Elles dorment aussi les tribus des oiseaux qui déployaient leurs ailes58. » Ne suffit-il pas de ce fragment de quelques vers, comme d’un débris d’inscription mutilée, pour donner à l’esprit curieux qui nous lira l’idée de cette poésie perdue ? […] Lus et relus, les vers épars conservés sous son nom jusqu’à nous semblent comme un indice de cette poétique ardeur qui couvait partout dans la Grèce.
J’ai lu là-dessus des articles d’une fureur bien étrange. […] Mais lisez l’ouvrage si remarquable de M. […] Sarcey ne sait pas me lire. […] Où a-t-on lu ça ? […] J’ai lu que M.
Nous recommanderons seulement à l’auteur un peu plus de sobriété dans lus métaphores et de clarté dans les allusions.
Sully Prudhomme J’ai lu vos chansons et j’en ai été charmé.
Émile Faguet J’ai lu avec de vrais plaisirs douloureux le volume de Charles de Gère intitulé : Pleurs.
Pierre Quillard Le Départ à l’aventure : Sonnets de quelqu’un qui a lu beaucoup Verlaine et Heredia, poèmes d’intention symbolique, images d’Italie et de Flandre, le recueil de M.
Il a composé pour ses Eleves plusieurs Ouvrages qui peuvent être lus avec plaisir & avec fruit par les hommes de tout âge.
Ses Romans, ses Dissertations, ses Critiques, ses Traductions, ses Livres mystiques n’ont pas le sens commun, & on disoit très-bien d’un de ses Ouvrages, intitulé les Délices de l’esprit, qu’il falloit mettre à l’Errata : Délices, lisez Délires.
Son imagination, il est vrai, n’étoit pas toujours réprimée par le jugement, & ses Sermons ne sont pas irréprochables du côté de l’affectation & de la singularité : malgré cela, on a su en extraire un grand nombre de pensées dont on a formé un Recueil, que les Orateurs Chrétiens peuvent lire avec fruit.
Si les Détracteurs de la Latinité des Modernes avoient lu les Poëmes du P.
Il est indispensable pour se faire une idée tout à fait juste du caractère et de la destinée de Léopold Robert, de lire un petit écrit intitulé : Léopold Robert de 1831 à 1835, par Ch.
François Coppée J’ai lu les vers de M.
Pris un à un, chacun de ces sonnets fait plaisir à lire, et l’on peut sans difficulté reconnaître la tactique excellente de M.
Qui l’a lu enfant ne l’oubliera plus.
On a lu dans sa nouveauté, un Ouvrage de sa façon, intitulé, le Tableau du Siecle, où l’on s’est apperçu que la connoissance assez exacte de nos mœurs étoit revêtue d’un style trop lâche, trop diffus, & quelquefois trop familier.
On peut lire avec plaisir ses Odes Latines, sans croire, avec Ménage, qu’elles sont supérieures à celles de Santeuil, qu’il est difficile de surpasser.
Le bon Soldat, le Baron de la Crasse, sont les seules Comédies de Poisson qui soient restées au Théatre, mais elles ne sont pas les seules qu’on puisse lire avec plaisir.
Il ne faut que le lire, pour juger que M. l'Abbé Ségui auroit pu être un grand Orateur, s'il eût eu autant de chaleur & de sentiment qu'il avoit de correction & de facilité.
Le jeune Colborn, qui n’avait jamais été à l’école et ne savait ni écrire ni lire, disait que pour faire ses calculs « il les voyait clairement devant lui ». […] « Ma tête, s’affaissait à peine que mon hallucination était déjà revenue ; mais cette fois ce n’était plus mon nom que j’avais lu : c’étaient des caractères grecs, des mots mêmes, que j’épelais machinalement et presque par un remuement des lèvres. Plusieurs jours de suite, j’eus, soit dans mon lit, soit dans mon fauteuil, des hallucinations semblables ou des rêves véritables, dans lesquels je lisais des caractères orientaux. […] Maury, avait beaucoup voyagé, mais lu encore plus de voyages qu’il n’en avait fait. Les souvenirs de ses pérégrinations et de ses lectures avaient fini par complètement se confondre ; et tout cela se présentait à la fois à son esprit, lorsqu’il était étendu sur sa chaise longue ; il vous racontait gravement tout ce qu’il avait lu.
Chacun des savants qui ont étudié la Chine a fait à cet égard son système, son hypothèse, sa chronologie ; nous avons lu toutes ces hypothèses, tous ces systèmes, toutes ces chronologies ; vaine étude, inutile recherche : aucune de ces suppositions n’est prouvée, aucune n’est même plus vraisemblable que l’autre ; l’un affirme, l’autre nie, un troisième conjecture, nul ne sait. […] Nous avons lu souvent et attentivement tout ce qui a été écrit sur ce livre sacré des Kings et une partie de ce que leur commentateur Confucius en a extrait ; il est impossible d’y méconnaître l’empreinte d’une vétusté de civilisation, de sagesse morale et d’industrie humaine qui reporte la pensée au-delà des bornes et des dates du monde européen. […] Il ne faut que les lire pour s’en convaincre et applaudir à nos lettrés de les avoir placés au premier rang. […] Le moyen de s’imaginer que des sauvages de l’Orient, tels que les Chinois, eussent écrit des annales, composé des poésies, approfondi la morale et la religion avant que les Grecs, maîtres et docteurs de l’Europe moderne, eussent seulement appris à lire ! […] « 3º La loi égale et uniforme pour tous, afin que tous participent », dit-il expressément, « aux mêmes avantages comme aux mêmes charges. » Ne croit-on pas lire, deux mille cinq cents ans d’avance, ce que nous appelons le code de 1789 ?
La grandeur d’un peuple, c’est de se personnifier tout entier dans quelques colossales mémoires, en sorte que, quand on nomme ce peuple, sur-le-champ le personnage national se présente à la pensée et dit : « C’est moi. » Aussi rendez-vous bien compte de vos impressions quand vous lisez l’histoire universelle ; toute la scène du monde est remplie pour vous par une centaine d’acteurs immortels, héroïques, politiques, poétiques ou littéraires, qui figurent à eux seuls l’humanité. […] Leurs traductions doivent être en France ; qu’on les lise et qu’on nous juge. […] « Le style seul dans lequel il est écrit, indépendamment de sa sagesse, en démontre l’antiquité à quiconque a lu les beaux ouvrages des écrivains de toutes les dynasties chinoises. […] Un peu avant sa mort il se fit apporter le tableau, en retira le billet qu’il avait inséré lui-même dans l’épaisseur du cadre, et, après en avoir fait lire le contenu, il expira. […] « De tous les traits de l’histoire que j’ai insérés dans mes ouvrages, il n’en est aucun que je n’aie lu moi-même et que je n’aie écrit de ma propre main.
Un vieil ami du père de Goethe apporta un jour ces pages à la maison et voulut les lire ; le père s’indigna au premier vers de cette poésie qui prenait au sérieux sa mission jusque-là futile en Allemagne ; il rejeta avec fureur le livre sur le parquet et pria son ami de ne jamais lui prononcer le nom de Klopstock. L’ami contristé s’éloigna ; mais la mère, encore jeune, de Goethe l’arrêta, à l’insu de son mari, dans l’antichambre, lui redemanda le volume et le lut en secret comme un objet d’édification de ses enfants. […] « Elle lut mes vers. […] dit-il ; irai-je feuilleter ces milliers de volumes pour lire que partout les hommes se sont agités de même pour améliorer leur sort et qu’un homme heureux n’a jamais vécu ? […] Après cette apparition et cette complainte mélancolique qui fait lire dans le cœur muet de Marguerite, la scène est transportée de nouveau au jardin de Marthe, la voisine veuve, entremetteuse des entrevues.
Florian-Parmentier, de qui la Physiologie morale du poète doit être lue. […] René Ghil est exact, comme il s’agit d’un mouvement actuellement en plein triomphe, et comme j’ai pu lire des volumes entiers où son nom n’est pour ainsi dire pas cité, j’en arrive à soupçonner dans cet oubli quelque-une de ces belles injustices qui égaient l’histoire ! […] Servant avait dû lire surtout les recueils de la critique « symboliste »12. « Injustice », qu’on aurait tort de prendre au sérieux. […] Aussi, est-ce plaisir de lire le petit livre récent de M. […] (A lire, une étude remarquable sur ce volume, de M.
