu’il l’ait lu à une moitié de Paris, quoique nous y ayons beaucoup vécu dans la même société, et que je lui sois réellement fort attaché, je n’ai jamais été d’aucune de ces lectures.
J’avais déjà publié mon Tableau de la Poésie française au xvie siècle, les Poésies de Joseph Delorme, et des articles dans le Globe et dans la Revue de Paris ; il me prit tout d’abord à partie sur un des derniers articles, celui de Jean-Baptiste Rousseau. […] Lorsque je publiai, en 1834, le roman de Volupté, M. de Chateaubriand m’écrivit la lettre suivante : « Paris, 14 juillet 1834.
« Lorsque le tronc est à bas, disait-il encore, les branches meurent. » Revenu à Paris, subordonné à des déterminations supérieures, aux regrets de n’avoir point combattu une dernière fois devant la capitale dans la journée du 30 mars, il quitta la France à la première Restauration. Il était à Trieste lorsqu’il apprit le retour de l’Ile d’Elbe : il se déroba aussitôt à la surveillance dont il était l’objet, s’échappa sur une frégate napolitaine et arriva à Paris à temps pour entrer en campagne.
Mais il y a dans ce discours une autre idée toute pratique, et qui mérite qu’on la mette en vue et en saillie ; c’est ce que j’appellerai l’idée de centralisation historique provinciale : réunir dans un seul et même local tout ce qui se rapporte à l’histoire de la province sous forme graphique, c’est-à-dire tout ce qui est écrit ou tout ce qui peut se dessiner ; et pour être plus précis, j’emprunterai les termes de M. de Persigny lui-même : « fonder une sorte de cabinet historiographique où soient réunies toutes les sources d’informations ; par exemple, une bibliothèque de tous les livres ou manuscrits qui peuvent concerner le pays ; une seconde bibliothèque de tous les ouvrages faits par des compatriotes ; un recueil des sceaux et médailles de la province, ou fac-similé de ces objets ; une collection de cartes géographiques et topographiques du pays, de plans, dessins, vues, portraits des grands hommes ; des albums photographiques pour la reproduction des monuments archéologiques ; un cabinet de titres, chartes, actes authentiques, originaux ou copiés, et surtout un catalogue suffisamment détaillé de tous les documents qui peuvent intéresser la province, dans les collections publiques ou particulières, dans les archives, bibliothèques, musées et cabinets de Paris, des départements et de l’étranger. » Voilà l’idée dans son originalité, et elle peut trouver son application ailleurs. […] Le ministre de l’instruction publique a, par une fondation heureuse, réuni depuis quelques années, les travaux des diverses Sociétés provinciales et les a fait en quelque sorte comparaître à son ministère pour être, après examen en commission et rapport, analysés ou mentionnés dans la Revue des Sociétés savantes : une solennité annuelle rassemble à Paris sous sa présidence et met en contact, dans une sorte de congrès, les membres de ces Sociétés qui correspondent utilement avec son ministère.
L’abbé vint à Paris humer sa gloire sur place. […] L’abbé se figure avoir remué Paris, être entré dans la gloire.
[Écho de Paris illustré (1893-1894).] […] Il a oublié Paris.
En 1648, la paix se fit avec l’Espagne ; mais la guerre civile éclata dans Paris. […] La guerre rallumée avec l’Espagne n’empêcha pas Mazarin de rentrer triomphant à Paris, le 3 février 1653, avec une petite armée qu’il avait levée à ses dépens.
Cependant le marquis de Couaën vient d’être arrêté en Bretagne et conduit à Paris. […] Il n’a point quitté Paris ; Paris le retient au plus épais de son bourbier. […] La légitimité vaincue, la loi maîtresse, l’ordre dans Paris, un ordre admirable sous la protection des baïonnettes de l’insurrection victorieuse ! […] Il faut bien l’avouer ; Paris vainqueur fut comme étourdi de la chute du trône qu’il renversait. […] Le mari demeure une partie de l’année à Paris, éloigné de sa femme ; et quand il vient à Monteregale, il y prend le costume d’un étudiant, vit à l’auberge et passe son temps à feuilleter des livres, à regarder l’eau couler, et à fumer des cigares au Soleil-d’Or.
Jules Vidal, Une fille de Paris et Maître Dufresnoy, par M. […] , Boutique de plâtres, Paris vicieux, etc. […] Notes sur Paris. […] Fruits défendus, Paris aux cent coups, Le Roman de Folette, L’Esprit du Boulevard, Paris en caleçon, etc. […] Cf. les recueils de La Vie à Paris.
On l’a vu débardeur dans les ports d’Orient, mendiant ailleurs, vendeur d’anneaux brisés dans les rues de Paris. […] Il vend, à petit profit, ses prix du collège, prend à la gare un billet pour la plus proche station, monte dans le train et s’y cache jusqu’à Paris. […] A la nouvelle de la levée du Siège, dans les premiers mois de 1871, n’y tenant plus, il vend sa montre pour se faire un peu d’argent et gagne Paris. […] Et puis, quand il eut vent de la Commune, plus follement que jamais hallucina son âme de réfractaire l’image évoquée de ce Paris en guerre civile. […] A Paris, depuis cette époque, on ne sut rien de lui.
Cet homme est l’illustre Gerson, chancelier de l’Université de Paris. […] Comme curé d’une des paroisses de Paris, il s’éleva contre cet attentat et fit l’oraison funèbre du prince assassiné. Peu de temps après, la populace bourguignonne de Paris s’ameuta contre ce vengeur du faible, et pilla sa demeure avec des cris de mort. […] Aux conciles de Constance et de Bâle, il représenta le roi, l’Université de Paris, l’opinion publique ; il y combattit les faiblesses ou les exagérations des sectes. […] On le retrouve à Paris en 1429, devenu simple catéchiste d’enfants dans l’église de Saint-Paul de Lyon.
Le lendemain de mon arrivée à Paris, je pris héroïquement, et sans me donner le temps de la réflexion et du repentir, la résolution d’aborder d’assaut le Théâtre-Français. […] « Recevez, Monsieur et illustre Acteur, l’expression de mon respect, « Alphonse de lamartine. » Grand hôtel de Richelieu, rue Neuve-Saint-Augustin, 15, à Paris. […] Ma mère, qui est de Paris et qui a été élevée à la cour, nous a transmis les goûts et les sentiments délicats du monde où elle a vécu dans son premier âge. […] XII Un an après, je revins passer l’hiver à Paris. […] On récitait déjà dans Paris mes vers élégiaques, philosophiques ou religieux ; mon nom rayonnait dans le demi-jour ; je ne voulais plus, pour quelques ovations de scènes, renoncer à la carrière politique, bien plus conforme qu’on ne le croit à mes instincts naturels.
