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458. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

Serrer sa pensée autour des faits, qui est le grand mérite de l’historien, n’était pas possible à cette femme dont le moi a des pieds d’éléphant, qui se fourrent partout et qui écrasent tout… D’ailleurs l’Italie des Italiens n’était pas qu’un livre d’histoire ; c’était aussi un voyage où l’auteur avait le droit de parler de soi, et vous pensez si elle allait s’en servir, de ce droit, parfois insupportable ! […] Jamais la personnalité qui ne laissait rien de tranquille autour d’elle, ne dut mieux se vautrer que dans ce livre mi-parti d’histoire et de voyage… Seulement cette personnalité n’a pas une opinion, — une seule opinion, à elle, — sur les faits de cette Révolution d’Italie, qu’elle accepte ou plutôt qu’elle avale, avec le mysticisme d’une communiante, qui avale son Dieu.

459. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLVIII » pp. 188-192

Hier c’était le voyage de Londres qui fournissait le sujet ou le prétexte, aujourd’hui c’est l’occupation d’Otaïti.

460. (1874) Premiers lundis. Tome II « Théophile Gautier. Fortunio — La Comédie de la Mort. »

Toute âme est un sépulcre où gisent mille choses… Dans le voyage à la Lénore, que fait ensuite le poète, il est bien à lui de nous présenter le vieux Faust qui, désabusé de la science où il n’a pu trouver le dernier mot, dit pour conclusion : Aimez, car tout est là !

461. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — I. La Thébaïde des grèves, Reflets de Bretagne, par Hyppolyte Morvonnais. »

Stanislas Cavalier, après ce premier essai qui est comme un voyage de curiosité et une visite émue dans le monde de poésie, c’est de choisir, s’il se peut, quelque endroit non occupé, ne fût-ce qu’aux rebords des chemins, de le marquer pour sien, et de le féconder assez pour avoir le droit de dire : Ceci est à moi !

462. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racan, et Marie de Jars de Gournai. » pp. 165-171

L’admiration qu’elle avoit pour ce dernier, l’envie de le voir & de s’instruire, lui firent entreprendre le voyage de la capitale où il étoit alors.

463. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Un voyage en Suisse, vers 1787, auparavant un autre voyage de deux mois en Angleterre, ne tardaient point à le leur rendre. […] De son premier voyage en Angleterre, il rapporta surtout l’aversion de l’opulence lourde, du faste sans délicatesse, de l’art à prix d’or, le dégoût des parcs anglais, de ces ruines factices, et de cet inculte arrangé qu’il a combattu dans son Verger. […] En 1805, président du Corps législatif, il ne s’occupe en voyage que du poëme des Pyrénées et des Stances à l’ancien manoir de ses pères. […] Almanach des Muses, 1783. — Fontanes, dans son voyage à Londres, d’octobre 1785 à janvier 1780, vit beaucoup le poëte Mason, ami et biographe de Gray. […]  —  Fontanes, dans son voyage à Genève, avait été introduit naturellement près de Bonnet par M. de Fontanes, pasteur et professeur, qui était d’une branche de sa famille restée calviniste et Réfugiée.

464. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Sir Samuel Romilly, faisant le voyage d’Italie en 1815, était très-frappé de l’influence bienfaisante qu’avait exercée la domination française dans le pays. […] Le voyage de Mme  d’Albany à Paris précéda le sien, et elle n’y était plus depuis longtemps lorsqu’il y arriva. […] Le goût des voyages lui avait passé ; il s’était attelé à cette longue et interminable entreprise de l’Histoire des Français, qu’il devait mener jusqu’au vingt-neuvième volume sans la finir ; il trouvait encore, à travers cela, le moyen de plaider pour une économie politique moins hâtive que celle qui a prévalu, pour une science moins avide de résultats généraux et de satisfactions théoriques et plus soucieuse des individus, plus compatissante pour les générations qui vivent et qu’on ne supprime pas en un clin d’œil.

465. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Avocat, médecin, littérateur, l’homme du Tiers, avec lequel un duc s’entretient familièrement, qui voyage en diligence côte à côte avec un comte colonel de hussards577, peut apprécier son interlocuteur ou son voisin, compter ses idées, vérifier son mérite, l’estimer à sa valeur ; et je suis sûr qu’il ne le surfera pas  Depuis que la noblesse, ayant perdu la capacité spéciale, et que le Tiers, ayant acquis la capacité générale, se trouvent de niveau par l’éducation et par les aptitudes, l’inégalité qui les sépare est devenue blessante en devenant inutile. […] Les Mémoires manuscrits du libraire Hardy (analysés par Aubertin) et les Voyages d’Arthur Young. […] Barbier, II, 16 : III, 255 (mai 1751). « Le roi est pillé par tous les seigneurs qui l’environnent, surtout dans tous ses voyages à ses différents châteaux, lesquels sont fréquents. » — Et septembre 1750. — Cf. 

466. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Les membres de l’orchestre furent invités par deux circulaires semblables et eurent à signer un bulletin par lequel ils s’obligeaient à un séjour de trois mois à Bayreuth en 1876 contre dédommagement, logement et voyage payés, ainsi que pour 187543. […] Albert Lavignac (1846-1916) a publié en 1897 un ouvrage de référence intitulé Le Voyage artistique à Bayreuth. […] Un ouvrage les recense et les présente de façon synthétique et claire, le Voyage au cœur du Ring, Wagner, L’anneau du Nibelung, Encyclopédie, de Bruno Lussato, Fayard, 2005.

467. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

Leur seule conquête a été critique, c’est-à-dire psychologique197. » Déplorer l’usurpation de la science sur la métaphysique, dans la recherche du vrai, et préférer la dernière, c’est ressembler à un homme qui, voulant aller en Amérique, et trouvant le voyage à pied plus poétique que la vapeur, se mettrait à marcher résolument, sans souci de l’Atlantique qui l’en sépare. […] Son voyage d’Allemagne, en 1824, lui fit connaître le moderne Proclus : Hégel, qu’il accommoda au goût du public parisien236. […] évidemment non ; il n’y faut point chercher des éclaircissements sur les points obscurs, sur les passages controversés ; mais dans ce long voyage de Thalès à Comte, l’auteur a payé de sa personne, et il y a assez de doctrine émise pour contenter les uns, pour mécontenter les autres, et pour faire réfléchir tout le monde.

468. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

* * * — Je ne sais pas si décidément j’irai passer une année au Japon, mais au moins je m’amuserai du projet de ce voyage, pendant six mois. […] * * * — Flaubert conte que, lors de son voyage en Orient, il avait apporté une douzaine de boîtes de pastilles de cantharides, dans l’intention de se faire bien venir des vieux cheiks, auxquels il pouvait demander l’hospitalité. […] Je voyage avec deux hommes gras : un jeune, un vieux.

469. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

La distraction était devenue, chez La Fontaine, une habitude continuelle, presque continuelle ; il l’a reconnu, car l’anecdote du voyage en Limousin n’est pas rapportée par un autre que lui. […] Dans le Voyage en Limousin, écrivant à Mlle de La Fontaine, il dira : « Cette maison était agréable, mais il y avait un peu trop d’enfants, et vous savez quels sont mes sentiments à l’égard de ce petit peuple. » Et je trouve cela un peu dur. […] Vous savez ce qu’il a été pour Fouquet ; vous savez non seulement ce qu’il a été pour Fouquet au moment de la disgrâce de ce ministre, mais ce qu’il a été plus tard, car voici qui, pour mon compte, me touche peut-être encore plus que l’Elégie aux Nymphes de Vaux, c’est, dans le Voyage en Limousin, ce fameux passage de La Fontaine sur La Fontaine lui-même s’arrêtant devant la cellule où avait été enfermé Fouquet.

470. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

On parlait un soir de Stanley et de ses voyages. […] Il avait horreur des voyages. […] On l’a représenté coiffé d’un chapeau de feutre, pardessus sur le bras et en tenue de voyage. […] C’est toujours avec cette hâte qu’il faisait ses voyages hors du Comtat. […] Il déclarait aimer les voyages, mais le Pôle Nord le laissait froid.

471. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Elle fait aussi celui de ce récit posthume auquel son auteur avait donné ce titre énigmatique : le Voyage du Centurion. […] Pourquoi le Voyage ? Parce que ce livre est réellement le récit d’un voyage, le journal, étapes par étapes, d’une expédition en Mauritanie. […] Suivons l’analyste du Voyage dans ce travail de creusement moral auquel il s’abandonne. […] Arrivé à ce stade de sa réflexion, l’auteur du Voyage du Centurion aurait pu s’arrêter.

472. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Vous avez écrit, vous avez pour une part publié, vous pensez, vous construisez, vous écrirez encore des relations de ces voyages, de ces grands voyages, dont nous finirons bien par faire un cahier. […] Eh bien, Halévy, ce que je vous demande c’est précisément de faire un autre grand voyage, c’est de faire aussi le grand voyage de venir jusqu’à moi, jusque dans mon pays. […] C’est que vous êtes en réalité rendu au point d’aboutissement du même voyage. […] Et le commencement du voyage (tragique) est tout de même dans Bajazet. […] Il va, il voyage jusqu’à Versailles pour n’en être point.

473. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Karr, Alphonse (1808-1890) »

. — Voyage autour de mon jardin (1845). — La Famille Alain (1848). — Clovis Gosselin (1851). — Les Fées de la mer (1851). — Contes et nouvelles (1852). — Midi à quatorze heures (1852). — Pour ne pas être treize (1852). — Une vérité par semaine (1852). — Agathe et Cécile (1853). — Devant les tisons (1853). — Les Femmes (1853). — Nouvelles Guêpes (1853-1855). — Une poignée de vérités (1853). — Proverbes (1853). — Soirées de Sainte-Adresse (1853). — Histoire d’un pion (1854). — Un homme fort en théorie (1854). — Dictionnaire du pêcheur (1855). — La Main du diable (1855). — La Pénélope normande (1855). — Les Animaux nuisibles (1856). — Histoires normandes (1856). — Lettres de mon jardin (1856). — Promenades hors de mon jardin (1856). — Rose et Jean (1857). — Encore les femmes (1858). — Menus propos (1859). — Roses noires et blanches (1859). — Sous les orangers (1859). — En fumant (1861). — Les Pleurs (1861)

474. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rodenbach, Georges (1855-1898) »

. — Le Voyage dans les yeux (1893). — Le Voile, un acte, en vers (1894). — Musée de béguines (1894)

475. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Art français » pp. 243-257

Il nous a confié ses fragments de mémoires, ses carnets, ses notules, ses récits de voyages, ses cahiers de mathématique, au parchemin graissé et noirci par une compulsation continue, et où la littérature écrite à rebours se mêle aux X, enfin les feuilles volantes qui livrent des épisodes de son existence.

476. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Louise Labbé, et Clémence de Bourges. » pp. 157-164

Au sujet de cette réflexion de Duverdier, un autre écrivain fait la suivante : Si la courtisane Laïc eut ressemblé à la belle Lyonnoise, Démosthène n’eut pas fait inutilement le voyage de Corinthe, ni éprouvé, Qu’à tels festins, un auteur, comme un sot, A prix d’argent doit payer son écot.

477. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Le voyage identique à celui des convois pénitentiaires fut long et très pénible. […] Il y a des voyages qui durent seize mois, car il y a des résidences éloignées de la métropole de dix mille kilomètres. […] Mais après la naissance de l’enfant, des parents se chargèrent du petit, et elle commença un voyage de dix mille kilomètres pour retrouver son mari. […] Il n’avait pas d’économie, pas d’argent pour payer son voyage, et il était trop fier pour solliciter son rapatriement. […] Henry Houssaye en m’offrant un siège… Je reviens justement de voyage, ce matin.

478. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Il ne voulait être troublé par rien dans ses préparatifs au voyage sur les terres inconnues de Shakespeare. […] Nos poésies, nos livres, nos articles, nos voyages seront oubliés ; mais l’on se souviendra de notre gilet rouge. […] C’est comme une nénie de séparation éternelle, comme l’adieu d’un voyage sans retour. […] De longs voyages en Orient succédèrent à ces travaux. […] Le voyage qu’il fit au Maroc lui ouvrit tout un monde de lumière, de sérénité et d’azur.

479. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

La duchesse me nomma seulement à elle et me fit asseoir ; après les premières interrogations sur mon voyage, sur Rome, sur nos amis communs d’Italie, l’inconnue, qui paraissait prête à partir, se rassit sans rien dire à l’autre coin de la cheminée en face de moi ; c’était sans doute une politesse de quelques minutes qu’elle s’imposait pour ne pas avoir l’air de manquer d’égards au nouveau venu ; mais après cette courte halte sur le canapé elle se leva de nouveau, et vera incessu patuit dea  ! […] — Je l’ai vue alors à son voyage en Angleterre, me dit la duchesse ; mais il n’y a ni pinceau, ni plume, ni parole qui puissent ressusciter cette apparition. […] Deux de mes sœurs, très belles, qui avaient accompagné ma mère dans ce voyage et qui assistaient, modestes et rougissantes, à cet entretien, comme deux cariatides grecques dans un salon de Paris, ne nuisirent pas à l’impression reçue ce jour-là par la reine de beauté d’un autre âge. […] Madame Récamier, à cette époque, laissait une trace de feu ou du moins de lumière partout où elle apparaissait ; on entreprenait de longs voyages uniquement pour l’avoir vue ; semblables à ces naturalistes qui entreprennent de longues traversées pour assister une fois par siècle à la floraison de l’aloès, on accourait de Londres, de Naples, de Berlin, de Vienne, de Pétersbourg, pour adorer de près dans une soirée la merveille des yeux.

480. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

J’aurais dû naturellement profiter de ce déplacement de la comtesse Léna et de sa maison pour continuer mon voyage vers Rome, par Pesaro et le littoral de l’Adriatique ; mais je ne sais quel sortilège ou quel enchantement, tout semblable aux sortilèges et aux enchantements de l’Arioste, ne me laissa même pas délibérer. […] Mais la jeunesse et la beauté rajeunissent et embellissent jusqu’aux ruines : les fleurs les plus odorantes que le pèlerin cueille, pour respirer des souvenirs avec leur odeur dans les pages de son journal de voyage, sont celles qui croissent sur des tombeaux. […] je le sais bien, moi, dit Thérésina : nous en étions à ce chant, si malheureusement interrompu par notre voyage, où le beau Médor, ce jeune Sarrasin, si tendre et si courageux de cœur pour sauver le corps de son maître mort, est blessé par les féroces Écossais de Zerbin, et où la belle Angélique, touchée de sa jeunesse et de sa beauté, va cueillir des simples dans les prés pour guérir ce charmant païen. » Léna sourit légèrement en admirant la mémoire heureuse de la jeune fille : « Qu’aurait-elle pu retenir de plus analogue à son âge et à son imagination d’enfant ? […] XVI Ce fut peu de jours après notre retour à la villa de la comtesse Léna que je pris définitivement congé de ce lieu de délices, pour reprendre mon voyage vers Rome.

481. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

J’entreprenais seul de longs et périlleux voyages ; je battais les bois, je m’égarais dans les solitudes séculaires ; les rives de nos lacs immenses, nos vastes prairies et les plages de l’Atlantique me voyaient sans cesse errant dans leurs plus secrets asiles. […] Je regrettai mes bois, la dépense de ce long voyage ; et mon entreprise, qui m’avait paru aventureuse jusqu’à l’héroïsme, me sembla téméraire jusqu’à la démence ; mais Dieu soit loué !  […] Ce voyage de deux cents milles m’a laissé de délicieux souvenirs. […] Le sauvage reçut pour sa récompense les ustensiles de ménage et le mobilier des coupables ; la vieille et ses enfants furent soumis à cet ignominieux supplice, et, après les avoir détachés, nous continuâmes notre voyage, accompagnés du jeune guerrier indien qui fumait gravement sur la route.

482. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Les pays ne sont que ce qu’il est… » Voyage à travers les pays ou voyage à travers les livres et les pensées. […] André Suarès écrit des récits de voyages, de la critique et des essais ? […] Quand Mécène, au cours du voyage, va jouer à la paume, lui se couche. […] Il voyage avec ses médicaments, ses onguents et collyres. […] Son voyage, ce ne fut pas seulement l’Adriatique et les lagunes, mais la vie.

483. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Dubray, s’inspirant du beau portrait de l’abbé Prévost par Schmidt, portrait qui fut placé d’abord en tête du tome Ier de l’Histoire générale des voyages (1746), y a changé ou adouci quelques traits. […] Mais, même dans ces besognes obligatoires que la nécessité lui imposait, une fois la plume à la main, que ce soit la grande compilation de l’Histoire générale des voyages qu’il entreprenne (1746) que ce soit un simple Manuel lexique ou Dictionnaire portatif des mots français obscurs et douteux (1750), un de ces vocabulaires comme Charles Nodier en fera plus tard par les mêmes motifs ; que ce soit le Journal étranger, ce répertoire varié de toutes les littératures modernes, dont il devienne le rédacteur en chef (1755) ; de quelque nature de travail qu’il demeure chargé, remarquez le tour noble et facile, l’air d’aisance et de développement qu’il donne à tout ; il y met je ne sais quoi de sa façon agréable et de cet esprit de liaison qui est en lui.

484. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

De Venise, le 30 mars 1832, il écrivait à Schnetz : J’ai presque l’intention d’aller faire un petit voyage en Istrie et en Dalmatie cet été. […] Léopold Robert ne commença à s’en former un meilleur jugement que dans le voyage qu’il y fit pendant l’été de 1831.

485. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

À voir, sous le Consulat et au commencement de l’Empire, ce jeune homme d’une physionomie et d’une vivacité plus méridionale encore que genevoise, gai, riche, élégant, beau danseur, fort recherché dans le monde, même dans celui de Paris, « faisant de Genève à Paris dix-sept voyages en neuf ans », on n’aurait jamais supposé, remarque M.  […] Au retour d’un voyage d’Italie en 1823, il avait cinquante-trois ans, il avait fait bâtir pour ses livres dont le nombre augmentait chaque jour, pour ses quinze mille volumes, une élégante galerie dans sa villa de La Grange aux Eaux-Vives, sur la rive du lac ; il y avait fait transporter le beau groupe de Canova, Vénus et Adonis, qu’il venait d’acquérir à Naples.

486. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Il avait fait le voyage de Rome pour consulter l’autorité suprême ; il en était revenu, ménagé personnellement, mais très nettement désapprouvé, et avait paru se soumettre ; il se croyait peut-être même sincèrement soumis, tout en méditant déjà et en roulant des pensées de vengeance et de représailles. […] Lui, dont l’instinct est d’aller, d’errer, de poursuivre l’infini dans les souffles, dans les murmures des vents et des eaux, dans les odeurs germinales et les parfums ; lui qui dira, en projetant des voyages : « Il y aura du charme à errer.

487. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

Sayous, qui a autrefois extrait et publié, des Voyages de ce savant, les parties pittoresques et descriptives, propres à être goûtées de tous les lecteurs. […] [NdA] Mémoires de Marmontel. — Voir aussi, dans les Contes moraux, celui qui a pour titre Le Petit Voyage, et où l’esprit de Mairan est présenté dans sa nuance et dans tout son jour.

488. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Quoi qu’il en soit, il est difficile de supposer qu’un autre que Saint-Just ait exercé cette autorité durant le voyage et ait usurpé son nom au dernier moment. […] Les sciences, « unies par une philosophie commune, » y sont montrées « s’avançant de front, les pas que fait chacune d’elles servant à entraîner les autres. » Plus de danger sérieux désormais pour l’ensemble des connaissances humaines ainsi liées étroitement et toutes solidaires entre elles, plus de période rétrograde possible depuis la découverte de l’imprimerie : « Lorsqu’au milieu d’une nuit obscure, perdu dans un pays sauvage, un voyageur s’avance avec peine à travers mille dangers ; s’il se trouve enfin au sommet d’une haute montagne qui domine un vaste horizon, et que le soleil, en se levant, découvre à ses yeux une contrée fertile et un chemin facile pour le reste du voyage, transporté de joie, il reprend sa route, et bannit les vaines terreurs de la nuit.

489. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

La proie est délicate et lui plaît : « On n’a pas tous les jours un poète à se mettre sous la dent. » Carnioli, qui d’abord est aux anges du succès de sa manœuvre, s’aperçoit trop tard qu’il a trop bien réussi ; et quand, au retour d’un voyage, il veut ensuite détacher, arracher la victime du lien funeste où elle est enlacée, il ne la retire qu’en lambeaux. […] L’ancien Raoul, le mystérieux personnage d’il y a dix ans, le dessinateur de la Roche-Fée, que Sibylle n’avait jamais oublié, qu’elle retrouve après des voyages, noble, riche, maître de sa fortune, et qu’elle se met sérieusement à aimer, est fort lié avec un savant, Gandrax, au nom revêche, et dont M. 

490. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Autant le faux et fade inédit est méprisable, autant l’inédit qui en vaut la peine est curieux et amusant ; c’est un voyage dans un pays neuf : l’esprit ennuyé et fatigué de croupir sur les mêmes objets s’y renouvelle et s’y rafraîchit. […] Après y avoir mis d’abord quelque mystère et s’être donné des rendez-vous l’été, en Alsace, au pied des Vosges, à Bade et au bord du Rhin, ils se réunirent pour ne plus se quitter, soit dans leurs voyages, soit dans les séjours qu’ils firent à Paris et à Londres, à la veille et dans les premières années de la Révolution française, soit en dernier lieu dans leur installation à Florence, le cher théâtre de leur première rencontre et leur vraie patrie.

491. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

Dès à présent je distingue ou crois distinguer de petits chefs-d’œuvre : la Visite, déjà citée, à Paul de Kock ; le Voyage de deux débiteurs au pays de la probité ; Ma femme m’ennuie ; les Réputations de cinq minutes ; le Peintre des morts ; Mon ennemi ; les Dimanches du charbonnier, etc., etc. […] Voir le Voyage en Angleterre, au tome III des Œuvres de madame Roland, édition de l’an viii.

492. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Le nom de Millevoye, si loin que sa feuille voyage, ne peut véritablement s’en séparer. […] Dans le Poëte mourant, admirable soupir, qui est toute son histoire, les pressentiments vont à la certitude et l’on dirait qu’il a écrit cette pièce d’adieux, à la veille suprême, comme Gilbert et André Chénier : Compagnons dispersés de mon triste voyage, Ô mes amis, ô vous qui me fûtes si chers !

493. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

En second lieu, ces actes intellectuels sont toute la vie du philosophe ; le reste ne compte pas dans son autobiographie, et toutes les déterminations de sa vie extérieure, choix d’une profession, voyages, retraite, expatriation, ont toujours pour fin d’assurer un jeu plus facile et plus libre à l’activité de son esprit : par là Descartes est l’homme idéal du xviie  siècle, l’homme-pensée. […] Il fut présenté très tard à l’Hôtel de Rambouillet dans un de ses derniers voyages à Paris ; le dernier est de 1636, et c’est dans celui-là qu’il fit son unique apparition à l’Académie fraçnaise, dont on l’avait mis malgré lui.

494. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

Dans ce voyage d’Italie, l’art italien lui échappe : elle raisonne froidement, rapidement sur la peinture et la sculpture ; mais vraiment de Brosses et Dupaty638 en parlaient mieux. […] Elle retourne en Allemagne en 1807 ; après ce voyage, elle se convertit à la religion.

495. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Mme de Mondonville fit alors un voyage à Paris, et s’y concilia d’autres protecteurs, particulièrement M.  […] Déjà deux de ses voyages lui avaient si bien réussi, qu’elle comptait encore sur l’effet de sa présence.

496. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Rien ne blase et n’éteint plus le goût que les voyages sans fin ; l’esprit poétique n’est pas le Juif errant. […] Il vient une saison dans la vie, où, tous les voyages étant faits, toutes les expériences achevées, on n’a pas de plus vives jouissances que d’étudier et d’approfondir les choses qu’on sait, de savourer ce qu’on sent, comme de voir et de revoir les gens qu’on aime : pures délices du cœur et du goût dans la maturité.

497. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

C’était le second voyage qu’il y faisait. […] Il visita l’Écosse dans l’été même de cette année 1759, et il s’y lia avec les hommes de premier mérite dont cette contrée était alors si pourvue, et qui y formaient un groupe intellectuel ayant un caractère particulier, l’historien Robertson, David Hume, Ferguson et plusieurs autres : En somme, je dois dire, écrivait-il en revenant sur ce voyage d’Édimbourg, que ces six semaines que j’y ai passées sont, je le crois, celles du bonheur le mieux rempli et le plus dense que j’aie jamais eu dans aucun temps de ma vie ; et l’agréable et instructive société que j’y ai trouvée en telle abondance a laissé une si douce impression dans ma mémoire, que, si de forts liens ne me tiraient ailleurs, je crois que l’Écosse serait le pays que je choisirais pour y passer le reste de mes jours.

498. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

La névrose après avoir causé l’incapacité sociale du duc Jean, affiné son intelligence jusqu’à l’amincir, apparaît en lui plus ouvertement, le poursuit d’hallucinations, le force une première fois — dans l’épisode du voyage ébauché à Londres  à tenter de rentrer dans la vie, l’anémie le mine et l’accable dans une prostration finale jusqu’à ce que la folie et la phtisie le menaçant — le duc Jean se résolve sur l’ordre de son médecin à revenir au monde pour mourir plus lentement. […] Le boudoir où des Esseintes recevait ses belles impures, le cabinet de travail où il consume ses heures à révoquer le passé, ou à feuilleter de ses doigts pâles, des livres précieux et vagues, cette bizarre et expéditive salle à manger, dans laquelle il trompe ses désirs de voyage, la désolation d’un ciel nocturne d’hiver, le moite accablement d’un après-midi d’été, les floraisons monstrueuses dont se hérissent un instant les tapis, les évocations visuelles et auditives de certains parfums aériens et liquides, et par dessus tout ces phosphoriques pages consacrées aux peintures orfévrées de Moreau, à certains ténébreux dessins de Redon, à certaines lectures prestigieuses et suggestives ; ici le style de M. 

499. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires sur Voltaire. et sur ses ouvrages, par Longchamp et Wagnière, ses secrétaires. »

Il fut renvoyé par Voltaire, lors du voyage de Prusse, soupçonné de tirer deux copies des ouvrages qu’on lui donnait à transcrire et d’en garder une dans son portefeuille.

500. (1874) Premiers lundis. Tome II « Li Romans de Berte aus Grans piés »

Tybert, le cousin, est prévenu avec deux hommes d’armes, et, avant le matin, la pauvre Berte, bâillonnée, voyage, pour être mise à mort, vers la forêt du Mans.

501. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre II »

(Voyages d’Alfred Marche.).

502. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Panurge » pp. 222-228

Nous avons les voyages, la dure distraction du travail, la chasse, le jeu, ce que Pascal appelle, « les plaisirs tumultuaires de la foule ».

503. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XI. Suite des machines poétiques. — Songe d’Énée. Songe d’Athalie. »

Il ne nous reste plus qu’à parler de deux machines poétiques : les voyages des dieux et les songes.

504. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Il accompagna son père dans le voyage de découvertes autour du monde du capitaine Cook. […] On ne sait donc rien sur ce voyage, qui a dû, cependant, avoir ses péripéties ? […] Ayant fait, longtemps après, un voyage à Paris, elle le vit. […] Dans le second, ils désiraient que vous fissiez le voyage. […] C’est un petit voyage de reconnaissance.

505. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

. —  Son voyage en France et en Italie. —  Son Épître à lord Halifax. —  Ses Remarques sur l’Italie. —  Son Dialogue sur les médailles. —  Son poëme sur la Campagne de Blenheim. —  Sa douceur et sa bonté. —  Ses succès et son bonheur. […] Ses chers poëtes latins le suivaient partout ; il les avait relus avant de partir ; il récitait leurs vers dans les lieux dont ils font mention. « Je dois avouer, dit-il, qu’un des principaux agréments que j’ai rencontrés dans mon voyage a été d’examiner les diverses descriptions en quelque sorte sur les lieux, de comparer la figure naturelle de la contrée avec les paysages que les poëtes nous en ont tracés896. » Ce sont les plaisirs d’un gourmet en littérature ; rien de plus littéraire et de moins pédant que le récit qu’il en écrivit au retour897. […] Au retour de ses voyages, son poëme sur Blenheim le place au premier rang des whigs. […] Dans son voyage de France, il a préféré la sauvagerie de Fontainebleau à la correction de Versailles. […] Ce sont des contes grecs ou orientaux, des voyages imaginaires, la vision d’un voyant écossais, les Mémoires d’un rebelle, l’histoire des fourmis, les métamorphoses d’un singe, le journal d’un oisif, une promenade à Westminster, la généalogie de l’humour, les statuts des clubs ridicules ; bref une abondance intarissable de fictions agréables ou solides.

506. (1925) La fin de l’art

Lectures de voyage J’emporte toujours au fond de ma malle quantité de livres sérieux, qui ne sont pas sans l’alourdir, et régulièrement je les rapporte sans les avoir ouverts. […] Il faut y joindre le Supplément au Voyage de Bougainville, qui est bien la chose la plus divertissante qu’ait jamais inspirée la philosophie et qu’il faudrait mettre au rang des contes de Voltaire. […] Voyage en France J’espère que les délégués du tourisme, qui vont se réunir, sauront trouver un rôle et une place d’honneur pour notre grand touriste, pour Ardouin-Dumazet, qui a parcouru, et souvent à pied, le bâton à la main, la France entière, et qui a rédigé ses observations en cinquante-cinq ou soixante volumes, car l’œuvre continue. […] Il avait déjà rédigé un « Voyage en France » fort complet, mais des changements économiques considérables s’étaient produits. […] Fallières a innocemment confié à un journaliste, qui l’a répété sans malice : « Au cours de mes voyages présidentiels en chemin de fer, j’ai aperçu la France.

507. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

C’est aussi un voyage que nous raconte M. Hervieu, mais un voyage autour de l’âme d’une femme, entrepris par un navigateur expert, un chercheur de menus détails destinés à reconstituer un ensemble. […] En un superbe volume qu’il a intitulé : Rabelais, ses voyages en Italie, son exil à Metz, M.  […] Il y parle de tout, de ses impressions journalières, de ses projets, de ses voyages, de ses œuvres et surtout du tourment qu’elles lui donnent. […] Quel voyage et quelle société !