Ces jours-là, j’aime à lire de l’histoire, surtout de la vieille histoire : il me semble que je ne la lis pas, mais bien plutôt que je la rêve. […] Mme Daudet veut bien me lire une pièce de vers, où des fils dispersés d’un col, qu’elle vient de broder en plein air, la poétesse imagine un nid, fait par les oiseaux du jardin. […] Je n’ai jamais rencontré un être, homme ou femme, qui ait si bien lu qu’elle, un lecteur qui connaisse aussi à fond les moyens d’optique et de coloration, la syntaxe, les tours, les ficelles de tous les militants de l’heure présente. […] J’étais devenu un jeunet sérieux, très peu remuant, presque triste, et qui, couchant dans la bibliothèque, passait ses nuits à lire les éditions stéréotypées avec les bons yeux de l’enfance, passait ses journées à rêvasser. […] Dans deux ans, il ne fera plus que sa besogne, ne lira plus un livre, perdra la curiosité des choses de l’esprit, deviendra un estomac.
Il faut lire Rouge et Noir pour comprendre à quel point Napoléon s’empara de l’imagination des hommes de vouloir et de pouvoir. […] Durant des semaines et des mois, tous les matins, tremblants d’émotion, ils dépliaient leur journal pour y lire la chute du gouvernement de décembre et leur rappel triomphal ; ils tenaient leurs malles bouclées pour le voyage. […] Si l’on ne connaissait sa piété filiale, on s’étonnerait qu’il ne se soit jamais occupé de sauver de l’oubli les œuvres « remarquables » de son père, lui qui a recueilli et si précieusement conservé ses moindres excréments littéraires, que pour leur péché d’hugolâtrie, Messieurs Vacquerie, Meurice et Lefebvre sont condamnés à publier, sinon à lire. […] Dans une épître en vers de 1818, mais publiée en 1863, Hugo dit en parlant de lui-même : « … J’ai seize ans… Je lis l’Esprit des lois et j’admire Voltaire. » (Victor Hugo rac. […] Victor Hugo a eu l’heureuse chance d’être beaucoup acheté, ce à quoi il tenait surtout, et d’être peu lu, il le sera de moins en moins, autrement il y aurait beau jour que le Siècle et Léo Taxil auraient été forcés de le laisser pour compte aux catholiques.
Lorsqu’il eut quitté Metz pour s’établir à Paris, Bossuet en marqua aussitôt l’effet dans son éloquence, et, à le lire dans ses productions d’alors, on éprouve comme le passage d’un climat à un autre. […] Il est très vrai que, lus de suite, sans avertissement, sans qu’on se dise l’âge, le lieu, les circonstances dans lesquelles ils ont été composés, quelques-uns de ces discours de Bossuet peuvent rebuter ou surprendre des esprits qui aiment à s’appuyer sur la continuité plus égale et plus exacte de Bourdaloue et de Massillon. […] Maintenant, il est juste de dire que dans ces sermons ou discours prononcés par Bossuet de 1661 à 1669 et au-delà, — dans presque tous, il y a des endroits admirables, et qui pour nous autres lecteurs de quelque ordre que nous soyons, sont tout autrement émouvants que les sermons lus aujourd’hui de Bourdaloue.
Dans les années qui précédèrent la Révolution, la réputation de Bailly auprès des gens du monde s’entretint et s’accrut par ses rapports très bien faits et très lus sur le magnétisme animal (1784), sur l’Hôtel-Dieu (1786). […] La reine n’avait pu lire sans être émue ce rapport, où l’on voyait le tableau circonstancié des misères humaines au sein de la capitale, ces hideux inconvénients des lits à deux, à quatre et à six malades. […] [NdA] Lire sur cette mort de Bailly et sur ses magnanimes dispositions de la victime, les Mémoires du comte Beugnot.
Le roi les trouva tous trois à son gré, et choisit celui d’Armide. » Racine et Despréaux écrivent l’histoire du roi ; le monarque s’y intéresse ; dans les loisirs auxquels l’oblige sa convalescence après l’opération qu’il eut à subir, il s’en fait lire des passages : « Mercredi 20 mars 1686, à Versailles. — Le roi se porte toujours de mieux en mieux ; il s’est fait lire, dans ses dernières après-dînées l’histoire que font Racine et Despréaux, et en paraît fort content. — Monseigneur a couru le loup, etc. » Le 22 avril 1688, le roi témoigne sa satisfaction aux deux historiens par une gratification de 1000 pistoles à chacun. […] Le théâtre est ordinairement la littérature des gens du monde qui n’ont pas le temps de lire.
On s’est, depuis quelque temps, fort occupé des autres, mais on a négligé ce dernier ; on ne le lit plus du tout, lui qui a été si lu dans les premières années du xviie siècle, et qui était même estimé alors par de bons esprits (médiocres juges en cela) égal ou supérieur à Montaignej. […] Tout ce qu’il dit contre l’esprit d’opiniâtreté et de nouveauté qui fait les sectes est encore excellent à lire ; il disait, par exemple : Je voudrais que tous ces remueurs de ménage et troubleurs de l’ancienne religion, qui se disent chrétiens et tenir leur religion du ciel, considérassent bien ce que dit Plutarque de la religion de son temps, vaine et humaine : Ceux, dit-il, qui mettent en doute les opinions de la religion me semblent toucher une grande, hardie et dangereuse question ; car l’ancienne et continuelle foi et créance qui nous est témoignée par nos ancêtres nous devrait suffire, étant cette tradition le fondement et base de toute religion ; et si la fermeté de la créance venue de main en main vient à être ébranlée ou remuée en un seul point, elle devient suspecte et douteuse en tous les autres […] Qui prendrait la peine de lire plume en main Montaigne et d’y relever tout ce qui est dit sur les divers sujets et titres qui se rencontrent dans La Sagesse de Charron, trouverait non seulement le fond et la substance de ses pensées, mais encore la forme même et le détail de son expression.
Ceux qui auront assez de loisir pour lire plus avant, verront que j’aime la réputation de cet auteur ; que je fais valoir quelques-unes de ses opinions, et que je respecte toutes les autres. […] Dès la seconde partie du xviie siècle Charron n’était plus guère qu’un nom, et on ne le lisait qu’assez peu, j’imagine, bien que les Elzevirs en eussent multiplié les exemplaires dans les bibliothèques. […] Montaigne, de mieux en mieux lu et compris, et qui est autant un poète qu’un philosophe, a dispensé de Charron qui, à bien des égards, n’a fait autre chose que donner une édition didactique des Essais, une table bien raisonnée des matières, et qui n’avait point ce qui fait vivre.
Bossuet en particulier, qui aimait Santeul et qui avait raison de l’aimer (car celui-ci a tracé du grand évêque, en beaux vers, un portrait des plus vivants), Bossuet faisait le fâché ou l’était un peu, tandis que d’autres, l’abbé de Fénelon, l’abbé Fleury, Nicole, après avoir lu la pièce en question, se montraient plus indulgents. […] Voilà ce que c’est, encore un coup, de s’humilier… » Je crois bien que ce sont ces ouvrages en vers et les diverses pièces du procès de Pomone que le curieux abbé Nicaise envoyait à la Trappe au saint abbé, qui ne les désirait pas, mais qui poliment répondait (13 juin 1691) : J’ai lu monsieur, les vers que vous m’avez envoyés ; les gens d’esprit se divertissent, et leurs contestations donnent toujours une scène agréable au public. […] Il avait cherché à le rassurer dès ses premières démarches, en lui disant « qu’il avait lu sa justification avec plaisir, et qu’il était fort aise de recevoir de ses lettres, parce qu’elles étaient pleines d’esprit et réjouissantes ».
rappelle-toi nos anciens amis, les grands hommes que nous avons lus, que nous avons adorés ensemble, le siècle où nous vivons, tes premiers penchants, le caractère de ton esprit, et l’espèce de bonheur qui était l’objet de tes désirs. […] Dans nos promenades solitaires nous allions quelquefois courir après les eaux d’un ruisseau où nous nous plaisions à lire nos destinées futures. — Vois-tu là-bas le calme des eaux, lui disais-je ; est-ce bonheur ou ennui ? […] Bonstetten, sachant le cas que le peuple faisait des Anglais à cause de leur grande dépense en voyage, imagina de faire lire dans les églises du bailliage de Locarno une exhortation à cultiver les pommes de terre, en ajoutant que la pomme de terre était chaque jour servie à la table du roi des Anglais.
