Vous m’avez communiqué le goût des questions de critique générale, et, ce qui est plus, beaucoup d’idées : je vous devais ce livre.
Ce qu’on pourrait lui reprocher, c’est de ne pas les avoir montrées assez particulières, et d’être trop resté dans des variations générales du thème lamartinien.
[Biographie générale (1852).]
Tels sont les sujets que nous réunissons dans ce livre, sous le titre général d’harmonies, etc.
. — Nul n’a droit de dire : « Je connais les hommes. » Tout ce qu’on peut dire de juste, c’est : « Je suis en train de les connaître. » XXIII Assembler, soutenir et mettre en jeu à la fois dans un instant donné le plus de rapports, agir en masse et avec concert, c’est là le difficile et le grand art, qu’on soit général d’armée, orateur ou écrivain. Il y a des généraux qui ne peuvent assembler et manœuvrer plus de dix mille hommes, et des écrivains qui ne peuvent manier qu’une ou tout au plus deux idées à la fois.
Comme nous nous proposons de suivre le cours, nous reprendrons en détail toutes les opinions philosophiques ; aujourd’hui, nous nous contenterons de faire quelques observations générales. […] Voici le texte de ce qui a été dit à ce sujet, par l’école de Saint-Simon, dans le volume d’exposition qu’elle a publié cette année : « La loi du développement de l’humanité, révélée au génie de Saint-Simon et vérifiée par lui sur une longue série historique, nous montre deux états distincts et alternatifs : l’un, que nous appelons état organique, où tous les faits de l’activité humaine sont classés, prévus, ordonnés par une théorie générale, où le but de l’action sociale est nettement défini ; l’autre, que nous nommons état critique, où toute communion de pensée, toute action d’ensemble, toute coordination a cessé, et où la société ne présente plus qu’une agglomération d’individus isolés et luttant les uns contre les autres. » (Vol.
Par cela seul que ce Comité se compose de gens de lettres plus en renom, ou ayant assez de loisir pour veiller aux intérêts généraux, il offre des garanties, et il en offrirait autant que l’on pourrait désirer. […] Les deux Sociétés pourraient être considérées comme étant comprises dans la dénomination générale.
Tout porte l’esprit aux idées générales plutôt qu’aux observations particulières ; mais lorsque les sociétés brillantes de la cour et de la ville ont un grand crédit politique, le besoin de les observer pour y réussir développe un grand nombre de pensées fines ; et si, d’un côté, il y a moins de philosophie pratique dans un tel pays, de l’autre, les esprits sont nécessairement plus capables de pénétration et de sagacité. […] Le patriotisme qui règne en Angleterre, inspire une sorte d’intérêt de famille pour les questions d’une utilité générale ; on peut en entretenir les Anglais aussi longuement que de leurs affaires particulières ; et les auteurs, confiants dans cette disposition, abusent souvent de la liberté qu’elle accorde.
On objectera sans doute que les propositions générales dans l’ordre moral, comme celles de l’abbé Dubos, souffrent des exceptions, & peuvent n’être pas moins vraies ; & que d’ailleurs il n’assigne pas une cause, mais plusieurs, qui concourent au même effet. […] De toutes ces lumières particulières, il en résulte, pour la nation, une lumière générale qui n’a qu’un temps, & qui s’éteint lorsqu’on ne consulte plus la nature, qu’on lui préfère le singulier & le manièré.
Le naïf, seul, n’aurait pas suffi… Rollin, qu’on appelle aussi le bon Rollin, et qui, dans son Histoire ancienne, a traduit bien des morceaux d’Hérodote, Rollin, l’âme simple, droite, ingénue, qui était un naïf par l’esprit, mais qui parlait la langue ordonnée et anti-naïve du dix-septième siècle, n’a jamais traduit que le sens général ou littéral d’Hérodote. […] Jugez par là de ce qu’était cette langue générale du seizième siècle, qu’imitait Pascal, puisque le pauvre secrétaire gringalet d’Odet de Chatillon, resté obscur comme un insecte dans sa poutre, la parlait et récrivait aussi bien que Montaigne !
» Et l’historien en question ajoute, textuellement : « Si des ecclésiastiques ont régi tant d’États militaires, c’est qu’ils étaient plus expérimentés, plus véritablement propres aux affaires, que des généraux et des courtisans. » Raison qui rappelle le mot des médecins de Molière : L’opium fait dormir parce qu’il a une vertu dormitive , et qui fait sourire venant d’un homme d’autant d’esprit que Voltaire ; car c’est Voltaire qui est cet historien ! […] Sa gloire était toute nationale et péninsulaire… Elle paraissait détachée de l’histoire générale de l’Europe comme son pays, entouré par la mer de trois côtés à la fois.
qu’on a transi son talent, qu’on n’a pas eu la bravoure de sa pensée ; qu’au lieu d’être un grand ausculteur de faits on est devenu un empailleur d’idées générales qui ressemblent à des momies, et qu’on peut s’appeler désormais en froideur la fée Concombre de l’Histoire. […] Dans les deux premiers volumes, qui vont jusqu’à la mort de Henri IV, l’auteur, qui semble n’avoir en vue que des résultats généraux, n’en recherche et n’en dégage qu’un seul, dont, à ses yeux, l’importance prime celle de tous les autres, et c’est la question de l’État, comme on dit en Prusse.
… La Philosophie dont il s’occupe dans son livre n’est pas cette philosophie générale — qui a seule le droit de porter ce nom absolu de Philosophie — et qui a pour prétention de donner la loi de tous les phénomènes. […] En effet, avec ce point de vue des deux économiques d’ici-bas, qui simplifie tout en embrassant, par leur côté le plus général, tous les philosophes et toutes les philosophies, la preuve eût été suffisamment faite du peu de progrès que la Philosophie est réellement en droit de compter.
C’est de l’Alfred de Musset sans la grâce de ses éperons d’or ; de l’Alfred de Musset mis à pied et au niveau de la bassesse générale des imaginations, ne choquant plus personne par sa supériorité même. […] Règle générale et absolue, nos œuvres ont toujours l’âge que nous avons quand nous les lançons dans le public.
Quand à cette époque le grand mouvement romantique se produisit, M. de Vigny fut au premier rang du bataillon sacré, mais il ressembla à ces généraux de l’ancien régime qui servaient comme simples soldats dans l’armée de Condé avec leurs épaulettes de généraux.
. — Lorsque le gouvernement devint démocratique, le petit peuple de Rome, comme celui d’Athènes, ne cessait de faire des lois d’intérêt privé, incapable qu’il était de s’élever à des idées générales. […] Voilà la principale cause de la grandeur romaine que Polybe et Machiavel expliquent d’une manière trop générale, l’un par l’esprit religieux des nobles, l’autre par la magnanimité des plébéiens, et que Plutarque attribue par envie à la fortune de Rome.
Les fondateurs du droit romain ne pouvant s’élever encore par l’abstraction aux idées générales, créèrent pour y suppléer des caractères poétiques, par lesquels ils désignaient les genres. […] Les droits abstraits et généraux furent dits consistere in intellectu juris.
Le dessein général de M. […] Brunetière sur l’esprit général de l’œuvre de Molière. […] Il est comme calqué, en ses lignes générales, au moins, sur celui de Sévère. […] Elle a fait emprisonner le général dont elle se défie ; elle le fait relâcher ; elle lui donne une mission de confiance au temple. […] Il est l’expression large, puissante, colorée et enthousiaste, de sentiments très généraux.
Jean Appleton affectionne les idées générales. » C’est d’abord l’indice d’une âme poète, puis « le vague de l’expression communique à ses vers un flou délicieux, une grâce vaporeuse dont on se sent enveloppé comme d’une caresse ».
La plus supportable de ses productions est l’Histoire générale de France.
Nous lui devons une Histoire générale des Auteurs Sacrés & Ecclésiastiques.
Ce défaut se fait moins sentir dans sa Lettre sur les avantages & l’origine de la gaieté Françoise, & dans son Discours sur l’origine du désir général de transmettre son nom à la postérité.
D’ailleurs, Platon ne s’en tient pas à cette indication générale ; et, après avoir montré d’où vient le mouvement, il veut expliquer aussi avec plus de détails les apparences diverses qu’il nous offre. […] C’est le fameux Scholie général. […] Je n’ai point à résumer ici la Mécanique céleste, et je remarque seulement qu’elle débute par un premier livre sur les lois générales de l’équilibre et du mouvement. […] Ainsi Aristote, voulant faire connaître la nature des animaux, se propose d’abord l’examen des parties de leur corps, comme le premier objet qui frappe la vue : et, après avoir donné des définitions générales de ces parties, après avoir distingué différentes espèces parmi les animaux, à raison de la variété de leurs formes extérieures, il expose dans les quatre premiers livres tout le détail des parties de leur corps. […] Le caractère général de sa morale est tout autre, mais les doctrines particulières sont au fond les mêmes.
Ce général, en effet, provoqua sa mort quand, à la tête de quelques révolutionnaires, il se jeta sur la caserne des soldats. […] « La congrégation générale se tint dans les appartements de Sa Sainteté. […] Et quand on passa du général au particulier, tous aussi me désignèrent, au lieu de choisir les deux cardinaux Doria et Mattei, ou tout autre auquel on aurait pu songer. […] Cacault que le général l’attendait à Pise pour conférer avec lui ; ils s’y rendirent. […] — « Après dîner, général”, répliquai-je d’un ton calme.
