Après avoir débuté dans la carriere des Lettres par quelques petites Pieces de Poésie qui supposent de la sensibilité & un certain talent pour la versification, il a publié un volume de Discours où l’on trouve de l’élévation dans les idées, de la noblesse dans les sentimens, de la chaleur dans le style, que l’Auteur pourra perfectionner en mettant plus d’harmonie & plus de liaison dans ses périodes, trop souvent incohérentes & brusques. […] Cette édition demandoit donc un homme de Lettres laborieux, intelligent, Poëte lui-même, en état de remplir les lacunes, de lier les morceaux séparés, de deviner l’Auteur, de disposer de son bien comme du sien propre, de faire en un mot avec lui société d’esprit & de talens, en lui cédant tout l’honneur du succès ; M. de Tresseol qui a réuni toutes ces qualités, mérite de partager la gloire de M.
Quoique la plupart de ses Remarques soient devenues inutiles, par les progrès de la Langue, dont la perfection a été fixée dans les bons Ouvrages du Siecle de Louis XIV, elles peuvent encore être très-instructives, & ceux qui ont voulu écrire sur la Grammaire, l'ont regardé comme un Auteur fondamental. […] Le seul moyen de la fixer, & par-là d'en arrêter la décadence, seroit d'en revenir aux bons Auteurs du Siecle de Louis XIV ; mais nos Ecrivains, au lieu de les prendre pour modeles, ne cherchent qu'à les dégrader avec un honteux acharnement.
Argument La plupart des preuves historiques données jusqu’ici par l’auteur à l’appui de ses principes, étant empruntées à l’antiquité, la Science nouvelle ne mériterait pas le nom d’histoire éternelle de l’humanité, si l’auteur ne montrait que les caractères observés dans les temps antiques se sont reproduits, en grande partie, dans ceux du moyen âge.
Les lettres parasites tombent ; on écrira tête pour teste, auteur pour autheur, purêt pour paroist, indontable pour indomptable, acomode pour accommode, etc. : les signes simplifiés n’en seront que plus maniables. […] C’est un recueil de décisions particulières, précédées d’une préface où l’auteur explique ses principes et sa méthode. […] « C’est la façon de parler de la plus saine partie de la cour, conformément à la façon d’écrire de la plus saine partie des auteurs du temps. » On pourrait demander : qui définira ces plus saines parties et de la cour et des auteurs ?
Un estimable mérite de ce roman d’observation mondaine est le tact que l’auteur a su garder dans le choix de ses situations et de ses personnages. […] Et si l’auteur n’avait traité qu’un épisode, nul doute qu’il l’eût bien conduit. […] Après le couplet limé et solennel, l’auteur condescend à des motifs de tyrolienne. […] Du même auteur, Qui perd gagne et Faux départ sont plus savoureux encore, et de plus copieux agrément.
S’il paroît quelquefois faillir & s’égarer, ce n’est qu’une adresse de l’Auteur, pour le rendre plus intéressant & donner un nouveau lustre à ses vertus. […] Là, se fait sentir davantage ce genre d’éloquence qui est propre à Fénélon ; cette onction pénétrante, cette élocution persuasive, cette abondance de sentiment qui se répand de l’ame de l’Auteur, & qui passe dans la nôtre ; cette aménité de style qui flatte toujours l’oreille, & ne la fatigue jamais ; ces tournures nombreuses où se développent tous les secrets de l’harmonie périodique, & qui, pourtant, ne semblent être que les mouvemens naturels de sa phrase & les accens de sa pensée ; cette diction, toujours élégante & pure, qui s’éleve sans effort, qui se passionne sans affectation & sans recherche ; ces formes antiques qui sembleroient ne pas appartenir à notre langue, & qui l’enrichissent sans la dénaturer ; enfin cette facilité charmante, l’un des plus beaux caracteres du génie, qui produit de grandes choses sans travail, & qui s’épanche sans s’épuiser ». […] Il falloit peut-être se prêter aux idées du Tribunal qui devoit adjuger la couronne à son Discours ; il falloit rendre un hommage à l’Auteur de la Henriade, qui ne viendra cependant jamais à bout d’obtenir parmi nous les honneurs exclusifs de l’Epopée ; il falloit prendre le ton du siecle, parler au moins d’après le langage de convention établi dans certains départemens. […] Bélisaire, que les amis de l’Auteur ont mis à côté du Télémaque.
Peut-être que les bruits de guerre de Thesée, les sourdines d’Armide, et plusieurs autres symphonies du même auteur auroient produit de ces effets qui nous paroissoient fabuleux dans le récit des auteurs anciens, si l’on les avoit fait entendre à des hommes d’un naturel aussi vif que des atheniens, et cela dans des spectacles où ils eussent été émus déja par l’action d’une tragédie. […] Si l’auteur anonime du traité de poematum cantu et viribus rithmi, que je crois être Isaac Vossius, parce que ses amis me l’ont dit, et parce que cet ouvrage est rempli des préventions en faveur de la Chine et des chinois, que tout le monde sçait bien avoir été particulieres à ce sçavant homme ; si, dis-je, cet auteur avoit pû entendre les opera de Lulli, et principalement les derniers, avant que d’écrire le traité dont je parle, il n’auroit pas dit, comme il l’a fait, que la musique moderne n’avoit rien, ni de la force, ni de l’énergie de la musique ancienne.
Voilà ce que j’ai trouvé dans cette pièce et dans mille autres du même auteur ; et quand je trouverai des vers pareils à ceux-là, je me garderai bien de dire que je n’en veux plus. […] Je pars de là ; et quand une pièce de vers me tombe sous la main, je ne la lis guère, à moins que je ne sois prévenue qu’elle le mérite ou par elle-même, ou par son auteur. […] Mais je ne proscris pas les poésies de pur agrément, pourvu qu’elles contiennent des beautés propres à l’auteur, et par conséquent nouvelles ; je dirai, si vous voulez, en ce sens, que la poésie même me déplaît quand elle ne m’apprend rien. […] je ne crains pas que le petit nombre de bons poètes soit offensé d’un dégoût si légitime ; mais je m’attends bien qu’il soulèvera contre moi tout le bas Parnasse, des auteurs de pièces sifflées, des rimailleurs qui ont manqué le prix de l’Académie Française, et qui le manqueraient pendant cent ans, quoique les juges n’y soient pas toujours difficiles ; en un mot, qui défendent leur art aussi mal qu’ils l’exercent ; voilà mes redoutables adversaires.
Un matin, lassée de son esprit d’auteur, elle que sa beauté même a lassée, elle voulut respirer de tous ses succès de bel esprit, de Muse de salon, de femme de lettres, et elle prit ce masque de jeune homme à la mode que son magnifique front a fini par crever et qui, bien loin d’étouffer son frais et moqueur éclat de rire, le fit, je crois, vibrer plus haut ! […] Comme elle était auteur, ce qui n’a jamais voulu dire modeste, elle s’appliqua peut-être le vers de Corneille : Et monté sur le faite, il aspire à descendre. […] La femme des Lettres parisiennes (car je ne me déciderai jamais à dire l’auteur d’une chose où il y a si peu d’auteur) est si exactement femme, dans ses lettres, — comme Mlle Mars l’était en son jeu, ce jeu d’une légèreté de bulle de savon et qui semble s’être évaporé comme une apparition féerique, — que, plus la chose qu’elle dit est petite, plus elle a de grâce à l’exprimer !
Pour que le Public l’entende mieux, cet appel, l’auteur, qui (dit-on) est une femme, et qui, en fait de sonorité de talent, n’est peut-être encore qu’une guimbarde, a trouvé deux obligeantes trompettes pour faire, autour de son livre, le rassemblement. […] Il est vrai que ces lettres étaient confidentielles et que ce qu’on y disait était pour le tuyau de l’oreille et non pas pour le porte-voix mugissant… Mais la dame, auteur du livre, n’en a tenu compte. […] Dumas tient l’auteur du Retour du Christ pour « un poëte, un peintre, et peut-être un prophète ». […] Elle est particulièrement incroyable de la part de l’auteur des Idées de Madame Aubray, du livre adorable des Filles repenties, de l’ami de M.
Lui, l’auteur des Nièces de Mazarin, de Madame de Montmorency, et, dans son Louis XVI, de ce portrait de Marie-Antoinette qui seul vaut une biographie, lui qui semble avoir spécialement jusqu’ici l’intelligence et le goût des femmes dans l’histoire, ne pouvait pas, puisqu’il abordait le Moyen Age, oublier une des plus purement grandes qui aient jamais existé… Aussi l’a-t-il peinte comme il sait peindre et nous l’a-t-il donnée. […] même quand l’auteur qui l’a écrite n’aurait pas le talent qui brille dans son livre. […] Ce jugement, qui honore singulièrement son auteur, tient à une compréhension politique vraiment profonde. […] L’auteur de la Grande Italienne l’a vu, et c’est l’honneur de son esprit. « Le grand rôle de Grégoire VII — dit-il — est le célibat maintenu dans l’Église.
La Révolution de la fin du siècle, qui précéda la venue de l’auteur des Contes fantastiques, avait, par ses malheurs et ses péripéties, excité jusqu’à la douleur le système nerveux de l’Europe. […] La fameuse Correspondance entre le baron Walborn et le maître de chapelle Kreisteren en est un exemple frappant… On peut rendre le squelette d’un roman, d’un tableau ; il est impossible de rendre le squelette d’une symphonie… » — « Je ne conseillerais à personne — ajoute un peu plus bas Champfleury — de renouveler ces tentatives, qui ne peuvent être comprises que par une vingtaine de personnes dévouées, intelligentes, s’attachant à tout ce qui sort de la plume d’un auteur et prenant la peine de l’étudier pendant des années entières. » Éloge, en langage négligé, plus singulier encore que les singularités d’Hoffmann lui-même ! […] … Champfleury s’est beaucoup débattu pour répondre à ceux qui prétendent qu’Hoffmann n’a pas le sens humain, et, par une confusion que nous voulons bien croire sincère, le dévoué raisonneur a cité les lettres plus ou moins sentimentales de l’auteur allemand à ses amis, comme s’il s’agissait de la moralité de la vie et non pas de la nature du talent ! […] On se dit que l’homme des superstitions de l’Écosse doit toucher de bien près aux superstitions du visionnaire allemand, et toutes ces raisons combinées donnent un poids immense au jugement porté par Walter Scott sur les Contes fantastiques et sur leur auteur.
L’autre : Les Philosophes français du dix-neuvième siècle (non y compris l’auteur, bien entendu), est encore, sous une autre forme, une histoire de l’intelligence, mais de l’intelligence en acte, puisqu’il s’agit des systèmes et des plus beaux esprits philosophiques contemporains. […] L’auteur, qui commence par imiter Fontenelle, finit, ma foi ! […] Taine, l’auteur des Philosophes français du dix-neuvième siècle, dise hardiment, et pour cette fois avec vérité, que la psychologie est déshonorée. […] Si on appliquait à l’auteur des Philosophes français un des procédés de son livre qui consiste à changer un homme de place, — à faire naître M.
Il ne s’est pas contenté de répondre par d’admirables citations à l’opinion qui rapetisse Bossuet en ne faisant tenir son talent d’orateur que dans les Oraisons funèbres (c’était l’opinion de cet ignorant et fat xviiie siècle, qui estimait aussi que tout Massillon était dans son Petit Carême) ; l’auteur des Études est allé plus loin. […] La faute n’en est pas à l’auteur des Études, mais à Bossuet lui-même, à cette mine d’or fouillée et retournée depuis deux cents ans, et dans laquelle il est bien difficile de trouver un filon de plus. […] L’auteur, un normand qui a les qualités de sa race, un normand à front carré : « le signe de la sagesse », a dit saint Bonaventure, qui a devancé Lavater ; l’auteur des Études n’a aucune des ambitions qui n’auraient pas manqué d’égarer un esprit moins gouverné, moins réfléchi et moins mûr.
