Le seul avantage qu’on n’avait point en vue et qu’on remporte de nos écoles, c’est l’habitude de s’appliquer, et de s’appliquer constamment à des choses frivoles mais difficiles, habitude qui donne une merveilleuse facilité pour des objets plus importants dans toutes les fonctions de la société ; habitude qui distingue singulièrement un homme d’un autre, surtout si l’usage du inonde guérit le premier de l’ergoterie, ce qui n’arrive pas toujours. […] Point de vieilles institutions qui s’opposent à ses vues ; elle a devant elle un champ vaste, un espace libre de tout obstacle sur lequel elle peut édifier à son gré. […] Ou il rapportera toute la connaissance humaine aux principales facultés de notre entendement, comme nous l’avons pratiqué dans l’Encyclopédie, rangeant tous les faits sous la mémoire ; toutes les sciences sous la raison ; tous les arts d’imitation sous l’imagination ; tous les arts mécaniques sous nos besoins ou sous nos plaisirs ; mais cette vue qui est vaste et grande, excellente dans une exposition générale de nos travaux, serait insensée si on l’appliquait aux leçons d’une école, où tout se réduirait à quatre professeurs et à quatre classes : un maître d’histoire, un maître de raison, une classe d’imitation, une autre de besoin.
Poursuivez votre chemin, et lorsque vous aurez perdu de vue ces enfans-là, vous vous trouverez parmi des moutons et des chèvres, et vous arriverez à un grand arbre au pied duquel on a déposé un panier de fleurs. […] Sa femme, vue de profil est assise, en allant vers la gauche ; c’est une assez jolie mine, elle a de l’ingénuité et de la finesse avec des traits qui ne sont pas les nôtres. […] Monsieur La Grenée, venez, regardez les draperies de Doyen, de Vien et de Le Prince, et vous concevrez la différence d’une belle étoffe et d’une étoffe neuve : l’une récrée la vue ; l’éclat dur et cru de l’autre la fatigue.
Cité, tu le sais, est un mot d’un rang beaucoup plus relevé que ville, — un mot de qualité, un mot gentilhomme qui a pignon sur rue, avec vue sur les tragédies environnantes. […] Voilà, pendant quatre mois, la vue des journaux — à vol d’oiseau. […] Suivez le raisonnement du perfide enfant d’Albion : « Payons chaque chose le double de sa valeur, — une côtelette panée 3 fr. 50 c ; — une chambre, avec salon et vue sur les Tuileries, 88 fr. par jour.
Il en est de même pour la peinture d’une bataille, d’une tempête, d’une sédition populaire, d’une révolution politique, d’un bouleversement dans le globe, d’une vue quelconque de la nature, du tableau d’une nation, de celui d’un âge de l’esprit humain. […] La beauté est, pour la femme, la grâce unie à un sentiment moral ; pour l’homme, la grâce unie à la force et à un sentiment généreux : la vertu, pour les deux sexes, est la poésie en action : le sublime dans les arts est une des vues les plus élevées du génie : le goût, résultat d’une civilisation avancée, est le tact des convenances et des proportions. […] Ainsi nous serions portés à voir une grande vue de la Providence dans le soin qu’elle a pris de placer le principe conservateur de l’ordre dans les mœurs et dans la langue du peuple, qui doit régir l’âge actuel des sociétés européennes.
Thierry lui a appliqué cette vue moderne, enfantine, orgueilleuse, qui ne veut être dupe de rien, qui tyrannise tous les historiens de ce temps et qui leur rend suspects tous les grands courants de la tradition historique. […] Mais, encore une fois, la ressemblance y est… Je ne sache pas que la Critique l’ait jamais signalée, si elle l’a vue, et la raison de cela, je la dirai. […] Pour ma part, je ne suis pas suffisamment édifié sur le point de vue exclusivement romain de M.
Dans ce livre, trempé d’attendrissement, j’ai bien reconnu des idées que j’avais vues ailleurs. […] Et comme l’attendrissement, qui est une mauvaise disposition critique, brouille la vue et mouille les lunettes, et empêche de voir ce qu’on regarde, je vais montrer, seulement sur le terrain littéraire, ce que Philarète Chasles a vu. […] Ils ont des jours où ils rencontrent juste, par le fait d’un organisme heureux : Chasles, sensible comme il l’était à la beauté littéraire, a eu de ces jours où il l’a bien vue et bien analysée, et où il nous l’a montrée resplendissante… Mais, devenu utilitaire sur son déclin, philanthrope, prédicateur, charitable, larmoyant et quaker, — car il est tout cela, et, chose plaisante !
Une certaine matière sensible n’est-elle pas offerte à la vue, à l’ouïe, au toucher, etc., dans le sommeil comme dans la veille ? […] Pour ne parler encore que du sens de la vue, disons qu’à côté des sensations visuelles dont la source est interne il en est qui ont une cause extérieure. […] Je me rallie entièrement aux vues de Delage, de W.
Mais la science expérimentale contredit précisément cette vue : c’est par là qu’elle s’introduit dans le système pour en montrer la fausseté fondamentale. […] Quand il commence à exposer ses vues si nettes et si scientifiques16, on croit qu’il va s’attacher solidement à ces vues, devenues les bases de la science moderne, en répudiant les idées vitalistes qu’elles contiennent. […] Berzélius avait en vue surtout la fermentation alcoolique : il ignorait que le ferment, la levure, fût un être organisé, il le regardait comme un principe amorphe. […] Robin38, en France, a émis des vues analogues. […] Pasteur, qui prend pour champ de culture des produits minéraux et un produit de laboratoire, l’alcool, redresse ce que cette vue a peut-être d’excessif.
Pour nous, elles ont un caractère plus sacré encore, car c’est le secret d’une tristesse naïve sans draperie, sans spectateurs et sans art ; et il y a là une poésie naturelle, une grandeur instinctive, une élévation de style et d’idées, auxquelles n’arrivent pas les œuvres écrites en vue du public et retouchées sur les épreuves d’imprimerie… Il a été panthéiste à la manière de Goethe sans le savoir, et peut-être s’est-il assez peu soucié des Grecs, peut-être n’a-t-il vu en eux que les dépositaires des mythes sacrés de Cybèle, sans trop se demander si leurs poètes avaient le don de la chanter mieux que lui.
De clairs paysages de nature jeune, un crépuscule sur un bois d’avril, des plaintes d’oiseaux parmi les branches, une forêt effeuillée par la brise, des processions pieuses de jeunes filles dans un lointain discret, et puis les sanglots et les joies d’une âme fraîche et calme, voilà tous les aspects qu’a présentés, à notre vue, le poète du Lis dans son récent ouvrage.
Sa Collection dramatique n’en est pas moins une des plus intéressantes qu’on ait publiées de notre temps, où l’on a perdu totalement de vue les grands modeles qui regardoient le style, le dialogue & le naturel, comme les premieres parties de l’art théatral.
Werther, du moins, n’est d’abord séduit que par les vertus de Charlotte ; Faust, au contraire, à la seule vue de Marguerite. […] Dans le vaste domaine de l’histoire, il n’y a pas de ténèbres qu’ils ne se flattent d’éclaircir, grâce à ce don de seconde vue, qui fait chez eux de la critique une œuvre d’inspiration presque autant que de réflexion. […] Oui, chère demoiselle, il y a longtemps que je ne vous ai vue aussi gaie. […] Mais, au milieu des larmes, votre vue inondait mon cœur de joie. […] … Je l’ai vue et j’ai été vaincu.