Dans les portraits de Montesquieu, soit individuels, comme le fermier général, le poète, le directeur, le vieux guerrier, le décisionnaire ; soit collectifs, tels que les casuistes, les femmes d’intrigue, les nouvellistes, etc., Montesquieu mêle avec grâce ce qu’il sait du cœur humain, ce qu’il a vu des mœurs parisiennes, ce que l’histoire lui a appris du caractère français jusque dans les Gaulois du temps de César. […] Des maximes générales sur la folie des conquêtes, et des exhortations à la paix et à la bienfaisance, ne changent pas le cœur des princes. […] Les passions des personnages de Gil Blas sont en petit nombre et générales. […] On s’attendait à des préceptes sur l’objet et l’utilité des exercices ; le livre n’offre que des distinctions générales sur les études, divisées en nécessaires, utiles, curieuses, superflues. […] Tour à tour trop général ou trop particulier, il disperse notre attention sur trop d’objets, et il nous éblouit par l’abondance même de ses lumières.
Mais laissons ces coïncidences qu’on peut relever à toute époque ; il sied de se demander s’il y a entre la littérature et : la musique, non seulement une ressemblance générale dans leur courbe de développement, mais de mutuelles dépendances. […] Mais qu’importe, en somme, si les pensées ou les rêveries suggérées à l’écrivain ne sont pas celles qui hantaient la cervelle du musicien, pourvu qu’elles soient intéressantes et qu’elles ne trahissent pas le sens général du morceau ? […] Les sujets traités, les caractères généraux, le style offrent chez les uns et les autres de frappantes ressemblances. […] En voilà, je pense, plus qu’il n’en faut pour prouver que les arts dont nous parlons suivent la même marche que la littérature et se transforment avec elle sous l’action des mêmes causes générales. […] A la fin du siècle dernier, elle était abstraite et décolorée ; n’était-il pas recommandé de n’employer que les termes les plus nobles, c’est-à-dire les plus généraux et partant les plus ternes ?
Il ne manque qu’une chose à Ymbert Galloix pour nous laisser une émotion durable, ce sont des idées générales et philosophiques, des sentiments dépassant la sphère du moi. […] C’est là, peut-être, une simple application de cette loi générale que les mouvements réflexes sont plus forts quand l’action des centres nerveux est moindre. […] Nous allons retrouver les traits généraux de la littérature des détraqués dans ces littératures de décadence qui semblent avoir pris pour modèles et pour maîtres les fous ou les délinquants. […] Le seul progrès qui semble pouvoir se constater, c’est celui de l’intelligence, et aussi celui des sentiments, qui suivent l’évolution de l’intelligence même et deviennent de plus en plus généraux et généreux308. […] Cette solidarité s’exprime par l’esprit public, c’est-à-dire par une subordination des consciences particulières à une idée collective, des volontés individuelles à la volonté générale ; et c’est cette subordination qui constitue la moralité civique.
Le prince de Ligne a écrit neuf lettres à la marquise de Coigny ; c’est un bulletin de féerie et d’enchantement, à l’usage de ce monde de Paris et de Versailles, que l’Assemblée des notables travaillait déjà : La flotte de Cléopâtre est partie de Kiovie dès qu’une canonnade générale nous a appris la débâcle du Borysthène. […] Comme il ne croit pas que son souverain, l’empereur Joseph, soit en mesure de la commencer assez vite, il demande à être provisoirement au service de la Russie : « Après avoir fait quelques sottises dans ma vie, dit-il à ce propos, j’ai fini par faire une bêtise. » Le voilà donc sans rôle défini, en qualité de militaire à moitié diplomate, et d’officier général à demi conseiller et très peu écouté, côte à côte avec le prince Potemkine, qui le caresse et le joue : « Je suis confiant, moi, je crois toujours qu’on m’aime. » On assiège Otchakov ; Potemkine n’est rien moins que militaire, et il veut le paraître. […] Une lettre piquante adressée à son ancien ami Ségur qui avait donné quelque adhésion aux premiers actes de la Révolution, nous montre le prince de Ligne à la date d’octobre 1790, dans le premier instant de son irritation et de sa colère : La Grèce avait des sages, dit-il, mais ils n’étaient que sept ; vous en avez douze cents à dix-huit francs par jour, … sans mission que d’eux-mêmes, … sans connaissance des pays étrangers, sans plan général, … sans l’Océan qui peut, dans un pays dont il fait le tour, protéger les faiseurs de phrases et de lois… Messieurs les beaux esprits, d’ailleurs très estimables, ont bien peu de talent pour former leurs semblables.
Massillon, par cette portion de son Petit Carême, inaugure cette politique, dont Louis XV sans doute ne sut point profiter à temps, mais qui, dès qu’on voulut l’appliquer en réalité, réussit, comme on l’a vu, si mal à Louis XVI, à Malesherbes, à ces hommes excellents et trop confiants par là même en l’excellence générale de la nature. […] Marmontel, destiné un moment dans sa jeunesse à l’état ecclésiastique, et qui avait étudié quelque temps à Clermont, eut l’occasion de visiter l’éloquent évêque, et, dans ses Mémoires, il a fait de cet ancien souvenir une scène affectueuse dont l’impression générale au moins doit être fidèle : Dans l’une de nos promenades à Beauregard, maison de plaisance de l’évêché, nous eûmes le bonheur, dit-il, de voir le vénérable Massillon. […] (Journal général de l’instruction publique, du 25 juin 1853.)
Il en eut du bien et la lieutenance générale de Bresse… Lassay avait déjà été marié deux fois. […] Les généraux allemands dans cette guerre étaient l’électeur de Bavière et, avant tout, le duc de Lorraine (neveu de celui qui avait autrefois voulu épouser Marianne). […] Lassay nous fait bien connaître le caractère des généraux, les tâtonnements et les fautes, les qualités et les différences de tactique des deux armées ; enfin son récit a de la netteté et montre du jugement.
N’est-ce donc rien que de voir cela, non par des phrases générales et vagues, mais par un nauséabond détail de chaque jour ? […] Ainsi l’utilité s’accordait avec la sainteté, le ciel et la terre y trouvaient leur compte, ce premier d’Ormesson, homme de tant de sens, et de mérite, eut dès lors, par le crédit de M. de Morvilliers, de grands emplois, toujours dans les finances, une commission extraordinaire et de confiance, qui dura deux ans ; en dernier lieu, il était trésorier général de Picardie, charge qu’il avait achetée du précédent trésorier, M. le général Molé (comme on disait alors par abréviation). […] À un point de vue plus général, tout historien profitera beaucoup de la connaissance de ce journal et du contrôle qu’il permet d’établir avec d’autres récits, surtout pour la première Fronde : la seconde n’y est pas.
Je ne sais s’il se défendra avec une partie de son armée, ou s’il sera ramené à Paris… La fourberie de ce général prouvera en faveur du plus franc et du moins ambitieux des citoyens, notre ami Philippe. […] À cette époque, le duc de Biron n’avait ni maison ni domicile à Paris ; il avait été dénoncé à l’armée par un des généraux révolutionnaires nommé Rossignol… Le duc, qu’on nommait alors le général Biron, était venu se disculper auprès du ministre de la guerre, et il logeait, pour le peu de temps qu’il devait rester à Paris dans cet hôtel garniu. […] Elle avait connu en France le général Bonaparte qui la traitait avec amitié, en Écossaise plutôt qu’en Anglaise.
Elle est pleine d’assertions hasardées, de formules générales contestables d’où l’on tire des conséquences lointaines, incertaines, qu’on donne comme des faits avérés. […] J’ai tenu à donner la note et à indiquer le sens général des raisonnements de mes trois amis. […] Cette masse flottante d’esprits, qui est trop imbue des résultats généraux ou des notions vaguement répandues de la science et qui a respiré trop librement l’esprit moderne pour retourner jamais à l’antique foi, a besoin pourtant d’être édifiée à sa manière et éclairée.
Dans des matières aussi complexes, il y a danger toujours qu’on ne voie qu’un point et qu’on se presse de conclure du particulier au général. […] Sur deux ou trois points plus généraux et historiques, il y aurait intérêt à le faire, même à notre point de vue de littérateur, et je ne réponds pas que je ne serai point tenté d’y revenir. […] Le Play, qui sait qu’il faut un degré d’optimisme pour l’action et qui s’est voué de cœur et d’esprit à l’apostolat du bien, ne s’en tient pas à ces vues générales et négatives.
Nommé commissaire général de la marine et membre du Comité de législation pour les colonies, son avis était fort demandé sur toutes les questions de sa compétence ; et quand un homme à projets, un aventurier utopiste, le baron de Bessner (un digne contemporain de Mesmer), proposa un établissement chimérique à la Guyane et en présenta à l’avance les plans réalisés et dessinés aux yeux sur le papier, on voulut bien consulter tout particulièrement Malouet ; on se décida même à l’envoyer sur les lieux, sauf ensuite à faire tout le contraire de ce qu’il aurait dit et observé. […] L’effet général chez lui est trop poli, trop doux. […] C’est dire qu’il était mûr et tout prêt quand les suffrages des électeurs de Riom, ses compatriotes, vinrent le chercher et le prendre pour député aux États généraux.