» Quel auteur ne croit pas ce qu’il fait « extraordinaire » ? […] Le pauvre Baudelaire, qu’on faisait souffrir alors jusque dans sa propre originalité, mais qui n’en restait pas moins imperturbablement sûr de la gloire future de son auteur, souscrivit à tout, en frémissant, pour faire passer en France son ballot de génie, n’importe sous quel nom, et il passa sous le nom d’Histoires extraordinaires. […] Seulement, cette inégalité, qui est le pied d’argile de la tête d’or, et qui existe entre ces Contes, différents de sujet, n’existe plus dans ceux-là qui l’emportent nettement sur les autres… Ici, le talent de l’auteur ne défaille pas une seule fois, et il y plane au niveau de lui-même, toujours ! […] On dirait que l’idolâtre damné se raconte lui-même, et c’est l’auteur qui raconte un autre que lui !
Je n’en citerai que deux, que le nom seul de leur auteur suffirait pour rendre célèbres ; l’un est le panégyrique de Louis XV, et l’autre l’éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. L’auteur de Mahomet et de Zaïre, le chantre de Henri IV, l’historien de Charles XII et de Louis XIV, voulut, dans ces deux ouvrages, célébrer des événements qui intéressaient la France et l’Europe, et honorer tour à tour le prince et les sujets. Le panégyrique du roi est fondé sur les faits qui se sont passés depuis 1744 jusqu’en 1748 ; et cette époque, comme on sait, fut celle de nos victoires ; ce qu’il n’est pas inutile de remarquer, c’est que l’auteur se cacha pour louer son prince, comme l’envie se cache pour calomnier ; mais les grands peintres n’ont pas besoin de mettre leurs noms à leurs tableaux ; celui-ci fut reconnu à son coloris facile et brillant, à certains traits qui peignent les nations et les hommes, et surtout au caractère de philosophie et d’humanité répandu dans tout le cours de l’ouvrage. […] Enfin, cet ouvrage éloquent est terminé par un morceau plein de la sensibilité la plus tendre sur la mort de M. de Vauvenargues, capitaine au régiment du roi, et auteur de l’excellent livre de l’Introduction à la connaissance de l’esprit humain.
L’auteur est sophiste ; et pouvait-il ne pas l’être au temps où il écrivit ? […] Le tableau de Longus n’est que voluptueux ; celui de l’auteur français est chaste et passionné. […] Beaucoup d’auteurs anciens étaient traduits. […] Le nom de l’auteur était défavorable : le sujet qu’il avait choisi attirait peu l’attention. […] L’auteur y traduit, par fragments, les traités politiques de Milton, qu’il propose à l’admiration.
Byron était un des antipathiques de l’illustre auteur de René, qui le considérait comme un rival, et pis que cela, presque comme un plagiaire. […] « Sans parler ici, dit le jeune auteur, de la compilation fort inégale de M. […] En arrivant à l’ère des Césars, l’auteur a pu donner toute carrière, avec vraisemblance et d’une manière assez plausible, à son républicanisme littéraire. […] Ampère, qui n’avait pu assister à cette seconde représentation, écrivait le lendemain à l’auteur en le félicitant : « Pends-toi, Crillon ! […] Et puis l’aimable auteur, s’il est permis de le dire, n’y mit point cette opiniâtreté de volonté dont l’auteur d’Hernani a depuis donné l’exemple, cette foi robuste en soi-même qui, venant en aide au talent, transporte les montagnes.
L’auteur s’était particulièrement attaché à ressaisir et à démontrer sous la ligne idéale du premier Vauvenargues assez vaguement défini l’homme réel, ambitieux d’une carrière, soit militaire, soit politique, avide d’éloquence, d’action, d’une grande gloire supérieure encore dans sa pensée à celle des lettres. […] Il considérait, en effet, ces morceaux comme des jeux d’esprit, ou du moins des exercices de rhétorique dans lesquels le jeune auteur avait essayé de se former et de se rompre aux divers styles, et il en parlait ainsi d’un air de certitude et comme le tenant de bonne source. […] Lorsque Vauvenargues, après avoir quitté le service, se décide, faute de mieux, à se faire imprimer et à devenir auteur (tout en gardant encore l’anonyme), il écrit à Saint-Vincens (décembre 1745) : Je vous enverrai mon ouvrage dès que je trouverai une occasion. […] Toutefois s’il s’était borné à publier cette correspondance avec Saint-Vincens, il n’eût peut-être pas en définitive rendu service à son auteur favori, que dis-je ? à un auteur chéri de nous tous.
il s’agit de littérature, il s’agit du texte d’un auteur classique ; nous avions cru jusqu’ici posséder le texte de Mme de Sévigné, et celui qu’on avait n’était pas le bon ; on vient seulement de nous le rendre : mais de telles réparations, après plus d’un siècle d’abus, ne se font pas sans secousse et sans bouleversement. […] Mais lui-même, épris de son objet, il eut ses scrupules de puriste, son désir du mieux, ses idées de perfectionnement : il en résulta, dans la seconde édition qu’il donna, des corrections de son fait, méditées de longue main et portant presque toutes sur les naturelles et divines négligences d’un auteur charmant qui n’avait jamais songé à être auteur. […] Cela n’empêche pas bien des plaintes, bien des regrets de ceux qu’on exproprie de leurs vieilles admirations et qu’on dérange de leurs habitudes : ils s’étaient logés dans un ancien auteur, ils y avaient fait leur nid et leur lit, et voilà qu’on le leur rebâtit et qu’il faut en déménager. […] En lui l’auteur paraît toujours ; sa conclusion est bien de l’homme qui, dans le temps, n’a pas voulu perdre ce vilain Portrait si bien fait ; qui n’a pas eu le courage de sacrifier et de jeter au feu cette production de son esprit : « Ne trouvez-vous pas, dit-il, que c’est grand dommage que nous ayons été brouillés quelque temps ensemble, et que cependant il se soit perdu des folies que nous aurions relevées et qui nous auraient réjouis ?
Nous oublierons notre liaison avec l’auteur, notre amitié même pour lui, et nous rendrons à son talent le plus grand témoignage d’estime qui se puisse accorder, celui d’un jugement attentif, impartial et dégagé de toute complaisance. […] L’auteur. […] On disait cela à l’auteur de Madame Bovary ; on le pressait de recommencer sans précisément récidiver, d’assurer son précédent succès par un autre un peu différent, mais sur ce même terrain encore de la réalité et de la vie moderne. […] C’est cette guerre qui ne dura pas moins de trois ans et demi et qui fut marquée par des cruautés sans exemple, même en ces âges cruels, cruautés surpassées et couronnées elles-mêmes à la fin par une vaste scène d’anthropophagie, que l’auteur de Salammbô a prise pour base et pour canevas de son ouvrage, roman ou espèce de poème en prose. […] Je continuerai cette analyse de Salammbô, et j’y ajouterai un jugement et quelques doutes sur le système embrassé par l’auteur, et que tout son talent et tout son effort, également visibles, n’ont pu me faire accepter.
Pour ceux qui, distraits des pures Lettres ou occupés ailleurs (comme il est permis), auraient besoin qu’on les remît sur la voie, je rappellerai qu’Eugénie de Guérin, sœur de Maurice de Guérin, de l’admirable auteur du Centaure, était son égale en dons naturels, en génie, sa supérieure en vertu, en force d’âme, son aînée vigilante et tendre, et qu’elle fut pendant neuf années sa survivante douloureuse, son Antigone ou son Électre, toute consacrée à sa mémoire et comme desservante d’un tombeau. […] Trébutien a fait en ceci comme ces moines et ces clercs du Moyen-Age dont il porte volontiers lui-même l’habit austère, de ce Moyen-Age qu’il sait dans sa lettre comme dans son esprit et dont il a été l’un des premiers propagateurs et des rénovateurs parmi nous : loin de la foule, loin des bruits modernes, il s’est voué dans sa cellule de bibliothécaire à une sainte amitié pour les deux auteurs de sa prédilection et de son culte, Maurice et Eugénie ! […] Un critique très-distingué de ce temps l’a fait déjà : Camille Selden (un pseudonyme et une femme) a donné dans un volume qui se publie en ce moment45 une analyse exacte et forte de trois femmes, à peu près contemporaines : — une Française catholique, Eugénie de Guérin précisément ; — une Anglaise et protestante, Charlotte Brontë, auteur du beau et douloureux roman de Jane Eyre ; — une Allemande et juive convertie, la célèbre Rahel de Berlin, Mme de Varnhagen. […] Ce qui hier encore s’appelait défaut dans un auteur, change aussitôt de nom et devient, une fois le type admis, un simple trait de signalement et de caractère. […] L’Esprit des Femmes de notre temps, par Camille Selden, auteur du roman de Daniel Vlady ; un vol. in-18, bibliothèque Charpentier.
Dans une analyse sincère de ce célèbre Discours de Bossuet, on est aujourd’hui entre deux écueils : ou bien l’on entre absolument dans la vue de l’auteur, on se place à son point de perspective historique surnaturelle, on y abonde avec lui, et l’on choque alors l’esprit de bon sens qui prévaut généralement dans l’histoire et qui a cause gagnée chez la plupart des lecteurs ; ou bien l’on résiste, au nom de ce bon sens, on s’arrête à chaque pas pour relever les hardiesses de crédulité, les intrépidités d’assertion sortant et se succédant d’un air de satisfaction et de triomphe, on se prend à discuter cette série d’explications miraculeuses acceptées sur parole, imposées avec autorité, avec pompe, et l’on se met par là en dehors du plan de l’auteur et des conditions du monument. […] Je ne fatiguerai pas le lecteur à suivre chez lui cette interprétation et cette vue du Messie montré de loin à tous les pas, à tous les degrés et à travers tous les accidents de l’histoire juive : cette vue est capitale chez l’auteur ; il ne peut un seul instant la laisser absente ni s’en distraire. […] Bossuet apprécie dignement cette juste et forte proportion que portait en tout cette Grèce heureuse ; il loue chez elle la passion de la liberté et de la patrie comme s’il n’était pas l’auteur de la Politique sacrée. […] L’auteur conclut en revenant à son dessein principal et en rattachant cette troisième partie à la seconde par un rappel énergique des conseils divins et des ordres secrets de la Providence.
On ferait une Anthologie charmante de tout ce qui échappe d’excellent à l’un ou à l’autre en tel jour de sa vie, et dont le public, non plus que l’auteur en son pêle-mêle, ne se doute pas. […] Deux éditions ont suivi, dans lesquelles l’auteur a fait plusieurs changements curieux ; car cette Marie, on peut le dire, a été pour le poëte comme une jeune fille que la mère retient longtemps entre ses genoux, en la peignant amoureusement. […] Mais en même temps l’auteur, sur quelques détails de forme, affectait de se séparer : par exemple, il appelait roman ce volume qui n’était qu’un recueil de pièces détachées ; il intitulait dix vers alexandrins chanson. […] C’est que dans l’intervalle l’auteur comprenant quel parti il y avait poétiquement à tirer de cette contrée bretonne où un simple retour de cœur l’avait porté au début, s’y était enfoncé avec une sorte d’amour sauvage et d’ivresse impétueuse. […] Évidemment l’auteur était en quête d’un titre ; j’en aurais mieux aimé un plus simple, le premier trouvé.