Ce n’est pas plus beau que d’aller dans Paris, mais c’est une autre beauté. […] Sottement à la mode ; à l’instar de Paris. […] Mais il se cache à Paris pour en être. […] Paris n’appartient pas seulement à ceux qui se lèvent matin. […] — Paris n’appartient à personne.
Mais ce nom de Paris la mit hors d’elle. […] … Paris est à nous ! […] J’ai quitté Paris et manqué à un rendez-vous donné par lui. […] Paris est artiste, Paris est enfant. Paris est sublime et niais, admirable aujourd’hui, absurde demain.
Le Roi autorisa Molière à établir sa troupe à Paris avec le titre de troupe de Monsieur. […] Il semble qu’elle n’ait jamais été jouée à Paris. […] Il ne pouvait pas risquer les mêmes choses à Paris qu’en province parce qu’il y avait cette grande différence qu’à Paris les femmes allaient au théâtre et qu’en province elles n’y allaient quasi point. […] Aussi bien n’a-t-elle eu aucun succès à Paris, et n’en méritait aucun. […] Remarquez que la première de ses comédies jouées à Paris est presque la plus hardie de toutes.
Au lendemain de ses débuts, au milieu de son premier succès d’école et d’amis, il avait quitté Paris et la France, il était parti pour l’Italie à la suite de son cousin, le cardinal Du Bellay, qui se l’était attaché. […] M. de Liré (comme on l’appelait alors) eut bien des difficultés et des conflits avec les membres de sa famille, notamment avec son cousin l’évêque de Paris, Eustache Du Bellay. […] Or, étant de retour en France, je fus tout ébahi que j’en trouvai une infinité de copies tant à Lyon que Paris, dont je mis de ce temps-là quelques imprimeurs en procès qui furent condamnés en amendes et réparations, comme je puis montrer par sentences et jugemens donnés contre eux. […] Charles d’Héricault (un vol. in-8º, Paris, Garnier frères, 1867). — Le choix, je l’ai dit, est des mieux faits. […] Le Recueil des Regrets porte un extrait de Privilège daté de Paris le 7 janvier 1557. — Je crois que ce 1557 revient à 1558, d’après la manière encore en usage dans les actes publics de commencer l’année : je pose la question plutôt que je ne la résous.
C’est une histoire coloniale de l’esprit français dans toute l’Europe, pendant que l’esprit français rayonnait de Paris sur le monde quelques années avant qu’il fît explosion par la révolution française. […] Qui se serait douté de cette Égérie cachée dans les grottes du lac Léman, derrière ce philosophe misanthrope de la rue Plâtrière, à Paris ? […] Les mémoires du temps rappellent à toutes les pages leur nom à propos de leur familiarité avec les grandes figures de Genève, de Paris, de Berlin, de Londres, de Coppet ; ils étaient chez eux partout par droit de bienvenue, de bon goût, d’intimité avec les célébrités européennes. Un de leurs descendants, héritier de leur naturalisation universelle, le colonel Huber, à la fois homme de guerre, homme de lettres volontaire, diplomate dans l’occasion, poète quand il se souvient de ses Alpes, romancier quand il se rappelle madame de Montolieu ou madame de Staël, habite encore aujourd’hui tantôt Paris, tantôt une délicieuse retraite philosophique au bord de ce lac Léman, site préféré de cette famille. […] Rousseau, flottant à cette époque entre le christianisme réformé, le catholicisme adopté, puis répudié, le calvinisme de son enfance professé de nouveau, l’illuminisme germanique effleuré, et le scepticisme philosophique si voisin de l’athéisme, longtemps fréquenté à Paris dans l’intimité de Diderot, de d’Holbach, de Grimm, pouvait fort bien se réfugier, pour son repos, dans cet éclectisme chrétien de mademoiselle Huber qui donnait satisfaction aux diverses aspirations de sa nature, et qui lui servait de thème pour cet hymne magnifique de Platon des Alpes connu sous le nom de profession de foi du Vicaire savoyard.
Capoulié du Félibrige Bernard, Valère (1860-1936) Il m’est difficile de répondre à votre première question, ne m’occupant exclusivement que de littérature provençale, et étant arrivé à la conviction absolue — par de longues observations — que ce que vous appelez l’esprit français, dans le sens particulier que vous paraissez donner à ce terme, n’existe nulle part en France, hors de Paris, sauf dans des milieux littéraires — et, partant, artificiels. […] Donnez aux provinces leurs libertés entières, faites-en des états fédérés dans l’État, et vous verrez aussitôt surgir une France nouvelle débarrassée à tout jamais des parasites qui la rongent, une France consciente d’elle-même, de sa valeur propre, des différentes faces de son génie, dans laquelle tous les éléments qui la composent auront la même fierté, et non ce lâche désir, cette attitude de chien battu qu’ils prennent en face de Paris, en face de la centralisation la plus monstrueuse que l’on ait jamais vue. […] Professeur à la Faculté de Droit Colin, Ambroise (1862-1929) I. — Voici plus de vingt ans que je me trouve en rapport avec des milliers d’étudiants, soit dans les examens (si nombreux à Paris !) […] Heureusement la tyrannie romaine n’a pas tout jugulé chez nous, car je ne pense pas que Notre-Dame de Paris soit sortie du Pont-du-Gard. […] Serieyx), La Liberté (Paul Gaulot), L’Écho de Paris (Franc-Nohain), Paris-Journal (Charles Morice), le Journal des débats (Flying Jib), Le Gil-Blas (Nozière), ont également disserté sur la question et nous avons lu leurs remarques et leurs observations avec beaucoup d’intérêt.
