Le Matamore de Corneille ne dit jamais qu’il va pourfendre Adraste, son rival : la chose est pratique cependant et de son intérêt.
Renan… Je pourrais ajouter que cet homme « fuyant » a eu la vie la plus harmonieuse, la plus soutenue, la plus une qu’on puisse concevoir ; que cet « épicurien » a autant travaillé que Taine ou Michelet ; que ce grand « je m’enfichiste » (car on a osé l’appeler ainsi) est, au Collège de France, l’administrateur le plus actif, le plus énergique et le plus décidé quand il s’agit des intérêts de la haute science ; que, s’il se défie, par crainte de frustrer l’humanité, des injustices où entraînent les « amitiés particulières » il rend pourtant des services, et que jamais il n’en a promis qu’il n’ait rendus ; que sa loyauté n’a jamais été prise en défaut ; que cet Anacréon de la sagesse contemporaine supporte héroïquement la souffrance physique, sans le dire, sans étaler son courage ; que ce sceptique prétendu est ferme comme un stoïcien, et qu’avec tout cela ce grand homme est, dans toute la force et la beauté du terme, un bon homme… Mais je ne sais s’il lui plairait qu’on fît ces révélations, et je m’arrête.
La différence des opinions a amené dans le passé plus de massacres et peut amener encore plus de troubles et de malheurs que la contrariété des intérêts.
C’est surtout sous la forme religieuse que l’État a veillé jusqu’ici aux intérêts suprasensibles de l’humanité.
Le monde nous écoute volontiers, quand nous lui parlons de ses intérêts généraux ; car nous avons le don de la sympathie, cette intuition, cette illusion si l’on veut, qui, dans tout homme, je dirai presque dans tout être conscient, nous fait toucher une vie sœur de la nôtre, dans toute fleur nous montre un sourire, dans l’univers entier nous fait voir un grand acte d’amour.
Les passions apprêtées par les mains d’une hypocrisie systématique, sont devenues le mobile de toutes les actions ; l’intérêt particulier aguerri à tous les sacrifices, en est le terme.
Il serait libre de barrer le chemin à tous les mensonges, de quelque part ou de quelque parti qu’ils vinssent ; libre de s’atteler aux principes embourbés dans les intérêts ; libre de se pencher sur toutes les misères ; libre de s’agenouiller devant tous les dévouements.
Mais ce qui étoit de toute nécessité alors, seroit une puérilité aujourd’hui que les intérêts ne sont pas les mêmes.
N’est-ce pas porter la question sur le terrain même où le matérialisme a tant d’intérêt à la voir portée ?
En effet, tout homme qui écrit un livre est mû par trois raisons : premièrement, l’amour-propre, autrement dit, le désir de la gloire ; secondement, le besoin de s’occuper, et, en troisième lieu, l’intérêt pécuniaire.
De même, ils sont trop vaniteux pour goûter la leçon de la fable « Le renard et le corbeau » et, si vraiment les griots sont pour quelque chose dans la conception des contes et des fables, on comprendra qu’ils ne soient guère disposés à prêcher une morale si contraire à leurs intérêts.
Ainsi partout l’intérêt public a dicté les éloges ; chaque nation a loué ce qui était utile à ses besoins ou à ses plaisirs ; on a loué la piraterie chez les Scandinaves, le brigandage chez les Huns, le fanatisme chez les Arabes, les vertus douces et les talents chez les peuples civilisés, la chasse ou la pêche chez les sauvages, la navigation chez les habitants des îles ; mais il y a une qualité qui partout a toujours été également louée, c’est celle qui a créé toutes les révolutions, qui bouleverse tout, qui assujettit tout, qui soutient les lois et qui les combat, qui fonde les empires et qui les détruit, à qui tout est soumis dans la nature, et devant qui l’univers et les panégyristes seront éternellement prosternés : la force.
L’Angleterre me refuse le payement rapproché de 340,000 francs, dont elle me paye les intérêts, dont elle reconnaît me devoir le capital, mais dont elle renvoie à des époques lointaines le remboursement. […] C’est peu ; j’ai l’habitude de payer tous les ans à la Saint-Martin les créanciers de l’année en leur donnant le quart du capital de leurs vins et les intérêts de l’année. […] IV Après les avoir poliment reçues, je les priai non pas d’entrer, il faisait trop chaud, et l’ombre légèrement ventilée de ces grands arbres était le salon le plus naturel et le plus rafraîchissant de la saison, mais de s’asseoir sur le banc où je les avais surprises ; j’en pris un moi-même en face d’elles et, m’adressant à la mère, je lui demandai à quoi je pouvais lui être agréable, pensant que quelque intérêt de famille avait pu seul les amener à une pareille heure. — Oserai-je vous demander, dis-je à la mère, à qui j’ai l’honneur de parler et le motif de votre visite ?
D’Urfé, qui avait au plus neuf ans quand son frère épousa la belle Diane de Châteaumorand, n’était point un Céladon ni un Silvandre blessé d’amour, et il paraît bien que, sa belle-sœur devenue libre, il ne se maria avec elle que par des raisons d’intérêt. […] Celle-ci a fourni le platonisme pour subtiliser la galanterie, et la forme de la pastorale pour isoler dans leur pureté tous les sentiments que la lutte ou l’accord des cœurs peut produire, abstraction faite des autres affaires et des autres intérêts du monde. […] Comme la sociabilité a formé et lie toujours le monde, la distinction est un art de plaire ; tout ce qu’on a en soi et sur soi, réalité solide ou surface, il faut l’avoir pour les autres, ou s’en donner l’air : cette coquetterie de parure par laquelle la beauté semble faire don de soi au public, et prendre intérêt à son plaisir, quand il s’agit de la pensée et de l’expression de la pensée, c’est l’esprit.
Le poète conçoit d’abord des caractères qu’il emprunte soit à l’histoire, soit aux traditions religieuses ; il les place au milieu d’événements vrais ou vraisemblables, avec des passions et des intérêts opposés, dont la lutte donne naissance aux situations. […] Que d’artifices pour forcer l’intérêt, lequel naît sans effort, dans la tragédie de caractère, des rapports nécessaires qui lient les caractères aux situations ! […] Enfin, il était d’un intérêt pressant de réparer la langue des mauvaises pièces de Corneille, autorisée par la gloire de ses chefs-d’œuvre.
Il déplore qu’à l’heure présente, tout homme qui écrit un article, vise à un siège au Sénat ou à la Chambre, et ménage les personnalités qui peuvent lui être utiles, sans souci de l’intérêt général, et il termine en disant que son rêve serait de fonder un journal qui ressemblerait au chœur des tragédies antiques, et avertirait la nation, au nom de l’intérêt de la chose publique. […] Jeudi 24 février C’est curieux, comme le plus souvent mes sympathies existent au détriment de mes intérêts. […] … Tant pis… Cela aurait eu un intérêt pour vous… La femme russe, voyons… comment vous la définir : c’est un mélange de simplicité, de tendresse, et de dépravation inconsciente !
La conservation du fort y est assurée par son propre égoïsme, et celle du faible par des instincts dérivés de l’égoïsme, qui lient l’intérêt des forts aux siens. — A défaut de bonté, la Nature a de la prudence. […] La guerre, l’horrible guerre est le privilège de l’espèce humaine : la sentence du meurtre est la seule que l’on respecte, et ce qu’on appelle dans les palais et dans les cathédrales la justice de Dieu n’est que la loi de la force. — Dans l’intérieur de l’état, c’est la même chose ; la loi du besoin y règne seule ; c’est l’intérêt de la réciprocité qui fonde l’apparence de ce qu’on nomme la justice. […] L’homme ne peut lier l’homme qu’au nom de l’intérêt, et le droit social, ainsi considéré, n’est que la règle des besoins.
