Le régime démocratique du concours, proclamant l’égalité des droits des concurrents, a justement pour but de mesurer les différences de leurs facultés. Mais, avec la conscience de ces différences, l’exigence de l’égalité économique et politique s’accordera-t-elle aussi aisément que celle de l’égalité civile et juridique ? On semble parfois croire que l’égalitarisme économique impliquerait la négation de la différence des capacités, et qu’il donnerait tout uniment à chacun la même part. […] Par où s’expliquerait la nécessité de faire également participer les individus différents à la surveillance d’un système d’institutions, qui a pour fin la juste appréciation des différences individuelles. […] Mais, — sans compter les difficultés auxquelles on se heurte si l’on veut marquer avec précision où commence le prolétaire et où finit le capitaliste, — il faut observer qu’ici encore les différences de fait n’entraînent nullement des différences de droit.
Mais ces différences importent peu, car on n’aboutit par là qu’à une sorte de revue ; on a fabriqué un casier commode, garni de cases, où l’on retrouve aisément la sensation qu’on veut considérer ; on n’a rien fait de plus. […] Il y en a soixante et plus en chimie ; il y en a bien davantage, pour tel sens, l’odorat par exemple ou le goût ; car il n’est presque pas de matière volatile odorante qui ne forme un type à part ; à côté de la sensation qu’elle provoque, on en peut mettre parfois deux ou trois autres tout au plus, comme l’odeur de l’ail et de la vapeur d’arsenic à côté de l’odeur de l’étain ; ainsi les espèces sont innombrables, et les genres presque nuls ; à cet égard, comptez les odeurs des plantes parfumées dans un parterre, et des gaz désagréables dans un laboratoire de chimie. — En sorte qu’au commencement de la psychologie nous sommes obligés, ce semble, de poser un nombre très grand de données mutuellement irréductibles, comme les corps simples en chimie, comme les espèces animales en zoologie, comme les espèces végétales en botanique, mais avec ce désavantage particulier qu’en chimie, en botanique, en zoologie, les différences et les ressemblances sont constituées par des éléments homogènes et précis, le nombre, la force et la forme, tandis que, dans les sensations, nul élément pareil ne pouvant être isolé, nous sommes réduits à l’affirmation brute de quelques ressemblances grossières et à la constatation sèche de différences indéfinissables en nombre indéfini. […] D’où il suit que les différences de timbre consistent en l’addition au son fondamental de différentes harmoniques. […] En sorte que ces différences de la sensation, jusqu’ici irréductibles et notées par des métaphores lâches, se réduisent à l’intervention de petites sensations subsidiaires et complémentaires de la même espèce, qui, se collant sur la sensation principale, lui donnent un caractère propre et un aspect unique, sans que la conscience, qui voit le total et seulement le total, puisse démêler ces faibles auxiliaires, ni partant reconnaître que, inférieurs en force à la sensation principale, ils sont les mêmes en nature, et que, tous semblables entre eux, ils ne diffèrent, de timbre à timbre, que par le nombre et l’acuité. […] On voit maintenant en quoi consistent toutes les différences et toutes les particularités du son.
Il y a dans les sensations mêmes du tact, de l’ouïe et surtout des organes internes, autre chose que des différences numériques ou des différences de temps : il y a une extensivité vague ; un aveugle, lui aussi, distingue tout son corps d’une partie de son corps. […] Et il faut bien qu’il en soit ainsi, qu’il y ait des qualités générales saisies par une expérience générale ; il en résulte une différence non d’origine, mais simplement de généralité. […] Deux impressions sur deux parties différentes de notre corps ont une nuance locale indépendamment même de tout mouvement, comme quand on vous touche les deux mains à la fois ; mais cette différence n’apparaîtrait pas comme proprement spatiale, comme une différence de position, si le mouvement de la main gauche venant toucher la main droite ne se joignait pas aux signes locaux. D’autre part, le mouvement seul de la main ne nous donnerait pas l’idée d’espace si les diverses positions du membre mû n’avaient entre elles d’autres différences que celles qui naissent du mouvement même, s’il n’y avait pas encore en elles des différences de coloris produites par le rapport vaguement senti de chaque position à l’ensemble de notre corps et à son extension vaguement sentie. […] Ne saisissez-vous pas l’extériorité mutuelle des parties de la ligne, qui est une série de différences spatiales, tout comme vous saisissez la différence même du noir et du blanc ?
Des mœurs et des opinions Je crois devoir maintenant appeler plus spécialement l’attention sur un des grands phénomènes qui marquent les temps où nous vivons, et qui les rendent si remarquables, je veux dire la différence qui existe entre nos mœurs et nos opinions. […] Nos vieilles chroniques font une grande différence, sous le rapport des mœurs et des opinions, entre les Français du nord et ceux du midi : cette différence peut se comparer avec celle que les poètes et les historiens établissent, dans les temps héroïques, héroïques, les peuples du Péloponnèse et ceux de la Grèce proprement dite. Mais cette différence, qui fut si considérable autrefois parmi nous, s’est affaiblie depuis longtemps ; il n’en reste plus que quelques traces qui finiront bientôt par s’effacer tout à fait ; et même on peut dire que la révolution est venue leur rendre un relief qu’elles commençaient à n’avoir plus. […] L’égalité ne sera pas même parmi les justes dans le séjour de la félicité qui leur est préparée, car il est dit dans l’Évangile : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. » L’égalité est dans la société, sauf la différence des fortunes, sauf la différence des rangs, sauf la différence des facultés, sauf enfin l’inégalité. […] Cette digression sur la noblesse m’a écarté un peu de ma route : je voulais seulement mettre sur la voie d’expliquer pourquoi cette différence entre les mœurs et les opinions se fait sentir avec une telle puissance.
C’est la différence des longues et des brèves, plus sensible dans cette langue que dans la nôtre, et peut-être que dans toutes les langues modernes, qui cependant ne sont pas à beaucoup près dépourvues de prosodie. […] Or cette différence marquée des longues et des brèves doit nous faire trouver dans l’harmonie de la langue latine plus de variété que dans la nôtre, et par cela seul plus de plaisir, toutes choses d’ailleurs supposées égales. […] Mais la différence s’évanouit, ce me semble, presque entièrement, quand nous comparons l’harmonie de deux auteurs qui ont écrit à peu près dans le même genre ; celle, par exemple, de Virgile et d’Ovide, celle même de Virgile et de Lucain. […] Nous sentons, il est vrai, la différence d’un style simple à un style épigrammatique, d’un style périodique et arrondi d’avec un style coupé ; il suffit pour cela de savoir la langue très imparfaitement. […] Donc nous en sentons la différence d’avec le bon latin, quoique le latin soit une langue morte.
C’est dans cet intervalle entre la représentation particulière et la conception universelle que se trouvent les germes des plus grandes différences humaines. […] Il en est ainsi des autres différences primordiales ; leurs suites embrassent une civilisation entière, et on peut les comparer à ces formules d’algèbre qui, dans leur étroite enceinte, contiennent d’avance toute la courbe dont elles sont la loi. […] Ce qu’on appelle la race, ce sont ces dispositions innées et héréditaires que l’homme apporte avec lui à la lumière, et qui ordinairement sont jointes à des différences marquées dans le tempérament et dans la structure du corps. […] La seule différence qui sépare ces problèmes moraux des problèmes physiques, c’est que les directions et les grandeurs ne se laissent pas évaluer ni préciser dans les premiers comme dans les seconds. […] Qu’y a-t-il au fond d’une religion et d’un art sinon une conception de cette même nature et de ces mêmes causes primordiales, sous forme de symboles plus ou moins arrêtés et de personnages plus ou moins précis, avec cette différence que dans le premier cas on croit qu’ils existent, et dans le second qu’ils n’existent pas ?
Entre ces deux propositions : J’aime ceci et Nous sommes un certain nombre à aimer ceci, il n’y a pas de différence essentielle. […] Sous ce rapport encore, il ne peut y avoir entre les unes et les autres que des différences de degrés. […] De ce qui précède il résulte qu’il n’existe pas entre eux de différences de nature. […] Cependant, la différence que nous avons signalée chemin faisant ne laisse pas de subsister. […] Et ainsi la faculté de juger fonctionne différemment selon les circonstances, mais sans que ces différences altèrent l’unité fondamentale de la fonction.
Mais précisément parce que nous interprétons ensuite cette différence de qualité dans le sens d’une différence de situation, il faut bien que nous ayons l’idée claire d’un milieu homogène, c’est-à-dire d’une simultanéité de termes qui, identiques en qualité, se distinguent néanmoins les uns des autres. […] Et à mesure que l’on fera décroître les deux intervalles M′ M et MM”, à mesure aussi diminuera la différence entre les deux vitesses des mouvements uniformes correspondants. […] Bref, il faudrait admettre deux espèces de multiplicité, deux sens possibles du mot distinguer, deux conceptions, l’une qualitative et l’autre quantitative, de la différence entre le même et l’autre. […] Pourtant cette différence échappe à l’attention de la plupart ; on ne s’en apercevra guère qu’à la condition d’en être averti, et de s’interroger alors scrupuleusement soi-même. […] Ou bien on conserve à ces sensations leurs différences spécifiques, ce qui revient à dire qu’on ne les compte pas ; ou bien on fait abstraction de leurs différences, et alors comment les distinguera-t-on sinon par leur position ou par celle de leurs symboles ?
Nous voici conduits au principe nouveau, large, fécond, dont Mme de Staël a voulu donner la démonstration par son livre, et qui contient tout le développement postérieur de la critique : « Je me suis proposé, dit-elle, d’examiner quelle est l’influence de la religion, des mœurs, des lois sur la littérature, et quelle est l’influence de la littérature sur la religion, les mœurs et les lois… Il me semble que l’on n’a pas suffisamment analysé les causes morales et politiques qui modifient l’esprit de la littérature… En observant les différences caractéristiques qui se trouvent entre les écrits des Italiens, des Anglais, des Allemands et des Français, j’ai cru pouvoir démontrer que les institutions politiques et religieuses avaient la plus grande part à ces diversités constantes. » Il semble qu’elle ne tienne pas trop, pour la poésie, à sa doctrine du progrès, et qu’elle se contente de constater des différences : si c’est sa pensée, la correction est heureuse. Cherchant donc des différences, elle classe les littératures en littératures du Midi, en littératures du Nord, Homère d’un côté, Ossian de l’autre : d’un côté Grecs, Latins, Italiens, Espagnols, xviie siècle français, de l’autre, Anglais, Allemands, Scandinaves. […] Puisque le rapport est étroit entre la littérature et les mœurs, cette différence devra produire en Allemagne et en France des littératures tout à fait dissemblables. […] Elle dispute finement sur la différence du bon goût de la société et du bon goût de la littérature : elle montre que l’un est essentiellement négatif, et que l’autre est funeste, s’il ne contient un élément positif ; elle affranchit ainsi tout à fait l’art littéraire des convenances mondaines. […] Elle écrit, au début de sa Littérature ces lignes funestes: « L’égalité politique, principe inhérent à toute constitution philosophique, ne peut subsister que si vous classez les différences d’éducation avec encore plus de soin que la féodalité n’en mettait dans ses distinctions arbitraires ».
Et si on saisit du premier coup la différence du rouge et du bleu sur le fond blanc, n’est-ce pas que toutes ces sensations co-existent ? […] Aussi y a-t-il encore une différence de sentiment entre l’image du passé et l’image anticipée de l’avenir. Cette différence est un des éléments qui servent à nous faire distinguer le passé de l’avenir. […] Mais il y aura une grande différence entre les deux modes de reproduction. […] Penser, en un mot, c’est établir des relations tout au moins de différence et de ressemblance ; or, il n’y a de différence et de ressemblance aperçue qu’entre des objets co-existants dans la conscience.
Cette différence peut bien impliquer que l’emploi du raisonnement expérimental en sociologie offre plus de difficultés encore que dans les autres sciences ; mais on ne voit pas pourquoi il y serait radicalement impossible. […] La même raison rend difficilement utilisables et la méthode de concordance et celle de différence. […] Sans doute, il n’est pas de science qui ait jamais pu instituer d’expériences où le caractère rigoureusement unique d’une concordance ou d’une différence fût établi d’une manière irréfutable. […] Aussi, pour l’infirmer, ne suffit-il pas de montrer qu’elle est mise en échec par quelques applications particulières de la méthode de concordance ou de différence ; ce serait attribuer à ce genre de preuves une autorité qu’il ne peut avoir en sociologie. […] Dans le cas de la méthode de différence, l’absence de la cause exclut la présence de l’effet.
