Et comme notre littérature apparut bientôt plus riche d’idées et de sentiments que les littératures païennes ! […] Simultanément, la littérature devient plus personnelle, comporte la confidence intime. […] Celui qui connaîtrait parfaitement l’état actuel de la littérature et des esprits n’en serait pas moins incapable de prévoir ce que sera la littérature dans cinquante ans — et même cette impossibilité de deviner l’avenir est, quand on y songe, pleine d’angoisse. […] Supprimez de notre littérature, non seulement Diderot, mais toute la série dramatique dont les pièces de Diderot font partie. […] Il oublie d’abord qu’il est très difficile de dire où commence et où finit la littérature.
La défense et illustration de la langue française Un jeune gentilhomme vendomois, Pierre de Ronsard192, obligé, dit-on, par une surdité précoce, de renoncer à la cour, se remet à l’étude : pendant sept ans, avec un de ses amis, Antoine de Baïf, il travaille le grec et pratique les écrivains anciens sous la direction de l’hélléniste Daurat ; il rêve de fabriquer à sa patrie une littérature égale aux chefs-d’œuvre qu’il admire : il rencontre dans une hôtellerie Joachim du Bellay, le doux Angevin, plein des mêmes ambitions et des mêmes espérances. […] Elle apporte, elle, un art savant, une exquise doctrine : l’art et la doctrine des Grecs et des Romains, des Italiens aussi, qui sont à l’égard de nos Français, comme on l’a déjà vu, la troisième littérature classique. […] Dans la réforme de Ronsard, la critique accompagna et même précéda l’inspiration : Du Bellay lança en 1549 sa Défense et Illustration de la langue française, qui est tout à la fois un pamphlet, un plaidoyer et un art poétique, œuvre brillante et facile, parfois même éloquente et chaleureuse, le premier ouvrage enfin de critique littéraire qui compte dans notre littérature, et le plus considérable jusqu’à Boileau.
S’il est un lieu commun démenti par les faits, c’est que le temps des révolutions est peu favorable au travail de l’esprit, que la littérature, pour produire des chefs-d’œuvre, a besoin de calme et de loisir et que les arts méritent en effet l’épithète classique d’amis de la paix. […] La littérature romaine produisait ses œuvres les plus originales à l’époque des proscriptions et des guerres civiles. […] La niaise littérature des coteries et des salons, la science des curieux et des amateurs est bien dépréciée par ces terribles spectacles ; le roman-feuilleton perd beaucoup de son intérêt au bas des colonnes d’un journal qui offre le récit du drame réel et passionné de chaque jour ; l’amateur doit bien craindre de voir ses collections emportées ou dérangées par le vent de l’orage.
Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). […] Antoine Hamilton, un des écrivains les plus attiques de notre littérature, n’est ni plus ni moins qu’un Anglais, de race écossaise. […] [NdA] On peut lire un agréable article sur Hamilton au tome II de l’Histoire de la littérature française à l’étranger, par M.
Elle est nièce, et elle n’est qu’une nièce en littérature : c’est sa position dans le monde, et dans la littérature, sa spécialité. Seulement, nous qui ne sommes pas neveu, et qui, quand nous le serions, n’admettrions pas le népotisme en littérature, nous disons à Madame Lenormant qu’elle a fait une publication mauvaise et de tout point mauvaise, absolument inutile.
Cette femme du monde, qui a glissé de son salon dans la Vie Parisienne par la pente douce d’un esprit élégant qui inclinait vers une littérature de son sexe et non pas du nôtre (heureusement pour elle !) […] Madame de Molènes est, d’essence, une femme comme il faut, — un genre de femme qui existe bien encore quelque part, mais pas dans la littérature ! […] C’est la femme comme il faut, ce n’est pas la femelle moderne et ornementée de littérature orgueilleuse qui a pu écrire cette noble phrase, qui est un aperçu : « Quand, par la mort ou un changement dans les rôles qui échoient à chacun ici-bas, la femme devient chef de famille, elle perd de ses qualités sans acquérir celles qui lui seraient indispensables.
Je ne connais d’analogue à ce livre dans notre littérature que le Gaspard de la nuit de cet à jamais regrettable Aloysius Bertrand. […] J’avais même commencé, à ce sujet, des triolets assez médiocres, je le confesse (cette littérature funambulesque que je pratiquai naguère encore assez bien m’abandonne, n’est plus dans ma plume, est-ce un mal ?) […] La littérature de ces deux hommes devrait donc différer, si l’art n’était la vie dans la région des épreuves. Évidemment, leur littérature diffère de toute la distance des temps, des lieux et des deux existences, de toute la différence des deux esprits et des deux éducations. […] Cette science mêlée à celle de notre littérature classique, dont Racine est le pur prototype, produisit, n’en doutons pas, dès cette époque le Génie du Christianisme, qui fit révolution !
Mais la littérature latine fut trop directement importée, trop artificielle dès l’abord et apprise des Grecs, pour admettre beaucoup de ces libres génies. Les plus féconds des grands écrivains de cette littérature en sont aussi les plus littérateurs et rimeurs dans l’âme, Ovide et Cicéron. Au reste, à elle l’honneur d’avoir produit les deux plus admirables poëtes des littératures d’imitation, d’étude et de goût, ces types châtiés et achevés, Virgile, Horace ! […] En littérature cela se voit et se traduit évidemment. A la littérature gauloise, grivoise et irrévérente des Marot, des Bonaventure Des Periers, Rabelais, Regnier, etc. ; à la littérature païenne, grecque, épicurienne, de Ronsard, Baïf, Jodelle, etc., philosophique et sceptique de Montaigne et de Charron, en succède une qui offre des caractères bien différents et opposés.
On voit quelle importance capitale ce trait possède par le fond même de la fable. — Parmi les simples détails je signalerais, pour exemple, ce beau passage du premier acte, lorsque Tristan tend son épée à Isolde pour qu’elle le frappe, qui rappelle singulièrement l’incident semblable entre Tristan et Bélinde dans la première partie du roman français. — Pour le connaisseur de la littérature de Tristan et Isolde, c’est un vrai délice de voir comment dans cette masse informe et embrouillée que nous a léguée le Moyen Age, Wagner a su choisir tout ce qui était beau, sans jamais s’enchevêtrer lui-même. Du reste, il appuie si peu sur les nombreux détails dus à sa connaissance des vieilles littératures, que le grand public ne s’aperçoit de rien. […] On sait qu’en Allemagne il y a toute une littérature sur ce sujet ; mais on fera bien de ne point la lire. — Dans le troisième acte, on remarquera surtout ce trait caractéristique, que, Tristan se donne lui-même la mort, rouvrant sa blessure ; tandis que dans les poèmes antérieurs on le trompait, en lui annonçant que le vaisseau arrivait avec des voiles noires ; cette nouvelle le tuait, puisqu’elle montrait qu’Isolde n’était point sur le vaisseau80. […] Lorsque la parole domine, elle se rapprochera de la « littérature » ; lorsque la musique domine, celle-ci se rapprochera de la « musique absolue ». […] Il reçut le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre en 1902.Jacob Moleschott est un philosophe et un physiologiste néerlandais, né à Bois-le-Duc en 1822 et mort à Rome en 1893.
ça ne fait rien, ça me fait rire… Pour moi, la littérature est un état violent dans lequel on ne se maintient que par des moyens excessifs. […] Mais que si la maîtresse a été frottée d’un peu de monde, d’un peu d’art, d’un peu de littérature, et qu’elle veuille s’entretenir de plain-pied avec notre pensée et notre conscience du beau, et qu’elle ait l’ambition de se faire la compagne du livre en gestation ou de nos goûts ; elle devient pour nous insupportable comme un piano faux, — et bien vite un objet d’antipathie. […] 7 juin Tombé au cabinet de lecture sur un éreintement féroce ; où à propos de la publication de nos Portraits intimes et de Sophie Arnould, nous sommes traités de sergents Bertrand de la littérature. […] De la littérature de pinceau. […] Un dîner et une soirée, où la conversation, sortant des commérages sur les bidets de courtisanes et les tables de nuit d’hommes connus, se balança sur les hautes cimes de la pensée et les grandes épopées de la littérature, avec toutes sortes d’éclairs des uns et des autres, et avec les violences et les sorties de Saint-Victor, se déclarant Latin de la tête au cœur, et n’aimant que l’art latin, et les littératures et les langues latines, et ne rencontrant sa patrie, que lorsqu’il se trouve en Italie… Cette profession de foi, suivie d’un débordement d’exécration pour les pays septentrionaux, disant que le Français chez lui serait peut-être indifférent à une invasion italienne ou espagnole, mais qu’il mourrait sous une invasion allemande ou russe.
Littérature italienne. […] Ce furent les Vêpres siciliennes du paganisme, le 1793 de sa littérature. […] Cette Athènes de la Toscane était donc assez naturellement prédestinée à donner une langue et une littérature à la confédération des villes italiennes qui cherchaient à reconstruire un esprit moderne sur cette terre antique. […] Le christianisme dut favoriser encore davantage l’intervention des choses surnaturelles dans la littérature qui se forma sous ses auspices. […] Toujours attaché à la grande figure symbolique du Dante, Ozanam méditait, dans ses derniers jours, une histoire complète de la littérature, depuis le cinquième siècle jusqu’au treizième.
René Ghil et de Stéphane Mallarmé pour recommander leur littérature. […] L’enseigne de la littérature nouvelle serait bien plutôt M. […] Fronçant le sourcil, M. le Commissaire l’écoutait parler de littérature. […] En 86, Valette songeait encore à la littérature pour lui-même. […] Ghil en dota la littérature.
« J’ai idée, écrit-il, que si jamais il est une littérature russe (mais, Dieu ! […] Cet abbé Calvet est l’auteur du seul manuel de littérature qui ait trouvé grâce devant M. […] En littérature, oui, certes ! […] Il ne l’est pas en littérature, et René a précédé Manfred. […] N’y a-t-il point autre chose dans la vie que la littérature, et d’abord la vie elle-même ?
Quand Roederer reviendra sous la Restauration à la belle littérature et à la société de Louis XIV, ce sera par un long détour et par un revers imprévu, en vertu d’une vue ingénieuse, fine, et moyennant tout un enchaînement d’idées ; il y reviendra à la manière de Fontenelle, non de Fontanes. […] Ces gens-là veulent écrire et n’ont pas fait les premières études de littérature. […] Il y a d’ailleurs, indépendamment de toute conjecture, une idée vraie et neuve dans son livre, c’est de ressaisir à distance l’histoire de la conversation, d’en noter l’empire en France, de reconnaître et de suivre à côté de la littérature régulière cette collaboration insensible des femmes, à laquelle on avait trop peu songé jusque-là. […] L’histoire politique le nommera ; mais ce qui est mieux encore, sans être précisément un écrivain et en ne paraissant qu’un amateur, il a marqué par ses idées et ses vues sa place dans l’histoire de la littérature et de la société françaises68.