De telles révélations sont pleines d’intérêt sans doute, mais nécessairement incomplètes et involontairement partiales. […] Les intérêts positifs, le commerce, les affaires publiques les passionnaient plus que nous. […] On lit avec plaisir et intérêt ses Variétés littéraires, 4 vol. in-12, 1804, et ses Mélanges de littérature, vol in-8, 1803-1805.
Le poète déjà connu est toujours le Narcisse éternel qui a chanté ses cheveux noirs, qui va chanter les blancs, qui palpite pour lui et qui s’effraie pour lui, et s’imagine que tout l’intérêt des lecteurs va s’absorber dans cette incroyable contemplation de fakir ! […] Et d’ailleurs pourquoi une hostie sans communion, puisqu’il ose toucher à ces formes saintes dans l’intérêt de ses malheureux vers ? […] Hugo, quoique la vie du talent y déborde et couvre de son flot brillant le mal même ; mais il est certain nonobstant que le poète s’est séparé, non de conviction absolue, mais de préoccupation volontaire et fréquente, dans ce livre spécial de poésies, des idées auxquelles il a gardé une foi que dans l’intérêt de son génie nous eussions voulu lui arracher.
La question vaudrait assurément la peine d’être examinée de près : elle ne manquerait ni de gravité ni d’intérêt. […] Nous saurons même trouver, après avoir ri, de belles théories pour démontrer qu’il y va de l’intérêt de l’art de lui laisser toute licence, et que la morale n’en peut souffrir la plus légère atteinte. […] On va plus loin encore : au nom de la raison, au nom du droit humain et de l’intérêt social, on transforme la propriété en un dépôt héréditaire. […] N’a-t-on pas vu l’intérêt passionné du public faire cortège à des empoisonneuses, et leur dresser comme des arcs de triomphe ? […] Bientôt, de l’indifférence on passe à la curiosité, et on finit par se laisser aller à y prendre je ne sais quel honteux intérêt.
Cependant, elles ont été moins observées ; l’amour ou l’intérêt matériel ont assez souvent été vainqueurs de la crainte de la souillure. […] C’est en cela qu’elle a encore, malgré ses insuccès pratiques, un intérêt social. […] Je suis de son avis, car il est tout à fait normal que le même intérêt ou la même absence d’intérêt guident inconsciemment des témoins d’origine ou de condition différentes. […] Estève et Gaudion, ont décrit ce mal et quelques autres du même ordre dans leur récente étude, d’un rare intérêt, les Héritages du romantisme. […] Werther a un grand intérêt, parce que Goethe a fait ensuite Faust, Wilhelm Meister et tant d’œuvres, toutes différentes.
Mais puisque la date de ce désastre est encore si près de nous, — les Fleurs du Mal ont paru dans le courant du mois de juin dernier, — il n’est peut-être pas sans intérêt, aujourd’hui, de vérifier jusqu’où peuvent aboutir les influences de coterie et jusqu’à quel point se justifie le dédain qui a accueilli l’œuvre du poète. […] Je ne connais pas de drame d’un intérêt plus réel et plus poignant que la Dame aux camélias. […] En quoi la fiction pourrait-elle lutter d’ascendant, de puissance et d’intérêt avec cette réalité formidable ? […] Le drame s’engage, l’intrigue, s’emmêle, la pantomime se trémousse, les lazzis éclatent, le poignard s’aiguise dans l’ombre, l’éventail joue aux lumières ; et le public est tout étonné de trouver dans cette comédie de la ligne et de la couleur l’intérêt qu’il cherchait tout à l’heure derrière la rampe. […] Cette partie du livre, — la dernière, — est d’un bout à l’autre remplie d’un vif intérêt.
Mais ce que j’ai recueilli avec le plus d’intérêt, c’est la tradition orale conservée à Genève sur ce professeur de figure originale, mort il y a moins d’un demi-siècle. […] Le seul intérêt de la somme, trois mille francs, suffisait, alors, à un budget non seulement d’étudiant, mais de voyageur. […] Bernard Bouvier dans son Amiel suédois, présentent peu d’intérêt. […] Depuis douze ans vous êtes l’intérêt, le centre, le motif et la substance de ma vie. […] Les gros ont tous les appétits les plus violents et les intérêts les plus passionnés.
. — En quoi elle diminue l’intérêt. — En quoi elle fausse les personnages. — Comparaison de Thackeray et de Balzac. — Valérie Marneffe, et Rebecca Sharp. […] Pour ses gens, il leur redemande les liards de sa monnaie. « Un liard par jour fait sept schellings par an ; sept schellings par an sont l’intérêt de sept guinées. […] Le personnage, moins complet, est moins vivant ; l’intérêt, moins concentré, est moins vif. […] Sous cette pluie d’ironies et de mécomptes, l’héroïne s’est rapetissée, l’illusion s’est affaiblie, l’intérêt a diminué, l’art s’est amoindri, la poésie a disparu, et le personnage, plus utile, est devenu moins vrai et moins beau. […] Le détail minutieux ajoute à l’intérêt en ajoutant au naturel.
Mais comme l’intérêt est passé des Empereurs, des Rois de l’antiquité, aux marquis des xviie et xviiie siècles, puis des marquis aux gros bourgeois du xixe siècle, ils entendent qu’on s’arrête à ce personnage noble de l’heure présente, et qu’on ne descende pas plus bas. Ils ne se doutent pas, ces gens, qu’il y a cent cinquante ans, au moment où Marivaux publiait le roman de Marianne, on lui disait que les aventures de la noblesse pouvaient seules intéresser le public, et Marivaux était obligé d’écrire une préface, où il proclamait l’intérêt qu’il trouvait, dans ce que l’opinion publique dénommait l’ignoble des aventures bourgeoises, et affirmait que les gens qui étaient un peu philosophes et non dupes des distinctions sociales ne seraient pas fâchés d’apprendre ce qu’était la femme, chez une marchande de toile. […] Dimanche 12 avril Ce soir, à dîner, la conversation est allée, je ne sais comment, au Neveu de Rameau, et témoignant mon admiration pour cette merveilleuse improvisation dans cette langue grisée, avec ces changements de lieux, ces brisements de récits, ces interruptions brusques et soudaines de l’intérêt, je comparais ce livre, au livre de Pétrone, au festin de Trimalcion, avec ses trous, ses lacunes, ses pertes de texte. […] L’intérêt de l’argent prêté par un banquier avec l’agio, la commission, revient à 12 p. 100. […] Dimanche 1er novembre Daudet parlait de l’intérêt d’un livre, qui raconterait l’enfance et la jeunesse des hommes qui ont émergé.
C’est bien, si vous voulez, une manière de révolutionnaire, mais qui ne songe qu’à son intérêt, — et à l’argent. […] Mais cet intérêt d’attente serait insuffisant à soutenir un acte entier. […] Elle prend fort à cœur ses intérêts. […] Elle nous ennoblit en nous faisant sentir, par la brusque révélation d’un intérêt supérieur, la médiocrité des petits intérêts journaliers. […] L’intérêt ne pourrait pas naître un seul instant.
