Ses développements avaient peu d’étendue, et formaient des espèces de surates à la façon du Coran, lesquelles cousues ensemble ont composé plus tard ces longs discours qui furent écrits par Matthieu 481.
La Bruyère, dans la préface qui précède son discours de réception à l’Académie française, s’élève contre ces gens « qui, au lieu de prendre pour eux les divers traits semés dans un ouvrage, s’appliquent à découvrir lesquels et donnent au public de longues listes ou clefs des originaux auxquels ils ont jugé à propos de les appliquer.
On peut voir la preuve de toutes ces extravagances dans le Discours préliminaire qu’on trouvera ci-après.
Il est si ordinaire de paroître sensible dans un Discours ou une Epître, & d’être impitoyable dans la Société, que l’éloge du sentiment a toujours l’air d’un blasphême, dans ceux qui en parlent avec trop d’affectation.
Un mot nécessaire dans le discours, n’est jamais bas ; ou cesse de l’être, quand il est placé à propos.
Dans son discours de réception à l’académie Françoise, il invite ses nouveaux confrères à tâcher d’établir sur la langue un point fixe auquel l’Europe puisse s’en tenir, & qui empêche nos écrivains d’innover*.
Le professeur de philosophie avoit mis dans ses ouvrages, que la connoissance du mouvement des esprits animaux, dans chaque passion, est d’un grand poids à l’orateur, pour exciter celles qu’on veut dans le discours .
Toutes ces idées sur le prêtre se retrouvent dans divers ouvrages de Diderot, notamment dans la Réfutation d’Helvétius et dans le Discours d’un Philosophe à un Roi, ci-après, t.
Pélisson lui-même et l’abbé d’Olivet, les historiens et les biographes de leur compagnie, en écrivant fraternellement de leurs confrères obéissaient au règlement, remplissaient un devoir d’étiquette, et probablement ce qu’ils ont écrit n’avait pas à leurs yeux plus de poids que des discours de réception ou des oraisons funèbres.
Rien ne vaut le discours.
Eugène Talbot dans le discours préliminaire de son édition, — c’est que le français de Saliat ne fait aucune disparate avec le français de Montaigne, et qu’il s’y fond comme dans son élément naturel… » La traduction d’Hérodote par Saliat est donc un livre comme Montaigne aurait pu l’écrire.
Dans la littérature oratoire, enfin, on rencontre quelques discours, — par exemple, ceux de Démosthènes, — dont il est impossible d’altérer un seul mot sans altérer la valeur intégrale de l’œuvre.
, ces œuvres d’un prix si réduit et d’un format si commode, contiennent l’écrit intitulé : La France libre, Le Discours de la Lanterne aux Parisiens, des Lettres de Camille à son père et à sa femme, et, enfin, ce qui a fixé la gloire d’écrivain de l’auteur, son Vieux Cordelier.
… Le réveil des peuples, c’est aussi fabuleux que le réveil d’Épiménide, dont on ne parlerait jamais plus si les rhéteurs, dans leurs discours et dans leur néant, n’avaient eu besoin de cette figure de rhétorique.
Les premiers vers du recueil que nous avons sous les yeux sont adressés à Ponsard, et cela devait être, la sympathie n’étant jamais que l’amour du soi que l’on reconnaît chez les autres : Jeune homme fortuné de qui la muse antique N’a pas de corps secret ni de voile pudique, Dis-moi près de quel bois, au bord de quel ruisseau, Tu la surpris, baignant ses pieds polis dans l’eau, Et lorsqu’elle fuyait, confuse d’être nue, Par quels discours charmants elle fut retenue !
L’auteur de l’Épitre dédicatoire à M. le comte d’Argenson, & du Discours préliminaire, fut attaqué à son tour. […] Dans ce discours, en forme de harangue, le Tasse expose les raisons que le prince de Salerne pouvoit avoir d’accepter ou de refuser une commission si épineuse. […] Le Florentin, Martelli, est au contraire très-maltraité dans le discours. […] Le discours parut un chef-d’œuvre d’érudition ancienne & moderne, sacrée & profane, Grecque & Latine. […] Il faut être également en garde contre l’admiration extrême de ses partisans & contre les discours injurieux de ses ennemis.
Je crois aussi que du commencement à la fin du monde, des bords de l’Atlantique et du Grand Océan à ceux de toutes les mers intérieures, une comédie a été et sera une pièce dramatique, représentant des actions ridicules, des discours ridicules, des personnages ridicules, en un mot, le petit côté de la nature humaine ; mais cela, je n’en suis pas aussi sûr. […] Ce qui est intéressant, c’est de montrer que les personnages de Caldéron sont des idées abstraites, leurs discours une rhétorique pompeuse parée de toutes les splendeurs de la poésie, et le comique de ces pièces froides et brillantes un ingénieux imbroglio. […] À ceux qui ont besoin de trouver des taches au soleil, elle accorde sans peine que la reconnaissance finale est maladroitement expliquée, que les longs discours de Chrysalde sont inutiles, ennuyeux, et non seulement cela, mais qu’ils offensent trop le sens moral pour ne pas choquer le goût.
Ils fouillent, pour exprimer leur pensée, dans tous les siècles et dans tous les pays ; ils emportent le discours jusqu’aux témérités les plus abandonnées ; ils enveloppent et chargent toute idée d’une image éclatante qui traîne et luit autour d’elle comme une robe de brocart constellée de pierreries. […] Il est doux de sortir de notre civilisation savante, de remonter vers l’âge et les mœurs primitives, d’écouter le paisible discours qui coule abondamment et lentement comme un fleuve sur une pente unie. […] Son discours ne bondit jamais ; il va pas à pas d’un objet à l’autre, et tout objet lui semble beau ; il s’arrête, il regarde et se complaît à regarder.
Je crois que cette grotte ressemble à cette petite salle souterraine au bord de la mer de Gaëte, où Cicéron allait quelquefois déclamer ses discours pour apprendre à lutter avec les bruits de la multitude. […] XXVI Cependant Rienzi, flottant entre le bon sens, la démence et la fureur, avait fait jeter les Colonne et les princes romains dans les cachots du Capitole ; puis, après avoir préparé l’échafaud pour eux, il était monté à la tribune des harangues, et il avait demandé dans un discours d’apparat leur grâce au peuple romain ; le peuple avait applaudi à la grâce comme au supplice. […] Je serai l’unique objet de ses discours, de ses écrits, de ses pensées !
Pour les discours, il ne souffre que les authentiques, qu’il faut, dit-il, rapporter mot pour mot, comme la partie de l’histoire la plus utile. […] La description de tous ces instruments de culture, grammaire, explication d’auteurs, thèmes, vers latins, discours, qui sont comme autant de labours donnés aux jeunes esprits, me rappelle les descriptions des Géorgiques. […] « Le goût, dit-il, est un discernement délicat, vif, net et précis de toute la beauté, la vérité et la justesse des pensées et des expressions qui entrent dans un discours. » N’est-ce que cela ?