Les lettres qu’elle écrivait à cette dernière, pendant son voyage d’Espagne, étaient lues de tout ce monde délicat ; on se les montrait discrètement, et Mme de Sévigné les goûtait fort : « Ce sont, disait-elle à sa fille, des relations qui font la joie de beaucoup de personnes. […] Mme de Villars était bien sûre d’être lue avidement de ses amis de Paris dans tout ce qu’elle écrivait à l’adresse de Mme de Coulanges. Elle raconte avec bien de l’esprit ses rares et chétives distractions, processions, comédies, et les galanteries de la Semaine-Sainte, et le combat de taureaux qui lui fait horreur « dans sa terrible beauté, » et un autodafé, auquel elle ne peut se résigner à assister, et qu’il faut lire en détail dans la Relation du marquis.
Je suppose qu’une ou deux de ces grandes séries aient paru, non pas arrangées, non pas triées et écourtées, mais telles quelles, par une de ces indiscrétions et de ces imprudences heureuses dont tout le monde profite ; que cette âme vive, émue, expansive, passionnée et généreuse, magnanime, pour tout dire, cette intelligence avide, empressée, ouverte de toutes parts, divinatrice et sympathique, touchant au génie, se soit montrée et comme versée devant tous dans une multitude de lettres familières, affectueuses, éloquentes, inachevées chacune, mais s’achevant l’une l’autre : les nouvelles générations auraient fait connaissance avec elle plus directement encore que par les livres ; elle ne serait pas restée une gloire aristocratique, la plus haute renommée de salon, mais s’y renfermant ; elle balancerait Chateaubriand non seulement de mérite et de nom, mais de fait ; elle serait lue et encore présente au milieu de nous ; on la discuterait. […] Je vous assure que si vous lisiez dans mon âme, je vous ferais pitié. […] On peut lire cette lettre dans le volume des Salons célèbres de Mme Sophie Gay.
Nisard, va jusqu’à accorder à la génération de 1660, c’est-à-dire des premières années du règne effectif de Louis XIV, à la génération qui était encore jeune ou déjà mûre alors, qui avait vu la fin de Richelieu et la Fronde, « une supériorité de lumières » sur les générations du xviiie siècle qui lisait l’Esprit des Lois, les Lettres philosophiques et l’Émile ; admettant cette supériorité comme un fait, il l’explique par la nature même des événements politiques auxquels cette génération avait assisté, par les revirements étranges qui lui avaient découvert toutes les vicissitudes de l’opinion et qui l’avaient éclairée sur le fond de la nature humaine, tandis que les hommes du xviiie siècle et d’avant 89 avaient perdu le souvenir des révolutions et des impressions qu’elles laissent, et n’avaient assisté qu’à des intrigues ministérielles, à des disputes de jansénisme et de molinisme, de gluckisme et de piccinisme, à de petites choses enfin, tout en en rêvant de grandes et d’immenses. […] Pour moi, quand je lis Voltaire, que je rouvre presque à toutes les pages, je ne saurais voir en lui quelqu’un qui se fait la moindre illusion sur la nature française et parisienne. […] Au reste, je le répète, le germe de cette pensée est dans Tertullien que Bossuet lisait beaucoup et dont il a tiré plus d’une pensée saillante ou d’une image.
Et ici, ce grand nom de Milton prononcé, laissons-nous reporter, comme contraste, au souvenir de ces premiers chants du Paradis qui assiègent notre pensée, depuis que nous lisons ces balbutiements informes du vieil auteur dramatique inconnu. […] Mais, pour s’élever à une telle conception, il fallait, outre le génie d’abord et le don individuel, il fallait une poésie non contrôlée, non tenue en laisse ou conduite à la lisière par le prêtre de la paroisse lisant sa leçon entre deux scènes ; il fallait une poésie biblique émancipée doublement et par la Réforme et par la Renaissance, un poëte chrétien ayant lu Homère, ayant senti Luther, ayant connu Cromwell, ayant vu sortir déjà tous les fruits amers et féconds de l’arbre de science. […] — Les travaux du Père Cahour peuvent se lire dans les Études de Théologie, de Philosophie et d’Histoire, recueil publié par les Pères Daniel et Gagarin, septembre 1859, mars et juin 1860. — Mais, avant tout, il faut se reporter à la source et au puits d’érudition, aux Origines latines du Drame moderne, par M.
J’ai continué depuis de le lire, et je voudrais résumer mon jugement sur les parties qu’il a traitées jusqu’à présent de la seconde Restauration, comme je l’ai fait sur l’ensemble de la première. […] J’ai lu, de la part d’anciens et ardents adversaires des deux jumeaux, des témoignages intimes d’une singulière naïveté. […] J’ai dit qu’il était journaliste jusqu’au bout des ongles ; il aimait les périls et les difficultés du métier ; une de ses maximes était : « On ne dit bien que ce qui est difficile à dire. » — Quand on lui présentait et qu’on lui lisait un article, ce qu’il fallait regarder pour savoir son avis, ce n’était pas son visage, c’était sa tabatière.
Si je lis et si j’étudie, c’est afin de me dispenser du commerce pénible de la société. […] … » Et cette visite encore à un curé, camarade de collège, cette tournée près de La Ferté-Milon, et qui doit le ramener sous le toit champêtre de son ami Deleyre : « Je vous écrirai de mon presbytère pour vous annoncer le jour de mon départ, et je croirai en arrivant à Dame-Marie me trouver chez un autre curé ; car tout père de famille est pasteur. » J’ai lu quelquefois, dans les lettres et mémoires des poètes anglais venus depuis soixante ou quatre-vingts ans, de ces promenades de campagne, de ces visites heureuses et saines à des cottages qui ont abrité, ne fût-ce qu’un jour, la joie innocente et le bonheur. […] Les idées sinistres se lisent encore parfois à son front et y gravent un signe de menace.
Vers la fin de mars, chaque soir, La Presse ne sortait plus imprimée de ses ateliers, rue Montmartre, sans être avidement attendue et accueillie par des groupes qui ne la lisaient pas seulement, qui la déchiraient. […] C’est à cette prison de la Conciergerie qu’il dut de lire à tête reposée les Œuvres de Turgot, et dans cette persécution qui ennoblit, qui épure les caractères et les retrempe quand elle ne les aigrit pas, lui qui avait souvent écouté des économistes plus habiles, mais d’une inspiration moins élevée et moins sévère, lui qui avait pris ses premières notions financières du célèbre Ouvrard, le Law de notre temps, il acquit le droit d’appeler désormais Turgot son maître, son ami. […] Aussi, dès qu’il écrit, il est lu.
Nous avons commencé par épeler certains hommes : mieux informés, plus éclairés sur eux, accoutumons-nous à les lire couramment, à les embrasser d’un coup d’œil et dans leur unité. […] Si je lis l’abbé de Pradt, Marmont, Rœderer, je suis étonné du peu de profondeur que ces gens d’esprit ont mis à l’apprécier ; ou plutôt je ne devrais pas en être étonné, car c’est la condition de tout ce qui se juge au jour le jour et avant que le drame humain soit accompli. […] Après l’avoir lu, on était tout préparé à aborder la Correspondance, cette grande source directe qui continue et continuera longtemps de se dérouler, claire, nette, rigide, incorruptible, vrai fleuve du Styx pour la plume de bronze qui viendra s’y tremper, pour l’historien concentré et philosophe, le Mommsen futur.
L’orgueil du triomphe se lisait dans ses yeux éteints, qu’il tournait encore menaçants vers Rome. […] Nous n’avons rien de tel à faire à propos de Colomba, si récente ou plutôt si présente, et que tout le monde a lue. […] Lisez, et avec la fatigue de moins, avec les coups de fusil en idée, vous êtes revenu.
« C’est consternant et même un peu diabolique, s’écrie-t-il, de lire ce bavardage monstrueux, infini, ce déluge de mots, pendant des pages, pour ne jamais aboutir, pour ressasser indéfiniment un lieu-commun misérable, sans espoir de rencontrer, je ne dis pas une idée, mais une image, un semblant d’image qui n’ait pas servi un million de fois ! […] Quand je lisais pour la première fois ce livre aux âpretés incertaines et aux violences troubles, je me charmais surtout à considérer Léon Daudet, être équivoque dont je ne devinais point l’avenir banal. […] Heureusement, il nous permet de tenir notre place en société et de dire notre mot, « un mot juste, sensé, pratique », sur des choses que nous n’avons point lues.