Il ne devait pas me si bien recevoir ni me faire croire à un intérêt qu’il n’éprouvait pas… — Le doucereux Flourens, dit M. […] Celui-ci me disait : « C’est chez lui un conflit perpétuel entre l’intérêt et la vanité. » — « Oui, repartis-je, et c’est d’ordinaire la peur qui tranche le différend. » CXXVI Lamartine, allant voir M. […] De nos jours, même quand les résultats semblent grands, ils ne se produisent que dans une vue d’intérêt, et ils se rattachent à une spéculation. […] L’ordre renaît, c’est alors qu’il retrouve toute sa valeur ; son jugement excellent, n’étant plus troublé par la peur ni traversé par l’intérêt, s’applique aux choses avec calme, avec étendue et lucidité ; son caractère obligeant fait merveille. […] CLXXXIX Un homme qui a mal vécu n’a plus autorité dans les questions de destinée humaine et de haute vérité, car il a tout bas intérêt à une certaine solution plutôt qu’à une autre ; il est juge et partie.
Cette règle marque la grandeur de l’esprit français ; car n’est-ce pas dans l’intérêt du genre humain qu’il s’en est imposé les difficultés redoutables, et qu’il s’y soumet ? […] Et il ajoute pour Costar : « Sans doute elles voudraient toujours écrire, s’il voulait toujours dicter. » Balzac, en louant Costar, savait à quel homme il avait affaire, à quel intérêt il plaçait ses louanges. […] L’erreur où il est sur lui-même le suit dans ses jugements sur les personnes ; car l’erreur sur nous-mêmes venant de notre vanité, l’erreur sur les autres vient de l’intérêt qu’elle peut avoir à les grandir ou à les rabaisser. […] Ni l’influence des personnes, ni la mode qui prévalait au moment où ces ouvrages avaient vu le jour, ni aucun intérêt de vanité, rien ne fit hésiter Boileau. […] Comme il n’eut aucun intérêt de vanité soit à élever les uns, soit à dénigrer les autres, ses jugements sont demeurés.
Robert d’Humières intitulé Renaissance catholique où j’ai pris autant d’intérêt que cette question peut désormais en fournir pour moi. […] Il l’essaiera peut-être encore en leur démontrant qu’ils ont intérêt à conserver les arbres qui protègent plus qu’ils ne le croient les pâturages et les labours dont du moins ils ne sauraient contester l’utilité. […] Les quartiers, dit-on, n’ont aucune vie propre, ne répondent à aucun groupement d’intérêts. […] La question n’a d’autre intérêt et nous redescendons, trouvant çà et là de bien plus évidents motifs de scandale, car qu’y a-t-il de plus scandaleux que la bêtise ? […] C’est que je crois bien qu’il n’y a qu’un seul homme capable de surveiller la construction d’une usine, c’est l’usinier qui a intérêt à ce que de toutes ses parties résulte un fonctionnement harmonieux.
Roederer a portées dans ses derniers écrits, ce qui en fait l’intérêt et le lien. […] On y trouve des observations très vraies et très bien vues sur le caractère particulier de la Révolution en France, sur la part qu’y eut, plus que l’intérêt même, un amour-propre légitime, et sur ce que cette Révolution est restée chère aux Français, moins encore comme utile que comme honorable.
La correspondance de Voltaire avec lui est pleine de chaleur et d’intérêt, et d’une intimité respectueuse. […] Il avait cinq à six connaissances de fermes ou de filles qui lui avaient conservé de l’amitié et lui accordaient ce qu’on appelle en galanterie la petite oie (il me faut, bon gré mal gré, abréger un peu sur ce point le détail des goûts médiocrement platoniques du vieux Damon)… Avec cela, la fréquentation des bons esprits plus que des beaux esprits, d’honnêtes gens surtout ; une imagination assez pittoresque, de la sensibilité sans aucun intérêt personnel, tout en générosité, nulle bigoterie ; il arriva à une longue et saine vieillesse.
Mme de Coigny s’occupait avec intérêt de la jeune fille douce, vive et voltigeante qui s’épanouissait sous ses yeux : « Mme de Coigny me donne des leçons de prononciation, de ponctuation, et me recommande de faire des notes sur tout ce que je lis, et d’écrire tous les jours ce que je pense : c’est une façon de savoir si on est bête. » Mais ce conseil que donnait Mme de Coigny à Mlle Newton ne fut complet et ne put être suivi dans sa perfection que lorsque M. […] Mme de Tracy a écrit une notice pleine d’intérêt sur son illustre beau-père, le rigoureux idéologue.
Poirson, dans laquelle il a fait passer la substance des édits et règlements soigneusement dépouillés, est très neuve et du plus sérieux intérêt. […] Noblesse généreuse et brave, bien française, et qui a su accepter depuis et pratiquer l’égalité sur tous les champs de bataille ; mais si quelques descendants de cet ordre, qui était le préféré du prince dans l’État, pouvaient, dans des considérations rétrospectives, regretter la forme intérieure de monarchie qui parut possible un moment sous Henri IV, ils ne feraient qu’obéir à des instincts ou à des intérêts particuliers de race : les fils du peuple, les enfants du tiers état, arrivés à la vraie égalité, et qui n’ont pas perdu pour attendre, n’ont rien à y voir ; ce sont vœux et utopies en arrière38.
On a fort remarqué les discours qu’il prononça dans la discussion sur la loi d’élection, pour combattre la majorité qui s’obstinait à repousser la loi même proposée par le Gouvernement, et à en substituer une autre, toute dans son intérêt et à sa guise. […] La bonne foi, le bon sens, le désir sincère de marcher selon la Charte et dans la voie de conciliation du passé avec les intérêts modernes étaient alors chez Louis XVIII et dans la partie éclairée du ministère Richelieu, de même que, douze et quinze ans plus tard, les rôles étant changés et intervertis, ce bon sens et ce désir étaient dans la Chambre, et la déraison sur le trône et alentour.
Ils furent les premiers qui, par leurs témoignages d’intérêt à notre malheur, en adoucirent l’amertume. […] Le duc del Parque, précédemment rallié au roi Joseph et qui avait même été capitaine de ses gardes, connaissait particulièrement le général Franceschi ; mais ce gouverneur, sur l’intérêt duquel on avait fondé des espérances, dut jouer en public la sévérité et la colère.
On trouvera, dans la seconde partie de la Notice colonel Lecomte, la liste aussi complète que du possible (et elle est difficile à faire complète) de ces divers opuscules de circonstance, mais qui tous sont d’un extrême intérêt, même historique ; il s’y rencontre des faits et des particularités marquées qu’on ne retrouverait pas ailleurs. […] Le plus grand éloge qu’on puisse faire de ce livre, c’est qu’après tout ce qu’on a publié de Napoléon et de ses textes authentiques, il se lit encore avec intérêt, et que les curieux qui sont de loisir trouveront à y apprendre.
La circonstance mystérieuse, et cependant naturelle, qui fait qu’Arthur retrouve Julie et son enfant, introduit le léger intérêt romanesque qui, avec la conversion, compose la seule action de ce livre où pourtant l’attrait ne cesse pas. […] Dans les beaux jours, tout est bien ; mais on oublie souvent comment cela est venu ; le mot de nature semble exprimer tout ; mais, aux jours mêlés de l’automne, on voit avec reconnaissance et un intérêt qui améliore le cœur, ce qu’il en coûte à l’homme pour rendre la terre riante et féconde.
Or, dans le délicieux récit qu’on gâte, imaginez comment l’intérêt ému circule aisément à travers ces perpétuels crochets. […] Littérairement, on pourrait presque dire qu’il fit école : on citerait toute une série de petits romans (dont le Mutilé, je crois, est le dernier) où l’intérêt se tire d’une affliction physique contrastant avec les sentiments de l’âme : mais ce sont des romans, et le Lépreux n’en est pas un.