Dans les discours de collège, « le monument champêtre qu’on lui avait élevé, sous les regards de la nature101 », passait bien avant les superbes mausolées où sont renfermées les dépouille » des princes et des souverains. […] Quand Rousseau écrivit son fameux discours sur les sciences et les arts, déjà il avait livré à ce qu’il appelle l’éducation publique le premier de ses cinq enfants114. […] Ce discours fut composé en 1749.
La Mothe exposa son projet dans un discours à la tête de son Iliade. Le discours est écrit & raisonné supérieurement : mais Homère y est bien petit. […] On y trouve des morceaux admirables, le Discours des ambassadeurs d’Énée & la Réponse du roi Latinus ; le Bouclier forgé par Vulcain, & dont Vénus fait présent à Énée ; l’Épisode pathétique d’Euriale & de Nisus ; la description de plusieurs combats qui n’ont rien d’ennuyeux, & qui font l’effet de ces tableaux, où Le Brun a si bien représenté les batailles d’Alexandre, le combat singulier entre Énée & Turnus, & plusieurs autres traits uniques.
Plusieurs ne sont que des discours en vers sur des généralités de morale, heureusement rimées, mais infiniment au-dessous des discours en vers de Voltaire, un des chefs-d’œuvre de cet esprit universel. […] ……………………………………………………… À ce triste discours, qu’un long soupir achève, La Mollesse en pleurant sur un bras se relève, Ouvre un œil languissant, et d’une faible voix Laisse tomber ces mots, qu’elle interrompt vingt fois.
… Alors qu’il passait en efficacité tous les discours et tous les articles, concentrant en un moment, sur une blême face de chair et d’os, l’indignation accumulée par la célèbre, trop célèbre compagnie des frères mouchards. […] Tel est l’aboutissement de quelques centaines de beaux discours, prononcés par de « grands » libéraux de 1789 à 1914. […] Avec ces trois petits mots, le philosophe de la Cossandrie eût anéanti tous les discours de Jaurès et de ses émules. […] Les procédés préconisés par Descartes, dans le Discours de la Méthode, bien qu’ils ne soient pas le dernier mot de l’ingéniosité mentale, paraissent néanmoins plus sûrs. […] Quiconque lit attentivement le Discours de la Méthode de Descartes découvre cette préoccupation derrière ses formules d’aspect bon enfant.
4° Mais voici tout d’un coup qu’une parole enflammée se fait entendre : c’est celle de l’auteur du Discours sur l’origine de l’Inégalité parmi les hommes ; et ce Discours est suivi de la Lettre sur les Spectacles, de la Nouvelle Héloïse, de l’Émile, du Contrat social ; autant d’écrits qui peuvent d’ailleurs avoir d’autres qualités, mais dont la première est d’être les modèles d’une éloquence nouvelle. […] C’est l’ordre qui s’introduit dans le discours, c’est la logique, c’est la clarté, c’est aussi la règle. Une rhétorique tout entière est pour ainsi dire contenue dans ces phrases qui sentent le travail, sans doute, mais qui donnent aussi l’idée d’un discours plus naturel, plus libre, moins orné, mais aussi net et aussi savamment arrangé que celui qu’elles composent. […] Il semble au moins que ce discours soit assez éloquent ; et, en effet, si nous voulions l’en croire, nous regarderions Voltaire comme beaucoup plus indépendant de la tradition et du passé qu’il ne l’est réellement. […] C’est ce que Laharpe aurait pu apprendre de l’auteur de l’Essai sur les mœurs ou de celui du Discours sur l’Histoire universelle.
Et ce qui était, dans leurs discours, explication, fortifiait ce qui était dans leurs discours exhortation. […] Loubet, qui ne pouvait pas le souffrir, mais qui a passé sa vie à faire ce qu’il désapprouvait et à blâmer dans ses discours la politique qu’il signait au bas de tous ses décrets, s’empressa de confier la présidence du conseil et la direction du gouvernement. […] Charles Dupuy fit un discours général, très chaleureux, en faveur de la liberté d’enseignement. […] Jaurès dans un discours qui à première vue avait pu paraître étrange, mais qui, intentionnellement ou non, livrait le secret, lequel, du reste, n’était un mystère pour personne. […] Mais, au fond, le discours était pertinent, et s’il était nébuleux dans l’exposition, il était clair en son dessein.
Telle est la finesse d’esprit qui, transportée du raisonnement dans la littérature, a fait le goût « attique », c’est-à-dire le sentiment des nuances, la grâce légère, l’ironie imperceptible, la simplicité du style, l’aisance du discours, l’élégance de la preuve. […] Nous n’avons pas besoin de nous forcer et de nous exalter pour retrouver en nous les sentiments qu’il exprime, ni pour imaginer le monde qu’il peint, combats, voyages, festins, discours publics, entretiens privés, toutes les scènes de la vie réelle, amitié, amour paternel et conjugal, besoin de gloire et d’action, colères, apaisements, goût, des fêtes, plaisir de vivre, toutes les émotions et toutes les passions de l’homme naturel. […] Essayez de traduire en bon grec un discours de Pilt ou de Mirabeau, même un morceau d’Addison ou de Nicole, vous serez obligé de le repenser et de le transposer ; vous serez conduit à trouver pour les mêmes choses des expressions plus voisines des faits et de l’expérience sensible30 ; une lumière vive accroîtra la saillie de toutes les vérités et de toutes les erreurs ; ce qu’auparavant vous appeliez naturel et clarté vous semblera affectation et demi-ténèbres, et vous comprendrez par la force du contraste pourquoi chez les Grecs l’instrument de la pensée, étant plus simple, faisait mieux son office avec moins d’effort. […] Un peu plus âgé, il écoutait sur l’Agora des discours d’orateurs, des décrets, des mentions de lois. […] Quand l’écho des discours philosophiques venait faire vibrer une âme remplie de formes pittoresques, c’était pour y épurer et agrandir les figures divines.
Ainsi, à propos de la séance royale du 4 février 90, de la prestation du serment civique et du discours de Louis XVI qui excita un si général enthousiasme, elle écrivait à Brissot le 11 du même mois : « Les esprits sont ici très-partagés… On prête son discours à M.