Les principaux et les plus fins de la littérature moderne y ont passé ; très-peu d’essentiels y manquent encore, et nous n’allons bientôt plus avoir qu’à nous tenir au courant des nouveaux-venus et des chefs-d’œuvre quotidiens qui pourront surgir : nous aurons épuisé tout ce passé d’hier auquel nous nous sommes montré si attentif et si fidèle. […] La littérature et la politique le disputèrent bientôt à l’Université. […] Comme il avait commencé jeune ses courses, les grands astres de la littérature présente n’étaient pas encore tous levés : mais de Loy n’était pas si difficile, il allait visiter le Gardon de Florian, en attendant les autres stations, depuis consacrées. […] , Parmi les morceaux de littérature classique qu’il donna aux Archives, il en est deux sur Pindare (tomes II et III) qui sont à mentionner : M.
Tel nous le montre son Discours ou Tableau de la Littérature française au xviiie siècle, ouvrage conçu durant ces années et qui parut pour la première fois en 1809. […] L’école d’où sortait M. de Barante la ramena aux idées, et rétablit le point de vue élevé que la littérature doit tenir dans une société polie, mais sérieuse. […] Cette nouvelle destination, qui lui procurait solitude et loisir au fond du Bas-Poitou, lui convenait ; c’est à ce moment qu’il recueillit ses idées sur la littérature du xviiie siècle et en rédigea le tableau. […] « M. de Barante se fait chroniqueur dans son Histoire des Ducs de Bourgogne, laissant, dit-il, parler les faits, laissant les temps se raconter eux-mêmes, mais leur soufflant tout bas tout ce qu’ils doivent dire. » (Cours de littérature de M.
Walter Scott déclare, pour son compte, qu’il ne sait point de plus intéressant ouvrage en toute la littérature anglaise que l’histoire du docteur Johnson par Boswell. […] La littérature et la poésie d’alors étaient peu personnelles ; les auteurs n’entretenaient guère le public de leurs propres sentiments ni de leurs propres affaires ; les biographes s’étaient imaginé, je ne sais pourquoi, que l’histoire d’un écrivain était tout entière dans ses écrits, et leur critique superficielle ne poussait pas jusqu’à l’homme au fond du poëte. […] L’état général de la littérature au moment où un nouvel auteur y débute, l’éducation particulière qu’a reçue cet auteur, et le génie propre que lui a départi la nature, voilà trois influences qu’il importe de démêler dans son premier chef-d’œuvre pour faire à chacune sa part, et déterminer nettement ce qui revient de droit au pur génie. […] Ronsard, Malherbe, Théophile et Hardy, composaient donc à peu près sa littérature moderne.
La littérature du xviiie siècle avait été presque en entier consacrée à établir dans l’opinion les droits des peuples, à retrouver et à promulguer les titres du genre humain. […] Jusqu’alors il n’avait fait qu’entremêler avec agrément les camps et la cour, cultiver la littérature légère, et arborer les goûts de son âge, non sans profiter vivement de toutes les occasions de s’éclairer ou de se mûrir au sein de ces inappréciables sociétés d’alors, qu’il appelle si bien des écoles brillantes de civilisation. […] Marie-Joseph Chénier, en parlant de cet écrit en son Tableau de la Littérature, lui a rendu une justice à laquelle ses réserves mêmes donnent plus de prix. […] Les succès qu’il avait eus dans la société avaient enflé son ambition, il crut avoir dans la Révolution une occasion de s’élever promptement, et se flattant, d’être l’oracle de l’Assemblée, il quitta une Cour (la Cour de Russie) où quelques agréments dans l’esprit et des connaissances en littérature lui avaient obtenu un accueil flatteur.
Le genre dominateur de la littérature, entre 1850 et 1890, a été le roman, comme, dans la première moitié du siècle, la poésie lyrique. […] Par là encore, il clôt l’âge romantique et remet la littérature sous la direction de la réflexion critique. […] Pour nous en tenir à la littérature, ils se flattent un peu ; cependant Germinie Lacerteux est de 1865, et suivait Renée Mauperin, qui est de 1864. […] Loti est un des grands peintres de notre littérature : il se place à côté de Chateaubriand, par la fine ou forte justesse des tons dont il fixe les plus mobiles, les plus étranges aspects de la nature.
Il faut connaître ces convenances du temps et de l’écrivain, pour ne pas regarder les monuments d’une grande littérature comme des œuvres de mode, ou comme la bonne fortune d’un auteur. […] En publiant à la suite de cette traduction ce qu’il y ajoutait de son fonds, d’après des modèles pris dans sa nation, il faisait voir, par la comparaison, que notre littérature était mûre pour ce genre d’écrits. […] C’est cette ressemblance nécessaire des styles, dans la différence des sujets ou du génie particulier des grands écrivains, qui fait la beauté de notre littérature : c’est l’unité de la langue dans la diversité des écrits. […] Mélanges de littérature.
Comme cela vaudrait mieux que les fadaises de notre littérature usée ! […] Remercions-la de se répéter ; cette monotonie, qui peut être en littérature un gros défaut, est la cause par laquelle le monde moral subsiste. […] Il a vu le lien étroit qu’il y a entre la vertu et le talent ; il a vu que la vertu est un genre charmant de littérature. Selon votre vieille et bonne manière d’entendre les choses, la littérature n’est pas seulement ce qui s’écrit ; le grand politique qui résout avec éclat les problèmes de son temps, l’homme du monde qui représente bien l’idéal d’une société brillante et polie, n’eussent-ils pas écrit une ligne, sont de votre ordre.
En un mot, elle fit de la littérature comme elle avait fait de la guerre civile et tranché de l’amazone, à l’aventure, à l’étourdie, haut la main, et non pas sans quelque esprit. […] Cette correspondance assez agréable marque très bien un moment dans la littérature française ; elle représente et caractérise la nuance espagnole pastorale qui y régna depuis le roman de d’Urfé jusqu’à ceux de Mlle de Scudéry, et à laquelle le bon sens de Louis XIV, aidé de Boileau, allait mettre bon ordre. […] Elle appartient, par son tour d’imagination, à la littérature de la fin de Louis XIII et de la Régence, à la littérature de l’hôtel Rambouillet, et qui n’a pas subi la réforme de Boileau ni celle de Mme de La Fayette.
Elle fut très considérable à ses origines et dans les premiers temps de son institution : le monde et la littérature, malgré quelques révoltes çà et là, reconnurent en elle la régulatrice de la langue et du bel usage, et même un tribunal souverain du goût. Mais, trente ans environ après sa fondation, lorsqu’une jeune et hardie littérature se fut produite sous Louis XIV, que les Boileau et les Racine, les Molière et les La Fontaine eurent véritablement régénéré les lettres françaises et la poésie, l’Académie se trouva un peu arriérée et surannée, et elle resta telle, plus ou moins, durant les trente-cinq dernières années du siècle. […] C’était un homme d’assez d’esprit, d’une littérature facile et assez ornée, mais qui, vers la fin, s’était jeté dans une dévotion méticuleuse. […] Les conseils à son fils parurent pour la première fois en 1726 dans les Mémoires de littérature du père Desmolets, sous le titre de Lettre d’une dame à son fils sur la vraie gloire.
Il est fâcheux seulement que cette juste sévérité contre la petite littérature du temps s’affiche en tête d’une tragédie sifflée, et assez digne de l’être, et non en tête d’une excellente satire à la Despréaux. […] Il semblait, en effet, que, comme cet empereur romain qui voulait mourir debout, La Harpe se fût dit dans sa passion littéraire : « Il convient qu’un critique (même converti) meure en jugeant. » Depuis une quinzaine de jours que je vis avec La Harpe, je me suis demandé (à part les bonnes parties du Cours de littérature qui sont toujours utiles à lire dans la jeunesse) quelles pages de lui on pourrait aujourd’hui offrir à ses amis comme à ses ennemis, quel échantillon incontestable de son talent de causeur, d’écrivain, d’homme qui avait au moins, en professant, un certain secret dramatique, et qui savait attacher. […] Sa Prophétie de Cazotte à la main, il peut se présenter même auprès des générations rebelles pour qui son Cours de littérature n’est plus une loi vivante : elles se contenteront de cette seule page mémorable, et, après l’avoir lue, elles le salueront. […] Son Cours de littérature est rempli de violentes diatribes contre des hommes dont les opinions avaient longtemps été les siennes.
Notaire aux besicles d’or, commis d’huissier éclatant dans son habit trop étroit, sous-préfet à l’allure administrative, — tous ces gens dont on s’est servi pour mettre l’imagination à la porte de la littérature, ne m’ont jamais séduit que médiocrement […] Prudhomme voulant bêtement « s’essayer dans la littérature » avec la plume de Paul de Saint-Victor. […] Pour le moment la littérature française se trouve représentée à Luchon par un artiste pédicure qui rédige ses affiches en vers épiques : quelque lauréat des Jeux Floraux dans le besoin ! […] cette littérature d’album vaut bien les peintures murales dont M.
Voici son plan ; c’est elle qui parle : « Je me suis proposé d’examiner quelle est l’influence de la religion, des mœurs et des lois sur la littérature, et quelle est l’influence de la littérature sur la religion, les mœurs et les lois. […] Une nouvelle contradiction frappe le lecteur dans les chapitres suivants, sur la littérature romaine. […] Une des plus singulières idées de son livre est sans contredit la distinction qu’elle établit entre la littérature du Nord et celle du Midi. […] c’est une idée de prédilection ; c’est une grande découverte qu’on croit avoir faite en littérature ; c’est enfin la hase d’une nouvelle poétique. […] Ces pages sont tirées du second article sur le Cours de Littérature de La Harpe.
. — Quelques vérités sur la situation en littérature, etc 70 XVIII. — Grand mouvement de réimpressions dans la librairie française. — Les formats Charpentier. — L'Illustration. — M. […] Onésime Leroy. — Corruption et vice de la littérature 188 XLIX. — De la liberté de la presse en France. — Coalition entre les journaux. — Les meilleurs journaux français se font à l’étranger. — Brochure du cardinal de Bonald. — Franciscus Columna, par Charles Nodier 193 L. — La lettre des évêques au roi 195 LI. — Élections de MM.