La pièce n’a pas cessé un instant de marcher, de courir, en tenant en haleine l’intérêt. […] Quand on lui avait raconté ce détail, elle n’avait pas écouté, ce semble, tant sa pensée était ailleurs ; mais voilà que sa jalousie en éveil a intérêt à s’en ressouvenir, et il se trouve qu’elle a entendu comme après coup ; elle se ressouvient.
Magnin n’a pas recueilli, dans les deux volumes qu’il nous donne, ses articles concernant les nouveautés de la scène française ; il les réserve pour un volume séparé, qui aura tout l’intérêt d’un bulletin suivi et d’une chronique très-animée. […] Magnin, que la critique elle-même s’était fort désorganisée depuis lors : voilà un livre arrivé à plus de onze éditions ; les partis l’ont loué ou blâmé, selon l’intérêt de leur cause ; la valeur littéraire n’a pas encore été extraite et réduite à son poids.
Si nous cherchons la poésie dans son œuvre, nous ne la trouverons ni dans les pièces purement morales, qui sont banales dans le lieu commun et lourdes dans le paradoxe, sans intérêt et sans vie, ni dans les satires littéraires, où il y a de la couleur, de l’éloquence même, une éloquence un peu courte et essoufflée, mais décidément rien de plus : des morceaux épiques ou lyriques, nous tirerons la conclusion que Boileau est à peu près aussi épique que Chapelain, et aussi lyrique que La Motte. […] Il demande à la tragédie la vérité, l’intérêt, la passion ; je n’insisterai pas sur l’idée qu’il nous donne d’une tragédie psychologique et pathétique, composée par un artiste curieux et scrupuleux : c’est inutile ; cette tragédie dont Boileau nous développe la formule abstraite, nous la retrouverons tout à l’heure, vivante, dans Racine.
Mais enfin l’amour fait le principal intérêt des histoires qu’il écrit ; l’amour y inspire des actions extraordinaires, et ses héros et ses héroïnes sont les plus distingués que puisse concevoir l’imagination des femmes et dos adolescents. […] Pour la même raison l’amour lui paraîtra le plus intéressant des sentiments, et de beaucoup, et même le seul digne d’intérêts.
L’intérêt avait cessé d’être téméraire et s’était donné des bornes. […] Rien n’est annoncé d’avance ; il aime mieux, pour l’efficacité de la leçon, surprendre nos consciences tandis qu’elles sont occupées des autres, et les faire revenir par comparaison sur elles-mêmes, que de les attaquer dogmatiquement, au risque de les trouver en défense derrière des préjugés ou des intérêts auxquels se brisent la vérité impérieuse de La Rochefoucauld et la vérité impitoyable de Pascal.
Si elle ne se vérifiait pas, au moins approximativement, il n’y aurait pas de géométrie, il n’y aurait pas d’espace, parce que nous n’aurions plus intérêt à classer les changements externes et internes comme je viens de le faire, et, par exemple à distinguer les changements d’état des changements de position. […] § 6. — L’espace visuel Bien que les impressions motrices aient, comme je viens de l’expliquer, eu une influence tout à fait prépondérante dans la genèse de la notion d’espace qui n’aurait jamais pris naissance sans elles, il ne sera pas sans intérêt d’examiner aussi le rôle des impressions visuelles et de rechercher combien « l’espace visuel » a de dimensions, et d’appliquer pour cela à ces impressions la définition du § 3.
Cette première série du Décadent manquait donc d’esprit de suite et d’intérêt, en dépit, çà et là, de quelques collaborations précieuses. […] Il fournit de temps en temps sur la race chevaline ou sur les littérateurs fossiles des détails pleins d’intérêt pour les maquignons ou les centenaires lettrés.
Plus de cent vieillards attendent leur tour d’admission dans l’asile ; vos deux mille francs vont faire des heureux et prouver à M. l’abbé Carton l’intérêt que vous prenez à ses nobles efforts. […] Avons-nous donc tant d’intérêt à prouver que le monde où nous vivons est entièrement pervers ?
N’allez pas croire pourtant qu’on opère ces réformes dans l’intérêt du peuple ignorant ! […] Les questions qui se débattent alors dans les salons, le sourire aux lèvres, sont de celles qui engagent les plus graves intérêts de l’humanité.
Bartholmèss est un écrivain non seulement très instruit, mais élégant, facile, spirituel, qui traite des matières et des personnages philosophiques sans effort, sans ennui, et qui sait même y répandre de l’intérêt, un certain coloris animé et comme affectueux. […] Si j’osais, je lui offrirais ma plume pour soutenir ses intérêts et pour vous servir de second, et je répandrais très volontiers pour un si juste et si digne sujet jusqu’à la dernière goutte de mon encre et de mon sang.
Il est par lui-même honnête, je l’ai dit, préférant en général le bien au mal, mais se laissant aisément aller quand l’occasion, la vanité ou l’intérêt le tentent, et n’en rougissant pas trop, alors même qu’il est revenu. […] Nous n’avons fait que changer d’étage, mais les mobiles, les intérêts, les passions de la coulisse sont toujours les mêmes.
Il y parle trop de ses affaires d’intérêt, de ses ports de lettres. […] Turgot songeait, disait-on, à octroyer par édit, et de la vouloir très restreinte dans l’intérêt même de l’esprit français, qui se joue mieux et qui triomphe dans la contrainte.
Lui mort, elle s’occupa avec suite des intérêts de ses enfants, très compromis dans des procès longs et cruels, qu’elle eut à soutenir contre sa propre famille : « Il y a si peu de grandes fortunes innocentes, que je pardonne à vos pères, écrit-elle à son fils, de ne vous en avoir point laissé. […] On n’attaque point la religion quand on n’a point intérêt de l’attaquer.
Je ne sais si Maury, malgré ses intrigues, avait cette finesse cauteleuse, prudente, et il était homme plutôt, j’imagine, à se diriger droit du côté de ses intérêts et de ses appétits. […] À la première visite que je lui fis, il me parla avec intérêt de ma position embarrassante, et toujours avec le ton d’un homme qui pouvait la faire cesser.
La seule chose que je veuille conclure de ces détails qui assaisonnent en toute occasion la partie aimable des Mémoires de Marmontel, c’est qu’il était de sa nature un peu sensuel et qu’il le laisse voir, ce qui ne nuit pas à l’intérêt et ce qui fait que le lecteur se dit en le suivant : « Le bon homme embellit quelquefois le passé de trop faciles couleurs, mais il s’y montre avec naïveté en somme et tel qu’il était, il ne ment pas ! […] Sa morale, il nous l’avoue, se ressentit à l’instant de sa position nouvelle, de ses intérêts nouveaux ; sans devenir rigide, elle cessa aussitôt d’être relâchée : L’opinion, dit-il, l’exemple, les séductions de la vanité, et surtout l’attrait du plaisir, altèrent dans de jeunes âmes la rectitude du sens intime.
J’ai eu part à tant de négociations et d’affaires très secrètes de tous les États ennemis de la France, que des gens de cabinet trouveraient au moins de quoi s’amuser agréablement par des choses très variées et assez extraordinaires, que personne ne sait que moi, ou peu de gens qui ont intérêt qu’on les mette en oubli. […] On a ses lettres ; elles sont délicates, discrètes, tendres, parfaites de tout point ; et c’est l’une des plus pures et des plus rares figures de femmes sous la Régence, que cette épouse presque vierge et sitôt veuve, modeste, sacrifiée, résignée, et aussi longtemps dévouée qu’il y eut moyen à l’honneur et aux intérêts de cet aimable mauvais sujet, qui court d’aventure en aventure et ne lui répond pas. — Mme de Bonneval mérite d’être placée à côté de Mlle Aïssé, parmi les plus gracieuses exceptions de cette époque de désordre et de licence.