Les lecteurs, qui liront désormais Commynes avec plus de plaisir et de facilité, y mêleront un sentiment d’estime pour l’excellent éditeur. […] Il faut lire là-dessus le chapitre xix du livre V, intitulé « Caractère du peuple françois et du gouvernement de ses rois », pour avoir de Commynes et de son esprit politique toute l’estime qu’il mérite. […] Il s’enquiert de ceux qui l’ont retenu par force dans le premier moment, et les chasse tous de sa maison, moins par colère réelle que par feinte, et pour servir d’exemple à ceux qui seraient tentés dans la suite d’user de sa faiblesse pour empiéter en quoi que ce soit : « Car il étoit maître, dit Commynes, avec lequel il falloit charrier droit. » Avant même d’avoir retrouvé toute sa tête, il fait semblant de comprendre les dépêches qu’on lui apporte et qu’on lui lit ; il les prend en main, et fait mine de les lire à son tour, bien qu’il soit encore hors d’état d’y rien voir : c’est le roi qui se réveille en lui avant l’homme.
Telle est, après avoir lu M. de Laborde et la plupart des mémoires qu’il cite, mon impression finale et invincible. […] Il faut lire chez Retz la comédie entière. […] M. de Laborde a réussi dans son apologie de Mazarin, en ce sens qu’après l’avoir lu on emporte de l’esprit du ministre, de ses qualités aimables et puissantes, une idée fort présente et fort vive, égale à tout ce qu’on en pouvait penser déjà.
Un des premiers livres qu’il lui donna à lire pour le consoler de l’ennui du syllogisme, fut le Discours de la méthode de Descartes. […] Après Horace, après Socrate et Franklin, après tous les moralistes, il avait aimé simplement à converser sur le thème éternel, à rappeler quelques vérités aux esprits revenus, capables de les entendre ; il avait espéré les insinuer surtout aux esprits jeunes, à ceux qui le liraient dans l’âge des résolutions généreuses. […] Durant trente ans il médita donc ce sujet, historique, le plus fécond en réflexions morales ; il lut tout ce qui s’imprimait là-dessus, il interrogea les contemporains les mieux informés ; il dut à la confiance qu’inspirait son caractère d’obtenir communication de mémoires inédits : en un mot, il ne négligea aucune recherche, aucune enquête, pour arriver à la vérité.
Pour moi, dans ces deux volumes que je viens de lire avec plaisir et entraînement, je sais bien que je n’ai jamais trouvé une seule date ni en marge ni dans le texte. […] Voici ce qui en résulte : Pour toute la partie positive et les textes des pièces politiques que d’ordinaire les historiens vont chercher dans les sources mêmes, qu’ils empruntent au Moniteur ou aux diverses publications, et dont ils ne font des extraits qu’après avoir lu le tout, M. de Lamartine s’est contenté de prendre ces extraits purement et simplement, tels qu’ils ont déjà été faits par M. […] Mais, quoi que j’aie pu dire à M. de Lamartine ce jour-là, et quand même, à l’exemple de tant d’autre il m’aurait échappé en parlant quelque sottise, qu’a de commun, je vous prie, un pareil propos avec un article de critique aussi motivé que celui qu’on vient de lire, et dans lequel il se trouve d’ailleurs, ce me semble, d’assez beaux restes d’admiration ?
Il est revenu plus d’une fois, dans des pages dignes d’un vrai politique et d’un historien, sur ce que c’est que l’heure de l’entraînement dans une nation, et sur le parti qu’on en peut tirer pour de grandes choses : Il y a de profonds politiques, dit-il avec raillerie (26 septembre 1831), qui ne croient pas qu’on puisse faire autre chose que du désordre par l’entraînement, et qui prétendent que c’est la ressource de l’incapacité… Il y a aussi, dans l’opposition, des hommes qui ont lu l’histoire, et qui se sont persuadé qu’en politique comme en guerre, ce qui distingue le génie de la capacité vulgaire, c’est de saisir l’entraînement et de s’en servir. […] Il a une propriété de termes exacte et forte, et qui enfonce ; mais il reste rarement, quand on l’a lu, des traits marquants, isolés et comme des fragments de javelot, dans la mémoire. […] Il ne partageait point les idées des diverses fractions socialistes du parti républicain : Lisez dans le supplément du National d’aujourd’hui, écrivait-il à un collaborateur (25 février 1833), le discours prononcé par un membre de la Société des Amis du peuple (M.
On nous faisait attendre assez longtemps dans une antichambre, où un garçon de bureau lisait un livre de M. de La Guéronnière devant un portrait de l’Empereur à demi emballé pour une sous-préfecture. […] Sa femme, une vraie paysanne, ne sait ni lire ni écrire. […] — J’ai lu votre lettre….
Si je lis le nombre 27, je puis indiquer aussitôt que 27 c’est 26 + 1 ? […] À présent, vous avez ouvert le livre, et vous représentez par ce nom les cinquante pages que vous avez lues. Vos successeurs liront vingt pages de plus et rendront votre traduction plus complète.
on est tenté de le lire du pouce et non des yeux. — Quarante-deuxième sermon ; contre la Médisance. […] J’ai lu une foule de ces traités, et je n’en ai pas retiré une idée. […] Ici, « un couvreur se fait apporter sur les toits la gazette pour la lire. » Un étranger qui lirait les journaux « croirait le pays à la veille d’une révolution. » Quand le gouvernement fait une démarche, le public se sent engagé ; c’est son honneur et c’est son bien dont le ministre dispose ; que le ministre prenne garde à lui, s’il en dispose mal. […] « Aucun des hommes nés chez nous depuis quarante ans n’a lu un mot de Collins, Toland, Tindal et de tout ce troupeau qui prenait le nom de libres penseurs. […] Il faut lire dans sir Robert Filmer la théorie régnante, pour voir de quel bourbier de sottises on sortait.
J’ai cependant entendu un poète avouer cette craintive faiblesse : « Je n’ose trop lire Francis Jammes, disait-il, de peur d’être tenté de l’imiter. » Ô petit poète, si Jammes traduit si parfaitement ta propre sensibilité, lis-le, aime-le, et tais-toi. […] » Le jet de l’arbre « droit, adorant » trouble sa chair vierge : elle a peur, et elle sent « monter des lis » sur le sol où elle passe : Oh ! […] …………… Ouvrez-moi lentement votre alphabet fermé, Que je vous lise, immense écriture du monde ! […] Ledrain serait de n’avoir pas lu l’auteur de Zarathoustra et de ne s’en être rapporté qu’à l’opinion des autres. […] Un instant encore chez Gérôme « elle vécut tout ce qu’elle avait lu des démarches amoureuses des femmes, elle revoyait en pensée l’escalier qui est dans Saphio, et celui par où Mme Bovary, à Rouen, se rend chez le jeune clerc ».
Henri Degron J’ai lu, relu, ce charmant petit livre aux vers frais et qui fleurent bon — si discrètement — la marjolaine du printemps et la feuille morte de l’automne.
Edmond Rocher, il est en Les Édens (et lire la jolie inspiration Les Saules) de délicieuses motilités, des évolutions choisies et délicates.
La réputation de ses Ouvrages n’a point passé les bornes de sa Province, où l’on peut les lire faute de meilleurs ; ils consistent dans des Vers prosaïques & dans quelques Mélanges littéraires, écrits en mauvaise prose.
Un tel début détournera tout Lecteur honnête de lire le reste du Chapitre, supposé que cet Ouvrage oublié tombe entre ses mains.
Ils ont cependant reçu de grands éloges de ses Contemporains ; mais la Postérité actuelle ne daigne pas plus lire ces éloges, que les Productions qui en ont été l’objet.
Ce prétendu Poëte n’étoit au fond qu’un Rimeur, dont les Vers n’ont guere été connus que de lui seul & de l’Imprimeur, qui fut forcé de les lire avant de les mettre sous presse.
Les plus équitables de nos juges nous lisent, il est vrai, mais la plûpart n’en sont gueres mieux instruits. […] Je ne les avance que sur de bons témoignages ; mais dans l’impuissance où je suis de lire, ce n’est qu’avec une peine infinie que je les retrouve. […] Personne presque n’a le courage de la lire. […] Me D prétend qu’il faloit répéter le discours qu’on vient de lire un instant auparavant. […] Je lus ; dès les prémiers vers, M.
