Il fonda une maison d’éducation, forma beaucoup d’élèves, et écrivit des brochures ou des articles de journaux sous le voile de l’anonyme et seulement pour satisfaire à ce qu’il croyait vrai. […] Mais son vrai titre, celui qui l’honorera toujours, est la confiance que lui avait accordée M. de Maistre, et la déférence, aujourd’hui bien constatée, que l’éminent écrivain témoignait pour ses décisions. […] Le vôtre serait piquant parce qu’il serait vrai. Vous diriez qu’une confiance illimitée a mis entre vos mains l’ouvrage d’un auteur que vous ne connaissez pas, ce qui est vrai. […] Non-seulement pour le fond et pour les faits, mais pour la forme, il s’inquiétait, il était prêt sans cesse à retoucher, à rendre plus solide et plus vrai ce qui, dans une première version, n’était qu’éblouissant.
Pour parvenir à ce bel ordre, l’historien doit embrasser et posséder toute son histoire ; il doit la voir tout entière comme d’une seule vue ; il faut qu’il la tourne et qu’il la retourne de tous côtés jusqu’à ce qu’il ait trouvé son vrai point de vue. […] Au contraire, l’historien qui a un vrai génie choisit sur vingt endroits celui où un fait sera mieux placé pour répandre la lumière sur tous les autres. […] Il faut observer, dans le choix des détails qui exprimeront l’action et les caractères, que tout ce qui est réel et vrai n’est pas à recevoir. […] Le dialogue que demandent la logique des événements et la nature intime des individus, n’est pas celui que composent dans le monde les circonstances, les convenances et l’intérêt : ce qui est philosophique et vrai n’a guère l’air de la vie et de la réalité. Le problème à résoudre, délicat, s’il en fut, est de choisir dans le dialogue réel les mots expressifs, de les achever au besoin, et de se servir ainsi de la réalité sensible épurée et modifiée sans violence, pour atteindre et manifester le vrai intime et invisible.
Bien peu de personnes, il est vrai, conçoivent le côté sérieux de la littérature et de la poésie ; le littérateur n’est, aux yeux de la plupart, qu’un homme chargé de les amuser, et le savant, n’ayant pas ce privilège, est par là même déclaré inutile et ennuyeux. […] Ces aperçus sont, je le reconnais, le but principal qu’il faut se proposer dans la recherche ; mais, quelle que soit l’excellence avec laquelle ils sont proposés, n’est-il pas vrai que les cours, qui attirent à juste titre un grand nombre d’auditeurs et qui exercent la plus puissante influence sur la culture des esprits, ne contribuent qu’assez peu à répandre l’esprit scientifique ? […] La vraie science est celle qui n’appartient ni à l’école, ni au salon, mais qui correspond directement à un besoin de l’homme ; celle qui ne porte aucune trace d’institution ou de coutume factice ; celle, en un mot, qui rappelle de plus près les écoles de la Grèce antique, qui, en ceci comme en tout, nous a offert le modèle pur du vrai et du sincère. […] Comparez sa Rhétorique aux rhétoriques modernes qui n’en sont pourtant au fond que la reproduction affaiblie, vous aurez, d’une part, un ouvrage original, quoique d’une forme bizarre, une analyse vraie, quoique un peu vaine, d’une des faces de l’esprit humain ; de l’autre, des livres profondément insignifiants, et parfaitement inutiles en dehors du collège.
Il est vrai que l’Epopée doit s’attacher au récit d’une action grande, merveilleuse, intéressante, propre à exciter l’admiration & à inspirer la vertu. […] Or, quel Peintre tout à la fois plus vigoureux, plus tendre, plus animé, plus fécond, plus varié, plus naturel & plus vrai que Fénélon ! […] Il est bien plus naturel & plus juste de regarder la mesure & la rime comme des ornemens de convention, agréables, il est vrai, mais point essentiels. […] Ce Discours est un vrai modele à proposer aux Orateurs Chrétiens, soit pour l’art d’appliquer sans affectation l’Ecriture Sainte, soit pour celui de savoir disposer, embellir & animer les Productions de leur propre génie. […] Sans adopter son systême, qui donneroit peut-être plus de ressort à l’imagination & aux vrais talens, les Orateurs Chrétiens doivent au moins en suivre les préceptes, & se garantir des défauts qu’il condamne.