1842 On dit que ce volume de poésies a été jusqu’à la fin un mystère pour ceux qui pouvaient en être le mieux informés, et qui passaient le plus habituellement leur vie auprès de l’auteur. […] Connu déjà par son grand essai de musique sévère et haute, l’auteur, ce me semble, a dû naturellement chercher à ses intimes pensées une expression plus précise et plus voisine encore de l’âme. […] Ainsi dans la pièce au jeune Charles Hugo, pour lui conseiller de rester enfant bien longtemps et de ne pas s’émanciper aux chants trop précoces, l’auteur, livrant son propre secret, nous dit : Oh ! […] Mais la comédie du temps, chacun le dira, s’il fallait la personnifier dans un auteur, ne se trouverait point porter un nom sorti des rangs nouveaux. […] Les objections qu’on peut faire à l’auteur, à chaque pas, sont de toutes sortes et des plus considérables ; mais il est instruit, il est ingénieux, il fait penser.
De même qu’il n’est point de coulissier un peu mondain qui n’ait vécu et tenté d’écrire son roman, soit l’adultère où il se dépensa, de même il n’est guère d’étudiant, fût-ce en pharmacie, qui ne s’efforce de rimer, après et selon Alfred de Musset, les griseries et les rancœurs alternatives dont une maîtresse de brasserie fut l’auteur irresponsable. […] Mendès : « Mallarmé est un auteur difficile. » C’est-à-dire que sa forme n’est pas celle de tout le monde, mais elle est, au moins en prose, claire et rapide : puisqu’il ne fait presque jamais, pour l’enchaînement des propositions, remonter qu’aux mots les plus proches. […] On n’écrit pas. » III Sans doute, entre la critique de la postérité, soit des esprits assez distants pour rentoiler leurs souvenirs de lecture sur une trame historique adventice, et la critique non même du lendemain mais du matin ou de la veille, dont l’exactitude chaleureuse vaut d’abord en tant que d’intéressante information : citations heureuses presque encore inédites, découpées des « bonnes feuilles », anecdotes sur l’auteur, première impression non refroidie, adresse du libraire… sans doute entre ces deux critiques n’y a-t-il point une place nécessaire pour une tierce et intermédiaire, la nôtre, très contemporaine encore, et point toute fraîche cependant, advenant après, ai-je entendu dire, cent soixante-treize articles imprimés sur les Trophées de José-Maria de Heredia. […] Accourt le développement : « Ce n’est peut-être ni la Grèce, ni la Sicile, ni Rome, ni les Barbares, ni le Moyen Âge, ni la Renaissance qui ont le plus vivement inspiré l’auteur des Trophées ; c’est cet Orient, ce sont ces Tropiques où il a appris à mentir, etc. » Or, non. […] Si aujourd’hui j’ai plus de goût à parler de Duranty, pourquoi dois-je m’attaquer à l’auteur des Poèmes tragiques ?
Il y a encore en lui l’artiste amateur qui, dans les genres à la mode qui passent, en saisit un, l’essaie, s’y exerce, s’y déploie et y réunit peut-être plus qu’il n’ose croire : c’est ainsi que M. de Rémusat a fait, depuis près de trente ans, plusieurs drames historiques, philosophiques, qui enlevèrent les applaudissements du monde d’élite qui en entendit la lecture, et dont l’un au moins, le drame d’Abélard, obtiendrait, j’en suis certain, le suffrage du public des lecteurs, si l’auteur se décidait à le publier. Mais M. de Rémusat est un auteur qui ne ressemble pas à un autre, il se juge deux fois trop ; il s’est dit qu’il était un esprit critique, qu’un esprit critique n’inventait rien d’excellent, et que dans l’art il n’y a que l’excellent qui compte. […] Il est arrivé, en effet, que, ce drame une fois terminé, l’auteur qui l’avait lu et relu dans le monde avec applaudissement, fut pressé de le publier ; il hésita, il consulta, et, comme il s’adressa à un homme grave (M. de Broglie), il lui fut conseillé de laisser là l’imagination sur la personne et l’âme d’Abélard, et d’en venir à l’étude même de sa philosophie. […] L’auteur a eu affaire ici à une vie très belle, très pure et très uniment développée, même à travers les orages ; il s’est plu à l’exposer avec charme, avec étendue et lumière, et à composer une grande biographie de Moyen Âge, qui, cette fois, est faite pour plaire à bien des esprits, pour désarmer (tant M. de Rémusat y a mis d’impartialité et de réserve !) […] M. de Rémusat, dans les trois derniers chapitres de son livre, s’est étendu sur les ouvrages philosophiques de son auteur.
Ainsi l’auteur de Veïes conquise, en adoptant la machine de l’Énéide, s’est trompé, car il n’a pas pu emprunter la croyance des peuples. Ainsi l’auteur de la Parthénéide a commis une erreur plus grande encore, car il a placé un sujet contemporain sous l’intervention des divinités de la Grèce. […] Ainsi les auteurs latins ne doivent plus être qu’une belle et agréable lecture, un noble délassement, et non point l’objet de longues et pénibles études. […] L’exemple que l’illustre auteur des Martyrs a donné, en prenant un simple particulier pour héros d’une épopée, est un grand fait littéraire. […] M. de Chateaubriand et l’auteur des Puritains ont, chacun dans une carrière bien différente, ouvert un nouveau chemin.
L’auteur du Bois-Joli et du Miracle de Saint-Nicolas, le chantre des paysans et des sites de la Bresse, aurait été réellement ingrat s’il n’avait pas accordé son patronage à M. […] Émile Trolliet La grâce est ce qui caractérise le mieux l’auteur des Lèvres pures , une grâce naïve, amoureuse, douloureuse, qui est d’un grand charme.
L’Ouvrage est divisé en différentes époques ; & l’Auteur a placé à la suite de chaque époque des réflexions où il développe, d’une maniere aussi sage que succincte, la principale cause de la destruction de chacun des Etats qui ont paru tour à tour sur la scene du monde, sans jamais confondre dans les événemens l’ouvrage de la politique avec celui du hasard. […] Nous devons à cet Auteur un Essai sur le récit ou sur la maniere de raconter, qu’on peut regarder comme un Traité complet de la Narration, & où l’on trouve d’excellens préceptes sur l’Apologue, le Conte, le Poëme épique, la Poésie dramatique, & le Roman.
Jamais Ouvrage n’a plus prêté à la satire, parce que jamais Ouvrage n’a été plus étranger au génie d’un Auteur. […] Maudit soit l’Auteur dur dont l’âpre & rude verve, Son cerveau tenaillant, rima malgré Minerve ; Et de son lourd marteau martelant le bon sens, A fait de méchans vers douze fois douze cents.
Le Rendez-vous, la Pupille, l’Amitié Rivale, Joconde, sont, sans contredit, ce qui le distingue de la foule des Auteurs comiques de ce siecle. […] Ce seul exemple devroit suffire pour engager les Mécènes modernes à mieux accueillir les vrais talens, & à ne pas accorder leur protection & leurs bienfaits à des Auteurs dont ils devroient être eux-mêmes les redoutables fléaux.
On sera moins étonné du titre de l’Ouvrage, que d’apprendre que le Cardinal Mazarin qui y étoit maltraité, fit appeler l’Auteur, lui reprocha avec douceur les traits qu’il s’étoit permis contre lui, & lui donna une Abbaye de quatre mille livres. Quillet eut la bassesse d’accepter ce bienfait de la part d’un homme qu’il n’aimoit ni n’estimoit, & dont il avoit dit du mal ; & le Cardinal, la foiblesse d’accepter la dédicace de la seconde édition d’un Ouvrage si peu analogue à la gravité de son état & de celui de l’Auteur.
Peu d'Auteurs dramatiques ont eu une destinée aussi singuliere. […] On ne doit pas lui envier ce plaisir, en attendant que nous ayons des Auteurs plus capables de l'amuser, sans lui faire illusion.
l’auteur des Provinciales est un journaliste. […] L’auteur des Essais est pourtant, lui aussi, un grand écrivain : il a même des qualités de grâce et de charme qui manquent à l’auteur des Pensées. […] Brieux s’excuse : il n’est qu’auteur dramatique. […] Ajoutons qu’on le reconnaît exempt de la vanité et des jalousies d’auteur. […] Je ne connais guère d’auteur plus captivant, plus ensorcelant.
Je ne parle pas des excès, excès superstitieux d’une part, excès révolutionnaires de l’autre ; on était, dans ces derniers temps, un peu à bout des théories en divers sens ; c’est alors que se lève quelqu’un qui nous dit : « Ces grands auteurs, Messieurs, que vous, les uns, vous croyez imiter et continuer, que vous, les autres, vous vous attachez à combattre, à éloigner de vous comme s’ils étaient d’hier, il y a quelque chose de mieux peut-être à en faire pour le présent ; car, pendant que vous discutez, le temps passe, les siècles font leur tour, pour nous ces auteurs sont déjà des anciens ; et ils le sont tellement, prenez-y garde, que leur texte nous échappe, que l’altération s’y mêle, que nous ne les possédons plus tout entiers. […] Revoyons de près nos maîtres, restituons leur vraie parole, faisons, ne rougissons pas de faire pendant quelque temps des éditions, voire même des vocabulaires : excellent régime que je propose, même aux auteurs originaux, pour se retremper durant une saison. […] Et puis il faut voir que le mouvement se préparait depuis quelques années : le petit nombre de libraires qui appartiennent à ce qu’on a droit encore d’appeler la librairie savante ont remarqué à quel point les amateurs se sont mis à rechercher les éditions originales de nos auteurs, ces éditions premières incomplètes à quelques égards, mais qui livrent le texte à sa source et rendent l’écrivain dans sa juste physionomie. […] L’éditeur actuel de Pascal, M augère, qui vient de pratiquer de si près son auteur, incline, d’après plusieurs passages, à le ranger parmi les mystiques. […] Voir surtout au tome II, page 341, le passage inédit où l’auteur, ravi dans une tendre contemplation, voit Jésus-Christ présent, converse avec lui, entend sa parole et lui répond : « On croirait lire, dit M augère, un chapitre de l’Imitation : Je pensois à toi dans mon agonie ; j’ai versé telles gouttes de sang pour toi. — Veux-tu qu’il me coûte toujours du sang de mon humanité, sans que tu donnes des larmes ?
Avant 1755, la littérature pure tient une grande place dans la vie de Voltaire ; il est alors la gloire poétique de la France, l’auteur de la Henriade, de Zaïre et de Mérope. […] Il est « furieusement auteur » : il ne supporte pas la critique, et démolit tous ses rivaux. […] En 1730, Voltaire est l’auteur de la Henriade, de Zaïre, des Lettres anglaises, un homme admiré du public, redouté et parfois persécuté par le gouvernement. […] Une autre raison, plus profonde peut-être et plus décisive, rend compte du plan du Siècle de Louis XIV : c’est l’intention philosophique de l’auteur. […] L’ouvrage s’organisait de façon à manifester l’intention philosophique de l’auteur : vingt chapitres esquissaient l’histoire générale de l’Europe.
Les auteurs : Dumas ; la couleur locale ; l’action ; le pathétique brutal et physique. […] Les auteurs : Dumas, Hugo, Vigny, Musset. […] Sur cette idée, qui ne nous étonne pas chez l’auteur de Moïse et de Stello, Vigny a écrit un drame émouvant et sobre, d’une amertume concentrée. […] Tous les agents de change, colonels, baronnes, ingénues, que Scribe a fabriqués si abondamment, sont des mannequins, que l’auteur tourne, ramène, emmène, selon l’utilité de son intrigue, fil a pourtant, quoi qu’il n’y songeât guère, mis une morale dans ces vaudevilles de mince portée ; ils reflètent naïvement une conception de la vie, celle de l’auteur et de son public, leurs maximes courantes, selon lesquelles ils réglaient leur activité et jugeaient celle des autres. […] Aux froides sentimentalités, aux adroites intrigues de Scribe, je préfère le vaudeville cocasse, les caricatures énormes, les farces folles que Duvert et Lauzanne813, et d’autres auteurs apportent aux Variétés, au Palais-Royal, au Vaudeville.