… Que les hommes ne jugent pas avec trop de confiance, comme celui qui compte sur les blés aux champs avant qu’ils soient mûrs ; car j’ai vu le buisson, à demi mort et tout glacé pendant l’hiver, se couronner de roses au printemps ; et j’ai vu le vaisseau, qui avait traversé rapidement la mer durant tout le voyage, périr à la fin, juste à l’entrée du port… Celui-là peut se relever, celui-ci peut tomber. » À regarder d’un coup d’œil général le talent et l’œuvre de M. de Lamartine, il semble que le plus haut point de son développement lyrique se trouve dans ses Harmonies. […] Le fâcheux de l’innovation n’est pas seulement aujourd’hui dans ces mots singuliers et ces crudités matérielles qui jurent pour le fond avec la région épurée du poète spiritualiste ; le ton général est de plus changé, et la dureté de l’accent devient habituelle. […] Restant dans le général, je dirai seulement : Quand on a une lyre, et une telle lyre, pourquoi donc à plaisir la briser, ou la défaire en la voulant étendre à l’infini ?
Sans cette connaissance générale, on court risque de les considérer trop à part, et comme des êtres étranges et accidentels. […] Il y a des hommes qui, tout en suivant le mouvement général de leur siècle, n’en conservent pas moins une individualité profonde et indélébile : Molière en est le plus éclatant exemple. Il en est d’autres qui, sans aller dans le sens de ce mouvement général, et en montrant par conséquent une certaine originalité propre, en ont moins pourtant qu’ils ne paraissent, bien qu’il puisse leur en rester beaucoup.
Cette contention d’esprit sur des intérêts frivoles en tout, excepté par l’influence qu’ils exerçaient sur le bonheur, ce besoin de réussir, cette crainte de déplaire, altéraient, exagéraient souvent les vrais principes du goût naturel : il y avait le goût de tel jour, celui de telle classe, enfin celui qui devait naître de l’esprit général créé par de semblables rapports. […] Il faut renoncer à tout ce qui ne peut s’apprendre que par tel genre de vie, et non par des combinaisons générales, quand ce genre de vie n’existe plus. […] Les formes varient sans doute suivant les caractères, et la même bienveillance peut s’exprimer avec douceur ou avec brusquerie ; mais pour discuter philosophiquement l’importance de la politesse, c’est dans son acception la plus étendue qu’il faut considérer le sens général de ce mot, sans vouloir s’arrêter à toutes les diversités que peut faire naître chaque caractère.
« Le principe le plus général que nous puissions établir par rapport à la concomitance de l’esprit et du corps, est la loi de diffusion qui s’énonce ainsi : « Quand une impression est accompagnée de sentiment ou d’une conscience quelconque, les courants excités se répandent librement dans le cerveau et conduisent à une agitation générale des organes moteurs, et affectent les viscères. » L’action réflexe, au contraire, qui n’est point sentie, est restreinte dans son influence à un circuit nerveux fort étroit. […] D’abord une objection se présente tout naturellement : Comment se fait-il que la conscience individuelle se fait souvent une loi particulière, en désaccord avec les lois générales ou du moins en dehors d’elles.
« Enfin, il fit si bien, dit Retz, qu’il se trouva sur la tête de tout le monde, dans le temps que tout le monde croyait l’avoir encore à ses côtés. » On ne dira pas que je suis insensible aux grâces persuasives de Mazarin ; mais là où je me sépare un peu de M. de Laborde et de ses ingénieuses apologies, c’est dans l’admiration générale du personnage et du caractère. […] Quant à l’intérieur de la France, à l’administration et aux finances, il ne paraît y avoir porté aucune vue d’amélioration générale, aucune pensée de bien public ; loin de là, il ne cessa vilainement d’y poursuivre son propre gain et son profit. […] Voilà les côtés que Retz a merveilleusement saisis et connus, le caractère des hommes, le masque et le jeu des personnages, la situation générale et l’esprit mouvant des choses ; par toutes ces parties, il est supérieur et hors d’atteinte dans l’ordre de la pensée et de la peinture morale, autant que Mazarin peut l’être lui-même dans l’histoire comme signataire de la paix des Pyrénées.
Attaché ensuite à l’état-major comme adjoint aux adjudants généraux, il servit trois ans à l’armée du Rhin, sous Schérer et Desaix. […] Les brusques révolutions que font éclater les passions des hommes viennent sans doute déranger fréquemment cette marche générale et graduelle des choses ; la digue que les sages essayaient de construire se trouve tout à coup submergée. […] » Ce serait trop dire que d’appliquer aujourd’hui cette prophétie qui ferait sourire ; mais, à voir néanmoins les difficultés que les guerres générales éprouvent maintenant à éclater, on doit reconnaître que les doux ont gagné leur part d’influence dans le gouvernement de la terre.
Les temps sont différents, les analogies seraient illusoires et trompeuses : mais l’idée générale d’étudier les personnages de réparation et d’ordre après ceux de révolution et de ruine, et d’en évoquer l’esprit, ne saurait être que bonne et utile dans son ensemble. […] L’influence de Mirabeau, souveraine dans la Provence, l’écarta des États généraux ; il n’en eut point de regret et se retira à la campagne, s’y occupant de méditer un ouvrage Sur les sociétés politiques. […] Vingt mille citoyens étaient intéressés dans cette disposition générale, dans cette résolution que le Conseil des Cinq-Cents avait déjà votée, et que l’éloquence de Portalis fit échouer au Conseil des Anciens.
L’Histoire de la civilisation en France, avec l’Histoire générale de la civilisation en Europe, qui y sert d’introduction, appartient aux trois dernières années de son cours (1827-1830), et l’Histoire des origines du gouvernement représentatif en France remonte aux années 1820-1822. […] En effet, les savants de nos jours s’aventurent peu dans les questions générales ; mais le clergé est redevenu important, considérable, et il est naturel que l’on compte avec lui. […] Guizot, qu’on juge de l’effet, de l’intérêt du spectacle mêlé à la satisfaction de l’esprit ; qu’on y répande cette émotion générale et communicative qui régnait aisément pendant toute cette fin de la Restauration, et qui faisait croire à l’unité d’une opinion publique à la fois juste et puissante, et l’on comprendra ce qu’ont été ces fêtes de l’intelligence, dont les livres mêmes qui en sont sortis ne donnent qu’une idée froide et décolorée.
Nous retrouvons, peu après, Beaumarchais propriétaire d’une autre charge en cour, ayant acheté moyennant quittance des lettres de noblesse, et ayant titre : écuyer, conseiller-secrétaire du roi, lieutenant général des chasses au bailliage de la varenne du Louvre, dont le duc de La Vallière était capitaine. En cette qualité de lieutenant général des chasses, il connaissait de certains délits et était investi d’un office de judicature qu’il remplissait sans trop sourire En 1764 (il avait trente-deux ans), se place un des épisodes les plus dramatiques de sa vie et qu’il a raconté lui-même dans un de ses Factums : c’est l’histoire de Clavico dont on a fait des drames, mais le seul vrai drame est chez Beaumarchais. […] Pendant ce temps-là le Parlement Maupeou croulait ; on jouait Le Barbier de Séville à Paris ; Beaumarchais, relevé de son jugement avec pompe, saisissait tous les à-propos, toutes les occasions de faire bruit et fortune, épousait les causes à la mode, devenait l’approvisionneur et le munitionnaire général des États-Unis insurgés, et entrait, le vent en poupe et toutes voiles dehors, dans cette vogue croissante qui ne s’arrêta plus qu’après Le Mariage de Figaro.
Mérimée a essayé d’expliquer autrement encore que par ces circonstances générales l’apparition du faux Démétrius, âgé de vingt à vingt-deux ans, et qui prétendait fils d’Ivan le Terrible et le populaire. […] Boris, dès les premiers jours, a senti le danger qui tient à des causes générales et profondes. […] De nos jours, on a fort abusé des idées et des considérations générales, des influences diverses qu’on a fait jouer à volonté à travers les siècles ; M.
M. de Pressensé opposa des arguments généraux qui, certes, auraient été suffisants devant une représentation nationale plus indépendante que celle qui siégeait alors, mais qui n’eurent pas d’effet. […] En face de l’indifférence et de l’inclairvoyance générales, la nouvelle tactique cléricale constitue un péril dont il est impossible de nier la gravité. […] C’est bien plus la délivrance des cerveaux envahis par la pensée libre que la délivrance du territoire envahi par l’étranger, puisque la cause spirituelle, la libre pensée, a produit l’effet matériel, l’invasion, si j’en crois cette phrase de l’archevêque Guibert : « En punition d’une apostasie presque générale, la société a été livrée à toutes les horreurs de la guerre avec l’étranger victorieux. » C’est une pénitence nationale de l’irréligion, et il n’y a qu’à lire tous les documents pour se persuader que c’est bien là le sens qu’on a voulu donner au « Vœu ».
Ce n’est point faire injure à un siècle ni à une race que d’expliquer ses croyances par ses inclinations primitives et par ses habitudes générales ; ce n’est point faire injure à l’éclectisme que d’expliquer sa réussite par le génie et par les inclinations de son pays et de son temps. […] À vrai dire, le système n’a point eu de métaphysique ; les sciences positives se sont développées sans lui, ne recevant de lui aucune idée générale et directrice, contredisant même celle que M. […] Le rêve et l’abstraction, telles furent les deux passions de notre renaissance : d’un côté l’exaltation sentimentale, « les aspirations de l’âme », le désir vague de bonheur, de beauté, de sublimité, qui imposait aux théories l’obligation d’être consolantes et poétiques, qui fabriquait les systèmes, qui inventait les espérances, qui subordonnait la vérité, qui asservissait la science, qui commandait des doctrines exactement comme on commande un habit ; de l’autre, l’amour des nuages philosophiques, la coutume de planer au haut du ciel, le goût des termes généraux, la perte du style précis, l’oubli de l’analyse, le discrédit de la simplicité, la haine pour l’exactitude ; d’un côté la passion de croire sans preuves ; de l’autre la faculté de croire sans preuves : ces deux penchants composent l’esprit du temps.