Même dans une question d’histoire naturelle, mais qui touche à une autre question bien autrement profonde, il a si peu d’intuition et de certitude à lui qu’il se réclame de Blumenbach, qu’il appelle son maître, et, d’un autre côté, il a si peu de fermeté et de foi en l’adhésion qu’il donne à cet illustre nomenclateur, qu’après avoir reconnu ses cinq races il ajoute : « Il n’en est pas moins vrai qu’aucune différence radicale et typique ne régit ces groupes », comme s’il se repentait déjà ! […] Je vous jure, moi, que c’est là toujours le Humboldt que nous connaissons, le Humboldt du Kosmos et de l’Atlas, et que la seule différence qu’il y ait entre cet ogre de faits, aux bottes de sept lieues, entre cet enjambeur de continents, et ce nonagénaire qui trottine de Berlin à Postdam et de Postdam à Berlin, n’est pas une différence de nature mais une différence de théâtre et un changement de contemplation ! […] Ces lettres sont, à la vérité, moins des lettres que des billets et que des notes écrites au courant de la plume, mais telles qu’elles sont, — et voilà encore une différence à marquer entre la vigoureuse commère du globe et la petite commère jaseuse des salons de Berlin qui, à elles deux, faisaient Humboldt !
Même dans une question d’histoire naturelle, mais qui touche à une autre question bien autrement profonde, il a si peu d’intuition et de certitude à lui, qu’il se réclame de Blumenbach, qu’il appelle son maître, et, d’un autre côté, il a si peu de fermeté et de foi en l’adhésion qu’il donne à cet illustre nomenclateur, qu’après avoir reconnu ses cinq races, il ajoute : « Il n’en est pas moins vrai qu’aucune différence radicale et typique ne régit ses groupes », comme s’il se repentait déjà ! […] Je vous jure, moi, que c’est là toujours le Humboldt que nous connaissons, le Humboldt du Kosmos et de l’Atlas, et que la seule différence qu’il y ait entre cet ogre de faits, aux bottes de sept lieues, entre cet enjambeur de continents et ce nonagénaire qui trottine de Berlin à Postdam et de Postdam à Berlin, n’est pas une différence de nature, mais une différence de théâtre et un changement de contemplation ! […] Ces lettres sont, à la vérité, moins des lettres que des billets et que des notes écrites au courant de la plume, mais telles qu’elles sont, — et voilà encore une différence à marquer entre la vigoureuse commère du globe et la petite commère jaseuse des salons de Berlin qui, à elles d’eux, faisaient Humboldt !
La grande différence des poissons qui vivent sur les deux versants opposés d’une longue chaîne de montagnes qui, depuis une période très reculée, doit avoir séparé des bassins différents et empêché la réunion de leurs différents cours d’eau, semble conduire aux mêmes conclusions. […] Si l’on considère la superficie et les stations variées de la Nouvelle-Zélande, qui couvre une étendue de 708 milles en latitude, et si l’on compare ses plantes phanérogames au nombre de 750 seulement, avec celles qui vivent sur une superficie égale au cap de Bonne-Espérance ou en Australie, il faut bien admettre qu’indépendamment de la différence des conditions physiques, des différences numériques aussi considérables doivent avoir une cause particulière. […] Cette différence entre les espèces d’une même station semble dépendre en partie de ce que les formes qui ont immigré avec facilité et en masse ont eu leurs relations mutuelles peu troublées, de sorte qu’elles ne se sont point transformées. […] Au contraire, la nature volcanique du sol, le climat, l’altitude et la grandeur de ces îles sont autant de points de ressemblance que les Galapagos ont avec les îles du Cap Vert ; mais quelle différence complète entre leurs habitants ! […] Cette différence aurait pu être prévue, comme une conséquence du fait que ces îles ont dû être peuplées par des moyens de transport occasionnels : telle graine, par exemple, étant une fois transportée dans une île et telle autre graine dans une autre île.
Or il n’est pas certain que cette différenciation sociale soit toujours calquée sur la différenciation native, physiologique, des individus sur la différence des aptitudes et des goûts. […] Car autre chose est la différenciation sociale ; autre chose la « différence » intime et profonde entre individus : je veux dire la différence intellectuelle et sentimentale, la différence d’âmes. Cette dernière différence n’est pas affaire d’organisation sociale. […] Le fait de ne pas mentir avec le groupe entraîne pour l’individu des sanctions ; — 3º troisième différence qui résulte de la précédente : différence d’évaluation morale.
Or, où est au juste la différence entre les qualités hétérogènes qui se succèdent dans notre perception concrète et les changements homogènes que la science met derrière ces perceptions dans l’espace ? […] Il faudra alors ériger la diversité de lieu en différence absolue, et distinguer des positions absolues dans un espace absolu. […] Entre la lumière et l’obscurité, entre des couleurs, entre des nuances, la différence est absolue. […] Les sensations, indivisibles par essence, échappent à la mesure ; les mouvements, toujours divisibles, se distinguent par des différences calculables de direction et de vitesse. […] Et, certes, la différence reste irréductible, comme nous l’avons montré nous-même autrefois, entre la qualité, d’une part, et la quantité pure de l’autre.
C’est un édifice vivant dans lequel, d’espèce à espèce, et sur un type commun transmis par hérédité, la sélection a superposé les différences utiles. […] La seconde, postérieure, issue de ce dernier, y a superposé les différences qui constituent la classe, c’est-à-dire l’oiseau, le poisson ou le mammifère. […] Nous tenons compte tour à tour de cette adaptation générale et de cette différence subsidiaire. […] Cela fait, en vertu de la différence subsidiaire, nous introduisons peu à peu dans notre idée les éléments supplémentaires et perturbateurs qui dans la nature infléchissent le tracé du boulet, ou bossellent l’ellipse de la planète. […] Cette différence de situation n’introduit dans le groupe aucune condition influente, et, par conséquent, peut être considérée comme nulle.
Il est vrai que la distinction des déclinaisons doit résulter des différences de la totalité des cas ; mais ces différences suivent exactement celles du génitif, & par conséquent ce cas seul peut suffire pour caractériser les déclinaisons. […] Mais il n’en est pas moins raisonnable de distinguer l’un de l’autre, d’assigner à l’un & à l’autre son objet propre, de prescrire leurs bornes respectives, & de déterminer leurs différences. […] Le sens accidentel est celui qui résulte de la différence des relations des mots à l’ordre de l’énonciation. […] La traduction littérale fait sentir la différence des deux langues. […] Cicéron qui savoit louer avec tant d’art, & qui connoissoit si bien les différences délicates des mots les plus aisés à confondre, dit à César (pro Marcel.)
. — Différence absolue entre le procédé pair lequel nous acquérons l’idée d’une sensation et le procédé par lequel nous acquérons l’idée des centres nerveux et de leurs mouvements moléculaires. — Les deux idées doivent, être irréductibles entre elles. — Il est possible que leurs deux objets soient un seul et même objet. […] Supposez la physiologie adulte et la théorie des mouvements cellulaires aussi avancée que la physique des ondulations éthérées ; supposez que l’on sache le mécanisme du mouvement qui, pendant une sensation, se produit dans la substance grise, son circuit de cellule à cellule, ses différences selon qu’il éveille une sensation de son ou une sensation d’odeur, le lien qui le joint aux mouvements calorifiques ou électriques, bien plus encore, la formule mécanique qui représente la masse, la vitesse, et la position de tous les éléments des fibres et des cellules à un moment quelconque de leur mouvement. […] Nous sommes donc obligés de tenir compte de cette empreinte ; partant, sitôt que nous trouverons en nous deux idées entrées par des voies différentes, nous devrons nous défier de la tendance qui nous porte à poser une différence, surtout une différence absolue, entre leurs objets. […] Tout ce que nous savons des molécules cérébrales, ce sont les sensations de couleur grisâtre, de consistance mollasse, de forme, de volume, et autres analogues que, directement ou à travers le microscope, à l’état brut ou après une préparation, ces molécules suscitent en nous, c’est-à-dire leurs effets constants sur nous, leurs accompagnements fixes, leurs signes, rien que des signes, des signes et indices d’inconnues. — Il y a donc une grande différence entre les deux points de vue. […] « Il n’y a pas de différence radicale entre les animaux et les végétaux », à ce point de vue. — Il n’y en a pas non plus au point de vue de la structure intérieure ni de la composition chimique.
Mais nous disons seulement quelque chose ; nous ne confondons pas entièrement, comme Bain, Spencer et Taine, l’image et la sensation, entre lesquelles il n’y aurait plus d’autre différence que celle d’intensité. Même dans la sensation, une différence d’intensité entraîne toujours avec elle une différence de qualité, à plus forte raison quand on passe de la sensation à l’image. […] La matière organique est à la fois sentante et agissante, à la différence des pures machines. […] Il y a toutefois une différence importante entre les sensations et les émotions, sous le rapport de leurs formes vives et de leurs formes idéales, pour employer le langage de Spencer. […] Entre la forme vive et la forme idéale il n’y a plus alors différence essentielle de nature ; les deux formes sont également des réactions centrales, indirectement provoquées, et il y a surtout entre elles des différences de degré.
En 1688, il n’avait voulu que « les rendre raisonnables, par des voies simples et communes. » D’où vient la différence ? […] La Bruyère, moraliste littérateur ; différence entre lui et ses devanciers. […] Voilà par quelles différences profondes La Bruyère se distingue de ses devanciers. […] C’est cette ressemblance nécessaire des styles, dans la différence des sujets ou du génie particulier des grands écrivains, qui fait la beauté de notre littérature : c’est l’unité de la langue dans la diversité des écrits. […] Si l’on tient à noter des différences, ce doit être dans le génie particulier et le dessein de chacun.
Il ne dissimule pas la différence des sexes, mais il ne s’attache pas à l’accentuer. […] La démocratie a aidé à cette évolution, en supprimant, surtout pour les hommes, les différences de costume entre les classes. — Aujourd’hui, il n’y a plus que les femmes qui se parent de « jabots », de « petites oies », de rubans, de dentelles et de fanfreluches, et qui arborent de beaux tissus aux couleurs éclatantes. Chez nous autres, les différences ne sont que dans la qualité cachée des étoffes et dans leur coupe plus ou moins savante et précise.
La beauté est la différence humaine, l’exception humaine sous sa forme la plus voyante, la plus glorieuse, la plus enviée, presque la plus agressive. […] Ce qui est intéressant, ce ne sont pas des différences d’écoles, mais des différences d’âmes. […] Bourget à propos de Baudelaire54, une diminution de la solidarité sociale ; une dissociation des éléments sociaux, une volonté d’indépendance, de différence individuelle, d’exception et de sécession, d’isolement sentimental. […] Car se sentir différent, se décerner ce brevet de différence, « n’est-ce pas s’égaler à toute la société ?
D’un côté, il y a un individu isolé, différent par hypothèse, des autres ; conscient de cette différence et entendant y persévérer ; un individu dissident ou révolté qui, en suite de son attitude, est plus ou moins mal vu, plus ou moins vilipendé et persécuté par le groupe. — Et d’autre part il y a le groupe conformiste et tyrannique, armé de ses sanctions. […] Cette différence n’est pas l’effet de la vie sociale et, de même, elle résiste à l’expérience de la vie sociale. […] Il se fait de plus en plus conscient, voulu, il devient égotisme, c’est-à-dire égoïsme théorétisé, volonté de différence et d’isolement, dilettantisme amoral et antisocial. […] Se sentir et se vouloir diffèrent, se décerner ce brevet de différence, n’est-ce pas s’égaler à toute la société, n’est-ce pas du même coup supprimer, pour soi du moins, les obligations du pacte social ? […] L’Unique aspire à se distinguer des autres et à primer les autres ; il aspire à plus d’indépendance et de puissance ; il revendique sa « différence » comme un gage de supériorité et un principe d’aristocratisation.