Carrel sentait si vivement l’esprit et la grandeur de cette époque et de l’homme qui la personnifiait, il en parlait sans cesse avec tant d’intérêt et d’éloquence, que ses amis Sautelet et Paulin l’avaient engagé à écrire une Histoire de l’Empire. […] L’expression a du vrai ; à le lire, c’est comme le Junius anglais, quelque chose d’ardent et d’adroit dans la colère, plutôt violent que vif, plus vigoureux que coloré ; le nerf domine ; le fer, une fois entré dans la plaie, s’y tourne et retourne, et ne s’en retire plus ; mais ce qui donne un intérêt tout différent et bien français au belliqueux champion, c’est que ce n’est pas, comme en Angleterre, un inconnu mystérieux qui attaque sous le masque ; ici, Ajax combat la visière levée et en face du ciel ; il se dessine et se découvre à chaque instant ; il brave les coups, et cette élégance virile que sa plume ne rencontre pas toujours, il l’a toutes les fois que sa propre personne est en scène, et elle l’est souvent.
Quand on aura pris la peine de vérifier la masse de faits que Cassagnac a tirés de l’obscurité où l’ignorance de la plupart et l’intérêt de quelques-uns les laissaient ensevelis, on aura la triste preuve, une fois de plus, de la facilité avec laquelle la pointe de vérité dont parle Pascal peut être cachée, et combien les hommes, ces Exacts, se contentent de l’à-peu-près en toutes choses, et s’en contenteraient même en mathématiques, si les mathématiques, comme l’histoire, se rattachaient par quelque coin aux passions de leur âme et à leur moralité. […] Et, je l’ai dit ailleurs, à côté de l’intérêt de la vérité en elle-même, il en est un autre dû aux circonstances et qui donne au livre de Cassagnac une importance d’opportunité qui tient réellement de l’événement politique.
Le sujet qu’il traite ne pouvait pas avoir non plus cet intérêt de nouveauté qu’avait pour tout le monde le sujet de Mme de Staël, quand, pour la première fois, elle nous ouvrit les portes de l’Allemagne avec une clef enchantée. […] Pourquoi donc, malgré l’intérêt profond du sujet qu’il traite, le dernier livre de M.
Je me rappelle encore toutes les précautions qu’il nous fallut prendre : il était absent de Paris, on choisit exprès cet instant-là ; on usa de ruse ; on ne s’adressa pas à lui pour le peu d’indications biographiques qui étaient indispensables et qui eussent trop coûté à arracher, sans compter qu’on ne les eût obtenues sans doute qu’arrangées et embellies : ses plus anciens amis et principalement Émile Deschamps, son intime d’alors (et envers qui il a fait preuve, depuis leur brouille, d’une froide rancune irréconciliable), voulurent bien me renseigner tant bien que mal, et il n’y a rien d’étonnant qu’on se soit mépris d’abord sur quelques points et circonstances d’un intérêt tout domestique, notamment sur son mode et son degré de parenté avec l’amiral de Baraudin.
Seulement chez la plupart des hommes, le penchant pris à part et dégagé des intérêts privés qui l’excitent, se réduit à une curiosité mobile et vaine, sans énergie comme sans résultat.
— Les soldats s’amusaient aussi appeler les ânes des demi-savants : mais, dans les moments difficiles, ils injuriaient ces malheureux serviteurs, et les savante avaient leur part aux reproches du soldat, qui s’imaginait que le but de l’expédition était de satisfaire leur passion pour des recherches auxquelles le militaire prenait fort peu d’intérêt. » — Il ne sait donc pas, celui qui a écrit ces lignes, que cette noble armée, de laquelle il lui plaît de faire une cohue de goujats, prenait aussi sa part des souvenirs magnifiques dont elle était environnée, qu’elle enterrait ses moite avec orgueil au pied de la colonne de Pompée, et qu’elle battait des mains avec enthousiasme à la vue des ruines de Thèbes !
Il craint pour eux l’exemple des peuples charnels que l’intérêt et le bien-être énervent ; il craint l’affaiblissement à la longue de cet esprit d’héroïsme et de sacrifice qu’il décerne, trop exclusivement selon nous, mais par une partialité devant laquelle nous nous inclinons, à sa Pologne toujours vivante et immolée.
La morale de Cicéron a pour but principal l’effet que l’on doit produire sur les autres ; celle de Sénèque, le travail qu’on peut opérer sur soi : l’un cherche une honorable puissance, l’autre un asile contre la douleur ; l’un veut animer la vertu, l’autre combattre le crime ; l’un ne considère l’homme que dans ses rapports avec les intérêts de son pays ; l’autre, qui n’avait plus de patrie, s’occupe des relations privées.
La Henriade irait rejoindre Alaric et la Pucelle, si Voltaire n’avait entouré son poème, truqué et fardé, de notes qui sont souvent de curieuses dissertations littéraires et historiques, si le nom de l’auteur aussi ne constituait pas seul un intérêt sensible à l’ouvrage.
André Fontainas L’action, sans surcharges d’inutiles ornements, court rapide et noble, en vers énergiques ou assouplis selon l’hymne qu’ils chantent ; de brutale fureur, de dédain hautain ou d’amour qui s’éveille, le drame est puissant et fort beau, en dépit d’un défaut d’unité trop apparent : de Swanhilde renonciatrice et superbe, de Swanhilde que l’amour attendrit, s’est, brusquement après l’épisode, déplacé l’intérêt pour se fixer au deuil et aux seules douleurs d’une mère.
Cependant, dans la position indépendante, désintéressée et laborieuse où l’auteur a voulu rester, dégagé de toute haine comme de toute reconnaissance politique, ne devant rien à aucun de ceux qui sont puissants aujourd’hui, prêt à se laisser reprendre tout ce qu’on aurait pu lui laisser par indifférence ou par oubli, il croit avoir le droit de dire d’avance que ses vers seront ceux d’un homme honnête, simple et sérieux, qui veut toute liberté, toute amélioration, tout progrès, et en même temps toute précaution, tout ménagement et toute mesure ; qui n’a plus, il est vrai, la même opinion qu’il y a dix ans sur ces choses variables qui constituent les questions politiques, mais qui, dans ses changements de conviction, s’est toujours laissé conseiller par sa conscience, jamais par son intérêt.
C’est un beau spectacle de voir ce public, harcelé par tant d’intérêts matériels qui le pressent et le tiraillent sans relâche, accourir en foule aux premières transformations de l’art qui se renouvelle, lors même qu’elles sont aussi incomplètes et aussi défectueuses que celle-ci.
Quel dommage que ce recueil contienne tant de petits faits, parle de tant de petits écrivains qu’un lecteur judicieux ni la postérité n’ont aucun intérêt de connoître.
La fourmi qui paiera l’intérêt et le principal.
Au premier aspect, ce manuscrit n’est pas d’un intérêt considérable : l’écriture manque d’accent et on ne sent pas la maîtrise de la main, inséparable de la maîtrise de la pensée ; mais les premières épreuves révèlent quel coup d’éperon l’écrivain recevait de la typographie.
A-t-on crié dans les rues un édit qui promette un intérêt décuple à un capital ; l’enfant de la maison pâlit ; l’héritier frémit ou pleure ; ces masses d’or qui lui étaient destinées, vont se perdre dans le fisc public, et avec elles l’espérance d’une opulence à venir.