Lewinski s’est avancé et a lu, aux bravos du public, une longue poésie, composée par lui. […] Il avait beaucoup lu les auteurs de ce pays, il fréquentait, avons-nous dit, les bouffons italiens si fort applaudis alors à Paris. […] Il faut lire dans un petit volume, plus curieux qu’il n’est gros : Documents inédits sur J. […] On croirait lire quelque apostrophe sulfureuse d’un Veuillot. […] Plusieurs en lurent haut, et les autres bas.
Il lut un roman que Sand brûla peu de temps après. […] Mais Delatouche tenait à lire ; et il lisait, et il s’écriait à chaque page : — Allons ! […] J’ai passé la nuit à vous lire. […] Je les lisais en me balançant sur un rocking-chair. […] Mais lu as perdu la raison.
Faisons-les lire, et reconnaissons dans leurs auteurs deux bons serviteurs de l’Intelligence. […] Vogüé lisait Tolstoï et Dostoïevsky dans l’original. […] » J’ai lu récemment cette thèse développée dans plusieurs journaux. […] Lisez pourtant les journaux, et vous constaterez que cette confusion est quotidienne. […] — « Lisez votre copie, Baudelaire », ordonne M.
Le Juif sait lire. […] Et non seulement cela, mais lire pour eux ce n’est pas lire un livre. C’est lire le Livre. […] Lire, c’est lire la parole de Dieu. […] Ils lisaient Bergson au lieu de lire les Pères.
Quand je lis ce chapitre-là. […] L’avez-vous lu, mon Janissaire ? […] J’aime causer avec les gens, pour lire leurs pensées, je veux savoir leur condition et leur race. […] Nous ne lisons plus, parce que nous ne pouvons pas tout lire. […] Mon père, un homme de progrès, lisait les livres de Mme de Genlis.
Quand on a lu ou vu le Roi Lear, ce qu’il faut lire c’est le Père Goriot. […] Ce que j’ai à dire surtout du Roi Lear, c’est qu’il faut lire la Course du flambeau et le Père Goriot. […] Avez-vous bien lu les vers qu’elle prononce après le départ de Trissotin ? […] Je le lus en regagnant ma demeure, assez éloignée de là. […] Ils semblent seulement vouloir nous dire : « Vous savez ; ne vous y trompez point : nous avons lu le roman de Balzac jusqu’au bout.
Ses autres Ecrits se sont lire par la bizarrerie des idées, & surtout par celle du style, qui intéresse plus qu’une maniere plus exacte ne pourroit faire.
L’incorrection du style empêche qu’on ne lise ses Ouvrages historiques ; & les inexactitudes dont ils fourmillent, doivent empêcher de les consulter : ils consistent dans un Nobiliaire du Dauphiné, une Histoire généalogique de la Maison de Sassenage, & une Histoire du Duc de Lesdiguieres.
Ses Tragédies, au nombre de neuf, offrent des morceaux qu’on peut encore lire.
Il n’en faut pas davantage pour ôter toute envie de les lire, excepté à ceux qui savent pardonner le verbiage en faveur de l’instruction.
Il est impossible d’en avoir une juste idée, à moins de les avoir lus.
Il est aussi un grand diocèse, messieurs, celui-là sans circonscription fixe, qui s’étend par toute la France, par tout le monde, qui a ses ramifications et ses enclaves jusque dans les diocèses de messeigneurs les prélats ; qui gagne et s’augmente sans cesse, insensiblement et peu à peu, plutôt encore que par violence et avec éclat ; qui comprend dans sa largeur et sa latitude des esprits émancipés à divers degrés, mais tous d’accord sur ce point qu’il est besoin avant tout d’être affranchi d’une autorité absolue et d’une soumission aveugle ; un diocèse immense (ou, si vous aimez mieux, une province indéterminée, illimitée) ; qui compte par milliers des déistes, des spiritualistes et disciples de la religion dite naturelle, des panthéistes, des positivistes, des réalistes, … des sceptiques et chercheurs de toute sorte, des adeptes du sens commun et des sectateurs de la science pure : ce diocèse (ce lieu que vous nommerez comme vous le voulez), il est partout, il vient de se déclarer assez manifestement au cœur de l’Autriche elle-même par des actes d’émancipation et de justice, et je conseillerais à tous ceux qui aiment les comparaisons et qui ne fuient pas la lumière, de lire le discours prononcé par le savant médecin et professeur Rokitansky dans la Chambre des seigneurs de Vienne, le 30 mars dernier, sur le sujet même qui nous occupe, la séparation de la science et de l’Église. […] Il y a trois siècles environ (c’est un fait), l’esprit humain, dans notre Occident, la pensée humaine, en se dégageant des débris et de la décadence du moyen âge finissant, en brisant les liens de la scolastique et d’une autorité pédantesque à bout de voie, s’est enhardie, et en même temps que d’un côté on affirmait la figure véritable de la terre et qu’on découvrait un nouveau monde, en même temps que de l’autre on perçait les sphères étoilées et qu’on affirmait le véritable système planétaire, en même temps on regardait, on lisait d’un bout à l’autre les livres dits sacrés, on traduisait les textes, on les discutait, on les jugeait, on commençait à les critiquer ; on choisissait ce qui semblait le plus conforme à la religion qu’on n’avait point perdue, et à la raison qui s’émancipait déjà. […] Prenons bien garde, messieurs, de retomber nous-mêmes dans ce que nous trouvons de blâmable ou de ridicule quand nous lisons l’histoire du passé. […] ratifiées par le Pontife romain dans un bref que tout le monde a pu lire, accusations portées à propos d’une institution utile contre l’un des plus louables ministres de l’Empereur et contre son secrétaire général, qui s’est vu qualifié, à cette occasion, de sectaire. […] Le programme d’enseignement et le conseil utile qu’elles contiennent sont le complément obligé du Discours qu’on vient de lire, et nous ne croyons pas faire double emploi en reproduisant ici cette petite allocution improvisée : « Messieurs, ancien élève, trop faible élève de l’École de médecine, mais fidèle et reconnaissant, rien ne pouvait m’être plus sensible qu’une démarche comme la vôtre.
Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) I Pour bien élucider mon sujet, et pour faire constater le livre par ses pairs, comme on dit quelquefois, je résolus d’opposer forçat à forçat ; je prêtai mon exemplaire à un forçat condamné à mort, et, quand il l’eut bien lu, bien ruminé, bien absorbé dans le solitaire confinement où il est encore, j’allai le trouver un jour de loisir, et je lui demandai de m’analyser en liberté ce qu’il avait éprouvé en lisant les Misérables. […] mon cher Baptistin, vous avez donc lu les Misérables ? […] Je lis malgré cela, parce que le tableau est admirablement peint, mais je lis avec un remords : c’est de m’intéresser quelquefois à pire qu’un tigre. […] Je ne suis donc pas suspect d’injustice ou de ressentiment à son égard, encore moins de complicité, quoi qu’en puissent dire les vieilles femmes qui n’ont pas lu l’Histoire des Girondins, où pas un accès de fureur et de terreur n’est raconté sans être flétri ; quoi qu’en puisse écrire M.
Lus à l’étranger, presque uniquement par des étrangers, — auxquels il serait bien aisé pourtant, s’ils le voulaient, de trouver dans leurs propres officines de quoi satisfaire leurs goûts les plus spéciaux, — ces ouvrages contribuent à faire la fortune du lieu commun légendaire « de la corruption française », non moins que celle du cliché classique sur le « dévergondage » de la littérature au pays de Molière. […] Quand nous lisons les Désenchantées, nous nous demandons si quelque vague de ce courant si puissant de solidarité, — que nous verrons envahir les plus remarquables romans d’aujourd’hui, — n’a pas effleuré l’âme de Pierre Loti à son tour et si ce n’est pas comme une contribution à l’élan de nos romanciers vers un art social et économique qu’il faut envisager ce roman de pitié et de compréhension fraternelle ? […] Les personnes qui les ont lus, depuis la Terre qui meurt jusqu’à Donatienne et au Blé qui lève, savent quelle émotion et quel souvenir charmé elles en ont gardés. […] Nous ressentons, à lire les romans de Gérard d’Houville (Mme de Régnier), une impression irrésistible d’art classique et simple, exempt de tout élément factice et de tout maniérisme. […] Marcelle Tinayre a appris le latin, Mme de Noailles a lu Ronsard, Mme de Régnier a reçu de son père une forte éducation.
je ne sais pas si, dans la partie de l’ouvrage qui m’est inconnue et qui est encore à venir, il y a de quoi nous faire mourir d’admiration et de plaisir ; mais ce que je sais, c’est que je viens de lire le premier volume, sur lequel ils avaient compté pour allumer la curiosité comme un incendie, et que je n’en brûle ni n’en meurs… de curiosité. […] Mais la Lucrèce de Roscoe, qui est la vraie Lucrèce, n’avait pas le fumet dramatique de l’autre Lucrèce, la Lucrèce de la calomnie ; et ce qu’il fallait au poète dramatique, c’était une Lucrèce faisandée, — une Lucrèce qui eût du fumet… Lut-il Roscoe ? Ne le lut-il pas ? […] Quand il veut avoir de la délicatesse ou de la grâce, ce Du Bar tas, qui a lu Gongora, devient sur-le-champ puéril. […] L’héroïne romanesque, la maîtresse-pièce du livre, pour les imbécilles qui le liront, c’est madame Fléchard ; le hors-d’œuvre, c’est Lantenac.