Une passion bien imitée trouve aussi aisément entrée dans le cœur humain, parce qu’elle va trouver les mêmes ressorts pour les ébranler, avec cette différence remarquable qui a sans doute frappé Eschyle : c’est que les passions feintes nous procurent un plaisir, au lieu que les passions véritables ne nous donnent qu’une satisfaction légère et noyée dans une grande amertume. […] Enfin, Eschyle a conçu visiblement que la tragédie devait se nourrir de passions, ainsi que le poème épique, quoique d’une façon différente, c’est-à-dire, avec un air plus vif et plus animé, à proportion de la différence qui doit se trouver entre la durée de l’un et celle de l’autre, entre un livre et un spectacle. […] Toutefois, comme cette ressemblance ne saurait être toujours si parfaite, qu’elle n’admette quelque différence en faveur des beautés de l’art, l’art même, pour ménager ces beautés, peut faire illusion au spectateur, et lui montrer avec succès une action dont la durée exige huit ou dix heures, quoique le spectacle n’en emploie que deux ou trois : c’est que l’impatience du spectateur, qui aime à voir la suite d’une action intéressante, lui aide à se tromper lui-même, et à supposer que le temps nécessaire s’est écoulé, ou que ce qui exigeait un temps considérable s’est pu faire en moins de temps. […] Je me contente de remarquer, par ce que je viens de dire, la différence exacte des expositions du poème épique et de celles des tragédies, afin qu’on distingue nettement ce qu’Eschyle et les tragiques grecs ont emprunté de l’Iliade, et ce qu’ils ont changé quant à l’exposition du sujet. […] C’est donc un effort d’esprit considérable dans Eschyle, d’avoir le premier aperçu cette différence de l’épique et du tragique, en faisant naître l’un de l’autre avec tant d’art que le disciple en ceci l’emporte sur le maître.
Je ne vois pas grande différence dans la manière de ces époux : On pourrait aisément s’y tromper. […] Cette différence d’aiguilles est toute une révélation, un changement de destinée. […] Seulement, si elle l’avait écrite, il y aurait une différence, la différence de l’amour !
Le vieux Diderot du xviiie siècle est vivant et plus vivant dans cette œuvre d’un homme du xixe siècle que dans la sienne, et la différence qu’il y a entre les deux œuvres de ces Ménechmes, à distance, n’est pas seulement une différence de cent ans ! […] Cette différence dans la composition de ce qui n’est qu’un dialogue à ce qui est un livre — de ce qui n’est qu’une joute de morale entre deux interlocuteurs, et un feu roulant d’épigrammes littéraires dont le temps a émoussé la pointe ; d’anecdotes obscures et de commérages, à ce qui est l’histoire d’un siècle, liée autour d’un homme, — à ce qui est une question de société et de nature humaine, — cette différence doit produire mille autres conséquences différentes de celle-là qui est fondamentale, et elle n’a pas manqué de les produire.
. — Les différences des sensations totales ont toutes pour cause les diversités du groupement des mêmes sensations élémentaires. — Procédé général et voie économique que suit la nature dans la construction de l’esprit. […] Voilà l’antécédent immédiat de l’action de chaque filet olfactif ou gustatif ; et il est impossible de ne pas remarquer combien il ressemble à l’antécédent immédiat de l’action du nerf optique, sauf cette différence que, dans le second cas, le type et les éléments de l’antécédent sont connus. […] Mais ce n’est point là une différence d’action, c’est une différence d’excitant ; il n’y a dans la sensation musculaire proprement dite qu’une espèce de tiraillement semblable aux autres, et capable comme les autres de devenir douleur s’il est poussé loin. […] Quant aux différences de ces rhythmes, il n’est pas impossible de s’en faire une idée. […] Nous concluons de même à l’endroit des saveurs et des sensations tactiles. — Mais ici une différence se présente.
Je vois au contraire que le renouvellement des lettres a produit une quantité prodigieuse de poètes latins, que nous avons la bonté d’admirer : d’ou peut venir cette différence ? […] Un auteur qui écrit sur cette matière, doit marquer avec soin ces différences, au moins par des exemples qui donnent occasion au lecteur de les observer. […] Qu’on nous permette de faire ici quelques réflexions sur cette différence entre la prononciation et l’orthographe ; elles appartiennent au sujet que nous traitons. Il serait fort à souhaiter que cette différence fût proscrite dans toutes les langues. […] Il est vrai qu’il y a cette différence entre le public et les critiques subalternes, que celui-là revient bientôt, et que ceux-ci s’opiniâtrent.
Comme il est presque impossible, en restant exact, d’analyser une analyse, nous n’essayerons pas de suivre l’auteur dans son examen des idées de ressemblance et différence, antécédent et conséquent, position dans l’espace, ordre dans le temps, quantité, qualité, etc. […] Bain et Spencer nous montreront plus tard très clairement : c’est que le fait de conscience primitif consiste d’abord dans l’aperception d’une différence, ensuite dans l’aperception d’une ressemblance. […] Il y a la même différence entre l’étendue concrète et l’étendue abstraite.
Une autre différence encore qu’il faut noter entre ces dîners, dont probablement un 1858 ne sortira pas, et les banquets dont 1848 est sorti, c’est que les dîneurs intellectuels d’aujourd’hui ont sur les orateurs politiques d’autrefois l’avantage d’être beaucoup moins longs, puisqu’ils ne sont tenus qu’à un mot. […] » D’où vient cette différence ? […] toute la différence de cet accueil vient de la gimblette.
Ces Histoires sont écrites d’ailleurs d’un style, tantôt simple & tantôt noble, tantôt grave & tantôt rapide, selon la différence des objets qui se présentent. […] Alletz, principalement, offre une bigarrure de style qui déplaît, par la différence qui se trouve entre un article & un autre article, soit pour le ton, soit pour l’expression.
Tout ce que peut faire une représentation, c’est non pas d’agir, mais de ressembler ou de ne pas ressembler : une représentation ne tombe que sous la catégorie de la ressemblance et de la différence. […] La ressemblance et la différence sont des rapports tout extrinsèques, pour un troisième terme qui laisse les deux premiers tels qu’ils étaient : rien ne modifie moins les choses que de les comparer, ainsi qu’un spectateur de courses compare de loin la vitesse des chevaux. […] D’autre part, la faculté de discernement ne s’est développée qu’en vue du choix ; si nous avons conscience des différences, principalement sensitives, c’est que ces différences sensitives entraînent des différences réactives. […] Il y a dès lors une différence fondamentale entre ce qui est senti et ce qui n’est pas senti, entre ce qui existe pour soi, s’apparaît à soi-même, et ce qui n’existe que pour un témoin, n’apparaît qu’à un spectateur. […] Il a eu le tort, en effet, de réduire entièrement la différence entre la « sensation » et l’« idée » à celle des états d’intensité faible et des états d’intensité forte.
Rien de mieux ; mais après avoir expliqué la similitude, il faut expliquer les différences. […] Je ne voudrais pas être obligé d’aborder incidemment une question des plus difficiles et des plus complexes, celle des différences de l’homme et de l’animal. […] Vogt s’étonne que certains listes, ne considérant que les différences corporelles, trouvent à peine de quoi faire du genre humain une famille distincte, tandis qu’à considérer les différences morales et intellectuelles ils en feraient volontiers un règne à part ; mais c’est précisément cette antinomie qui doit étonner et faire réfléchir tous ceux qui n’ont pas de parti-pris, et n’ont pas pour leur propre système cette foi aveugle qu’ils reprochent aux autres. […] Ce qui m’importe, c’est qu’il y a un lien commun entre toutes les branches de l’humanité, et un immense intervalle entre les derniers des hommes et les premiers des singes, intervalle qui ne s’explique pas suffisamment par la différence de leur organisation encéphalique.
La complication des sociétés Nous nous sommes demandé quelle orientation devaient donner aux idées sociales le nombre et le rapprochement, les ressemblances et les différences des individus associés : posons-nous cette même question élargie, en prenant comme unités d’observation, au lieu des seuls individus, les groupements mêmes qu’ils constituent. […] Or, malgré toutes les différences que ses espèces peuvent présenter, quels sont les caractères principaux de cette gens que les historiens reconnaissent partout à l’origine de notre civilisation ? […] Ce n’est pas là une des moindres différences qui séparent la spécialisation biologique de la spécialisation sociale. […] Simmel 170 de même que l’individualité d’une chose augmente à proportion du nombre des idées auxquelles elle participe, ainsi l’augmentation du nombre des groupes dont elles font partie accroît l’originalité des personnes : elles apparaissent comme des synthèses uniques, carrefours de groupes qui ne se rencontrent pas deux fois absolument les mêmes. — Et ainsi la complication sociale, aidant au raffinement des différences en même temps qu’à l’élargissement des ressemblances, conduirait indirectement, pour les raisons que nous avons déjà notées, à l’égalitarisme. […] La cité céleste ignore les différences terrestres.
. — Analogies et différences de ce procédé et du procédé par lequel nous attribuons aux corps animés des sensations, images, idées et voûtions semblables aux nôtres. […] La seule différence, c’est que tout à l’heure un corps indépendant, extérieur et stable correspondait effectivement et rigoureusement à notre simulacre, et que maintenant cette correspondance effective et rigoureuse n’a plus lieu. […] La différence entre six pouces et dix-huit pouces est exprimée pour nous par les différents degrés de contraction de tel ou tel groupe de nos muscles, de ceux par exemple qui fléchissent le bras, ou de ceux qui, dans la marche, fléchissent ou étendent le membre inférieur. […] Mais la majorité des philosophes se figure qu’elle est quelque chose de plus ; et les autres hommes, quoique, selon moi, ils n’aient rien dans l’esprit qu’une possibilité permanente de sensations, seraient indubitablement, si on leur posait la question, de l’avis des philosophes ; et, quoique ceci s’explique suffisamment par la tendance de l’esprit à inférer une différence dans les choses d’après une différence dans les noms, je me reconnais obligé à montrer comment il est possible de croire à l’existence d’une chose transcendante autre que les possibilités de sensation, et cela sans qu’il y ait une telle chose et sans que nous la percevions actuellement. […] Les différences que notre conscience reconnaît entre une sensation et une autre nous donnent l’idée générale de différence et associent indissolublement à chaque sensation que nous avons le sentiment qu’elle est différente d’autres choses ; et, quand une fois cette association a été formée, nous ne pouvons plus concevoir une chose quelconque sans être capables et même obligés de former aussi la conception de quelque chose de différent.
On ne pouvait, de bonne foi, trouver entre eux de différence. […] Frères par l’amitié, MM. de Régnier et Vielé-Griffin le sont aussi par leurs écrits, mais à cause de leurs différences mêmes, — en ce sens spécial que l’un complète l’autre à merveille et que leurs livres réunis donneraient l’idée presque parfaite de la poésie nouvelle.
Audubon a constaté des différences très remarquables entre les nids d’oiseaux de la même espèce dans les États-Unis du Nord et du Sud. […] Cette différence dans les habitudes des maîtres et des esclaves des deux pays dépend probablement de ce que les Fourmis de Suisse capturent un plus grand nombre d’esclaves que celles d’Angleterre. […] Pour ce qui concerne les instincts, la différence entre les ouvrières et les femelles fertiles est fort analogue à celle qu’on observe chez les Abeilles. […] Il me sera plus aisé de faire évaluer l’importance des différences que je constatai entre les ouvrières de cette tribu d’après des termes de comparaison exactement proportionnels, que d’après les mesures réelles. […] Les observations de François Huber peuvent avoir été de même parfaitement exactes ; et cette différence des témoignages prouverait seulement la variabilité des mœurs des Abeilles.
Supposons qu’une pensée soit représentée par A et une autre par B : quelle prodigieuse différence n’y aurait-il pas entre l’homme qui développera ces deux pensées, dans leurs divers rapports moraux, politiques et religieux, et l’homme qui, la plume à la main, multipliera patiemment son A et son B en trouvant des combinaisons curieuses, mais sans avoir autre chose devant l’esprit que les propriétés de deux lettres stériles ? […] Vous ressemblez à un arithméticien qui examine les propriétés des nombres, au lieu de calculer sa fortune… Lorsque Archimède trouva la pesanteur spécifique des corps, il rendit service au genre humain : mais de quoi vous servira de trouver trois nombres tels que la différence des carrés de deux, ajoutée au nombre trois, fasse toujours un carré, et que la somme des trois différences, ajoutée au même cube, fasse toujours un carré ? […] Cette différence d’opinions vient de l’erreur commune, qui confond un grand avec un habile mathématicien.