Jusqu’à la fin du règne, la désaffection va croissant. « En 1744, dit le libraire Hardy, pendant la maladie du roi à Metz, des particuliers font dire et payent à la sacristie de Notre-Dame six mille messes pour sa guérison ; en 1757, après l’attentat de Damiens, le nombre des messes demandées n’est plus que de six cents ; en 1774, pendant la maladie dont il meurt, ce nombre tombe à trois. » — Discrédit complet du gouvernement, succès immense de Rousseau, de ces deux événements simultanés on peut dater la conversion du Tiers à la philosophie579 Au commencement du règne de Louis XVI, un voyageur qui rentrait après quelques années d’absence, et à qui l’on demandait quel changement il remarquait dans la nation, répondit : « Rien autre chose, sinon que ce qui se disait dans les salons se répète dans les rues 580 » Et ce qu’on répète dans les rues, c’est la doctrine de Rousseau, le Discours sur l’inégalité, le Contrat social amplifié, vulgarisé et répété par les disciples sur tous les tons et sous toutes les formes. […] — Banqueroute de Terray, 1770. — Destruction du parlement, 1771. — Premier partage de la Pologne, 1772. — Rousseau, Discours sur l’inégalité , 1753. — La Nouvelle Héloïse, 1759. — Émile et Contrat social, 1762.
Il en fut de même à l’époque de sa réception à l’Académie française ; j’ai lu ce discours dans lequel il loue en termes magnifiques, en commençant, le nouveau César et la nouvelle impératrice, femme, fille des Césars ; il se refusa seulement à louer le régicide ou à l’amnistier dans la personne de Chénier qu’il avait à remplacer, et à raturer quelques phrases à double sens sur Tacite. […] La nature, quoi qu’il en dise, ne l’avait pas créé éloquent ; il avait besoin de cuver longtemps, sa plume à la main, des discours rares et lus ; ses foudres se forgeaient péniblement dans son cabinet, au feu soufflé de ses rancunes.
Mais jeter dans le discours « toute la netteté, la délicatesse, la majesté, et, ce qui est encore plus considérable, toute la simplicité nécessaire à une bonne narration » ! […] C’est beaucoup pourtant déjà qu’il ait dit que réduire l’ode au langage qu’on appelle communément naturel, lui imposer « un ordre méthodique », et « d’exactes liaisons de sens », ce serait, si le fond nécessite la forme qui l’exprime, « ôter l’âme à la poésie lyrique » : c’est beaucoup d’avoir compris en son temps qu’une ode n’est ni un discours ni une dissertation ni une narration d’histoire, et que ce genre a son ordre, sa clarté propres et d’un caractère tout spécial.
Il nous a redonné — énervés, diffus, alambiqués, dans un style plus lâché que simple — l’amour-estime, les discours sur les matières d’État, et la politique en maximes, les grandioses scélérats qui raisonnent leur scélératesse, les orgueilleuses princesses qui combattent leur amour par leur gloire. […] » se demandait un jour un Père Jésuite dans un discours latin qui fit quelque scandale.
Ne serait-il pas meilleur, Monsieur, de laisser en repos ce gentilhomme qui aimait les beaux discours, et de tourner ensemble notre colère contre Noël et Chapsal, vos ennemis et les miens ? […] Certes, vous avez, Monsieur, très habilement défendu contre moi Vaugelas, « ce gentilhomme qui aimait les beaux discours ».
Les mots s’élèvent au niveau des choses on ne sent, dans le discours, ni l’effort pour orner ce qui ne doit pas être orné, ni l’embarras d’une langue rustique qui exprimerait gauchement des pensées polies. […] Un écrivain du temps, Antoine Leroy, traduisait ainsi un distique de Théodore de Bèze, où celui-ci tâchait d’allécher Rabelais : par la gloire des écrits sérieux Qui les serieux passe en ses discours joyeux, Dis-moi quel Usera, devenant sérieux63.
C’est cette société idéale que chacun, sans s’en douter souvent, cherche à réaliser, par ses actes, par son exemple, par ses discours. […] § 11 Le tiers esprit écoutera les discours de l’âme sociale et de l’âme individuelle.
Nous avons annoncé la publication de cet ouvrage dont le titre complet est : « Catalogue d’une bibliothèque wagnérienne, répertoire authentique et complet de la littérature wagnérienne établi systématiquement selon l’ordre chronologique d’après les originaux inclus et augmenté de citations et de notices, par Nikolaus Oesterlein, membre honoraire de l’Association Wagnérienne Académique de Vienne, — deuxième volume, clos en novembre 1881 (n° 3.373 jusqu’à 5.567)45. » Cet ouvrage contient, — après une table des matières, une préface, un guide et une table des signes : 1re partie : Richard Wagner ; œuvres en prose et en vers : manuscrits ; télégrammes ; lettres ; discours et allocutions ; mots ; communications imprimées et fragments ; articles de journaux ; œuvres musicales. […] Heckel) ; un discours de Wagner, le 15 octobre 1877 (communiqué par F.
Au lieu de s'amuser à faire le portrait de leurs Héros, ils sesont contentés de les peindre par leurs actions, de leur donner des caracteres puisés dans la Nature, d'en distinguer les nuances avec autant d'énergie que de vérité, de régler constamment leurs mouvemens & leurs discours, selon les passions & les intérêts qu'ils ont cru devoir leur attribuer pour le ressort & le développement du Poëme. […] Après avoir d'abord gardé quelques mesures, il a méconnu toutes les bienséances, & a insulté sa Nation, ou plutôt toutes les Nations, dès qu'il en a été mécontent : on peut en juger par son Discours aux Welches, ses Stances sur les Italiens, ses Satires contre les Allemands, ses Plaisanteries sur les Espagnols & les Portugais.
Hugo, Discours de réception à l’Académie française, IIe vol. […] Beaucoup de réflexions profondes sont jetées en passant par le poète. « Ce serait faire du bien aux hommes que de leur donner la manière de jouir des idées et de jouer avec elles, au lieu de jouer avec les actions, qui froissent toujours les autres.Un mandarin ne fait de mal à personne, jouit d’une idée et d’une tasse de thé « Ailleurs, l’hégélianisme se traduit en belles formules : « Chaque homme n’est qu’une image de l’esprit général. — L’humanité fait un interminable discours dont chaque homme illustre est une idée. » Vigny a des remarques fines et profondes sur les défauts de l’esprit français : « Parler de ses opinions, de ses admirations avec un demi-sourire, comme de peu de chose, qu’on est tout près d’abandonner pour dire le contraire : vice français. » 88.
Thiers, proclamant dans la soirée du lundi 7 juin 1869 le résultat du scrutin, rue Neuve-des-Petits-Champs, prononça un discours où il disait :« Vous aviez entrepris, messieurs, une rude tâche.
Or, sans les femmes, la société ne peut être ni agréable ni piquante ; et les femmes privées d’esprit, ou de cette grâce de conversation qui suppose l’éducation la plus distinguée, gâtent la société au lieu de l’embellir ; elles y introduisent une sorte de niaiserie dans les discours et de médisance de coterie, une insipide gaieté qui doit finir par éloigner tous les hommes vraiment supérieurs, et réduirait les réunions brillantes de Paris aux jeunes gens qui n’ont rien à faire et aux jeunes femmes qui n’ont rien à dire.
Benjamin Constant a même pu, dans son Discours sur la liberté à l’antique et la liberté à la moderne, établir une véritable antinomie entre ces deux libertés. — Qu’est-ce, en effet, que la liberté politique ?