Que croire encore de l’anecdote de son entrevue à Paris avec le chancelier Duprat, auprès duquel il aurait été envoyé par la faculté de Montpellier, pour quelques difficultés de privilège ? […] Jean Du Bellay, évêque de Paris, envoyé en ambassade à Rome par François Ier, voulut avoir auprès de lui un savant si joyeux et un bouffon d’un esprit si solide. […] Les anecdotes de son séjour dans cette ville ; cette plaisanterie sur la mule du pape ; la demande qu’il fait à Clément VII d’être excommunié, parce que les fagots excommuniés ne brûlent pas ; puis, à son retour à Paris, ces prétendus poisons pour le roi et la reine qu’il laisse saisir sur lui afin de faire sans frais la route de Lyon à Paris, tout cela fait partie de ce que j’ai appelé la légende de Rabelais ; et il faut lui faire honneur de ce qu’il y a d’ingénieux dans les inventions dont il est le sujet. […] Rabelais, alors à Paris, n’en trouva pas le séjour assez sûr et partit pour l’Italie, où il reprit auprès du cardinal Du Bellay ses fonctions de secrétaire et de médecin.
En véritable enfant de Paris, Molière n’estimait guère comme des succès de bon aloi, que les succès qu’il avait à Paris. […] De son côté, Paris s’inquiétait sérieusement de cette œuvre qui avait rempli de sa gloire toutes les maisons royales. […] Remarquez aussi comme Molière parle hardiment, au roi, du mécontentement de Paris. […] Rousseau devait dire plus tard à l’archevêque de Paris : — « Qu’y a-t-il de commun entre vous et moi, Monseigneur ? […] La Néotemachie poétique du Blanc. — Paris, 1610. — 2 parties en 4 vol. in 4º.
Le lauréat évincé ne se tint pas pour battu, et aux approches du terme fixé, il fabriqua en toute hâte un nouveau discours, qu’il fit cette fois arriver de Paris par la poste. […] Thiers était nouvellement arrivé à Paris en septembre 1821. […] Il serait piquant d’écrire, en regard de cette page de jeunesse, le résumé de son budget de ces années (1832-1834) concernant les embellissements de Paris. […] En même temps qu’il s’informait des finances, il essaya d’entreprendre la guerre avec le géneral Foy, surtout avec Jomini, qui était alors à Paris, et qu’il vit beaucoup. […] Le célèbre poëte, après une longue absence, était revenu se fixer à Paris au commencement de 1830 ; il publiait ses Harmonies poétiques et obtenait place enfin à l’Académie française.
Dans cette absence d’ordre et de direction supérieure, le duc de Richelieu avait voulu revenir à Paris comme s’il n’y avait eu rien à faire en Hanovre (janvier 1758) ; tous les généraux demandaient à revenir de même : « Ce sont les Petites-Maisons ouvertes. » Le comte de Clermont, prince du sang, envoyé pour commander en chef, fit faute sur faute ; il commença par une retraite précipitée, d’une longueur exagérée, et semblable à une déroute. […] Dieu seul peut y mettre ordre. » À Paris, l’exaspération du public était arrivée à son comble dans cet été de 1758, et ce déchaînement dura jusqu’à ce que quelques succès de M. de Broglie, l’année suivante, vinssent rompre l’uniformité des revers : On me menace par des lettres anonymes, écrivait Bernis, d’être bientôt déchiré par le peuple, et, quoique je ne craigne guère de pareilles menaces, il est certain que les malheurs prochains qu’on peut prévoir pourraient aisément les réaliser. […] Il revient en plus d’un endroit sur les dangers auxquels peut donner lieu l’irritation populaire : Le salut de l’État demande que vous soyez ici pour gouverner notre amie, pour la sauver de la rage de Paris, pour rétablir nos affaires sur un ton et un pied que je n’ai pu réussir à faire établir par les ombrages que d’un côté ma franchise, et la malice de l’autre, ont trouvé le moyen d’élever. (16 septembre.) […] Les malins propos circulaient dans les salons de Paris et de Versailles ; on lui prêtait des paroles qu’il désavouait : on lui faisait dire « qu’il se retirait parce qu’il voulait la paix, et parce que Mme de Pompadour ne la voulait pas ».
Le portrait de paix et de justice est connu ; c’est celui du chêne de Vincennes et du jardin de Paris ; je le citerai tout à l’heure en son lieu. […] Un bourgeois de Paris, là présent, le lui rappelle ; ce qui lui fait jeter de côté son assiette (son écuelleae) à l’instant. […] Je le vis aucunes fois en été que, pour rendre justice à ses gens, il venait au jardin de Paris, vêtu d’une cotte (d’une robe) de camelot, d’un surtout de tiretaine sans manches, avec un manteau de cendal noir autour du cou, très bien peigné et sans coiffe, et un chapel de plume de paon blanc sur sa tête ; et il faisait étendre des tapis pour nous asseoir autour de lui. […] Il manda à Paris ses barons.
Ce fut en cette qualité sans doute qu’il vit pour la première fois le général Bonaparte au printemps de 1796, à la veille de la campagne d’Italie, et le futur vainqueur, tout plein des grands coups qu’il allait tenter, lui dit en partant : « Dans trois mois, je serai à Milan ou à Paris. » Au milieu des scandales trop célèbres qui caractérisent en général l’administration du Directoire, le ministère de Petiet fait une honorable exception. […] Daru, d’ailleurs, était déjà connu à Paris comme traducteur d’Horace, des Odes, des Épîtres et de l’Art poétique, publiés l’année précédente (1798)93. Dans l’espèce de pompe triomphale qui fut célébrée à Paris, lorsqu’on y reçut les trophées des arts venus d’Italie, les immortelles statues d’Apollon et de Vénus arrachées du Vatican ou de Florence, on avait chanté le Poème séculaire d’Horace : Ce fut un antique de plus dans cette cérémonie, et malgré l’infériorité de la traduction, a dit M. […] Il était encore à l’armée dite du Danube, et à Zürich, lorsque s’accomplirent à Paris les événements du 18 Brumaire ; les correspondances de cette date entre lui et quelques-uns de ses amis littérateurs et auteurs de pièces de théâtre (Creuzé de Lesser, Barré, Goulard) le montrent plus préoccupé réellement des lettres que de la politique.
