Ses premières armes véritables se firent dans sa province et dans les guerres domestiques de clocher à clocher. […] Mais il n’y a pas là dedans de philosophie véritable ; et quoique Arlequin dise encore, à la barbe de la noblesse, en promulguant la charte de ses futurs neveux : « Ma suprématie aura soin de les égaliser : les cadets seront frères de leurs aînés, et, l’inégalité détruite, je réponds du bon ordre et de la félicité universelle » ; malgré ces boutades d’un bon sens bariolé d’humeur, il ne faut voir en toutes ces pages que de la gaîté gauloise, narquoise, des hardiesses comme du temps du bon roi Louis XII, et non des révoltes comme au lendemain de J. […] Tout cela est fait à la française ; mais aussi longtemps que nos auteurs dramatiques ne sauront pas peindre les mœurs des personnages qu’ils mettent sur la scène, ni l’esprit des peuples et des siècles dont ils empruntent leurs sujets, je regarderai leurs pièces comme des ouvrages faits pour amuser ou épouvanter des enfants ; mais jamais je ne les croirai dignes de servir d’instruction et de leçon aux souverains et aux nations ; c’est pourtant là le véritable but de la tragédie. » Il nous est impossible aujourd’hui, — à moi du moins, — de nous former une idée nette de ces pièces, surtout des tragédies d’alors, ni d’y saisir quelque différence à la lecture ; elles me semblent à peu près toutes pareillement insipides et d’un ennui uniforme. […] Le bon sens du maraud quelquefois m’épouvante… C’est une très-jolie situation et fort comique, que celle de l’oncle et du neveu mis nez à nez, à l’improviste, pour répéter un rôle qui se trouve être précisément celui de leur condition véritable, et que cette première confusion involontaire de la réalité et de la feinte. […] Il l’aimait effectivement, et je viens de le voir dans la plus grande affliction et abîmé dans une véritable douleur.
Cependant, même à cette époque de travail solitaire et de logique presque absolue, même avant aucune initiation doctrinaire, cette fine nature était toute seule assez avertie, assez curieuse d’impartialité et assez difficile sur les conclusions, pour s’efforcer de concilier ses idées avec la modération véritable, et pour se garder de ce qu’avaient naturellement d’âpre et d’un peu grossier la politique et la philosophie révolutionnaires. […] L’ouvrage posthume de Mme de Staël sur la Révolution parut ; il l’émut vivement et lui causa un véritable enthousiasme. […] Souvent (si je l’osais dire) il n’y a pas de fond véritable en nous, il n’y a que des surfaces à l’infini. […] Véritable usurpateur des forces de la société, il s’en arrogea l’emploi pour s’en approprier le bénéfice, espèce de grand monopole qu’il voulut étendre sur l’Europe entière. […] L’article intitulé Du choix d’une opinion, qui contient une véritable profession de principes, s’adressait aux salons bien plus qu’au public.
« Ceux qui me blâment d’écrire sur la philosophie devraient être plus justes, ils devraient se rappeler que j’ai déjà beaucoup écrit sur d’autres sujets, et autant qu’aucun autre Romain ait jamais fait ; et qu’y a-t-il donc au-dessus de l’intérêt de ces grandes questions, et dont l’homme ait à retirer plus de véritable utilité ? […] Cependant il rend bientôt à Épicure son véritable caractère, en prouvant que la vertu (et par exemple l’amitié) est la véritable volupté. […] Or, non seulement la mort n’est point un mal, comme d’abord vous le pensiez ; mais peut-être n’y a-t-il que des maux pour l’homme, à la mort près, qui est son unique bien, puisqu’elle doit ou nous rendre dieux nous-mêmes, ou nous faire vivre avec les dieux………………………………………………………………………………………………………… « Pour nous, au cas que nous recevions du ciel quelque avertissement d’une mort prochaine, obéissons avec joie, avec reconnaissance, bien convaincus que l’on nous tire de prison, et que l’on nous ôte nos chaînes, afin qu’il nous arrive ou de retourner dans le séjour éternel, notre véritable patrie, ou d’être à jamais quittes de tout sentiment et de tout mal. […] Ce sont là de véritables devoirs obligatoires qu’il faut savoir exactement accomplir… Il en est de la piété comme de toutes les autres vertus ; elles ne consistent pas dans de vains dehors : sans elles point de sainteté (mot qui signifie moralité de nos actes) ; sans elles point de culte, et dès lors que devient l’univers ?