« De ces deux explications, le lecteur choisira celle qu’il voudra. » Comme on le voit, à l’époque où ce livre fut publié, l’auteur ne jugea pas à propos de dire dès lors toute sa pensée. […] L’auteur aujourd’hui peut démasquer l’idée politique, l’idée sociale, qu’il avait voulu populariser sous cette innocente et candide forme littéraire. […] Il y a trois ans, quand ce livre parut, quelques personnes imaginèrent que cela valait la peine d’en contester l’idée à l’auteur. […] L’auteur a pris l’idée du Dernier Jour d’un Condamné, non dans un livre, il n’a pas l’habitude d’aller chercher ses idées si loin, mais là où vous pouviez tous la prendre, où vous l’aviez prise peut-être (car qui n’a fait ou rêvé dans son esprit le Dernier Jour d’un condamné ?) […] Alors seulement, une fois le ponens caput expiravit crié par la voix sinistre de l’horloge, l’auteur respirait et retrouvait quelque liberté d’esprit.
Et même lorsque nos auteurs dramatiques de la nouvelle génération, avec une générosité d’intention véritable, portent au théâtre certaines questions du grand problème social, n’est-il pas évident qu’ils les traitent pour l’instruction de leurs égaux, des philosophes, des économistes ou des gens du monde, et, qu’à de rares exceptions près, ils voient plutôt l’autorité à réformer que l’ouvrier lui-même à former ? […] Je suis sûr que les artistes qui vivaient au moyen âge, Dante quand il écrivait sa Divine Comédie, les auteurs de nos poèmes nationaux et de ceux des nations voisines, les bâtisseurs d’églises, d’hôtels de ville, de maisons corporatives, les sculpteurs, les peintres, les musiciens, avaient présente à l’esprit cette idée fraternelle, et dédiaient en secret leur œuvre à tout le peuple chrétien. […] L’auteur demandait qu’on essayât, peu à peu, de substituer aux fantaisies puériles et dénuées d’art des feuilletonistes quelques œuvres recommandables par le mérite du fond et de la forme. […] Le nom de celui qui l’émettait pourra faire sourire, car le spirituel fantaisiste qui eut ses premiers succès au Chat-Noir, avant de devenir l’un de nos hommes de théâtre les plus modernes et les plus mondains, ne passe pas encore pour un auteur avant tout préoccupé du problème social. […] L’auteur a l’ambition, très souvent naïve et quelquefois ridicule, d’amuser, ou de flatter une catégorie de lecteurs, par la peinture de leurs mœurs et de leurs défauts.
La Cavalière a les défauts des modèles que, sans doute, a choisis l’auteur. […] On sent que la Cavalière a été écrite avec une ardeur toute juvénile, et que l’auteur fut le premier à s’amuser de ce qu’il imaginait.
le Franc ; mais elles sont préférables à celles des Marmontels, des Lemiere, des la Harpe, & de tous les Auteurs vivans. […] L’Auteur dit dans sa Préface, que la quarantieme représentation fut aussi suivie que la premiere.
Cet Auteur a encore entrepris une Traduction de Tite-Live, dont il a déjà donné quatre volumes. […] On ne sauroit trop avertir les Auteurs de se prémunir contre le dégoût du travail, qui fait languir sur la fin les productions littéraires entreprises d’abord avec le plus d’ardeur, & accueillies avec estime.
L'immortalité est, pour les Auteurs, une loterie où la valeur des billets est marquée par le prix des Ouvrages : tel, avec un seul billet, parvient à gagner un lot distingué, tandis que tel autre, avec plusieurs, n'en obtient aucun. […] Ces Madrigaux, adressés à des Cloris, à des Iris ingrates & cruelles, indiquent assez qu'elle n'en est pas l'Auteur.
Le mérite de ses Lettres, qu'on lit toujours avec un nouveau plaisir, ne consiste pas dans un étalage d'esprit ou dans une emphase de sentiment, comme celui d'une infinité d'Auteurs qui nous ont donné des volumes d'Epîtres, sans approcher en aucune façon du naturel, de l'aisance, de la délicatesse, du sel, & de l'agrément, qui présidoient à tout ce que Madame de Sévigné écrivoit. […] Elle a l'art de faire partager tous ses sentimens à son Lecteur ; on rit ou l'on s'afflige avec elle, on adopte ses intérêts, on souscrit à ses louanges & à ses censures, on applaudit aux jugemens qu'elle porte sur les plus célebres Auteurs de son Siecle ; mais on ne croit pas toujours ses prédictions, sur-tout quand elle dit de Racine, qu'on s'en dégoûtera comme du Café.
On prétend que les cinq Entretiens qui composent ce Livre original, sont le résultat des conversations de l'Auteur avec quelques autres Beaux-Esprits qui s'assembloient souvent pour s'égayer ensemble. […] Il se préparoit cependant à donner une suite à son Comte de Gabalis, lorsqu'il fut assassiné sur la route de Lyon. « Les Rieurs dans une affaire si triste », raconte l'Auteur des Mélanges, connu sous le nom de Vigneuil-Marville, « disoient que c'étoient des Gnomes & des Sylphes déguisés qui avoient fait le coup, pour le punir d'avoir révélé les secrets de la Cabale ».
Mais auparavant je demanderai à jeter quelques idées qui me sont venues sur ces amitiés passionnées, ou mieux sur ces amitiés dévouées et tendres qu’excitent aisément chez les femmes, depuis deux siècles environ, la plupart des auteurs célèbres, grands poètes ou éloquents philosophes. […] « Il y a dans la femme une gaieté légère qui dissipe la tristesse de l’homme. » Si quelqu’un était digne d’éprouver la vérité de ce qu’a dit Bernardin de Saint-Pierre, un auteur tout virgilien, c’était assurément Virgile. […] Il faut se dire, pour s’expliquer ce peu de succès personnel, à une époque déjà si raffinée de la société, que Racine était sans doute, de sa personne, bien bourgeois, bien auteur, bien rangé dans sa classe par ses habitudes, bien peu en rapport avec les tendresses touchantes que son talent mettait en action sur la scène. […] C’est ce qu’éprouva Rousseau, sinon le premier, du moins plus qu’aucun autre auteur auparavant ne l’avait ressenti et goûté encore à ce degré ; et le malheur, la singularité de sa nature fut de rejeter un peu plus tôt, un peu plus tard, d’empoisonner en idée le bienfait. […] Je connais une femme, amie intime de M. de Maupertuis, qui me disait que le chagrin avait avancé ses jours. » Au lieu de la Cour et d’un roi « philosophe ou philosophant », ; prêt à accueillir indistinctement les écrivains les plus contraires, l’auteur du livre de Y Esprit ou l’auteur d’Èmile, combien elle aimerait mieux voir celui-ci chez le fermier proposé par Hume, dans la forêt voisine de Richemond, au bord de la Tamise, « dans un pays où la liberté de penser est autorisée et par les lois et par le génie de la nation !
L’exactitude en pareille matière, à moins que l’auteur n’ait pris la peine de commenter ses intentions, est chimère pure. […] Il me semble avoir rencontré, sur des programmes destinés à commenter des symphonies, des considérations philosophiques ou historiques que l’auteur prétendait traduire par des sons. […] L’auteur a développé cette prédiction dans un chapitre magistral. […] On parle couramment du coloris, de la palette, du pinceau d’un auteur qui sait décrire. […] Lequel rend alors le plus de services à l’autre, de l’interprète ou de l’auteur du texte ?
Et enfin l’auteur de Dom Juan converti en chrétien, et en chrétien plus parfait que Bossuet, c’est un peu fort ! […] Il dit cela avec fierté, avec orgueil, et ces auteurs de Paris dont il est fier d’être le confrère, je viens de vous les nommer ! […] » Et cependant, parmi tous les auteurs comiques, pas un ne l’a trouvée ! […] On admire Shakespeare et Goethe, on se passionne pour Schiller, on ne joue assidûment que nos auteurs. […] Lettre aux deux apologistes de l’auteur des hérésies imaginaires.
La plupart des poèmes qu’on va lire et que leur auteur maintenant considère comme des plaisirs depuis longtemps décolorés, furent composés de 1889 à 1895 et parurent dans les diverses Revues dont on trouvera plus bas la nomenclature. […] Mais ces recherches n’ont encore fait l’objet d’aucune publication de la part de leur auteur, et seules les méthodes données au Mercure de France par M.
On trouve dans les Œuvres de cet Auteur, une Ode fanatique à la louange du massacre de la S. […] Il y a des choses curieuses dans les Œuvres Morales de cet Auteur fanatique : entre autres choses, on y apprend un usage singulier parmi les femmes de son temps, la coutume de porter des miroirs attachés à leur ceinture.
Il est étonnant néanmoins qu’avec les secours qu’il trouva pour son éducation, il ne soit pas devenu un Auteur grave. […] Jamais Auteur ne s’est mieux peint dans ses Ouvrages.
C’est au sujet de cette Piece que l’Auteur de Rhadamiste adressa ce Quatrain à M. […] Il est un Auteur en crédit, Dont la Muse a le don de plaire ; Il fit la Chercheuse d’Esprit, Et n’en chercha point pour la faire.
On dit que les Comédiens se préparoient à la jouer, lorsque l’Auteur, qui ne s’étoit jamais proposé de travailler pour eux, obtint un ordre pour en arrêter la représentation. […] La carriere de la Chaire lui offrit un champ où il se fit une très-grande réputation, que ses Sermons imprimés justifient, quoiqu’ils aient perdu quantité de traits que l’imagination de l’Auteur enfantoit subitement dans la chaleur du debit.
Son Roman de Séthos a le malheur d'être ennuyeux ; mais on y trouve des morceaux dignes de l'Auteur du Télémaque. […] Combien d'Auteurs en ont dit autant de leurs Ouvrages, sans être aussi excusables que lui ?
Ce qui pourroit diminuer le mérite de cet Auteur, c'est qu'il l'apprécioit trop lui-même. […] Il faut donc conclure que la vaine gloire, écueil ordinaire des talens, n'a jamais produit que l'odieux ou le ridicule, & qu'il seroit à souhaiter que les exemples n'en fussent pas trop multipliés, pour l'honneur des Lettres & le véritable intérêt des Auteurs.
Nous ne parlerons point de ses Ouvrages de Jurisprudence, souvent cités dans les matieres criminelles, & qui font même autorité auprès des Tribunaux, honneur dont peu d'Auteurs ont joui de leur vivant : ces Ouvrages ne sont pas du ressort du nôtre ; mais sa Réfutation des principes hasardés dans le Traité, d'ailleurs estimable, des Délits & des Peines, traduit de l'Italien, lui donne autant de droit de figurer parmi les Littérateurs, que parmi les Jurisconsultes. […] On doit encore à cet Auteur un petit Ouvrage en faveur de la Religion, qui se fait lire avec intérêt : il a pour titre, Motifs de ma Foi.
Ainsi les vers que soupiroit Tibulle et que l’amour lui dictoit, pour me servir de l’expression de l’auteur de l’art poëtique, nous plaisent infiniment toutes les fois que nous les relisons. […] Les auteurs sensez qui ont voulu composer des poëmes dogmatiques, et faire servir les vers à nous donner des leçons, se sont conduits suivant le principe que je viens d’exposer.
Là, c’est l’enfant adultérin qui semble devoir payer la faute des auteurs de ses jours. […] Frédéric Mistral n’est pas un auteur français ? […] n’est pas un auteur « chic ». […] Ils savent quel styliste, quel polémiste habile est l’auteur du Prêtre. […] Qu’en pense l’auteur du Prêtre ?
Nous aurons été, dans ce siècle-ci, plusieurs milliers d’auteurs dramatiques. […] Jamais l’auteur ne consent à compatir. […] Encore Porel a-t-il joué presque tous vos auteurs préférés. […] Pour « l’égayer » un peu, l’auteur s’est avisé d’y joindre un épisode d’amour que j’ai laissé de côté. […] … Je ne sais pas si c’est un septième symbole… Voilà que je parle comme l’auteur.