Presque tous sont des gens austères, et quelques-uns, sceptiques déterminés, sont des modèles de vertu ; la méditation amortit les sens, et les vues générales impriment dans l’âme la préoccupation du bien public. […] Vous trouverez qu’une fonction est un groupe de faits concourant à un effet unique, que la nature d’un être est le groupe des faits principaux et distinctifs qui le composent, qu’une loi est un couple formé de deux faits généraux, qu’unindividu est un système distinct de faits dépendants les uns des autres, que laperfection ou l’imperfection d’un être consiste dans la complexité ou la simplicité des faits qui le constituent. […] Et pour cela, nous avons pris un moyen simple : nous avons ramené les noms compliqués et généraux aux cas particuliers et singuliers qui les suscitent ; en réunissant plusieurs exemples, nous avons démêlé et détaché la circonstance commune qu’ils désignent ; nous les avons réduits à exprimer cette circonstance.
C’est un juste éloge dans un général qui marche avec fierté à l’ennemi. […] Tout le monde convient que Cromwel étoit le général le plus intrépide de son tems, le plus profond politique, le plus capable de conduire un parti, un parlement, une armée. […] Le cardinal Mazarin demandoit un général houroux, heureux ; il entendoit ou devoit entendre un général habile ; car lorsqu’on a eu des succès réitérés, habileté & bonheur sont d’ordinaire synonymes. […] Il faut sur-tout s’attacher à l’histoire de sa patrie, l’étudier, la posséder, réserver pour elle les détails, & jetter une vue plus générale sur les autres nations. […] & de cette expérience ne composez-vous pas l’idée générale de vérité & de mensonge ?
Non, mais nous voulons dire qu’elles ne sont jamais entrées dans la circulation générale des richesses de l’humanité. […] Doré a compris l’interprétation générale de son sujet ; mais nous avons à lui faire une querelle plus particulière. […] Consiste-t-elle dans l’expression générale de l’ambition ? […] Voilà la scène et la couleur générale du drame ; toute la poésie du Nord y est répandue. […] Qu’est-ce cependant que cette richesse générale ?
Mais la gloire générale d’un poète est en raison inverse de l’intérêt qu’il offre à l’érudit. […] C’est là qu’est la source des idées générales, qui sont un des divertissements les plus chers à l’humanité. […] Quand un homme tient à ses idées générales, n’ayez peur qu’il les oublie, et craignez plutôt qu’il ne les mette partout. […] Cet esprit général, j’ai essayé plus haut de le démêler. […] Il fit de bonnes études générales en compagnie des enfants de la famille de Monmor, protectrice de la sienne.
De ce temps serait ce Discours des passions de l’amour qu’on lui attribue : certaines propositions et le ton général de l’ouvrage sentent l’épicurien ; cette fois, le jansénisme de Pascal fut sérieusement en danger. […] Dès 1656, les curés de Rouen, puis ceux de Paris déféraient à l’Assemblée du Clergé 38 propositions de morale relâchée ; en 1658, les curés de Paris dénonçaient au Parlement, à la Sorbonne et aux vicaires généraux une Apologie des Casuistes, qui fut condamnée. […] Il est certain que l’esprit général de la casuistique catholique tend à adoucir l’austérité de la morale évangélique. […] IX), qui vaut comme une introduction générale de l’ouvrage, Pascal exposait sa thèse de l’impuissance de la raison, incapable de savoir tout, et de rien savoir certainement, réduite à juger des « apparences du milieu des choses » (les deux infinis, art. 1). […] Il est curieux de remarquer combien Pascal, sur les sujets de morale individuelle ou générale, a l’intelligence et l’imagination obsédées par les Essais.
La confusion qui semble régner dans les productions actuelles de nos romanciers n’est, aussi bien, qu’une répercussion de l’anarchie générale à laquelle tendent les ardeurs fiévreuses de notre époque. […] Il suffit, pour s’en convaincre, de passer en revue la longue théorie des écrivains qui ont été en proie à l’inquiétude dont cette forme littéraire générale est la furtive expression. […] Le roman devait utiliser cette préoccupation devenue générale : et, tout naturellement, nous avons rencontré dans les romans de M. […] Si les images en sont riches, en effet, la contexture générale en demeure bien française. […] Maurice Maeterlinck, lequel constate une absence complète de vie mentale chez la femme et qui estime l’œuvre féminine dépourvue, presque toujours, de pensée, d’idées générales et de poids intellectuel.
Il dit que toute la société vit aujourd’hui de passif, que tout le monde, à de rares exceptions, passe sa vie dans les dettes, et que les mariages, les successions, et enfin la mort, font durer et mettent en règle cet état général. […] Et il passe une revue générale, en citant les noms, de la situation financière des commerçants du boulevard. […] Il contait qu’un général russe, après une attaque, deux fois repoussée par les Français retranchés derrière le mur d’un cimetière, avait commandé à ses soldats de le jeter par-dessus le mur. […] » — demandait Tourguéneff au général en question, un très gros homme. Et voici ce que le général lui racontait.
Après les invectives générales, dont son fameux discours sur la parodie est rempli, il vient aux raisons particulières qui la lui font proscrire. […] La proposition générale qu’il tâche d’établir est celle-ci : « Les comédies, de leur nature & prises en elles-mêmes, indépendamment de toute circonstance bonne ou mauvaise, doivent être mises au nombre des choses indifférentes. » Il tire ses autorités, 1°. […] Quand il porte une vue générale sur la comédie ancienne & moderne, il trouve la différence à notre désavantage. […] Rousseau, le conseil le plus dangereux qu’on pût donner, du moins tel est mon sentiment, & mes raisons sont dans cet écrit. » Quoique ces raisons semblent ne devoir convenir qu’à la constitution de Genève, elles sont pourtant exposées très-souvent d’une manière générale. […] On lui a répondu que, de quelques cas particuliers, il ne pouvoit pas tirer une preuve générale en faveur de son sentiment.
Chapitre IV : La métaphysique S’il est une science qui soit de nature à contredire les enseignements de la conscience, c’est cette spéculation supérieure qu’Aristote appelait philosophie première, qui a reçu depuis le nom de métaphysique, et qui, sous un titre quelconque, restera dans le domaine de la pensée humaine, tant que celle-ci aura le souci des vues générales et des conceptions synthétiques. […] La philosophie, spéculant sur les résultats de l’expérience et de la science positive, et en formant telle ou telle de ces synthèses qu’on nomme des systèmes, a besoin de voir les choses de très-haut pour pouvoir en saisir les rapports généraux, et s’élever ainsi, selon le sujet de ses recherches, à l’unité de loi, de type, de cause ou de substance, Or, dans cette contemplation suprême, il est presque inévitable, ou bien que les caractères propres de la réalité échappent au philosophe placé à un tel point de vue d’observation, ou bien qu’ils s’effacent et tendent à disparaître dans le vaste horizon ouvert sous ses pieds à ses yeux éblouis. […] Le savant n’a que deux méthodes à son service, l’observation spécifique ou générale, et l’expérimentation si nécessaire à l’induction. […] Bien que la tendance au déterminisme soit générale, et qu’on la retrouve chez toutes les écoles de philosophie naturelle et même de philosophie morale, il se rencontre des esprits et des âmes qui protestent énergiquement contre une telle conclusion des méthodes contemporaines. […] Le pouvoir individuel de faire le bien a paru si borné, si misérable, au milieu des tempêtes et des naufrages des masses, qu’on ne veut plus regarder qu’aux mouvements généraux et aux évolutions lentes du genre humain.
Il n’a pas mieux réussi dans l’Histoire de la Philosophie Païenne, ni dans celle des Révolutions de Constantinople, ni dans l’Histoire générale de Sicile, Ouvrages qui attendent une plume mieux exercée & plus piquante.
Il est membre du Conseil général de son département. […] L’aspect général est celui de misérables marchandes du Temple, et la plupart des visages sortent d’une fourrure de chat. […] Les grands géomètres et les grands généraux, je n’estime que cela ! […] — Oui, oui, chez elle les passions sont générales… — Et puis Balzac a un style ! […] Il trépigne et beugle : « C’est insensé… Peut-on vraiment… D’abord les Grecs sont indiscutables… Tout est divin chez eux. » Hourvari général pendant lequel Sainte-Beuve se signe avec une piété d’oratorien, en murmurant : « Mais, Messieurs, le chien d’Ulysse… » et que Gautier lance : « Homère, un poème de Bitaubé… oui, c’est Bitaubé qui l’a fait passer… Homère n’est pas ça.
Léon Bazalgette Un caractère général de ses vers et de sa prose, c’est la mystérieuse mélodie intérieure dont l’accompagnent les échos de sa pensée, qu’elle soit magnétiquement attirée par l’éternel féminin des choses ou enivré par le flamboiement de l’abstrait.
Le dégoût général, occasionné par les Ouvrages médiocres qui fourmillent dans ce Journal, est très-propre à nuire aux bonnes Pieces qui y paroissent de temps en temps.
Servan, [N.ABCD] ancien Avocat Général au Parlement de Grenoble, né en 17..