Jean Richepin Il nous lut de ses vers.
Quoique son style commence à paroître un peu suranné, ses Traductions sont si bien écrites, les tours en sont si élégans, les expressions si vives & si hardies, qu’on pense lire l’Original.
Son Ovide en belle humeur ne trouve plus des gens d’assez mauvais goût pour le lire ; aussi ce Poëte, si on peut l’appeler ainsi, avoit-il choisi le plus pitoyable de tous les genres, sans avoir les mêmes talens que Scarron, pour se le faire pardonner.
Il a cru sans doute pouvoir se borner au soin d’instruire son Lecteur ; mais pour instruire, il faut commencer par se faire lire, & c’est à quoi n’a pas songé ce diffus Compilateur.
Il a bien pu prendre sur lui de continuer l’Histoire Ecclésiastique de Fleuri, mais peu de gens osent prendre sur eux de lire sa continuation.
Le sujet en est intéressant, le plan régulier, les épisodes sont bien amenés, les moralités naissent du sujet, les comparaisons sont justes, les images souvent heureuses ; malgré cela, le défaut de chaleur, d’élégance, de correction, un grand nombre de Vers foibles, durs, prosaïques, la monotonie qui regne dans les couleurs, la sécheresse du pinceau, les fautes contre la Langue & contre le goût, font que ce Poëme n’est pas plus lu que le Childebrand de Sainte-Garde, la Pucelle de Chapelain, le Saint Louis du P.
Il a publié en 1775 des Etudes lyriques d'après Horace, que les jeunes Poëtes liront avec fruit : c'est une Traduction en Prose, & une imitation en Vers d'une trentaine d'Odes d'Horace, où la précision & la force du style se trouvent réunies à la fidélité.
Ils sont encore moins lus pour les choses qu’ils disent, que pour le talent avec lequel ils les présentent.
Il vivait seul, morne, ne pouvant plus lire. […] C’est pourquoi je vous exhorte très-instamment comme hommes, comme chrétiens, comme pères, comme amis de votre pays, à lire cette feuille avec la dernière attention, ou à vous la faire lire par d’autres. […] Il faut lire son Esprit public des Whigs contre Steele. […] Qu’on lise le Journal d’une dame moderne, l’Ameublement de l’esprit d’une dame, et tant d’autres pièces : ce sont des dialogues transcrits ou des jugements notés au sortir d’un salon. […] Lire surtout Examination of certain abuses.
Jean Prouvaire Nous avions eu le plaisir d’entendre lire cette pièce (Le Grand Frère), et elle nous avait paru tout à fait agréable.
Cette Traduction, accompagnée de notes instructives, est sans doute la meilleure qu’on ait de ce Satirique Latin, & la seule qu’on doive lire à présent.
On ne peut lire ces Réflexions, sans en aimer l’Auteur, qui les a publiées sous le nom d’un Militaire, pour se rendre moins suspect aux Militaires mêmes à qui elles sont adressées.
Menestrier les répéta avec facilité, non seulement dans l’ordre où ils avoient été lus, mais encore selon tel ordre & tel arrangement qu’on voulut lui prescrire.
« Général, « Je vous remercie de l’intéressant volume que vous m’avez permis de lire.
Trolliet, semblent plutôt désireux de se rattacher à la tradition classique), nous n’avons peut-être pas lu de vers témoignant d’une inspiration aussi élevée et d’une âme aussi généreuse.
Labat a fait aussi l’Histoire de ses Voyages en Espagne & en Italie, qui sont beaucoup moins lus, depuis que tant de Voyageurs ont écrit sur ces mêmes contrées.
En le lisant, on croit lire les Mille & une Nuits.
Quiconque lira avec réflexion ses Mémoires historiques & critiques, sur les objets les plus importans du grand Empire des Egyptiens, sera forcé de convenir qu’il a su allier au mérite du savoir, celui d’un style simple, concis, énergique, qualités qui lui donnent un nouveau prix.
La Vie de Virgile & celle de Mécène sont aussi sagement que correctement écrites ; la derniere sur-tout mérite d'être lue par les recherches curieuses qui l'enrichissent.
Ce que nous savons certainement, c'est que, quoiqu'il ait beaucoup écrit en Prose & en Vers, il n'a pas laissé un seul Ouvrage qui vaille aujourd'hui la peine d'être lu.
La description de la Grande-Chartreuse, telle que nous la lisons dans cette lettre datée de 1785, est d’avance une page du Génie du Christianisme, l’une des plus simples et des plus belles : « Le monde n’a pas d’idée de cette paix, c’est une autre terre, une autre nature. […] Elle est très attentive à tout ce qui peut faire plaisir à son mari, et semble toujours chercher à lire dans ses yeux ce qu’elle doit faire… M. de Saint-Pierre nous a accueillis de la manière la plus honnête et la plus affectueuse. […] Il nous a annoncé qu’on répétait la pièce qu’il nous avait lue à Essonne, et qu’on la jouerait avant un mois. […] M. de Saint-Pierre était à l’autre coin du foyer et paraissait lire un papier.
Les rapports de ce secrétaire perpétuel, lus dans leur continuité, forment un ensemble des plus honorables. […] C’était un charme alors d’ouïr cette voix harmonieuse et dorée qui semblait celle de la sirène : c’est plaisir encore aujourd’hui de lire ou de parcourir ces premiers rapports, tracés d’une plume élevée et brillante : on se sent véritablement dans une sphère étendue et supérieure où la lumière se joue. […] Daru, lus de près et sans prévention, font honneur à leurs auteurs. […] On peut lire ce curieux projet anticipé de restauration académique à la page 9 de la brochure intitulée M.
Sans doute si François Ier avait pu lire à un Despréaux n’importe lesquelles de ses épîtres ou même de ses rondeaux, il aurait couru grand risque de recevoir la même réponse que s’attira Louis XIV ; mais il n’y avait pas alors de Despréaux. […] Je retourne le feuillet, et je lis à la page suivante cet autre dizain, non moins égayé, mais qui est de Marot : May bien vestu d’habit reverdissant, Semé de fleurs, ung jour se mist en place, Et quant m’amye il vit tant florissant, De grand despit rougist sa verte face, En me disant : Tu cuydes qu’elle efface A mon advis les fleurs qui de moy yssent ? […] Mais non : ce n’est là qu’une traduction encore d’une épigramme d’Orestes qu’on peut lire dans l’Anthologie 12, et que Grotius a aussi traduite. […] La mère écrit à son fils captif comme madame de Sévigné à sa fille absente : « A ceste heure… je cuyde sentir en moy-mesme que vous seuffrez. » Marguerite se représente aussi comme une autre mère pour ce frère bien-aimé, quoiqu’elle n’ait que deux ans plus que lui ; et, le revoyant après une séparation, elle croit lire dans son seul regard toute une tendre allocution, qu’elle se traduit de la sorte à elle-même : …….. « C’est celluy que d’enfance Tu as veu tien, tu le voys et verras ; Ainsy l’a creu et le croys et croirras.
