Ce redoutable et consolant Ézéchiel, le révélateur tragique du progrès, a toutes sortes de passages singuliers, d’un sens profond : — « La voix me dit : remplis la paume de ta main de charbons de feu, et répands-les sur la ville. » Et ailleurs : « L’esprit étant entré en eux, partout où allait l’esprit, ils allaient. » Et ailleurs : « Une main fut envoyée vers moi. […] La voix me dit : mange ce rouleau.
» Et c’est de la rue que monte une voix. « Et va donc ! […] On n’imagine pas, en effet, en plein xxe siècle, un homme de valeur véritable s’appliquant à traiter en vers un sujet donné, ou à nous raconter ses petits ravissements ou ses petits déboires avec des rimes dans la voix.
Or, nos désirs sont les voix secrètes de la destinée. […] Quand ton heure Plaintive aura sonné comme une voix qui pleure, Lorsque tu sentiras plier ton front hardi, Lorsque tu douteras si le ciel t’a maudit, Enfant, rappelle-toi la sorcière espagnole !
Toujours il fut dans l’histoire de ce pays un moment suprême où l’indignité des gouvernements proclama la vacance du trône par la bouche même qui avait le droit de la proclamer, par cette voix du peuple et de l’Église qui avait fait le peuple ce qu’il était, et qu’au Moyen Âge on appelait justement, pour cette raison, la voix de Dieu !
Il a tour à tour la voix de Solon et celle de Tyrtée. […] Sous la première inspiration des chants guerriers recueillis par Lacédémone comme par Athènes, la poésie, dans sa forme élégiaque et lyrique, restait la conseillère des peuples, et, après les oracles, la première voix qu’ils écoutaient.
— Et vous vous présentez quoique certain de n’avoir pas le nombre de voix suffisantes ? […] Une voix parla près de moi. […] Et j’entends encore le son de sa voix brusque. […] Les condamnés venaient de rentrer, on faisait l’appel, et j’entendais leurs voix répondre successivement à la voix de l’officier inspecteur qui leur jetait leurs noms. […] » — Une immense acclamation suivit ces paroles, et la proposition, mise aux voix par le président, fut adoptée à la presque unanimité.
Le commun péril la met hors d’elle-même ; son transport naturel est son guide, sa mission est son désespoir, son courage est son miracle : elle crie aux armes en inspirée ; Dieu, le roi, la patrie, volent de bouche en bouche à sa voix qui communique l’enthousiasme ; l’espoir gagne l’armée. […] « Soudain, sans mouvement, sans chaleur et sans voix. […] Et dès qu’elle élève la voix, ses plaintes ne sont pas moins douloureuses que celles de la gémissante Andromaque. […] Nous eussions perdu ces passages où Camoëns et Milton déplorent d’une voix si noble et si attendrissante leurs personnelles infortunes ; car c’est une erreur d’Addison, que d’avoir attribué au seul poète anglais, comme une innovation heureuse, les plaintes qu’il fait sur lui dans son troisième chant. […] Écoutons la voix des temps moins reculés, nous entendons les muses latines célébrer Homère sur la lyre du docte Horace : ouvrons l’oreille aux maîtres qui ont illustré nos jours, nous entendons encore renouveler ses hommages par Delille, par Lebrun, et par Ducis.
mais madame Dorval fait Lucrèce. « Je ne fais plus que les vertueuses, ma chère », disait-elle l’autre jour à une amie avec cette voix que vous savez. — Mais c’est moins la pièce en elle-même que l’avenir du talent qui compte désormais.
Mais il est modéré, il est poli, il est judicieux dans une certaine portée ; c’est un dernier et faible écho de ce qu’aurait été la voix de l’ancien clergé français dans cette querelle.
Le volume que nous avons sous les yeux laisse certainement à désirer pour l’art, pour la composition et l’expression ; souvent, quand il parle du Jour des Morts, quand il nous peint sa paisible et assise existence sous le toit qui est à lui, quand, dans le silence de son vallon, il entend et nous raconte la voix de son cœur, en ces endroits, tout en étant lui-même, le poète nous rappelle un peu trop le maître harmonieux dont l’inspiration l’a éveillé.
Ne vaudroit-il pas mieux qu’il y vécût lui-même dans un sage silence, que de faire entendre une voix qui a si souvent outragé les vivans & les morts ?
Les temps redevenant plus rudes, l’orage et le bruit de la rue forçant chacun de grossir sa voix, et, en même temps, une expérience récente rendant plus vif à chaque esprit le sentiment du bien et du mal, du juste et de l’injuste, j’ai cru qu’il y avait moyen d’oser plus, sans manquer aux convenances, et de dire enfin nettement ce qui me semblait la vérité sur les ouvrages et sur les auteurs.