Après s’être vus à Paris et s’être fait toutes sortes de bonnes grâces, Balzac fut le premier à attaquer de lettres Voiture : Monsieur, bien que la moitié de la France nous sépare l’un de l’autre, vous êtes aussi présent à mon esprit que les objets qui touchent mes yeux, et vous avez part à toutes mes pensées et à tous mes songes. […] Mais Costar est un copiste avéré et compassé, qui a étudié Voiture, s’est guindé jusqu’à lui, s’est rendu capable, plume en main, de lui donner la réplique, et ne demanderait pas mieux que de faire croire en province que les beaux cercles de Paris lui manquent ou qu’il y manque lui-même. […] Lorsque enfin il eut achevé d’écrire et de distiller sa Défense des ouvrages de M. de Voiture, ainsi qu’il l’intitula, il en fit faire deux copies, dont il envoya l’une à Balzac comme pour prendre son avis, et dont il dépêcha l’autre à Paris chez Conrart, le centre et la source des curiosités, comptant bien sur l’indiscrétion de ce dernier, et que l’ouvrage paraîtrait imprimé comme à son insu, et avant que les observations et les corrections de Balzac y pussent atteindre ; c’est en effet ce qui arriva. […] Costar ne put être imprimée à Paris qu’en 1664 ; elle avait déjà paru imprimée à Leyde en 1660.
Traité d’abord au Quesnoy pour sa blessure, Villars put être transporté à Paris au bout de quarante jours : « Mon passage par les villes que je traversai, couché sur un brancard, fut une espèce de triomphe. » Arrivé à Paris, le roi l’envoya visiter, et lui fit dire qu’il le désirait à Versailles et qu’il lui destinait l’appartement du prince de Conti. […] … Je sais les raisonnements des courtisans : presque tous veulent que je me retire à Blois, et que je n’attende pas que l’armée ennemie s’approche de Paris ; ce qui lui serait possible si la mienne était battue. […] On traversa l’Escaut sur des ponts improvisés ; on arriva à cette double ligne établie pour la sûreté des convois, et que les ennemis avaient appelée le chemin de Paris ; on assaillit d’emblée le camp surpris, et on défit totalement le corps qui y était retranché.
Mais la fumée littéraire si subtile lui a évidemment monté au cerveau et l’a légèrement enivré ; bien traité et plus que poliment par des critiques en renom, il s’est dit qu’il était un critique littéraire lui-même, et voici en quels termes il parle ou fait parler de lui dans un Prospectus, destiné, dit-il, à la province, mais que les gens de Paris ont pu lire au passage : « M. […] Né à Paris en 1709, d’un père procureur au Châtelet, au sein d’une famille nombreuse où il comptait quantité de frères et de sœurs, il était de pure race bourgeoise, et il fut très à même de très bonne heure de connaître la ville, tout ce monde de robins, de présidents et de présidentes singeant la Cour, une espèce dont il s’est tant moqué. […] Il fut, pendant des années, commis à gros appointements chez M. de Meulan, receveur général de la généralité de Paris, et il continua de demeurer à l’hôtel de Meulan, jusqu’à l’époque de son mariage (1757). […] Tout bibliophile qui se respecte a dans sa bibliothèque les deux petits volumes intitulés Recueil complet des Chansons de Collé (Hambourg et Paris, 1807), avec cette épigraphe de Martial : « Hic tolus volo rideat libellus ».
Cependant à la première nouvelle de l’événement, ses amis de Paris s’agitaient, s’émouvaient avec plus de délicatesse et de susceptibilité qu’il n’en avait lui-même ; ils conféraient entre eux sur la conduite la plus convenable qu’il aurait à tenir et lui dépêchaient courrier sur courrier pour lui faire part de leurs avis et du résultat de leurs délibérations. […] Dès lors la présence de Catinat à l’armée d’Allemagne est un hors-d’œuvre : il en a assez ; il n’aspire plus qu’à l’ombre de ses bois et à la retraite ; il donne à ses troupes pour dernier mot d’ordre trop différé le vœu du sage : « Paris et Saint-Gratien. ». […] Une des curiosités de Bayle était de savoir si ces lettres étaient bien authentiques ; il en écrivit à son correspondant de Paris, l’avocat Matthieu Marais : on lui répondit que la famille les désavouait ; mais ce désaveu tout verbal ne prouvait qu’une seule chose : c’est que la famille n’entendait pas être responsable ni complice de l’impression. […] … Catinat n’allait plus à la Cour, et le moins possible à Paris.
La seule nouvelle de la convocation des États généraux l’avait comblé de joie, et il avait désiré d’en être ; mais envoyé à Paris par ses compatriotes de Riom, dès le mois de novembre 1783, un peu avant les élections, pour demander que la ville fût le chef-lieu du bailliage, il avait trouvé un régime moral peu rassurant, et avait pu reconnaître un Paris tout autre que celui qu’il avait laissé : « Lorsque je vis l’état de la capitale, où je n’étais pas entré depuis près de trois ans, la chaleur des discussions politiques, celle des pamphlets circulant, l’ouvrage de M. d’Entraigues, celui de l’abbé Sieyès, les troubles de Bretagne et ceux du Dauphiné, mes illusions disparurent. » Il avait emporté de M. […] L’autre incident, qui fit événement dans l’Assemblée et qui est resté mémorable, fut sa motion (15 août 1790) pour le rappel à Paris de l’abbé Raynal, frappé depuis 1781 par un arrêt du Parlement, et le singulier remerciement qu’adressa ensuite l’abbé Raynal à l’Assemblée dans le sens et par le conseil de Malouet. […] Demander à l’Assemblée, par une motion spéciale, le rappel à Paris d’un écrivain célèbre, frappé d’un arrêt injuste sous le précédent régime, était chose toute simple et jouable, de la part surtout d’un ami de quinze ans ; mais voir là une occasion de faire la leçon à l’Assemblée, présenter, ériger tout d’un coup un pareil homme en censeur de la Révolution, lui l’écrivain en nom et l’endosseur avoué de tant de tirades révolutionnaires, ce n’était pas une idée heureuse ni un à-propos.
d’abord, puis indigente à Paris, et sa retraite obscure dans le quartier de la Sorbonne, où, pendant un hiver sans feu, grelottant dans son manteau, il écrivit le premier volume de l’Essai, qui le rendit bientôt si célèbre107. » Il y a toujours, dans ces souvenirs personnels, à faire la part de l’âme qui les reçoit et qui, sans les transformer, les colore et les grossit un peu en es réfléchissant. […] La Mennais, dès les premiers jours de la rentrée des Bourbons, vient à Paris, où il fait imprimer l’ouvrage sur la Tradition de l’Église ; il songe surtout à y fonder quelque feuille ecclésiastique : le polémiste se déclare, et il voudrait attirer dans cette nouvelle sphère d’action son frère l’abbé Jean, cet autre lui-même. […] Revenons en arrière, à cette année 1814 que La Mennais passa en grande partie à Paris, mais auparavant résumons encore une fois l’impression de notre lecture sur cette période antérieure, sur les sept années de La Chesnaie. […] Cet écrivain, qui se faisait pressentir en bien des lettres antérieures datées de La Chesnaie, se prononce nettement et avec vivacité dans toutes celles qu’il adresse de Paris à son frère en 1814.