Tout le temps qu’il vécut, il ne cessa d’être cet infatigable prometteur de mariage dont il faisait sa séduction, promettant du même coup le divorce, puisqu’il était marié, et que pour se donner il était bien obligé de se reprendre… Capefigue, qui ne se charge de nous raconter dans son livre sur Gabrielle d’Estrées que le plus long et le plus scandaleux adultère de cet homme d’adultères, nous a fait le compte de ces promesses de mariages menteuses, appeaux de cet oiseleur, qui durent certainement mettre plus bas que tous ses autres actes, dans l’opinion de ses contemporains, le don Juan royal chez lequel rien n’était sincère, si ce n’est les convoitises et les intérêts.
Ces voyages, distribués en trois parties : — la Grande-Chartreuse, — le Mont-Blanc, — et Gênes, — ont donc l’intérêt d’une œuvre mûre dans laquelle les triples facultés de Topffer battent ce plein après lequel peut-être il n’y a plus qu’un commencement de reflux, dans le talent comme dans la mer.
Quoique, sous une infinité de rapports, ce livre laisse beaucoup à désirer, Walter Scott y essaie pourtant de ces explications qui sont à la taille de son génie impartial et si grandement observateur, et les faits qui s’y trouvent y sont rapportés avec cet intérêt de récit qui double leur puissance.
En nous racontant ces quatre années de règne auxquelles il manque encore un historien, il aurait pu faire naître au moins un intérêt immense et écrire un livre vivant ; mais la plume du docteur ne sait rédiger que des consultations, et c’est une consultation qu’il nous a donnée.
Chassant loin du devoir l’intérêt adultère, Avec sa conscience il ne fit point de troc ; Il affronta sans peur le plus terrible choc, Et, le danger fini, sut noblement se taire.
Les beaux vers, ces perles du collier des nations jeunes, qu’elles ne mettent plus dans leur vieillesse, les beaux vers deviennent de plus en plus rares ; les âmes tarissent, les imaginations se décolorent, et ce douloureux et magnifique oiseau, au bec lumineux, à la gorge teinte de la pourpre éclatante de son cœur : la Poésie, meurt, étouffé sous le large pouce de ces intérêts matériels dont la main brutalise à cette heure les plus pures et les plus fortes intelligences… Seulement, s’il y avait à faire une exception en faveur des poésies sur lesquelles les reflets d’un enthousiasme sincère se voyaient encore, n’était-ce pas en faveur de celles qui s’étoilent d’un nom glorieux et s’appellent Poésies de l’Empire 57?
Y prenait-on quelque élan, c’était pour aller se casser la gueule contre ces mosaïques de sales petits intérêts, qui servent de sol, de murs, de plafond à vos bâtiments publics et demeures privées. […] Fils et filles soumises aux plus grossiers et actuels de leurs intérêts, vestaux et vestales d’un culte, hors des limites duquel, ils se sentiraient perdus, moins que morts, ils voudraient croire encore que, de tous les décombres, va renaître un temple Phœnix. […] Or, que la géographie des qualités bonnes ou mauvaises, présente, dans l’espace, somme toute réduit, d’un petit continent, nombre de différences et contradictions, toutes les haines qui résultent de ce morcellement, dès qu’elles se reconnaissent un intérêt commun, se coalisent, sous prétexte de civilisation à sauver. […] Aujourd’hui, le libéralisme se contente de piquer à son revers ce pétunia artificiel dont le caoutchouc, à la chaleur des intérêts, dans le feu de la discussion parlementaire, déjà, se décompose. […] Les idéalistes enchantés de leurs propres sursauts, ou n’accordent nul intérêt au bruit, ou ne lui en accordent qu’en fonction de ce sursaut.
Chose étrange, à l’aube de la civilisation, quand ailleurs l’homme est bouillant, naïf et brutal, un de leurs deux héros est le subtil Ulysse, l’homme avisé, prévoyant, rusé, fertile en expédients, inépuisable en mensonges, l’habile navigateur qui toujours songe à ses intérêts. […] Abdiquer sa volonté, se soumettre à des magistrats lointains qu’on n’a point vus, se considérer comme une partie dans un vaste ensemble, s’oublier pour un grand intérêt national, voilà ce que les Grecs n’ont jamais pu faire avec suite. […] L’Athénien décide lui-même des intérêts généraux ; cinq ou six mille citoyens écoutent les orateurs et votent sur la place publique ; c’est la place du marché ; on y vient pour faire des décrets et des lois comme pour vendre son vin et ses olives ; le territoire n’étant qu’une banlieue, le campagnard n’a pas beaucoup plus de chemin à faire que le citadin. De plus, les affaires dont il s’agit sont à sa portée ; car ce sont des intérêts de clocher, puisque la cité n’est qu’une ville. […] Devant ridée du salut public, les intérêts et les caprices de l’individu se sont effacés.
Pas un lecteur de bonne foi et de réflexion — si sévère soit-il — n’en pourra nier l’intérêt passionnant et l’étrange nouveauté. […] Ce qu’il importe de constater, c’est que les intérêts sont immuables. Or, l’intérêt veut que je m’enrichisse de toutes les manières et le plus qu’il m’est possible… Je n’ai pas à savoir ceci et cela. […] — mais de ses intérêts immédiats. […] La vision est exacte, la compréhension multiple, la composition originale et bien ordonnancée, l’intérêt soutenu.
Ses défauts, que nous n’avons pas intérêt à dissimuler, peuvent rebuter sans doute quelques esprits jaloux d’une plus constante netteté dans la pensée, d’une précision plus soutenue dans la forme. […] George Sand n’a jamais conseillé que le désintéressement et la grandeur : voilà pourquoi elle a été tant haïe de tous ceux qui veulent assujettir le monde à l’intérêt. […] C’est que je lui suppose non seulement un ardent amour de justice que nul intérêt n’altère encore, mais aussi, mais surtout une magnanimité naturelle à décider contre lui, une noble balance inégale, injuste à son propre intérêt. […] Il n’est donné qu’à toi de me faire trouver de l’intérêt et un but à des jours qui se suivent sans que la destinée devienne plus claire. […] La France en aurait pu tirer avantage, mais aucun des avertissements que dans son intérêt Quinet multiplia, ne fut écouté par notre nation trop confiante et trop légère.
Une pièce à tiroirs ne se composant que de scènes détachées, qui n’ont point de rapport l’une avec l’autre, ne peut, au théâtre, exciter d’intérêt très vif et soutenir longtemps l’attention. […] tel est la vis comica de ce merveilleux drame, que la salle, en dépit des artistes, était prise et suivait l’action avec un intérêt passionné. […] Vous n’avez plus sous les yeux que deux polissons, se cachant de leur père, pour faire l’amour, sous les yeux et avec la complicité de la petite bonne, qu’ils ont mise dans leur intérêt. […] Le rôle n’y perd-il pas de l’intérêt qu’il doit inspirer ? […] Remarquez que dans cette dernière pièce l’intérêt vient, comme dans Les Ménechmes, de la dissemblance morale se joignant à la ressemblance physique.
Bourget prendre son plus vif intérêt. […] Ils décrivent avec intérêt. […] Et le génie n’ajoute rien à l’intérêt du sujet. […] Bourget, présenterait le plus vif intérêt, tiendrait dans son œuvre une place élégante et utile. […] Il la chasse ensuite en la personne de la servante dévouée qui prenait les intérêts de sa maîtresse.
Quelquefois, il est bon d’obliger, mais non pas à l’aveuglette et sans savoir qui l’on oblige : consultez l’Intérêt. […] Quasimodo n’est qu’un monstre vulgaire, ayant pour tout intérêt une bosse. […] Cette bouche qui méprise et ces yeux qui fouillent et jugent, sans plus beaucoup d’intérêt peut-être, mais aussi sans pitié ! […] Foncièrement, chacun d’eux a fait une œuvre d’intérêt inégal, mais qui, chacune, pressent l’avenir. […] Les sujets que choisit Sainte-Beuve, intérêts aux petites choses, atonies et douceurs, comportaient cette forme.