L’histoire de Lerminier, plus qu’aucun autre document, parce qu’il est le plus sûr de tous, prouve au contraire à quel point entre nous, modernes, et la Grèce antique, la différence est profonde, et par conséquent toute imitation insensée. Et cette différence nous frappe d’autant plus que, dans tout le cours de cette histoire, qui a la juste prétention d’être fidèle et impassible comme un miroir, l’historien n’a pas songé une minute à la faire saillir. […] Cette différence ne prend-elle pas tout d’abord aux yeux l’esprit du lecteur ? […] Malgré des différences bien plus dans la forme que dans le sens des choses, toutes les législations de la Grèce reçurent l’influence de ces deux législations.
La distribution géographique actuelle des êtres organisés ne peut s’expliquer par les différences locales des conditions physiques. — II. — Importance des barrières. — III. […] La distribution géographique des êtres organisés ne peut s’expliquer par les différences locales des conditions physiques. […] Nonobstant ce parallélisme des conditions physiques entre les deux continents, on constate les plus énormes différences dans leurs productions vivantes. […] Cette conséquence est probablement trop absolue, du moins quant à la création séparée et indépendante des formes présentant entre elles des différences de valeur spécifique. […] De sorte que les différences génériques pourraient ainsi être ultérieurement réduites à des différences purement spécifiques, et celles-ci à de simples variétés ou formes représentatives dont la présence en des contrées éloignées les unes des autres, et géographiquement séparées depuis longtemps, semblerait autrement inexplicable.
mais j’ai quelquefois comme une illusion que je le suis. » C’est une grande jouissance encore en lisant les auteurs dramatiques et qu’on éprouve plus en lisant les auteurs dramatiques que tous les autres, que d’observer les différences de style entre les divers personnages. […] Mais le maître en ce genre, maître incomparable, du moins à considérer tous les auteurs français, et pour les autres je sens mon incompétence, c’est Molière, qui trace un caractère par le style même du personnage dès les premières répliques qu’il prononce, qui met des nuances de style sensibles entre des personnages à peu près semblables, et par exemple entre Philaminte, Armande et Bélise, peut-être et je le crois, entre Mademoiselle Cathos et Mademoiselle Madelon ; qui indique par des styles différents les différents âges, même, d’un même personnage ; car on sait parfaitement que Don Juan n’a pas le même âge au cinquième acte qu’au premier, malgré l’apparente observation de la règle des vingt-quatre heures, et qu’il change de caractère du commencement à la fin de la pièce ; or, observez le style, et vous verrez que de ces différences dans le caractère et de ces différences d’âge, le style même vous avertit. […] Or, cela est marqué par des différences de style qui sont extrêmes. […] C’est là qu’il faut le chercher, et précisément, c’est en le cherchant là qu’on saisira les différences entre le style personnel et le style qu’il invente et qu’il crée à l’usage des personnages étrangers à lui et pour les peindre.
C’est sur cette différence même et sur elle seule que peut se fonder la distinction du sujet et de l’objet, du moi et du non-moi, où se trouve encore une nouvelle preuve de la volonté. […] De même, le mouvement de la détente du fusil aboutit à celui de la balle traversant l’air ; mais il y a cette différence que le mouvement de la détente, celui des gaz explosifs, celui de la balle ne sont pas embrassés dans une conscience. […] Le terme de sensation donné à tout mode de conscience n’a pas la vertu de supprimer les réelles différences entre les modes de conscience ; or, l’attitude sentante, dans l’expérience intérieure, ne saurait se confondre avec l’attitude de celui qui veut et fait effort pour maintenir ou supprimer la sensation148. […] Entre ce commencement et l’exécution complète, il n’y a qu’une différence : 1° de prolongation dans le temps ; 2° d’intensité ; 3° de spécification qualitative ; enfin, 4° d’extension au dehors et de rapport à l’étendue. […] Pratiquement et socialement, il y a certes une grande différence, comme il y a une différence entre deux heures et une seconde, entre une force de mille kilogrammes et une d’un gramme, entre une longueur de mille mètres et une longueur d’un millimètre.
Il n’y a point de privilège, il n’y a point de castes dans l’espèce humaine, l’homme est égal à l’homme, et la seule différence qui existe et qui puisse exister d’homme à homme est la différence du plus au moins, la différence de la forme de la connaissance. […] Ces différences constituent les différentes époques de l’histoire. […] Il n’y a pas d’autre différence de l’homme à l’homme. […] Nous avons vu que la spontanéité n’admet guère de différences essentielles. […] Il n’y a guère de différence dans l’aperception de la vérité, ou bien les différences sont peu importantes ; c’est sur l’erreur essentiellement mobile et diverse que tombe la différence, et l’erreur naît d’une vue incomplète et partielle des choses.
Les faits ne s’excluant jamais, ils s’expliquent seulement par les différences de conditions dans lesquelles ils sont nés. […] Seulement dans les corps vivants ces conditions sont beaucoup plus complexes et plus délicates à saisir que dans les corps bruts ; c’est là toute la différence. […] Mais dans les animaux de même classe, de même ordre ou de même espèce, il y a aussi des différences constantes ou passagères que le physiologiste médecin doit absolument connaître et expliquer, parce que, bien que ces différences ne reposent que sur des nuances, elles donnent aux phénomènes une expression essentiellement différente. […] L’expérimentation comparative n’est pourtant pas précisément ce que les philosophes ont appelé la méthode par différence. […] Cela suppose que les deux animaux comparés sont assez semblables pour que la différence que l’on constate sur eux, à la suite de l’expérience, ne puisse pas être attribuée à une différence tenant à leur organisme même.
On verrait alors que l’amplitude de l’oscillation dépend non seulement de la variation du mouvement, variation qui est bien connue, puisque c’est le mouvement de notre globe sur son orbite elliptique, mais de la valeur moyenne de ce mouvement de sorte que la constante de l’aberration ne serait pas tout à fait la même pour toutes les Étoiles, et que les différences nous feraient connaître le mouvement absolu de la Terre dans l’espace. […] La première étude de ces distributions fait songer aux harmoniques que l’on rencontre en acoustique ; mais la différence est grande ; non seulement les nombres de vibrations ne sont pas les multiples successifs d’un même nombre ; mais nous ne retrouvons même rien d’analogue aux racines de ces équations transcendantes auxquelles nous conduisent tant de problèmes de Physique Mathématique : celui des vibrations d’un corps élastique de forme quelconque, celui des oscillations hertziennes dans un excitateur de forme quelconque, le problème de Fourier pour le refroidissement d’un corps solide. Les lois sont plus simples, mais elles sont de toute autre nature et pour ne citer qu’une de ces différences, pour les harmoniques d’ordre élevé le nombre des vibrations tend vers une limite finie ; au lieu de croître indéfiniment.
Des différences générales entre ta langue française et les langues littéraires du midi et du nord de l’Europe. — § VII. […] C’est en effet l’esprit ancien, avec cette différence, tout à son avantage, que le caractère pratique y est encore plus d’obligation et s’y étend à plus de choses. […] Doit-on conclure de ces différences que seuls nous représentons l’esprit humain ? […] Mais il faut savoir confesser en quoi ces différences sont à notre désavantage. […] Ces différences générales entre les langues littérales du midi et du nord de l’Europe.
Le monde fini seul est à sa portée, et c’est le seul qu’elle puisse sonder… L’homme porte en lui-même des notions et des ambitions qui s’étendent au-delà ; … mais de cet ordre supérieur il n’a que l’instinct et la perspective, il n’en a pas, il n’en peut pas avoir la science… L’esprit sait qu’il y a des espaces au-delà de celui que les yeux parcourent ; mais les yeux n’y pénètrent pas. » Plus je médite ces belles paroles, moins je vois la différence qui les sépare de la pensée de M. […] Quelle est donc alors la différence de la philosophie et de la religion ? […] On sait de plus qu’indépendamment de cette différence fondamentale il y a des différences de dogme ou de pratique importantes entre les deux églises. Pour n’en citer qu’une seule, ce n’est pas une petite différence que celle qui consiste à admettre ou à rejeter la pratique de la confession. […] Quelle différence subsiste-t-il aujourd’hui, autre qu’une différence administrative, entre l’église de Luther et celle de Calvin ?
De là résulte une différence capitale entre la physique et la chimie. […] Mais ces différences, surtout la différence de valence, constituent encore des différences spécifiques. […] Cette différence semble résulter de la notion qu’on s’est faite de l’inertie. […] La différence n’est que mesure. […] Mais, obligée de substituer aux sensations elles-mêmes les plus petites différences perceptibles, elle prend pour accordé que des différences aussi petites que possible sont égales.
C’est en revenant sur quelques points du premier travail, et en nous aidant aussi du second, que nous étudierons d’abord, dans le cas du rappel des souvenirs, la différence entre la représentation spontanée et la représentation volontaire. […] Et c’est justement cette différence de physionomie qui permet de retenir plusieurs parties sans les confondre entre elles. […] Il faudra chercher la différence en dehors de la représentation elle-même. […] Mais, si la contexture intérieure diffère, pourquoi chercher ailleurs que dans cette différence la caractéristique de l’effort intellectuel ? Puisqu’il faudra toujours finir par reconnaître cette différence, pourquoi ne pas commencer par là ?
Regardons les méthodes d’accord et de différence, les méthodes des résidus et des variations, mais que ce soit plutôt pour la moralité qu’elles impliquent que pour les cadres ou les façades qu’elles fournissent. […] Chaque fait est unique en son espèce, non par accident, mais par essence : c’est ce qui fait la différence du texte littéraire et du document d’archives. Ailleurs, même en histoire, on peut s’attacher au général et faire abstraction des différences individuelles. Nous, même en cherchant le général, nous retenons les différences individuelles.
Ces différences individuelles tiennent d’une part à des conditions extérieures et sociales ; d’autre part à des conditions intérieures et personnelles. […] Les différences et inégalités individuelles du vouloir humain proviennent surtout du fond originel, physiologique et héréditaire, de l’individu, de ses ressources intellectuelles, sentimentales et énergétiques. […] Le contraste de son attitude avec celle de Beethoven lors d’une rencontre qu’ils firent ensemble de la famille impériale montre la différence qu’il y a entre une personnalité qui sait « plier » et une personnalité indomptée comme celle de Beethoven37. […] Ces différences originelles dans les volontés sont reconnues par la théologie catholique : les forces du libre-arbitre sont en nous plus ou moins débilitées et inclinées au mal ou au contraire aidées et fortifiées par la grâce. — C’est comme correctif à cette inégalité des forces du libre arbitre chez les différents individus, que la théologie catholique admet la doctrine de la réversibilité des mérites, de la solidarité universelle des âmes.
« En concentrant la question simplement sur le terrain de la psychologie, on trouve que la différence entre les deux philosophies consiste dans les théories différentes qu’elles donnent des phénomènes complexes de l’esprit humain. » L’expérience n’est pas la propriété exclusive de l’une d’elles. […] La différence fondamentale a rapport non aux faits eux-mêmes, mais à leur origine. […] Fixons par un exemple la différence des deux Écoles en psychologie. […] Sur cette partie du sujet, il y a, comme on le pense, des différences de doctrines, et la théorie, comme toute théorie dans une science incomplète, progresse incessamment74.
Ils reconnaissent tous quelque variabilité à chaque espèce ; mais aussitôt qu’ils rencontrent des différences un peu plus grandes entre deux formes, ils les rangent comme deux espèces distinctes, à moins qu’ils ne puissent les relier l’une à l’autre par quelques variétés intermédiaires très voisines les unes des autres. […] On sait sur quelles différences presque insensibles beaucoup de paléontologistes ont fondé leurs espèces, et ils se montrent surtout disposés à les multiplier, lorsque les spécimens proviennent des différents étages d’une même formation. […] Pictet, soutiennent que les espèces tertiaires sont spécifiquement distinctes, tout en admettant que leurs différences sont très légères. […] C’est d’abord que si la vitesse de soulèvement est supérieure à la vitesse de dénudation des vagues côtières, il en résulte qu’une grande partie de la formation subsiste, d’autant plus que la différence des deux mouvements est plus grande ; si la différence est en sens contraire, non seulement la formation récente, mais encore les anciennes, sont dégradées et détruites. […] De sorte que par le moyen des descriptions écrites on doit acquérir un sentiment plus profond des ressemblances et préjuger l’identité lorsqu’il y a seulement analogie, de même qu’une opinion plus tranchée des différences que l’esprit tend à élever jusqu’à la valeur d’oppositions.