Un voyage de Sophie à Paris et la petite vérole font quelque interruption de correspondance. […] Sa vie déborde, elle se compare à un lion en cage : elle devait naître femme spartiate ou romaine, ou du moins homme français ; osons citer son vœu réalisé depuis par des héroïnes célèbres : « Viens donc à Paris, écrit-elle à la douce et pieuse Sophie ; rien ne vaut ce séjour où les sciences, les arts, les grands hommes, les ressources de toute espèce pour l’esprit, se réunissent à l’envi. […] La sœur aînée de Sophie, Henriette, vient passer quelque temps à Paris et entre en tiers dans l’intimité ; sa vivacité d’imagination et son brillant d’humeur font un peu tort à la langueur de sa douce cadette ; du moins on se partage. […] Roland, qui avait fait un voyage en Italie, repasse par Paris, mais il la visite assez inexactement ; elle en est un peu piquée.
Fontanes avait quitté Londres avant M. de Chateaubriand ; il avait reçu à Paris l’auteur de l’Essai ; il l’avait introduit auprès de ses propres amis : M. […] Il quitta Paris et s’achemina vers Rome, laissant madame de Beaumont en France ; mais elle devait le rejoindre bientôt à Rome. Quant à madame de Chateaubriand, déjà oubliée depuis plusieurs années, il l’avait entrevue à Paris et l’avait de nouveau négligée. […] Le cardinal Fesch écrivit à Paris cette excentricité inopportune et prétentieuse.
Tel fait, qui s’est passé à Paris ou à Londres, se propage et se répercute au bout du monde avec une merveilleuse rapidité. […] Il faut les suivre en tout domaine ; tout peut subir et trahir une influence étrangère ; le jour où à Paris l’on porta des cravates à la Walter Scott, la popularité acquise en France par l’illustre romancier fut, par cet hommage qui n’avait rien de littéraire, démontrée d’une façon incontestable. […] Alcan, Paris, 1895. […] Fischbacher, Paris, 1897.
Du premier jour qu’elle fut à Paris, elle y parut aussi à l’aise, aussi peu dépaysée que si elle y avait passé sa vie. […] Il quitta Paris, pour n’y plus revenir, le vendredi 7 août 1772. Mlle de Lespinasse, qui, bien que philosophe et incrédule, était sur un point superstitieuse comme l’eût été une Espagnole, comme l’est une amante, remarqua qu’ayant quitté Paris un vendredi, ce fut un vendredi aussi qu’il repartit de Madrid (6 mai 1774), et qu’il mourut à Bordeaux le vendredi 27 mai. Quand il partit de Paris, la passion de Mlle de Lespinasse et celle qu’il lui rendait n’avaient jamais été plus vives.
Théodore Leclercq naquit à Paris, en 1777, d’une bonne famille de la bourgeoisie parisienne. […] Théodore Leclercq avait été nommé receveur principal des droits réunis à Paris, place excellente et lucrative, mais à laquelle il ne put s’assujettir. […] Un jeune homme, qui est allé étudier la médecine à Montpellier, s’est attiré la colère de son oncle, avocat de Paris et membre de l’Institut, et cela parce que cet oncle, M. […] Le jeune homme arrive à Paris avec son futur beau-père, celui même chez qui il s’est rendu coupable du méfait, et il trouve moyen, avant que son oncle se soit mis sur ses gardes, de lui prouver que lui, M.
Sans compter le plaisir désintéressé qu’il y a à revivre quelque temps en idée dans cette compagnie choisie, je répondrai avec une parole de Goethe, le grand critique de notre âge : Ce serait, dit-il en parlant de Mme de Tencin, une histoire intéressante que la sienne et celle des femmes célèbres qui présidèrent aux principales sociétés de Paris dans le xviiie siècle, telles que Mmes Geoffrin, Du Deffand, Mlle de Lespinasse, etc. ; on y puiserait des détails utiles à la connaissance soit du caractère et de l’esprit français en particulier, soit même de l’esprit humain en général, car ces particularités se rattacheraient à des temps également honorables à l’un et à l’autre. […] Mlle Anne de Lenclos (car Ninon n’est qu’un diminutif galant), née à Paris, le 15 mai 1616, d’un père gentilhomme, grand duelliste, cabaleur, esprit fort, musicien et homme de plaisir, et d’une mère exacte et sévère, se trouva orpheline à quinze ans, et très disposée à jouir de sa liberté avec une hardiesse assaisonnée d’esprit et tempérée de goût, qui allait rappeler l’existence des courtisanes de la Grèce. […] Saint-Évremond, alors en Hollande (1669), paraît s’ennuyer du retard : Sa bonne foi est grande (écrit-il à un M. d’Hervart qu’il avait vu à La Haye et qui était de retour à Paris), mais mon absence est longue, et, après huit années, il n’y a rien de si aisé que de ne point se souvenir des gens, quand un souvenir coûte cent pistoles. […] Saint-Évremond a beau écrire à Ninon : « La nature commencera par vous à faire voir qu’il est possible de ne vieillir pas » ; il a beau lui dire : « Vous êtes de tous les pays, aussi estimée à Londres qu’à Paris ; vous êtes de tous les temps, et quand je vous allègue pour faire honneur au mien, les jeunes gens vous nomment aussitôt pour donner l’avantage au leur : vous voilà maîtresse du présent et du passé… » ; malgré toutes ces belles paroles, Ninon vieillit, elle a ses tristesses, et sa manière même de les écarter peut sembler plus triste que tout : Vous disiez autrefois, écrit-elle à son ami, que je ne mourrais que de réflexions : je tâche à n’en plus faire et à oublier le lendemain le jour que je vis aujourd’hui.
Ponce-Denis Escouchard Le Brun naquit à Paris le 11 août 1729 à l’hôtel de Conti (aujourd’hui l’hôtel de la Monnaie). […] Sa famille appartenait au petit commerce de Paris et se composait d’honnêtes marchands. […] ……… ……………… Et c’était le même qui, dans des vers adressés à Voltaire lors de son dernier voyage à Paris (1778), avait dit : Oh ! […] [NdA] C’est ce que j’ai fait dans un de mes premiers articles insérés dans la Revue de Paris en 1829 (voir au tome Ier des Portraits littéraires).