Valincour, [Jean-Baptiste-Henri de Trousset de] Secrétaire général de la Marine, de l'Académie Françoise & de celle des Sciences, né en 1653, mort à Paris en 1730.
Quel intérêt y pouvons-nous prendre, à moins que d’y chercher quelque renseignement sur les lois générales du langage ? […] Une réponse facile serait d’invoquer des raisons générales. […] Hérodote lui-même est encore un poète par l’ordonnance de la composition et l’allure générale du récit. […] Il ne leur serait pas mauvais de vérifier et de contrôler, par les faits de l’histoire générale, ce qu’ils découvrent ou croient découvrir de nouveau dans l’histoire même de Molière. […] Boucherie relise donc l’Origine des espèces : c’est, je pense, de l’histoire naturelle assez générale ?
Lui-même, rendant compte en 1836 des poésies nouvellement publiées, constatait la décadence générale de la poésie secondaire, tout à l’honneur, disait-il, de la poésie du même rang qui florissait sous la Restauration.
Son Histoire générale de tous les Peuples n’est pas mieux écrite.
Nous n’avons qu’un moyen de combler ces lacunes ; à défaut de l’histoire détaillée, il nous reste l’histoire générale ; plus que jamais, pour comprendre l’œuvre, nous sommes obligés de considérer le peuple qui l’a faite, les mœurs qui la suggéraient, et le milieu où elle est née. […] La masse de la population n’intervient dans les affaires générales que de loin en loin, par des élections. […] Un général n’était pas alors un calculateur qui se tenait sur une hauteur avec une carte et une lorgnette ; il se battait, la pique à la main, en tête de sa troupe, corps à corps, en soldat. […] A Sparte, dans les gymnopédies, les généraux, les hommes illustres qui n’avaient pas une taille et une noblesse d’extérieur assez grandes étaient, dans le défilé choral, relégués aux rangs inférieurs. […] Pour avoir le sentiment du divin, il faut être capable de démêler, à travers la forme précise du dieu légendaire, les grandes forces permanentes et générales dont il est issu.
Au type vague, abstrait, général, qu’une première vue avait embrassé, se mêle et s’incorpore par degrés une réalité individuelle, précise, de plus en plus accentuée et vivement scintillante ; on sent naître, on voit venir la ressemblance ; et le jour, le moment où l’on a saisi le tic familier, le sourire révélateur, la gerçure indéfinissable, la ride intime et douloureuse qui se cache en vain sous les cheveux déjà clair-semés, — à ce moment l’analyse disparaît dans la création, le portrait parle et vit, on a trouvé l’homme. […] Tout homme doué de grandes facultés, et venu en des temps où elles peuvent se faire jour, est comptable, par-devant son siècle et l’humanité, d’une œuvre en rapport avec les besoins généraux de l’époque et qui aide à la marche du progrès. […] Qu’il fût admirablement organisé pour la géométrie et les arts, je ne le nie pas ; mais certes, les choses étant ce qu’elles étaient alors, une grande révolution, comme il l’a lui-même remarqué89, s’accomplissant dans les sciences, qui descendaient de la haute géométrie et de la contemplation métaphysique pour s’étendre à la morale ; aux belles-lettres, à l’histoire de la nature, à la physique expérimentale et à l’industrie ; de plus, les arts au xviiie siècle étant faussement détournés de leur but supérieur et rabaissés à servir de porte-voix philosophique ou d’arme pour le combat ; au milieu de telles conditions générales, il était difficile à Diderot de faire un plus utile, un plus digne et mémorable emploi de sa faculté puissante qu’en la vouant à l’Encyclopédie. […] On était dans un siècle d’analyse et de destruction, on s’inquiétait bien moins d’opposer aux idées en décadence des systèmes complets, réfléchis, désintéressés, dans lesquels les idées nouvelles de philosophie, de religion, de morale et de politique s’édifiassent selon l’ordre le plus général et le plus vrai, que de combattre et de renverser ce dont on ne voulait plus, ce à quoi on ne croyait plus, et ce qui pourtant subsistait toujours.
Les lois de la conscience sortent par développement de ces modifications successives, et l’expérience est le terme général qui exprime la somme de ces modifications. […] Ainsi il trouve dans Xénophane, au moins des germes de scepticisme204 ; son disciple Parménide « n’a pas seulement une notion vague et générale de l’incertitude de la connaissance humaine ; il maintient que la pensée est trompeuse, parce qu’elle dépend de l’organisation205 », ce qui louche de plus au matérialisme, Héraclite ne voit dans tout qu’un devenir. — Empédocle se lamente sur l’incertitude de la connaissance et la fragilité de la vie humaine. […] Quoique, depuis Hartley, les progrès de la science aient donné un haut degré de probabilité à la doctrine générale des vibrations ; cependant, même maintenant, notre connaissance des sensations est beaucoup plus certaine que celle des vibrations impliquées. […] On avait vaguement reconnu les rapports du physique et du moral, et les rapports généraux du système nerveux et des fonctions mentales : mais nul n’en avait tenté une démonstration précise.
Vous avez pu être étonnés, au commencement de ce cours de conférences, de ce que je n’eusse attribué, dans mon programme, qu’une seule leçon aux fables de La Fontaine ; mais vous avez vu très vite quelle en était la raison : c’est que je prévoyais, d’une façon certaine, que je vous parlerais des fables de La Fontaine à peu près dans toutes les conférences que je ferais, puisqu’il est absolument impossible de parler des idées générales de La Fontaine, ou de son caractère, ou de ses tendances d’esprit, ou de ses idées philosophiques, ou de ses Contes, etc., sans faire au moins allusion à quelques-unes de ses fables, et c’est ainsi que pendant six ou sept conférences, je vous ai parlé des fables de La Fontaine en vous parlant d’autre chose. […] Pour vous en donner comme le caractère général, je vous dirai qu’il y a, par exemple, le Corbeau et le Renard. […] C’est donc une satire contre la magistrature, ou contre la cour, on peut hésiter ; c’est une satire contre les jugements humains ; d’une façon plus générale, c’est une satire sur les jugements des hommes. […] Ensuite, je conclurai sur La Fontaine ; c’est-à-dire je vous donnerai sur le génie de La Fontaine les idées générales qu’il convient, je crois, de garder dans son souvenir.
Parce que le pays souhaitait ardemment la paix, il s’empressait d’imaginer que le général vainqueur revenait tout exprès pour la lui apporter. […] Le général qui, sur le champ de bataille, regarde la mort en face, se trouble devant la mascarade parlementaire des députés costumés de rouge. […] Comparer un général à Scipion, fût-ce à Tancrède, ce n’est pas tout à fait la même chose que le prier d’amour. […] Presque toujours une assemblée est moins intelligente que ses membres, un conseil de guerre moins que les généraux, un jury moins que les jurés. […] Ses romans les plus sensationnels ont paru au milieu de l’indifférence presque générale et ses plus bruyantes invectives sont restées sans écho.
Ses idées générales étaient d’une pauvreté lamentable. […] Il nous en expliqua seulement la tendance générale, le ton et l’allure. […] Ce ne sont point des mesures générales, ni des congrès, ni des lois, qui peuvent assurer le bonheur de l’humanité. […] La première, et la plus générale, est une profonde lassitude des formules naturalistes. […] Je serais désolé qu’on voulût y voir un jugement général et définitif sur l’œuvre du vieux poète norvégien.
Rarement on respecte les droits de la société privée, quand on manque ainsi de respect à la société générale.
Une fois entré dans son sujet, M. de Tocqueville s’y tient avec sévérité, et les considérations générales, éloquentes, de son Introduction font place à une analyse savante, exacte et sans aucune de ces digressions sentimentales auxquelles s’abandonnent trop volontiers beaucoup de nos jeunes historiens et publicistes. […] Il distingue deux espèces de centralisations : 1° celle qui comprend certains intérêts communs à toutes les parties de la nation, tels que la formation des lois générales et les rapports du peuple avec les étrangers ; 2° celle qui voudrait comprendre et organiser administrativement les intérêts spéciaux à certaines parties de la nation, tels, par exemple, que les entreprises communales.
On sait qu’il y a deux grands ouvrages de Roger Bacon qui, réunis à l’Opus majus, composaient son œuvre générale. […] Il ne sera pas indifférent d’examiner et de noter ces restes du passé avant que la civilisation moderne et l’usage de la langue générale les aient fait disparaître.
Je m’attache à caractériser les principales différences que ces deux situations politiques doivent produire dans la destinée des femmes qui aspirent à la célébrité littéraire, et je considère ensuite d’une manière générale quel bonheur la gloire peut promettre aux femmes qui veulent y prétendre. […] À ces causes générales, qui agissent presque également dans tous les pays, se joignent diverses circonstances particulières à la monarchie française.
. — Un général gagne une bataille parce qu’il a du génie : n’en voit-on pas qui ont du génie parce qu’ils ont gagné des batailles ? […] Et cette cause n’est-elle pas un certain esprit général formé vers le commencement du siècle, qui trouve des expressions différentes, mais également fidèles dans certaines doctrines philosophiques et dans certaines règles littéraires ?
Un épisode historique, comme la guerre de Jugurtha, n’aura pas la même unité qu’une histoire générale, comme l’ouvrage de Tite Live. […] Et comme, dans le mouvement général de l’univers, les êtres particuliers ont leur mouvement propre, ainsi, pour l’écrivain, tandis que l’ouvrage entier s’avancera vers sa fin, chaque partie accomplira son évolution particulière et aura son progrès propre.