Les volumes suivants contiendront quelques parties d’un Cours qui embrassait la littérature du dix-septième siècle et celle du dix-huitième. […] « J’apprends, monsieur, que notre Lausanne espère obtenir de vous un Cours de littérature pour cet hiver, et ce Cours aura pour sujet Port-Royal !
Mais encore un coup, tout ce que nous disons à l’avantage de M. de Bernard n’est pas pour dégager son talent de l’obligation qu’il a contractée envers celui de M. de Balzac ; quand l’auteur d’Eugénie Grandet et de la Femme de trente ans finirait comme il a commencé, c’est-à-dire quand ses volumes heureux se trouveraient suivis d’autant d’œuvres illusoires qu’ils ont été précédés d’œuvres insignifiantes, quand lui-même, l’auteur de la Femme de quarante ans et de Gerfaut, serait devenu, par bien d’autres productions dont il est capable, le romancier régnant, il ne devrait pas, en avançant, séparer tout bas son progrès de son point de départ, car en littérature il est un peu comme un fils de famille ; il entre de plain-pied dans un genre ouvert, il arrive le lendemain d’un héritage riche, qu’il n’a qu’à grossir après l’avoir débrouillé. […] Gerfaut, le héros du roman, est aussi un des héros du jour, un écrivain à la mode, un dramaturge applaudi, un romancier qu’on s’arrache ; à trente ans, après bien des efforts et de longues sueurs, il a gagné, lui aussi, son bâton de maréchal ; il est aujourd’hui, comme dit spirituellement l’auteur, un de ces jeunes maréchaux de la littérature française dont Chateaubriand semble le connétable.
Faiblesse de la poésie au xviiie siècle : littérature morte. […] Il n’est pas utile d’insister : cette partie de notre littérature est une partie morte ; ayons le courage d’en alléger notre exposition471.
L’on part en guerre contre la littérature bâclée et commerciale. […] Egger, dit beaucoup de mal de la France, de la littérature française, et “du petit homme aimable et spirituel” qu’il considère toujours comme le type de notre “nation”.
Une bonne part de l’invention romanesque dont la littérature italienne de la Renaissance a tiré profit est l’œuvre des conteurs français du moyen âge, et le thème des épopées, commun au pays de race franque, germanique et normande, s’est développé dans l’Ile de France, où se résume à cette époque, du ixe au xiie siècle, l’effort original d’une mentalité humaine qui ne doit encore que peu de chose à la culture antique. […] Il n’en reste pas moins qu’ayant découvert la Vénus hellénique, l’homme du xvie siècle fut fasciné par sa splendeur et il est aisé de relever dans notre littérature, dans notre architecture et dans nos arts plastiques les déviations que subit le génie national du fait de cette admiration.
Pour cela, il est nécessaire de connaître la vie de Paris, les bouges de Paris, et surtout la littérature de Paris ; car, ne vous y trompez pas ! […] Littérature étrangère, XIIe vol. des Œuvres et des Hommes, ce jugement sur Poe modifié par d’ultérieures lectures.
« L’idylle hébélienne — disait en 1847 un critique distingué, le professeur Rapp de Tübingen, — est dans la littérature allemande quelque chose de si complètement à part, que nous ne la comprenons pas nous-mêmes dans le cercle ordinaire de la littérature, À nous, Allemands du sud, à qui Hebel tient si fortement au cœur, cela fait déjà mal quand on nous dit que quelqu’un a cherché à traduire ces poésies en haut allemand ; car il y a pour nous comme une profanation de l’intimité avec laquelle nous honorons ces produits. » Et le mot produits est bien dit, il marque mieux qu’un autre l’autochtonie du talent de Hebel.
Valéry Vernier, moi qui ne mêle point la politique à la littérature et qui ne trouve pas l’Italie de ces derniers temps grande dans autre chose que dans l’opéra et dans le ballet, je me permets de nier résolument le grand poète qu’on nous fait de Leopardi. […] S’il n’y avait pas une littérature en Italie, Leopardi ne la commencerait pas… C’est un lettré de la Renaissance attardé dans l’époque moderne, rêvant pour l’Italie des réveils comme on en rêvait dans ce temps-là, païen, mythologue, athée, comme on l’était alors.
Bien que la jeune littérature commence à se dégager d’une part de la folie verbale engendrée par M. […] En général, ils sont empoisonnés de littérature. […] Clemenceau n’est pas un professionnel de la littérature. […] Il les salue, il les exalte comme les piliers de la saine littérature et de la belle langue. […] L’abus qu’on fit, dans la mauvaise littérature, de cet innocent viscère doit nous tenir en garde contre le sentiment.
Seules, les Causeries du Lundi ont eu raison du Cours de Littérature. […] Ce n’est pas même une philosophie, c’est de la littérature et, trop souvent, de la rhétorique. […] Elle propage le préjugé de la littérature et habitue les jeunes gens à adorer des idoles. La littérature sans la pensée, qu’est-ce que cela ? […] Ce Coyer est un des plus singuliers créateurs d’images de toute la littérature française.
Aussi bien, dans la littérature et dans la conduite même de notre vie, la mort, on en retrouve partout l’idée. […] Et, en littérature, vous savez qu’il n’y a pas un grand livre d’où cette idée de la mort soit absente. […] De même, il traverse la littérature, il renouvelle la poésie lyrique et il passe. […] Remarquez-le, dans toute notre littérature classique, il n’y a pas d’enfants. […] Les gens qui veulent réussir en littérature et qui n’ont pas une tête, sont obligés de s’en faire une.
Voyons un peu : Le goût et la connaissance du Théâtre-Français d’abord ; — il l’aimait, le suivait, il était même sur le point de s’essayer à l’Odéon par une bluette dans le genre d’Andrieux, une petite comédie anecdotique (Racine ou la troisième représentation des Plaideurs, 1826) ; La connaissance exacte et précise de la littérature classique moderne qu’il allait combattre dans ses derniers sectateurs, et dont il eût pu continuer presque indifféremment d’accepter les traditions, sauf de légères variantes, sous un régime plus régulier et mieux établi ; Un tour d’esprit et de style judicieux et ferme, une disposition à s’assimiler toutes les idées nouvelles en matière littéraire, et une habileté à les rendre avec autant de vivacité que si de tout temps elles avaient été siennes. […] Magnin, au Globe, eut son rôle et fit également sa partie dans cette espèce de concert où les productions des littératures étrangères étaient pour la première fois soumises à l’examen impartial du public français ; le Portugal était proprement son domaine, et il préludait ainsi par des articles, en quelque sorte préparatoires, à son morceau capital de la Revue sur la vie de Camoens101. […] Il lui était plus aisé assurément de parler à loisir et à tête reposée, comme il l’aimait, d’ouvrages de littérature érudite, et par exemple du roman chinois traduit par M. […] Désigné un jour par Fauriel pour être son suppléant dans la chaire de littérature étrangère à la Faculté des lettres (1834-1835), il fut amené à choisir un sujet d’études qui ne rentrât pas trop dans les matières si diverses déjà traitées par le savant titulaire : il n’hésita pas et prit les origines du théâtre moderne ; il s’en occupait aussi dans des conférences dont il fut chargé vers le même temps à l’École normale. […] Magnin, malgré la richesse croissante de sa littérature et l’agrément varié de sa forme, avait perdu en vieillissant quelque chose de la fermeté et de la vigueur qu’il avait montrées au temps du Globe ; il n’allait plus si directement au fait.
On remarquera, en effet, que je m’attarde volontiers à ce qu’il y a de mieux dans la littérature contemporaine. […] Admirez chez lui la propriété et l’intensité de l’expression : « L’accession continue du peuple à la bourgeoisie, de la bourgeoisie à la noblesse et de la noblesse à la grande noblesse est le fond perpétuel de l’ancien régime. » Souvent des mots sottement inutiles s’introduisent dans la phrase, plats et presque invisibles au passant presse, mais qui, si on regarde, écœurent comme sur un drap une punaise ou comme dans la littérature un professeur. […] Les xvie , xviie et xviiie siècles forment le cycle de notre littérature philosophique. Le xixe commence peut-être le cycle de la littérature historique. […] Paul Bourget est le plus en vue des disciples vils qui dans les noblesses dites n’entendent que de basses utilités et qui apprennent les philosophies et les littératures dans le même esprit qu’un futur comptable étudie l’arithmétique.
D’aptitude spontanée et incontestable, l’auteur des Révolutions d’Italie était un homme de forte imagination et de pénétration littéraire, et il n’est pas permis d’en douter, quand on a lu son livre d’aujourd’hui, et qu’on en a comparé les meilleures pages historiques aux quelques fragments de littérature qu’il a introduits dans son travail, car l’histoire, telle que nous autres modernes la concevons, est une véritable encyclopédie. […] L’histoire des Révolutions d’Italie, établie sur la plus fausse et la plus lâche des philosophies de l’Histoire, et qui n’a de valeur, d’éloquence et de jugement que quand elle est, en fait, inconséquente à son principe, cette histoire de la confuse mêlée des villes et des bourgs italiens au Moyen Âge, cette chronique déchiquetée et grouillant de faits lilliputiens, recueillis par cette érudition qui voit l’imperceptible, à grand renfort de bésicles, aurait bien vite cédé la place à une histoire de la littérature italienne et du génie italien dans les arts, la vraie grandeur de l’Italie. […] C’était toute une littérature ! […] Ferrari à la littérature politique et à ses panacées, et nous trouvons que la grande utilité de son livre est d’avoir montré le néant de toute cette vaine littérature ; mais est-il bien certain que l’homme n’agisse pas spontanément, directement et de tout le poids de sa liberté, sur des événements que M.
La lecture attentive du titre de ces deux volumes suffit en effet pour révéler assez nettement tout le désordre, toute l’indécision des études de M. de Chateaubriand sur la littérature anglaise. […] Il y aurait plus que de l’injustice, il y aurait de la cruauté à chercher dans les deux volumes de M. de Chateaubriand un essai sur la littérature anglaise. […] Guizot n’a rien à démêler avec la littérature, et sur ce point nous sommes parfaitement de son avis. […] À proprement parler, le feuilleton ainsi conçu ne mérite ni blâme ni éloge, car il n’a rien à démêler avec la littérature sérieuse. […] Mais à notre avis ces causes, quoique plus voisines de la littérature, ne sont pas précisément littéraires.
Qu’est-ce qui constitue le bas-bleu, amazone de la littérature ? […] D’après d’Aurevilly, au contraire, il « fait métier et marchandise de littérature ». […] Balzac définirait le bas-bleu : « la fille aux yeux d’or de la littérature ». […] Le camp des amazones est la Salpêtrière de la littérature. […] Gyp (comtesse de Martel de Janville, en littérature).