. — Différence entre l’image vague suscitée par le nom et le caractère précis désigné par le nom. — Différence de l’image sensible et de l’idée pure. […] Formation des noms généraux chez les petits enfants. — La faculté du langage a pour fondement les tendances consécutives qui survivent à l’expérience d’individus semblables et qui correspondent à ce qu’il y a de commun entre ces individus. — Exemples de ces tendances chez les enfants. — Sens particuliers qu’ils donnent aux noms que nous leur enseignons. — Originalité et variété de leur invention. — Leurs tendances à nommer finissent par coïncider avec les nôtres. — Acquisition du langage. — Différence de l’intelligence humaine et de l’intelligence animale. […] Partant, de que nous appelons une idée générale, une vue d’ensemble, n’est qu’un nom, non pas le simple son qui vibre dans l’air et ébranle notre oreille, ou l’assemblage de lettres qui noircissent le papier et frappent nos yeux, non pas même ces lettres aperçues mentalement, ou ce son mentalement prononcé, mais ce son ou ces lettres doués, lorsque nous les apercevons ou imaginons, d’une propriété double, la propriété d’éveiller en nous les images des individus qui appartiennent à une certaine classe et de ces individus seulement, et la propriété de renaître toutes les fois qu’un individu de cette même classe et seulement quand un individu de cette même classe se présente à notre mémoire ou à notre expérience. — La seule différence qu’il y ait pour nous entre le mot bara, qui ne signifie rien, et le mot arbre, qui signifie quelque chose, c’est qu’en entendant le premier nous n’imaginons aucun objet ou série d’objets appartenant à une classe distincte et qu’aucun objet ou série d’objets appartenant à une classe distincte ne réveille en nous le mot bara, tandis qu’en entendant le second nous nous figurons involontairement un chêne, un peuplier, un poirier ou tel autre arbre, et qu’en voyant un arbre quelconque nous prononçons involontairement le mot arbre. […] La différence est analogue si l’on compare les synonymes de deux langues.
Ces temps sont si rapprochés, qu’on pourrait en confondre les dates ; mais l’esprit général de la littérature latine, avant et depuis la perte de la liberté, offre à l’observation des différences remarquables. […] La manie d’exercer son esprit à froid sur les sentiments du cœur, doit produire partout des résultats à peu près semblables, malgré la différence des temps. […] Les moralistes découvrent des faiblesses, qui sont les ressemblances cachées de tous les hommes entre eux : l’historien doit prononcer fortement leurs différences.
salués d’applaudissements de triomphe, des milliers de savants s’emploieront à des investigations physiques presque infinitésimales ; à rechercher la composition atomique et la structure microscopique du corps ; à explorer les formes innombrables de la vie animale et végétale, invisibles à l’œil tout seul ; à découvrir des planètes qui ont parcouru, inconnues pendant des siècles, leurs orbites obscurs ; à condenser, par la puissance du télescope, en soleils et systèmes, ce qui était regardé récemment encore comme la vapeur élémentaire des étoiles ; à traduire en formules numériques l’inconcevable rapidité des vibrations qui constituent ces rayons, si fermes en apparence que les plus forts vents ne les ébranlent pas ; à mettre ainsi en vue les parties les plus mystérieuses de l’univers matériel, depuis l’infiniment loin jusqu’à l’infiniment petit ; mais l’analyse exacte des phénomènes de conscience, la distinction entre les différences, si fines pourtant et si petites, des sentiments et des opérations ; l’investigation attentive des enchaînements les plus subtils de la pensée, la vue ferme mais délicate de ces analogies mentales qui se dérobent au maniement grossier et négligent de l’observation vulgaire, l’appréciation exacte du langage et de tous ses changements de nuances et de tous ses expédients cachés, la décomposition des procédés du raisonnement, la mise à nu des fondements de l’évidence : tout cela serait stigmatisé comme un exercice superflu de pénétration, comme une perte de puissance analytique, comme une vaine dissection de cheveux, comme un tissage inutile de toiles d’araignées ? […] Mais comme les différences dans la réalité sont aussi communément accompagnées de différences dans les apparences, l’esprit induit le réel en se fondant sur l’apparent.
Sa pression, comparée à celle des autres habitudes, est telle que la différence de degré équivaut à une différence de nature. […] Je veux bien que la différence soit radicale aux yeux du philosophe. […] Au premier coup d’œil, la conscience aperçoit entre les deux premiers sentiments et le troisième une différence de nature. […] C’est une différence de ton vital. […] Qu’on réfléchisse ainsi à la « liberté », à l’« égalité », au « respect du droit », on verra qu’il n’y a pas une simple différence de degré, mais une différence radicale de nature, entre les deux idées de justice que nous avons distinguées, l’une close, l’autre ouverte.
Vous avez senti la différence de la chose générale et de la chose individuelle jusques dans les moindres parties, puisque vous n’oseriez pas m’assurer depuis le moment où vous prîtes le pinceau jusqu’à ce jour, de vous être assujetti à l’imitation rigoureuse d’un cheveux. […] Convenez donc que la différence du portraitiste et de vous, homme de génie, consiste essentiellement en ce que le portraitiste rend fidèlement nature comme elle est, et se fixe par goût au troisième rang, et que vous qui cherchez la vérité, le premier modèle, votre effort continu est de vous élever au second… vous m’embarrassez ; tout cela n’est que de la métaphysique… eh grosse bête, est-ce que ton art n’a pas sa métaphysique ? […] Et puis, mon ami, croyez-vous qu’il n’y ait aucune différence entre être de l’école primitive et du secret, partager l’esprit national, être animé de la chaleur, et pénétré des vues, des procédés, des moyens de ceux qui ont fait la chose, et voir simplement la chose faite ? Croyez-vous qu’il n’y ait aucune différence entre Pigale et Falconnet à Paris, devant le gladiateur, et Pigale et Falconnet dans Athènes et devant Agasias. […] Après cette excursion à laquelle, vraie ou fausse, peu d’autres que vous seront tentés de donner toute l’importance qu’elle mérite, parceque peu saisiront la différence d’une notion qu’on fait ou qui se fait d’elle-même je passe au sallon ou aux différentes productions que nos artistes y ont exposées cette année.
Des dieux que nous servons connois la différence : Les tiens t’ont commandé le meurtre et la vengeance, Et le mien, quand ton bras vient de m’assassiner, M’ordonne de te plaindre et de te pardonner. […] Quand nous disons un idéal de vérité, ce n’est point une exagération ; on sait que ces vers : Des dieux que nous servons connais la différence, etc., sont les paroles mêmes de François de Guise25.
Toute la différence qui se trouve entr’eux, c’est que l’un prétend qu’il est de toute nécessité de réduire en pratique son sentiment ; & l’autre se contente de dire que le sien a de très-grands avantages. […] Quelle différence de celui qui la possède, & qui a fait de bonnes études, avec celui qui n’en a point de notion ! […] L’auteur de l’Esprit des loix veut que la différence des gouvernemens, des religions, des mœurs & des coutumes des peuples, vienne principalement du climat.
La cause de cette différence vient de ce que le chien n’étant pas obligé d’être moral, en admire son instinct dont il fait ici un très-bon usage. […] Cette fable rentre un peu dans celle du mouton, du pourceau et de la chèvre, avec cette différence que le chapon est plus maître d’échapper à son sort. […] Sans croire, comme certains philosophes, que la nature partage également bien tous ses enfans, il est pourtant certain que c’est l’éducation qui met, entre un homme et un autre, l’énorme différence qui s’y trouve quelquefois : c’est d’ailleurs une opinion qu’on ne saurait trop répandre, parce qu’elle est le meilleur moyen d’encourager les réformes que l’on peut faire dans l’éducation, réformes sans lesquelles il est impossible de changer les fausses opinions et les mauvaises mœurs.
Toutefois, ces différences n’ont jamais consisté qu’en certaines particularités d’orthographe et de prononciation. […] De profondes différences sont à remarquer entre ces deux monuments, et ces différences sont de nouveaux traits de l’esprit français, de nouveaux progrès de la langue. […] La plus sensible des différences entre Froissart et ses devanciers, c’est que ceux-ci s’en tiennent à ce qu’ils croient la vérité et que Froissart entre hardiment dans la vraisemblance C’était là une grande et fécondé nouveauté. […] N’y avoit différence de son dire et faire, fors du temps entre deux. […] Mais voici la grande différence : la langue de Froissart est presque exclusivement descriptive et matérielle ; celle de Comines est plus abstraite.
Elle n’arrive à la connaissance précise, exacte, vérifiée, qu’en descendant toujours vers l’infiniment petit ; elle distingue, sépare, divise, cherche les exceptions et les différences. […] D’où cette différence, sinon de la méthode employée ? l’une colligeant les faits avec une patience infatigable, notant les exceptions et les différences ; l’autre se bornant à une esquisse vague et à quelques formules abstraites. […] Un sourd, un aveugle, un homme originairement privé de quelque sens n’est-il pas un sujet tout préparé pour l’observation, et auquel peut s’appliquer l’un des procédés les plus rigoureux de la méthode : la Méthode de différence. […] r L’Ethologie individuelle, la plus importante et la plus concrète des trois, rechercherait les différences psychologiques qui résultent de la différence de sexes et des tempéraments.
Seulement reconnaissons les différences du procédé et des habitudes de vie. […] Mais après avoir encore une fois savouré ces tristes délices de la lecture d’Adolphe, avoir goûté cette finesse consommée d’expérience sociale, cette vérité aride et terne, si bien dissoute et démêlée, et avoir reconnu, par-dessus tout, le cachet d’élégance et de distinction achevée empreint dans l’ensemble, je n’ai pu m’empêcher d’admirer la différence des temps, des sociétés, des écoles diverses. […] Il m’est impossible de bien saisir la différence qu’il semble mettre dans cette alternative : Serait-ce parce qu’il y a dans l’espérance… Serait-ce Que la vie…, et d’y voir une explication. […] La différence des manières saute aux yeux.
On voit la raison de cette différence : le roi, fatigué de madame de Montespan comme eut pu l’être un vieux mari, commençait à cédera l’attrait de madame de Maintenon. […] Il y aurait beaucoup de choses à dire, je n’en trouve pas une écrire. » Bussy, instruit par madame de Scudéry, répond nettement à madame de Sévigné, malgré la réserve de celle-ci : « Je ne doute point que l’amour ne soit égal à ce qu’il était, et que toute la différence n’aille qu’à plus de mystère : ce qui le fera durer plus longtemps. » Nous verrons si ce jugement d’un homme du monde n’était pas aussi éclairé que la confiance de l’évêque de Condom dans la conversion des amants l’était peu. […] La seule différence, c’est qu’on joue dans ces grands appartements que vous connaissez. » (Cette différence était fort grande pour les relations d’intimité.)
« Le Dieu de la conscience n’est pas un Dieu abstrait, un roi solitaire, relégué par-delà la création sur le trône désert d’une éternité silencieuse et d’une existence absolue qui ressemble au néant même de l’existence ; c’est un Dieu à la fois vrai et réel, un et plusieurs, éternité et temps, espace et nombre, essence et vie, indivisibilité et totalité, principe, fin et milieu, au sommet de l’Être et à son plus humble degré, infini et fini tout ensemble, triple enfin, c’est-à-dire à la fois Dieu, nature et humanité. » Cours de 1828, p. 123. « L’unité en soi, comme cause absolue, contient la puissance de la variété et de la différence. […] Cousin était alors entraîné si loin, qu’il oubliait sa chère méthode psychologique, seule différence qui le séparât encore « de ses amis, de ses maîtres, des chefs de la philosophie, du siècle. » Il établissait a priori la philosophie de l’histoire et l’histoire de la philosophie38. […] II Quelle différence y a-t-il entre un philosophe et un orateur ? […] Peu à peu il éprouvera de l’horreur pour ses anciennes opinions ; quand il relira ses propres livres, il ne voudra pas les reconnaître, il ne pourra se persuader qu’il ait professé une philosophie si « détestable. » Il supprimera sans le dire une phrase décisive ; il interprétera les autres comme il pourra ; il se réfugiera derrière l’obscurité des termes ; il fera croire au public qu’entre ses deux philosophies, il n’y a qu’une différence de style.