Pourquoi l’auteur y a-t-il mis parfois quelques touches trop réalistes ? […] On devine bien qu’avec de tels héros, l’auteur ne nous mène pas dans les chemins de l’idylle. […] Après avoir blâmé l’auteur de faire faire à la comtesse (à une mère qui a une fille à marier !) […] Catulle Mendès vient de publier chez Charpentier : « roman contemporain », a ajouté l’auteur. […] Quant au style, pas de « mots d’auteur », pas de phrases à panaches.
Il n’en est pas ainsi des auteurs étrangers qui sont tout près de nous, qui nous touchent, qui sont présents parmi nous. L’imitation en sera toujours dangereuse, parce que, tout au contraire de l’imitation des anciens, c’est par l’imagination et le caprice que nous sommes tentés de ressembler aux auteurs étrangers. […] En sorte que nous imiterions de ces auteurs les seules choses qui ne conviennent pas au goût de notre pays. […] « L’illustre Ronsard, dit Pasquier dans ses Recherches, a porté la poésie française à sa perfection, ou jamais elle n’y parviendra. » Montaigne d’un sens si juste, ne le trouve guère éloigné de la perfection ancienne, « aux parties en quoy il excelle87. » Exemple éclatant de l’illusion où sont toujours les contemporains, fût-ce des esprits excellents sur le mérite d’un auteur. […] Nouvelle preuve que, dans l’impuissance où nous sommes d’échapper à l’illusion sur les choses et les hommes de notre temps, les envieux en savent plus sur le mérite réel des auteurs contemporains que leurs admirateurs les plus sincères.
L’auteur a écrit six gros volumes pour faire ces étonnantes découvertes. […] Ses citations en sont une preuve : comparez les citations si fines, si éclairantes de Sainte-Beuve, les plus longues ont une demi-page à peine ; elles vous expliquent tout un auteur et une époque. […] Camille Mauclair a écrit une curieuse étude où il représente l’auteur de Madame Bovary comme un esprit chrétien qui s’impose une perpétuelle contrainte. […] Je crois bien que c’est une nouveauté dans la littérature que cette haine d’un auteur pour ses héros, et ce plaisir de dessiner sans fin des êtres antipathiques. […] Il faut arriver à notre temps pour trouver des auteurs qui s’ingénient à immortaliser leur dégoût.
On dirait que l’auteur les prend à l’essai, sans pouvoir se décider à choisir entre eux le héros de sa comédie. […] Madame Lecoutellier serait aussi un portrait frappant, si l’auteur avait plus franchement accentué les traits odieux qui percent sous ses simagrées mondaines. […] Lucien Tenancier et la marquise Galeotti auraient pu être des types saillants et fouillés à vif de l’épidémie morale que voulait peindre l’auteur ; ils n’en sont que des pastels effacés. […] Dès lors, tout prestige se dissipe, toute illusion est détruite, l’auteur prenant soin de m’avertir lui-même que son histoire n’est pas arrivée. […] D’Estrigaud est si roué qu’il a trompé jusqu’à son auteur.
C’est un livre qui, grâce à la renommée de son auteur, est bien heureux d’avoir sa place dans la publicité, car, s’il ne l’avait point, il ne se la ferait pas… Il est écrit comme Villemain sait écrire, de cette longue phrase cicéronienne, moins pure que l’antique et que Villemain émaille de ces prosopopées (ô Racine ! […] Quoi qu’il en soit, il reste à savoir pourquoi l’auteur de La Tribune moderne a oublié Mirabeau. […] … Toujours est-il que le Léviathan oratoire n’apparaît pas dans cette histoire des orateurs, et ce qui l’en a écarté ce ne sont pas les raisons politiques qui ont fait se détourner l’auteur de La Tribune moderne de Chatham, de Pitt et de Burke, et ne voir que Fox ! […] L’auteur de La Tribune moderne, qui les avait connus et pratiqués, était plus à l’aise avec eux. […] Il faut être la fille de l’auteur pour oser publier, dans une illusion de tendresse, ce livre posthume que son père avait abandonné… En littérature, ce n’est pas suffisant, les vertus domestiques !
… La Légende des Siècles que voici est pleine de ces chûtes qu’on partage avec l’auteur, quand il les fait. […] Et ce n’est pas tout : si je rentrais dans l’homme encore après avoir traversé l’auteur, est-ce que je ne trouverais pas aussi un orgueil énorme dans Hugo, — cet orgueil qui est maintenant aussi officiel que son génie et qu’il a nommé Olympio ? […] … L’auteur des Petites Épopées, — ces préludes magnifiques d’un concert plus magnifique que j’espérais, — le poète de La Légende des Siècles, qui nous a peint si bien Charlemagne et Roland, pouvait mieux que personne mettre debout ces figures colossales et faire tourner alentour le cycle Carlovingien. […] L’avenir pourra bien, un jour, rogner un pan de sa trop vaste gloire, mais, pour le moment, elle subsiste encore et brille de toute la splendeur de l’esprit de ceux qui l’acceptent… Or, pour cette raison et cette unique raison, je parlerai de son Pape, de ce poème qui, par le fait de la renommée de son auteur et par les idées qu’il exprime, pourrait bien avoir le triste honneur d’être dangereux. […] la mort de la Papauté, sans échafaud, voilà ce que veut l’auteur de Claude Gueux qui, dès sa plus tendre jeunesse, a eu — vous le savez !
En effet, la métonymie du nom de l’auteur pris pour celui de l’ouvrage, vint de ce que l’auteur était plus souvent nommé que l’ouvrage ; celle du sujet pris pour sa forme et ses accidents vint de l’incapacité d’abstraire du sujet les accidents et la forme. […] De cette manière, on rapporta aux auteurs de la sagesse vulgaire les découvertes de la sagesse philosophique. […] Homère est indubitablement le premier auteur de la langue grecque ; et puisque nous tenons des Grecs tout ce que nous connaissons de l’antiquité païenne, il se trouve aussi le premier auteur que puisse citer le paganisme. […] Nous avons vu que les premiers auteurs de la langue latine furent les poètes sacrés appelés saliens ; il nous reste des fragments de leurs vers, qui ont quelque chose du vers héroïque, et qui sont les plus anciens monuments de la langue latine. […] D’après tout ce que nous venons d’établir en vertu de cette logique poétique relativement à l’origine des langues, nous reconnaissons que c’est avec raison que les premiers auteurs du langage furent réputés sages dans tous les âges suivants, puisqu’ils donnèrent aux choses des noms conformes à leur nature, et remarquables par la propriété.
Étienne (auteur des Deux Gendres), qui répondait à M. […] Sans en avoir l’air, l’auteur d’Arsène Guillot et de Clara Gazul faisait accepter sa propre justification.
Coolus est une pièce ni fort neuve, ni bien faite ; l’auteur y fait preuve cependant d’une certaine vigueur. […] Romain Coolus qui fut au théâtre le subtil et pénétrant auteur de Raphaël , de Lysiane et de l’Enfant malade, s’essaie en un genre nouveau : il se révèle poète funambulesque dans le Marquis de Carabas renouvelé, avec esprit, du conte classique de Perrault ; le charme et l’imprévu de la fantaisie de M.
Cet Ouvrage, qui a pour titre, le Systême du Cœur, parut sous le faux nom de Clarigny, & est dédié à M. de Fontenelle, ami de l’Auteur. […] Il est aisé de voir que l’Auteur a beaucoup réfléchi sur les penchans de la Nature, qu’il a le talent d’en saisir & d’en peindre jusqu’aux moindres agitations & aux moindres signes.
Il est Auteur d’un Mémoire [de 250 pages in-4°.] […] Ce Livre est plein de recherches satisfaisantes, qui supposent un Auteur laborieux, intelligent, bon Logicien, & un Ecrivain qui fait s’exprimer avec autant de méthode que de force & de netteté.
On sent que l’Auteur sait penser & faire penser, mérite aussi rare qu’utile ; qu’il a du goût & de la raison, de l’imagination, & de la sensibilité. […] Le début de cet Eloge est sur-tout remarquable par la sagesse avec laquelle l’Auteur présente le double tableau de la véritable & de la fausse Philosophie.
L'Art de peindre, est un Ouvrage qui assure à son Auteur une place parmi les Poëtes utiles. […] Watelet, & n'en font que mieux sentir les défauts des autres Auteurs qui ont concouru à cet Ouvrage, sans avoir le talent, ou sans vouloir se donner la peine d'y fournir une tâche digne de l'enthousiasme avec lequel on l'avoit annoncé.
L’auteur du nouveau journal, très bien placé pour voir et pour savoir, n’est presque pas un auteur ; il ne pense pas du tout à faire un livre, mais à se satisfaire, à se soulager, à se rendre compte de l’état présent et de la circonstance qui l’obsède, à donner jour à ses vues, à ses espérances, à ses boutades. […] Maintenant qu’on fait des lexiques de tous les auteurs et de toutes les provinces, on pourra faire un lexique curieux du patois de d’Argenson. […] Richer d’Aube, neveu de Fontenelle à la mode de Bretagne, auteur d’un Essai sur les principes du droit et de la morale, esprit rectiligne des plus rigides5, et l’un des plus terribles disputeurs de son temps. […] C’est une série de déductions, tirées de quelques principes primordiaux, et en vertu desquelles l’auteur prétend réformer et diriger la politique de l’avenir. L’emphase et la raideur en sont le cachet, une confiance imperturbable y règne d’un bout à l’autre ; ce serait comique si ce n’était ennuyeux. « Tout l’univers est juge compétent de mon essai », dit l’auteur en terminant.
Dans l’auteur espagnol, c’est mieux : le père a indiqué un rendez-vous exact à son fils dans un lieu écarté : ce qui est tout naturel. […] La Cour est en désordre, et le peuple en alarmes… » Corneille a dû faire ici à son auteur des changements du tout au tout, qui ne choquaient nullement un public ignorant de l’histoire d’Espagne, mais qui nous montrent bien les contraintes étranges auxquelles il était assujetti et sa gêne rigoureuse, en même temps que ses prodigieuses et ingénieuses ressources de talent. […] Sous prétexte de chasser, à la maison de campagne où je me suis retirée, il va, vient, regarde, écoute, indiscret autant qu’osé, et, pour me faire dépit, il tire à mon colombier ; les flèches qu’il lance en l’air, à mon cœur sont adressées : le sang de mes colombelles a rougi mon tablier… » Ce sont des restes de chants populaires qui ont passé dans le drame, et dont un auteur espagnol n’aurait osé se priver. […] Il y a de ces lendemains cruels par lesquels on fait expier à un beau talent son premier succès. — Béranger a fait un bien mauvais vers, mais qui dit une chose juste : « De tout laurier un poison est l’essence. » Les auteurs piqués, les rivaux éclipsés, les Scudéry, les Mairet, — le grand Cardinal (ô douleur !) […] Richelieu, jaloux comme un auteur et impérieux comme un maître, exigea que l’Académie lui fit un Rapport critique au sujet du Cid et que les nouveaux académiciens gagnassent leurs jetons aux dépens de Corneille.
De nombreux auteurs dont elle avait interprété les ouvrages et entrevu ou connu la personne, elle avait retenu, sans prétendre pour cela les juger, une impression prompte et juste, le trait le plus vrai de leur physionomie, et quand on l’interrogeait à leur sujet, elle en parlait à ravir. […] Étienne, l’auteur dramatique qui vers la fin passait presque pour un grand citoyen, et auquel elle semblait si étonnée qu’on pût trouver quelque chose d’élevé dans le caractère ; ceux-là et bien d’autres, elle les touchait d’un mot fin en passant. […] Elle avait joué très jeune, en même temps que l’excellente actrice Mme Gontier, qui avait jadis inspiré une passion à M. de Florian, et qui surtout en avait ressenti une très vive pour ce brillant capitaine de dragons, auteur de jolies arlequinades. […] Le malheureux auteur avait faim en effet. […] Creuzé de Lesser, un auteur croisé d’administrateur, et qui n’était pas sans mérite, lui écrivait de Montpellier (1er décembre 1827) : « … Il y a longtemps, madame, que j’ai, — que j’ai lu — et que j’aime ce que vous avez publié.