Michaud s’enflamma, fit des vers qui furent accueillis, et, encouragé par un sourire, il ne tarda pas à venir à Paris tenter la fortune des lettres. […] Lui, il arrive à Paris, après des études toutes littéraires, ayant lu Rousseau et Bernardin, épris de la nature, ayant fait son tour de Suisse et de Savoie, assez poète par l’esprit et par la sensibilité, sinon par le talent ; il penche naturellement du côté de la monarchie et de Louis XVI, mais avec bien du mélange. […] Les détails de cette arrestation, de ce voyage à Paris, de son évasion au Pont-Royal, ménagée par un ami, faisaient, dans la bouche de M. […] Parvenu à s’échapper de Paris, il alla passer ces années menacées sur les rivages de l’Ain et dans les montagnes du Jura ; c’est ce retour consolant à la nature, cette première saison d’exil et de mélancolique douceur, qu’il a voulu consacrer dans Le Printemps d’un proscrit, poème descriptif, qui n’a de joli que l’intention et le titre.
Cet homme puissant qui tiendra la France à ses pieds et fera trembler l’Europe commence par être bien pauvre et à la gêne ; il écrit à une Mme de Bourges, à Paris, qui lui faisait ordinairement ses commissions de ménage, et qui lui avait acheté les ornements dont son église avait besoin : (Fin d’avril 1669.) […] Dans les voyages qu’il fait à Paris, où il vient prêcher quelquefois et prendre l’air de la Cour, il s’aperçoit qu’il lui faut un pied-à-terre ; il voudrait une maison à lui, par convenance et décorum, plutôt que de prendre des chambres garnies. […] Revenue à Paris avec le jeune roi, elle se voit obligée de partager l’autorité avec le prince de Condé ; l’hôtel de ce dernier est assiégé de la foule des courtisans et devient le vrai Louvre ; l’autre Louvre n’était plus qu’une solitude. […] Les grands seigneurs complices du prince de Condé, le voyant pris, se sauvent et sortent de Paris à l’instant.
Il fut envoyé à Paris dans une maison de banque tenue par un Genevois, et il y étendit ses vues, il y exerça son coup d’œil. […] Je lui ai moi-même entendu raconter que, durant les premières années de son séjour à Paris, il lui était arrivé cent fois de rester plus d’un quart d’heure dans son fiacre avant de parvenir à se décider sur la maison où il devait se faire conduire d’abord. […] Necker, enrichi par d’heureuses opérations et encore jeune, ayant épousé Mlle Curchod qui avait le culte de l’esprit, eut à Paris, dès 1765, une maison qui devint presque aussitôt le rendez-vous des philosophes et des littérateurs les plus célèbres. […] Necker, elle n’a plus de regret ; elle le voit souvent à Paris et à Saint-Ouen ; à première vue, elle le préfère à tous les encyclopédistes, économistes et autres ; elle l’étudie et cherche à se rendre compte par degrés de son originalité, de son genre et de sa mesure d’agrément : Ce M.
Le siége n’eut pas lieu, il rentra en France et revint à Paris dénué de tout. […] M. d’Hémine, ministre de France, lui prête deux mille francs pour revenir à Paris. […] Il revient à Paris et va au Havre pour rejoindre sa famille. […] Ce voyage, publié à son retour à Paris, eut un certain succès. […] Mais ils se réconciliaient autant de fois pendant le séjour de Bernardin de Saint-Pierre à Paris.
On se rappelle à Paris la malencontreuse journée où il essaya de répondre à Lamartine au moment de la grande défection de celui-ci : c’était, nous assuraient les témoins, un singulier et triste spectacle que, dans une situation où pourtant il y avait, rien qu’avec du bon sens, tant et de si bonnes choses à dire, de voir un orateur aussi habile, une langue aussi dorée et aussi fine que l’est Villemain, balbutier, chercher ses mots et ses raisons ; on aurait cru qu’il n’osait frapper par un reste de respect pour le génie littéraire ; que l’ombre de ce génie, un je ne sais quoi, le fantôme d’Elvire debout aux côtés du poëte et invisible pour d’autres que pour l’adversaire, fascinait son œil et enchaînait son bras. […] Il est venu jeune à Paris, de Lyon je crois ; il s’appelait Genou.
. — Pour tout dire, les condottieri de plume abondent aujourd’hui, ils battent le pavé de Paris, et le clergé a moyen de les enrôler. […] — Vous avez pu lire dans la Revue de Paris, de dimanche 24, un article de Janin sur madame de Girardin ; s’il s’est réconcilié avec Dumas, il garde une dent à la Presse qui s’est posée en organe d’inimitié contre lui.
Pour Joseph, il n’avait pas ainsi toutes ses aises pour rêver, ni toutes ses ressources pour peindre ; il avait fait pour tout voyage celui d’Amiens à Paris, et peut-être encore quelque excursion à Rouen pendant les vacances de l’École de médecine ; il vivait dans un faubourg, ne connaissait d’arbres que ceux de son boulevard, de fleurs que celles qui poussaient dans les fentes des pavés de sa cour, de femmes que les fantômes de ses rêves ou les héroïnes des romans qu’il avait lus. […] Si Joseph Delorme avait vécu jusqu’à la fin de juillet 1830 ; si, au lieu d’être à Paris ces jours-là, il s’était trouvé quelque part à la campagne, en rêverie, à Amiens ou à Rouen ; s’il n’avait pu accourir à temps pour recevoir, comme son ami Farcy, une balle, une seule, entre toutes celles qui sifflaient en ces jours sublimes, j’aime à me figurer quel eût été le dépit de l’honnête jeune homme et son surcroît de mauvaise humeur.
S’il se trouvait un homme que les traducteurs à la toise se disputassent également à Madrid, à Stuttgard, à Paris et à Vienne, l’on pourrait avancer que cet homme a deviné les tendances morales de son époque8. […] Pour Henri III, il faut absolument, d’un côté : Paris, la duchesse de Montpensier, le cloître des Jacobins ; de l’autre : Saint-Cloud, l’irrésolution, la faiblesse, les voluptés, et tout à coup la mort, qui vient tout terminer.