. — Allégories Un autre ressort de l’invention, dont l’usage est fréquent, consiste à chercher des analogies ou des différences : on se demandera à quoi l’objet ressemble le plus, à quoi il est le plus opposé. […] Il y faut de la mesure : peu de manies sont plus insupportables que celle de trouver partout des ressemblances ou des différences ; c’est une recherche des plus fatigantes, et qui sent l’artifice.
Toute la différence se réduit à un peu plus de dignité dans les personnages : là, ce sont des Rois, des Princes ou des Héros ; ici, des hommes d’un rang inférieur. Cette différence ne sauroit donc être regardée comme une création.
Quelle différence y a-t-il entre une tête de fantaisie et une tête réelle ? […] Les deux tableaux furent achevés en même temps, et exposés au même sallon, ils montrèrent la différence du maître et de l’écolier.
Depuis qu’il y a des sociétés humaines, un certain nombre de ces attitudes d’utilité, présentant entre elles des ressemblances ou des différences plus ou moins fortes, ont été détachées de la tige expérimentale sur laquelle elles avaient fleuri. […] Le monde antique s’était constitué sur le sentiment de la différence et de l’inégalité entre les hommes : il avait ainsi développé une civilisation où s’était manifesté Un écart extraordinaire entre une minorité de privilégiés et une immense majorité de serviteurs et d’opprimés. […] L’idée de différence suffit à expliquer la menace de dissociation que comporte, à l’égard de tout groupe, social organisé et anciennement constitué, l’acceptation d’une idée générale façonnée par un autre groupe. […] À l’appui du développement précédent il importe de noter ici, qu’à la différence du groupe anglo-saxon, le peuple français a peu emprunté à sa religion pour constituer sa coutume morale, et pour tempérer son énergie : une générosité naturelle et le sentiment de l’honneur sont ici les freins qui s’opposent à l’exagération de l’égoïsme individuel ou national et ces vertus ont leur source, plutôt que dans le catholicisme, dans l’orgueil d’une énergie avide de se démontrer et qui se veut somptueuse. […] Il est trop évident qu’ils ont un intérêt majeur à nier ces différences, afin de jouir immédiatement et d’une manière intégrale d’une civilisation qui n’a pourtant été créée, à travers le cours des siècles, que par un long effort commun.
Si je pose deux nombres, en effet, je ne suis plus libre de choisir leur différence. […] Le physicien légitimera plus tard cette opération en ramenant, autant que possible, les différences de qualité à des différences de grandeur ; mais, avant toute science, j’incline à assimiler les qualités aux quantités, comme si j’apercevais derrière celles-là, par transparence, un mécanisme géométrique 82. […] Ce n’est pas une différence de degré, mais de nature. Radicale aussi, par conséquent, est la différence entre la conscience de l’animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine. […] Ils traduisent la différence de nature, et non pas seulement de degré, qui sépare l’homme du reste de l’animalité.
Ces différences de caractère et de condition dans des circonstances analogues, tourneront au profit de notre poésie. […] Il dit plus loin qu’« en suivant et en contrefaisant la veine du noble poète Ovide, il a voulu faire sçavoir à ceux qui n’ont la langue latine, de quelle sorte Ovide escrivoit, et quelle différence peut estre entre les anciens et les modernes. » Où il ne croyait faire voir que des différences, sa traduction trahit l’infériorité des modernes à cette époque. […] C’est de ces poésies-là, heureusement les plus nombreuses, que La Bruyère a pu dire : « Entre Marot et nous il n’y a guère que la différence de quelques mots. » Ce qui était vrai au temps de La Bruyère n’a pas cessé de l’être pour nous, qui sommes plus loin de Marot de plus d’un siècle et demi ; tant le tour d’esprit et la langue en sont conformes au génie de notre pays. […] Les rapports qu’il saisit et qu’il exprime, à la différence de ceux que perçoit le génie et dont l’homme en général est l’objet, ne sont-ils pas plus propres à un pays particulier, à une certaine forme de société, à des mœurs locales ?
La manie égalitaire et autoritaire ferait vraisemblablement disparaître toute différence de fortune, du moins toute différence un peu importante. […] Il y a toutefois une différence entre un Gobineau et un Renan. […] La consommation doit être inégalement répartie et rendre possible pour les favorisés la mise en œuvre des qualités qui font l’homme supérieur et rendent l’humanité grande. — Renan, sorti des classes moyennes habituées à être moins exigeantes en matière de différences de rang, de jouissances de luxe, de dépenses d’apparat, de magnificence nobiliaire, Renan croit que la supériorité intellectuelle peut s’allier à l’égalité économique. […] Au fond, il n’y a pas une si grande différence entre la Renaissance et notre temps au point de vue de la sociabilité.
Entre deux exemplaires, plus ou moins volumineux, d’un même être, les différences de degré n’entraînent pas les différences de nature. […] En ce sens le grand nombre même des éléments sociaux nous pousse naturellement à leur réserver, avant qu’ils n’aient fait la preuve de leurs différences, un traitement uniforme. […] Suivant Sumner Maine 84, la législation uniforme semble avoir accompagné partout la cessation de la vie locale : la distance même qui sépare le pouvoir souverain de ses nombreux sujets l’oblige à ne pas tenir compte des différences qui pouvaient les séparer. […] Ce qui ne veut pas dire qu’il nous force à méconnaître, finalement, la différence de leurs actes ; il nous permet au contraire de l’apprécier justement.
L'auteur caractérise d’un mot la différence entre Pétersbourg et Paris : « A Paris on s’amuse de tout en blàmant tout ; à Pétersbourg on s’ennuie de tout en louant tout. » — M. de La Gournerie, ancien rédacteur de l’ancien Correspondant et probablement aussi du nouveau ; ami de Cazalès, de l’abbé Gerbet, de ce groupe, — je ne le connais pas, mais ce doit être un brave homme ; — une différence capitale entre les néo-catholiques de 1843 et les catholiques de 1828 (dont est La Gournerie), c’est que ceux-ci n’ont jamais dit d’injures aux gens, aux voisins plus ou moins religieux, mais non catholiques.
. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité I. […] En définitive, le signe est toujours l’état le plus intense d’un groupe donné ; quelles que soient, envisagées d’une manière absolue, les intensités des deux termes qui s’opposent, plus leur différence est frappante, plus est évident le rôle significatif du terme le plus intense. […] Dans une idée bien constituée, une seule chose, le signe, est donc distincte à la conscience285, et comme le signe, étranger à l’idée, ne la représente pas à proprement parler, il semble que les différences spécifiques des mots ne sauraient remplacer sans détriment pour la valeur logique de la pensée les différences évanouies des idées. […] Deux idées différentes pour l’esprit sont deux idées qui témoignent leurs différences de nature seulement par la différence des conséquents intellectuels et des sentiments qu’elles provoquent ; mais cette différence pour l’esprit suppose une différence préalable pour la conscience, différence momentanément réelle, bien qu’ensuite insaisissable à la réflexion, au souvenir, à l’observation psychologique ; le souvenir confond ce que la conscience avait un instant distingué. […] « au temps d’Homère le sens des mots phrèn et thumos restait indécis entre l’acception biologique et l’acception psychologique » : de fait, il n’y a pas de différence dans le vocabulaire entre physiologie et psychologie.
Si l’ébranlement nerveux qui provoque la douleur change effectivement de place, la douleur semble changer de place ; les différences d’emplacement que le jugement ordinaire suppose à tort entre deux sensations sont précisément les différences d’emplacement que l’expérience physiologique établit avec raison entre les points de départ des deux ébranlements nerveux correspondants. — Ainsi notre esprit touche juste en visant mal, et ce que nous disons par erreur de nos sensations s’applique avec une exactitude presque absolue et presque constante à l’ébranlement nerveux qui leur est lié. […] Même remarque à propos des sensations que nous projetons au-delà de notre enceinte sensible et que nous considérons comme des événements étrangers à nous, par exemple les sons, ou comme des qualités d’objets étrangers à nous, par exemple les couleurs. — Sans doute, c’est à tort que tel son qui est une sensation de mes centres acoustiques me semble flotter là-bas et là-haut, à vingt pas sur ma droite ; mais à ce son régulier ou irrégulier correspond, élément pour élément, une vibration de l’air qui se propage à partir de cette hauteur, de cette distance et dans cette direction. — Sans doute encore, c’est à tort que des raies blanches et bleues, qui sont des sensations de mes centres optiques, me semblent étendues sur le papier qui tapisse ma chambre ; mais à ces raies de couleur correspondent, élément pour élément, des différences de structure dans la surface du papier, et, par suite, des différences d’aptitude pour absorber ou renvoyer les divers rayons lumineux. […] Ce que nous affirmons à tort de nos sensations se trouve vrai d’une autre chose les variations et les différences de l’objet coïncident avec les variations et les différences de nos sensations. — C’est que nos sensations se sont ajustées aux choses et l’ordre interne à l’ordre externe. […] La différence entre les deux cas est donc de sept centièmes de seconde. — Dans les deux cas évidemment, la sensation brute se produit au même instant ; mais, dans le premier, l’image du côté droit est toute prête à entrer en scène et n’est pas contrebalancée, comme dans le second cas, par l’image également prête du côté gauche. […] Si le fait est vrai, c’est que la peinture appliquée sur les cartes avait, selon les différentes couleurs, des différences de grain et de relief.
Il a sur les coalitions une théorie commode, la théorie anglaise, la plus large possible ; il oublie la différence des deux pays, ou plutôt il la sait très bien et il n’en tient compte, il passe outre. […] Après avoir exposé à merveille et dans un parfait tableau les libertés de la presse anglaise et les avoir expliquées par le caractère du public à qui elle s’adresse, il reconnaît les différences de notre esprit, à nous, et de nos tendances françaises ; et cependant ses conclusions n’admettent guère, sur cet article capital, de différence de régime d’un pays à l’autre. […] Son symbole parlementaire, en effet, son Credo politique, et qu’il expose en toute occasion, serait que la France fût régie à peu près comme l’Angleterre ; et dans le détail cependant, sur le chapitre de la presse, par exemple, qui est un article bien essentiel de ce Credo, il a lui-même établi et reconnu la différence profonde d’esprit des deux peuples.
Y a-t-il, à cet égard, des différences fondamentales et premières qui tiennent à la race même et aux dispositions physiologiques originelles, de telle sorte qu’une certaine race n’eut guère d’aptitude que pour agglutiner et pétrir des mélanges de matériaux, telle autre pour empiler industrieusement des pierres, tandis qu’une autre encore, supérieure aux deux précédentes, eut l’idée de bonne heure d’employer le bois et de construire, à l’aide de la charpente, quelque chose de plus savant ? Sont-ce là, en un mot, des spécialités inhérentes à la race, et les différences en ce genre tiennent-elles à une autre cause qu’à l’état des matières premières qu’on avait sous la main dans des lieux différents ? […] Viollet-Le-Duc fait de lui au Romain, à cet égard, la plus grande différence. […] » Et encore, dans un Entretien suivant, après avoir insisté sur les différences et le contraste qu’il y a entre une architecture légère, équilibrée, habilement pondérée, et la masse imposante d’un chef-d’œuvre romain duquel on peut dire : Mole sua stat, M.
Tandis que, chez nous, quelles nuances, quels degrés de l’un à l’autre des états. » Il ne soupçonne jamais que, s’il distingue les différences ici et non ailleurs, c’est qu’ici il connaît et ailleurs il ignore. « Plus on est intelligent, dit à peu près Pascal, et plus on voit les différences. » Olivier Saylor l’a trop montré dans ses autres romans : dès qu’il ne s’agit plus de marine, il n’est pas intelligent. […] Sur la différence de sens qu’il convient d’établir entre les mots style et écriture voir, au chapitre XI, la fin de l’étude consacrée à Rem y de Gourmont.