Cette arme véritable prend une physionomie, un caractère ; elle devient un personnage qui a sa bonne part dans l’intérêt que nous portons au vieux chasseur des prairies… » Puis revenant à son bâton d’encre de Chine : « Ceci, dit-il, tient à notre vie privée ; aussi éprouvé-je quelque répugnance à en entretenir le public. […] Les livres suivants ont grand mérite encore et intérêt, comme nous le devons dire ; mais on s’y enfonce dans le terroir, et ce n’est pas notre affaire, à nous lecteurs toujours pressés et légers. […] Les livres suivants du Presbytère, qui, à cause de leur spécialité et de leur dimension, ne sauraient s’adresser au gros des lecteurs d’ici, ne gardent pas moins, pour nous autres critiques, un intérêt prolongé et un mérite d’art auquel M.
Mais il faut qu’Henri VIII et Élisabeth elle-même suivent dans les grands intérêts le courant de l’opinion publique ; s’ils sont si forts c’est qu’ils sont populaires ; le peuple ne soutient leurs entreprises et n’autorise leurs violences que parce qu’il trouve en eux les défenseurs de sa religion, et les protecteurs de son travail1326. […] Ceux-ci, sans élection populaire ni désignation d’en haut, le trouvent tout fait et tout reconnu dans le propriétaire important, ancien habitant du pays, puissant par ses amis, ses protégés, ses fermiers, intéressé plus que personne par ses grands biens aux affaires de la commune, expert en des intérêts que sa famille manie depuis trois générations, plus capable par son éducation de donner le bon conseil, et par ses influences de mener à bien l’entreprise commune. […] C’est un homme du siècle, souvent un homme du monde, souvent de bonne famille, ayant les intérêts, les habitudes, les libertés des autres, parfois une voiture, des gens, des mœurs élégantes, ordinairement instruit, qui a lu et qui lit encore.
Toute carrière ayant pour objet la recherche d’un intérêt quelconque, j’y aurais été nul, maladroit, au-dessous du médiocre. […] Là est l’explication de cette singularité que, ayant eu quelquefois à émettre des conseils pratiques dans l’intérêt de mon pays, ces conseils ont été au rebours de mes opinions d’artiste. […] Tirant profit de la vertu, il a intérêt à ce qu’il y en ait ; ainsi, au prix de l’abandon de sa partie matérielle, le sage atteint son but unique, qui est de jouir en paix de l’idéal.
En tout cas, ce qui constitue l’immense intérêt de Josèphe pour le sujet qui nous occupe, ce sont les vives lumières qu’il jette sur le temps. […] Comment, à côté d’un plan général de la vie de Jésus, qui paraît bien plus satisfaisant et plus exact que celui des synoptiques, ces passages singuliers où l’on sent un intérêt dogmatique propre au rédacteur, des idées fort étrangères à Jésus, et parfois des indices qui mettent en garde contre la bonne foi du narrateur ? […] Non-seulement, du reste, l’auteur veut se faire passer pour l’apôtre Jean, mais on voit clairement qu’il écrit dans l’intérêt de cet apôtre.
L’intérêt y porte sur les malheurs mais non sur les crimes des hommes. […] Tout drame, dans la théorie indienne, doit être un ; car, sans unité, point de concentration de l’esprit sur une action diverse, par conséquent point d’intérêt. […] La troisième règle des pièces indiennes est le développement gradué et croissant de l’action, redoublant avec ce développement l’intérêt ou l’anxiété du spectateur.
Mais avouons-nous courageusement que les artistes ne le sont pas et n’ont pas intérêt à l’être trop. […] Personne plus que vous, messieurs, n’a intérêt à connaître l’histoire, même la contemporaine, même l’immédiate, même l’histoire que l’on est en train de faire devant vous, car c’est vous qui allez écrire la page qui suivra celle que nous achevons. […] Deux groupes d’esprits, représentant deux conceptions violemment contradictoires des intérêts de notre pays, se trouvent en présence.
Henri III pourrait garder du moins l’intérêt d’un document littéraire. […] Car les intérêts des deux sexes étant contraires, ce que nous nous étions octroyé à nous-mêmes par souci de notre plaisir, nous ne pouvions l’accorder aux femmes que par un effort de générosité et de désintéressement. […] C’est un bonhomme à l’esprit enthousiaste, obscur et faible, qui a dépensé toute sa fortune à des inventions saugrenues, dont l’intérêt nous échappe un peu trop, et qui, du reste, ne nous sont point expliquées. […] Nous supposerons donc que Philippe veut par là se venger d’une autre femme, Céline, qui lui avait promis sa main et qui, pendant qu’il voyageait, a épousé par intérêt un fils naturel de Jorgan. […] Ou bien il fallait que Rolande surgît au premier plan, que tout l’intérêt fût concentré sur elle.
Il a la culture et la clairvoyance… Même en art, voyez-vous, il y a intérêt à ne pas être un imbécile. […] L’intérêt réside dans la lutte du héros contre lui-même ou l’antagonisme des êtres et des choses. […] Tout cela est sans intérêt. […] Mais ce mouvement s’est tant divisé et subdivisé qu’il a perdu tout intérêt. […] Mais l’enquête que vous poursuivez se recommande à l’intérêt de tous, tous y doivent apporter leur contribution.
Ce plan lui eût fourni un poème grand, noble, varié, plein d’âme et d’intérêt, et plus flatteur pour une jeune princesse, surtout s’il eût su lui parler de sa beauté moins longuement et d’une manière plus simple, plus vraie, plus naïve qu’il ne l’a fait. […] Rien que ton intérêt n’occupe sa pensée, Nuls divertissements ne l’appellent ailleurs ; Et de quelques bons yeux qu’on ait vanté Lyncée, Il en a de meilleurs. […] Pour ce qui est de l’intérêt, il n’en connaît point d’autre que celui du public. […] Il est permis aux particuliers (et Malherbe le savait aussi bien que personne) de tenir jusqu’à un certain point à l’argent, par intérêt et considération de famille ; — aux gouvernants des peuples, jamais.
Alors, il se rabattit sur la flûte : par malheur, les flûtistes abondaient ; il ne restait plus de vacant que la grosse caisse ou la clarinette, et malgré le peu d’intérêt qu’offre l’instrument classique des aveugles, M. […] Un autre ne serait pas tenu à respecter scrupuleusement le livre, un autre aurait toute liberté d’atténuer, de modifier, de travailler en dehors des idées théoriques que je professe ; on ne lui demanderait que de l’intérêt, du rire et des larmes. […] Les uns attribuaient ses jugements sévères à une vile jalousie ; d’autres, à un intérêt de spéculateur du plus bas étage ; personne ne soupçonna qu’il pût être sincère. […] Zola défendait les œuvres et les théories de ses amis littéraires plus encore que les intérêts de son éditeur : car enfin, il ne pouvait logiquement pas prendre le parti des auteurs qui professent des théories directement opposées aux siennes, qui d’ailleurs ont tous des organes pour se défendre quand on les attaque, et, le cas échéant pour attaquer eux-mêmes.
Cela a un intérêt comme opération chimique, mais pas plus que celle qui transformerait l’or en plomb. […] Cela ne peut donc pas être une œuvre sans intérêt, mais il ne semble pas (j’en ai vu de belles reproductions) que cela soit une œuvre pleine de charmes. […] Quand l’un des correspondants est inconnu ou sans grande réputation, on supprime généralement ses lettres, sans se douter qu’on supprime ainsi une partie de l’intérêt que présentent celles que l’on a conservées. […] Il n’y a aucun rapport d’intérêts entre la région de Rouen et la région de Coutances, qui se rattacherait plus volontiers à celle de Rennes.