Un auteur moderne, développant ces deux caractères dans la suite de leur vie, nous a fait voir Alceste généreux et dévoué dans l’amitié, et Philinte avide en secret et tyranniquement égoïste. L’auteur a saisi, je crois, dans sa pièce, le point de vue sous lequel il faut présenter désormais la comédie : ce sont les vices pour ainsi dire négatifs, ceux qui se composent de la privation des qualités, qu’il faut maintenant attaquer au théâtre. […] Tant que ce trait du caractère national ne sera point effacé parmi nous, les auteurs comiques auront toujours des sujets piquants à traiter, et le ridicule sera toujours une puissance qui peut servir aux progrès de la philosophie, comme la raison et le sentiment. […] La splendeur de la puissance, le respect qu’elle inspire, la pitié qu’on ressent pour ceux qui la perdent quand on leur suppose un droit à la posséder, tous ces sentiments agissent sur l’âme, indépendamment du talent de l’auteur, et leur force s’affaiblirait extrêmement dans l’ordre politique que je suppose. […] Le mérite de la difficulté vaincue, et le charme d’un rythme harmonieux, tout sert à relever le double mérite du poète et de l’auteur dramatique.
Lorsqu’on sut que l’auteur était un président à mortier du parlement de Bordeaux, la légèreté du livre parut plus amusante encore par le contraste qu’elle faisait avec la gravité de la profession du magistrat. […] Tout les étonnera, les choquera : je dis tout, sans distinction, pêle-mêle ; et la confusion innée à l’esprit de l’auteur y trouvera son compte. […] C’est encore un défaut des Considérations — et une fâcheuse tendance du génie de l’auteur — que cet amour des généralisations qui conduit à ériger témérairement en lois des phénomènes aperçus une fois dans l’histoire. […] C’est un livre presque impossible à dominer, et qui invite le critique à se perdre dans le détail à la suite de l’auteur. […] Qu’on lise en effet les Réflexions sur la politique : le dessein en est moral, et nous révèle ainsi la jeunesse de l’auteur.
Mais c’est là aussi, c’est dans cet entourage où tout se reflète et s’exagère, qu’il est parfois commode et piquant de connaître un auteur et de le retrouver. […] Musset-Pathay, à M. de La Porte, auteur d’une notice sur elle ; M. […] Ce qui décide des grands succès pour les ouvrages d’imagination, c’est lorsque la création de l’auteur est telle, qu’une foule de contemporains, à la lecture, croient aussitôt s’y reconnaître : ils s’y reconnaissent d’abord par quelques traits essentiels qui les touchent, et ils finissent par s’y modeler pour le reste. […] Aussi, du premier jour, elles se jettent sur l’œuvre qui est plus ou moins leur miroir, et elles se mettent à en adorer l’auteur avec passion et reconnaissance, comme si, en composant, il n’avait songé qu’à elles. […] Chateaubriand, dans un jugement final, insistant sur le défaut essentiel du caractère, a dit de lui : Qu’un auteur devienne insensé par les vertiges de l’amour-propre ; que toujours en présence de lui-même, ne se perdant jamais de vue, sa vanité finisse par faire une plaie incurable à son cerveau, c’est de toutes les causes de folie celle que je comprends le moins, et à laquelle je puis le moins compatir.
oui, l’auteur de La Dot de Suzette ! » — « C’était à craindre, dit le malin auteur, qu’on ne m’en fît un majorat. » Un autre roman de M. […] Il en résulta les Lettres sur l’Angleterre (1802), dans lesquelles l’auteur, qui combat l’anglomanie et toutes ses conséquences, avait mêlé des réflexions très vives et très acérées sur la philosophie du xviiie siècle : il la considérait et la dénonçait comme antipathique à tout établissement social et comme hostile à tout principe stable de gouvernement. […] Au reste, dans toutes ces citations, je ne prétends pas endosser les passages que j’emprunte : je m’attache, comme toujours, à faire valoir et à faire connaître l’auteur que j’analyse par ses meilleurs côtés, laissant au lecteur la balance du tout et l’arbitrage. […] Enfin, au lieu de sa liberté des premières années, l’auteur se classe dans la hiérarchie ; il devient maître des requêtes, préfet.
Il lui fallait un auteur : Virgile, Ovide étaient pris ; restait Lucrèce ; Lucrèce fut son homme ; rude, âpre, éclatant, d’une verve sombre, d’une harmonie rauque, portant dans la poésie les formes logiques, gardant par places la rouille d’Ennius. […] Le mal conduit au mal et punit son auteur ; Ajoute à cette horrible et longue inquiétude D’un avenir cruel l’affreuse incertitude. […] Sainte-Beuve s’y montrait peu favorable aux auteurs qui pouvaient encore à ce moment-là entrer à l’Académie française, rien qu’à la faveur et avec l’unique bagage d’une traduction en vers d’un poète quelconque de l’Antiquité. […] des maux d’où naquirent nos pleurs, Le premier il connut, il nomma les auteurs Et dénonça devant l’humanité proscrite De Calchas et des rois l’alliance hypocrite.
Stace, Silius, et ces mille et un 163 auteurs et poëtes de Rome dont on peut demander les noms à Juvénal, se nourrissaient de lectures, de réunions, et les tièdes atmosphères des soirées d’alors, qui soutenaient quelques talents timides en danger de mourir, en faisaient pulluler un bon nombre de médiocres qui n’aurait pas dû naître. […] Un auteur de tragédie ou comédie, Chabanon, Desmahis, Colardeau, je suppose, obtenait un salon à la mode, ouvert à tout ce qu’il y avait de mieux ; c’était un sûr moyen, pour peu qu’on eût bonne mine et quelque débit, de se faire connaître ; les femmes disaient du bien de la pièce ; on en parlait à l’acteur influent, au gentilhomme de la Chambre, et le jeune auteur, ainsi poussé, arrivait s’il en était digne. […] On y répondait indirectement et sans amertume à un article de la Camaraderie littéraire qui fit du bruit dans le temps, et que le très-spirituel auteur (M. de Latouche) me permettra de qualifier de partial et d’exagéré.
L’auteur évidemment a été témoin d’une aventure plus ou moins semblable à celle qu’il nous raconte. Une jeune fille sentimentale, exaltée, élevée dans la pratique chrétienne et d’une nature un peu mystique, Claire, est aimée d’un jeune homme éloquent et enthousiaste qui a embrassé le saint-simonisme, et dont l’amour l’entraîne à sa secte sans la convaincre ; le malheur qui les frappe tous les deux semble à l’auteur provoquer une moralité favorable au christianisme. […] La philosophie de l’auteur d’Orphée a déjà été exposée dans cette Revue avec une largeur et une fidélité bien difficile par la plume métaphysique de M. Barehou ; nous tâcherons peut-être de revenir quelque jour sur l’auteur lui-même, en l’abordant cette fois comme le père d’Hébal, par le côté personnel et plus vivant, et en insistant sur les mérites de l’écrivain.
* * * Le lendemain, l’auteur mutilé entrait comme une bombe à l’imprimerie, demandant à cor et à cri son compositeur. […] * * * Tout le monde connaît — pour l’avoir vu sur les quais — le Tableau de Paris par Mercier, un bien bon auteur ! […] Me montrant l’affiche du doigt : « Vous voyez bien, me dit-il, cette pièce en un acte qui allonge son titre au-dessus de ces trois noms d’auteurs ? […] Les directeurs le savent bien ; aussi exigent-ils que tous les jeunes auteurs qui débutent en mettent une, et quelquefois deux !
L’auteur du Nouveau Code du Duel, ancien officier supérieur de cavalerie dans l’armée piémontaise, le comte du Verger de Saint-Thomas, qui, en matière de question d’honneur et de duel, a tout à la fois l’expérience et l’autorité, a voulu traiter et réglementer à sa manière ce difficile sujet du duel, si profondément ancré dans nos mœurs qu’il a résisté à toutes les législations, et même aux plus terribles… En ces derniers temps, le comte de Saint-Thomas a été précédé par le comte de Château-Villars, qui a écrit aussi un Code du Duel, et je crois bien que, dans l’avenir, il pourra être suivi de quelque autre codificateur encore ; car le duel, en France, a la vie assez dure pour enterrer plus d’une génération d’ambitieux codificateurs. […] IV Et, s’il en est ainsi, l’auteur du Nouveau Code du Duel a eu raison de ne voir dans le duel qu’un fait historique qui défie toute législation et qui a vaincu les plus puissantes. […] … L’auteur du Nouveau Code du Duel a-t-il bien agité ces questions au fond de lui-même avant de le rédiger ? […] Le remède que l’auteur du Code nouveau emploie contre ce mal du duel, qu’il étudie dans ses développements historiques et dans son état actuel, est aussi général que le mal lui-même.
Savant, renseigné, déjà rompu au style et à la manière de l’histoire, car il est l’auteur d’un travail estimé sur Colbert qui, sans être irréprochable pourtant, nous fait mieux connaître ce grand ministre que tout ce qu’on a publié jusqu’ici, il pouvait, tout comme un autre, et même mieux qu’un autre, faire une large battue dans le passé, nous donner quelque histoire de la civilisation à telle époque, et recommencer cette chasse aux fantômes et aux choses vagues qu’il faut refaire tous les vingt ans si l’on veut rester, soi et son œuvre, autrement qu’à l’état de date et de livre dépassé dans l’esprit des générations ! Le nouvel auteur de Jacques Cœur et Charles VII 12 s’est bien gardé d’une ambition si haute et si vaine. […] Tout est donc profondément historique dans cette histoire, que l’auteur appelle une Étude. […] Seulement, l’effroyable siècle qui tourne autour de cette figure sereine et fatale méritait, non pour être moins vrai, mais pour l’être davantage, plus de passion et plus de flamme qu’il n’y en a dans la peinture que l’auteur de Jacques Cœur et Charles VII nous en fait.
Les femmes dont il y est question, les Femmes d’Amérique 13, n’y sont guères qu’un exemple à l’appui d’une incroyable théorie qu’y formule l’auteur, et que la contemplation de la société américaine lui a inspirée. […] L’auteur n’y fait pas seulement le peintre, mais le philosophe, et quel philosophe ! […] Dès le début de ce livre inouï, l’auteur, pour honorer les Américaines, se met tranquillement à les comparer à ces misérables prostituées de France, dont la lâcheté de nos mœurs a cru voiler élégamment l’ignominie en les appelant des lorettes : « Ce type, chez nous (la lorette), — dit-il, aux pages 8 et 9, — n’est que le modèle d’une catégorie féminine. […] Il est douteux aussi — du moins, nous le croyons, — qu’ils admettent sans un modeste embarras la conclusion, logiquement très bonne, mais historiquement suspecte, que Bellegarrigue sait tirer de cette absence de la famille aux États-Unis : « L’autorité paternelle — dit-il — ayant abdiqué en Amérique, sinon en totalité, du moins en grande partie, il est arrivé que la famille n’y existe pas… et que l’extrême civilisation autorise les mœurs à ressaisir la simplicité de l’état sauvage. » Mais cet éloge, une fois jeté en passant, des Américains, qui ne sont pas l’objet spécial du livre, l’auteur revient aux femmes d’Amérique ; car sans la femme, nous dit-il avec une galanterie vraiment philosophique, la masculinité ne serait pas !