Chassés d’une ville, qu’ils secouent sur elle la poussière de leurs souliers, en lui donnant acte toutefois, pour qu’elle ne puisse alléguer son ignorance, de la proximité du royaume de Dieu. « Avant que vous ayez épuisé, ajoutait-il, les villes d’Israël, le Fils de l’homme apparaîtra. » Une ardeur étrange anime tous ces discours, qui peuvent être en partie la création de l’enthousiasme des disciples 881, mais qui même en ce cas viennent indirectement de Jésus, puisqu’un tel enthousiasme était son œuvre.
Ce n’était plus ce doux maître du « Discours sur la montagne », n’ayant encore rencontré ni résistance ni difficulté.
X : Les deux Rats, le Renard et l’Œuf ; Discours à madame de La Sablière.
Jointes aux démonstrations plus sèches mais pénétrantes de l’analyste, insérées même dans la chaîne de ses raisonnements, elles seront non plus un ornement, de gracieux discours, mais le complément nécessaire de la connaissance scientifique de l’œuvre.
Il fait, tour à tour, le Caton, le Thraséas et le Sénèque, mais les hautes dissertations auxquelles il se livre contre nous n’ont pas plus d’action sur le lecteur que n’en auraient ses discours officiels de professeur à la distribution des prix d’un collège, s’il était possible de les relire après les avoir entendus.
Mais le respect pour l’Académie de la maison où il vivait tombait sur lui, malgré tout… « Je regarde — dit-il quelque part — le discours qu’on prononce à l’Académie comme l’action la plus importante de la vie. » De qui se moquait-il quand il disait cela ?
Les problèmes sur lesquels roule tout l’enseignement médical y sont examinés avec les solutions qu’en donnent les professeurs actuels, dont on cite les noms, les discours et les livres.
Il fallait que le sens public fût aussi profondément perdu qu’il l’est pour qu’on laissât passer de si honteuses extravagances sans les couvrir d’une flétrissure universelle ; il fallait qu’on pût désespérer de la raison même pour les voir accueillies et soutenues, à tous les étages de la société, dans des livres, dans des journaux, dans des discours.
Charles de Montalembert, cet indigéré de discours, l’exagère jusqu’à la colère.
Les derniers discours de Démosthène à l’officier qui voulait lui persuader de venir à la cour de son maître, sont de ce genre d’éloquence qui naît bien plus du caractère que de l’esprit.
Tout n’est qu’images dans la parole ; le discours le plus uni est un tissu de métaphores plus rugueuses qu’une page de Goncourt où de Saint-Pol-Roux. […] Géruzez, ou un discours académique, corrigé d’après les conseils de l’Académie, avec une œuvre de libre critique. […] On a aussi reconnu que les beautés du discours ressemblent à celles de l’architecture. […] Les détails précis amusaient il y a vingt ans comme, il y a deux siècles et demi, les longs discours des belles passions éloquentes ; on semble aujourd’hui goûter davantage les histoires très simples et précisément très synthétiques. […] Le professeur de coupe n’a pas fini son discours que déjà les manches, qui étaient étroites comme des écorces, sont devenues de larges calices fleuris de mains blanches.
Domitie et Bérénice se rencontrant, échangent des discours aigres-doux, vraiment très piquants. — Enfin, ce qu’on attendait un peu, depuis un peu trop longtemps, Titus et Bérénice se rencontrent. […] Son discours de réception, très curieux, très intéressant pour l’historien littéraire, fut très nettement novateur, très nettement romantique. […] Enfin il reprend son courage à deux mains et me dit vite, vite, comme un homme qui veut en finir avec une position ou un discours dont il ne sait comment se tirer : « Monsieur Casimir Delavigne, tous les baigneurs affirment que vous travaillez à un poème sur Plombières. […] Les mouvements de foule y sont tels qu’ils feraient très bel effet sur le théâtre et les discours y sont brillants. À la vérité ce sont de ces « discours en trois points dans lesquels il arrive au poète d’être éloquent, correct et habile autant que peut l’être un bon rhétoricien » ; mais puisque ce sont là les qualités mêmes de Corneille et de Racine… Par exemple Démosthène parle ainsi : …… Athéniens.
Son charmant petit discours m’a étonné. […] » Ce discours n’a pas été recueilli dans les œuvres complètes de Renan. […] Dans tout ce discours, M. […] « Ce n’est plus l’épître aux Romains qui est le résumé du christianisme, c’est le Discours sur la montagne. […] Mais le poème s’achève dans une tonalité sereine et apaisée qui, plus directement, rappelle les discours d’Anne Vercors, le père de Violaine : « Je vis, sur le seuil de la mort, et une joie inexplicable est en moi », ou encore certaines pages de l’Art poétique de M.
Et les discours allaient leur train ; mais lui, songeait à des mathématiques. […] Alors, sa voix traînait sur les phrases et le discours était une mélopée un peu longue. […] Plus tard, ayant achevé son discours, il s’assit sur tous ces feuillets, avec une vive satisfaction. […] Mais, avec leurs discours ennuyeux à entendre et leurs livres impossibles à lire, ils transforment redoutablement les petites femmes. […] Un autre volume du même recueil, août-septembre 1910, « Causeries », contient des lettres importantes et des discours.
Il est revenu à plusieurs reprises sur l’étendue de sa dette, notamment dans les Illusions perdues, où il fait tenir à son d’Arthez un discours sur les procédés techniques du « grand Écossais », comme il l’appelle. […] Le dernier discours prononcé par M. […] En 1801, le concours était rétabli, avec cette différence que le prix d’honneur était attribué au discours français. Dès 1802, il revenait au discours latin. […] Ce même vieux volume contient un discours français de Michelet, couronné en 1816, une pièce de vers latins de Sainte-Beuve, couronnée en 1822, une autre de Nisard, en 1824.
Toujours simples dans leurs émotions, les héros de Shakespeare ne le sont pas également dans leurs discours ; toujours vrais et naturels dans leurs idées, ils ne le sont pas aussi constamment dans les combinaisons qu’ils en forment. […] La nécessité d’apaiser les dieux par un sacrifice humain ne prête pas pour nous, aux discours de Ménélas, la force qu’elle pouvait leur donner chez les Grecs, attachés à leur croyance ; ce n’est pas la farouche chasteté d’Hippolyte qui nous intéresse à son sort ; et la vertu même, pour obtenir de nous le culte affectueux qu’elle a droit d’en attendre, a besoin de s’attacher à des devoirs que nos mœurs nous aient appris à respecter et à chérir. […] Le poëte épique fait, pour ainsi dire, à ses lecteurs, les honneurs de l’édifice où il les introduit ; il les accompagne de ses propres discours, les aide de ses explications, et par la peinture des mœurs, des temps, des lieux, il les dispose à la scène dont il va les rendre témoins, et leur ouvre en tout sens le monde où il veut les transporter et se transporter avec eux. […] Et tous ces faits sont consignés dans les discours de Joad, d’Abner, de Mathan, d’Athalie même. Mais ils ne sont que dans les discours ; ce que nous voyons en action, c’est Joad qui conspire avec les moyens que lui laisse encore son ennemie ; c’est la grandeur imposante du caractère d’Athalie, et la ruse qui doit son triomphe sur la force à la pitié méprisante qu’elle a su inspirer par une apparence de faiblesse.