Ici, seulement, avec l’à-propos des étalages ouverts encore, quelques idées générales nous appellent. […] Ce sont encore des expositions générales, seulement d’un procédé artistique particulier.
Ils ne se soucient ni de paye, ni de butin, ni de récompense ; ils ne songent ni aux fêtes de Rome, ni aux délices d’Italie ; ils ne veulent, ils ne demandent que le général ; ils appréhendent la fin de la guerre, de peur de le perdre à la paix ; ils murmurent contre le sénat qui le rappelle, et ne se peuvent consoler de la victoire qui leur ravit le victorieux. […] Au reste ces conversations particulières de la marquise n’étaient pas les conversations générales et habituelles de sa société tout entière.
Quand il fut nommé colonel général des dragons, il prit le frère de madame de La Sablière pour secrétaire. […] Mais bientôt, à cette effervescence ou à cette légèreté que la mode favorisait, succéda une de ces passions qui placent les femmes hors des lois générales, sans les mettre au-dessus.
Mais il est possible de distinguer les phénomènes les plus généraux qui l’accompagnent. […] L’Éducation sentimentale, a dit Flaubert, désignant sous ce titre, un groupe de phénomènes où sa vision d’artiste s’est exercée dans un champ volontairement restreint ; c’est, par un raccourci de cette formule, l’éducation qu’il faut dire, si l’on veut fixer le lieu, où d’une façon générale, l’homme est le plus en danger de prendre de lui-même, des ressources et de l’emploi de son énergie une fausse conception.
L’un est plus robuste que l’autre, plus râblé, plus atroce de regard ou de griffe, mais c’est toujours la même physionomie générale, avec des nuances plus ou moins foncées dans la fougue ou dans la fierté. […] il rentrerait peut-être dans l’aspect général de sa race, et, comme les autres de cette race unitaire, de cette moelle de roi comme dit le nom de Kœnigsmark, il ne s’en distinguerait pas !
L’introduction contient la méthode générale de l’historien grec, et les quatre chapitres, en suivant, — les harangues, les récits et les descriptions, — l’art de Thucydide, et enfin, le fond de l’art et de l’artiste, son génie et son originalité. […] La critique, il en soumet tous les matériaux, sans céder à aucune influence ni humaine, ni merveilleuse (lisez : religieuse), à l’idée générale à laquelle il en rapporter ensemble. — L’histoire, pour lui, — dit-il encore, — c’est le travail de l’intelligence examinant le monde des faits et s’y découvrant elle-même ».
L’homme des idées générales y brille dans son éther. Mais l’homme de ces idées générales, appliquées à l’œuvre et à l’auteur que Fréron critique, n’y est pas.
M. de L’Épinois est sorti de l’École des Chartes, cet état-major d’historiens qui ne fait pas plus de grands généraux en histoire que l’École d’État-major ne fait de grands généraux sur le champ de bataille, mais qui, toutes deux, font de bons officiers.
À proprement parler, c’est bien moins un livre qu’une suite de biographies sur quelques personnes célèbres du siècle dernier ; et je ne dis pas cela pour rabaisser en quoi que ce puisse être ce genre de la biographie, que j’aime, moi qui préfère les portraits aux tableaux, parce qu’il fait comprendre l’histoire générale par les hommes individuels. […] Ces idées-là, qui jonchent tant de livres à cette heure et qui doivent périr, car ce qui périt le plus vite, d’une génération à une autre, ce sont les idées générales, qui ne sont pas plus grandes que l’esprit de tous et que, pour cette raison, les esprits inférieurs, c’est-à-dire la majorité des esprits, trouvent à leur portée.
Il n’est pas mutile d’observer que c’était alors dans la Grèce le caractère général des arts. […] ou parce que le luxe de nos mœurs se communiquant à nos esprits comme à nos âmes, nous ôterait ce goût précieux et pur de simplicité ; ou parce que, l’inégalité plus marquée dans les monarchies, mettant plus de distinction entre les rangs, il doit nécessairement y avoir plus d’affectation, plus d’effort, plus de désir de paraître différent de ce que l’on est, et par conséquent quelque chose de plus exagéré dans les manières, dans les mœurs et dans la tournure générale de l’esprit, ou enfin, parce que chez un peuple indifférent et léger, qui peut-être voit tout avec rapidité et ne s’arrête sur rien, il faut, pour ainsi dire, que tous les objets soient en relief pour qu’ils soient aperçus ?
misérables intérêts, sources de tant de querelles entre des héros, vous ne prévalûtes jamais dans le cœur de celui-ci aux mouvements de son zèle ; il promit son bras, ses conseils, sa vie, s’il était besoin, mais sous le même général qui commandait déjà l’armée ; il eut beau cependant se dépouiller de ses titres, il les retrouva dans l’estime du général, dans le respect des officiers, et dans l’affection des soldats.
Il y avait des ministres, des généraux, des amiraux, des maréchaux de France ; il suit avec eux le même plan. […] Pour voir maintenant s’il travailla pour l’État ou pour lui-même, il suffit de remarquer qu’il était roi sous le nom de ministre ; que, secrétaire d’état en 1624, et chef de tous les conseils en 1639, il se fit donner pour le siège de La Rochelle les patentes de général ; que, dans la guerre d’Italie, il était généralissime, et faisait marcher deux maréchaux de France sous ses ordres ; qu’il était amiral, sous le titre de surintendant-général de la navigation et du commerce ; qu’il avait pris pour lui le gouvernement de Bretagne et tous les plus riches bénéfices du royaume ; que, tandis qu’il faisait abattre dans les provinces toutes les petites forteresses des petits seigneurs, et qu’il ôtait aux calvinistes leurs places de sûreté, il s’assurait pour lui de ces mêmes places ; qu’il possédait Saumur, Angers, Honfleur, le Havre, Oléron et l’île de Rhé, usurpant pour lui tout ce qu’il était aux autres ; qu’il disposait en maître de toutes les finances de l’État ; qu’il avait toujours en réserve chez lui trois millions de notre monnaie actuelle ; qu’il avait des gardes comme son maître, et que son faste effaçait le faste du trône.
Les idées générales qui m’ont guidé dans cette comparaison se trouvent développées dans la première leçon qui sert en quelque sorte d’introduction au volume. […] Ce sentiment est bien l’expression du besoin général causé par la diminution de quantité des liquides du corps. […] Quand vous voudrez avoir du suc pancréatique normal, il faudra évidemment choisir des animaux chez lesquels l’opération n’entraîne pas une péritonite générale. […] La sécrétion pancréatique peut être troublée par deux espèces de causes, les unes générales, les autres locales. — Parmi les causes générales, nous signalerons celles qui tiennent à des troubles du système nerveux causés par une trop grande souffrance et par une trop grande sensibilité de l’animal sur lequel on opère. […] Nous ne devons donc chercher ici qu’à donner une physionomie physiologique générale de la sécrétion.
Tous ces divers objets y sont traités avec clarté, avec précision ; & l’on ne peut y voir, qu’avec beaucoup de plaisir, réunies dans un seul Volume, une infinité de choses intéressantes, noyées dans les Histoires générales.
On trouve d’excellentes observations dans son Introduction générale à l’étude des Sciences & des Belles-Lettres, réimprimée depuis à la suite d’un mauvais Ouvrage de M.
Piron, mandé pour cette débauche d’esprit devant le procureur général, était dans toutes les alarmes ; le président Bouhier le tira d’affaire. […] Tous les vins du général, qui sont sans nombre, se sont changés en vins de Nazareth. […] M. de Fleury, le procureur général, lui avait fait offrir une maison où elle aurait été bien traitée et bien soignée moyennant 400 livres de pension ; cette maison n’avait rien d’odieux ni de malhonnête ; ce n’était ni l’hôpital, ni les petites-maisons. […] Il n’entendait rien, d’ailleurs, à l’étude de la nature, aux lois physiques générales. […] Dépouillons nos femmes, enrichissons des filles perdues ; ne gardons du beau tragique usé qu’un peu de comique larmoyant ; du haut comique, que des farces et des parades : nous bâtirons les théâtres chez nous ; nos jeunes parasites barbouilleront les pièces ; et nous, marguilliers, échevins, magistrats, officiers généraux, ducs et princes même, nous y jouerons, si l’on veut, les rôles d’Arlequin, Scaramouche, Pierrot, etc.
. — Caractère général du tragique. — II. […] Au genre prosaïque appartient la comédie vulgaire, celle qui est fondée sur la connaissance particulière des mœurs d’une société et sur la science générale de l’homme. […] Telles sont les idées générales qui doivent soutenir et éclairer notre critique. […] Sa critique est fort juste, mais ses idées générales sur les rapports de la morale et de la comédie sont entièrement fausses. […] Maintenant sa critique sur les hauteurs des idées générales, il a cru qu’il suffisait d’annoncer au monde la parenté de Legrand avec Aristophane, ou plutôt avec son prédécesseur Eupolis, qui avait lui-même mis sur la scène la fable d’un pays de Cocagne.
. — Différences générales entre le théâtre de Racine et celui de Corneille. — § V. […] La vérité, dans la tragédie cornélienne, est plus haute ; elle est plus générale dans Racine, par la raison qu’il y a plus d’hommes que de héros. […] Racine ne rabaissait pas la tragédie : il la rendait plus générale, il la rapprochait de toutes les conditions. […] Le théâtre, chez un peuple civilisé, n’est pas fait pour donner aux savants le plaisir d’apprécier l’exactitude d’un pastiche de l’antique, mais pour exprimer des sentiments généraux dans la langue et selon le génie de ce peuple. […] Racine recherchait les sujets dont cette passion est le fond, parce qu’il n’en est pas qui touchent plus d’esprits et dont la vérité soit plus générale.