L’auteur de Saint Louis et son temps ne comprend son sujet qu’avec son esprit, et il ne le fait point sentir avec son cœur… Je sais bien qu’il est rare qu’on ait à mettre son cœur dans une histoire politique, où le jugement est bien assez pour la besogne qu’ordinairement on a à y faire ; mais la politique de Saint Louis n’est pas une politique d’homme d’État « qui a son cœur dans sa tête », comme le voulait Napoléon. […] Mais que Frédéric II, l’abominable Frédéric II, l’auteur des Trois imposteurs, le sarrasin, le sorcier, l’âme damnée, qui pouvait tout par la force et qui s’en servit si souvent avec une atrocité diabolique, invoquât à son tour la justice de Saint Louis, il y avait là, dans ce fait, quelque chose qui dépassait évidemment la puissance de la simple Royauté. […] Qu’importe qu’on y passe auprès de figures comme Frédéric II, — ce poème de Lord Byron au Moyen Âge, — comme Grégoire IX, — cette énergie de quatre-vingt-dix-huit ans, — comme Urbain IV, Clément IV, Alexandre IV, sans que l’auteur les regarde et soit tenté d’en faire le portrait ! […] Le seul reproche grave qu’on puisse adresser à l’auteur de Saint Louis et son temps, c’est d’avoir trop effacé l’hagiographe sous l’historien politique.
Poète, historien, romancier, auteur dramatique, et finalement imprimeur pour s’imprimer soi-même, comme il a été son propre majordome et son propre concierge à lui-même dans son baroque château, chinoisement gothique, de Strawberry-Hill, cette espèce d’éléphant en porcelaine dont il fut, jusqu’à son dernier jour, l’orgueilleux cornac. […] Et cependant, malgré tout cela, malgré le curieux, le flâneur, l’antiquaire, l’auteur, l’amateur des jardins et des tabatières, et des petits pois, il y avait en lui fibre de dandy, — fibre de dandy qui se moque bien de tous les systèmes nerveux et même du sien, de tous les étonnements, de toutes les émotions. […] Et de fait, Byron, le jaloux des gilets de Brummell, l’auteur du Don Juan et du Beppo, et qui jouait sur cette petite chanterelle comme Paganini sur sa seule corde, avait en lui du dandy, comme Horace Walpole ; mais Byron était un dandy dans un poète, et la flamme céleste du poète dévorait sans cesse le dandy toujours renaissant dans ses lettres, commentaire singulier de ses poèmes ! […] C’est ce ton dandy, c’est ce fumet si particulièrement anglais, qui permet à Walpole de se passer impunément de tout ce qu’il n’a pas ; car, outre la chaleur absente, il n’a ni le mouvement, ni la rondeur, ni l’abandon, ni le flou, ni les grâces relevées ou tombantes, ni les flamboiements d’imagination qu’a, par exemple, le prince de Ligne, qui était un épistolier comme lui, un auteur comme lui, un châtelain comme lui, un jardinier comme lui, et qui eut le génie des lettres, quoiqu’il n’en ait pas écrit autant que lui.
Il faut des secousses fortes à cette espèce d’abattement, et les auteurs partagent le goût des spectateurs à cet égard, ou s’y conforment. […] Les Anglais n’ont point parmi eux un auteur comique tel que Molière ; et s’ils le possédaient, ils ne sentiraient pas toutes ses finesses. […] Mais comme les antithèses ne composent pas seules l’éloquence, les contrastes ne sont pas les seuls secrets de la gaieté ; et il y a, dans la gaieté de quelques auteurs français, quelque chose de plus naturel et de plus inexplicable : la pensée peut l’analyser, mais la pensée seule ne la produit pas ; c’est une sorte d’électricité communiquée par l’esprit général de la nation.
Cet Auteur étoit ennemi de toutes prétention, & n’avoit, dit M. de Buffon *, nul empressement de se faire valoir, nul penchant à parler de soi, nul désir ni apparent ni caché de se mettre au dessus des autres. […] Que penser de l’audace Philosophique, qui a osé lui attribuer l’assemblage de tous ses délires, en essayant de le faire passer pour l’Auteur du Systême de la Nature ? […] Quel Citoyen pourra donc se flatter de sauver sa cendre de l’ignominie, tant qu’il existera des Auteurs assez téméraires, des Calomniateurs assez intrépides pour répandre sur le tombeau des Hommes* respectables les funestes vapeurs de la frénésie qui les domine ?
Cet auteur avoit la réputation de surpasser les sçavans, ses confrères, beaucoup moins en Grec & en Latin, quoiqu’il possédât supérieurement ces langues, qu’en grossièretés, en ridicule amour-propre, en prétentions de toutes les espèces, en esprit d’envie & de tracasserie, en penchant pour la calomnie, la satyre & les libèles. […] L’auteur se propose d’y montrer le ridicule qu’il y a de prétendre bien écrire en latin, bien parler & bien entendre cette langue. […] Nous n’entrerons point dans les autres disputes sur les auteurs Latins.
Une expérience que je proposerais volontiers à l’homme de soixante-cinq ou six ans, qui jugerait les miennes ou trop longues, ou trop fréquentes, ou trop étrangères au sujet10, ce serait d’emporter avec lui, dans la retraite, Tacite, Suétone et Sénèque ; de jeter négligemment sur le papier les choses qui l’intéresseraient, les idées qu’elles réveilleraient dans son esprit, les pensées de ces auteurs qu’il voudrait retenir, les sentiments qu’il éprouverait, n’ayant d’autre dessein que celui de s’instruire sans se fatiguer : et je suis presque sûr que, s’arrêtant aux endroits où je me suis arrêté, comparant son siècle aux siècles passés, et tirant des circonstances et des caractères les mêmes conjectures sur ce que le présent nous annonce, sur ce qu’on peut espérer ou craindre de l’avenir, il referait cet ouvrage à peu près tel qu’il est. Je ne compose point, je ne suis point auteur ; je lis ou je converse, j’interroge ou je réponds. […] On attribue ici à ce prince une maxime odieuse, citée dans l’avertissement du premier volume des œuvres de Sénèque traduites par La Grange, Paris, 1778 (page 24), et dont une Société, autrefois célèbre, est généralement accusée d’être l’auteur.
Le sentiment seul ne suffit point pour connoître si l’auteur d’un poëme de philosophie raisonne avec justesse, et s’il prouve bien son systême. […] Aussi ne prétens-je pas que l’ignorant puisse dire précisement en quoi le peintre ou le poëte ont manqué, et moins encore leur donner des avis sur la correction de chaque faute, mais cela n’empêche pas que l’ignorant ne puisse juger par l’impression que fait sur lui un ouvrage composé pour lui plaire et pour l’intéresser, si l’auteur a réussi dans son entreprise et jusqu’à quel point il y a réussi. […] C’est aux ouvrages à se défendre eux-mêmes contre de pareilles critiques, et ce qu’un auteur peut dire pour excuser les endroits foibles de son poëme, n’a pas plus d’effet qu’en ont les éloges étudiez que ses amis peuvent donner aux beaux endroits.
Nous lui devons les plus belles études qui aient été publiées de notre temps sur les grands auteurs classiques des dix-huitième et dix-neuvième siècles, à tous les points de vue, son opinion m’était donc précieuse. […] Je ne sais si tous ces auteurs n’avaient pas besoin de se corriger. […] Barbey d’Aurevilly a signalé autrefois, dans les Lettres à Marcie de l’auteur d’Indiana, ce genre d’images surannées, qui, constitue la manière de George Sand .
J’ai avalé son étiquette, et j’ai voulu savoir ce que l’auteur mettait dessous. […] L’auteur d’un livre si singulièrement nommé : La Religion progressive, doit être bien plus fort comme postillon que celui qui intitulerait le sien, par exemple : « Religion du Progrès », car la religion du Progrès pourrait être quelque chose de fixe et d’absolu, que la pensée de l’homme ne traverserait pas comme une cour d’auberge et pour se remettre incontinent, après y avoir relayé, le cul sur la selle ; tandis que la Religion progressive, c’est tout autre chose : c’est une religion qui va toujours, et qui postillonne, à son tour, comme les philosophes, sur le chemin sans bout de l’humanité ! […] Semblable à tous les esprits qui n’ont pas une assez ferme et assez complète possession d’eux-mêmes, l’auteur de la Religion progressive va de préférence aux natures qui lui ressemblent.
Le plomb dispersé de quelques articles cinglants est, en se ramassant, devenu la balle mortelle d’un livre, — une balle d’argent ou d’or, qui n’en tue pas moins comme la balle de Robin-des-Bois, et même plus sûrement, car elle est mâchée… L’auteur de ce livre, qui aurait dû en fierté délicate se nommer, puisque son livre était une attaque, — (il s’est nommé dans la revue où son travail parut pour la première fois, mais ceux qui maintenant liront le livre n’auront peut-être pas lu la revue), — pourquoi tairions-nous son nom, nous ? […] II Ce livre sur Jeanne d’Arc30 n’est pas une de ces nouveautés que l’année qui commence emporte avec elle ; c’est un livre qui doit rester, et auquel le talent et la science de son auteur donnent la solidité d’un monument. […] Monsieur Cousin (sans nom d’auteur) ; Jeanne d’Arc (Pays, 19 mars 1859 ; Constitutionnel, 5 janvier 1876).
Un jugement sur cet auteur ne peut être que le commentaire motivé des paroles de Louis XIV. […] Voici le premier auteur du dix-septième siècle que je lis avec inquiétude et défiance. […] Comme le sublime auteur de la Vénus de Milo, il sait nous faire voir la beauté nue innocemment. […] Le sujet ne se développe pas, et l’esprit de l’auteur s’épuise. […] Enfin, on trouve encore à louer, par l’intention de l’auteur, sa retenue dans la peinture de l’amour.
Certains livres catholiques se vendent si bien en France et sont pour les auteurs d’un profit si réel, qu’on assure que M. de Lamennais, ruiné depuis longtemps, a surtout vécu et vit encore de la vente des éditions de son Imitation de Jésus-Christ et de sa Journée du chrétien. […] — Les enfants qu’on fait débuter à l’Odéon, frère et sœur de mademoiselle Rachel, s’appellent Raphaël et Rébecca, un Cid et une Chimène, — deux jeunes et intéressants Israélites, comme disent les petits journaux, — deux enfants hardis et de race, qui ne doutent de rien. — Léon Gozlan est auteur de plusieurs romans dont aucun ne se désigne bien particulièrement ; mais il fait très-bien dans les Revues de jolis articles fantastiques qui doivent faire envie parfois à Charles Nodier lui-même, et qui sont, en effet, spirituels.
C'est un échantillon des bulletins d’Austerlitz, décernés par nos auteurs dramatiques à leurs acteurs : Soldats, je suis content de vous ! […] « Rien n’est doux après le succès comme le besoin de rendre justice aux artistes qui l’ont préparé avec patience, conquis avec courage, obtenu généreusement pour l’auteur.
Ils trouveront encore des ressources puissantes dans le Cours de Belles-Lettres du même Auteur, Ouvrage qui n’est que le développement du premier. M. l’Abbé Batteux est du petit nombre des Auteurs qui ont rendu de vrais services à la Littérature.
Cet Auteur a depuis cherché à se rendre célebre par une autre Tragédie, intitulée, les Druïdes. […] On eût souhaité, pour la gloire de cet Auteur, qu’on lui eût également défendu de faire imprimer son Drame d’Albert le Grand, Piece plus médiocre encore que les Druïdes, & dont la langueur de l’action théatrale égale la froideur du style.
L’Auteur fut mis à la Bastille. […] L’Histoire amoureuse des Gaules, & cette Légende scandaleuse dont Boileau parle* dans sa huitieme satire, exciterent en lui des regrets, qui le mettent au dessus des Auteurs coupables qui ont suivi la même carriere, sans s’être repentis comme lui.