III Maintenant, supposons qu’au lieu de m’appesantir sur ce mot Tuileries et d’évoquer les diverses images qui lui sont attachées, je lise rapidement la phrase que voici : « Il y a beaucoup de jardins publics à Paris, des petits et des grands, les uns étroits comme un salon, les autres larges comme un bois, le Jardin des Plantes, le Luxembourg, le bois de Boulogne, les Tuileries, les Champs-Élysées, les squares, sans compter les nouveaux parcs qu’on arrange, tous fort propres et bien soignés. » Je le demande au lecteur ordinaire qui vient de lire cette énumération avec la vitesse ordinaire : quand ses yeux couraient sur le mot Tuileries, a-t-il aperçu intérieurement comme tout à l’heure quelque, fragment d’image, un pan de ciel bleu entre une colonnade d’arbres, un geste de statue, un vague lointain d’allée, un miroitement d’eau dans un bassin ? […] Lisez cette phrase : « Londres, la capitale de l’Angleterre, renferme plusieurs beaux jardins, Hyde Park, Regent’s Park et les Tuileries. » — Vous éprouvez une sorte de heurt et d’étonnement ; vous portez involontairement la main de deux côtés, vers Paris et bien loin vers une autre ville.
Il fuit Paris dès qu’il peut, et se rend à Montbard : là il se lève à cinq heures, il s’enferme dans son cabinet, et dicte jusqu’à neuf heures. […] Nadault de Buffon, Paris, 2 vol. in-8, 1860. — À consulter : Éloges de Condorcct et de Cuvier ; Faguet, xviiie siècle ; A. de Quatrefages, Ch.
Nous préférons clore cette déjà longue notice par quelques scrupuleuses indications bibliographiques, rappelant la collaboration de Gustave Kahn à la Jeune Belgique, au Décadent, à la Basoche, à la Gazette anecdotique, au Paris littéraire, à la Vie moderne, au Réveil de Gand, à la Société nouvelle, à la Revue encyclopédique, au Monde moderne, à la Revue de Paris, à la Nouvelle Revue, au Livre d’Art, à l’Épreuve, au Supplément du Pan, au Mercure de France, au Journal, à l’Événement, aux Droits de l’Homme, à la Presse, à l’Almanach des poètes (Mercure de France, 1896-1897), aux Hommes d’aujourd’hui, et à la Revue blanche où, indépendamment de différentes études consacrées à Rodenbach, Anatole France, Émile Zola, Arthur Rimbaud, etc., il signe depuis plusieurs années la chronique des poèmes.
. — Connaître au moins de vue et de nom les personnages de “la fête” à Paris. — N’aller déjeuner et dîner que dans les restaurants connus. — Faire semblant d’avoir tout lu. — Savoir tous les potins. — Couper les livres des auteurs qui dînent chez vous. — Dîner beaucoup en ville et aller à la messe. — Retenir d’une exposition les tableaux des gens qu’on rencontre dans le monde. — Éviter le solennel et prendre la vie à la blague. » * * * Étrange société où connaître les gens qui font « la fête » suffit pour conférer un titre d’excellence. […] À Paris, M.
On a signalé récemment à Paris, en la réprouvant, la forme tramevère ; elle serait excellente. […] ; à Paris, chez Estienne Loyson, 1665.
Monseigneur votre frère est revenu chargé de palmes ; revenez couverte des myrtes de la paix : car il me semble que ce n’est pas assez pour vous que des branches d’olivier. » Elle reparut en effet à Paris en mai 1647. […] Dans le premier temps, c’est-à-dire pendant le siége de Paris (1648), brouillée avec le prince de Condé, elle ne suivit que les intérêts et les sentiments de M. de La Rochefoucauld ; elle les suivait encore, lorsque, après la signature de la paix (avril 1649), elle postulait pour lui en cour brevets et priviléges, lorsque, après l’arrestation des princes ses frères (janvier 1650), elle s’enfuyait avec toutes sortes de périls de Normandie en Hollande par mer164, et arrivait, bien glorieuse enfin, à Stenay, où elle traitait avec les Espagnols et troublait Turenne. […] Elle écrivait de Rouen pour demander conseil à Mme de Montmorency sa tante, à une amie intime, la sous-prieure des Carmélites de Paris, Mlle du Vigean168, à d’autres encore. […] Un mois après sa mort, l’archevêque de Paris, M. de Harlay, se rendit en personne à cette abbaye pour signifier, par ordre du roi, aux religieuses, de renvoyer leurs pensionnaires et leurs postulantes et pour leur défendre d’en recevoir à l’avenir. […] Nicole quel étoit le caractère d’esprit de Mme de Longueville ; il me dit qu’elle avoit l’esprit très-fin et très-délicat sur la connoissance des caractères des personnes, mais qu’il étoit très-petit, très-foible, et qu’elle étoit très-bornée sur les matières de science et de raisonnement, et sur toutes les choses spéculatives dans lesquelles il ne s’agissoit point de sujets de sentiment. — Par exemple, ajouta-t-il, je lui dis un jour que je pouvois parier et démontrer qu’il y avoit dans Paris au moins deux habitants qui avoient même nombre de cheveux, quoique je ne pusse pas marquer quels sont ces deux hommes.
III Paris, le 15 avril 1887. […] Mois wagnérien de Paris 5 Mars : Conservatoire (dir. […] Il suffit de voir le spectacle infâme que présente l’Opéra de Paris, ces acteurs en bois, aux gestes ridicules, pour se rendre compte de la justesse de la théorie de Wagner. […] Pour mettre de la variété dans ces poses, les deux chanteurs, pendant une ritournelle de l’orchestre, vont l’un après l’autre sur le devant de la scène et changent réciproquement de place. » Qui n’a vu, dans les deux opéras-comiques de Paris, les scènes ridicules qui ont lieu lors des duos ? […] Elle fut aussi diffusée à Paris.
Il dit encore, que dans le commerce, les Boissier, les Marquis, sont des maisons à part, et que tout le reste à peu près du commerce de Paris, vit toute son existence, en ayant la plus grande peine à ne pas faire faillite. […] Jeudi 30 mars Lachaud, qui a été l’avocat de l’Internationale, était, hier, curieux à entendre causer sur la puissance de cette Société, à laquelle sont affiliés tous les ouvriers de Paris. […] Je viens du fond de Paris. […] Il n’y a pas huit jours qu’il était venu, en voisin, me demander de lui écrire la préface de son troisième volume de Paris au jour le jour. […] Il m’apprend que la princesse est avec tout son monde à Paris, et qu’elle ne reviendra que pour dîner.