Mais fidèle à mes habitudes je n’ai pas voté, n’ayant jamais voté de ma vie, intéressé seulement par la littérature et non par la politique. […] À cet âge, en littérature généralement les injures s’arrêtent, et il en est fini de la critique insultante. […] Daudet se plaint d’avoir, pour le moment, en littérature deux idées sur toutes choses, et c’est le duel de ces deux idées dans sa tête, qui lui fait le travail difficile, hésitant, perplexe. […] moi, je suis un journaliste vieux jeu, appartenant aux théories antiques… mais des amis à moi, des gens ne tenant pas à la littérature, m’ont déclaré que votre pièce les avait autant intéressés qu’un drame de Dennery. […] Elle est restreinte cette société, car personne en littérature n’a été attaqué, insulté, injurié comme moi, — et si peu soutenu par ma société.
À eux deux, ils ont mis au jour un empereur de la Littérature. […] de notre littérature historique. […] Bref, il quitta le théâtre et la littérature sans esprit de retour. […] Somme toute, il oublia la littérature. […] Je ne serais pas bien étonné que, de tout cela, ne sortît une littérature et, en particulier, une littérature dramatique tout à fait inédite, et très essentielle, et pleine de suc et de moelle.
Jacques Demogeot, professeur agrégé de l’Université, connu par une histoire élégante de la littérature française et par des études d’art et de poésie. […] La littérature ainsi comprise et cultivée, se peut appeler la fleur et le parfum de l’âme. […] Une autre pièce, qui a longtemps attiré rattention de la sous-commission et du jury, est un conte dont la scène se passe en Normandie, et qui sent tout à fait sa littérature familière du xviiie siècle, poésie courante, négligée, gracieuse toutefois et spirituelle, dernier souvenir d’un genre ancien et qui s’efface.
Le ministère Polignac ajourna la littérature nouvelle, et, renvoyant les rêveurs à leur rêve, ramena les politiques à leur œuvre. […] Ackermann conclut en terminant : « Pour nous, nous croyons fermement qu’un nouveau dix-septième siècle est réservé à la littérature française ; mais il faut le préparer par les idées, par la force morale et la science artiale. […] Aujourd’hui, bien que venu tard et dans une littérature encombrée de pastiches et de contrefaçons spécieuses, il s’en distingue d’abord et se rattache à la franche veine d’inspirations ; sa vraie date reparaît.
Il voyait si clair, le bonhomme, qu’il a été le premier à noter, dès 16G0, que le temps de la fantaisie était passé, que le temps de la vérité était venu dans la littérature. […] La Fontaine fait ses débuts dans la littérature à trente-trois ans, par l’Eunuque (1654) ; il a plus de quarante ans quand il écrit Joconde, son premier Conte ; il a quarante-sept et cinquante-sept ans, quand il publie ses deux principaux recueils de Fables. […] La Fontaine, avec Molière, représente dans la littérature classique une tradition libertine, qui subsiste entre la tradition chrétienne et la doctrine cartésienne.
Charles Morice a résumé leurs griefs dans son livre : La Littérature de tout à l’heure. […] » Et il se demande encore : « Pourquoi la littérature catholique est-elle nulle, moins que nulle, négative, un objet de dégoût pour les moins sévères ? […] Est-ce bien cette même Église qui, au moyen âge, sauva, dans son sanctuaire, la littérature et tous les arts, et toutes les philosophies ?
Il dut à cette excursion heureuse une connaissance toute naturelle de la littérature anglaise du xviiie siècle, et aussi des cadres brillants où se jouait sa sensibilité adolescente. […] Walckenaer a rendus à la littérature et à tous les lecteurs amis du Grand Siècle par ses biographies si riches et si abondantes. […] Les sciences positives qu’il a cultivées et augmentées enregistreront son nom ; la littérature française ne saurait désormais oublier non plus un nom qui se trouve lié d’une manière si inséparable à ceux de Mme de Sévigné et de La Fontaine.
Après avoir joué le personnage le plus considérable dans la littérature, il y joua le rôle le plus ridicule. […] On lit encore avec plaisir une de ses odes au cardinal de Richelieu & ses Mélanges de littérature. […] C’étoit le hibou de la littérature.
Mais il est un vaste et important domaine où ni vous ni vos disciples n’avez encore porté jusqu’ici le flambeau de votre méthode : le domaine de l’art et de la littérature. […] Les mouvements en art et en littérature ne naissent pas soudainement et par génération spontanée. […] Il est le premier représentant du « diabolisme » baudelairien dans la littérature anglaise. […] Joseph Caraguel dénomme la littérature symboliste « une littérature de vagissement, de balbutiement, de vague à l’esprit, une littérature d’avant les griots soudaniens ». […] Le livre lui-même peut n’être que de la littérature d’asiles d’aliénés, le titre est toujours remarquable.
On sait qu’il y a des langues d’Orient dans lesquelles toute une portion vocale ne s’écrit point ; il en est ainsi de chaque littérature. […] Mais c’est dans la littérature que nous devons suivre seulement et saluer son retour. […] de Rémusat n’avait pas tout à fait laissé la littérature. […] Cela était vrai en politique, en littérature, en art, en tout. […] Il fallut cesser de s’occuper de politique active ; il revint à la philosophie et à la littérature.
Le second des critiques allemands, je viens essayer d’ouvrir les yeux de la France et de l’Europe sur le chef-d’œuvre le plus original de la littérature d’outre-Rhin. […] Schlegel rappelle ce passage au début de sa leçon sur l’ancienne comédie, la sixième du Cours de littérature dramatique, et il part de là pour établir que la comédie est le contraire de la tragédie. […] Nous nous contenterons de renvoyer le lecteur aux pages 68, 72, 73, 296, 298, 299, 304, 307, 323, 352, 368 du tome Ier du Cours de littérature dramatique, traduit de l’allemand par la plume anonyme de madame Necker de Saussure. […] — Cours de littérature dramatique, sixième leçon. […] Mais pourquoi dans son Cours de littérature dramatique a-t-il cru devoir professer pour cette farce non moins de mépris que pour Le Misanthrope ?
La littérature du moyen âge fut plusieurs fois renouvelée par l’apport étranger, influences bretonnes, influences grecques. […] De là l’apparition de ces formes étranges, qu’il faut s’attendre à rencontrer de plus en plus dans la littérature courante : il s’enfuya, il ria, il souria, etc. […] Le Code bride l’imagination des magistrats ; aussi, dans ces documents, ne l’évoquent-ils qu’à la fin, quand ils ont épuisé leur provision d’histoire, de littérature ou de philosophie. […] Comme toute cette littérature, médiocre et médiocrement gaie d’ailleurs, me semble au retour ridicule ! […] L’invention de la plume métallique a porté un coup à la littérature sérieuse.
Arréat ne prouve guère que l’idéal moral soit plus élevé dans la littérature dramatique moderne que dans la littérature dramatique la plus ancienne, en revanche il prouve abondamment que le problème moral est le fond même de toute la littérature dramatique. […] Jules Lemaître était passé maître quand il daignait s’occuper de littérature, et où M. […] — Trois modèles différents de femmes infestées de littérature. […] La littérature, la spéculation sont au nombre des choses qui en éloignent. […] Ses épigrammes sont parmi les meilleures de la littérature française, qui en compte d’admirables.
Grosclaude13 ne sont, sans doute, que des bouffonneries improvisées sur les événements, grands ou petits, de la politique, du théâtre, de la littérature et de la rue. […] Car rien n’est indigne d’intérêt dans la littérature, rien, si ce n’est le médiocre.
Ce qui me désole, ce qui fait que je n’ouvre presque jamais sans ennui ni défiance les romans qui m’arrivent par paquets, c’est que je suis toujours sûr d’y trouver des parties entières que je connais d’avance, des développements qui peuvent être « de la bonne ouvrage », mais qui sont à tout le monde, qui m’écœurent parce qu’il me semble que je les aurais moi-même écrits sans effort, et que je voudrais voir réduits à l’essentiel, à des notes brèves et comme mnémotechniques… Dans une littérature aussi vieille que la nôtre, il y a nécessairement des sortes de lieux communs du roman. […] Et pourtant j’ai aujourd’hui cette impression qu’à aucune époque de notre littérature il ne s’est trouvé, dans les livres d’écrivains encore jeunes, tant de sérieux, d’intelligence, de sagesse, d’observation curieuse, une science déjà si avancée de la vie et des hommes, et tant de compassion, une vue si sereine et si indulgente de la destinée6.
Alexandre Dumas demeure à beaucoup incompréhensible : outre qu’ils jugent sa philosophie puérile, son sens social faux et sa littérature grossière, ils sont incapables de trouver à ses fables le moindre attrait, de quoi amuser une curiosité même badaude. […] Si on nous les donne comme « la littérature contemporaine », je me rebiffe.
Cependant, comme un nom accrédité dans la Littérature n’est que trop capable aujourd’hui d’en imposer à la multitude ; comme les Esprits foibles & légers se laissent aisément ébranler par le persiflage ; comme la plupart d’entre eux cessent d’admirer, dès que la mode le commande, ou que le ridicule les effraie : il est nécessaire de défendre la gloire d’un des premiers Poëtes de la Nation. Nous remarquerons d’abord que la méthode de M. de Voltaire, pour décrier Lafontaine, est précisément la même qu’il a constamment employée contre les grands Génies qui ont illustré notre Littérature.
Comme ces reproches ont rapport à plusieurs objets intéressans pour la Littérature, nous nous étendrons un peu plus dans cet article. […] Ce genre de trafic ne doit pas plus être interdit en Littérature, que dans le commun des Arts.
Goulu, pour avoir fait quelques mauvais vers & donné quelques traductions qu’on ne lit point, se croyoit un personnage digne d’entrer en lice avec le héros de la littérature. […] Balzac avoit mal parlé de leur littérature.
Si après renseignement préalable, quelqu’un, — n’importe qui, — avait osé publier sur Mme de Saman, qui n’a pas, je crois, toujours porté ce nom-là en littérature, le livre qu’elle vient de publier sur elle et eût dit à la troisième personne ce qu’elle dit, elle, à la première, à quel effroyable procès en diffamation ne serait-il pas exposé ? […] Sainte-Beuve, qui aimait à conduire ces eaux corrompues dans les détours sinueux des coteaux modérés de sa littérature, en avait filtré quelques gouttes dans son livre sur Chateaubriand, écrit — pour déshonorer l’auteur des Martyrs — après sa mort, bien entendu.