On peut remarquer une différence singulière entre ce panégyrique et celui de Louis XIV par Pélisson. […] Peut-être cette différence est-elle seulement l’ouvrage du goût ; sans doute le panégyriste a pensé que toute espèce d’éloquence a un peu de faste, et que lorsque les événements ont de la grandeur, le ton doit être simple ; peut-être aussi cette différence tient-elle à celle des siècles.
Il y a dans ce rapprochement de famille de quoi faire naître plus d’une idée, et sur la différence des époques, et en particulier sur la différence des manières littéraires.
Le sang de Pascal coulait à flots sous son cilice, mais Nicole vivait dans sa chemise de crin avec une peau qui ne s’écorchait pas, et là est surtout la différence de ces deux moralistes chrétiens. […] Quelle différence de proportions !
Parmi les vertébrés vivants, nous ne trouvons que fort peu de différence dans la structure de l’œil, bien que pourtant le poisson Amphioxus ait un œil extrêmement simple et sans cristallin. […] Depuis cet œil rudimentaire capable de distinguer seulement la lumière de l’obscurité, rien de plus, on trouve deux séries parallèles d’organes visuels de plus en plus parfaits, séries entre lesquelles, selon Müller, il existe des différences fondamentales. […] L’un des plus graves est celui des insectes neutres, qui, très souvent, présentent, soit avec les mâles, soit avec les autres femelles fertiles, de grandes différences d’organisation. […] J’y fais allusion ici seulement pour montrer que, si nous sommes incapables de nous rendre compte des différences caractéristiques de nos races domestiques, que cependant nous considérons généralement comme ayant été produites par voie de génération ordinaire, nous ne devons pas ajouter trop d’importance à notre ignorance sur les causes précises des différences analogues qui distinguent les espèces sauvages. Je pourrai en appeler encore, à ce même propos, à la différence qui existe entre les races humaines, si fortement tranchées.
Différences : 1° La parole intérieure est un état faible. Cherchons maintenant les différences. […] Une autre différence existe entre les deux paroles considérées comme états de conscience. […] Après les avoir distinguées par les différences qu’elles nous présentaient, nous les distinguons par l’opinion que nous avons sur elles. […] Telles sont les différences intrinsèques des deux phénomènes.
Où est donc la différence entre ces deux sciences ? […] En quoi consiste la différence d’attitude de ces deux sciences vis-à-vis du changement ? […] La différence est profonde. […] De cette différence originelle découlent toutes les autres. […] Toutefois ce ne sont là que des conséquences, je veux dire des différences qui dérivent de la différence fondamentale.
On peut même aller plus loin, et dire que la conscience nous révèle entre ces deux genres de souvenir une différence profonde, une différence de nature. […] Entre eux et moi, où est la différence ? […] Voilà les différences extérieures. Voici maintenant, nous semble-t-il, la différence interne. […] Signalons tout de suite le point commun et la différence essentielle.
Énorme nous paraîtra, d’abord, la différence des doctrines. […] Sur les pratiques questions de la Morale, de l’Art, égale paraît la différence. […] Que nous importent, maintenant, les différences dans les préceptes particuliers fondés sur cette doctrine ? […] Et nous retrouvons encore, ici, avec la différence des moyens proposés, l’identité des objets voulus. […] Relisons les écrits, encore : les causes de cette différence nous deviendront manifestes.
. — Quelle différence ! […] La seule différence, c’est que le Parisien, enfant de bonne maison, a pris l’habitude de se moquer de l’autre. […] Lebrun sont bien faibles ; l’immense différence dans la quantité de plaisir vient de ce que M.
., reste donc dans le désert de l’inconnu, comme Saint Siméon Stylite sur sa colonne, mais avec cette différence que des populations tout entières allaient se grouper d’admiration et de respect aux pieds du Solitaire miraculeux, comme autour d’un Prophète, pour entendre tomber ses oracles, tandis que le Saint Siméon Stylite du xixe siècle reste sur la colonne de ses écrits, sans que la foule qui passe y prenne garde et s’aperçoive que cette colonne est rayonnante ! […] cela seul, cette visée, fût-elle chimérique, d’élever la Critique assez haut pour qu’elle cesse d’être une irritation et, comme dit encore le mystique écrivain dans sa langue mystique, pour que l’œuvre du Désir et de la Justice conduise à la Paix, cette visée inattendue établit d’emblée une différence des plus tranchées, — une différence absolue entre l’auteur des Plateaux de la balance et les autres critiques et moralistes connus.
Pas d’inversion, voilà une grosse différence de construction entre la strophe ancienne et la strophe moderne. […] Une autre différence entre la sonorité du vers régulier et du vers nouveau découle de la façon différente dont on y évalue les e muets. […] Il y a dans cette différence d’expression toutes nos différences de théories, aussi ne fûmes-nous jamais affligés lorsque ce reproche nous fut adressé même pour la première fois, et depuis cette première fois, nous nous sommes très aguerris.
» Or, quelle différence y a-t-il entre cette opération et celles qui tombent sous le coup de la loi, sinon une différence de date ; et qu’est cette manœuvre allégeante, sinon un meurtre en masse, sournois, anticipé, préventif et radical ?
Quant à la différence des talens de ces deux philosophes, il faut lire dans le père Rapin leur ingénieux parallèle : « L’esprit de Platon est plus poli, & celui d’Aristote est plus vaste & plus profond. […] Voici quelle étoit la différence façon de penser des maîtres.
Son ton, son goût s’était fixé dès lors, et, à la différence de Mmes de Sévigné et de La Fayette, elle ne le modifia guère en avançant : de là, dans ses poésies, une mode qui pouvaît, dès les années finissantes du siècle, paraître un peu vieillie. […] Voltaire, si plein de tact en courant quand il est désintéressé, nous indique du doigt, dans son Temple du Goût, « le doux mais faible Pavillon, faisant sa cour humblement à Mme Des Houlières, qui est placée fort au-dessus de lui. » Pour revenir à l’école même qu’elle représente, et que nous avons montrée un peu jetée de côté dans le dix septième siècle, il semble qu’elle ait eu sa revanche au dix-huitième ; je veux dire que, même sans qu’on s’en rendît compte, cette manière avant tout spirituelle, métaphysique, moraliste et à la fois pomponnée, de faire des vers prévalut et marqua désormais au front la poésie du siècle, avec quelques différences de rubans et de nœuds seulement. […] Mais puisque nous en sommes à ce qui est fini, il est une femme poëte, plutôt nommée que lue, qui me paraît à certains égards de l’école dont j’ai parlé, et en reproduire qualités et défauts, avec la différence des époques, Mme Dufrénoy. La différence est d’abord dans la distance même qui sépare la fin du dix-huitième siècle et le dix-septième. […] Si on en compare le texte à celui des dernières éditions, on est frappé des différences.
Les lois communes se seraient mieux fait sentir, lorsque les différences auraient été bien accusées. Au reste, cette critique n’est que secondaire et ne tombe pas précisément sur le fond des choses, car M. de Tocqueville ne méconnaît et n’ignore aucune des différences qui distinguent l’Europe de l’Amérique, et il est toujours possible, quoique avec un peu d’effort, de faire, en le lisant, le partage qu’il n’a pas fait ; mais voici une observation d’un ordre bien plus important. […] Tous sont frères et égaux en Jésus-Christ, ce qui laisse ici-bas la porte ouverte à toutes les différences de condition ; mais lorsqu’on a transporté cette idée de l’ordre moral et religieux dans l’ordre social et politique, on a été bien embarrassé. […] L’un aimait à se replier sur lui-même et à surprendre dans l’intimité de la conscience les différences les plus subtiles des faits intérieurs ; l’autre portait un regard non moins attentif sur les faits du dehors : il les démêlait avec le même plaisir, avec la même finesse, avec la même sincérité. […] La richesse et la fécondité des faits humains dépassent toute prévision, et les lois générales ne peuvent être découvertes que par les procédés mêmes des sciences naturelles, l’observation et l’expérience, avec cette différence que, dans les sciences de la nature, c’est le savant qui expérimente, tandis que, dans les sciences politiques, c’est la société qui fait elle-même les expériences pour l’instruction des savants.
Une certaine catégorie de synonymes ne paraît pas présenter cette différence de sens dont je parlais tout à l’heure : un coursier n’est ni plus ni moins qu’un cheval. […] Il y a encore des mots nobles et grands ; il y en a de familiers, de bas, de dégradés : leur sens, leurs affinités, leur usage ordinaire mettent des différences entre eux, et il y en a toujours devant lesquels hésiteront les gens et les écrivains de bonne compagnie.
Si, partis de principes « philosophiques » sensiblement analogues, la Grande Catherine ou Frédéric II conclut à la monarchie absolue, et nos collectivistes à la nécessité d’un « chambardement général », c’est peut-être que la différence des conditions sociales et des intérêts entraîne ici la différence des applications.)
La seule différence qu’il y a entre l’une & l’autre, c’est que à est un mot simple, & que au est un mot composé. […] Les rapports ou vûes de l’esprit que les Latins font connoître par la différence de la terminaison d’un même nom, nous les marquons, ou par la place du mot, ou par le secours des prépositions. […] terme de Grammaire, qui se dit d’une conjonction qui marque quelque différence, quelque restriction ou opposition, entre ce qui suit & ce qui précéde. […] Et si l’on remonte plus haut, on trouvera des différences bien plus grandes encore, & qui ne nous empêchent pas de lire les livres qui ont été imprimés selon l’orthographe alors en usage. […] C’est la différence du service ou emploi des mots, & non la différence matérielle du son, qui les fait placer en différentes classes : c’est ainsi que l’infinitif des verbes est souvent nom, le boire, le manger.
Au fond, parmi tous ces chevaliers, il n’y a guère que des routiers ; il n’y a que les paroles et les manières qui fassent une différence. […] … Tout était nôtre… Nous étions étoffés comme rois. » Mais quelle est la différence de cet Aymerigot Marcel (ou Marchés) au sire d’Albret, un noble seigneur et le beau-frère du roi de France ? […] Voici la différence. […] Et voilà la différence d’un poète à un raisonneur. […] Et c’est ce qui fait que les nombreux manuscrits de la traduction offrent tant de différences : chaque traducteur brodait à sa fantaisie sur le thème offert par le manuel, et ces rédactions dans leur diversité peuvent nous donner une idée des formes dans lesquelles l’éloquence latine du bon évêque de Paris parvint au peuple.
La différence, entre sa vie et la fable qu’il faisait, c’est que la fortune n’est jamais venue le chercher. […] Tous ses amis sont revenus au naturel ; et lui est revenu à la nature ; et la différence est extrêmement grande ; et cette différence le fait plus grand. […] Voilà la vraie différence entre lui et ses augustes rivaux. […] Voltaire a dit qu’il était ridicule de comparer La Fontaine à l’Arioste tant la différence était grande entre l’Arioste et La Fontaine, tant l’Arioste était supérieur à La Fontaine. […] Si j’avais le temps, je vous ferais une dissertation très savante sur la différence de l’humour anglais et de l’humour français.
Quelle différence de cette châtelaine de Valleyres riche, heureuse, glorieuse épouse, avec l’autre châtelaine du Cayla, noble, fière, pauvre, qui fait ses bas, qui vaque aux plus humbles soins du ménage, et qui est si imposante et si aisée dans sa modeste dignité ! Différence de race, différence de société et de fonds de civilisation, différence de communion aussi.
Comment la raison prononcera-t-elle, par exemple, sur la ressemblance ou la différence de deux termes, si ces termes ne lui sont pas préalablement donnés ? […] La contiguïté même devient toujours, pour la conscience, une certaine similarité : le seul fait de s’apercevoir que des choses disparates coïncident, comme une vive lumière, un son, une douleur, est déjà une conscience de similitude au sein de la différence. […] En second lieu, l’intelligence finit par prendre intérêt aux ressemblances et différences pour elles-mêmes, parce que le discernement des ressemblances et différences est sa loi propre, conséquemment sa tendance normale.
Mais il y a cette différence profonde à noter, qu’en France, depuis 89, la liberté de conscience, la tolérance et, si l’on veut, l’indifférence religieuse ont toujours passé de plus en plus dans les mœurs. […] Quant aux différences politiques, elles ne sont pas moins réelles, quoique plus difficiles et plus fines à saisir.