À part Byron, plus bavard qu’à proprement parler éloquent, ils ne se complaisent pas dans leurs propres discours. […] « Elle n’était d’abord différente du discours libre et ordinaire que par un arrangement mesuré des paroles, qui flatta l’oreille à mesure qu’il se perfectionna. […] Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, Œuvres complètes, éd. […] Voltaire, Discours sur l’homme, 1739, v. […] Discours sur l’homme, vi.
Vingt ans après, La Motte réveille les hostilités en publiant son imitation en vers de L’Iliade, accompagnée d’un discours irrévérent Sur Homère (1714) ; Mme Dacier prend feu, les érudits se fâchent ; on en vient aux gros mots.
Il avait défendu contre la critique d’Hoffman des Débats le beau poëme des Martyrs, et plus tard, en 1826, il attaqua M. de Chateaubriand pour son discours sur la liberté de la presse.
Des ingrats se lassèrent d’entendre ces hommes respectables énumérer des actes glorieux qui justifiaient bien des excès, et l’on alla jusqu’à dire du long discours de Lindet, qu’il fallait l’imprimer aux frais de l’orateur, parce qu’il coûterait trop à la République.
Les mots les plus remarquables, les discours les plus éclatants ont été prononcés à la veille des batailles, au milieu de leurs dangers, dans ces circonstances périlleuses qui élèvent l’homme courageux et développent en lui toutes ses facultés à la fois.
Il disait « qu’après avoir fait un poème de cent vers ou un discours de trois feuilles, il fallait se reposer dix ans tout entiers ».
On résolut de faire des discours : Racan parla contre les sciences, Chapelain contre l’amour, Gombauld sur le Je ne sais quoi.
Quel tour, quelle délicatesse Éclatait dans tous ses discours !
On ne substituë souvent les faux brillans, et les pointes au sens et à la force du discours, que parce qu’il est plus facile d’avoir de l’esprit que d’être à la fois touchant et naturel.
Il est biblique, protestant, puritain, prédicateur comme les Caméroniens d’Old Mortality de Walter Scott, et, par-dessus le marché, universitaire, — universitaire anglais, — barbouillé de mythologie, bourré de souvenirs classiques, roulé dans les loques pédantesques que nous trouvons dans les plus modernes et qui traînaillent encore, en Angleterre, dans leurs plus beaux discours de Parlement.
La forme sine qua non de son esprit, c’est le discours.
Il a cité beaucoup de lettres et une grande quantité de discours de saint Vincent à la compagnie de Saint-Lazare ou à ses missionnaires, dans cette éloquence sans modèle dont Bossuet surpris admirait la familiarité spirituelle, et que saint François de Sales lui-même n’avait pas.
Quant à l’autre étranger (le prêtre), il resplendit d’une clarté divine et ses discours ont une éloquence qui dit irrésistiblement ce qu’il est.
Était-il déjà académicien quand il a publié cette Maison de Penarvan qui lui a valu, il y a quelques jours, de la part de la Critique, un premier discours de réception ?
Voici l’exorde de ce discours, plein de douleur et qui garde une admirable mesure.
L’éloquence et les discours de ces temps-là étaient donc bien loin d’avoir cette rudesse originale et forte, qu’il semblerait qu’on dut attendre au sortir des siècles de barbarie.
Après la représentation de cette pièce, Molière prononça un discours dans lequel il remercia le roi de son indulgence : fit adroitement l’éloge des comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, dont il avait à craindre la jalousie, et demanda la permission de donner Le Docteur amoureux. […] Ce mouvement subit de générosité, fût-il involontaire, peint, mieux qu’un long discours, un amant tout entier aux intérêts de son cœur ; et je félicite le comédien qui l’imagina. […] L’exposition. — Bonne, très bonne, puisque dès les premiers vers, Alceste se peint par ses discours, par ses actions, qu’il a pour interlocuteur un homme d’un caractère en opposition avec le sien, et qu’avant la fin du premier acte, composé de trois scènes, on connaît déjà, non seulement les personnages qui doivent mettre en jeu les ressorts principaux, mais leurs qualités, leurs ridicules. […] Le même discours, de la part d’une femme ou d’une personne ignorée, produit un effet bien différent. » Voici la traduction des vers d’Ennius. « Quelque mal que vous parliez, vous fléchirez aisément les Grecs ; car, un homme riche et un homme du peuple auraient beau dire la même chose, et s’exprimer de même, l’effet de leurs discours ne serait pas égal. » De la tradition.
Il ajoute par des inversions de la force aux idées et de la gravité au discours. […] Jourdain, et depuis le commencement du siècle nous tenons ce discours aux artistes ; les artistes nous écoutent. […] Discours du speaker au roi Charles II à sa restauration. Comparer aux discours de M. de Fontanes sous l’Empire. Dans les deux cas, c’est un âge littéraire qui finit. — Lisez comme spécimen le discours prononcé devant l’Université d’Oxford.
Discours prononcé à l’inauguration du Monument de M. […] Quel discours, aussi éloquent dans sa rudesse militaire que les plus beaux de Tite-Live ! […] Ainsi cet autre discours où il célèbre la légende de terreur laissée par les Huns. […] Quelques jours plus tard, dans une cérémonie au Rathaus, il lit un discours qu’on applaudit. […] Nous avions pris toutes nos mesures, nous ne pouvions plus rien changer aux résolutions arrêtées, les discours étaient inutiles et n’auraient fait que nous énerver tous deux.
Les scènes de son installation, de son administration, les séries de discours à entendre, à faire, les physionomies des administrés, le tout est légèrement touché, indiqué avec un rare esprit. […] Bien vite sa malle est faite, son discours est préparé. […] » Évidemment, ce discours n’est pas fait pour réconcilier Alphonse Karr avec ses critiques, mais on reconnaîtra qu’il n’est pas dénué d’éloquence non plus que de raison. […] Nous avons entendu un autre discours bien extraordinaire, dans les premiers jours de ce mois, aux obsèques de Paul de Kock. […] Charles entama son petit discours ; il s’expliquait admirablement ; il savait enjôler son monde !