Jules Legras l’indique très justement, à savoir le peuple barbouilleur de papier à Paris, de 1830 à 1850. […] Donc il est à Paris, à Londres, à Vienne, à Pétersbourg, à Rome. […] À vivre avec les misérables à Paris, il est redevenu chrétien, à sa manière, mais chrétien exalté. […] Qui, diantre, s’occupe en Europe, en France, à Paris et même rue Montmartre, du nommé Portalis ? […] Revenu à Paris, il était devenu un familier du Luxembourg, du Louvre et des marchands de tableaux.
Craignons de devenir volontairement des provinciaux, même des provinciaux de Paris. […] Hardy trouva que c’était « une assez jolie farce », et le jeune avocat partit de Rouen pour Paris, en 1629, pour la faire jouer. […] Cette sorte de fuite avait répandu la panique jusque dans Paris. […] Chez Alarcon, la scène est à Madrid ; chez notre poète, elle est à Paris. […] Car Paris, après tout, est bien loin de Poitiers.
M. Gaston Paris en soit un. […] M. Gaston Paris a fait attention comme son dilemme ressemblait à celui de M. […] M. Gaston Paris, la poésie du moyen âge, et la plus importante à nos yeux. […] M. Gaston Paris, et avec « plus de jugement ». […] M. Gaston Paris entendra ce souhait.
Il arriva à Paris en plein 1793, vit ce qui se passait et fut indigné. […] Il vint à Paris avec Forster, et, comme je l’ai dit, pour le même objet. […] Ayant fait, longtemps après, un voyage à Paris, elle le vit. […] À deux cents lieues de Paris, dans un désert, il est une âme qui demande à Dieu le salut d’une âme. […] Michel Breuil, docteur en droit, avocat à la cour d’appel de Paris.
L’hiver à Paris, il faisait son cours, et l’été venu, il partait pour aller vérifier sur les lieux les procédés d’exploitation et d’élaboration en usage dans les divers pays. […] Il les a pris dans tous les états et toutes les professions, depuis le pasteur du versant de l’Oural et le paysan agriculteur de la Russie méridionale jusqu’au moissonneur émigrant du Soissonnais, au maître blanchisseur de la banlieue et au chiffonnier de Paris. […] Le Play ou ses collaborateurs ont si bien décrits, l’ouvrier émigrant ou le maçon, l’ouvrier sédentaire ou le tailleur, le charpentier de Paris, compagnon du devoir ou de la liberté, etc., il en est un qu’ils ont négligé et que je signale à leur attention ; celui-là, je l’ai observé de près depuis bien des années, et j’ai vécu avec lui, je pourrais dire, comme lui ; aussi suis-je en état de le décrire, et je l’essayerai même, puisque l’idée m’en est venue- : c’est l’ouvrier littéraire.
De retour à Paris avec son père, plus de jeux, un redoublement de lecture, ou, par intervalles, une sorte de rêverie nonchalante qui faisait demeurer l’enfant assise ; les bras croisés, avec ce grand œil fixe (de Minerve), sans presque aucun mouvement de paupière. […] Elle quitta aussitôt après Paris pour Perpignan, et ce doux fruit du nord s’en alla, durant plus de quatre ans, achever de mûrir et de se colorer sous le soleil du Roussillon. Plusieurs prix, remportés aux Jeux Floraux, commencèrent dans le midi la réputation de la jeune femme ; mais ce qui la fit d’abord remarquer des juges littéraires de Paris, ce fut sa pièce, publiée en 1825, à l’occasion du Sacre.
» En novembre 1843, il écrivait à une personne de Paris, et pourquoi ne le dirais-je pas tout simplement ? […] vous ne le pourriez pas. « Si vous êtes abordable, si vous êtes un homme avec lequel un provincial, qui irait à Paris, pourrait, tel quel, au coin du feu, s’entretenir bonnement, sans lorgnon ni manchettes ; si vous êtes, etc., etc. » Sur tous ces points, M. […] Comme j’ai les yeux dans un état misérable, et que les docteurs inclinent de plus en plus vers un temps de repos complet et récréatif, j’espère les amener à m’ordonner de faire une pointe en Angleterre et un séjour à Paris que je n’ai pas revu depuis 1820 et que j’aimerais revoir de la même façon, c’est-à-dire perdu, flâneur, et, dans toute cette population entassée, connaissant seulement trois personnes choisies.
« Il dépêcha son domestique a Paris, à la recherche du précieux instrument, et, d’après le prospectus que le fabricant y joignit, il enseigna lui-même à la cuisinière la façon de couper le rosbif en petits morceaux, de le jeter à sec dans cette marmite d’étain, avec une tranche de poireau et de carotte, puis de visser le couvercle et de mettre le tout bouillir au bain-marie pendant 4 heures. » Malgré le sustenteur « la dyspepsie nerveuse se réveilla ». […] Claretie, La vie à Paris, 1880, p. 445-446, in Chronique médicale, 15 février 1896. […] Claretie, Vie à Paris, 1889, 445-446.
Les ancêtres de Robert le Fort sont inconnus et l’on contera plus tard que les Capétiens descendent d’un boucher de Paris. […] Le même sentiment vif se prolonge jusqu’à la fin du quinzième siècle dans les peintures de Beato Angelico et de Hans Memling. — La Sainte Chapelle de Paris, l’église supérieure d’Assise, le paradis de Dante, les Fioretti peuvent donner une idée de ces visions. […] Réponse de Louis XV au Parlement de Paris, le 3 mars 1766, dans un lit de justice : « C’est en ma personne seule que réside l’autorité souveraine… C’est à moi seul qu’appartient le pouvoir législatif sans dépendance et sans partage.
Au xvie siècle, Lyon avait de plus des imprimeries florissantes : des souffles y parvenaient qui mettaient bien du temps à atteindre Paris, et la pensée s’y exprimait plus librement, loin des théologiens sorboniques et des inquisiteurs toulousains. […] Labé, Œuvres, Lyon, 1555 ; Paris, 1557, Lemerre. […] Dans ses dernières années, Ronsard habitait son prieuré de Saint-Cosme ou son abbaye de Croixval ; souvent il venait à Paris, soit chez son ami Galland, principal du collège de Boncourt, soit dans une maison qu’il avait à l’entrée du faubourg Saint-Marcel (rue Neuve-Saint-Étienne-du-Mont).