Nous voulons savoir comment, étant donnés un jardin et des abeilles, une ruche se produit, quels sont tous les pas de l’opération intermédiaire, et quelles forces générales agissent à chacun des pas de l’opération.
Sa personnalité politique s’y dessine mieux que dans les termes généraux de la satire… La meilleure pièce des Italiennes est celle que l’auteur adresse à Chateaubriand… Veyrat n’est pas seulement une des figures poétiques, c’est une des âmes, un des témoins de ce temps-ci : un Donoso Cortès de la Savoie… Sa lyre et son âme, sa vie et son œuvre sont une même chose.
Pesselier sont des Lettres sur l’éducation, semées, par intervalles, de réflexions sensées, de vûes utiles, de morale solide & bien discutée : on désireroit seulement qu’il y eût moins sacrifié la justesse des pensées à la finesse de l’expression & du sentiment : une Idée générale des Finances, & des Doutes proposés à l’Auteur de la Théorie de l’Impôt.
Dans l’un de ces paysages, ce sont des femmes qui lavent à la rivière ; sur le fond les arbres sont assez bien touchés, assez bien du moins par rapport au reste, car la misère générale d’une composition en relève quelquefois un coin, et lui donne un faux air d’excellence, cela est bon là, ailleurs ce serait mauvais.
Il a l’ambition de dégager les lois générales de l’activité humaine. […] Sont-ce les lois générales du monde physique, qui en maintiennent l’ordre et en assurent la durée ? […] Pour rétablir, commençons par rappeler le résumé qu’il donne lui-même de sa doctrine dans sa célèbre Préface générale. […] Deux caractères paraissent avoir couru d’un bout à l’autre de cette sérieuse lignée bourgeoise : le goût des idées générales et le sens des affaires. […] D’une expérience unique, un savant ne saurait induire aucun principe général.
Tout aussitôt la salle d’étude fut transformée en une boutique de barbier, où s’opéra un rasage général, avec les changements de physionomie qu’il comporte et qu’augmentait encore l’effarement des personnages. […] Nous étions tous réunis, princes, maréchaux, généraux, aides de camp devant faire partie du cortège, dans le salon des Tuileries, contigu à la salle du Trône, lorsque M. […] Son chapeau jeté sur une assez grande table, au milieu de la pièce, il aborda un vieux général nommé Krieg, extraordinaire comme homme de détail et auteur d’un fort bon livret, intitulé : Manuel des guerres des soldats républicains. […] Le général n’est ni démocrate, ni libre-penseur, on le sait, puisqu’il n’a pas admis que des soldats fussent associés à des manifestations antireligieuses, mais il est toujours impartial, et c’est ce qu’exige l’Histoire de ceux qui la servent. […] Ce livre a été écrit par un aide de camp de Napoléon, le général comte de Ségur, et c’est son petit-fils, le comte Louis de Ségur qui, réduisant ses Mémoires à de moindres proportions, vient d’en faciliter la lecture pour tous.
au lendemain du saint-simonisme Un des traits les plus caractéristiques de l’état social en France, depuis la chute de la Restauration, c’est assurément la quantité de systèmes généraux et de plans de réforme universelle qui apparaissent de toutes parts et qui promettent chacun leur remède aux souffrances évidentes de l’humanité.
Bailly, [Jacques] Garde général des Tableaux du Roi, né à Versailles en 1701, mort en 1768, un de ces Poëtes qui ne paroissent avoir travaillé que pour l’oubli.
Sa Grammaire générale n’offre rien de neuf, & l’on doit se dispenser d’écrire, quand on ne sait qu’embrouiller ce que les autres ont dit.
Cette Histoire souleva également les Catholiques & les Protestans contre son Auteur, qui se brouilla bientôt avec le Clergé Protestant, pour avoir publié des Ouvrages contraires à la Morale & aux principes généraux du Christianisme.
Cet Ouvrage est ce que nous avions de plus complet, de mieux digéré & de plus exact sur ce vaste Empire, avant qu’on en publiât l’Histoire générale, traduite du texte Chinois par le P. de Mailla.
Poussé par sa vocation d’historien et cherchant encore son sujet, il entreprend avec son ami Deyverdun une Histoire générale de la république des Suisses (ce même thème héroïque que Jean de Müller traitera bientôt), et Gibbon avait déjà composé l’introduction en français : il fallut que l’illustre historien David Hume le rappelât à l’idiome national, en lui disant comme Horace aux Romains qui écrivaient leurs livres en grec : « Pourquoi portez-vous le bois à la forêt ? […] Il fait voir que la connaissance véritable de l’Antiquité est le résultat d’un ensemble très varié, très détaillé, sans lequel on ne fait qu’entrevoir les beautés des grands classiques : « La connaissance de l’Antiquité, voilà notre vrai commentaire ; mais ce qui est plus nécessaire encore, c’est un certain esprit qui en est le résultat ; esprit qui non seulement nous fait connaître les choses, mais qui nous familiarise avec elles et nous donne à leur égard les yeux des anciens. » Il cite des exemples tirés de la fameuse querelle des anciens et des modernes, et qui prouvent à quel point, faute de cette connaissance générale et antérieure, des gens d’esprit comme Perrault ont décidé en aveugles de ce qu’ils n’entendaient pas. — Il y a, chemin faisant, des vues neuves et qui sentent l’historien. […] On manœuvrait soir et matin ; on avait l’émulation d’égaler les troupes régulières, et dans les revues générales on ne les déparait pas.
Je ne veux point parler ici de cette science de dialectique et de ces ingénieuses subtilités de division, dans lesquelles on retrouve le théologien profond, l’ancien professeur de théologie morale : j’ai dans l’idée ces hardiesses et ces présences d’esprit de l’orateur, qui, même en développant ses thèmes généraux, s’adresse aux opinions, aux susceptibilités régnantes, et qui, pour déployer ses voiles et voguer presque contre le vent, consulte en bon pilote les courants et les flots. […] Admirable portrait plus général et plus fécond que celui du moraliste ! […] On invente, on exagère, on empoisonne les choses, on ne les rapporte qu’à demi ; on fait valoir ses préjugés comme des vérités incontestables ; on débite cent faussetés ; on confond le général avec le particulier ; ce qu’un a mal dit, on le fait dire à tous, et ce que plusieurs ont bien dit, on ne le fait dire à personne : et tout cela, encore une fois, pour la gloire de Dieu.
Afin d’éviter les considérations générales et trop vagues, je m’attacherai tout d’abord à des noms connus, et prenant Saint-Lambert, l’auteur des Saisons, je me rendrai compte de son insuffisance autrement encore que par le talent ; puis je toucherai rapidement à Delille, et seulement par ce côté ; choisissant, au contraire, chez nos voisins, le poète qui, non pas le premier, mais avec le plus de suite, de force originale et de continuité, a défriché ce champ poétique de la vie privée, William Cowper, j’aurai occasion, chemin faisant, de rencontrer toutes les remarques essentielles et instructives. […] Il sait l’Antiquité mieux que Saint-Lambert ; quand il traduit Les Géorgiques de Virgile, au milieu de toutes les inexactitudes essentielles et des infidélités qui en altèrent le caractère et le ton, il a un cours général facile et des portions heureuses. […] Les habitudes d’attention forte, les têtes qui pensent deviennent plus rares à mesure que la dissipation se répand, jusqu’à ce que les auteurs entendent autour d’eux ce cri général : Amuse-nous, amuse-nous à tout prix, ou nous mourons !
C’est une remarque qui se vérifie sans cesse et qui peut se poser comme une règle générale : dans l’art aussi, chaque dévot a son saint, et chaque saint trouve ses dévots. […] Leurs tableaux de sainteté rentrent eux-mêmes d’ailleurs assez bien, par l’exécution et la manière de faire, dans la définition générale de M. […] Et si, en ressouvenir de toutes ces questions de réalité et de réalisme qui se rattachent à son nom, on voulait absolument de moi une conclusion plus générale et d’une portée plus étendue, je ne me refuserais pas à produire toute ma pensée, et je dirais encore : Réalité, tu es le fond de la vie, et comme telle, même dans tes aspérités, même dans tes rudesses, tu attaches les esprits sérieux, et tu as pour eux un charme.