Toute une part du Discours de la méthode traite de la circulation du sang et annonce la physiologie que réalisera Claude Bernard. […] J’approuve hautement les beaux discours de MM. le maréchal Lyautey, Charles Moureu, Paul Bourget et Raymond Poincaré. […] Jusque dans son discours de la Sorbonne pour le centenaire, il considère que le plus bel ouvrage de Renan est son petit-fils Ernest Psichari, qui « expia » les sacrilèges de l’aïeul. […] Transportons un de ces êtres intégralement plats, plus plats que le discours d’un académicien, eût dit Musset, sur une hauteur, donc dans une troisième dimension toute nouvelle pour lui. […] Relisez, sur Claude Bernard, l’admirable discours de Renan, qui lui succéda à l’Académie française.
ces grands hommes savaient que, poème ou roman, discours ou tragédie, cela était de l’art, et du même art, le seul, celui que tous ils pratiquaient, librement, mais également — et nos contemporains l’ignorent… ou du moins semblent l’ignorer. […] Mais, quel tremplin eût pu remplacer ces discours ? […] Il pourra, il devra parler de son bonheur ; ainsi ses discours au banquet s’excusent. […] Chaque unité expressive de la pensée, chaque unité logique du discours, créera une unité rythmique dans la strophe. […] Par un plus grand nombre d’échos, par leur altération, leur entrecroisement, leur parallélisme, quel enrichissement sonore pour le discours !
Mais il me priait de ne pas tenir de pareils discours, parce qu’ils pourraient me nuire, et d’attendre tranquillement ce que le ciel voudrait faire en ma faveur. […] Quand ils eurent fini leurs longs discours, je leur répondis que j’étais au service d’un prince plus amateur des talents que tout autre, et dans le sein de ma patrie, qui était celle des beaux-arts ; que si l’intérêt me faisait agir, je n’avais qu’à rester auprès du grand roi François, qui me donnait un traitement de mille écus d’or, sans compter la facture de mes ouvrages ; de sorte que, tous les ans, il m’en revenait plus de quatre mille ; que cependant j’avais renoncé à cet état magnifique, et laissé en France le fruit de quatre ans de travail. […] « J’avais résolu de ne plus en parler ; mais je suis forcé d’y revenir, et de laisser le fil de mon discours pour retourner un peu en arrière.
Macpherson ne répondit que par le dépôt des manuscrits ; Césarotti, intéressé plus que personne à vérifier les titres de sa gloire, publia en 1807, ses discours critiques sur l’authenticité des chants d’Ossian : « Un poëte, dit-il, qui sous le nom d’Ossian, a su se rendre célèbre et immortel comme un homme de génie, n’aurait-il pas d’abord donné dans sa langue usuelle des essais éclatants de son mérite poétique ? […] Appuyé sur sa lance, il adresse ce discours au vieux Carril, à ce chantre vénérable des événements passés : « Cette fête sera-t-elle pour moi seul ? […] « — Jeune infortuné, lui dit Fingal, pourquoi, par ces tristes discours, réveilles-tu ma douleur ?
La langue qu’il parle est si retenue en ses plus vifs emportements, elle a quelque chose de si réservé, même quand elle ose le plus, elle est si bien le langage de la meilleure compagnie, même quand elle passe par la bouche de Frontin ou de Lisette, qu’il est impossible, aux femmes les plus sévères, de ne pas écouter, malgré elles, et même assez volontiers, ces beaux discours fleuris, à rencontre des choses du cœur, ces folles dissertations d’amour, cette éloquence enivrante qui appartient beaucoup plus aux sens et à l’esprit qu’elle ne vient de l’âme. […] La critique a beaucoup perdu en perdant mademoiselle Mars ; elle portait un de ces noms très rares que le public aime à rencontrer dans nos discours ; elle était hardie et se mêlait volontiers aux œuvres nouvelles ; elle enfantait à chaque instant des choses inconnues, elle s’est battue, au premier rang, dans la première œuvre de M. […] Ainsi mademoiselle Mars était une de nos forces, ainsi elle qui était un texte inépuisable à toutes sortes de beaux et faciles discours qui donnaient à la critique de ce temps-ci un aspect tout nouveau, une forme inattendue, une grâce inespérée. — Elle a fait, mademoiselle Mars, de la critique une force bienveillante ; elle a appris à la critique le dévouement et la louange ; elle a donné à la critique cet accent nouveau et qui lui va si bien, l’accent même de la sympathie et du respect !
Sans rien répliquer, il se détacha de moi, recommença à aller et venir, continuant son discours, formulant les mêmes plaintes sur les actes de Rome à son égard, sur ce que Rome n’avait plus de ces grands hommes qui l’avaient autrefois illustrée. […] Alors il demanda, en peu de mots, aux cardinaux qui étaient de l’autre côté, s’ils avaient entendu son discours.
L’ordre, le classicisme, la pureté, on n’entend que cela dans leurs discours. […] Decalandre paraissait en proie au délire sacré et, secouant une revue à couverture jaune, il ne m’eût pas serré la main, qu’il se répandit en sonores discours — avec le pur accent de Castres et de Lombez, comme parlait Laurent Tailhade, lequel, étant né à Tarbes, était fort qualifié pour railler l’accent méridional.
« Les jeunes gens et les jeunes personnes, nous dit-il, prennent plus de plaisir, obéissent plus volontiers, et se laissent plus facilement entraîner aux discours de la philosophie, qui tiennent moins du philosophe, et qui semblent plutôt être dits en jouant qu’à bon escient. […] Comme en Grèce les poésies et les discours étaient ou improvisés ou récités de mémoire, on négligea de donner à l’écriture des caractères propres à diriger le lecteur à haute voix dans les intonations et dans les mouvements de son débit.
On sait que Stambouloff lisait presque tous les soirs le Prince et le Discours sur Tite-Live. […] Les mots de charité et d’humanité ne retentissent plus que dans les discours politiques, parce qu’ils ne représentent plus rien pour personne.
À ce propos je me rappelle qu’à la prise de voile de Floreska, deux sœurs, deux fillettes du monde, se mirent à me faire l’œil pendant le discours de l’abbé. Dans ce tendre discours et tout allusif à ces noces de l’âme avec Jésus-Christ, à ces fiançailles mystiques, l’œil des deux jeunes filles soulignait, à mon adresse, d’un éclair rapide, tous les mots hyménéens et toutes les phrases suavement et chrétiennement sensuelles.
Jamais, devant elle, un discours désobligeant pour ceux qui l’ont protégée et servie en d’autres temps n’est goûté ni toléré.
C’est moins encore une histoire qu’une suite de discours ingénieux et neufs sur toute notre littérature.
Ce qu’un discours de Sancho Pança est en fait de proverbes, l’histoire de Walter Scott le réalise en fait de comparaisons.
Le voyage à travers les steppes, l’arrivée au quartier général, les groupes divers qui s’y dessinent, les provocations belliqueuses de Tarass Boulba qu’ennuie l’inaction et qui veut donner carrière à ses fils, la déposition du kochevoï ou chef supérieur qui ne se prête pas à la guerre, et l’élection d’un nouveau kochevoï plus docile, toutes ces scènes sont retracées avec un talent ferme et franc ; le discours du kochevoï nouvellement élu, lorsqu’il prend brusquement en main l’autorité et qu’il donne ses ordres absolus pour l’entrée en campagne, me paraît, pour le piquant et la réalité, tel que M.