508. (1893) Alfred de Musset

Mon compagnon de voyage est très malade aussi. […] L’album de voyage de Musset, qui existe encore, ne cesse pas un instant de représenter George Sand. On la voit en tenue de voyage, en costume d’intérieur, en Orientale qui fume sa pipe, en touriste qui marchande un bibelot. […] Il y a de ces choses qui paraissent presque naturelles en gondole, entre poètes, et qui ne supportent pas le voyage. […] Les événements de ces longues années sont quelques petits voyages et beaucoup de passions pour rire.

509. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Signoret, Emmanuel (1872-1900) »

Un long séjour à Aix-en-Provence, où il fit ses études, et de nombreux voyages en Italie (de 1896 à 1899) entretinrent en lui une exaltation qui, jusqu’à ce jour, ne s’est pas contenue et forme en quelque sorte le caractère de son talent — de son génie, écrirait-il.

510. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 238-247

Après avoir applani, dans ce voyage, les voies de pacification, elle fut envoyée une seconde fois, mais publiquement, à S.

511. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 348-356

Il est plus essentiel de remarquer que ce ne fut qu’après vingt années d’étude & de réflexions des voyages dans presque toutes les parties de l’Europe, que M. de Montesquieu osa prendre sur lui d’instruire les Hommes, & de s’ériger en Législateur des Nations.

512. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VI »

Grande entreprise 20. »‌ Il écrit, à propos de son Voyage aux Pyrénées :‌ « Mon Hachette me casse la tête ; j’ai trop de littérature… pour ne pas sentir ce qui est bien, et trop peu de talent pour bien faire.

513. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Il n’avait traversé la poésie qu’en courant, dans ses voyages, par aventure de jeunesse, et comme on traverse certains pays et certaines passions. […] Voilà ce qu’il fit régulièrement durant toutes ces belles et fécondes années ; mais ce qu’il sentait là-dessous, ce qu’il souffrait, ce qu’il désirait secrètement ; mais l’aspect sous lequel il entrevoyait le monde, la nature, la société ; mais ces tourbillons de sentiments que la puberté excitée et comprimée éveille avec elle ; mais son jeune espoir, ses vastes pensées de voyages, d’ambition, d’amour ; mais son vœu le plus intime, son point sensible et caché, son côté pudique ; mais son roman, mais son cœur, qui nous le dira ? […] L’ambition de faire fortune, pour contenter ensuite ses goûts de voyage, le préoccupa au point de l’engager dans une entreprise fort incertaine et fort coûteuse avec un homme qui le leurra de promesses et finalement l’abusa76.

514. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

Je pris la poste, accompagné d’un jeune homme de Mâcon, devenu depuis mon collègue à l’Assemblée constituante de 1848, que je ne crois pas devoir nommer ici sans son autorisation, mais qui attesterait, je n’en doute pas, ce voyage et cette enquête avec moi à Bessancourt. […] Ce second voyage de Bessancourt et les renseignements minutieux de l’abbé Lambert complétèrent ma conviction. […] C’est ce même scrupule de véracité, quelle que fût la peine prise pour en consulter les sources par des voyages ou par des recherches parmi les familles des principaux acteurs du drame révolutionnaire, dont on retrouvera les preuves toutes les fois qu’on voudra, comme M. de Cassagnac, contester l’exactitude de telle ou telle page de l’Histoire des Girondins.

515. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Que de tristesses, de craintes, de souvenirs épanouis avec ces fleurs, renfermés dans ce vase donné par Marie, emporté dans notre voyage, avec nous dans la voiture de Tours à Bordeaux, de là ici ! […] XIV Un autre devoir de famille la rappelle à Paris : lisez ses apprêts de voyage. […] On court tant de dangers en voyage !

516. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Il n’y en a pas de plus unie, de plus bourgeoise : vie de célibataire rangé, casanier, dont les événements sont un voyage aux eaux ou un accès d’asthme. […] Boileau fit encore deux voyages, en Alsace et en Flandre ; puis il se tint en repos, laissant à Racine la principale part de travail, comme aussi des libéralités royales, qui semblent s’être proportionnées à l’activité déployée par chacun des deux collaborateurs. […] Il ira à Bourbon-l’Archambault, et il en reviendra, sans rapporter de son voyage une seule impression.

517. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Taine écrivit ses impressions de voyage en France, aux Pyrénées, en Angleterre, en Italie ! […] Taine se dit : « Il faut que j’admire cela. » Et en dépit ou à cause de cette notation des détails, tous les grands ensembles lui échappent ; qu’on lise le Journal du Siège, le Journal de l’Exposition, le Journal du Voyage en Italie. […] Pourquoi, libre et riche, n’a-t-il jamais fait de grand voyage, si ce n’est une fois poussé par Maxime du Camp ?

518. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Ce matin, je me sentais mieux ; j’avais à faire un voyage obligé à quelques lieues de ma demeure temporaire, une course dans cette vallée reculée de Saint-Point, dont vous connaissez la route. […] Le visage de l’enfant, du jeune homme et de l’homme mûr se ressemblent, comme l’arbre que vous avez planté il y a trente ans ressemble à l’arbre qui vous donne aujourd’hui ses fruits en automne : c’est le même bois, ce ne sont plus les mêmes feuilles. » — « Et avez-vous toujours ces beaux chevaux blancs qui galopaient dans le grand pré, auprès du château, et qu’on disait que vous aviez ramenés, après vos voyages, du pays de notre père Abraham ?  […] J’ai relu, pour ainsi dire, ma vie tout entière sur ce livre de pierre composé de trois sépulcres : enfance, jeunesse, aubes de la pensée, années en fleurs, années en fruits, années en chaume ou en cendres, joies innocentes, piétés saintes, attachements naturels, études ardentes, égarements pardonnés d’adolescence, passions naissantes, attachements sérieux, voyages, fautes, repentirs, bonheurs ensevelis, chaînes brisées, chaînes renouées de la vie, peines, efforts, labeurs, agitations, périls, combats, victoires, élévations et écroulements de l’âge mûr sur les grandes vagues de l’océan des révolutions, pour faire avancer d’un degré de plus l’esprit humain dans sa navigation vers l’infini !

519. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Quand vous m’aurez ensevelie dans le tombeau de votre père, et que vous aurez réuni mes os à ses cendres, entreprenez alors d’aussi longs voyages, et naviguez sur telle mer que vous voudrez, personne ne vous en empêchera. […] Il était, en 1688 et 1689, de ces voyages de Marly tant brigués par les courtisans ; il couchait dans la chambre du roi pendant ses maladies, et lui lisait ces chefs-d’œuvre d’éloquence et de poésie qui décoraient ce beau règne. […] Songez, Mylord, que, sans le voyage et les expériences de ceux qu’il envoya à Cayenne en 1672, et sans les mesures de M. 

520. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Et, au bout du voyage, quel agrément ? […] Il était professeur de rhétorique, lorsque l’attrait des voyages l’arracha de sa chaire. […] Ils ont rendu la vie à des relations de voyages que les bouquinistes, parfois, accablaient de leur dédain. […] Combien de voyages d’Amérique ont été décidés par les Natchez ou amorcés par la Case de l’oncle Tom ! […] Sa petite bibliothèque de voyage contenait les Traits caractéristiques des Chinois, de M. 

521. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Même il prit passage sur le yacht que Mlle Barney avait loué et il fit à son bord un long et tranquille voyage sur la Seine. […] Notes éparses, non fondues, sur ses lectures, ses voyages, sur la Chambre, ils fournissent, avec une scrupuleuse autobiographie, le secret de nombreux volumes. Ces vues d’un esprit français sur le monde, confirmées par des expériences de voyage et de politique, achèveront de donner à l’œuvre de Barrès son caractère goethien. […] Si le temps lui en est laissé, espérons qu’il prendra le même soin, qu’à utiliser l’intelligence et le talent, à décorer son ministère ; croyez bien qu’ici, je ne fais allusion qu’à ceux des bureaux et des appartements où sont appelés à vivre, à parler en beauté, les grands de la terre, les ministres, les diplomates ou les souverains en voyage. […] Suzanne ayant gagné le voyage autour du monde offert par le Sydney Daily, àla première de son concours de la meilleure maxime sur l’ennui, après avoir répondu « si un homme s’ennuie, excitez-le, si une femme s’ennuie, retenez-la », ce qui est assez surprenant pour une jeune fille des départements, Suzanne entreprend le voyage.

522. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

C’est lui qui a fait le voyage avec Madame jusqu’à la frontière d’Espagne… » Dans la Correspondance de Garrick, je trouve, au tome second, une lettre adressée au grand acteur par un gentilhomme du nom de De Vigny, qui, retenu pour dettes à Londres, a l’idée de recourir à la générosité de l’artiste célèbre. […] Qui ne leur a envié la liberté de leurs voyages au milieu des airs, soit lorsque, roulés en masse par les vents et colorés par le soleil, ils s’avancent paisiblement comme une flotte de sombres navires dont la proue serait dorée, soit lorsque, parsemés en légers groupes, ils glissent avec vitesse, sveltes et allongés, comme des oiseaux de passage ? […] Leur voyage est sans grâces, Puisqu’il est aussi prompt, sur ses lignes de fer, Que la flèche lancée à travers les espaces Qui va de l’arc au but en faisant siffler l’air. On n’entendra jamais piaffer sur une route Le pied vif du cheval sur les pavés en feu ; Adieu, voyages lents, bruits lointains qu’on écoute, Le rire du passant, les retards de l’essieu… Tout ce passage est charmant ; il y en a de très élevés : la nature parle et dit d’admirables choses dans son impassible dédain pour la fourmilière humaine : On me dit une mère, et je suis une tombe !

523. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Il avait, au reste, une grande prédilection pour tout ce qui tenait à l’Italie, et il employait une partie de son temps à composer et à revoir la relation du voyage qu’il avait fait en ce pays, et d’où il avait rapporté une collection de marbres et de curiosités naturelles. » VII C’est par ces fenêtres que la mélancolie entrait dans les sens et dans l’âme du poète futur. […] Son voyage, qu’il a imprimé dans ses Mémoires, n’a qu’un seul intérêt, l’enthousiasme d’un homme du Nord pour le soleil, l’ivresse de la nature respirée sur place dans les parfums de Naples et de Palerme. […] XVII Après ce voyage à Naples et en Sicile, voyage qu’il faut faire quand on veut chanter, car tout y chante dans la nature, mer, ciel, montagnes, atmosphère et impressions, Goethe s’arrêta quelques années à Rome.

524. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

« Bien, lui dis-je ; amenez-le demain à la fin du jour ; je lui souhaiterai bon voyage au pays de Pétrarque, de l’amour et de la gloire, maintenant que les vers, l’amour et la gloire sont devenus une pincée de cendre trempée d’eau amère entre mes doigts. » Merci, dit-il ; et il me serra la main dans sa main nerveuse, qui tremble, qui étreint et qui brise les doigts de ses amis comme une serre d’aigle concasse et broie les barreaux de sa cage. […] çà, Vincent, disait Mireille, quand tu as pris ta bourrée d’osier sur tes épaules pour aller çà et là raccommoder les corbeilles, en dois-tu voir, dans tes voyages, des vieux châteaux, des déserts sauvages, des villages, des fêtes, des pèlerinages ! […] — « C’est bien vrai, Mademoiselle, dit le jeune apprenti ; mais la soif s’étanche aussi bien par l’agacement d’une groseille aux dents que par l’eau de toute la cruche ; et si, pour trouver de l’ouvrage, il faut essuyer les injures du temps, tout de même le voyage a ses moments de plaisir, et l’ombre sur la route fait oublier le chaud. » Le récit que Vincent fait de ses voyages à la jeune fille est incomparable en grâce, en vérité, en nouveauté et cependant en poésie.

525. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

la maladie énerve mes forces physiques ; j’aurais difficilement le temps d’accomplir en moi une grande œuvre intellectuelle. » VII « Je vais avoir quinze jours de liberté, écrit Goethe à son nouvel ami, pendant un voyage de ma cour ; venez me voir pendant ce loisir, nous causerons de nos Heures ; nous ne verrons que quelques rares amis qui pensent comme nous. […] L’enfant se sépare fièrement de la jeune fille ; il se précipite avec impétuosité dans le courant de la vie ; il parcourt le monde avec le bâton de voyage et rentre étranger au foyer paternel, et il voit devant lui la jeune fille charmante dans l’éclat de sa fraîcheur, avec son regard pudique. […] « L’homme jette encore un regard sur le tombeau de sa fortune, puis il prend le bâton de voyage. […] … (C’était après son voyage pour voir son idole à Weimar.)

526. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

L’auteur du Voyage en Italie nous dit cela, d’un ton aigre, nerveux, saccadé, et avec un peu plus de bile qu’à l’ordinaire dans le teint. […] 15 mai Contre la grille du Jardin des Plantes, et allant à l’hôpital de la Pitié, une vieille femme portée à découvert sur le lit de transport de l’hôpital, une grosse couverture de laine passée comme une grande alèze sous son châle, une ombrelle entre les jambes, un petit sac de voyage de toile cirée à côté d’elle. […] Le prince Napoléon dîne ce soir… Il est en veine d’amabilité, il cause avec une mémoire ethnographique merveilleuse, se rappelant les noms et la physionomie de tous les lieux par lesquels il vient de passer, et déclare qu’il n’a plus qu’un seul plaisir au monde : c’est le voyage. […] Il est devant une fenêtre fermée, dans la pose raide et ankylosée des hémiplégiques, une couverture de voyage sur les genoux, et assis devant une table où est posé devant lui un volume des Contes de Voltaire.

527. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Mercredi 19 août Dans le voyage en bateau à vapeur, le long des berges du lac des Quatre-Cantons, à chaque crique, à chaque débarcadère, toutes ces estacades, tous ces balcons, toutes ces avances, toutes ces balustrades, que peuplent au milieu de plantes grimpantes, des voyageuses accoudées dans des mouvements de grâce, — toutes ces légères architectures de bois, le pied dans l’eau, portant des fleurs et des femmes, me semblaient dérouler devant moi, les images d’un album japonais, les représentations de la vie au bord de l’eau de l’Extrême-Orient. […] ……………………………………………………………………………………………………… Décidément les voyages, ne sont qu’une suite de petits supplices. […] Pendant les heures lentes du voyage, je pense qu’il y a, cette année, quarante ans que je viens, tous les automnes, passer un mois dans cette maison de famille. Je me revois à mon premier voyage.

528. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

L’âme de Dante quitta en quelque sorte la terre avec elle, et on ne peut douter que ce ne fut pour suivre et pour retrouver l’âme de Béatrice qu’il entreprit plus tard ce triple voyage à travers les trois mondes surnaturels, enfer, purgatoire, paradis, où, sous le nom de théologie, il ne cherche et ne divinise au fond que son amante. […] Mon poème, après que je l’eus contemplé quelques années, creva sur ma tête comme une de ces bulles de savon colorées, en ne me laissant que quelques gouttes d’eau sur les doigts, ou plutôt quelques gouttes d’encre, car la Chute d’un Ange, Jocelyn, le Poème des Pécheurs, que j’ai perdu dans mes voyages, et quelques autres ébauches épiques que j’ai avancées, puis suspendues, sont de ces gouttes d’encre. […] XXI À mon premier voyage à Rome j’avais des lettres de recommandation pour ce savant diplomate. […] Aussi, dès le paganisme, les grandes compositions orientales, comme le Mahabarata ; les cycles grecs, comme ceux d’Hercule, de Thésée, d’Orphée, d’Ulysse, de Psyché ; les épopées latines de Virgile, de Lucain, de Stace, de Silius Italicus ; et enfin ces ouvrages qu’on peut nommer des poèmes philosophiques, la République de Platon et celle de Cicéron, eurent leurs voyages aux cieux, leurs descentes aux enfers, leurs nécromancies, leurs morts ressuscités ou apparus pour raconter les mystères de la vie future.

529. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Plongé dans les livres et les manuscrits comme un Bénédictin et un Bollandiste, ayant appris l’allemand avec une ténacité enflammée, comme Alfieri avait appris le grec, à un âge où l’on ne vit plus que par les idées, il ajouta l’érudition des yeux, les voyages, les monuments, les antiquités, à l’érudition purement littéraire ; et, comme les assujettissements du commerce devenaient de plus en plus incompatibles avec l’étendue des travaux historiques qu’il méditait, il céda sa librairie en 1836 à l’éditeur actuel de ses Œuvres complètes, et partit pour faire le tour des bibliothèques de l’Europe. […] Collombet, son ami, qui devait l’accompagner dans ce voyage : « Nous écririons de conserve deux volumes in-8o qui auraient pour titre : Voyages sur les scènes de la Bible et du Nouveau Testament. […] Le voyage d’Audin dura six mois.

530. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Il y avait eu des voyages en Hollande tout exprès pour le voir ; il commençait à y avoir des pèlerins et des curieux d’incrédulité. […] On a imprimé deux lettres de Massillon à l’abbé de Louvois, écrites de Paris en 1701, pendant le voyage du jeune abbé en Italie.

531. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

En 1817, il fit un voyage en Italie avec sa famille et trouva à Rome, parmi les pensionnaires de l’Académie de France, un jeune homme de nos montagnes qui, sous le prince Berthier, avait obtenu un prix de gravure en médailles (C’était Brandt, devenu depuis célèbre et établi à Berlin). […] Dans un voyage que le roi de Prusse fit à Rome avec M. de Humboldt en 1822, il y eut une espèce d’exposition en son honneur.

532. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — I » pp. 351-368

Il prit pour prétexte de ce voyage l’affection qu’il portait à sa sœur et au comte de Soissons, tellement qu’au bout de huit jours tous les fruits espérés d’une si grande et signalée victoire s’en allèrent en vent et en fumée. » Ce fut aussi la dernière faute signalée que fit faire l’amour à Henri ; car plus tard, bien que ce fût toujours sa grande faiblesse, ceux qui l’ont bien connu assurent qu’il ne s’en laissa jamais entraîner au point d’y sacrifier l’intérêt pressant de ses affaires. […] Le rusé Turenne (le futur duc de Bouillon) s’éclipsa sous prétexte d’un voyage, et laissa d’Aubigné porter seul le poids de la périlleuse consultation.

533. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Ce dut être vers ce temps-là, et sans doute après un voyage à la Trappe, que Santeul fit sa belle ode sacrée, dédiée à M. de Rancé, Solitudo sancta, Le Saint Désert, où il peint la vie de labeur des moines pénitents4. […] Avant de partir pour ce dernier voyage de Bourgogne, Santeul avait été en visite à la Trappe ; « il avait trouvé du goût pour tout ce qu’il y avait vu » ; mais ce goût avait été passager comme tout ce qui faisait impression sur cette organisation mobile ; et l’abbé de Rancé, en apprenant sa mort, que lui annonçait l’abbé Nicaise, écrivait (3 octobre 1697) : Il est vrai, monsieur, que je n’ai point reçu le paquet que vous me mandez que vous m’avez envoyé, et que ces paroles, Santolius Burgundus, me sont toutes nouvelles.

534. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

., etc. » Une autre fois Voiture, alors en voyage, écrivait de Nancy à Mme de Rambouillet, sous le nom de Callot, en lui envoyant un recueil de ce graveur. […] Mlle de Scudéry nous le peint capable, en matière galante, de petites noirceurs et de fourberies : par exemple, faisant un mystère affecté de lettres qu’il recevait de la princesse pour qu’on crut qu’elles disaient plus qu’il n’y en avait ; faisant de grands apprêts de voyage pour donner à croire qu’il allait passer chez la princesse, à la campagne, un temps d’amoureuse retraite, tandis qu’il se cachait à 205 quelque distance de là chez un de ses amis.

535. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Ce voyage à la recherche du bon goût rappelle forcément Le Temple du goût de Voltaire : les sujets ou du moins les noms sont semblables ; mais à la manière dont ils sont touchés ou traités, quelle différence ! […] Ce voyage figure en abrégé l’histoire des lettres depuis la Renaissance.

536. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

Venise était un lieu de prédilection pour Rohan ; on l’on en a vu très frappé et comme épris dès sa jeunesse, dans ce voyage qu’il fît à vingt ans. […] Saint-Évremont, en regrettant que M. de Rohan n’ait pas pénétré plus avant dans les desseins de César, et mieux expliqué les ressorts de sa conduite, avoue pourtant « qu’il a égalé la pénétration de Machiavel dans les remarques qu’il a faites sur la clémence de César, aux guerres civiles. « On voit, dit-il, que sa propre expérience en ces sortes de guerres lui a fourni beaucoup de lumières pour ces judicieuses observations. » Rohan, dans ce travail sur les guerres des Gaules et sur l’ancienne milice, paraît un homme fort instruit ; il n’y a plus trace de ces premières inadvertances qu’on a tant relevées dans son premier voyage de 1600, lorsqu’il y faisait Cicéron auteur des Pandectes, comme il aurait dit des Tusculanes.

537. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Mon dessein serait, madame, d’aller jusqu’à Madrid, d’y demeurer tant qu’il plairait au roi, et de venir ensuite à la Cour rendre compte à Sa Majesté de mon voyage. […] À la rigueur, étant moi-même grande d’Espagne, cela ne devrait pas leur donner de la jalousie ; mais, étant Française aussi, je me contenterai d’exercer ma commission jusqu’où il plaira à Sa Majesté, et je continuerai le voyage comme une personne qui est bien aise de faire sa cour à la petite-fille de son roi et qui a aussi des affaires à Madrid.

538. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

. — « La société voyage dans les cercles de Dante. — Je vois comme une voûte de fer s’abaisser sur les peuples. — La société est idiote quand elle n’est pas frénétique, — cette pauvre société idiote qui s’en va à la Morgue en passant par la Salpêtrière. » C’est lui qui dit ces choses, et on peut imaginer quelle perspective lui composent ces belles images. […] On le suit dans ses deux voyages de Rome, sous Léon XII, en 1824, et sous Grégoire XVI, en 1832.

539. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Émile de Girardin, à qui l’on demandait, au retour d’un voyage d’Italie, comment il avait trouvé Rome, répondait : « Je n’aime pas Rome, ça sent le mort. […] Sous une forme ou sous une autre, il est conquis à Jésus ; il l’est surtout depuis qu’il a visité cette Palestine, objet et terme désiré de son voyage, ce riant pays de Génézareth, qui ressemble à un jardin, et où le Fils de l’Homme a passé le meilleur temps de sa mission à prêcher les petits et les pauvres, les pêcheurs et les femmes au bord du lac de Tibériade ; il faut entendre comme il parle à ravir et avec charme de ce cadre frais et de ce paysage naturel des Évangiles.

540. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Dans un voyage qu’il fit en Alsace, en juin 1679, les magistrats de Strasbourg étaient venus à Schelestadt lui faire leurs protestations les plus humbles pour l’avenir ; il dissimula, répondit par des paroles assez polies, et noua probablement dès lors des intelligences secrètes avec quelques-uns du dedans. […] Quelques jours après et pendant le voyage que fit le roi en Alsace (octobre 1681), comme on visitait la fonderie de Brisach, où se voyaient certains mortiers formidables et d’invention nouvelle, il s’avisa de les faire tirer devant les députés de Strasbourg là présents, « pour leur faire connaître, disait-il agréablement, combien ils avaient été sages de se rendre. » Chacun fait ses gentillesses à sa manière.

541. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Souffrant d’excès de travail, il dut faire une promenade aux Pyrénées, et ce fut l’occasion de ce Voyage écrit par lui, illustré par Doré, et où il se montrait lui-même un paysagiste du premier ordre. Il a, depuis lors, tout entier récrit et refondu ce Voyage  ; comme il avait fait pour sa thèse de La Fontaine.

542. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Un tel voyage est une sorte d’analyse pratique et vivante de l’origine des peuples et des États : on part de l’ensemble le plus composé pour arriver aux éléments les plus simples ; à chaque journée, on perd de vue quelques-unes de ces inventions que nos besoins, en se multipliant, ont rendues nécessaires ; et il semble que l’on voyage en arrière dans l’histoire des progrès de l’esprit humain.

543. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre I. Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. »

En attendant, il court en sceptique à travers les annales de tous les peuples, tranche et retranche légèrement, trop vite, avec excès, surtout lorsqu’il s’agit des anciens, parce que son expédition historique n’est qu’un voyage de reconnaissance, mais avec un coup d’œil si juste que, de sa carte sommaire, nous pouvons garder presque tous les contours. […] Voyages de La Condamine au Pérou et de Maupertuis en Laponie.

544. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Ainsi, dans un sermon sur la Passion, il intéresse toutes les mères au redoutable mystère, en représentant les adieux de Marie à Jésus, prêt à faire « son dernier voyage en Jherusalem, le voyage en sa douloureuse mort.

545. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

Cependant, le mari revient de son voyage adultère. […] Ce voyage à Rouen n’était que le dénouement d’une ancienne liaison, la vieille histoire des lettres à rendre et du dernier rendez-vous.

546. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Après sa sortie de France et ses voyages à l’étranger, Mme de Genlis, rentrée à l’époque du Consulat, publia, de 1802 à 1813, quelques ouvrages qui tiennent à sa veine sentimentale et romanesque plus qu’à sa veine pédagogique, et dont quelques-uns ont obtenu un vrai succès : les Souvenirs de Félicie, première esquisse agréable, qu’elle a délayée depuis dans ses intarissables Mémoires ; une nouvelle qui passe pour son chef-d’œuvre, Mademoiselle de Clermont, et quelques romans historiques, La Duchesse de La Vallière, Madame de Maintenon, Mademoiselle de La Fayette : ce fut son meilleur moment. […] Ne pouvant se priver de son goût pour le théâtre, elle imagina de mettre en action et de leur faire jouer dans le jardin, où les décorations artificielles se combinaient avec la nature, les principales scènes de l’Histoire des voyages de l’abbé Prévost, abrégée par La Harpe, et en général toutes sortes de sujets historiques ou mythologiques.

547. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

On voudrait le plus souvent que ces livres-ci fussent placés par les auteurs en terre étrangère et donnés comme des relations de voyage. […] Il est amateur de courses et volontiers spectateur de départs d’aviation ; il est, sauf quand il est atteint de paresse physique, très grand voyageur, les voyages étant, sinon tout à fait, comme a dit Emerson, « le paradis des sots », du moins le paradis de tous ceux à qui le don d’observer ou de méditer est refusé, ni la méditation ni même l’observation ne demandant plus de six kilomètres carrés pour se satisfaire.

548. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Baudelaire débute par une sorte de voyage au pays du cœur, selon l’expression de M.  […] Eux-mêmes voyageurs et toujours lancés au pas de course, ces vers ont gardé l’habitude du négligé de voyage. […] À mon prochain voyage à l’Odéon, je me munirai d’un microscope. […] Enault a mis, dans la relation de son voyage, du talent et du style comme quatre. — Il y a répandu surtout beaucoup d’onction et de piété : chacun de ses chapitres dégage un parfum de dévotion qui pénètre et embaume l’âme. […] Le premier s’appelle l’Itinéraire de M. de Chateaubriand ; le second est le Voyage en Orient de M. de Lamartine.

549. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

« Il commença par le voyage à Londres et goûta, à la taverne anglaise, le haddock, ce poisson qui ressemble singulièrement à du jambon qui aurait des arêtes ; puis, ayant acheté, avenue de l’Opéra, plusieurs fioles de parfums, il se donna des symphonies.

550. (1887) Discours et conférences « Appendice à la précédente conférence »

Plusieurs fois, j’ai pu observer, dans mes voyages en Orient, que le fanatisme vient d’un petit nombre d’hommes dangereux qui maintiennent les autres dans la pratique religieuse par la terreur.

551. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IX »

Il y a de ces emprunts anglais, réempruntés parle français, qui ont pris au cours de ce double voyage une forme bien curieuse.

552. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Le premier volume et la moitié du second contiennent tous les faits de la vie de La Fayette antérieure à 89, la guerre d’Amérique, ses voyages en Europe au retour ; tantôt ce sont des récits et des chapitres de mémoires de sa main, tantôt ce sont des correspondances qui y suppléent et les continuent. […] Dans cette même guerre d’Amérique, à son second voyage (1780), La Fayette arrive à Boston, précédant de peu l’escadre française qui amène les troupes de M. de Rochambeau ; c’est un secours qu’il a obtenu de Versailles à l’insu de l’Amérique et par son crédit personnel. […] Nul n’est en mesure de démontrer le contraire ; l’autorité de ce bel et unique exemple reste donc en dehors, à part, une exception non concluante, et je ne puis dire de la vie de Washington ce que le poëte a dit de la chute d’un grand coupable politique : Abstulit hunc tandem Rufini pœna tumultum Absolvitque Deos75 En 1784, La Fayette en est déjà à son troisième voyage d’Amérique : ce voyage de 1784, au commencement de la paix, fut un triomphe touchant et mérité qui ouvre pour lui cette série de marches unanimes et de processions populaires, dont il fut si souvent le héros et le drapeau. De retour en Europe, les années suivantes se passèrent pour lui en succès de toutes sortes, en voyages dans les diverses cours, très-amusants et qu’il raconte à ravir, en projets politiques et en applications sérieuses de son métier de républicain. […] Quels souvenirs pour ceux qui les ont reçus dans leur fraîcheur, que ce voyage d’Amérique en 1824, et cet hymne de Béranger qui le célébrait !

553. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Cette veine épuisée, il pioche à côté et en exploite une autre, le Parfait négociant anglais, Un Voyage à travers la Grande-Bretagne. […] En vain il a écrit en prose, en vers, sur tous les sujets, politiques et religieux, d’occasion et de principes, satires et romans, histoires et poëmes, voyages et pamphlets, traités de négoce et renseignements de statistique, en tout deux cent dix ouvrages, non d’amplification, mais de raisonnements, de documents et de faits, serrés et entassés les uns par-dessus les autres avec une telle prodigalité que la mémoire, la méditation et l’application d’un homme semblent trop petites pour un tel labeur ; il meurt sans un sou, laissant des dettes. […] Décidément la vie est bonne, et avec Fielding nous ferons en riant le voyage, la tête cassée et le ventre plein. […] Point d’action ; le livre est un recueil de lettres écrites pendant un voyage en Écosse et en Angleterre. […] Figurez-vous un homme qui se met en voyage ayant sur les yeux une paire de lunettes extraordinairement grossissantes.

554. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

« Si nous sentons un plaisir singulier à écouter ceux qui retournent de quelque lointain voyage, racontant les choses qu’ils ont vues en pays étranges, les mœurs des hommes, la nature des lieux et si nous sommes quelquefois si ravis d’aise et de joie que nous ne sentons point le cours des heures en oyant deviser un sage, disert et éloquent vieillard, quand il va récitant les aventures qu’il a eues en ses verts et jeunes ans combien plus devons-nous sentir d’aise et de ravissement de voir en une belle, riche et véritable peinture, les cas humains représentés au vif. » Ainsi s’exprime-t-il dans la préface de ses Vies parallèles ; et on ne saurait mieux indiquer ce que ses Vies contiennent d’enseignements, ou, comme nous dirions aujourd’hui, de « documents » sur l’homme. […] Gebhart : Rabelais et la Renaissance]. — Il n’a pas eu non plus le sentiment de la tragédie de la vie. — Que pour toutes ces raisons, les « ordures dont il a semé ses écrits », comme dit La Bruyère, ne recouvrent aucune profondeur d’intention. — Comparaison à cet égard de Pantagruel avec les Voyages de Gulliver. — De l’obscurité de Rabelais ; — et que là où il est obscur, c’est peut-être une question de savoir s’il s’est toujours compris lui-même. […] Le Voyage d’Arcueil ou Les Îles Fortunées] ; — et puis, s’il n’avait fait la Franciade. […] 5º Les Œuvres. — Si l’on néglige sa traduction de la Théologie naturelle de Raymond Sebon, 1569 ; — et le Journal de ses Voyages, qui n’a été publié qu’en 1774 seulement ; — les Œuvres de Montaigne su réduisent à ses Essais, dont il suffira de noter ici les principales éditions. […] Coste (celui qui rougissait quand on parlait devant lui de Montaigne), 3 vol. in-4 ; Londres, 1724, à laquelle s’ajoute, dans le même format, le volume des Voyages ; — l’édition de Naigeon, 4 vol. in-8, Paris, 1802, Didot, — et l’édition J.

555. (1930) Le roman français pp. 1-197

Et l’on ne voit et ne sent pas les mêmes choses quand on voyage à pied, à cheval, en chemin de fer, en auto, en avion. […] Toujours des conversations, comme dans Le Banquet de Platon et les nouvelles de Voltaire et, de plus, le voyage : un voyage en Italie, en compagnie d’un bohême ivre et génial où l’on reconnaît Verlaine : Verlaine, avec qui France, conseillé par Mme de Caillavet, qui l’accompagne, a, pour cet objet, renouvelé connaissance. […] Ce n’est même pas « l’humain » seulement qu’elle s’applique à pénétrer, c’est l’univers… J’ai sous les yeux le beau volume qu’il a rapporté de son voyage au Congo et au Tchad. […] C’est ce qui est arrivé à Gide pour ce Congo-Tchad, qui est une des meilleures relations de voyage publiées de notre temps. […] Jamais peut-être il n’y a eu moins de vrais romans qu’à cette heure où il s’en publie une telle quantité : ce sont des autobiographies, ce sont des sensations de voyage, telle la série des Hollywood de M. 

556. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Il eut l’idée, ou l’idée lui revint, d’un voyage en Amérique sous prétexte de trouver le passage aux Indes par le Nord. […] Et toujours en pleine gloire, à l’époque de son voyage en Orient (1806), le sentiment du ridicule de la vie humaine, si bornée et si insignifiante, au sein de la nature éternelle. […] Certaines circonstances le conduisirent à faire avec un ami un voyage à Naples (1811). […] Forcé d’abréger son voyage, à cause de la mort de sa fille, il revint eu France et écrivit une relation de son voyage, ou plutôt les impressions de son âme au cours de son pèlerinage (Voyage en Orient, 1835). […] A ses voyages, à ses aventures politiques, à ses élections, à ses charités qui étaient princières, il avait perdu sa fortune, qui n’avait jamais été immense, et fait des dettes.

557. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

. — Horizontalement, rien que pour venir de chez moi chez vous, j’ai fait l’équivalent de deux voyages du passage des Panoramas à la troisième cataracte. […] s’écria C… — Toi si paresseux, tu ferais ce long voyage ? […] Entre Abbeville et Boulogne, dont nous sommes encore éloignés d’une vingtaine de lieues, quelqu’un propose de charmer les dernières heures du voyage par un jeu quelconque. […] Tel est le dernier épisode de notre voyage. […] Quand la soirée est belle, c’est un charmant voyage d’un quart d’heure.

558. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. de Falloux » pp. 311-316

Molé demanda un répit et s’imposa un retard : il avait besoin de deux années encore, de deux ou trois années de voyage et d’études, pour n’entrer dans la lice que tout armé et tout à fait digne de la grande carrière.

559. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIV » pp. 247-253

J'ai tort, peut-être, de dire assez, car c’est beaucoup avec un homme comme lui, et après tout ce qu’il m’a dit du prince ; il m’en a fait un bel éloge… C'est l’homme du temps, a-t-il dit, c’est le véritable Roi de l’époque… Il a tout ce qu’il faut pour réussir… Les obstacles sont grands ; mais s’il y a une circonstance favorable, elle est certainement pour Henri V… Maintenant, lui ai-je dit, il faudrait faire fructifier ce voyage par une publication, comme autrefois le Conservateur.

560. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Jean Lahor (Henri Cazalis). »

comme cela fait accepter la vie, ce court voyage à travers les apparences !

561. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Un grand voyageur de commerce »

Mais les voyages de M. 

562. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859) »

Goût de l’amour dès l’enfance, avant même de se douter de ce qu’est l’amour ; sentiment un peu sanglotant de la nature ; aspiration à se dévouer sans relâche, avec un secret contentement de souffrir pour son dévouement ; félicité de la meurtrissure sentimentale, optimisme extraordinairement vivace, abrité du scepticisme comme par une ouate de mélancolie douce… Ajoutez à ces dons naturels la vie la plus romanesque, romanesque jusqu’à l’invraisemblable, une gageure du destin tenue et gagnée contre les caprices de l’imagination : l’héritage sacrifié à la foi religieuse, les voyages tragiques, la guerre, la tempête, la séduction, l’abandon, le théâtre avec le succès d’abord, et bientôt la perte de la voix, la misère, la mort de l’enfant adoré, de quoi défrayer vingt romans conçus avec quelque économie.

563. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Les souvenirs de voyages ont excité la verve de quelques auteurs. […] Paris, Flammarion, 1892. — Le Voyage dans les yeux. […] Bruxelles, Éd. de l’Idée libre, 1902. — Voyages vers mon pays. […] Même, lorsqu’une toile de maître l’enthousiasme (je songe au voyage en Espagne), il la « copie » en vers. […] Voyages vers mon pays, « Communion », II, p. 169 et 170.

564. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

. — Le Beau Voyage, poésies, avec un portrait de l’auteur par lui-même, Fasquelle, 1904, in-18. — Maman Colibri comédie, en 4 actes (Vaudeville, 1904), Fasquelle, 1905, in-18. […] Œuvres. — L’Album et le Livre des Légendes, 1894-1895 (avec son frère André). — Le Prince Naïf, légende, Girard, éditeur, 1894. — Petit voyage de Grèce (Ollendorff, 1892) — Le Pape et l’Empereur, scène d’histoire, 1899 (Ollendorff), — N’y touchez pas, roman, 1900 (Société française d’imprimerie et de librairie). — La Dinette, un acte (Villereille) 1901 ; — Rhodène et Conesculus, conte (édition de l’Hémicycle)·, — Mon amie, roman (Juven), 1902. — Notre Bonheur, roman (Juven), 1903. — La Châtelaine (Juven), 1904. — Rose ou la fiancée de Province, roman (Delagrave). — La maison des dames Renoir, roman (Fontemoing), 1904. […] Theuriet : Voyage au pays des poètes, Journal, 15 juillet 1898. […] Œuvres. — Terres de Lumière, (impressions de voyage), Ollendorff, in-18, 1904. — Claire Maret, roman, Ollendorff, in-18, 1905. […] Gaubert, Histoire et Voyages, La Plume, 1er août 1905.

565. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Une considération me frappe : c’est combien, vers la fin du xviiie siècle, il se fit chez nos littérateurs et nos poëtes comme un complément d’éducation par les contrées lointaines, par les voyages. […] Dans un chemin mystérieux, L’Esprit de Dieu voyage, Sur les flots, dans l’ombre des cieux, Tout voilé par l’orage. […] Le voyage à la Guadeloupe, où elle alla mourir.

566. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Lamennais, Montalembert et Lacordaire allèrent à Rome : un beau livre, les Affaires de Rome, sortit de ce voyage, et la rupture définitive de Lamennais avec l’Église. […] J. de Maistre (1754-1821), fils du président du sénat de Savoie, sénateur en 1788, se relira en 1792 à Lausanne, quand la Savoie devint française, résida de 1802 à 1816 à Saint-Pétersbourg comme ministre du roi de Sardaigne, dont il avait été d’abord grand chancelier en 1799. — Son frère Xavier de Maistre (1763-1852) a écrit le Voyage autour de ma chambre (1795) et le Lépreux de la cité d’Aoste (1811).Éditions : Considérations sur la France, Neuchâtel, 1790, in-8 ; Du Pape, Lyon, 1819 et 1821, 2 v. in-8 ; Soirées de Saint-Pétersbourg, ou Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence, Paris, 1821, 2 vol. in-8 ; De l’Église gallicane dans son rapport avec le souverain pontife, Paris, 1821, in-8. […] Il avait, dans un premier voyage à Rome en 1824, refusé le chapeau de cardinal que lui offrait Léon XII ; en 1832, Grégoire XVI le condamna.

567. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Je la reproduis sans rien atténuer de ce qu’elle a de contradictoire et de légèrement fiévreux : Monsieur, Quelques voyages que j’ai dû faire au commencement de mes vacances m’ont empêché de correspondre avec vous aussitôt que je l’eusse désiré. […] Tout cela me rend ce voyage bien problématique et me replonge dans de nouvelles incertitudes. […] Je partis donc pour Paris sans leur laisser entrevoir autre chose que des voyages à l’étranger et une interruption possible dans mes études ecclésiastiques.

568. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

J’insiste sur ce détail-là, car La Fontaine en parle dans son Voyage en Limousin, et cela n’est pas sans intérêt, parce qu’il est possible, il est même à peu près certain que La Fontaine tint pour un peu plus de sa mère que de son père, comme il paraît que cela est arrivé pour beaucoup d’hommes supérieurs. […] D’autre part, Mlle de La Fontaine (ce que j’avais omis de vous dire tout à l’heure), Mlle de La Fontaine n’était pas précisément ce qu’on a appelé un peu plus tard « un bas bleu », car on ne voit pas qu’elle ait rien écrit, mais elle était grande lectrice de romans  son mari le lui reproche dans une lettre du Voyage en Limousin  grande lectrice aussi de poètes du seizième et du commencement du dix-septième siècle ; et puis, elle n’a pas été, certainement, sans contribuer à la fondation, s’il vous plaît, de l’Académie de Château Thierry. […] Toujours est-il que La Fontaine alla avec Jannart jusqu’à Limoges et qu’il nous a donné de ce voyage une relation très intéressante, dont j’aurai l’occasion certainement de vous lire beaucoup d’extraits.

569. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Quand elle l’a obtenu, il lui donne le moyen sûr pour le garder près d’elle autant qu’elle le voudra, et même pour entreprendre un voyage s’il le lui ordonne : c’est que le margrave envoie au roi quelques grands hommes pour son régiment favori ; moyennant cette « galanterie de six pieds » faite au roi, tout ira bien ; « deux ou trois grands hommes envoyés à propos seront des arguments vainqueurs62. » — Le général ministre Grumbkow, qui a tant persécuté Frédéric et sa sœur, meurt un an avant son maître, laissant une mémoire généralement exécrée. […] Dans un voyage que la margrave fait pour sa santé en Italie, elle lui cueille à Naples une branche du laurier de Virgile, et la lui envoie comme un don offert par l’ombre du poète au héros rival d’Alexandre.

570. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Il lui arriva, dans un voyage qu’il fit à Soleure en ces années (1764), d’y choquer l’esprit d’égalité par les honneurs que d’imprudents amis voulurent lui rendre. […] C’est à la première halte de ce voyage qu’ayant paru suspect, il fut arrêté dans un village près de Provins par des paysans en armes.

571. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Le voyage de Prusse et son essai d’établissement à Berlin furent pour Voltaire une triste campagne, dont il a été assez parlé, et dont on aime à sortir comme lui le plus tôt possible. […] moins d’un mois après cette lettre à Marin, il arrive à Paris, dans ce dernier et imprudent voyage qu’il se décida à y faire.

572. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

— Mme du Deffand, dans une lettre, lui avait parlé de gens de Versailles qu’elle voyait à Paris ; elle lui promettait de la faire souper avec eux à son prochain voyage ; voici la réponse : Faites-moi grâce, ma chère enfant, des gens de Versailles ; il y a, comme vous dites fort bien, cinq mois que j’y suis ; j’y croirais être encore… Plus vous aurez de monde, plus je serai distraite du plaisir de vous voir ; on me distrait à présent du plaisir de vous écrire, et l’on me désespère. […] je n’ai plus d’étouffements ; le voyage les a absolument guéris.

573. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

des vieillards qui s’évertuent, qui se préparent à l’intrigue, aux voyages, au commerce. […] Mme Casaubon ou, comme on disait alors pour les femmes de la bourgeoisie, Mlle  Casaubon, d’une santé délicate (on le serait à moins), au milieu de ces fatigues et des voyages qu’elle entreprend pour les affaires de la famille, avait peine à s’acclimater en Angleterre.

574. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

Il rappela en commençant : « Qu’il y avait quarante ans que dans la même salle, dans le même lieu, et quasi à la même heure, il avait été émancipé du consentement de l’empereur Maximilien, son grand-père ; qu’il n’avait alors que quinze ans ; qu’en 1516 le roi catholique étant mort, il fut obligé de passer en Espagne l’année suivante ; qu’en 1519 il perdit l’empereur, son aïeul ; qu’alors il sollicita l’élection à l’Empire, non par ambition d’avoir plus de seigneuries, mais pour le bien de plusieurs de ses royaumes et pays, et principalement de ceux de par deçà ; que, depuis, il avait fait neuf voyages en Allemagne, six en Espagne, sept en Italie, dix aux Pays-Bas, quatre en France, deux en Angleterre, et deux en Afrique, sans compter ses visites en ses autres royaumes, pays et îles, lesquelles avaient été nombreuses, et son passage par la France en 1539, qui n’était pas la moindre de ses entreprises ; qu’il avait, dans ces divers voyages, traversé huit fois la Méditerranée et trois fois l’Océan… » Quarante années d’un semblable règne, de telles fatigues pour pourvoir à tout instant et subvenir à tant de royaumes et d’États disjoints, une santé détruite et dont le délabrement dans sa personne était visible à tous, justifiaient suffisamment une pensée de retraite depuis longtemps conçue, mais qu’il avait fallu ajourner jusqu’à ce que son fils eût atteint l’âge d’homme.

575. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

. — Voyages. — Salons. — Critique dramatique. […] Delacroix, son voyage en Afrique, qui nous a valu tant de toiles charmantes et d’une fidélité si locale. — Oui, ce sont bien là les intérieurs garnis, à hauteur d’homme, de carreaux de faïence formant des mosaïques comme dans les salles de l’Alhambra, les fines nattes de jonc, les tapis de Kabylie, les piles de coussins et les belles femmes aux sourcils rejoints par le furmeh, aux paupières bleuies de kh’ol, aux joues blanches avivées d’une couche de fard, qui, nonchalamment accoudées, fument le narguilhé ou prennent le café que leur offre, dans une petite tasse à soucoupe de filigrane, une négresse au large rire blanc. » C’est sur cet admirable petit tableau que finissait le premier article57.

576. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Je trouve, en effet, dans le Voyage en Angleterre de Mme Roland, voyage instructif et très consciencieux qu’elle fit en 1784 avec son mari, un passage sur la différence des moyens de fondation en France et en Angleterre, la puissance de l’association suffisant là-bas à de magnifiques établissements qui ne se font chez nous que par voie d’autorité : « Nous avons, dit-elle, de belles choses en France, mais toutes faites par le prince aux dépens de ses sujets arbitrairement imposés et pleurant au fond des provinces le bien auquel ils ne participent que par leurs sueurs et leurs souffrances. » Voilà précisément la note dont M. 

577. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Dès ce moment, études, voyages sur les traces de la sainte, manuscrits à consulter, renseignements et traditions populaires à recueillir, l’auteur fervent ne négligea rien ; il embrassa cette chère mémoire : il se fit le desservant, après des âges, de cette gloire séraphique oubliée. […] Si je pouvais espérer vous rencontrer à l’un de mes premiers voyages en Belgique (Mme de Montalembert me croyait encore en Belgique, ou je n’étais plus de puis quelques mois), j’aimerais à vous réitérer moi-même cette expression de la grande jouissance que vous m’avez fait éprouver.

578. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

En ces heureuses années, Casimir Delavigne fit le voyage d’Italie ; il s’y reposa des longs travaux par des inspirations qui tiennent davantage à la fantaisie ou à l’impression personnelle ; la plupart des ballades qui datent d’alors ne paraissent qu’aujourd’hui pour la première fois. […] Nous ne craignons pas ici de soulever avec respect un voile pieux qui est désormais celui du deuil : le voyage d’Italie réalisa tout son rêve, il y vit tout ce qu’il attendait du passé, il trouva plus ; son cœur rencontra celle qui lui était destinée, et son avenir s’enchaîna.

579. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SÉVIGNÉ » pp. 2-21

On ne disserte point comme autrefois, à perte de vue, sur le sonnet de Job ou d’Uranie, sur la carte de Tendre ou sur le caractère du Romain ; mais on cause ; on cause nouvelles de cour, souvenirs du siège de Paris ou de la guerre de Guyenne ; M. le cardinal de Retz raconte ses voyages, M. de La Rochefoucauld moralise, Mme de La Fayette fait des réflexions de cœur, et Mme de Sévigné les interrompt tous pour citer un mot de sa fille, une espièglerie de son fils, une distraction du bon d’Hacqueville ou de M. de Brancas. […] On a un charmant portrait de Mme de Sévigné jeune par l’abbé Arnauld ; il faut qu’elle ait eu bien de l’éclat et de la couleur pour en communiquer un moment au style de ce digne abbé, qui ne paraît pas avoir eu, comme écrivain, tout le talent de la famille : « Ce fut en ce voyage, dit-il en ses Mémoires (à l’année 1657), que M. de Sévigné me fit faire connoissance avec l’illustre marquise de Sévigné, sa nièce… Il me semble que je la vois encore telle qu’elle me parut la première fois que j’eus l’honneur de la voir, arrivant dans le fond de son carrosse tout ouvert, au milieu de M. son fils et de mademoiselle sa fille : tous trois tels que les poëtes représentent Latone au milieu du jeune Apollon et de la jeune Diane, tant il éclatoit d’agrément dans la mère et dans les enfants ! 

580. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

C’est dans Charles et Marie que se trouve ce mot ingénieux, souvent cité : « Les défauts dont on a la prétention ressemblent à la laideur parée ; on les voit dans tout leur jour. » Si le voyage en Angleterre, le ciel et la verdure de cette contrée jetèrent une teinte lactée, vaporeuse, sur ce roman de Charles et Marie, on trouve dans celui d’Eugénie et Mathilde, qui parut seulement en 1811, des reflets non moins frappants de la nature du Nord, des rivages de Hollande, des rades de la Baltique, où s’était assez longtemps prolongé l’exil de Mme de Flahaut. « La verdure dans les climats du Nord a une teinte particulière dont la couleur égale et tendre, peu à peu, vous repose et vous calme… Cet aspect ne produisant aucune surprise laisse l’âme dans la même situation ; état qui a ses charmes, et peut-être plus encore lorsqu’on est malheureux. […] Une fois, au retour d’un voyage à Berlin, Mme de Souza arrivait à Saint-Cloud pour voir l’impératrice Joséphine.

581. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Il y rendit compte du Voyage d’Anacharsis, et avec assez de sévérité. […] Le Voyage d’Anacharsis, me disait M. de Féletz, est peut-être le dernier livre moderne qu’il ait lu.

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