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1834. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Ce qui fera pleurer les uns fera rire les autres, ou bien l’inverse, et, dans une salle ainsi partagée, il y aura deux pièces : la pièce gaie, la pièce triste.

1835. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

J’ai chaud ou j’ai froid, je suis gai ou je suis triste, je travaille ou je ne fais rien, je regarde ce qui m’entoure ou je pense à autre chose.

1836. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

. — Qu’une autre preuve s’en trouve dans son pessimisme ; — et, à ce propos, retour sur la liaison du pessimisme et du réalisme — Si La Bruyère est plutôt triste, — c’est pour avoir tâché de rendre, — et pour les rendre, de voir les choses telles qu’elles sont. — On peut d’ailleurs le soupçonner de les avoir vues plus laides ; — ou plus ridicules qu’elles ne sont ; — afin d’en tirer de plus beaux effets de style ; — et ainsi d’avoir été ramené, par les artifices même de sa rhétorique, — à l’exagération qu’il voulait éviter, C. […] 2º Le Poète ; — et d’abord de l’inutilité de parler de l’homme, — qui fut un triste personnage ; — mais dont les œuvres et la vie n’ont presque pas de rapport ensemble ; — et cette observation suffit par contrecoup à juger le lyrique. — Le « lyrisme » de Rousseau est le lyrisme impersonnel ; — qui est le contraire même du lyrisme ; — et rien n’est plus difficile à expliquer que sa réputation. — Ses débuts malheureux au théâtre. — Ses paraphrases des Psaumes ; — ses Odes et ses Cantates ; — ses Allégories. — Comment il essaie de suppléer au sentiment personnel absent, — par les mouvements désordonnés ou les contorsions dont l’auteur de l’Art poétique avait semblé faire le caractère essentiel de l’ode ; — par l’emphase ou la déclamation du langage ; — et par l’entassement des allusions mythologiques [Cf. l’Ode au comte du Luc : Tel que le vieux pasteur du troupeau de Neptune, et la Cantate de Circé : Sa voix redoutable Trouble les enfers, Un bruit formidable Gronde dans les airs].

1837. (1898) La cité antique

Ni les Romains ni les Grecs n’ont connu ces tristes conflits qui ont été si communs dans d’autres sociétés entre l’Église et l’État.

1838. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Paul de Kock ne vous aurait pas fait supposer, mon cher Monsieur, c’est que cet écrivain est un homme d’un aspect sombre et de mœurs tristes.

1839. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Les doigts se touchent, les genoux se touchent : tout un être attire l’autre être, et dans la saison chaude, les femmes tristes ou légères ne tombent-elles point, comme les fruits las sur la prairie ? 

1840. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Seigneur, de vos bontés il faut que je l’obtienne ; Elle a. trop de vertus pour n’être pas chrétienne : Avec trop de mérite il vous plut la former, Pour ne vous pas connaître et ne vous pas aimer, Pour vivre des enfers esclave infortunée, Et sous leur triste joug mourir comme elle est née. […] C’est pourtant un triste arsenal.

1841. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

XIII. Edgar Quinet. Napoléon. 1836[1836.] Jusqu’ici tous les travaux de M. 

1842. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

L’histoire en est longue et triste, mais intéressante, 5° En vain Voltaire, avec sa fécondité d’invention, essaye de rendre à la tragédie racinienne un peu de souffle et de vie ; on dirait qu’il ne la comprend plus ; et, en tout cas, ce qu’il en admire, c’est ce qu’elle a de plus contraire à sa vraie perfection. […] Même, on a pu prétendre que la vogue du poème aurait un instant balancé celle de la Clélie de Mlle de Scudéri, alors au comble de sa réputation, elle aussi ; et — ce qui est plus triste à croire — la vogue même des Provinciales, qui paraissaient dans le même temps.

1843. (1927) Des romantiques à nous

Il vise une sorte de fatalité triste, inhérente à la phase critique où l’humanité se trouve de son développement religieux.

1844. (1925) Portraits et souvenirs

De la Turballe à Piriac, du Pouliguen à Guérande, quelle voix éloquente et chaude m’en commenta le charme triste et bizarre, quel geste communicatif m’en fit admirer les marais qui le couvrent de leur damier d’eau miroitante que bordent les blanches pyramides de sel entassé !

1845. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Qu’aussi bien les doctrines de Chénier sont entièrement conformes au caractère de son œuvre, comme le prouvent — ses protestations contre « l’anglomanie » : Les poètes anglais……………………………… …………………………………………………… Tristes comme leur ciel toujours ceint de nuages Enflés comme la mer qui blanchit leurs rivages, Et sombres et pesants ; ………………………… et bien mieux encore la quatrième de ses Épîtres à Le Brun ; — ou encore son Poème de l’Invention ; — dont il faut dire que les leçons sont exactement celles de Boileau ; — mais d’un Boileau « plus libre » ; et surtout plus instruit ; — qui s’intéresserait à plus de choses, — et peut-être aussi d’un Boileau moins bourgeois. — Comparaison à cet égard du Poème de l’Invention avec l’Art poétique ; — et avec la Défense et illustration de la langue française [Cf. notamment vers 299-390]. — Bien loin de voir en Chénier le « premier des romantiques », il faut donc reconnaître en lui le « dernier des classiques » ; — et s’il eût vécu, la direction de la littérature n’en eût peut-être pas été tout à fait modifiée ; — parce que la pente était d’ailleurs trop forte ; — mais c’est assurément en lui que les disciples et les imitateurs littéraires de Rousseau eussent trouvé leur plus redoutable adversaire.

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