Peu d’Auteurs ont eu dans la carriere poétique un début aussi brillant. […] Versification leste, piquante, coupée avec une agréable variété : morale saine, ingénieuse, utile, & très-heureusement exprimée : fécondité d’invention dans les sujets, dans les tournures, dans les détails, dans les applications : imitations heureuses des graces ingénues de l’Auteur de Joconde : telles sont les richesses que la Muse de ce nouveau Fabuliste offre aux Amateurs de l’Apologue & du Conte, c’est-à-dire à toute espece de Lecteurs.
En passant légérement sur quelques-unes qui sont minces, ou qui ne sont que des répétitions, nous rapporterons ici les meilleures, afin de convaincre qu’il n’est point d’Auteur médiocre où l’on ne puisse trouver des traits estimables. […] de Saint-Marc a eu tort de recueillir contre l’intention de l’Auteur, qui n’avoit fait que leur rendre justice en les déclarant indignes de voir le grand jour.
Ce défaut, essentiel à la vérité, une fois reconnu, il n’en reste pas moins à admirer le Génie qui a enfanté cette concorde idéale, & qui l’a suivie, pour ainsi dire, dans tous les moyens propres, selon les idées de l’Auteur, à la procurer. […] Le plus connu de ses autres Ouvrages est celui qui a pour titre, Annales politiques de Louis XIV, où l’Auteur offre un tableau frappant des progrès de l’esprit chez notre Nation, pendant le regne de ce Monarque, & où M. de Voltaire. a puisé l’idée si mal remplie de son Siecle de Louis XIV, & le plan de son prétendu Essai sur l’Histoire générale.
La Comédie du Persifleur mériteroit aussi des reproches du côté de l'intrigue & de l'action ; mais la finesse avec laquelle l'Auteur a saisi ce caractere si délié dans ses nuances, l'agrément des détails, la gaieté & la vérité des tableaux, la peinture des travers de nos mœurs, & surtout l'aisance de la versification, lui obtiendront grace aux yeux des connoisseurs, & justifieront le succès dont cette Piece a joui. […] Il annonce dans l'Auteur, du sentiment, de la délicatesse, de l'enjouement, & a causé un plaisir universel, en ressuscitant un langage qui aura toujours son prix, aux yeux de ceux qui n'ont pas perdu le caractere François.
L’auteur de cet ouvrage, depuis le jour où il en a écrit la première page, jusqu’au jour où il a pu tracer le bienheureux mot FIN au bas de la dernière, a été le jouet de la plus ridicule illusion. […] Ce n’est que tout à l’heure, au moment où, selon l’usage des auteurs de terminer par où le lecteur commence, il allait élaborer une longue préface, qui fût comme le bouclier de son œuvre, et contînt, avec l’exposé des principes moraux et littéraires sur lesquels repose sa conception, un précis plus ou moins rapide des divers événements historiques qu’elle embrasse, et un tableau plus ou moins complet du pays qu’elle parcourt ; ce n’est que tout à l’heure, disons-nous, qu’il s’est aperçu de sa méprise, qu’il a reconnu toute l’insignifiance et toute la frivolité du genre à propos duquel il avait si gravement noirci tant de papier, et qu’il a senti combien il s’était, pour ainsi dire, mystifié lui-même, en se persuadant que ce roman pourrait bien, jusqu’à un certain point, être une production littéraire, et que ces quatre volumes formaient un livre.
Ce livre a obtenu le seul genre de succès que l’auteur puisse ambitionner en ce moment de crise et de révolution littéraire : vive opposition d’un côté, et peut-être quelque adhésion, quelque sympathie de l’autre. […] L’auteur, selon son habitude, s’abstiendra de répondre ici aux critiques dont son livre a été l’objet.
L’auteur, M. […] Cet ouvrage, c’est la vie de l’auteur, moins le suicide. […] L’auteur croit-il que ce serait entrer dans une voie nouvelle que d’en revenir au genre de l’empire, à la manière de Louis David ? […] On voit que, sous le rapport du métier, l’auteur a fait de grands progrès. […] Victor Hugo, et méritait le suffrage de l’auteur de Claude Gueux.
Et voilà le misérable avec lequel l’auteur veut qu’on sympathise pendant dix longs volumes ! […] À force d’éloquence, il est vrai, l’auteur y parvient, quand il parvient à faire oublier cette horrible révélation d’une infernale nature ; mais il ne peut y parvenir dans ceux qui se souviennent en lisant de ces antécédents de tigre ; il veut vainement faire détester la société en la calomniant, il ne réussit véritablement en ceci qu’à calomnier le crime ! […] Il faut donc que les hommes bien intentionnés, comme l’auteur de ce livre, touchent avec une extrême prudence et un extrême respect à ces vases divins qui contiennent l’âme du peuple, même quand ils aspirent évidemment, comme lui, à verser le plus de raison possible dans les institutions religieuses et dans ces saintes croyances des nations. […] Si l’auteur eût mieux réfléchi, il n’aurait jamais écrit ces deux noms sur la même ligne. […] IX L’auteur est plus austère contre l’impôt.
Elle m’a semblé un tissu d’extravagances, auxquelles l’auteur s’efforce vainement de donner un caractère d’élévation, et qui ne sont que triviales et souvent grossières. […] Certes, l’auteur d’Hernani a fait des pièces aussi belles, plus complexes et plus dramatiques que celle-là peut-être ; mais nulle n’exerça sur nous une pareille fascination. […] Tous ceux qui tiennent une plume aujourd’hui, les prosateurs comme les poètes, les journalistes comme les auteurs dramatiques, procèdent plus ou moins de lui. […] Un critique exercé pourrait presque à coup sûr, en présence d’un poème, déterminer s’il date d’avant ou d’après l’auteur des Orientales . […] Voici la liste de ses auteurs favoris : Dante,
Homais se séparerait décidément de l’auteur de Tartuffe. […] C’est évidemment la faute de l’auteur. […] Mais la bienveillance de l’auteur veille sur elle. […] Elle m’agaçait avec ses mots d’enfant qui ressemblent à des mots d’auteur. […] Sarcey, tout en rendant justice au talent des deux jeunes auteurs.
Il y a même là une idée touchante, que l’auteur a employée plusieurs fois avec un singulier bonheur. […] Elle s’étonna des fureurs qui accueillirent ce livre, ne comprenant pas que l’on haïsse un auteur à travers son œuvre. […] L’auteur n’a fait que les dégager de leur rudesse native et les éclaircir par le langage. […] C’est une idée chère à l’auteur, et qu’elle reprendra souvent, jamais avec autant de bonheur et de grâce. […] Ces rapprochements éclairent la pensée de l’auteur.
On s’arrache le jeune et modeste auteur : les duchesses, M. […] Cousin, le grand héraut littéraire depuis quelque temps, a proposé jeudi à l’Académie de décerner à l’auteur de Lucrèce le prix réservé à la meilleure tragédie, prix qui, depuis nombre d’années, était demeuré vacant, in partibus… ; mais le règlement s’oppose avec raison à ce qu’on enlève ainsi les choses d’emblée.
Éloigné, par état, de toute prétention littéraire, l’auteur a dit sans art et sans éloquence ce qui lui semble la vérité. […] Si, ne consultant qu’une juste défiance de ses forces, l’auteur eût entouré ses observations de l’appareil inattaquable de ces formes dubitatives et élégantes, qui conviennent si bien à tout homme qui a le malheur de ne pas admirer tout ce qu’admirent les gens en possession de l’opinion publique, sans doute alors les intérêts de sa modestie eussent été parfaitement à couvert, mais il eût parlé bien plus longtemps, et par le temps qui court, il faut se presser, surtout lorsqu’il s’agit de bagatelles littéraires.
Les sensations, les nobles désirs, les aspirations généreuses y débordent ; le jeune auteur voudrait tout réunir, tout embrasser. […] Le beau antique corrige à propos le joli et l’empêche de tourner au coquet… Dans les Élévations, l’auteur peut laisser ouvrir à son lyrisme des ailes qui se seraient brûlées aux bougies d’un salon ; il vole à plein ciel, chassant devant lui l’essaim de strophes et ne redescend que sur les cimes.
Où l’auteur avait le mieux réussi, c’était en traduisant les joies intimes et les tristesses discrètes du foyer, les grandeurs et les misères morales de la vie domestique dans notre civilisation bourgeoise. […] Ce sentiment, comme tous ceux que l’auteur a mis en œuvre, est exprimé toujours avec une rare délicatesse, une véritable finesse de nuances.
Laurent Pichat vient, parmi eux, de gagner sa place, — mais, il faut en convenir, Baudelaire, la mâle Ackermann, et, plus près de nous, Jean Richepin, l’auteur de la Chanson des gueux , Richepin qui rirait bien de Pichat avec sa religion du progrès, qui n’est que du christianisme déplacé, sont des blasphémateurs d’un autre poing montré au ciel et d’un autre calibre de passion impie que Pichat, l’égorgeur de songes, comme il s’appelle et le pleureur sur les légendes religieuses auxquelles il a cru, et que, du fond de sa stérile et vide raison, il a l’air de regretter encore… Quoique l’auteur des Réveils n’en ait, que je sache, jamais recommencé d’aussi beaux, il y en a pourtant d’autres qu’on lit après ceux-là et qui dénotent une puissance de variété singulière dans l’inspiration et dans l’originalité… C’est dans de tels vers et par de tels vers que Laurent Pichat, l’athée et le démocrate, reconquiert son blason de poète.
Les choses étant ainsi, Molière put croire que ce serait un coup de maître de faire maltraiter les mauvais auteurs par Montausier sous le nom d’Alceste, de la même manière que Boileau et lui en usaient dans leurs ouvrages, c’est-à-dire de le montrer faisant la guerre au mauvais goût sans la faire aux personnes. C’était en effet un coup de maître pour Molière, de représenter Montausier, ce censeur énergique, sous les couleurs les plus nobles, et d’opposer son caractère même aux prétentions de bel esprit sans esprit, et le poète sans talent ; de le montrer intraitable pour un mauvais ouvrage, quelque honnête, quelque estimable que fut l’auteur, en respectant en lui l’homme de bien et de mérite ; précisément comme Racine et Boileau prétendaient en user avec Chapelain, Cottin et leurs semblables.
A ce défaut de jeunesse près, dont il sera facile à cet Auteur de se corriger, on peut dire que son Discours annonce un talent qui n’a besoin que d’être cultivé pour égaler celui des grands modeles. […] Semblable à ces athletes qui s’exercent long-temps avant de paroître sur l’arene, quoique né avec les plus heureuses dispositions, il a eu la sagesse de ne se montrer au Public qu’après avoir mûri sa raison & formé son esprit par l’étude des hommes & celle des bons Auteurs.
Il a débuté dans les Lettres par des Eloges historiques, tels que ceux du Roi Stanislas, de Charles V, de Louis Dauphin, de Fénélon, qui annoncent des connoissances, de l’esprit, le talent de s’exprimer avec autant de noblesse que de clarté ; mais dont le style dépourvu en général de chaleur & de nerf, fait augurer que cet Auteur aura de la peine à parvenir à la véritable éloquence. […] Nous n’ignorons pas que les Philosophes & leurs partisans en pensent ou en parlent bien différemment ; mais nous nous faisons gloire de manifester ce que nous pensons du mérite des Auteurs, & nous invitons celui-ci à ne point se laisser aveugler sur les qualités qui lui manquent, par les applaudissemens des Sectateurs d’une Morale ennemie de celle qu’il prêche : leur suffrage n’est propre qu’à humilier l’Orateur Evangélique & Chrétien.
Par-là, ils auroient rendu un véritable service aux Lettres & aux Auteurs ignorés, qui valent quelquefois mieux que bien des Auteurs connus.