Il a la bonté de convenir pourtant que sans cette tolérance, dont l’heure n’était pas encore venue au xvie siècle, le Catholicisme, au début, s’il avait eu des principes dignes de lui, aurait pu l’emporter et fermer la France au Protestantisme étranger.
— « Je crois — écrit-il en se ravisant — que j’ai une Charte en moi. » Un autre jour, à propos des Gallicans qu’il n’aimait pas mieux que la Charte, il écrivait : « Ils en viendront à défendre la messe, par la raison qu’on la dit à Rome. » Et à propos des grands seigneurs de la Restauration : « Ils ne voient plus dans le pommeau de l’épée de leurs ancêtres qu’une boule à scrutin. » Dans une autre lettre : « Le mariage seul — dit-il — unit irrévocablement.
Ses lettres s’ajoutent aujourd’hui au torrent de lettres qui nous vient du xviiie siècle, et, comme les autres lettres de ce magnifique roman de Delphine, c’est le dernier soupir, ardent et pur, que cette littérature épistolaire qui allait se taire ait poussé.
Le mot dictatorial dont nous parlons a été dit, et comme nous ne le prévoyions bien, du reste, il vient d’être dit par une intelligence chrétienne.
le but vient plus souvent vers elles qu’elles ne vont elles-mêmes vers le but.
et qui va nous montrer, dans la Sainte Térèse entrevue, une autre Sainte Térèse inconnue : c’est le livre des Fondations… Sainte Térèse est toujours pour l’imagination ou l’ignorance française le fameux portrait de Gérard ; la belle Sainte à genoux, avec sa blancheur de rose macérée, son œil espagnol qui garde, sous la neige du calme bandeau, un peu trop de cette mélancolie, qui ne vient pas de Dieu, car il n’en vient nulle mélancolie, et ces mains de fille noble qui, jointes très correctement sur le sein, disent aussi un peu trop à la bure sur laquelle elles tranchent, qu’elles étaient faites pour la pourpre.
Misérable siècle, où l’esprit de contention et d’anarchie était partout, et où les Grecs chicaneurs vinrent donner comme une leçon, dont ils ne profitèrent pas, à ces autres chicaneurs du concile de Bâle, grecs aussi à leur manière contre la Papauté.
Optimistes qui jettent sur l’homme et le monde un regard innocent comme l’illusion et tranquille comme l’impénitence finale, et qui le lèveraient avec la même placidité sur Dieu lui-même, si ce Dieu, travesti par eux en monstre d’indulgence, venait tout à coup les juger.
Et comme avant Darwin et Proudhon, ces grands scélérats intellectuels, on n’avait pas encore vu ces abominations qui sont le fond de l’abîme dans l’ordre de la pensée et après lesquelles il n’y a plus que la mort de l’Esprit humain à plat ventre dans ses ténèbres, on n’avait pas entendu non plus — car dans les vieilles civilisations les poètes ne viennent qu’après les philosophes — de poésie vibrant à l’unisson de ces épouvantables et damnés penseurs.
Mais enfin Balzac vint, comme Malherbe, et la spirale devint infinie.
… L’auteur des Dévotes s’est infusé du La Bruyère à si haute dose qu’il peut être en colère pour son compte personnel avec une voix dans une voix qui n’est pas la sienne, et que nous reconnaissons dès le premier mot qu’il dit en ouvrant sa galerie de caricatures ; « D’où vient votre presse, Gudule ?
Gorgias, né en Sicile, avait le premier donné cet exemple dans Athènes ; Critias et Alcibiade, encore jeunes, Thucydide et Périclès, déjà vieux, venaient l’entendre et l’admiraient ; Eschine, le rival et l’ennemi de Démosthène, eut le même talent.