Mais la passion d’une religieuse pour un homme, si elle est possible, doit être quelque chose de terrible, d’inouï, de tragique à faire pâlir Phèdre, et le livre qui l’exprime, s’il est éloquent comme vous le prétendez, doit porter un caractère de désordre, de fatalité, de folie, de douleur à la fois abjecte et sublime, auquel, dans l’histoire des littératures, il n’y a rien à comparer. […] Où qu’on la prît, la thèse était bonne à soutenir, et c’était un joli prélude, quoique lointain, aux Victimes cloîtrées, la fin de toute cette littérature dirigée contre les plus belles et les plus saintes institutions !
De ces arrêts en vain notre raison murmure ; Nous sommes les ultras de la littérature ; Et, comme en tous pays les ultras sont des fous, Dans Paris, sans façon, l’on se moque de nous. […] Je n’attaque en rien le mérite de Madame de Staël, je rends hommage à son génie ; j’honore sa mémoire, et ne la considère ici que comme une des plus ardentes instigatrices d’un genre de littérature que repousse la sévérité du goût français.
On voit qu’il ne faut mourir pour aucune cause, vivre avec tout gouvernement qui est, quelque antipathique qu’il vous soit, et ne croire rien qu’à l’art, et ne confesser que la littérature. […] Sur ce nom, Sainte-Beuve bondit, comme mordu par une bête sous la table, et déclare que c’est un charlatan, que c’est lui qui a été le premier un spéculateur en littérature ! […] C’est très sauvage… » Et moi je disais à mon voisin : « On peut nier Dieu, discuter le pape, dégueuler sur tout… mais Homère… C’est singulier les religions en littérature ! […] littérature… ils semblaient revenir tous de l’autre monde ! […] Oui, c’est très gentil ces articles, c’est d’une littérature aimable et parfaitement ingénieuse, et puis voilà tout.
Vous me demandez mon avis sur la jeune littérature. […] Voyez comment naissant les littératures et comment elles meurent. […] Charles Morice est très jeune, il appartient lui-même à la littérature de demain. […] Il veut faire la synthèse des littératures ; il veut, selon la formule de M. […] C’est le Manuel de littérature française au moyen âge que M.
Étant donnée une œuvre de littérature ou d’art, à la situer d’abord dans son milieu d’origine. […] Admettons donc qu’il y a une spécificité des créations de l’art et de la littérature. […] Pour nous maintenir au courant de la littérature et de la science d’un pays, les livres et les revues suffisent. […] Autant déclarer que la littérature sera serve de la politique. […] Le tour particulier d’esprit qui a fait notre littérature classique, nos écrivains le manifestent sans cesse.
Si un écrivain a jamais semblé un aérolithe singulier, tombé dans une langue et dans une littérature auxquelles sa tournure d’esprit, de parole, de syntaxe semblait, au premier abord, étrangère, c’est bien Mallarmé. […] La page sur laquelle il avait pensé et travaillé, espéré et désespéré, triomphé et souffert, elle me paraissait bien une des pages utiles et normales d’une littérature. […] Dans le monde de la littérature pure (peut-être aussi restreint que celui des mathématiques supérieures) chacun de ses poèmes, depuis la Jeune Parque, a été salué comme un événement. […] De même Valéry ne conçoit la poésie que comme un cas particulier de la littérature, et la littérature elle-même que comme un cas particulier, une preuve (un coup de dés n’abolissant point le hasard) d’une réalité spirituelle et cosmique qui dépasse la littérature, qui vient de bien plus loin et couvre un champ bien plus vaste. […] Mais dès que la littérature devient servitude, elle ne vaut pas plus que n’importe quel métier, et Valéry en préféra un autre.
Quelle littérature en est sortie, c’est ce qui nous reste à examiner. […] Ils méprisent la poésie classique, mais ils méprisent toute la poésie ; ils méprisent la haute littérature classique, mais ils méprisent à peu près toute la haute littérature. […] Il a créé des genres de littérature, ou, si l’on veut, et c’est mieux dire, il a ressuscité des genres de littérature que l’on avait, à très peu près, laissé dépérir. Il a presque créé la littérature politique ; il a presque créé la littérature scientifique ; il a presque créé la littérature historique. […] Il sait beaucoup d’histoire, de littérature, d’histoire de mœurs.
Un succès rapide et constant avait fait de lui une des figures les plus en vue de là littérature d’alors. […] Chef de groupe, il l’était aussi en littérature et même quelque peu chef d’Ecole. […] Si les affaires sont les affaires, la Littérature est la Littérature et Mirbeau, venu tard aux Lettres, les aimait passionnément. […] Il s’intéresse également à la morale et à la politique, aux sciences et aux littératures, aux oeuvres comme aux hommes. […] Ce serait nommer toute la jeune littérature d’alors, si j’énumérais les mardis tes de la rue de l’Echaudé.
Toute la Littérature se bornoit alors à la Rhétorique & à la Poëtique. […] Tout annonçoit l’époque la plus brillante de la Littérature. […] Ils formoient entre eux une société de Savans, où régnoit le goût de la bonne Littérature & de la saine Philosophie. […] Le bel-esprit est en Littérature, ce que sont en Morale les Casuistes relâchés. […] Il est encore des hommes fidèles à la bonne & saine Littérature, qui cherchent à nous ramener aux Anciens, & à réveiller notre goût pour eux.
Je vous envie, car de consolantes illusions sont des vérités très douces pour ceux qui y croient ; mais moi, non, je ne crois à rien, et je me livre seulement à mon goût pour les beaux-arts et pour la littérature. […] VII Ce volume commence par une des épîtres les plus éthérées de la littérature française. […] Vous descendiez patiemment l’escalier de la haute littérature pour arriver au terrain plane et libre que vous parcourez en maître maintenant. […] De bonne heure il conçut l’idée de naturaliser dans la littérature et la poésie romaine certaines grâces et beautés de la poésie grecque, qui n’avaient pas encore reçu en latin tout leur agrément et tout leur poli, même après Catulle et après Lucrèce. […] Je trouve dans l’ouvrage d’un exact et ingénieux auteur anglais une description du domaine de Virgile, que je prends plaisir à traduire, parce qu’elle me paraît composée avec beaucoup de soin et de vérité : « “La ferme, le domaine de Virgile, nous dit Dunlop (Histoire de la littérature romaine), était sur les bords du Mincio.
En nous promenant sous le soleil de midi dans l’allée principale, nous causâmes sur la littérature contemporaine, sur Schelling et sur Schelling et Platen. […] Puis il a dit : « Quoique Byron soit mort si jeune, sa mort n’a rien fait perdre d’essentiel à la littérature au point de vue de son développement. […] Il a dit : « C’est un vrai talent, sur lequel la littérature allemande a exercé de l’influence. […] La littérature nationale, cela n’a plus aujourd’hui grand sens ; le temps de la littérature universelle est venu, et chacun doit aujourd’hui travailler à hâter ce temps. » — Quel est le plus grand philosophe de tous ? […] Il était content d’avoir noué d’aussi heureuses relations avec Ampère, et il s’en promettait les plus heureuses suites pour la diffusion et la juste appréciation de la littérature allemande en France.
S’il s’agit de droits, d’estime, de sollicitude, de pitié, de tendresse, de gloire même, on ne saurait trop leur en porter et leur en rendre ; mais, s’il s’agit de littérature, de philosophie et de poésie, ce n’est pas là qu’il faut en chercher les types et les modèles. […] XXIII La chanson est la littérature de ceux qui ne savent pas lire. […] La seule littérature populaire de la France, de 1805 à 1815, était à table dans ce Caveau. […] La typographie est le vestibule de la littérature ; elle suppose dans la classe très lettrée qui l’exerce une instruction assez universelle, car elle suppose la connaissance minutieuse de la langue, et la langue est la clef de tout savoir. Les typographes sont par leur art une sorte de noviciat de la littérature ; ils sont par leur métier les premiers confidents de l’idée : on pourrait les appeler les secrétaires intimes de leur siècle.
Et quand je dis qu’il le suit, j’aurais mieux dit qu’il le précède, puisqu’il l’amène et l’introduit chez nous, puisqu’il présente le grand génie anglais à la littérature française, lui faisant honneur de notre langue et faisant honneur à notre langue du génie de Shakespeare. […] il faut abréger et je dis : la traduction de François Hugo, dont ces premiers volumes sont la fleur et mieux que la promesse, à supposer qu’il l’achève avec le soin de ces six volumes, sera évidemment une œuvre capitale, qui honorerait tout homme, quel qu’il fût, et avec laquelle la Critique et la littérature seront obligées de compter. […] je me contenterais du souci de ce service rendu à la langue et à la littérature françaises ; car l’un des plus purs et des plus nobles, c’est d’emménager une magnifique et difficile œuvre étrangère dans la langue et la littérature d’un pays. […] Shakespeare est peut-être le cerveau le plus large et les entrailles les plus dilatées qui se soient vus jamais dans une littérature. […] Taine lui-même ne dit mot, dans sa récente Histoire de la littérature anglaise, parce que cette pièce et ce personnage de Henri V sont une des plus fortes objections qu’il y ait contre son système de l’influence de la race ; car Henri V est un Anglais diminué de tout le flot d’humanité que Shakespeare a fait entrer dans sa nature, comme s’il eût voulu démontrer, par la conception et la réalisation d’un tel personnage, combien son génie savait s’affranchir de ce joug de la race que M.
Littérature latine. […] Avant ces trois hommes de lettres incomparables il n’y a presque rien de digne d’attention dans la littérature latine, excepté Lucrèce ; après eux il n’y a plus rien ; aussi la décadence commence. Les échelons manquent dans cette littérature ; le siècle littéraire d’Auguste est un sommet entouré de vide. […] Il possède l’art de mêler des questions de littérature aux conversations les plus enjouées et d’assaisonner la philosophie de beaucoup d’agréments. […] C’est un cours de littérature abrégé et résumé en vers froids, secs, d’une admirable concision, mais d’une pénible lecture.