II Et l’on est saisi d’autant plus que l’homme dans Segretain est absolu, qu’il appartient à une opinion extrême, et que c’est une coutume, assez sotte, il est vrai, mais une coutume, de croire qu’être dans une opinion extrême c’est être, de nécessité, un fougueux. […] Aux pages 136 et suivantes de son histoire, il cite, d’après Tempesti, une lettre envoyée au pape Sixte-Quint par Henri de Béarn, frappé d’excommunication, et dans laquelle « il assurait Sa Sainteté qu’il avait toujours été vrai catholique et qu’il voulait mourir dans la vraie foi, mais que les trames des ligueurs l’avaient contraint à suivre la marche qu’il avait prise ». […] Il reprit, il est vrai, la Rochelle aux protestants aidés de l’étranger, mais il ne put jamais refaire, comme elle l’avait été, l’unité française. […] L’auteur du Sixte-Quint nie absolument ces deux circonstances que nous aimons comme des légendes ; car les légendes sont l’idéal du vrai, et non pas le faux, comme le croient d’imbéciles philosophes.
Le hasard lui avait donné jusqu’à un titre, pour qu’il pût l’oublier… Il mourut jeune, c’est vrai, — mais il ne vit point baisser ce qu’il put très bien prendre pour de la gloire, et d’ailleurs il ne croyait pas mourir. […] II Ce qu’on appelle les Œuvres dans ces deux volumes, qui ne sont de vrai qu’une Correspondance, consiste en quatre fragments de très courte haleine : les notes d’un Voyage en Sicile, une Course au lac d’Onéida, Quinze jours au Désert, et enfin quelques miettes du volume resté en portefeuille de l’Ancien Régime et la Révolution. […] Il est vrai que Sainte-Beuve, cet homme des « coteaux modérés », doit aimer la modération en toutes choses et peut prendre pour de la poésie ce qui n’en est pas à des yeux plus exigeants que les siens. […] La Course au lac d’Onéida et les Quinze jours dans le Désert sont, il est vrai, des relations plus intéressantes et plus sincères, mais elles ne sont pourtant, l’une et l’autre, que la relation d’un homme bien élevé, qui voyage et qui écrit comme tous les hommes bien élevés. […] L’auteur de la Démocratie en Amérique et de l’Ancien Régime et la Révolution, quand on le prendra en dehors des admirations séniles ou juvéniles qu’il a inspirées et qu’on le réduira à ses proportions justes et vraies, est un écrivain de facultés moyennes et cultivées, dont il est très facile de coter la valeur.
Il y a des jours où la Critique, qui, le plus souvent, savonne des nègres et frotte du Ruolz avec sa manche pour bien s’attester que ce n’est pas de l’or, est, au contraire, obligée de dorer l’or vrai et de blanchir les lys ! […] Comme poète et comme homme, le Lord Byron du bruit que fait son nom n’est pas le Lord Byron de la réalité, le Lord Byron de ceux qui l’aiment et qui, à force de le regarder et de cohabiter avec son génie dans ses œuvres, et dans ses Mémoires avec sa personne, ont vu le vrai Byron sous les attitudes, les affectations et le masque. […] Grenier — est allé jusqu’à dire que Byron est plus Grec même que les Anciens qui ont imité les Grecs ; et rien n’est plus vrai… Je sais d’autant plus gré de cette intuition à A. […] Deux ou trois aventures à Venise, de vrais pensums qu’il s’imposa ! […] Le vrai sens de Byron est aussi difficile à trouver que le sens de Lara, dont on ignore les crimes et la vie.