Mais, dira-t-on, ce qu’on doit craindre avant tout dans une république, c’est l’enthousiasme pour un homme ; et loin de désirer cette parfaite réunion que vous croyez presque nécessaire, nous recherchons, au contraire, ces instruments de succès qui font des discours, des décrets ou des conquêtes, comme on exercerait une profession exclusive, sans avoir une idée de plus que celles de leur métier.
Voilà son imagination remplie de figures majestueuses, de discours ornés et corrects, de politesses condescendantes, d’airs de tête royaux. — Sans doute un roi est beau, mais un chien l’est davantage.
D’où vient qu’un discours sensé où les expressions ont leur sens exact et précis, où il semble qu’il ne manque rien d’essentiel, manque son effet, et soit faible, froid, ennuyeux ?
Je n’ai pas prononcé des noms à qui l’histoire politique fera honneur : il y a d’excellents hommes d’État, et de grands patriotes, dont les discours ne sauraient être comptés dans la littérature.
C’est Rousseau qui développe en Allemagne un libéralisme exalté, la haine effrénée du despotisme, des privilèges nobiliaires, de l’oppression sociale : du Discours sur l’inégalité, du Contrat social sont sortis les Brigands (1780) et Intrigue et Amour de Schiller.
Toutes les ironies inquiétantes de ce dernier, vous les retrouverez éparses dans les discours de Théophraste, de Théoctiste et de Prospero.
Mais enfin, vous en ferez tant, que ce dieu, prenant le couteau de son tonnerre, ce couteau formidable, ce maître couteau, fondra sur le cochon bien-aimé, c’est-à-dire sur vous, pour le dépecer, le réduire en saucisses, en côtelettes, que les diables feront griller en enfer, et croqueront à belles dents. » « Don Juan feint d’être sensible à ces discours.
Je vous donne à deviner ce qui s’appelait, en ce temps-là, tour à tour, « une bibliothèque vivante où l’on apprend tout sans peine et sans étude ; une salle de musiciens où l’on entend les plus savants concerts ; un théâtre magnifique où tout ce qui frappe les yeux étonne l’esprit et glace la voix ; une école toute céleste où les esprits, de quelque étage qu’ils soient, peuvent, en y arrivant, s’élever à tous moments, et, par l’approche et la communication d’un corps lumineux, acquérir tous les jours des clartés nouvelles ; un parterre orné de fleurs de toutes les couleurs ; un corps qui marche à frais communs et à pas égaux vers l’immortalité ; le sanctuaire et la famille des Muses ; une si haute région d’esprit, que l’on en perd la pensée, comme, quand on est dans un air trop élevé, on perd la respiration. » C’est l’Académie française à qui s’adressaient ces louanges à la fois si énigmatiques et si outrées, dans des discours de réception où les nouveaux élus se donnaient toute cette peine pour ne pas se dire simplement reconnaissants.
Comte, Discours préliminaire.
Voir surtout le chapitre XVII de saint Jean, exprimant, sinon un discours réel tenu par Jésus, du moins un sentiment qui était très profond chez ses disciples et qui sûrement venait de lui.
Mais il faut se rappeler que, dans l’évangile actuel de Matthieu, la seule partie qui soit de l’apôtre, ce sont les Discours de Jésus.
On sent à chaque ligne un discours d’une beauté divine fixé par des rédacteurs qui ne le comprennent pas, et qui substituent leurs propres idées à celles qu’ils ne saisissent qu’à demi.
Il prononçait un discours, déclamait un récit, faisait part d’un projet ou d’un événement survenu entre deux scènes, au Chœur qui lui donnait seul la réplique.
Une jeune fille qu’on croyait morte à la suite de cette maladie, — son père pleurant au pied de son lit, — rejette soudain le drap qu’elle avait sur la tête, se soulève dans une attitude de prière, montrant un visage à la beauté surnaturelle qui fait croire à un miracle, et après un petit discours de consolation adressé à son père, se recouche et repose le drap sur sa tête, en disant : « Je puis dormir maintenant. » * * * — J’ai connu un amant qui disait à sa maîtresse se plaignant d’avoir perdu une fausse dent de 200 francs : « Si tu la faisais afficher ?
Lorsque Molière se moquait de la médecine de son temps, lorsque Boileau raillait l’arrêt du parlement de Paris sur la philosophie d’Aristote, lorsque Descartes écrivait le Discours de la méthode, tous se révoltaient contre la discipline au nom de la raison.
Voila pourquoi la plûpart des auteurs grecs et latins qui ont écrit sur la musique, traitent fort au long de la quantité des sillabes, des pieds et des figures du vers ; ainsi que de l’usage qu’on en peut faire, pour donner plus d’agrément et plus d’expression au discours.
Si mes scrupuleux et redoutables censeurs veulent prendre la peine de lire le second discours sur l’histoire ecclésiastique, par M. l’abbé Fleury, que personne, je pense, n’accusera d’impiété ; ils y trouveront au chapitre XVI, ces propres paroles : St.
Ce n’est point un livre d’histoire écrite pied à pied, renfermée dans sa chronologie, avec son développement logique d’événements, la seule histoire qu’il y ait, en somme ; mais une contemplation flottante d’influences possibles et de résultats généraux, un discours sur l’histoire, la chose de soi la plus fallacieuse qu’il y ait.
C’est un discours sur la cause de l’écho ; un mémoire sur la Transparence des corps, sur le Mouvement relatif ; un Projet d’histoire physique de la terre.
On légifère beaucoup en Grèce ; on y fait des constitutions comme des tragédies ; on y fait des discours comme des statues ; on agite les places publiques, et on y commande des armées qui réalisent de magnifiques œuvres d’art militaire à Marathon et à Salamine ; mais on n’y gouverne pas.
Ainsi, quand Bossuet nous fait, à coups si rapides, son Discours sur l’histoire universelle, c’est sa marque surtout à lui, c’est le trou de boulet fait par sa puissante tête qu’il laisse dans l’histoire, beaucoup plus qu’une histoire dans la rigueur et les responsabilités du mot qu’il écrit.
En effet, il ne venait à Paris que dans quelque occasion solennelle, par exemple, pour prononcer un jour, à l’Académie française, le seul discours de réception que la postérité n’ait pas oublié… et il s’en retournait après, reprendre l’immense travail auquel il avait consacré sa vie.
Les Athéniens y comparèrent une fois les discours de Gorgias à des flambeaux allumés.