Et, pour épuiser cette question qui, bien que subsidiaire et incidente, se rattache si directement à une loi de la presse, j’ai lu depuis, messieurs, les considérants du jugement rendu par la Cour impériale dans le procès de neuf journaux poursuivis et condamnés déjà en police correctionnelle. […] Car tous ces considérants subtils qui ont partagé et mis à la torture l’esprit des juges eux-mêmes pourraient se résumer dans cet avis bien simple : « Messieurs les écrivains, vous ne ferez pas trop bien votre premier Paris, de peur qu’on ne lise que cela. » Je le dis comme je le sens, messieurs, c’est petit, c’est mesquin, et j’ajouterai : c’est inutile. […] — Oui, messieurs ; mais, moi aussi, j’ai voulu étudier cette question ; j’ai lu les réquisitoires du parquet d’alors, je les ai comparés à d’autres réquisitoires plus récents, et j’en ai souffert pour les honnêtes gens qui s’étaient vus obligés de soutenir, en des termes qui se ressemblent fâcheusement à toutes les époques, de semblables accusations contre un homme de bien. […] Il me semble voir d’ici sourire quelques-uns de ceux qui m’écoutent ou qui me liront ; je les entends dire : « C’est affaire à vous de parler contre cet article ; bien vous eût pris qu’il eût déjà été en vigueur, vous en auriez profité vous-même tout le premier, dans un cas récent, pour un fait de votre vie privée qui, divulgué, exagéré, dénaturé58… » Il n’est pas besoin que j’achève.
Tel est notre cas, lorsque nous lisons ou écoutons une phrase, lorsque nous rêvons ou que nous faisons des projets. […] J’ai vu cent fois cette pendule que je me figure ; j’ai entendu ou lu mille fois, dix mille fois, ces paroles mentales qui roulent dans mon esprit ; j’ai remarqué trente ou quarante fois le geste d’étonnement, le sourire de plaisir, l’accent de colère que j’imagine ; la preuve en est qu’ils me reviennent ; si je sais, c’est que je me souviens. […] Sans aucun doute, le soir du jour où je l’ai appris, je me rappelais la grammaire ou le dictionnaire où je l’avais lu, mon bouquin d’écolier, l’endroit précis, telle ligne d’une page froissée et tachée d’encre. […] Lire entre autres documents l’autobiographie de Bunyan, la Vita nuova de Dante et les œuvres de sainte Thérèse.
La détresse du peuple, les travailleurs sans pain, le dernier des Condés disparu dans les ténèbres, Bruxelles chassant les Nassau comme Paris les Bourbons, la Belgique s’offrant à un prince français et donnée à un prince anglais, la haine russe de Nicolas, derrière nous deux démons du midi, Ferdinand en Espagne, Miguel en Portugal, la terre tremblant en Italie, Metternich étendant la main sur Bologne, la France brusquant l’Autriche à Ancône, au nord on ne sait quel sinistre bruit de marteau reclouant la Pologne dans son cercueil, dans toute l’Europe des regards irrités guettant la France ; l’Angleterre, alliée suspecte, prête à pousser ce qui pencherait et à se jeter sur ce qui tomberait ; la pairie s’abritant derrière Beccaria pour refuser quatre têtes à la loi, les fleurs de lis raturées sur la voiture du roi, la croix arrachée de Notre-Dame, la Fayette amoindri, Laffitte ruiné, Benjamin Constant mort dans l’indigence, Casimir Périer mort dans l’épuisement du pouvoir ; la maladie politique et la maladie sociale se déclarant à la fois dans les deux capitales du royaume, l’une la ville de la pensée, l’autre la ville du travail ; à Paris la guerre civile, à Lyon la guerre servile ; dans les deux cités la même lueur de fournaise ; une pourpre de cratère au front du peuple ; le midi fanatisé, l’ouest troublé, la duchesse de Berry dans la Vendée, les complots, les conspirations, les soulèvements, le choléra, ajoutaient à la sombre rumeur des idées le sombre tumulte des événements. » VIII Tout cela mène à ce que l’auteur nomme l’Épopée de la rue Saint-Denis, c’est-à-dire aux barricades. […] Ici, il faudrait tout citer, ou plutôt tout lire. […] Avez-vous lu ce que j’avais mis là, sur ce banc ? […] J’ai cru vous voir passer une fois que je lisais les journaux sous les arcades de l’Odéon.
Quant à la crise du français, il me suffit à moi de lire les journaux et les livres d’aujourd’hui pour en être convaincu, et d’entendre parler ceux qui se disent appartenir à des partis de progrès. […] À n’entendre ou à ne lire que des discours politiques, on doit vite se désintéresser de la pureté de la langue française et ne plus voir dans les agitations exclusivement littéraires que « des racines politiques ». […] Louis de Gramont 1º Pour constater le péril qui menace la langue française, ne suffit-il pas de lire les journaux ? […] Serieyx), La Liberté (Paul Gaulot), L’Écho de Paris (Franc-Nohain), Paris-Journal (Charles Morice), le Journal des débats (Flying Jib), Le Gil-Blas (Nozière), ont également disserté sur la question et nous avons lu leurs remarques et leurs observations avec beaucoup d’intérêt.
. — Pour lire au couvent, contes (1887) […] — La Première Maîtresse, roman contemporain (1887). — Robe montante, nouvelles (1887). — Le Roman rouge (1887). — Tendrement, nouvelles (1887). — L’Envers des feuilles, contes (1888). — Grande Maguet, roman contemporain (1888). — Les Oiseaux bleus, contes (1888). — Les Plus Jolies Chansons du pays de France, chansons tendres, choisies par Catulle Mendès, notées par Chabrier et Gouzien (1888). — Pour lire au bain, contes (1888). — Le Souper des pleureuses, contes (1888). — Les Belles du monde : Gitanas, Javanaises, Égyptiennes, Sénégalaises, avec R. […] Catulle Mendès est un des livres les plus singuliers qu’il nous ait été donné de lire… La muse de M. […] Que tu décrives tout un kiss Avec un tel Ne quid nimis Que pourrait te lire une miss, Ou qu’à Ponchon lorsqu’il balance Son demi-sans-faux-col par l’anse, Tu donnes le prix d’excellence ; Que tu racontes, en tes Jeux, Non lassé par cinq corps neigeux, Le page six fois courageux, Ou sertisses des confidences En de fins rondels, et cadences Des mots sur de vieux airs de danses ; Que tu nous montres Pierrot, vif.
L’auteur des Cantilènes a bien voulu faire accueil à notre placet, dans une lettre pleine de verve, que le lecteur lira ci-après. […] Lisez la pièce de Floupette intitulée Remords ; elle est caractéristique. […] Zola a, dans sa laborieuse et honorable carrière, plus écrit qu’il n’a lu. […] Monsieur et cher Confrère, J’ai lu avec le plus grand intérêt votre si docte dissertation à propos de mon article sur le Symbolisme publié par Le Figaro ; et ce me fut une bien agréable surprise que cette critique de fin lettré parmi toutes les injures dont les chironactes de la Presse m’accablent depuis quelque temps.
C’est ainsi qu’en un passage du livre III, où au lieu du mot âme on lisait âne, il s’excusait sur la maladresse de son éditeur, qui avait mis une lettre pour une autre. […] On lisait à la suite des moraulx sophistes de Rabelais, les mots de sorbonisans sorbonagres, sorbonigènes sorbonicoles. […] Ce fut plutôt manque de penchant que de savoir ; car, sans parler des études de théologie qu’il dut faire au couvent de Fontenay-le-Comte pour y recevoir ta prêtrise, il n’est pas douteux que Rabelais ne sût l’hébreu, et qu’il n’eût lu les livres sacrés dans l’original. […] L’espagnol et l’italien sont aux étages supérieurs ; ce sont les langues à la mode : qui donc regarderait à monter quelques marches, pour lire les romans d’Amadis et s’amuser des pointes italiennes ?
Parfois nous ne pouvons nous rappeler où nous avons vu un visage, où nous avons lu une phrase, et cependant nous sentons que ce visage n’est pas nouveau, que cette phrase nous est déjà familière, à un degré aussi faible que possible, mais réel. […] Si on lui lisait quelque chose dans la soirée, il se réveillait le lendemain matin l’esprit plein des pensées et des expressions entendues la veille, et il les écrivait de la meilleure foi du monde, sans se douter qu’elles ne lui appartenaient pas. […] A la fin de sa vie, Linné prenait plaisir à lire ses propres œuvres, et quand il était lancé dans cette lecture, oubliant qu’il était l’auteur, il s’écriait : « Que c’est beau ! […] Richet hypnotise une femme et lui dit : « Quand vous serez réveillée, vous prendrez ce livre qui est sur la table et vous le remettrez dans ma bibliothèque. » Une fois réveillée, la femme se frotte les yeux, regarde autour d’elle d’un air étonné, met son chapeau pour sortir, puis, avant de sortir, jette un coup d’œil sur la table : elle voit le livre en question, le prend, lit le titre : « Tiens, vous lisez Montaigne.