Par ses grands arbres, par ses taillis serrés, par l’innombrable armée de ses broussailles et de ses basses plantes, par Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Diderot, d’Alembert et Buffon, par Duclos, Mably, Condillac, Turgot, Beaumarchais, Bernardin de Saint-Pierre, Barthélemy et Thomas, par la foule de ses journalistes, de ses compilateurs et de ses causeurs, par l’élite et la populace de la philosophie, de la science et de la littérature, elle occupe l’académie, le théâtre, les salons et la conversation. […] Et je ne parle pas seulement de la littérature secrète, des livres extraordinaires que lit Mme d’Andlau, gouvernante des enfants de France et qui s’égarent aux mains des filles de Louis XV460, ni d’autres livres plus singuliers encore461 où le raisonnement philosophique apparaît comme un intermède entre des ordures et des gravelures, et que des dames de la cour ont sur leur toilette avec ce titre : Heures de Paris. […] Voilà l’avantage de ces génies qui n’ont pas l’empire d’eux-mêmes : le discernement leur manque, mais ils ont l’inspiration ; parmi vingt œuvres fangeuses, informes ou malsaines, ils en font une qui est une création, bien mieux une créature, un être animé, viable par lui-même, auprès duquel les autres, fabriqués par les simples gens d’esprit, ne sont que des mannequins bien habillés C’est pour cela que Diderot est un si grand conteur, un maître du dialogue, en ceci l’égal de Voltaire, et, par un talent tout opposé, croyant tout ce qu’il dit au moment où il le dit, s’oubliant lui-même, emporté par son propre récit, écoutant des voix intérieures, surpris par des répliques qui lui viennent à l’improviste, conduit comme sur un fleuve inconnu par le cours de l’action, par les sinuosités de l’entretien qui se développe en lui à son insu, soulevé par l’afflux des idées et par le sursaut du moment jusqu’aux images les plus inattendues, les plus burlesques ou les plus magnifiques, tantôt lyrique jusqu’à fournir une strophe presque entière à Musset480, tantôt bouffon et saugrenu avec des éclats qu’on n’avait point vus depuis Rabelais, toujours de bonne foi, toujours à la merci de son sujet, de son invention et de son émotion, le plus naturel des écrivains dans cet âge de littérature artificielle, pareil à un arbre étranger qui, transplanté dans un parterre de l’époque, se boursoufle et pourrit par une moitié de sa tige, mais dont cinq ou six branches, élancées en pleine lumière, surpassent tous les taillis du voisinage par la fraîcheur de leur sève et par la vigueur de leur jet. […] Il suffit toujours que la littérature se mette au service de la philosophie. […] Il y a toute une littérature de cette espèce.
Les premiers monuments de notre littérature sont, comme on l’a vu, d’inspiration cléricale : il ne faut pas s’en étonner, les clercs seuls écrivaient. […] Tout ce qu’il y eut de chants tudesques, avant et après l’invasion franque, tout ce que Charlemagne en fit recueillir n’intéresse pas directement notre littérature. […] Par eux, les aptitudes poétiques de la race celtique, engourdies sous la domination romaine par l’élégant rationalisme de la littérature savante, comme par la pression monotone de la protection administrative, furent réveillées : les âmes, préparées déjà par le christianisme, violemment secouées par l’instabilité du nouvel état social, recouvrèrent le sens et le don des symboles merveilleux ; et dans la famine intellectuelle que produisit la ruine des écoles, l’aristocratie gallo-romaine, sujette des rois francs et compagne de leurs leudes, associée aux fêtes comme aux affaires, quitta sa délicatesse et ses procédés raffinés de pensée et de langage : elle retourna à l’ignorance, au peuple ; elle se refit peuple, avec toute la rudesse, mais avec toute la spontanéité du génie populaire. […] L’invention abondante et pauvre des trouvères fait songer à la basse littérature de nos jours, à cette masse de romans et de drames manufacturés en hâte pour la consommation bourgeoise et pour l’exportation. […] Je m’en rapporterai pour toute la littérature du moyen âge au tableau chronologique dressé par M.
Il savait la littérature latine, peu ou point de grec ; il avait du goût pour les lettres, de la curiosité pour la philosophie, et aimait la conversation des gens d’esprit et de pensée. […] Les exilés, gens d’esprit, écrivains, qui sortent de leur pays pour n’y plus rentrer et qui vivent encore longtemps, représentent parfaitement l’état du goût et la façon, le ton de société ou de littérature qui régnaient au moment de leur sortie. […] Toute une littérature y circulait en manuscrit, et à petit bruit, à l’usage d’un petit nombre de lecteurs, qui ne souhaitaient pas d’autre publicité… » Maintenant, en juge plus froid et plus désintéressé du débat, je me permets de trouver qu’il y a un peu d’excès dans l’importance qu’on met à un semblable détail. […] que Voltaire visitant rapidement l’Angleterre et emportant de là tout ce qu’il pouvait de notions et d’idées, tout un butin de philosophie et de littérature pour en gratifier la France, avait plus noblement le démon en soi et ce que je ne crains pas d’appeler le diable au corps !
Il est arrivé qu’il y a eu, pour les ouvrages de l’esprit, une critique alerte, quotidienne, publique, toujours présente, une clinique chaque matin au lit du malade, si l’on ose ainsi parler ; tout ce qu’on peut dire pour ou contre l’utilité de la médecine se peut dire, à plus forte raison, pour ou contre l’utilité de cette critique pratique à laquelle les bien portants même, en littérature, n’échappent pas. […] Rœderer vient d’étudier avec une minutie qui n’est pas sans agrément, et avec une prédilection qui ne nuit pas à l’exactitude ; si Bayle, qui entra dans le monde vers 1675, c’est-à-dire au moment de la culture la plus châtiée de la littérature de Louis XIV, avait passé ses heures de loisir dans quelques-uns des salons d’alors, chez madame de La Sablière, chez le président Lamoignon, ou seulement chez Boileau à Auteuil, il se fût fait malgré lui une grande révolution en son style. […] Boileau est d’un mérite si distingué qu’il eût été difficile à messieurs de l’Académie de remplir aussi avantageusement qu’ils ont fait la place de M. de Bezons. » On le voit, Bayle est un véritable républicain en littérature. […] Bayle a-t-il été l’amant de madame Jurieu, comme l’ont dit les malins, et comme on le peut lire page 334, t. 1er des Nouveaux Mémoires d’Histoire, de Critique et de Littérature, par l’abbé d’Arligny ?
Depuis cent cinquante ans, il règne dans la littérature, dans la philosophie, dans la science, dans l’éducation, dans la conversation, en vertu de la tradition, de l’habitude et du bon goût. […] Chez Marmontel, Florian, dans toute la petite littérature qui précède ou accompagne la Révolution, dans tout le théâtre tragique ou comique, le personnage, quel qu’il soit, villageois inculte, barbare tatoué, sauvage nu, a pour premier fond le talent de s’expliquer, de raisonner, de suivre avec intelligence et avec attention un discours abstrait, d’enfiler de lui-même ou sur les pas d’un guide l’allée rectiligne des idées générales. […] Les estampes431 représentent dans une chaumière délabrée deux enfants, l’un de cinq ans, l’autre de trois, auprès de leur grand’mère infirme, l’un lui soulevant la tête, l’autre lui donnant à boire ; le père et la mère qui rentrent voient ce spectacle touchant, et « ces bonnes gens se trouvent alors si heureux d’avoir de tels enfants qu’ils oublient qu’ils sont pauvres » « Ô mon père432, s’écrie un jeune pâtre des Pyrénées, recevez ce chien fidèle qui m’obéit depuis sept ans ; qu’à l’avenir il vous suive et vous défende ; il ne m’aura jamais plus utilement servi. » — Il serait trop long de suivre dans la littérature de la fin du siècle, depuis Marmontel jusqu’à Bernardin de Saint-Pierre, depuis Florian jusqu’à Berquin et Bitaubé, la répétition interminable de ces douceurs et de ces fadeurs L’illusion gagne jusqu’aux hommes d’État. « Sire, dit Turgot en présentant au roi un plan d’éducation politique433, j’ose vous répondre que dans dix ans votre nation ne sera plus reconnaissable, et que, par les lumières, les bonnes mœurs, par le zèle éclairé pour votre service et pour celui de la patrie, elle sera au-dessus des autres peuples. […] M. de Barante, Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle, 318. « On s’imaginait que la civilisation et les lumières avaient amorti toutes les passions, adouci tous les caractères.
Cela dit, pour nous amener au lyrique le plus pathétique de l’univers littéraire, David, disons un mot de la littérature sacrée. […] II Nous ne prétendons pas discuter ici pour ou contre la nature d’inspiration directe ou indirecte de ces livres sacrés ; ce n’est ni la place, ni le sujet de ces controverses dans un Cours de littérature. […] Nous pensons à cet égard comme La Harpe dans son Cours de Littérature ou plutôt de rhétorique sacrée. […] Plus tard cette inspiration de l’enthousiasme chanté, descendit plus bas dans les littératures purement profanes, et, de sacrée qu’elle était, cette inspiration devint purement littéraire.
La littérature fleurit ; mais après les Valois, les arts déclinèrent, l’influence des Médicis, excepté en Toscane, périt avec eux. […] Leur supériorité fut toute morale, ce fut l’aristocratie de la littérature. […] « Ordinairement, quand on est un peu en retard pour répondre aux lettres de ses amis, on donne pour excuse de grandes occupations : quant à moi, si j’ai un peu trop tardé à vous écrire, je ne veux pas tant mettre ma faute sur le compte de mes occupations, quoiqu’elles ne m’aient pas manqué, que sur le chagrin bien amer de la perte de cet homme sous le patronage duquel j’étais naguère si heureux de me trouver, avec tous ceux qui font profession de littérature ou avec tous les gens de lettres. […] Si je ne poursuis pas à présent sur les qualités des autres enfants, je ne puis cependant me retenir sur le sujet de Pierre et sur le témoignage que son père lui a rendu dans une affaire récente. — Deux mois environ avant sa mort, Laurent, assis sur son lit, selon sa coutume, causant avec nous philosophie et littérature, me disait qu’il voulait consacrer le reste de sa vie à des études qui nous étaient communes, à lui, à moi et à Pic de la Mirandole, et cela loin du bruit et du fracas de la ville. « Mais, lui dis-je, les citoyens ne vous le permettront pas, parce que, de jour en jour, ils aiment davantage vos conseils et votre autorité. » Souriant alors, il me dit : « J’ai déjà délégué mes fonctions à votre élève et je l’ai chargé de tout le poids des affaires. — Mais, avez-vous, lui répondis-je, surpris assez de force dans ce jeune homme pour que nous puissions avec confiance nous reposer sur lui ?