Le combat de la vocation religieuse contre la vocation de la mère de famille qui se révèle avec tant d’énergie dans la scène, au village, où Éliane est obligée, par les combinaisons du roman, à tenir un enfant dans ses bras, — scène magnifique, d’un contenu excessivement émouvant, et que Stendhal seul aurait pu écrire s’il avait été chrétien, — le triomphe enfin de la vocation de l’épouse, le discours de la mère Saint-Joseph qui clôt le roman dans une souveraineté de raison éclairée par la foi, et surtout, surtout, la réalité de la sœur Saint-Gatien, qui représente l’être surhumain, l’ange gardien d’Éliane, et qui s’en détache si humainement et si vite quand elle lui a préféré, pour s’appuyer, le cœur d’un homme, — trait cruel que Wey n’a pas manqué, — voilà les beautés de la troisième partie de ce livre, écrit avec une sûreté de main et une maturité de touche qui n’ont fait faute à l’auteur de Christian qu’une seule fois.
C’est l’ambition de Karl Marx dans son vaste traité, de Spencer dans toute son œuvre, comme plus tard de Gambetta dans ses discours et ses programmes. […] Il faut lire pour apprécier la vigueur de Bonald polémiste, les Observations sur le discours que M. de Chateaubriand devait prononcer à la Chambre des pairs contre la loi sur la police de la presse. […] Commissions, discours, ligues, brochures, articles se multiplient autour de ce problème Il est rassurant de constater que la conscience des droits de l’individu en face de l’Etat n’est pas abolie en France. […] Dans ce discours de d’Arthez qui contient toute une esthétique du roman historique, notez avec quelle minutie les problèmes de facture sont abordés : « Vous commencez, comme Walter Scott, par de longues conversations pour poser vos personnages. […] Ce même discours de d’Arthez vous donne le secret de ces brusques entrées en matière qui ouvrent d’autres romans : Une Ténébreuse.
Enfin, après quelques discours, dont il parvint à saisir une ou deux phrases, il crut deviner que cette selle avait été oubliée par le jeune Barasdine, et qu’on le prenait pour un domestique de cet officier. […] Pressé de se préparer, il s’échappe à la hâte du salon de M. de Villebois, court s’enfermer dans sa chambre, recommence vingt fois son mémoire, le lit, le relit, le déclame, ouvre son Plutarque, y cherche des souvenirs et des inspirations, et prépare un beau discours sur le bonheur des rois qui font des républiques. […] La rapidité de cette scène avait déconcerté les projets de M. de Saint-Pierre ; son discours était resté sur le bord de ses lèvres et son mémoire dans sa poche. […] Les hommes ne veulent connaître que l’histoire des grands et des rois, qui ne sert à personne. » « Mon père, repris-je, il est aisé de juger à votre air et à votre discours que vous avez acquis une grande expérience.
Bourgeoise donc l’intrigue, et bourgeois sont aussi les détails de l’action, comme il convient entre marchands ou bons rentiers de l’hôtel de ville ; bourgeois, le discours de Chrysalde, au premier acte, et très bourgeois, ou trop bourgeois. […] des caractères, des portraits… Votre discours me fait soupçonner… que vous êtes un peu Moliériste. […] Il n’en extrait pas moins soigneusement tout ce qu’il y a trouvé d’occasions de monologues, de discours outrageux, de fureurs déclamatoires. […] Par là-dessus, Messieurs, un peu de badigeon à la romaine, de grands mots, des éclats de voix, de grands gestes, dans le rôle de Rhadamiste, naturellement, ou dans celui de Pharasmane : Quoique d’un vain discours je brave la menace, Je l’avoûrai, je suis surpris de tant d’audace ! […] Pouvait-il en être autrement, si ce sont, comme je vous le disais, des personnages de roman, dont les caractères se composent à mesure des événements, et ne tiennent, vous l’allez voir bientôt, leur air de résolution, ou de férocité même, que de la déclamation convenue de leurs discours ?
Ce qui rend surtout estimable la censure de l’Académie, c’est le ton décent et honnête qu’on y remarque d’un bout à l’autre ; ce sont les égards, les ménagements pour l’auteur, dans un moment où la haine et l’envie, acharnées contre lui, se livraient aux excès les plus scandaleux : le style est diffus, lourd et pénible ; on y trouve une affectation d’antithèses et d’oppositions de mots qui sent un peu le rhéteur ; le moule des phrases paraît plus latin que français ; le tour en est nombreux et périodique : il résulte cependant de l’ensemble du discours un air de prudence et de raison qui persuade ; le fond des idées est vigoureux, la logique exacte et saine : les raisonnements sont forts et concluants ; ce qui vaut mieux que la légèreté et les grâces dépourvues de sens. […] Don Diègue est peut-être le personnage le plus touchant de la pièce ; c’est le modèle des pères nobles de la tragédie : la plupart de ses discours sont des chefs-d’œuvre de l’éloquence la plus mâle. […] Mais est-il besoin de discours et de raisonnements ? […] Dans le joli roman de Gil Blas, le docteur Sangrado, voulant initier Gil Blas à son art, lui dit : « Mon ami, toute la médecine consiste à faire saigner et boire de l’eau chaude ; d’autres étudient toute leur vie, sans jamais devenir savants ; et toi, sansavoir jamais étudié, te voilà devenu aussi savant que moi. » Mettez Voltaire à la place du docteur Sangrado, et supposez au lieu de Gil Blas un jeune aspirant au bonnet de docteur académique, auquel le patriarche adresse ce discours : « Mon ami, toute la philosophie consiste à n’avoir point de religion, et à ne consulter que son intérêt personnel. […] Qu’un si riche discours nous rend considérables !
Et l’impression sera pareille si, après avoir écouté avec complaisance les paradoxes lyriques de Michelet, on les retrouve dans les discours bas de quelque sénateur, dans les tristes commentaires de la presse dévouée. […] Il y a des hommes dont on ne peut jamais savoir ce qu’ils vont dire quand ils commencent à parler ; il y en a peu ; des autres le discours est connu dès qu’ils ouvrent la bouche. […] Et il faut songer encore que les paysages que nous dépeignons ne nous sont connus, la plupart du temps, que par des discours, reflets d’antérieurs discours. […] L’œuvre d’art tient des discours qui s’adressent au sens esthétique et à lui seul ; ce qu’elle peut dire par surcroît de perceptible pour nos autres facultés ne vaut pas la peine d’être écouté. […] Discours à la nation allemande.
L’épître à M. de Maisonfort, Philosophie, quoique avec plus de correction, est écrite sur le ton des discours de Voltaire. […] L’invocation à la liberté, les louanges d’Homère, le discours d’Harold, n’en sont pas moins de remarquables morceaux, mais dans la continuation de l’œuvre inspiratrice Lamartine est resté inférieur à Byron. […] Les discours sur l’émancipation des esclaves et la propriété littéraire demeurent des chefs-d’œuvre de raison éloquente et généreuse, comparables aux plus harmonieuses inspirations de Vergniaud et de Gensonné. […] Le 10 août 1839 Quinet prenait possession de sa chaire par un discours sur l’unité morale des peuples modernes. […] Elle se manifeste dans le discours de Carr au cinquième acte de Cromwell.