Ils savaient que le temps est proche, peut-être, où les peuples refuseront d’assumer le rôle de bétail bon à massacrer pour la sauvegarde d’intérêts de caste ou d’argent. […] Les vaincus sont aussi stupides que les vainqueurs puisque, bénévolement, ils ont accepté de se faire détruire pour les intérêts d’une poignée de filous. […] D’ailleurs, le rôle de la guillotine, quant à l’intérêt sauvegardé de nos Prépotences, n’est plus le même qu’autrefois. […] Maints comptes rendus des dîners Magny, maintes conversations avec Flaubert, Renan, Gautier, Taine, Saint-Victor sont du plus haut intérêt, crient la véracité. […] La fortune lui échappe parce qu’il ne voulut pas mentir pour sauvegarder des intérêts politiques.
On a insisté sur le peu d’intérêt qui s’attache ici aux caractères vicieux et sur la répulsion qu’ils inspirent, même sous la forme élégante et habile dont ils sont revêtus, et que fait si bien valoir la principale et ingénieuse interprète.
Le livre sur Jacqueline Pascal est d’ailleurs une très-bonne publication, qui réunit à l’intérêt du fond les qualités littéraires, et cette sorte de prestige éloquent que la plume, comme la parole de M.
Ce qui nous paraît d’un intérêt supérieur aux particularités biographiques que M.
Denis et de la littérature portugaise, et des ouvrages du poète, il devait oser se passer des combinaisons du roman, et ne chercher l’intérêt que dans la simple réalité.
Car rien n’est indigne d’intérêt dans la littérature, rien, si ce n’est le médiocre.
Welcker traite avec beaucoup de mépris, et les œuvres de second ordre des littératures classiques, si elles servent moins à former le goût, offrent quelquefois plus d’intérêt philosophique et nous en apprennent plus sur l’histoire de l’esprit humain que les monuments accomplis des époques de perfection.
On établit ainsi, à des points de vue aussi divers que possible, des groupes sympathiques et l’on aboutit, pourvu qu’on procède avec toute la prudence que réclame la logique, à des constatations dont l’intérêt ne saurait échapper à personne.
On peut aussi en rapporter quelque chose à la vogue que L’Astrée avait donnée aux amours exempts de tout intérêt grossier.
Il est certain que ce mariage fut la première cause qui mit fin à ce qu’on peut appeler le règne de l’hôtel Rambouillet, c’est-à-dire à ses nombreuses réunions, à l’appareil des conversations de haut intérêt, à l’influence, à l’autorité des opinions qui y prévalaient.
La Philosophie du Fabuliste, il est vrai, ne ressemble en rien à cette manie audacieuse qui tourmente, dégrade & ruine l’humanité, en prétendant l’instruire ; elle est puisée, au contraire, dans la saine raison, présentée avec décence, avec intérêt, & est toujours d’accord avec la politesse & la vertu.
Cette assertion doit paroître d’autant plus étrange, qu’en convenant que le style de du Fresnoy est à lui, il ne fera pas moins vrai que ce style de du Fresnoy est à lui, il ne fera pas moins vrai que ce style est dur, sec, quelquefois barbare, ce qui le rend sans intérêt, d’une lecture effrayante, tout au plus supportable, comme l’a observé M.
J’y ai vu ce que peu de livres laissent transparaître : le souci de l’avenir des races, l’intérêt de leur ordre et de leur force, la passion d’un art plus humain et plus réel, le solennel amour de la vie harmonieuse, la pitié et la charité à toutes les pages.
Tandis que le philosophe, dupe de la croyance en. une vérité objective, se fonde, pour maintenir la suppression du culte, sur ce fait que la religion catholique, comme toute autre forme religieuse, est fausse et constitue une superstition, l’esprit clairvoyant du politique sachant que la superstition, le préjugé, la croyance sont l’étoffe et l’unique tissu du réel, se préoccupe uniquement de rechercher quelle forme du préjugé est utile à la réalité française dont il identifie avec le sien l’intérêt.
On en a chargé des chariots pour envoyer au siège de la Rochelle… Son portrait se montre par rareté au louvre. » Presque tous les ordres religieux épousèrent les intérêts du grand Phyllarque.
L’imitation est à peu près semblable : même contexture, mêmes personnages, mêmes situations, même fond d’intérêt, de sentiment & de pensées.
Voyez combien ce vers de sentiment jette d’intérêt sur le sort de cette pauvre allouette.
Ce sentiment vient peut-être de l’intérêt qu’on prend à Hector.
Il n’y a de véritable contraste que celui qui naît du fond de l’action, ou de la diversité soit des organes soit de l’intérêt.
Un grand intérêt fait éclore subitement un homme éloquent ; quoi qu’en dise Helvétius, on ne ferait pas dix bons vers, même sous peine de mort.
Nous y avons tant d’intérêt !
Je ne sais si les poètes conviendront de cette proposition ; nais qu’elle soit vraie ou fausse, la plupart auraient trop d’intérêt à la nier pour n’être pas récusables.
La question est l’exploitation d’un nom illustre, dans l’intérêt d’un dernier scandale, avant de mourir tout à fait.
Le mouvement fut digne de ceux qui l’avaient inspiré ou qui le fomentèrent, de ces principaux chefs de la Gironde, proscrits du « déplorable 31 mai », comme dit Vaultier, collégiens réussis qui furent des politiques manqués, et qui, le doux Vaultier lui-même l’affirme, n’ont compris ni les hommes, ni les événements, ni le jeu des intérêts sociaux : rien que cela !
C’est un esprit d’après la Révolution française, sans hostilité (du moins montrée) contre le catholicisme, mais parfaitement indifférent à sa destinée et trouvant même bon, dans les intérêts de la civilisation comme il la comprend, qu’il ait perdu la partie au temps de Philippe II ; car, il faut bien le dire, nous, les vaincus, il l’a perdue !
Le fat qui montre des lettres de femmes, dans l’intérêt de son amour-propre, n’est-il pas capable de les altérer ?
III Mais si l’esprit n’est plus dans son livre, et son intérêt et sa flamme, la vérité, toujours attirante et charmante, si sévère qu’elle soit, s’y trouve-t-elle, du moins ?
L’intérêt de ce détraquement serait médiocre si cette mécanique n’en souffrait pas, si cette singulière horloge, qui ne s’est pas faite toute seule et qui essaie de se remonter et de se régler, n’avait pas en elle quelque chose de plus fort qu’elle qui l’en empêche et qui la torture… Et même sans cette torture le roman n’existerait pas.
L’auteur de Césara 25, le prêtre de l’Église Hugo, est aussi, par la même occurrence, l’apôtre de cette autre Église humanitaire qui flambe neuf et va remplacer incessamment la vieille religion divine qui avait suffi jusque-là aux plus forts et aux plus nobles esprits, mais qui ne suffit plus maintenant, même aux plus imbéciles… Or, c’est dans les intérêts de cette religion humanitaire que l’auteur de Fanfan la Tulipe, laissant là les amusettes du théâtre où il s’est oublié si longtemps, s’est mis à écrire cette grande pancarte, qui aura plusieurs cartons, et qu’il appelle Les Chevaliers de l’Esprit, titre un peu vague.
C’est parce qu’elle a été habituée par une certaine philosophie à croire qu’il n’y a pas d’hypothèse plus plausible, plus conforme aux intérêts de la science positive.