Il y a, entre l’esprit étendu et l’esprit cultivé, la différence de l’homme et de son coffre-fort. […] Il n’y a guère d’autre différence entre sa lettre et la mienne, que celle des sexes.
C’est là la différence de qualité. […] Je n’en sens point encore de différence. […] C’est là la plus petite différence perceptible. […] C’est à la suite d’une comparaison que nous jugeons la différence. […] Méthode de différence.
C’est qu’on a précisément fait abstraction de la différence fondamentale qu’un examen attentif nous révèle entre le monde extérieur et le monde interne : on a identifié la durée vraie avec la durée apparente. […] Car il existe entre des états de conscience successifs une différence de qualité, qui fait que l’on échouera toujours à déduire l’un d’eux, a priori, de ceux qui le précèdent. […] Bref, dans la région des faits psychologiques profonds, il n’y a pas de différence sensible entre prévoir, voir et agir. […] Mais, précisément parce que nos sens les perçoivent, rien n’empêche d’attribuer leurs différences qualitatives à l’impression qu’ils font sur nous, et de supposer, derrière l’hétérogénéité de nos sensations, un univers physique homogène. […] Ce qui revient à dire que plus on fortifie le principe de causalité, plus on accentue la différence qui sépare une série psychologique d’une série physique.
Difficulté des classifications en psychologie La nature des choses est d’ordinaire rebelle aux classifications ; rarement elle nous présente des différences tranchées, des limites fixes que l’esprit n’ait plus qu’à constater avec exactitude et à fixer pour lui-même par une nomenclature ; le plus souvent, l’esprit doit créer la classe avant de la nommer ; la nature lui présente des séries presque continues dans lesquelles il lui faut découper plus ou moins arbitrairement des divisions plus ou moins idéales. […] Tout problème psychologique contient donc des questions de classification et de nomenclature, questions délicates en lesquelles il faut viser à marquer les différences des phénomènes sans les exagérer, et à les désigner par des noms de la façon la plus adéquate, en usant librement des nomenclatures actuellement usitées. […] Une différence aussi importante doit-elle être marquée dans le vocabulaire plus formellement que nous ne l’avons fait jusqu’à présent ? […] Mais il ne s’agissait pas de classer des faits simples et irréductibles ; nous faisions de l’éthologie plutôt que de la psychologie ; la différence des deux points de vue suffit à écarter toute équivoque. […] Mais à la différence de Egger, la forme littéraire du monologue intérieur remettra toujours en question la possibilité d’accéder véritablement à une vérité intime.
D’où vient cette différence ? […] « Eppur si muove… » Le rythme que je constate, par la littérature, dans la marche de l’humanité, s’interprétera peut-être d’une façon différente de la mienne : cette différence n’importe guère pour le moment. […] Pour cela, il faut d’abord remonter très haut, plus haut que les époques qui nous touchent de trop près ; il faut étudier aussi des pays divers, s’expliquer les ressemblances et les différences des évolutions ; mettre à part les modes, les copies, les œuvres dépourvues de sincérité tout aussi bien que les cas exceptionnels ? […] Quelles que soient les lois générales qui dominent avec plus ou moins de force les évolutions individuelles, il y a d’homme à homme des différences dont on aimerait savoir les causes profondes. […] Dans la réalité quotidienne, il est aisé de constater des différences entre hommes de même âge, de même province, de même père et de même mère ; et d’autre part des ressemblances frappantes entre individus d’origines et de conditions fort diverses.
Mais n’y a-t-il point ici une énorme différence ? […] « Si les règles de la communauté sont les mêmes pour tous, où sera la différence des laboureurs aux guerriers ? […] Dans chacune des constitutions que nous avons énumérées plus haut, la question de savoir qui doit commander n’en peut faire une, puisque leur différence repose précisément sur celle du souverain. […] « Cependant il est incontestable qu’il doit y avoir une différence entre les chefs et les subordonnés. Quelle sera cette différence, et quelle sera la répartition du pouvoir ?
Ces quatre ou cinq pages de Grimm (1er janvier 1765) établissent les vrais rapports et les différences fondamentales entre la tragédie des anciens et la nôtre. […] Grimm explique très bien comment et pourquoi Voltaire n’est point comique dans ses comédies, dans L’Écossaise, par exemple, il n’est point parvenu à faire de son Frélon, qui se dit à lui-même toutes sortes de vérités, un personnage comique : « On voit dans cette comédie, et en général dans tous les ouvrages plaisants de M. de Voltaire, qu’il n’a jamais connu la différence du ridicule qu’on se donne à soi-même, et du ridicule qu’on reçoit des autres. » Et c’est ce dernier qui est le vrai comique. […] Il est même, à cet égard, en contradiction avec lui-même : car il a très bien remarqué quelque part qu’une des différences qui distingue le plus les modernes des anciens, c’est que, pour connaître ces derniers, « c’était beaucoup d’avoir acquis la connaissance de leurs lois, de leurs coutumes et de leur religion », tandis que l’on connaîtrait fort imparfaitement les modernes, si on ne les considérait que par ces relations-là : notre manière de penser et de sentir dépend de bien d’autres circonstances : « On en jugerait bien mieux, ajoute-t-il, par l’esprit de notre théâtre, par le goût de nos romans, par le ton de nos sociétés, par nos petits contes et par nos bons mots. » Sur de telles nations, sur la nôtre en particulier, les livres donc, les bons livres et surtout les mauvais, ont grande influence. […] Il y a entre Grimm et Diderot, malgré leur liaison étroite et leur mutuelle admiration, cette différence essentielle que Diderot est aussi un professeur, et que Grimm ne l’est pas.
Quand on compare la philosophie aux autres sciences, on est frappé tout d’abord d’une différence éclatante. […] Il y a une très-grande différence entre les systèmes des métaphysiciens et les œuvres des poètes. Je ne parle pas seulement de la différence de forme, qui est déjà quelque chose de considérable. […] A dire vrai, je ne vois pas qu’il y ait sous ce rapport grande différence entre les bonnes et les mauvaises philosophies.
Le cœur tend à l’égalité, et quand la reconnaissance se change en véritable tendresse, elle perd son caractère de soumission et de déférence : celui qui aime, ne croit plus rien devoir ; il place au-dessus des bienfaits leur inépuisable source, le sentiment, et si l’on veut toujours maintenir les différences, les supériorités, le cœur se blesse et se retire ; les parents cependant ne savent, ou ne veulent presque jamais adopter ce nouveau système, et la différence d’âge est, peut-être, cause qu’ils ne se rapprochent jamais de vous que par des sacrifices ; or il n’y a que l’égoïsme qui sache s’arranger du bonheur avec ce mot là.
La différence des opinions a amené dans le passé plus de massacres et peut amener encore plus de troubles et de malheurs que la contrariété des intérêts. […] C’est pour des différences d’opinion bien plus que pour la conquête du pouvoir que les hommes de la Révolution se sont envoyés à l’échafaud : et cependant ils étaient d’accord sur les choses essentielles, l’amour de la patrie et l’amour de l’humanité.
Quelle différence mettez-vous donc entre le romanesque et l’exagéré ? […] La différence de l’ iliade à un roman est celle de ce monde tel qu’il est à un monde tout semblable, mais où les êtres, et par conséquent tous les phénomènes physiques et moraux, seraient beaucoup plus grands ; moyen sûr d’exciter l’admiration d’un pygmée tel que moi.
La continuation de l’action musculaire donne des idées de durée et d’étendue. « La différence entre six pouces et dix-huit pouces est représentée par les différents degrés de contraction de quelque groupe de muscles ; ceux, par exemple, qui fléchissent le bras, ou ceux qui en marchant fléchissent ou étendent le membre inférieur. » Enfin la connaissance que nous avons du degré de rapidité de nos mouvements, nous permet d’estimer la vitesse des autres corps en mouvement ; la mesure étant d’abord empruntée à nos propres mouvements. […] Quand nous regardons un objet éloigné, dit ce physicien, les deux axes visuels sont sensiblement parallèles, et les images qui se peignent dans chaque œil sont semblables ; dans ce cas, il n’y a aucune différence entre l’apparence visuelle d’un objet en relief et sa projection sur une surface plane ; c’est là-dessus qu’est fondé le diorama. […] Seulement la différence ou la ressemblance des images nous apprennent que l’objet est distant ou rapproché.
S’il y a dans le cerveau des parties nobles et des parties inférieures, comment ces différences se traduiraient-elles dans un total brut, qui enveloppe tout sans rien démêler ? […] Enfin Gratiolet lui-même, tout opposé qu’il est à la théorie des localisations, admet cependant que les parties antérieures du cerveau ont plus de dignité que les parties postérieures, ce qui indique évidemment quelque différence dans le rôle de ces parties. […] Or, de la prédominance de tel ou tel système sensitif peuvent résulter évidemment de grandes différences dans les instincts et les habitudes de l’animal.
Donc, pour avoir la longueur de ce second bras, nous devrons prendre la différence entre O″A₁ et l’espace parcouru. […] Dans la différence équation le premier terme correspond à l’effet de dilatation, le second à l’effet de dislocation. […] Or, la différence est nette entre le psychologique et le mathématique : elle l’est beaucoup moins entre le psychologique et le physique.
C’est dire qu’il n’y a pas de différence essentielle entre passer d’un état à un autre et persister dans le même état. […] Supposons de petites différences dues au hasard et qui vont toujours s’additionnant. […] Où nous avons de la peine à suivre ces biologistes, c’est quand ils tiennent les différences inhérentes au germe pour purement accidentelles et individuelles. […] Mais ce ne sont là que des différences superficielles. En creusant au-dessous d’elles, on trouverait, croyons-nous, une différence plus profonde.
La règle du tric-trac est bien une règle d’action comme la science, mais croit-on que la comparaison soit juste et ne voit-on pas la différence ? […] Quelle différence y a-t-il alors entre l’énoncé d’un fait brut et l’énoncé d’un fait scientifique ? Il y a la même différence qu’entre l’énoncé d’un même fait brut dans la langue française et dans la langue allemande. […] Parce que la relation de A et B était compliquée, mais différait peu de celle de A′ et B′ qui est simple : de sorte que cette relation compliquée peut être remplacée par la relation simple entre A′ et B′, et par deux autres relations qui nous font connaître que les différences entre A et A′ d’une part, entre B et B′ d’autre part sont très petites.
C’est ce même enthousiasme, prompt à se communiquer à l’auditeur, qui met tant de différence entre l’éloquence parlée, si on peut se servir de cette expression, et l’éloquence écrite. […] La seule différence entre l’homme ordinaire et le grand homme, c’est que le dernier a trouvé ce sentiment dans son âme, et que l’autre aurait eu besoin qu’on le lui suggérât. […] On ne saurait croire, et je ne crains point là-dessus d’être démenti par les bons juges, combien un mot plus ou moins long à la fin d’une phrase, une chute masculine ou féminine, et quelquefois une syllabe de plus ou de moins dans le corps de la phrase, produisent de différence dans l’harmonie. […] L’orateur, l’historien et le philosophe (car on peut réduire tous les écrivains à ces trois genres) diffèrent principalement entre eux par la nature des sujets qu’ils traitent ; et c’est la différence dans les sujets qui doit en mettre dans leur style : l’historien doit penser et peindre, le philosophe sentir et penser, l’orateur penser, peindre, et sentir.
C’est la différence, en effet, qu’il y a entre les deux frères, — une différence de vie dans le talent dont ils sont doués, jointe à une ressemblance de nature. […] J’ai l’ai dit déjà, la différence subsistant véritablement, et qu’il faut noter comme ineffaçable entre M. […] J’y vois aussi la même hauteur relative dans les jugements généraux, les mêmes tendances politiques, la même gravité, et s’il y a une différence de fond entre ces deux intelligences dont l’effigie si ressemblante qu’elle soit n’a pourtant pas été frappée d’un seul et même coup de balancier, elle serait toute à l’avantage de l’auteur des Récits de l’histoire romaine qui a le sentiment chrétien que son frère ne connaissait pas.
Mais alors, où est la différence entre percevoir et rêver ? […] Où est la différence ? […] Où est la différence essentielle entre le rêve et la veille ? […] Telle est la différence.