All is true ; il est si véritable que chacun peut en reconnaître les éléments chez soi, dans son cœur peut-être. […] La fiction qui représenterait ces pauvres cœurs opprimés par les êtres placés autour d’eux pour favoriser les développements de leur sensibilité serait la véritable histoire de ma jeunesse. […] Lepître ignorait ou souffrait le commerce de Doisy, véritable contrebandier que les élèves avaient intérêt à choyer ; il était le secret chaperon de nos écarts, le confident des rentrées tardives, notre intermédiaire entre les loueurs de livres défendus. […] Mais la constante émanation de son âme sur les siens, cette essence nourrissante épandue à flots comme le soleil émet sa lumière ; mais sa nature intime, son attitude aux heures sereines, sa résignation aux heures nuageuses ; tous ces tournoiements de la vie où le caractère se déploie, tiennent, comme les effets du ciel, à des circonstances inattendues et fugitives qui ne se ressemblent entre elles que par le fond d’où elles détachent, et dont la peinture sera nécessairement mêlée aux événements de cette histoire ; véritable épopée domestique, aussi grande aux yeux du sage que le sont les tragédies aux yeux de la foule, et dont le récit vous attachera autant pour la part que j’y ai prise, que par sa similitude avec un grand nombre de destinées féminines. […] XIII Balzac revint enfin à son véritable type : la vérité.
Un autre véritable devancier du roman sociologique, comme on l’a remarqué fort justement, c’est George Sand en personne ; Indiana, Valentine et Jacques marquent l’introduction des « questions sociales » dans le roman. […] Le romancier, lui, s’en tient à l’hypothèse, à l’idée préconçue, à l’imagination, qui est précisément la part de l’idéalisme véritable dans la science. […] L’intérêt scientifique doit toujours s’allier à un intérêt moral et social pour devenir un véritable intérêt esthétique. […] Plus proche du réalisme véritable, est la théorie que nous en donne George Elliot : « Je trouve une source d’inépuisable intérêt dans ces représentations fidèles d’une monotone existence domestique, qui a été le lot d’un bien plus grand nombre de mes semblables, qu’une vie d’opulence ou d’indigence absolue, de souffrances tragiques ou d’actions éclatantes. […] Ses personnages, comme ceux de Balzac, sont des « forces de la nature », non de véritables volontés.
Je ferai autre chose. » Point de véritable crise théologique. […] C’était bien un être véritable. […] Nous connaissons toutes leurs passions, dans tout le détail ; mais l’Âme, l’âme véritable, ce que M. […] Tolstoï donne de l’art véritable. […] L’art est tout entier dans l’Évangile, et l’Évangile en a tracé les limites véritables.
Berryer, la plus véritable, la plus énergique éloquence, la force, la sobriété, quelque chose de démosthénique et d’accompli.
Vinet personnellement était résigné à tous les sacrifices ; mais, bien qu’il plaçât autre part que dans le monde sa patrie véritable, il dut souffrir et saigner au dedans pour sa chère patrie vaudoise ainsi ravagée et rabaissée.
Venu plus tard à Bourges, pour y achever ses études de jurisprudence, sous le célèbre Alciat, il inspira au maître et aux disciples une véritable admiration ; et, quand il les quitta, docteur à vingt et un ans, il fut reconduit par eux en triomphe hors de la ville.
C’est lui qui a écrit les véritables « intimités ».
La duchesse de Bragance, qui parut si digne du trône que son époux lui dut en partie ; le brave Almeida, véritable chef de l’entreprise, et qui, bien plus que Pinto, en détermina le succès ; le cardinal de Richelieu la favorisait de loin, non pour servir la nation portugaise, mais pour affaiblir la monarchie espagnole ; des noms, des caractères, des motifs, des résultats d’un tel ordre, étaient dignes de la tragédie.
Des résultats pratiques peuvent et doivent être la conséquence de ses recherches ; ils ne sont point son véritable but.