Bowles lui-même a fait en ce sens des sonnets délicieux, d’une nuance infinie, et il n’a pas pris garde qu’il érigeait son goût et son talent personnel en loi et en théorie générale ; il se prenait pour type, comme il arrive souvent. […] Taine nous entretenait l’autre jour27, — occupés, dis-je, à rechercher uniquement et scrupuleusement la vérité dans de vieux livres, dans des textes ingrats ou par des expériences difficiles ; des hommes qui voués à la culture de leur entendement, se sevrant de toute autre passion, attentifs aux lois générales du monde et de l’univers, et puisque dans cet univers la nature est vivante aussi bien que l’histoire, attentifs nécessairement dès lors à écouter et à étudier dans les parties par où elle se manifeste à eux la pensée et l’âme du monde ; des hommes qui sont stoïciens par le cœur, qui cherchent à pratiquer le bien, à faire et à penser le mieux et le plus exactement qu’ils peuvent, même sans l’attrait futur d’une récompense individuelle, mais qui se trouvent satisfaits et contents de se sentir en règle avec eux-mêmes, en accord et en harmonie avec l’ordre général, comme l’a si bien exprimé le divin Marc-Aurèle en son temps et comme le sentait Spinosa aussi ; — ces hommes-là, je vous le demande (et en dehors de tout symbole particulier, de toute profession de foi philosophique), convient-il donc de les flétrir au préalable d’une appellation odieuse, de les écarter à ce titre, ou du moins de ne les tolérer que comme on tolère et l’on amnistie par grâce des errants et des coupables reconnus ; n’ont-ils pas enfin gagné chez nous leur place et leur coin au soleil ; n’ont-ils pas droit, ô généreux Éclectiques que je me plais à comparer avec eux, vous dont tout le monde sait le parfait désintéressement moral habituel et la perpétuelle grandeur d’âme sous l’œil de Dieu, d’être traités au moins sur le même pied que vous et honorés à l’égal des vôtres pour la pureté de leur doctrine, pour la droiture de leurs intentions et l’innocence de leur vie ?
À la mort de Louis XIV, le Régent le mit de fait à la tête du Conseil des finances : il eut d’abord la haute main, recourut tant bien que mal à des expédients ou à des palliatifs, eut le mérite de repousser l’idée de banqueroute, mais ne voulut point des États généraux dans le principe et n’en voulut ensuite que lorsqu’il était trop tard, visa sans cesse à être premier ministre, vit tourner la roue et se retira devant la faveur de Law, à la veille des entreprises aventureuses. […] Général en chef, il fut moins heureux en Allemagne et en Alsace en 1743 et 1744 : il manqua notamment la victoire à Dettingen malgré « la sagacité du plan ». […] Depuis qu’il ne sert plus en qualité de général, il se montre au Conseil grand Autrichien… » Quand on lit ces portraits, il faut faire la part des antipathies.
Eugène Chatel, ancien élève de l’École des Chartes et archiviste du Calvados, s’étant mis à rechercher dans les Archives départementales ce qui pouvait se rapporter à la carrière financière de La Bruyère, qui avait titre en son temps « trésorier de France, général des finances en la généralité de Caen », en vint, de proche en proche, à s’inquiéter et à s’enquérir de la date de sa naissance. […] Pourquoi venir compromettre d’agréables recherches de biographie littéraire par des assertions générales si gratuites et si hasardées ? […] Règle générale : nous remarquons de prime abord les défauts de ceux qui entrent dans la vie et dans la carrière après nous ; les qualités, quand nous les reconnaissons, ne viennent qu’en second lieu.
Il paraît que, dès la fin de 1813, il avait insinué quelques-unes de ses idées jusque dans le gouvernement même ; Napoléon écrivait de Nogent-sur-Seine, le 7 février 1814, au roi Joseph, son lieutenant général à Paris, et qui lui-même était d’humeur pacifique et douce : « Faites donc cesser ces prières de quarante heures et ces miserere. […] On raconte (et je mets le mot tel quel, sans autre explication) que quand le comte Pozzo di Borgo entra chez M. de Talleyrand, celui-ci se faisait friser : « Général, lui dit-il, à quoi pensiez-vous donc de vous faire ainsi attendre ? […] Un banquier, général dans la garde nationale.
Au reste, dans une introduction comme celle-ci, l’inconvénient n’existe qu’assez secondaire : ces tableaux généraux ont besoin d’une perspective ; celle que l’auteur trouvait tout naturellement tracée et éclairée par sa foi était la plus magnifique qu’il pût offrir. […] J’ai marqué la sorte d’estime respectueuse que m’inspirait cette jeune existence si sérieuse et si dévouée à quelques idées générales ; mais je ne me suis jamais dissimulé un défaut, selon moi capital, qui a présidé à toute la formation intellectuelle de ce beau talent, et que les années survenantes et la renommée établie ont plutôt masqué aux yeux qu’effacé en réalité : M. de Montalembert, comme esprit, n’a pas d’originalité ; il est disciple ; il l’a été de M. de Maistre en religion, et de M. de La Monnais plus particulièrement, de Victor Hugo en architecture et en admiration du gothique ; et quand il était disciple en un sens, il allait tout droit devant lui, il ne regardait ni à droite ni à gauche, il renversait tout. […] Ses livres peuvent attirer et forcer l’admiration pendant quelques pages, mais bientôt leur monotonie fatigue ; car ils sont le contraire de ces écrits chers à Montaigne, pleins de suc et de moelle intérieure, pétris d’expérience et d’indulgence, qui gagnent à être exprimés et pressés, et qui de tout temps ont fait les délices des hommes de sens, des hommes de goût, des hommes vraiment humains… Au résumé, c’est un militant ; il l’est en tout et partout ; comme tel, il laissera dans l’histoire des guerres politiques et religieuses de ce temps une trace lumineuse : Lacordaire et lui, deux lieutenants de La Mennais, et qui ont continué de tenir brillamment la campagne après que leur général avait passé à l’ennemi.
En 1669, M. de Grignan l’obtint en mariage, et, seize mois après, il l’emmena en Provence, où il commandait comme lieutenant général, durant l’absence de M. de Vendôme. […] Une seule observation générale nous suffira : c’est qu’on peut rattacher les grands et beaux styles du siècle de Louis XIV à deux procédés différents, à deux manières opposées. […] « Le seul art dont j’oserais soupçonner Mme de Sévigné, dit Mme Necker, c’est d’employer souvent des termes généraux, et par conséquent un peu vagues, qu’elle fait ressembler, par la façon dont elle les place, à ces robes flottantes dont une main habile change la forme à son gré. » La comparaison est ingénieuse ; mais il ne faut pas voir un artifice d’auteur dans cette manière commune à l’époque.
Telles étaient à Rome, ajoute-t-il, les dispositions d’esprit de cette immense multitude. » Il fait ensuite le tableau des provinces, des légions, le portrait des principaux généraux qui les commandent. […] « On a vu des exemples de légions révoltées contre leurs généraux ; mais votre fidélité et votre renommée, à vous, sont restées jusqu’à ce jour sans souillure. […] La défection est générale ; quelques chefs sont tués par leurs soldats, d’autres repoussés, le plus grand nombre entraînés.
Au risque de détruire une loi générale, il faut restreindre cette proposition, et dire : le théâtre chrétien est sorti du culte144. […] Conversion générale du roi, des émirs, et confusion de Tervagant, qui exhale sans doute sa colère dans un jargon approchant du « langage turc » de Molière. […] Je veux parler de l’imagination psychologique, du don de distinguer les formes générales des caractères et des vies humaines, et de composer les actes et paroles d’un personnage en parfait accord avec ses sentiments.
Au lieu des « caractères » abstraits et généraux, il faut, dit-il, montrer des « conditions », c’est-à-dire des caractères encore, mais particularisés, localisés, modifiés par les circonstances de la vie réelle, dont la plus considérable est l’attache professionnelle. […] Il a raison aussi d’insister sur la capacité philosophique du genre dramatique : plus la forme devient réaliste, plus il est nécessaire qu’une idée profonde, une conception générale des rapports naturels ou sociaux tirent hors de l’insignifiance pittoresque la représentation exacte des apparences. […] Ce n’était plus comme dans la tragédie, des tirades générales, des allusions indirectes : la polémique s’établissait sur la scène même ; et les auteurs y faisaient descendre les hommes et les systèmes qu’ils voulaient honnir, à la fois déguisés et reconnaissables sous leurs baroques déguisements.
La contradiction de même est là, et elle se fait sentir dans l’impression générale. […] Et pourtant, malgré l’affectation générale du style, qui répond à celle du caractère, malgré une recherche de fausse simplicité, malgré l’abus du néologisme, malgré tout ce qui me déplaît dans cette œuvre, je retrouve à chaque instant des beautés de forme grandes, simples, fraîches, de certaines pages qui sont du plus grand maître de ce siècle, et qu’aucun de nous, freluquets formés à son école, ne pourrions jamais écrire en faisant de notre mieux. […] Il ne serait pas difficile, si l’on avait l’espace, de justifier ces remarques générales par un grand nombre d’exemples ; et tout à côté, pour rester dans le vrai, on citerait de ces paroles qui semblent couler d’une lèvre d’or, et qui rappellent l’antique beauté avec le sentiment moderne, c’est-à-dire le genre de beauté propre à M. de Chateaubriand, celle où il est véritablement créateur.
Quelques sarcasmes jetés en passant, quelques sorties philosophiques dénotent l’élève de Voltaire ; mais ces plaisanteries sont rapides et ne dérogent pas ici au ton général. […] Quand il en vient aux époques de la Réforme, de la guerre de Trente Ans, l’historien-roi définit en peu de mots ces grands événements par leurs traits généraux et dans leurs principes réels ; toujours et partout il démêle le fond d’avec les accessoires. […] Tout à côté des mesures et des calculs dictés par une hardiesse prévoyante, il reconnaît ce qu’il doit à « l’occasion, cette mère des grands événements », et il est soigneux de faire en toute rencontre la part de la fortune : Ce qui contribua le plus à cette conquête, dit-il, c’était une armée qui s’était formée pendant vingt-deux ans par une admirable discipline ; et supérieure au reste du militaire de l’Europe (remarquez l’hommage à son père) ; des généraux vrais citoyens, des ministres sages et incorruptibles, et enfin un certain bonheur qui accompagne souvent la jeunesse et se refuse à l’âge avancé.