Nulle époque ne met mieux en lumière l’absolue différence qui sépare le théâtre de la littérature. […] La farce n’est pas « de la littérature » : c’est un genre entièrement populaire, et que l’esprit du peuple a créé à son image. […] Dans ce sujet si simple — un marchand fripon, dupé par un avocat fripon, que dupe à son tour un rustre fripon, auquel il avait donné secours pour duper encore le marchand — dans ce sujet si mince, il y a un tel jaillissement de gaieté, tant de finesse, tant d’exactitude dans l’expression des caractères, une si délicate et puissante intuition de la convenance dramatique et psychologique des sentiments, une vie si intense, et un style si dru, si vert, si mordant, ici une si exubérante fantaisie et là une si saisissante vérité, souvent un si délicieux mélange de la fantaisie au dehors et de la vérité au dedans, qu’en vérité la farce de maître Pierre Patelin est le chef-d’œuvre de notre ancien théâtre, et l’un des chefs-d’œuvre de l’ancienne littérature. […] Accidentellement elle a touché à la littérature, à l’art ; elle n’y est jamais entrée tout à fait.
La Bruyère Un seul fait nous intéresse dans la vie silencieuse de La Bruyère453 : en 1684, l’amitié de Bossuet le fit entrer à l’hôtel de Condé, pour être précepteur du duc de Bourbon, à qui il enseigna l’histoire, la géographie, la littérature et la philosophie. […] Il indique une voie nouvelle et féconde en découvertes, lorsqu’il établit le rapport des institutions et de la littérature, et qu’il rend compte par la monarchie absolue de l’absence d’éloquence politique en France. […] Fénelon se trouve ainsi être presque le premier de nos écrivains qui ait mis en communication la littérature et les arts458. […] L’idée de Dieu sert à faire rentrer, dans une littérature trop exclusivement humaine et intellectuelle, la nature et ses beautés sensibles.
Il est beaucoup question de littérature dans la quatrième partie. […] Mais les mots, après tant de siècles de littérature, sont tout imprégnés de sentiments et de pensée : ils devaient donc, par la vertu de leurs assemblages, le forcer à penser et à sentir. […] Tout cela veut dire qu’aux yeux de nos gouvernants Victor Hugo est à part dans notre littérature, qu’il est le poète national, le grand, l’unique, enfin qu’« il n’y a que lui. » Eh bien ! […] On ne le peut que par des raisons étrangères à la littérature.
Littérature d’épicuriens, bien faite pour plaire à une classe riche et sans idéal, mais qui ne sera jamais celle du peuple : car le peuple est franc, fort et vrai ; littérature au petit pied, renonçant de gaieté de cœur à la grande manière de traiter la nature humaine, où tout consiste en un certain mirage de pensées et d’arrière-pensées : nulle assise, un miroitement continuel. […] C’est une erreur ; cela prouve un affaiblissement de l’esprit philosophique, de la spéculation, de la littérature ; cela prouve que l’on ne comprend plus la valeur et la dignité de l’intelligence, puisqu’elle ne suffit plus à occuper les esprits distingués ; cela prouve enfin que le règne a passé de l’esprit et de la doctrine à l’intrigue et à la petite activité. […] L’idée de l’unité allemande est venue par la science et la littérature.
J’ai pris une chambre comme pensionnaire libre dans une institution, près du Luxembourg, et quelques répétitions de mathématiques et de littérature dont je me suis chargé me mettent à peu près, comme l’on dit, au pair. […] Et puis il faudrait pour y arriver faire des années de ce que j’appelle littérature écolière, vers latins, discours de rhétorique, etc. jugez quel supplice !… J’ai été tellement effrayé de cette perspective, que je fus quelque temps décidé à m’agréger à la classe des sciences ; mais ce serait alors plus que jamais qu’il faudrait me spécialiser ; car enfin, dans leur littérature, ils admettent bien encore une sorte d’universalité. […] Non, non ; je me rapprocherai le plus possible de ce centre qui est philosophie, théologie, science, littérature, etc., qui est Dieu, suivant moi.
Apollon s’ennuie, les dieux mêmes s’ennuient, comme dira dans Psyché La Fontaine, les dieux mêmes s’ennuient parce que la littérature (au moment où La Fontaine place son récit) a toujours les mêmes caractères, parce que l’on n’invente plus rien, parce que l’on se traîne sur les anciens errements, parce qu’enfin, comme dit Apollon, « il nous faut du nouveau, n’en fût-il point au monde ». […] Il y a un couplet qui est un peu connu parce qu’il a été cité dans quelques manuels de littérature, c’est une description, un portrait de Vénus : C’est pourquoi nous dirons en langage rimé Que l’empire flottant en demeura charmé. […] La forme est exquise, et c’est (malheureusement que je le reconnais) toute une littérature qui sortira de ce vers-là : la littérature de la réhabilitation de la courtisane.
Quand tout changeait autour d’elle et que la littérature à la mode se surchargeait de vaines recherches d’école, l’Armorique un peu arriérée et cantonnée restait fidèle à la vieille forme poétique comme aux vieilles mœurs ; elle restait surtout fidèle à ce courage qui est toujours prêt en France à renaître et à sortir quelque part de terre, quand les grands raisonneurs disent qu’il a disparu. […] Quant à l’idée que j’ai eue dans ce petit chapitre de vieille littérature, elle pourrait se résumer en ces mots ; le Roman de Renart et son correctif46. […] [NdA] Une dernière remarque qui porte sur l’époque la plus brillante de notre littérature et sur le poète le plus naïf de cette époque si polie.
Ici je ne puis m’empêcher de remarquer combien l’influence d’Homère, de ce grand poète naturel, fut petite dans notre littérature, ou, pour parler plus exactement, combien elle en fut absente ; et, afin de rendre le fait plus net et plus sensible, je me pose une question : Quels sont les grands écrivains français qui auraient pu s’aller promener aux champs en emportant un Homère, rien que le texte, ou qui, s’enfermant comme Ronsard en des heures de sainte orgie, auraient pu avoir raison en trois jours de L’Iliade ou de L’Odyssée ? […] et aussi, cette revue faite, n’y a-t-il pas une conclusion générale à tirer sur le caractère presque exclusivement latin de notre littérature ? […] Mais à son heure, et encore jeune, il jugeait bien de toute cette littérature antérieure ; et c’est à lui que Balzac adressait, à une date qui doit être des premiers mois de 1640, cette lettre souvent citée où il lui disait : Mais est-ce tout de bon que vous parlez de Ronsard, et que vous le traitez de grand ?
Livet, qui s’est attaché dès son début à étudier, à remettre en lumière et en honneur la littérature et la poésie du règne de Louis XIII, cette poésie que ne continue guère Malherbe et que balaiera Boileau. […] Il possédait à fond la littérature italienne, celle des Tassoni, des Marini, et savait mieux que Chapelain lui-même combien il y avait au juste de stances dans le poème de L’Adone 26. Il avait des facultés naturelles très remarquable pour la poésie et le bel esprit : « C’était, a dit de lui l’exact et honnête abbé de Marolles, l’un des plus beaux naturels du monde pour la poésie, et de qui les bons sentiments de l’âme égalaient la gaieté de l’humeur. » Tallemant lui reproche une outrecuidance et une habitude de vanterie qui est un des caractères de la littérature de ce temps-là ; mais Saint-Amant ne paraît point avoir poussé ce défaut aussi loin qu’un Scudéry, et il n’en resta pas moins avant tout un bon vivant.
Bien lui prit, comme à Fontenelle, non seulement de vieillir, mais de savoir vieillir, d’hériter avec habileté et prudence des renommées disparues, de rester le dernier et le seul représentant parmi nous de tout un âge héroïque de la science, dont il discourait volontiers comme un Nestor, d’avoir gardé un vif amour de la pure science en elle-même, de l’avoir cultivée jusqu’à sa dernière heure, et d’avoir su trouver à propos dans l’érudition, dans la littérature, un complément et un prolongement varié qui est venu se confondre peu à peu, en la grossissant, dans sa réputation première. […] La littérature de M. […] C’est ainsi qu’un jour Népomucène Lemercier, dans son Cours de littérature dramatique, traduisit le nitique cothurno qu’Horace applique à la tragédie d’Eschyle, par briller de l’éclat du cothurne.
Delécluze n’eut point de maître pour la littérature et qu’il se forma lui-même, lisant directement les auteurs, apprenant le latin dans Térence, et devenant même assez fort plus tard dans l’étude du grec. […] Delécluze ; qui va entrer dans l’École de David et y travailler longtemps aura en peinture des principes et des connaissances bien plus arrêtées et plus dogmatiques qu’en littérature. […] Cependant il y aura, en littérature, une chose bien essentielle, qu’on, ne lui aura pas apprise et qu’il ne saura jamais : c’est l’art d’écrire.
Sainte-Beuve au Temps incompréhensible, inexplicable (pour me servir des expressions les plus douces) de la part d’un écrivain dont la plume devait être et rester avant tout inféodée (c’est presque le mot qui a été employé) à la littérature officielle de l’Empire. — M. […] Sainte-Beuve pour mettre obstacle à l’engagement qu’il vient de prendre d’envoyer des articles de littérature au journal le Temps. […] Sainte-Beuve est mort à Paris le 13 octobre 1869, à une heure et demie de l’après-midi, dans sa maison de la rue Montparnasse, n° 11. — Les personnes présentes au moment de sa mort, et qui l’entouraient dans son cabinet même, près du lit où il rendit le dernier soupir, étaient ses amis MM. le docteur Veyne, Paul Chéron (de la Bibliothèque impériale), son professeur de littérature grecque M.
Cette affirmation ne me touche guère parce que j’ai la conscience de l’avoir plus aimé qu’aucun de ceux qui diront cela n’ont jamais aimé aucune créature humaine ; … mais, renfonçant toute sensibilité, j’ai pensé qu’il était utile pour l’histoire des lettres, de donner l’étude féroce de l’agonie et de la mort d’un mourant de la littérature… »16 Et, cette justification achevée, suit une des plus poignantes et douloureuses observations cliniques qui aient jamais été recueillies par un cerveau dressé à l’analyse et tout proche de l’être souffrant : Observation α. […] « La semaine prochaine, écrit-il à Madame Roger des Genettes (1er mai 1874) j’irai à Clamart ouvrir des cadavres… Oui, Madame, voilà jusqu’où m’entraîne l’amour de la littérature. » 27 Durant toute sa vie, sa vie puissante et angoissée d’ailleurs, il resta l’anatomiste du verbe et, « tenant la plume comme un Scalpel » 28, disséqua jusqu’à la souffrance ses phrases et ses périodes. […] Vous arriverez, par cette gymnastique intellectuelle, à donner à votre esprit une puissance de déduction inconnue à ceux qui restent servilement dans le sillon creusé par leurs maîtres, moins par respect pour ceux qui ont ouvert les portes de la science que par paresse ou insuffisance. » L’emploi véridique de ce procédé, en littérature, suppose donc un certain degré de nescience de la part de l’auteur.