Plus de public, mais une certaine quantité de gens qui aiment à digérer, en lisant une prose claire ressemblant à un journal, qui aiment à se faire raconter des histoires en chemin de fer par un livre qui en contient beaucoup, et qui lisent non pas un livre, mais pour vingt sous… Véron, un Mécène encensé sous le masque par la Société des gens de lettres. […] 16 juillet Après avoir lu du Poë, la révélation de quelque chose dont la critique n’a point l’air de se douter. […] À la fin il n’en lisait plus que la moitié, mais ça suffisait pour le mettre en gaieté. « Oui, oui, reprend-il, il faudra que je brûle ces rames de lettres de bourgeoises… Celle-là, qui était cependant de la première catégorie des bourgeoises, me donne un jour un rendez-vous pour dans cinq mois et huit jours. […] Un bougre de domestique qui devait lire un roman de Mme Cottin.
Lisez Fromentin : il a le tact ; il a eu l’habitude, dès l’enfance, d’un certain confortable dont on se détache en littérature lorsque, précisément, on n’en est pas privé dans la vie réelle. […] Il ne souffrit pas de cet émondage précoce que nous fait subir la vie de collège, enfermée, commune à tous, identique pour des natures si profondément diversifiées, qu’on n’a jamais eu l’idée de semer dans une plate-bande autant d’espèces de tulipes, de lis, de navets, de résédas, de pavots, d’oignons, de pervenches, d’héliotropes qu’il y a de tempéraments groupés dans une classe d’enfants. […] Lorsqu’on achève de le lire, et surtout de le relire, l’impression qui domine, c’est, avec beaucoup de sympathie pour l’auteur et d’admiration pour le livre, une sorte d’indignation contre ceux qui, en 1862, n’ont pas compris et n’ont pas aimé Dominique. […] Si j’avais été votre contemporain, il me semble, à vous lire, que j’aurais aimé vous connaître, et que, respectueusement, je vous aurais écouté.
J’en ai lu dernièrement quelques-unes, datées de la maison où il avait été enfermé et où sa raison s’est éteinte, première mort, qui devait de peu précéder la dernière, et je trouve regrettable qu’une main amie n’ait pas pris soin de réunir un jour ses œuvres éparses : lettres, nouvelles et poésies.
Nous avons eu la patience d’en lire plusieurs, celui, entre autres, qui a pour titre, la Rhétorique de Collége, trahie par son Apologiste, contre l’Ouvrage de M.
Les personnes qui ont lu son Essai physique sur l’économie animale, conçoivent encore une meilleure idée de ses talens.
Je ne me contentais pas de les lire, je les entendais raconter. […] Il lisait dès lors toutes sortes de livres, de journaux, un peu à tort et à travers.
Sainte-Beuve l’avait fait précéder, et qui se rapporte à l’article même qu’on va lire. […] « Je viens de lire, Monsieur, dans le journal le Temps d’hier, un article de vous dont il me tarde de vous remercier.
La première ne fut pas même lue : la seconde fut jouée trois fois, & c’étoit beaucoup, quoique l’auteur, dans un avertissement à la tête de cette tragédie imprimée avec ses autres œuvres dramatiques, prétendre qu’elle fut interrompue au milieu du plus grand succès. […] Son ode au cardinal de Fleuri, lue en pleine académie, n’est que le développement de ce systême.
Ils ont beaucoup lu. […] Assurément, s’ils avaient eu conscience de leur œuvre, s’ils l’avaient appelée du nom modeste qu’elle devait porter, nous n’eussions pas parlé si longtemps d’une production agréable à lire, mais sans valeur forte et déterminée.
Il faut lire ces lettres pour le savoir. […] Avant de l’avoir lue, nous nous doutions bien du genre de jugements qu’on y trouverait (à part les arrangements d’Albert Blanc, bien entendu).
L’un était un homme de génie que La Fontaine lisait et méditait, l’autre un cuistre dont il se moquait, car il se moquait très bien, le bon La Fontaine ! […] … Supposez qu’il cesse d’être un bohème comme on l’était au xve siècle, donnez-lui une place dans le classement d’un monde où chacun était classé, faites un moine, un soldat, un être quelconque de cette société féodale, qui lut un chef-d’œuvre de hiérarchie, de cet escholier indomptable qui a rompu son ban et qui est devenu un véritable outlaw en plein Paris, — autant, ma foi !
une fantaisie de Jules Janin qui, par hasard, avait lu un peu de Fréron, comme La Fontaine avait lu un peu de Baruch, pour que ce nom de Fréron apparût, dans la littérature du xixe siècle, avec le respect qu’on lui doit.
À lire son histoire, on dirait que sur ce point il y a force de chose jugée, et que le bronze de l’opinion publique ne peut être refondu et coulé dans un moule nouveau. […] Sans préjugé à cet égard, Weiss les a bravement exposés à sa lumière ; il n’a pas craint que l’esprit qui lira son livre, accoutumé à l’intérêt grandiose et dramatique de l’histoire, ne trouve bien chétifs et parfois bien insignifiants les renseignements personnels à tant de familles qui n’ont d’autre titre à l’attention de l’historien que d’avoir été expulsées de France, où elles travaillaient à quelque industrie qu’elles sont allées porter ailleurs.
Les curieux seuls le lisent, et parmi ces curieux (le petit monde est bâti sur le grand) vous trouvez une majorité de connaisseurs qui se fourre l’idée du chansonnier à califourchon sur le nez et qui ne voit plus clair à travers de pareilles lunettes. […] Mais, franchement, je regrette de le voir si peu éditeur ici, Quoique très bon élève de Collé, qu’il n’a pas lu pour des prunes, M.
Nous avions lu Humboldt ; nous avions l’esprit plein de tous les mirages des Schlegel ; nous nous asseyions sur « le Divan » de Goethe. […] Des deux poètes, de l’indien et de l’arabe, chez lesquels ce que nous appelons l’individualité de l’inspiration manque également, le plus original, le plus remarquable, c’est encore Mahomet, même pour nous qui avons lu des poètes comme Shakespeare et Dante, et qui savons ce que c’est que cette chose inconnue en Orient : la Profondeur.
Le monde, puisqu’il s’agit de son goût pour une œuvre qui ne fut jamais faite pour lui, lit avec avidité l’Imitation, et ne veut pas lire l’Évangile, et les raisons de cela ne viennent pas de l’Imitation. […] Pour les âmes circoncises qui habitent la thébaïde des monastères, ce qui est dit dans l’Imitation de l’amour et des autres passions humaines peut sembler des découvertes terribles et le cœur humain montré jusque dans ses fondements, mais qui a passé par les vieilles civilisations, qui a lu les moralistes modernes n’est ni révolté ni surpris de cette balbutie.
Ce jour-là, Rémusat me rappela, autant que si je le lisais, le mot cruel de ce cruel Veuillot qui, dans ses Librespenseurs, l’a comparé à un navet. […] Il faut lire la préface qui précède ces études, et l’on aura, par cette seule préface, le diapason d’un livre qu’on pourrait appeler Souvenirs et Regrets, du nom de la fameuse gravure qui fait le bonheur des bourgeois.
Même dans cette fameuse et coupable Mademoiselle de Maupin, ce sujet flétrissant, que l’auteur n’a peut-être abordé dans sa jeunesse que par amour de la difficulté vaincue, l’indécence, froide et maniérée sous le relief et le luxe des mots, manque de la vraie chaleur de la vie, et le danger d’un pareil livre vient bien moins de ce qu’on le lit que de ce qu’on le prend pour le lire. […] Il faut lire (ont-ils dit) dans le livre même de M.
Enfin, si Socrate lui-même avait pu lire les ouvrages de ses deux disciples, il eût peut-être plus admiré l’un, mais il eût plus tendrement aimé l’autre. […] Tiens, prends ce livre ; parcours avec attention les caractères qui le composent ; à mesure que tu liras, tu verras s’élever autour de toi les ombres des grands hommes, et elles ne te quitteront plus. » Ce livre était Les Hommes illustres du philosophe de Chéronée.