Ce mot, affecté pour un autre, était vrai pour lui, littéralement vrai. […] Assurément, en tant qu’on ne devait pas nous le montrer plus vivant que cela, plus caractérisé, plus vrai, plus ressemblant, plus pénétré, la publication des Reliquiæ suffisait. […] S’il a parfois, comme les rivages qui ont des anses et les forêts qui ont des clairières, de petits coins de descriptions bornées qui ravissent les contemplateurs au microscope comme Sainte-Beuve, il n’en est pas moins vrai qu’il est particulièrement le poète du mystérieux et de l’immense ; quand, au contraire, André Chénier, le graveur sur onyx avec un poinçon d’or, le faiseur de camées en deux vers et qui en incruste ses plus longues pièces, cet artiste puissamment fin, qui fait tenir tout un combat de Lapithes et de Centaures ou tout un univers émergeant des ondes sur une facette de saphir, est le poète de la ligne ramassée et du contour, cette borne de l’âme à laquelle, pour l’en consoler, Dieu, et l’Art qui répète Dieu, ont donné cette forme divine du contour ! […] Mais Guérin, lui, est vrai comme Claude Lorrain, et s’il nous avait peint le Midi comme il nous a peint l’Ouest, le pays du soleil au lieu du pays des nuages, il aurait eu la transparence orangée de Claude et l’or fusible de son incroyable lumière.
Quand la terre, en effet, a été un peu culbutée, quand les vrais inventeurs, les énergiques du moins, ont remué le sol autour de nous et nous ont causé la fatigue de la nouveauté et de la variété des points de vue, alors les esprits comme M. […] … On le voit, par cette analyse très-rapide, cette chaîne d’événements est presque vulgaire, et l’on peut dire que tout en est arrangé comme au théâtre, dans l’intérêt du dénoûment ; mais voici ce que la critique, pour être juste, est tenue d’ajouter : Tout cela n’est point taillé en grande et vraie nature, en plein drap de nature humaine. […] Alfred de Musset, qui était un poëte de flamme vraie et ardente, a péri sous cette ligne équinoxiale de la maturité. […] Il est vrai qu’en Bretagne l’hermine est presque de la couleur locale, et que sans celle-là nous n’en aurions d’aucune espèce dans le livre de M. […] Jules Sandeau était plus moral que Balzac et plus vrai comme artiste.
je vous vois, il est vrai, plus fiers et plus grandioses que jamais, mais c’est le dehors qui a changé plus que le fond. […] Littré, au lieu de faire comme tout autre, de profiter d’Auguste Comte là où il lui semble vrai, et en le citant comme on citerait Turgot, Kant ou Hegel, M. […] Littré lui a fait faire, et combien il est vrai de dire qu’il a organisé véritablement chez nous cette étude du français à tous les âges. […] Or, il est très vrai, comme le dit M. […] Il est très vrai, d’autre part, que le Moyen-Âge tel que M.
A côté des hypothèses téméraires, des généralisations sans mesure, apparaît déjà, timidement il est vrai, la véritable observation. […] Toujours il est vrai que les organes ont dû s’adapter entre eux et aux conditions des milieux pour assurer dans la mesure du possible la victoire de la vie sur la mort. […] Bien plutôt, elle les produit en un sens, car elle les suscite, elle les fait sortir de l’indétermination d’une matière qui n’est pas encore organisée, elle en est la raison, partant la vraie cause. […] Pourtant le philosophe grec a démêlé avec une singulière pénétration le vrai caractère de l’espèce, celui même qui sert à la déterminer encore aujourd’hui et qui est tiré de la reproduction. […] Il croit enfin à la génération spontanée, seulement, il est vrai, pour des animaux très petits ; ainsi les teignes viennent de la laine, les puces du fumier corrompu, les cirons du bois humide.
Ces vers, il est vrai, ne peuvent plus faire de mal. […] Il résulte de cette discussion que Corneille parle autant d’amour que Racine, quoiqu’il n’en parle pas si bien ; que Racine est aussi vrai et même plus vrai que Corneille dans ses caractères, et qu’il a peint l’ancienne Grèce aussi fidèlement, pour le moins que Corneille a peint l’antique Italie. […] Le frontispice, il est vrai, est irrégulier ; l’exposition n’est pas claire. […] mon cher philosophe, il n’est que trop vrai que notre théâtre est à la glace ; ah ! […] Ce personnage assurément n’est ni héroïque ni tragique ; mais c’est un caractère vrai, instructif et moral.