Dans la conduite comme dans la littérature, tout ce qui s’écarte d’un certain modèle est rejeté. […] — Date de son avènement. — Ses symptômes dans l’art et la littérature. — Son ascendant dans la vie privée. — Ses affectations. — Sa sincérité. — Sa délicatesse. […] Aussi l’exaltation qui commence ne sera guère qu’une ébullition de la cervelle, et l’idylle presque entière se jouera dans les salons Voici donc la littérature, le théâtre, la peinture et tous les arts qui entrent dans la voie sentimentale pour fournir à l’imagination échauffée une pâture factice303.
La pauvreté, l’impuissance elles-mêmes ont leurs snobs, et quand Rodolphe mordille sa plume et lève les yeux au ciel, c’est déjà un snob de la littérature pauvre. […] De plus en plus, tombe avec le romantisme, l’idée qui en autorisait les oripeaux et les déclamations, l’idée que la littérature et l’art sont des carrières brillantes, honorifiques et amusantes, alors que ce sont des missions lourdes, graves, appauvrissantes et pleines de désenchantement, qui incombent à certains êtres et ne portent pas en elles de quoi les pousser à la ripaille et au costume rodomont. […] Avec la ruine de la littérature du sentiment, de la peinture de genre et de la musique langoureuse, avec le retour de l’intellectualité française à ce genre d’ouvrages insolents, dont parle Stendhal, qui forcent le lecteur à penser au lieu d’émouvoir simplement ses nerfs, avec l’avènement de l’artiste aux suprématies morales dans une époque où les hiérarchies se meurent, le spectre grimaçant de l’ancien bohème, outrageant la noblesse vivante de l’artiste, avec celui du névrosé, de l’égotiste et de l’arriviste va reculer définitivement au fond de la région des ombres.
Le jour où elle paraît dans une nation comme une des branches de sa littérature, ce jour-là l’esprit particulier de cette nation commence à soupçonner qu’il est l’esprit humain. […] Dans l’histoire de notre littérature on trouve de la morale mêlée à presque tous les écrits populaires ; on en trouve même des traités complets, sous forme de codes de conduite. […] L’un est un grand seigneur, de ceux qui avaient pu croire que l’autorité royale usurpait sur la leur ; l’autre, sans naissance, appartient à cette classe moyenne qui devait donner à la littérature française ses plus grands noms.
Il s’était, à leur contact, teinté de vagues notions de littérature. […] Moréas avait gardé pour la littérature anglaise l’éblouissement de sa jeunesse et son admiration rejaillissait sur l’ensemble du peuple insulaire. […] Il n’y fut question que de littérature.
La synagogue était riche en maximes très heureusement exprimées, qui formaient une sorte de littérature proverbiale courante 228. […] La littérature chrétienne et la littérature juive n’ont eu avant le XIIIe siècle presque aucune influence l’une sur l’autre.
Il n’est guère dans la littérature de nom plus imposant que celui de Dante. […] * * * Du poëme de l’Enfer. — Au temps où Dante écrivait, la littérature se réduisait en France, comme en Espagne, aux petites poésies des Troubadours. […] Si jamais, ce qu’il n’est pas permis de croire, notre théologie devenait une langue morte, et s’il arrivait qu’elle obtînt, comme la mythologie, les honneurs de l’antique ; alors Dante inspirerait une autre espèce d’intérêt : son poëme s’élèverait comme un grand monument au milieu des ruines des littératures et des religions : il serait plus facile à cette postérité reculée de s’accommoder des peintures sérieuses du poëte7, et de se pénétrer de la véritable terreur de son Enfer ; on se ferait chrétien avec Dante, comme on se fait païen avec Homère.
Encore une fois, je reconnais que ce droit de promenade buissonnière, qui est celui de toute littérature un peu vive et libre, et pas trop prosaïque, est suspendu dans les jours d’orage, de tempête civile, dans ces affreux moments où la lutte est engagée comme nous l’avons trop vu ; mais, le lendemain, le soleil se lève, le nuage s’entrouvre ; les cœurs restent encore émus et attristés, pourtant le droit que j’appelle le droit littéraire recommence. […] Ceux qui croient que la vérité est une non seulement en morale, mais en religion, en politique, en tout, qui croient posséder cette vérité en eux et la démontrer à tous par des signes clairs et manifestes, voudraient à chaque instant que la littérature ne s’éloignât jamais des lignes exactes qu’ils lui ont tracées ; mais comme il est à chaque époque plus d’une sorte d’esprits vigoureux et considérables (je ne parle ici ni des charlatans ni des imposteurs) qui croient posséder cette vérité unique et absolue, et qui voudraient également l’imposer, comme ces esprits sont en guerre et en opposition les uns avec les autres, il s’ensuit que la littérature, la libre pensée poétique ou studieuse, tirée ainsi en divers sens, serait bien embarrassée dans le choix de sa soumission.
C’en est la mousse, le pétillement, la surface, les petits vices, — viciolets — les élégances, et les élégances jusqu’aux extravagances, tout cela très animé d’esprit, très cinglant d’ironie, très indifférent — et même trop — à la morale, et j’allais presque dire à la littérature ; car les hommes de talent qui font ce journal ont le dandysme de ne pas se montrer littéraires… Ils ont l’hypocrisie charmante d’être des hommes du monde et des observateurs de salon. Et ils portent tous, même, ou presque tous, pour montrer leur détachement de la littérature, un loup d’initiales ou de pseudonymes inutiles ; comme si l’on pouvait à présent cacher quelque chose, avec les palais de cristal que les mœurs modernes, qui ont mis nos amours-propres en bouteille, ont bâtis à nos vanités, et aussi avec celle de l’auteur, ce flacon qui fermente et fait tôt ou tard sauter le bouchon ! […] Qui ne savait, en effet, comment l’auteur de Monsieur, Madame et Bébé, s’était révélé dans la littérature contemporaine ?
Puis, à cette époque déjà, Maupassant n’éprouvait aucun plaisir à parler littérature. […] C’était encore, chez lui, de la littérature.
… J’ai cherché en vain le nom de l’imbécile qui découvrit, l’autre année, cette appellation… Les littératures sont d’essence novatrice. […] C’est du grand Flaubert, des Goncourt, de Zola et de Barbey d’Aurevilly que relève, dans des proportions qu’il importe peu d’établir, la prose, qui n’évolue pas précisément, ainsi qu’on l’a dit, dans un sens analogue à la poésie. » Après avoir développé ses idées, Alfred Vallette concluait : « On peut dès maintenant affirmer que la littérature de notre fin de siècle ne sera pas symboliste… En d’autres nations, en la mystique Allemagne par exemple, peut-être le Symbolisme — guéri de ses manies solitaires de vieillard vicieux — s’infuserait-il dans la prose.
En France, le nombre est infiniment plus grand qu’on ne croit des ouvrages épuisés, très dignes pourtant d’avoir leur place au soleil des bibliothèques, et dont les Allemands, par exemple, s’ils les avaient dans leur littérature, n’auraient pas manqué de faire des éditions de toute espèce. […] Voltaire n’est rien de plus que le maréchal de Richelieu de la littérature, et ceux qui l’admirent le jugent comme les femmes, à qui il avait fait perdre la tête, jugeaient le maréchal de Richelieu.
Roger de Beauvoir31 I Dans ce temps de démentis, de ces démentis qu’on s’allonge avec une grâce et une facilité qui honorent étrangement la littérature, Parbleu ! […] C’est un titre d’opéra comique, cette belle pièce de littérature !
Nous connaissons assez le temps dans lequel nous avons le bonheur de vivre pour lui jurer… qu’il n’a pas sauvé la littérature, mais qu’il ne l’a pas exposée non plus… et qu’un jour ou l’autre il montera tout comme un autre à son petit Capitole d’Académie. […] En poésie, la littérature de 1830 n’a pas dit le dernier mot des choses, et déjà, sur une tête jeune et ardente comme celle de M.
On ne doit pas parler de ses Romans, par respect pour les mœurs, & on doit se taire sur ses autres Ouvrages, par respect pour la bonne Littérature.
Une mauvaise Comédie, telle que le Triomphe de la Probité, & des Romans médiocres, comme Elizabeth, Céliane, &c. sont des titres capables de faire figurer une femme avec avantage dans la Société, & non des droits aux honneurs de la Littérature.
Il a remporté douze Prix à l’Académie des Jeux Floraux, & deux à celle de Marseille, sans que toutes ces Couronnes aient pu lui faire une réputation dans la Littérature ; tant il est vrai que les Tribunaux littéraires ont peu d’influence sur le suffrage du Public !
Tout, d’ailleurs, n’est-il pas absolument subjectif en matière d’art et de littérature ? […] Il y a deux modes d’expression dans ce qu’on est convenu d’appeler la littérature et qui est la divinisation de l’Homme par le Verbe. […] C’est la loi naturelle ; les littératures n’y échappent pas plus que les peuples. […] Et puis, songez donc, qu’ayant versé dans la littérature journalière, leur plus grande peur c’est de passer pour des pédants un peu lourds. […] L’un des plus jeunes prophètes de la littérature septentrionale, M.
Quoique la Peinture ait fait son objet principal, il n’est point étranger à la Littérature.
[La Littérature de tout à l’heure (1889).]
Il est aisé de juger, par ces deux Ouvrages, qu’il s’est fait de la Littérature un amusement, plutôt qu’une occupation.
L’auteur qui veut barrer la rivière et prendre tout le poisson, c’est-à-dire, donner toute la littérature de ce siècle, montre, aujourd’hui, en fait de femmes, la fleur du panier, en supposant qu’un pareil panier ait une fleur… Aujourd’hui, ce n’est que quelques-unes.
La Traduction de plusieurs Ouvrages Anglois, tels que l'Histoire d'Angleterre, par Smolett, celle de la Guerre de l'Inde, celle des Découvertes faites par les Européens, &c. l'ont fait connoître avantageusement dans la Littérature.
[Propos de littérature (1894).]
d’] Abbé, né à Vienne en Dauphiné, est connu par de nouveaux Mémoires d’Histoire, de Critique & de Littérature ; compilation où l’on trouve des choses curieuses parmi un grand nombre de fort inutiles.
Bellegarde, [Jean-Baptiste Morvan de] Abbé, né dans le Diocese de Nantes en 1648, mort en 1734, Ecrivain sécond en Théologie, en Morale, en Politique & en Littérature.
Ses Ouvrages peuvent être regardés comme une école de bon goût : ils offrent par-tout un Auteur nourri de la bonne Littérature des siecles de Périclès, d’ Auguste & de Léon X ; un Ecrivain exact, poli, correct, mais quelquefois trop scrupuleux.